Auteur : Sedinette Michaelis

Disclaimer : Rien ne m'appartient, l'histoire et les personnages appartiennent exclusivement à J.K Rowling et sa maison d'édition.

Pairing : TMR/HP.

Note : Cette fanfiction se passe dans un univers alternatif (mélange des époques), contenant du slash (léger), risque de gros fluff, soyez prévenus.

Chapitre 1

« Tom ! » Appela Millicent Bullstrod, à l'encontre du magnifique Préfet-en-chef. « Tu vas avec quelqu'un au Bal d'Halloween ? » Demanda-t-elle ensuite, un petit sourire aux lèvres.

Empêchant une moue dégoutée de s'installer sur son visage, Marvolo soupira intérieurement. Il détestait son prénom. Un prénom si commun… Si muggle ! Le même que son père. Avant même d'entrer à Hogwarts, il avait décidé que Tom ne saurait plus son prénom, ce serait Marvolo, son second, à la base parce que c'était un nom qui inspirait la force et le respect, puis après parce que c'était un prénom sorcier d'une lignée au sang pur. Toutes les personnes les plus proches de lui, ses suiveurs, l'appelaient Marvolo.

Ses pensées revenant sur la jeune fille, il roula des yeux et grogna légèrement. Il ne pensait pas qu'on lui demanderait déjà d'y aller. L'évènement n'était que dans un mois. Il n'avait vraiment pas envie d'aller à ce satané bal, mais c'était la dernière année où il pourrait créer de nouvelles relations. Après, ce serait bien plus difficile, et il en était parfaitement conscient. Le Bal d'Halloween rassemblait non seulement tous les élèves, mais aussi des hommes politiques, le Ministre de la Magie et sa cour, et de nombreux hauts fonctionnaires.

« Je pense y aller seul. » Répondit il avec un sourire aimable aux lèvres.

La jeune fille eut une moue déçue, qu'elle s'obligea à camoufler, réflexe de sang-pur, évidemment. Marvolo n'arrivait pas à croire qu'elle ait eu la décence de lui demander. Juste parce qu'ils avaient couché une fois ensemble, et l'an passé en plus ! S'il devait sortir avec toutes les personnes qui étaient passées par son lit… Quand comprendraient-elles qu'elles n'étaient rien ? Juste un amusement, et encore ! Depuis qu'il avait découvert les joies du plaisir avec un autre homme, les femmes lui passaient bien par la tête. À l'une des fêtes rassemblant les étudiants de toutes les maisons, il s'était laissé entraîné par un Gryffindor âgé d'un an de plus que lui… Cormac McLaggen… Quelque chose comme ça en tout cas, et bref, ils avaient passé un bon moment. Bien sur, il n'y avait pas eu moyen qu'il se retrouve dominé par un de ces stupides griffons ! Une fois qu'il avait compris comment ça fonctionnait, il avait foncé, et depuis, il prenait quasi-essentiellement des partenaires masculins. Il ne couchait qu'avec certaines filles, juste pour avoir des contacts plus tard avec leur famille. Bref, McLaggen avait élargi ses horizons ! Dire que beaucoup disaient qu'il n'était pas un véritable Gryffindor ! Ce garçon était tellement stupide ! Il n'y avait qu'un Gryffindor pour être aussi bourrin et vantard.

« Je t'accorderai une danse, si tu veux. » Se força-t-il à ajouter, sachant qu'il allait le regretter.

« Vraiment ?! » La voix de la Slytherin partit désagréablement dans les aiguës, mais heureusement, elle se reprit. « Ce sera avec plaisir. » Fit elle d'une voix plus posée, avant de prendre congé.

Marvolo s'autorisa un soupir de soulagement en la voyant partir. Par Morgane, il aimait cette école, elle était sa maison, mais qu'il avait hâte d'être débarrassé de cette bande d'idiots inutiles qui lui léchaient le… Hm. Il voulait être dans un monde adulte, plus mâture, plus dur. Il avait besoin de challenge ! Et rien à Hogwarts ne lui posait de difficulté.

« Déjà marre qu'on te cire les pompes, Riddle ? »

Enfin, à part lui.

« Tu n'as rien d'autre à faire à part traîner dans les couloirs, Potter ? » Siffla-t-il sur un ton venimeux.

« Rien de plus que toi, apparemment. » Répondit l'autre adolescent sur ce ton si léger qui le caractérisait.

Harry Potter, le poison de son existence.

