Update : 26/01/2014


Entamer une nouvelle fic avec mon rythme d'écriture pathétique, c'est du suicide, mais c'est du Zabnott, donc j'irai au paradis.

Je D10kass cette nouvelle histoire à mes trois prêtresses personnelles du BZTN : DWould, x-Lilo et, dizzy ramone. Je pourrais déclamer pendant des lustres à quel point vous êtes géniales, sexy, et écrivez merveilleusement bien, mais toute personne saine d'esprit le sait déjà. J'espère que cette nouvelle offrande à notre culte vous plaira.

Disclaimer : J.K. Rowling est notre maître à tous, et elle a laissé tant de pistes à exploiter dans son oeuvre que ce serait criminel de ne pas le faire. Gloire à elle.

Rating : Cette histoire est classée M, pour scènes de sexe mais surtout pour vocabulaire grossier et violence à gogo. Vous êtes prévenus. Bienvenu au Far West.

Résumé : Lorsque Théodore Nott, langue-de-plombs, apprend qu'il va devoir travailler avec son ancien compagnon de dortoir Blaise Zabini sur une mission en territoire moldu, il est plus que contrarié. Et il est pourtant bien loin d'imaginer l'ampleur de ce qui l'attend. Violence, surnaturel, consommation de produits illicites & shake it bitches.

Note d'auteur : Le titre alternatif de ce chapitre est "Motherfucking stupéfix", c'est mon poussin qui l'a trouvé, et ça m'a tellement fais rire que je trouvais ça important de le signaler à la communauté (de l'anneau). L'humour du Seigneur est impénétrable.


Alea Jacta Est

Chapitre 1 : Impero bitches.

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Einstein […] avait exprimé son aversion [pour l'indéterminisme] par la formule :

« Dieu ne joue pas aux dés. »
La réponse d'Hawking est la suivante :

« Non seulement Il joue aux dés, mais Il les lance là où on ne peut pas les voir. »

Les trous noirs – Jean-Pierre Luminet

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1

Septembre 2010 – Wickford, England, United Kingdom

Mr Adams venait d'acheter son repas du soir chez son épicier habituel et remontait à pied Nevendon Road pour rentrer chez lui. Il passait devant l'église évangélique de Wickford lorsqu'un rayon du soleil qui déclinait l'éblouie. Il s'arrêta de marcher un instant et se protégea le visage de sa main.

-Salut James, la forme ? le questionna un voisin qui sortait sa poubelle à ce moment là. Il s'appelait Alan Carter, et habitait le 2 Nevendon Road depuis dix ans au moins.

Mr Adams approuva d'un bref signe de la tête, un sourire bienveillant flottant sur son visage avec malice, il discuta un moment à propos de banalités avec Alan Carter avant de le laisser rentrer chez lui, auprès de sa femme et de leurs deux merveilleux enfants.

Lui, il avait vécu toute sa vie ici. Enfin, pas vraiment toute, mais depuis qu'il avait 20 ans, après son mariage avec Stacy. Maintenant, il en avait 87, et il en aurait 88 au printemps. Il connaissait tous le voisinage, et il pouvait se vanter d'être apprécié. C'était un homme sans histoire. Depuis la mort de sa femme, il sortait un peu moins, à part pour acheter le journal, ses repas et se rendre à l'église catholique qui se trouvait sur Azalea Avenue, exactement de l'autre côté du parc qui la séparait de l'église évangélique. Mais il avait tenu le coup. Cela faisait 6 ans maintenant, et il sentait qu'il ne tarderait plus vraiment à rejoindre Stacy. Quelque part, ça le rassurait. Il avait hâte.

Mr Adams s'apprêtait à reprendre sa route pour rentrer chez lui lorsqu'il aperçut sur un banc, de l'autre côté de la route, à sa gauche, un homme qu'il ne connaissait pas. Ce fait était assez rare dans le quartier, pour le surprendre.