Le garçon n'était pas vraiment impressionnant, Marvolo le dépassait sans peine d'une bonne demi-tête. Il était aussi fin, si bien qu'il se demandait encore comment il faisait pour mener son équipe de Quidditch à la victoire à chaque match. Il portait d'horribles culs-de-bouteilles, et ses cheveux partaient invariablement dans tous les sens, ce qui avait le don de l'énerver, lui qui était si perfectionniste qu'il n'y avait pas un seul pli dans ses vêtements, alors que ceux de Potter étaient froissés et mal arrangés.

« Pauvre fille, elle doit penser que tu l'apprécies, je n'aimerai pas être à sa place. » Sourit Potter, une main se perdant dans sa folle chevelure.

Mais malheureusement, Harry Potter était un garçon futé qui, à l'instar de la plupart des élèves et professeurs de cette école, voyait plus loin que le bout de son nez. Il devait reconnaître que c'était un bon élève, pas excellent, mais qui avait l'esprit pratique, une bonne logique, et qui était puissant. Dans plusieurs matières, il était son principal concurrent, du moins pour la pratique. Personne ne pouvait le battre, en dehors de ça, et surtout pas cette miss-je-sais-tout de Granger, cette énervante sang-de-bourbe.

« Mêle toi de ce qui te regarde, sois gentil. »

Ca n'aurait pas été un problème qu'il se rende compte de sa véritable personnalité, en fait, même ce benêt de Ron Weasley ne s'était rendu compte de rien, et le trouvait 'cool', il l'avait entendu lui-même. Non, ça n'aurait pas été un soucis, si Potter n'avait pas été l'élève le plus populaire de l'école. Le garçon inspirait apparemment à énormément de personne de l'empathie et du respect. Il avait beaucoup d'ami, de toutes les maisons, et ce malgré son apparence négligé. Même avec certains Slytherins, il s'entendait bien. Harry Potter était sûr de lui, et il exultait toujours cette aura d'assurance tranquille, ce quelque chose qui fait qu'on recherche sa présence pour ce calme qu'il arborait en toute situation, comme si les problèmes glissaient sur lui.

Il l'exaspérait au possible.

« On se voit au Bal d'Halloween alors ? » Fit Potter avec un nouveau sourire, pas effrayé pour un sous par son regard noir, qui aurait normalement fait fuir n'importe qui.

« Va au diable, Potter. » Gronda-t-il avant de se retourner dans un enchevêtrement théâtral de robe noire, et de partir.

OoO

À la mi-octobre, une effervescence nouvelle se fit sentir dans la Grande Salle de Hogwarts. Marvolo, arrivé en retard ce jour là, c'était à dire à une heure normale pour un élève de Hogwarts -il s'était couché très tard, pris un par un traité de magie noire trouvé dans la chambre des secrets-, ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il se pencha vers Draco Malfoy, un garçon de son année qu'il n'aimait que modérément, mais qu'il avait attaché à lui pour son nom, et lui demanda.

« Que se passe-t-il ? Il y a beaucoup de bruit ce matin. »

« Oh. C'est Harry. » Bien sur, il avait oublié que Draco faisait parti de ces Slytherin qui s'entendaient bien avec Potter. C'était léger, une sorte d'amour vache, ils passaient leur temps à s'insulter, puis se retrouvait parfois le soir pour parler, pour ce qu'il en savait. Si Draco n'avait pas déjà été engagé avec Pansy, il l'aurait cru gay. « Son parrain va être libéré de prison. »

« Oh. » C'était juste ça qui faisait tant de bruit ? Il savait le garçon populaire, mais lui personnellement, s'en fichait bien ! D'ailleurs, il ne savait pas pourquoi il avait été emprisonné. « Et pourquoi est-ce que ça fait tant de bruit ? »

« Quoi ? Tu ne sais vraiment pas ? » Devant son air curieux, Draco répondit rapidement. « Sirius Black a été accusé de l'assassinat de ses parents, et il a été envoyé à Azkaban sans procès, toutes les preuves étaient contre lui, mais Potter a demandé à ce que le procès soit révisé, et le Winzemagot l'a mis sous Veritaserum, et il a avoué que c'était Peter Pettigrew, apparemment mort, et un ami de la famille Potter, qui les avait fait assassiné dans leur sommeil, et qu'il n'avait rien a faire avec. Enfin, pour faire court, il a été libéré, et il va reprendre la garde de Harry. »

Orphelin ? Il n'avait jamais su que Potter était orphelin. Il était… Comme lui alors ? C'était surprenant. Comment pouvait il avoir autant de joie de vivre après tous ces évènements ? C'était étrange, un nouveau mystère, supposa-t-il, sans pourtant s'en préoccuper plus que ça.

Cependant, ça ne s'arrêta pas là. Toute la journée, il entendit parler de Potter. Potter par ci, Potter par là. Qu'est-ce qu'il avait de si intéressant, ce Potter ? Tss ! Il l'énervait ! Le fait qu'il soit orphelin avait beau être une nouveauté pour lui, il n'en était pas pour autant passionné par lui. Toute l'école n'avait que lui à la bouche ! C'était insupportable.

« Tom ! Dis, tu vas avec qui au Bal d'Halloween ? » Megan Jones, une sorcière aux joues roses et aux longs cheveux noirs, venaient de l'aborder. Mais qu'est-ce qu'avaient ces femelles à venir vers lui comme ça ? Pourquoi n'allaient elles pas vers Potter, puisqu'il était si intéressant ?

« Désolé, Megan, mais j'y vais seul, on m'a beaucoup demandé, ainsi je pourrai accorder plus de danse. » Répondit il avec un sourire charmeur, qui rendit les joues déjà roses de la jeune fille, encore plus rouges.

« D-D'accord, Tom ! »

Elle s'enfuit presque, et Marvolo eut une impression de déjà vu. Il aurait presque pu croire que Potter allait arriver par derrière pour lui décocher une de ses phrases pleine d'ironie…

« J'ai comme une impression de déjà vu. »

Bingo.

« Bonsoir Potter. J'étais entrain de me dire la même chose. »

Marvolo se retourna pour voir le brun à lunette rire de bon coeur. Le garçon avait les yeux aussi pétillant que d'habitude, mais il semblait exténué.

« Tu sembles bien fatigué. Tu devrais pourtant être entrain de fêter la libération de ton parrain, non ? » Se moqua-t-il. Le garçon sembla gêné, à se gratter la tête inconfortablement.

« Hm. Tu as entendu parlé de ça ? »

« Impossible d'y échapper, malheureusement. » Potter sourit à la remarque. « Tout le monde ne parlait que ça ! » Il marqua une pause. Tous les deux ne bougèrent pas, puis lorsque le brun à lunette s'appuya contre le mur, il continua. « J'ai aussi appris que tu es orphelin. Je ne savais pas. »

Potter eut un petit sourire gêné, triste en même temps, et Marvolo se surprit à détester cette expression sur le visage de son rival.

« Ce n'est pas vraiment quelque chose que j'aime ébruité. Comme ce qui s'est passé aujourd'hui. Je déteste quand les gens ont pitié de moi et aujourd'hui… Ils avaient clairement pitié de moi. Heureusement, toi tu as un coeur de glace, tu ne connais pas la pitié ! »

« D'où le fait que tu restes ici en ma compagnie. »

Décidément, il n'y avait que Potter pour l'amuser autant, bien qu'il l'exaspérât tout autant. L'adolescent avait une répartie toute Slytherin, malgré son courage de Gryffindor, et lui non plus, n'était d'aucune pitié dans ses paroles. Il aimait ça, dû-t-il se reconnaître.

Harry lui fit un petit sourire gêné, et en même temps soulagé, probablement qu'il ne le rejette pas d'office.

« Où est-ce que tu vis, alors, puisque tu es orphelin ? »

« Et pourquoi ça t'intéresse ? » Demanda le Gryffindor, incrédule de voir son ennemi de toujours se renseigner sur sa vie d'un seul coup.

« Je suis moi même orphelin, cela aurait été ironique que nous tombions dans le même orphelinat. »

Cette fois-ci, le sourire se fit ironique et triste.

« Je vis chez ma tante et son mari, des muggles. Je n'ai jamais connu l'orphelinat. »

« Chanceux. »

« Je ne sais pas quel est le pire, sincèrement. »

Les deux étudiants se dévisagèrent un instant, et ils comprirent au même moment qu'ils avaient vécu une enfance similaire. Pas besoin de longue parole pour reconnaître sur le visage de chacun une expression qu'ils avaient déjà vu sur le leur.

OoO

Le lendemain, tout revint à la normale. Harry passait son temps avec son groupe, et Marvolo avec le sien. Ils n'avaient pas réellement discuté, juste lancé quelques phrases en l'air sans importance, avant qu'ils ne partent chacun de leur côté.

« Tom ! Tu nous écoutes ? » Il jeta un regard ennuyé vers une fille de sixième année, puis la fusilla du regard.

« Non, je ne vous écoute pas, vos petits bavardages sont sans intérêts, et vous faites du bruit pour rien. » Gronda-t-il, avant de se lever de son siège à la bibliothèque, et de sortir de celle-ci avec ses affaires.