L'homme fixait tranquillement les feuilles du grand platane devant lui. Les mains posées bien à plat sur ses genoux, il avait un air un peu fou mais, surtout, très fatigué. Des cernes violacés spectaculaires lui mangeaient le visage. James Adams se demanda s'il s'était perdu. Puis, l'idée lui traversa l'esprit que c'était un sans-abri. Il était vêtu réellement d'une drôle de manière.

Mr Adams s'approcha un peu plus, et constata que le tissu noir qui couvrait son corps était une sorte de... de robe ?

Il fronça les sourcils. A dire vrai, il ne savait pas exactement comment il aurait pu nommer cette tenue mais elle ne ressemblait à rien de connu. Elle semblait enfouir la totalité du corps de la personne assise sur le banc sous des tonnes de tissus sombre, laissant apparaitre uniquement l'ovale de son visage blafard. Le terme qui vint à l'esprit de James Adams était « djellaba » mais il savait bien qu'une djellaba ne ressemblait pas à ça, vraiment pas du tout, parce que c'était incroyablement ample et incroyablement noir.

Mr Adams sursauta parce que l'homme venait de tourner la tête dans sa direction, et que, par conséquent, il venait de se rendre compte qu'il l'observait avec beaucoup d'insistance.

L'homme eût un sourire triste à son égard et Mr Adams se sentit incroyablement mal à l'aise. Il avait la curieuse sensation que l'air venait de perdre quelques degrés mais c'était sans aucun doute le fruit de son imagination parce que ça n'était tout simplement pas possible.

-Tu as un problème moldu ?

James Adams n'avait pas exactement compris ce que l'homme lui avait dit, mais il n'était pas assez stupide pour ne pas avoir perçu le ton insultant de sa voix. Quelque part en lui, une voix qui ressemblait étrangement à celle de sa défunte épouse lui disait de s'en aller, mais c'était comme si son corps ne pouvait plus bouger donc il resta planté là stupidement. Alors, l'homme de 87 ans -88 au printemps- ronchonna dans son esprit quelque chose comme « encore un de ces jeunes impertinents venus de Londres, vêtus de la dernière mode absurde et parlant avec des expressions incongrus » et cette partie de l'esprit de James Adams avait sans doute oubliée qu'il avait été jeune un jour. Cependant il n'eut pas vraiment le temps de faire mentalement beaucoup de réflexions parce que l'autre homme s'était levé et qu'il traversait Nevendon Road d'un pas vif pour venir vers lui (et de près ses cernes étaient encore plus incroyablement violacés).

James Adams se sentit curieusement menacé par cet homme enfoui sous ses capes noires (il n'arrivait toujours pas à trouver un terme qui puisse définir exactement ce vêtement). Il voulut lui faire une remarque cuisante afin de le remettre à sa place mais sa phrase était bloquée au fond de sa gorge. Le garçon lui plantait un bout de bois dans les côtes et ça n'était vraiment pas agréable.

-Impero… prononça-t-il d'une voix glaciale d'où ne transparaissait absolument aucune émotion.

James eût une étrange pensée pour Stacy, parce que quelque part au fond de lui il savait qu'il la rejoindrait bientôt. Ce fut sa dernière pensée consciente, puis il n'y eut plus qu'un vide, froid et total. Et cette sensation absurde que quelqu'un était à l'intérieur de votre tête.


2

Théodore Nott sentit le lien lui permettant de contrôler le vieux moldu s'établir et sa mâchoire se crispa.

- Suis-moi, ordonna-t-il d'un ton polaire.

Il aurait pu transplaner mais il savait que le ministère traçait le transplanage. Il travaillait au ministère bon sang. Et il savait donc également que son sortilège n'était pas passé inaperçu : c'était un impardonnable (mais il avait vraiment besoin de ce moldu). Dans un instant, l'endroit serait truffé d'Aurors, et cette pensée lui donna des sueurs froides.