Qu'est-ce que ces idiots pouvaient l'exaspérer des fois ! Les filles surtout ! Il ne savait pas comment il avait réussi à coucher avec ces gourdes.

« Hey ! Riddle ! Je t'ai entendu te plaindre de tes petits camarades. »

Harry apparut presque à ses côtés, son sourire imperturbable aux lèvres.

« Qu'est-ce que tu me veux, Potter ? Ce n'est pas parce qu'on a parlé hier que nous devons devenir ami. »

« Je sais, tu n'as pas d'ami, je ne pense pas réussir un exploit ! »

Marvolo sourit sadiquement, et il tourna les yeux vers lui. La présence du garçon n'était pas si désagréable, s'il était honnête envers lui même. Potter était parfois désarmant.

« Effectivement, et je n'ai pas d'ami pour une raison. »

« Laquelle ? » Demanda curieusement Harry, remontant d'un doigt ses lunettes tombantes sur son nez.

« C'est plus facile de trahir des personnes auxquels tu n'es pas attaché. »

Harry s'arrêta soudainement de marcher, et il regarda le brun partir, un air désarçonné sur le visage. Il ne pouvait pas croire en ce que Riddle venait de dire. Comment pouvait il parler ainsi ? Il n'avait que dix-sept ans ! Il se moqua intérieurement. Le préfet-en-chef avait pris la grosse tête apparemment, mais heureusement, il était là pour le faire dégonfler.

Le soir même, Harry rejoignit Riddle durant sa ronde, caché sous sa cape d'invisibilité. Il voulait l'embêter, juste le bousculer un petit peu, tout au plus, lui envoyer un sortilège de jambe en coton. Il arriva par derrière, marchant sur la pointe des pieds, quand tout d'un coup, il marcha sur le bout de sa cape, s'emmêlant les pieds dedans, et tomba dans un grand bruit.

« Aiie… » Se plaint il.

Un instant après, sa cape fut soulevé, et il se retrouva nez à nez avec un Tom Riddle amusé.

« Est-ce que par hasard tu me donnais la chasse, Potter ? » Demanda le préfet de Slytherin, un grand sourire ironique sur le visage.

« Quoi ? Moi ? Noon ! » Répondit-il en se frottant les genoux. « Est-ce que tu vas m'aider à me relever, ou tu vas rester planter là ? »

Marvolo s'éloigna d'un pas et le regarda, toujours aussi amusé.

« Je vais rester 'planter là', comme tu dis si élégamment. » Rétorqua Marvolo.

Tandis que Harry se relevait, il observa la cape de plus prêt, et fut surpris de voir à quel point elle était de bonne qualité. Potter avança vers lui, se frottant cette fois-ci l'arrière train.

« Tu me la rends ? » Le Gryffindor tendit la main vers le jeune homme.

« Où est-ce que tu l'as eu ? » Demanda-t-il, très curieux de la provenance de cette cape si parfaite.

« Elle est transmise de père en fils dans ma famille. C'est le Professeur Dumbledore qui me l'a remise, lors de mon premier Noël à Hogwarts. »

Un trésors de famille ? Ce n'était pas étonnant en fait, une telle rareté ne pouvait appartenir qu'à une grande lignée. Marvolo lui rendit sa cape, et se remit à marcher, Potter sur ses talons. À croire que ça l'amusait de le suivre ainsi, est-ce qu'il allait faire ça tous les soirs ? Il avait l'impression de se faire accompagner d'un petit chien. Ou plutôt, en l'occurrence, un petit chat.

« Tu comptes me tenir compagnie tous les soirs, Potter ? »

« Hm ? Je sais pas, peut être ? Tu m'amuses. »

Marvolo s'arrêta et se tourna vers le Gryffindor, et le regarda de haut en bas avec un regard méprisant.

« Ce n'est pas parce qu'on a passé la soirée d'hier à parler qu'on est 'copain', Potter, je te l'ai déjà dit. Et je ne fais pas ami-ami avec les personnes aussi peu présentables que toi. »

« Tu es si superficiel ! Et je sais que tu ne fais pas 'ami-ami', Riddle, je te l'ai déjà dis, je sais que tu n'as pas d'ami, et j'apprécie ton coeur de pierre. »

« Je n'avais pas un coeur de glace, hier ? »

« La glace fond, pas la pierre. » Répondit Potter sans pitié à son encontre.