Théodore tourna à droite de l'église, sur Hyde Way, et remonta la rue, une étrange sensation de puissance et de peur se mêlant en lui. Il se demanda comment il avait pût se laisser en arriver là, juste avant de se souvenir que le Choipeau avait hésité à l'envoyer à Serdaigle. « Tu serais toi-même surpris des limites que tu pourrais être capable de franchir pour étancher ta soif de connaissance » avait dit le vieil artefact au jeune Théodore alors âgé de 11 ans.

« Tu serais toi-même surpris de la façon incroyablement cruelle dont je te détruirais si tu ne m'envoies pas à Serpentard, là où mon père a été. » lui avait-il mentalement répondu de toute l'insolence dont il était alors capable.

Théodore grimaça un sourire à ce souvenir, et pressa le pas. Il tourna à l'angle de la rue, sur l'impasse North Crescent, exactement au moment où le premier pop indiquant que quelqu'un avait transplané retentit. Il jeta un coup d'œil à sa montre à gousset. 2 minutes. Précisément. Le problème des Aurors, songea Théodore amèrement, c'est qu'ils étaient les gentils, et que donc, ils étaient obligés de s'embarrasser de tout un tas de règles afin de s'assurer que les lois sorcières soient respectées. Lorsqu'un Sortilège Impardonnable, l'un des trois interdits, était utilisé, le bureau des Aurors recevait immédiatement un signal lui indiquant précisément la provenance du sort. C'était instantané. Magique, songea Théo en s'appuyant contre le muret de pierres brunes derrière lui, tentant de calmer sa respiration et de garder son calme pour ne pas perdre le contact avec le vieu moldu (il avait besoin de lui bon sang). Et cette instantanéité aurait pu foutre tout son plan en l'air, mais Théodore travaillait au ministère, et, il savait qu'avant de transplaner sur le lieu où l'impardonnable avait été lancé, les Aurors avaient la consigne de s'assurer qu'ils ne risquaient pas d'apparaitre comme par magie devant un moldu. L'opération de vérification qui délimiterait une zone de transplanage sécurisée prenait exactement deux minutes.

Pile le temps nécessaire pour aller tranquillement jusqu'au coin de la rue sans utiliser la magie.

Théodore poussa un lourd soupire. Il était presque certain de reconnaitre la voix de l'Auror Weasley, ce qui lui serra la gorge, envoyant dans son corps une vague aussi brutale qu'inattendue de nostalgie. Dans un passé pas si lointain que ça, mais qui actuellement lui semblait être il y'a une éternité, il avait déjeuné avec lui au ministère. Il se souvenait même l'avoir trouvé pas si désagréable.

Théodore soupira : la nostalgie était un truc destiné aux faibles, pas aux gens comme lui.

Ils devaient être une dizaine d'Aurors sur place à présent. Il était plus que temps pour lui de décamper.
Théodore se pencha en avant et saisit une cannette de soda rouge, écrasée sur le sol. Il jeta un autre coup d'œil à sa montre à gousset.

Bien. Dans moins d'une minute, il serait loin. Il attrapa fermement le bras du vieux moldu.

Même si il s'y était préparé, la curieuse sensation -comme si il était aspiré par le nombril- provoquée par le portoloin le prit par surprise. Théodore manqua de perdre le contact.

Puis, il ne fut plus là.

Il ne put donc pas voir l'Auror Weasley apparaitre au coin de la rue et jeter un sort permettant de détecter toute trace de magie.

Lorsque ses pieds touchèrent à nouveau le sol, Théodore laissa la pression qu'il avait ressentie tout au long de cette intervention retomber. Son corps se mit à trembler violement et il dut faire un effort surhumain pour ne pas perdre le lien.

-On devrait le stupéfixer et l'enfermer, le temps que les choses se tassent, prononça une voix grave dans son dos.

Et rien qu'au son calme de cette voix, Théodore se sentit déjà mieux. La situation était parfaitement sous contrôle. Tout allait très bien. Parfaitement.

-Tu m'as entendu ?

-Oui.

Théodore se força à faire le focus sur le vieux moldu debout devant lui, les bras ballants et le regard vide.