Des fois, Marvolo se disait que Potter aurait eu parfaitement sa place à Slytherin. Il était loyal envers ses amis, courageux et tout ce baratin, mais il était sans merci pour ses ennemis et rivales. Il aimait vraiment ça, en vrai.

« Tu sais que ce que tu dis ne m'atteint pas, n'est-ce pas ? »

« Oui, je le sais, mais c'est amusant de le dire. Peut être que à force j'arriverai à te faire réagir ? »

« J'en doute. Bonne nuit, Harry. »

Harry s'arrêta, et regarda le Slytherin partir, recommençant sa ronde, puis se mit à sourire, en pensant que finalement, il appréciait Tom Riddle, et qu'il était probablement l'une des seuls personnes de cette école avec qui il ne s'embarrassait pas de masques.

Il rejoignit sa salle commune en silence, sa cape à nouveau sur lui, invisible à tout regard.

Le lendemain matin, Harry se rendit à leur salle de classe. Défense contre les forces du mal, sa matière préférée, avec la métamorphose. On lui disait souvent que juste pour ça, il avait hérité de son père, qui avait été très bon dans les deux matières. Il alla s'asseoir à côté de Ron, son meilleur ami. Pour une fois, ils étaient en avance, un événement rare ! Ils en entendraient forcément parler par Hermione, qui se plaignait sans cesse du poil qu'ils avaient dans la main.

« Hey mec ! Ca va ? Je t'ai pas vu au petit déjeuner. »

« Salut Ron. Je me suis pas réveillé, c'est rien. Je suis passé aux cuisine, les elfes m'ont préparé quelque chose, t'inquiète pas. »

« Et moi qui croyait qu'une fille t'avait retenu pour te proposer d'aller au bal ! » Se moqua le roux.

Harry s'empêcha de soupirer lourdement au sous entendu plus qu'évident de son meilleur ami. Ce n'est pas qu'il n'avait pas de succès, ou quoi, c'est juste que lui et les relations… Bon d'accord, il était gay, mais même avec les garçons en général, il n'était pas à l'aise.

« Désolé de te décevoir. » Fit il simplement en regardant devant lui, bien décidé à éviter cette discussion.

Il n'avait jamais dit à Ron qu'il était gay, parce qu'il savait que son meilleur ami était homophobe. À chaque fois qu'il voyait un couple de garçon ou de fille dans les couloirs, il ne pouvait pas s'empêcher de grimacer, même s'il ne disait rien. Il avait peur de ce qu'il se passerait le jour où il devrait lui avouer ce lourd secret. Oh, pour le monde sorcier, ce n'était rien, c'était même plutôt bien accepté, après tous les grossesses masculines, même si peu fréquentes, n'étaient pas un évènement rare; c'était juste Ron qui avait un problème avec ça. Il savait pourquoi il avait ce soucis avec les homosexuels; c'était à cause de ses deux frères, Fred et George, qui avaient apparemment une relation plus que fraternelle… Très fusionnelle. À partir de là, le Gryffindor avait commencé à assimiler cette relation qu'il considérait comme malsaine avec l'homosexualité en général.

C'était donc compliqué.

« C'est pas grave ! » Dit Ron en lui donnant un petit coup d'épaule. « Si tu y vas seul, tu pourras danser avec plein de monde ! Moi je dois me cantonner à une seule personne. Aie ! Hermione ! »

« Je t'ai entendu, idiot. » Bouda la brune, qui sortait avec Ron depuis un an maintenant.

Harry les regarda se disputer avec tendresse. Ils avaient mis tellement de temps à se mettre ensemble. Il avait fallu que Ron est un accident avec une potion pour qu'ils se mettent enfin en couple. Pour Harry, Hermione et Ron étaient une évidence, l'un n'allait pas sans l'autre, et c'était comme ça depuis leur première année.

« S'il vous plaît, faites le calme. » Fit leur professeur, un vieil homme bossu, Albert Proulx. Les élèves retournèrent à leur place, et la leçon commença enfin. « Aujourd'hui, nous allons voir ensemble le charme du Patronus. »

Un murmure d'excitation envahit la salle de classe. C'était un sortilège particulièrement dur ! Et pourtant, énormément d'étudiants voulaient le faire. Harry sourit, déjà sûr que ce cours serait une réussite.

« Qui peut m'en parler ? »

Immédiatement, Tom Riddle et Hermione levèrent la main, tout en s'envoyant des regards noirs. Les deux étaient des rivaux, et leurs connaissances se valaient. Tom était simplement toujours plus doué qu'elle dans la pratique.

« M. Riddle ?