-Stupéfix, prononça-t-il en agitant mollement sa baguette.

Le lien fut instantanément rompu, et c'était à la fois un soulagement et une souffrance.

-Tu vas bien ?

-Je vais bien. Aide moi à transporter son corps au sous-sol.

Théodore allait se baisser pour saisir les chevilles du vieux moldu lorsqu'une main se posa sur son épaule tendrement.

-On n'est pas obligé de faire ça maintenant.

Il se crispa immédiatement.

-Et si quelqu'un vient ?

-Personne ne vient Théodore. Tout va bien d'accord ? Tu devrais vraiment lâcher la pression cinq minutes.

Et il avait envie de le faire bordel – mais c'était peut être juste parce qu'il voulait bien faire tout ce que ce mec lui dirait, alors il se laissa aller juste quelques secondes. Il laissa l'homme derrière lui le prendre dans ses bras et souffler contre son oreille que tout irait bien.

-Blaise, souffla Théodore dans son cou.

-T'en peux plus hein ? Ce sera bientôt fini…

Et le ton de Blaise était si incroyablement sensible que ça le fit ricaner nerveusement.

-J'en peux plus parce que j'ai envie de te baiser ouais, ronchonna-t-il le visage toujours enfouie au creux de son cou.

Blaise rit franchement avant de lui embrasser la tempe.

-C'est quelque chose qui peut s'arranger très vite tu sais.

Théodore se sentit d'un seul coup très faible, le poids de son désir et la fatigue accumulée lui écrasant les épaules. Il s'agrippa au dos de Blaise.

-Je voudrais que tu me fasses l'amour, là.

Blaise attrapa ses hanches avec une sensualité incroyable, et entreprit de lui enlever sa robe de sorcier avec une lenteur qui fit gémir Théodore d'impatience. Il embrassa son corps avec un calme et une maîtrise qui ne lui ressemblaient pas, caressant ses muscles comme s'il voulait en faire fuir la tension par magie, et Théo se sentait tellement bien dans ses bras qu'il se demanda pourquoi toute sa vie n'était pas constituée uniquement de ça : faire l'amour avec Blaise.

Même lorsqu'il fut en lui, contrairement à son habitude, Blaise prit soin de bouger lentement, calquant ses mouvements sur ceux de Théo, comme s'il sentait que cette fois ci était différente des autres. Parce que cette fois, Théodore avait besoin de lui, vraiment besoin. Parce qu'ils étaient allé trop loin tous les deux, qu'ils avaient franchi le point de non-retour, et qu'il avait besoin de savoir que Blaise serait avec lui, tout le temps.

Lorsque Théodore jouit, violement, par surprise, il se cambra si brusquement que sa tête heurta le sol. Ce n'est qu'à cet instant qu'il se rendit compte qu'ils s'étaient allongés sur le carrelage froid.

Et ce n'est que quelques secondes plus tard, lorsque Blaise s'affala à ses côtés, que Théo réalisa qu'ils venaient de baiser alors qu'un vieux moldu était pétrifié à même pas un mètre d'eux.

Vraiment, il ne savait pas comment il en était arrivé là.


3

Avril 2010 - 6 mois plus tôt- Woodington Road, vers West Wellow

Théodore se redressa bien droit dans son siège, les mains crispées sur ses genoux : le conducteur de l'engin moldu (une Mercedes coupée noire) roulait beaucoup trop vite, ils allaient se crasher, il en était certain. Non qu'il disposa d'un don de voyance -Théodore était un rationnel merci pour lui- mais, justement, il aurait fallu être particulièrement stupide pour ignorer que prendre des virages aussi serrés, aussi vite, réduisait considérablement la durée de vie même pour un sorcier. Il serra les dents, se forçant à regarder la route et à ne pas hurler à ce connard de chauffeur de s'arrêter. Le covoiturage. Brillante idée Théodore Nott. Plus jamais ça. Jamais. De toute façon, lorsqu'on est un solitaire élitiste névrosé on ne fait pas de covoiturage. On ne fait d'ailleurs rien qui vous force à rester le cul sur un siège en cuir brulant à côté de quelqu'un tout en risquant sa vie chaque seconde, surtout quand ce quelqu'un est votre futur collègue de travail. Foutue idée de merde. La prochaine fois il transplanerait, parce que c'était après tout ce que les gens sains d'esprit faisaient.