« Il s'agit d'un sortilège de magie blanche permettant de repousser les Dementors. La formule est 'Expecto Patronum', et il faut penser à un évènement joyeux pour l'invoquer. Il existe deux formes, sous forme de nuage et sous forme dite corporelle, généralement un animal qui nous caractérise. » Expliqua rapidement le Slytherin, sur un ton presque professionnel.

« Très bien, 10 points pour Slytherin. Aujourd'hui nous allons nous entraîner à le faire, et pour la semaine prochaine, vous devrez me faire deux rouleaux de parchemin sur son utilisation au cours des derniers siècles. Lisez attentivement le chapitre 16 de votre manuel, vous avez vingt minutes, après nous passerons à la pratique. »

Hermione eut l'air déçu de ne pas pouvoir en dire plus, et se plongea dans son livre, comme Ron, tandis que Harry l'ouvrit lentement. Il savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir, au moins pour la pratique. Pourquoi s'embarrasser de savoir toute cette théorie ? La magie était une affaire de ressentie, de sensation, pas de lignes à lire et à écrire ! Il ne voyait pas comment une dissertation pourrait l'aider plus tard à gagner un salaire ! Il ne savait même pas ce qu'il souhaitait faire, de toute façon !

« M. Potter ? Vous ne lisez pas ? » Demanda le professeur Proulx, se mettant devant lui.

« Je connais le sortilège. » Répondit il immédiatement d'une voix calme et assurée.

« Bien sur, c'est cela. » Se moqua Proulx. « Je vous en pris, levez vous, et faites une démonstration. »

Harry ne le laissa pas le demander une seconde fois, et se leva sous le regard admiratif de Ron, et celui coléreux de Hermione. Il leva sa baguette et se concentra, repensant au bonheur qu'il avait ressenti lorsqu'il avait rencontré Sirius pour la première fois, quelques jours auparavant. La joie envahit alors son coeur.

« Expecto Patronum ! » Prononça-t-il distinctement.

Une lueur argenté apparut au bout de sa baguette, et bientôt, un immense chien noir s'en échappa. Harry sourit en reconnaissant la forme animagus de son parrain. Jusqu'à maintenant, ça avait été un lion, probablement en l'honneur de sa maison, mais il avait changé, et ce changement était agréable. Il fit bouger l'animal magique à travers la salle, le faisant bondir sur les tables, un sourire aux lèvres en voyant les mines déconfites ou impressionnées de certains de ses camarades.

Le professeur regarda le sourire presque suffisant sur le visage de son élève et grogna. Il était trop vieux pour s'occuper de ce genre de gamin, pensa-t-il en grognant intérieurement.

« Cela ne vous dispense sûrement pas de lire ce qui vous aidera à faire votre devoir ! Allez vous asseoir ! »

Harry ne répondit pas, bien qu'intérieurement mécontent de n'avoir aucun point pour sa démonstration, et retourna à sa table, où Ron l'accueillit avec un coup de coude admiratif, auquel il répondit avec un petit sourire.

Après le cour, Harry partit directement de la salle, pour échapper à d'hypothétique remontrance de leur professeur, et à celle, déjà plus certaines, de Hermione. La préfète-en-chef était plutôt stricte sur les comportements en cours. Déjà qu'elle désapprouvait celui qu'il avait, avec Ron, en dehors…

Il se cacha de sa meilleure amie une partie de la journée, jouant principalement à cache-cache entre les inter-cours, mais arrivé au dîner, auquel il se présenta pour prendre de la nourriture puis retourner se cacher, il ne put échapper aux remontrances de la jeune fille qui l'attendait de pied ferme.

« Je n'arrive pas à croire que tu aies agi aussi stupidement, Harry ! Ce n'est pas digne d'un Gryffindor ! »

« Hermiooone ! » Geint il en se bouchant les oreilles.

« Ouai, Mione, laisse le tranquille, ce sale type ne lui a même pas donné de point, alors que son patronus était parfait ! Il a juste été déçu de pas pouvoir le rabaisser plus que ça ! » Le défendit Ron. « Il n'allait pas lire quelque chose qu'il connaissait déjà ! Je ne sais même pas pourquoi toi tu t'entêtes à lire ces bouquins en classe, tu les connais déjà par coeur. »

Hermione reporta sa fureur sur son petit ami, et Harry en profita pour filer, envoyant un regard d'excuse à son meilleur ami, fuyant avec un sac rempli de nourriture.