Le conducteur, comme s'il n'était pas déjà dans le négatif sur l'échelle de sa considération, décida d'allumer une cigarette (putain ce connard ne tenait-il réellement le volant que du bout des doigts à cette vitesse ?) et Théo toussa exagérément pour lui faire comprendre ce qu'il en pensait. L'autre haussa un putain de sourcil dédaigneux et parfait dans sa direction et lui souffla sa fumée au visage. C'en fut trop. Théodore, comme un orage un soir d'été, explosa de colère sans crier gare.

-PUTAIN de bordel de merde qu'est ce qui ne va pas avec toi foutu connard ?

Contre toute attente, l'autre jugea pertinent d'éclater de rire. Très drôle, en effet. Théodore fulminant de rage, se retourna vers la vitre. Ça n'était qu'un mauvais moment à passer, en admettant qu'il s'en sorte en vie.

-Moi aussi je suis très heureux de travailler avec toi, Nott.

Théodore grogna.

L'autre haussa les épaules, blasé.

-Ça rappelle le bon vieux temps.

Théodore n'était pas stupide, il était même vraiment très très loin de l'être, aussi, le ton sarcastique avec lequel le conducteur s'adressa à lui ne lui échappa pas.

-Depuis quand est-ce que tu conduis des voitures moldus ? demanda-t-il pour passer à autre chose.

L'autre rit (et il avait exactement le même rire qu'à Poudlard : un rire de gamin gâté).

-Depuis que je suis Chasseur de Fantômes ?

Il prononça ces trois derniers mots avec le plaisir évident du type fier de lui. Théodore soupira bruyamment. Même pour un sorcier être chasseur de fantômes était une aberration (encore plus pour un sorcier en fait).

-Est-ce que les Langues-de-plombs ont aussi des moyens de locomotion spéciaux ?

-On transplane. Comment connais-tu mon métier ?

-J'ai peut-être… hm disons, prit le temps de lire le dossier qu'on m'a filé sur cette affaire ?

Théodore s'enfonça dans son siège et se mordit la lèvre. Ok, sa question avait été stupide. Mais pour sa défense, outre le fait qu'il était plutôt habitué à travailler sous couverture (dans le monde sorcier on évitait de dire que l'on était Langue-de-plombs, parce que ça vous évitait d'avoir à mentir lorsqu'on vous posait des questions sur ce qui se passait au Département), lui n'avait absolument rien lu concernant ce travail, à part qu'il s'agissait d'une débile histoire de maison moldue hantée ou quelque chose du même genre, puis il avait lu avec qui il devrait travailler et il avait refermé le dossier. Il était un Langue-de-plombs, il ne comprenait même pas pourquoi on avait besoin de lui sur un truc aussi stupide. De toute façon il ne travaillait pas en équipe. Jamais. Mais le chef du Département des Mystères lui avait dit que son coéquipier était compétent et il ne lui avait pas laissé le choix.

-Très bien je t'accorde ce point, soupira Théodore excédé. Je n'ai absolument pas prit le temps de regarder ce que contenait le dossier. Je suis un expert, je ne vois même pas pourquoi on a besoin de moi sur quelque chose qui semble aussi… ridiculement moldu ?

L'autre ricana.

-Tu t'intéresses à tout ce qui concerne l'au-delà, c'est exact ?

-Ouais, c'est exact. Le dossier raconte ça aussi ?

-Pas vraiment. Mais je le sais quand même.

Théodore haussa un sourcil interrogatif. Toute trace de colère s'était soudainement évaporée (peut-être parce que l'autre avait l'air tellement blasé que c'était difficile d'être réellement en colère contre lui).

-Ah ?

-Tu t'y intéressais déjà à l'époque de Poudlard alors…

-Nous n'étions pas amis à l'époque de Poudlard. Comment peux-tu le savoir ?

-Mais nous partagions le même dortoir Nott, tes questions sont stupides.

-Tu as fouillé dans mes affaires ?

Théodore ne pu contenir le ton scandalisé de sa voix.

-Il y'a prescription mais la réponse est évidement oui. Enfin c'est grâce à cela que j'ai pu déterminer que tu étais l'homme dont j'avais besoin.

-Tu veux dire que c'est toi qui m'as choisi pour ce travail ?

-Plus ou moins ouais.

-Pourquoi ?

-Je viens de te l'expliquer : ta passion pour l'au-delà.

Théodore leva les yeux au ciel. Il avait l'impression que le dialogue avec ce mec était juste impossible.

-Tu es conscient que je n'ai absolument pas envie d'être là ? J'aime la fraicheur des sous-sols du Département des Mystères. Je suis un putain de chercheur. Je… Je ne serai vraiment d'aucune utilité sur un terrain moldu. Comment as-tu réussi à convaincre mon patron ?

L'autre homme haussa un sourcil suggestif dans sa direction avant de ricaner d'une étrange façon, et Théodore ne voulut surtout pas comprendre ce que ça pouvait vouloir dire.

-Tu n'as pas changé Théodore Nott.

« Tu n'as pas changé non plus, Blaise Zabini. » aurait voulu répondre Théo, mais les mots restèrent étrangement bloqués dans sa gorge parce qu'il n'était pas exactement sûr que ce soit la vérité.


4

Avril 2010 – Département des Mystères

Quelques jours plus tôt, son directeur, Léonard Samson, un petit gars chauve et très maigre (mais qui au Département n'était pas maigre ?) l'avait convoqué dans son bureau. Il avait un air un peu dingue, et de grands yeux globuleux cernés qui avaient toujours dégouté Théo. De plus, comme si le fait d'être le directeur du Département ne vous cataloguait pas d'office comme quelqu'un de pas très sain d'esprit, Léonard Samson semblait prendre un malin plaisir à s'habiller comme un moldu. Il portait de vieux costumes trois pièces en lainage marron qu'il avait en plusieurs exemplaires, et Théodore le soupçonnait fortement de les avoir trouvé dans une poubelle vu leur état assez avancé sur l'échelle de la décrépitude.

-Monsieur le Directeur.

-Nott, asseyez-vous. J'aimerai vous mettre sur une affaire spéciale.

Théodore soupira bruyamment, à moitié blasé d'avance.

-Sauf votre respect, je suis sur une affaire spéciale, monsieur.

Léonard Samson sursauta comme s'il venait de se rappeler brusquement quelque chose, et son crâne chauve refléta de façon inquiétant la lumière froide de son bureau aux murs sombres.

-Ah oui. Oui… Oui c'est exact, couina-t-il. Et bien cela attendra n'est-ce pas ?

-Bien évidement.

Théodore voulu se lever pour retourner à ses occupations mais son supérieur ne lui en laissa pas le temps.

-Cette affaire est encore plus spéciale.

Et le ton de sa voix sonnait comme s'il était le gardien d'un secret fou et fabuleux mais qu'il ne pouvait révéler à personne. C'était le ton de la conspiration. Et Théodore savait que lorsque le directeur du Département des Mystères employait ce ton là, cela voulait dire qu'il n'arriverait pas à se dépêtrer des mailles du filet qui se resserrait autour de lui. Il avait déjà des milliers de dossiers en retard, de choses mystérieuses, fascinantes et, surtout, pas du tout résolues.

-Comme d'habitude oui, je suppose, baragouina Théo.

Monsieur Samson chercha un moment dans un tas de papiers, et en tira un dossier à la couverture de cuir noir sur laquelle la lumière pâle de ce petit bureau au sous-sol du ministère de la magie se reflétait, y créant de drôles de spectres lumineux. Il le poussa vers lui de ses mains décharnées jusqu'à ce que Théo consente à le saisir, non sans une grimace de dégoût.