Il alla se cacher dans un des couloirs du second étage, dévorant son butin dans une salle de classe vide. C'était tellement bien de pouvoir être tranquille pour une fois, dans le calme. Il était toujours entouré, et même s'il appréciait sa popularité, parfois, il ne rêvait que d'une chose : être seul. Mais apparemment, ce n'était pas non plus pour ce soir, pensa-t-il en entendant la porte de la salle s'ouvrir.

« Potter ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » Demanda d'un ton irrité Riddle.

« J'me cach', ça s'voit pas ? » Répondit il, la bouche pleine d'un délicieux sandwich au poulet. Il avala ce qu'il mâchait à l'instant, et reprit plus distinctement. « Hermione va me tomber dessus si elle me trouve. Ron ne fera pas diversion longtemps, alors je prends des forces. » Il reprit une bouchée de son délicieux sandwich.

Le préfet-en-chef leva un sourcil à l'image que donnait Harry Potter, assit en tailleurs sur une table, un sac rempli de nourriture à côté de lui.

« Où as tu appris à invoquer un patronus ? » Demanda Marvolo, sans détour, prenant une chaise pour s'asseoir à cheval dessus, le regardant fixement.

« Pourquoi tu veux savoir ça ? » Demanda en réponse le jeune homme, délaissant son sandwich.

« Je n'ai pas réussi à invoquer ce sortilège, c'est une première pour moi, alors je veux comprendre, et malheureusement pour moi, tu es apparemment le seul qui ait réussi à performer ce sortilège. »

Harry soupira doucement et acquiesça, descendant de sa table pour lui aussi s'asseoir sur une chaise.

« En troisième année, tu te souviens que le Ministère avait placé tout autour de l'école des Dementors, à cause des trois Lestrange, qui s'étaient enfui d'Azkaban, et qu'on soupçonnait de vouloir s'en prendre à Neville Longbottom ? Ils ont un effet terrible sur moi… Contrairement à ce que tout le monde pensait, mes parents ne dormaient pas quand on les a tué. Ma mère m'a caché sous leur lit, et m'a lancé un sort pour qu'on n'entende pas le bruit que je pouvais faire, c'est ce que Dumbledore m'a dit en tout cas. Pour les Dementors… À cause d'eux, je l'entendais hurler, avant que l'assassin ne la tue. » Expliqua-t-il tristement. « Notre professeur de l'époque, Rémus Lupin, était un bon ami de mes parents, avant leur mort, alors il m'a appris comment faire. J'ai mis du temps à le réussir, ça a été dur mais… »

« Mais » Coupa Riddle. « Tu as réussi à le faire au cours de notre troisième année. »

Harry acquiesça.

« Comment, explique moi comment tu t'y es pris. »

« Tu l'as dit toi même en cours ce matin, il faut penser à des évènements joyeux. Quelque chose qui nous rend vraiment heureux. »

« À quoi as tu pensé, tout à l'heure ? À ta famille ? » Se moqua-t-il.

« … Non. Ma famille déteste la magie.» Avoua-t-il après un instant, sans aviser le regard surpris de l'autre étudiant à sa révélation. « Alors j'ai pensé à ma rencontre avec Sirius. » Répondit Harry avec un sourire heureux. « J'ai pensé à lui. Expecto Patronus. » Souffla-t-il, faisant apparaître l'énorme chien qui se plaça à ses côtés. « Les patronus sont l'expression de nos sentiments heureux. Il n'y a pas de place à la haine ou aux masques avec eux, ils nous percent. »

Marvolo sut pourquoi il n'arrivait à faire fonctionner le sortilège. Harry dut le lire aussi sur son visage, parce qu'il se leva et s'agenouilla devant lui. Il lui prit la main et la réchauffa dans la sienne.

« Je suis désolé, Tom. »

« Pourquoi ça ? As tu pitié de moi ? » Lança-t-il sur un ton froid, pour se donner constance, trop surpris par la réaction du jeune homme à ses pieds pour penser à le repousser.

« Non, je suis désolé que tu ne tiennes à personne… Ce sont les autres qui nous rendent heureux. Un Homme seul est un Homme qui ne sera jamais heureux. » Souffla-t-il, avant de se relever. « Bonsoir Tom. »

Il laissa son sandwich entre les mains du jeune homme, et repartit sans un bruit.

OoO

Durant les deux jours qui suivirent, Marvolo et Harry ne s'adressèrent plus la parole, et ne se virent pas le soir non plus; chacun restait dans son coin, sans se regarder.

Cependant, Harry ne put s'empêcher de passer la troisième soirée dehors, à errer dans les couloirs, incapable de rester dans son lit, à dormir, recouvert de sa cape d'invisibilité.