Théodore parcouru silencieusement la première page.

-C'est une blague, n'est-ce pas ? demanda-t-il sarcastiquement.

-J'ai bien peur que l'humour ne soit pas au gout du jour dernièrement monsieur Nott (Léonard Samson faisait partie des personnes que la dernière guerre avait relativement traumatisé et qui semblaient incapable de reprendre une vie normale depuis, aussi faisait-il sans cesse des références à l'ambiance pesante de cette époque, si bien que Théodore ne prenait même plus la peine de relever).

-Un Chasseur de Fantômes ? Sérieusement ? C'est juste… grossier.

Le directeur tressaillit et regarda dans le vide un petit moment avant de se ressaisir.

-C'est une affaire très spéciale monsieur Nott.

« C'est une affaire de merde, monsieur Samson » aurait voulu répondre Théodore, mais il aurait été licencié sur le champ, et ça, c'était hors de question. Il aimait son travail plus que tout au monde.

-Ecoutez monsieur Samson, je… Je connais ce gars. Zabini. J'étais avec lui à Poudlard et hum… c'est un charlatan. Honnêtement. Il utilise juste ses dons de sorciers pour abuser de stupides moldus effrayés. Et puis, vous savez combien de maris sa mère a eu ? On ne sait même pas exactement lequel d'entre eux est son père –en admettant que ce soit bien l'un d'entre eux.

-Vous êtes relativement bavard pour quelqu'un du Département, Théodore Nott, déclara le directeur en grimaçant et Théodore eut la significative impression que son ton venait de changer.

-Je n'ai pas le choix ?

-Vous ne l'avez, en effet, absolument pas.

-Bien. Dans ce cas. Pouvez-vous communiquer avec moi au sujet de l'enjeu de cette… mission ?

Et ce dernier mot lui arracha la bouche, parce que ça n'avait rien d'une mission sérieuse. C'était sans doute une blague. Une simple blague. Son directeur testait jusqu'où il était prêt à aller. Les méthodes de Samson étaient réputées dans tous le ministère de la magie –et même ailleurs- pour être particulièrement bizarres et extrêmes.

Le directeur prit une grande inspiration et débita d'un ton morne :

-C'est une affaire très spéciale. Il y'a quelque chose de bizarre dans cette cave. Vous devriez vraiment aller voir ça de plus près. Le Chasseur de Fantômes, Blaise Zabini, il est compétent, vous devriez lui faire confiance.

-Pas d'autres informations ?

-Je ne suis pas habilité à en dire plus.

-Et au sujet de cette cave ? Quelles manifestations avons-nous ?

-Je ne suis pas habilité à en dire plus.

Théodore fronça les sourcils.

-Bien.

Son directeur se leva brusquement et secoua la tête comme s'il se réveillait après un mauvais rêve.

-Bien, nous avons tous deux du travail, (il lui tendit sa petite main sèche et Théodore la saisit du bout des doigts en essayant de tout son cœur de faire en sorte de ne pas avoir l'air d'avoir envie de vomir) au revoir Nott, passez le bonjour à votre charmante mère.

« Ma mère est morte il y'a des siècles vieux timbré » songea Théodore en quittant la pièce.


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Et voilà, c'est la fin de ce premier chapitre. Si vous l'avez lu, et que vous en avez pensé quelque chose, que ce soit positif ou négatif, je vous invite à me le faire savoir par reviews. Vu le ton de la fic, vous avez exceptionnellement le droit de dire des gros mots, je ne le dirais pas à vos parents. Sinon, si vous n'avez rien pensé, vous avez le droit de continuer à ne rien penser chez vous, en savourant cette paix intérieur digne des plus grands sages.

A bientôt pour le chapitre 2, qui contiendra des grosses voitures, des boobz, des trucs chelous, et de la drugz pour tout le monde (faut bien appâter la clientèle).

Sam'