« Potter ! » L'appela une voix qu'il commençait à connaître. « Qu'est-ce que tu fiches encore dans les couloirs ? »

Harry se retourna et regarda Tom Riddle. Comment est-ce qu'il l'avait…? Il retira sa cape et le regarda, éberlué. À son air, le préfet le regarda de la tête aux pieds, et fit sur un ton détaché.

« Tu fais un boucan d'enfer. Et les tableaux m'ont prévenu. » Harry s'insurgea et se mit à insulter les tableaux qui se mirent à leur tour à se plaindre des gamins insolents. Marvolo leva les yeux au ciel, et attrapa le jeune homme par le bras pour le traîner plus loin, à l'abris des regards. « Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ? »

« …J'arrivais pas à dormir. Ne me demande pas pourquoi, je ne sais pas moi même. »

Tom savait qu'il devait lui retirer des points, et l'amener à Flinch pour qu'il lui donne une détention, mais ce soir, il était de bonne humeur, et il avait envie de parler.

« Marche avec moi. » Ordonna-t-il.

« … Pourquoi ? » Demanda Harry sans bouger, un sourcil levé.

« Parce que sinon je te retire cinquante points, et tu sais que ce sera justifié. »

Après un instant à réfléchir où étaient ses intérêts, il décida de suivre le préfet. Au moins, il éviterait de se faire à nouveau disputé par Hermione.

« Pourquoi ce soudain intérêt ? »

« Ce n'est pas soudain, Potter, cela fait plusieurs soirs que nous nous croisons, si je puis dire. » Le Slytherin s'arrêta de parler un instant, avant de reprendre soudainement. « Qu'est-ce que tu penses des muggles ? »

Harry tourna la tête vers lui et eut un petit sourire en comprenant que Riddle tentait d'établir un véritable contact avec lui, en tentant de découvrir s'ils avaient en commun plus qu'une enfance désastreuse.

« Toi d'abord. »

« Je pense qu'ils sont dégoûtants, pathétiques, et que nous devrions les contrôler. » Répondit Marvolo sans détour. « Ils sont dangereux et jaloux. Nous ne devrions pas nous cacher d'eux, ils devraient nous vénérer et se sentir honoré de respirer le même air que le nôtre. À toi maintenant. »

« …Je n'ai pas vraiment d'opinion. Il y en a des biens, il y en a des mauvais. On a pas eu de chance. Les orphelinats sont horribles, pour les muggles comme pour les sorciers et pour ma famille… Ma tante était jalouse de ma mère, c'est vrai, et elle me haït pour avoir ce don qu'elle n'a pas eu, mais on ne peut pas les mettre dans le même panier. Les parents de Hermione sont adorables, et ils sont très fiers de leur fille. »

Marvolo le regarda un instant et sourit. Personne ne lui tenait tête, et surtout pas sur les muggles. Il aimait ça. Harry Potter était vraiment un Gryffindor, franc et courageux.

« Va te coucher, Potter. »

Harry lui sourit gentiment.

« À demain Tom. »

« Potter ? » L'interpella-t-il avant qu'il ne disparaisse de sa vue. Le garçon se retourna avec un regard interrogateur. « Ne m'appelle pas Tom. Appelle moi Marvolo. »

À suivre

Hello~

Eh ouai, une nouvelle histoire x) Je l'ai terminée, mais j'hésite à faire une séquelle, ou à continuer plus tard, la fin me semble incomplète (tellement de possibilité !).

Pour ceux qui se demandent, le titre « Yayo » est tiré de la chanson du même nom de Lana Del Rey, que j'adore, et qui m'a inspiré (d'où le titre).

À la base ça devait être un simple one-shot, song-fic, puis quand je suis arrivé à 20 pages pour juste la moitié de ce que je voulais faire, je me suis dite que j'allais faire des chapitres finalement x) En fait, c'était soit un bad end à 20 pages, soit un happy à 40, j'ai choisis le happy end 8D Donc normalement, 4 chapitres, je sais pas comment je vais découper (ce premier chapitre fait 10 pages, un peu plus de 5000 mots, ça devrait donc être pareil pour les autres en principe). Vous vous rendez compte ? J'arrive même plus à écrire de one-shot ! C'est terrible -_-.

Enfin, je vous le dit tout de suite, ça fluff à mort, so, don't like don't read, comme on dit chez nos amis d'outre manche.

Merci beaucoup d'avoir lu ce chapitre *s'incline* J'attends vos commentaires, avis, critiques, avec impatience, la suite bientôt :D

Sedinette