Bienvenue dans cette fanfiction!

Merci d'avoir cliqué :). J'espère que cette histoire sera à la hauteur de vos attentes et que l'intrigue vous plaira.

Peut-être avez-vous cliqué en voyant le nom de Sirius Black. Je vais donc vous expliquer comment va fonctionner cette histoire. Je vais alterner un chapitre (ou plus en fonction) vu par Sirius à l'époque des Maraudeurs tous les trois chapitres du point de vue d'Hermione (Post-Poudlard).

Sur ce, bonne lecture !

Merci à Mary ma beta

EDIT : J'ai retravaillé les premiers chapitres avant de continuer cette histoire. Pas de changement majeurs mais deux-trois modifications tout de même.


Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à J.K Rowling, l'histoire en revanche sort de mon imagination.

L'image du résumé est un montage réalisé à partir d'une photo d'Emma Watson par Mark Seliger pour le magazine Vogue Italia.


Chapitre 1 – Le journal

Août 1999

Hermione tournait la cuillère dans son bol de café de manière machinale depuis maintenant dix bonnes minutes. Elle ne semblait pas se rendre compte que la boisson avait depuis longtemps refroidi. Une chose bien plus importante occupait ses pensées de si bon matin : le journal.

Elle s'était toujours considérée comme une personne réfléchie et ouverte d'esprit mais ça, diable, c'était vraiment au-dessus de ses capacités ! Elle jeta le journal à l'autre bout de la table d'un geste rageur. Il glissa sur toute la longueur de la surface en verre et termina sa course sur le carrelage froid de la salle de séjour.

Hermione Granger avait investi un petit appartement au beau milieu de Londres à la fin de la guerre. Ces derniers mois de quête avaient été une épreuve dont elle n'était pas sûre de pouvoir se remettre un jour. Le soir, à l'heure où les moldus se souhaitent de beaux rêves, Hermione savait qu'elle allait rejoindre ses pires cauchemars. Ils étaient devenus douloureusement coutumiers. Elle fermait à peine les paupières que les images défilaient tel un film passé en vitesse accélérée. Le manoir Malfoy. Bellatrix. Voldemort. Le corps de Fred. Poudlard détruit. Remus et Tonks. De nouveau Bellatrix.

La rengaine se répétait jusqu'à ce qu'elle se réveille en sursaut, baignée de sueur dans le meilleur des cas. Au pire, hurlant à la mort. Elle savait que ce mal rongeait beaucoup de ses amis. Vivre tous ensemble au Terrier comme ils l'avaient fait les premiers mois de paix n'était plus possible. Il lui fallait de l'air, elle devait se ressaisir ! Au matin de son 19ème anniversaire, elle avait pris sa décision. Elle devait se trouver un appartement et reprendre ses études. Elle devait réapprendre à vivre.

Expliquer son choix à ses amis n'avait pas été une chose facile, loin de là ! Harry la couvait comme son père ne l'avait jamais fait. La culpabilité le rongeait sans que personne ne puisse l'aider en quoi que ce soit. Ron avait véritablement explosé de colère et de désespoir, faisant trembler les vitres du Terrier. La peur mêlée à ce sentiment d'abandon qu'il ne connaissait que trop bien avait fait douter Hermione du bienfondé de sa démarche. Pourtant, ses deux meilleurs amis devaient comprendre, c'était vital pour elle ! Avançant arguments après arguments, son émancipation fut gagnée peu à peu. Seule Ginny l'avait comprise et soutenue. Certainement parce qu'elle avait la même idée en tête.

Ah, Ginny ! La petite dernière des Weasley cachait bien son jeu. Telle une manipulatrice hors pair, elle avait convaincu Harry de la laisser emménager avec lui au 12 square Grimmaurd. Que son unique fille quitte le nid familial pour vivre avec son petit ami n'avait pas franchement emballé Molly. Elle avait cependant dû baisser les armes face à sa tête de mule de fille. Et puis, bon, ce n'était pas n'importe quel petit copain tout de même !

Les déménagements avaient été savamment orchestrés par une Hermione plus motivée qu'elle ne l'avait jamais été durant les quatre mois qui avaient suivi la fin de la guerre. Tant et si bien que fin septembre, seul Ron hésitait encore à prendre son envol, tel un oisillon tombé du nid, trop effrayé de quitter la routine rassurante qui s'était installée au Terrier. Ses frères avaient repris leurs logements d'avant-guerre arguant qu'un pareil retour en arrière n'était tout bonnement pas envisageable.

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Hermione avait choisi un appartement avec une chambre et une salle de séjour. Ce n'était pas le grand luxe mais il était très lumineux et puis, à Londres, ses économies ne lui permettaient pas de faire la fine bouche. Se rendant compte qu'elle fixait la baie vitrée depuis maintenant cinq minutes, Hermione sursauta. Elle porta machinalement sa tasse à ses lèvres et réprima une grimace. Le café était glacé ! Sortant sa baguette de la poche de son pyjama, elle le réchauffa d'un sort.

Quelle heure était-il ? Merlin, il était temps qu'elle s'y mette ! Ce maudit article l'avait plus retournée qu'elle ne l'avait d'abord pensé. Elle finit sa tasse en quelques gorgées, fourra le reste de son toast dans sa bouche et finit de le mâcher tout en faisant la vaisselle.

Sa salle de bain était pour le moins exigüe mais Hermione estimait qu'elle n'avait pas besoin de plus. Son appartement était à l'image de la vie qu'elle souhaitait désormais : calme et rassurante. Son pied-à-terre était son havre de paix. En se regardant dans le miroir, elle se dit que ce changement de vie lui réussissait bien. Ses cernes s'estompaient peu à peu et les cicatrices de guerre sur ses bras devenaient fines et blanches.

La jeune fille se saisit de la brosse à cheveux qu'elle ensorcela. Ce petit charme de rien du tout, découvert au détour d'un livre il y avait peu, lui facilitait grandement la vie. Elle pouvait désormais démêler et lisser sa tignasse d'un simple coup de brosse. Elle releva ses cheveux en chignon haut, sévère, puis enfila un jean délavé qu'elle agrémenta d'un haut informe. Se cantonner à une allure stricte, dans des vêtements difformes la rassurait. Personne ne se retournerait sur son passage et c'était parfait ainsi.

Hermione se saisit de son sac, elle y fourra trois livres et sortit en prenant bien soin de fermer à clef derrière elle. Sur la pointe des pieds par peur de déranger un de ses voisins, elle descendit les escaliers de bois. Retenant son souffle à chaque marche qui craquait, elle arriva en nage à la porte d'entrée. Elle se savait ridicule de se mettre dans des états pareils alors que ses voisins, eux, ne se gênaient pas pour faire un boucan de tous les diables au beau milieu de la nuit. Il fallait croire que son attitude de Miss Parfaite ne l'avait pas quittée même après la guerre.

Elle hâta le pas vers la bouche de métro la plus proche et s'y engouffra. Elle préférait utiliser les transports moldus, c'était la seule chose qui la rattachait encore à ses parents. Ils lui manquaient tellement ! Elle, la petite Gryffondor, n'avait pas trouvé le courage en pratiquement quinze mois de leur rendre leur mémoire. La jeune fille se doutait que les retrouvailles seraient houleuses, aussi elle ne cessait de retarder l'échéance.

L'air était étouffant dans les rames en cette mi-août. Hermione regrettait presque de ne pas avoir transplané. Il était inutile de se morfondre maintenant, elle arrivait à destination. En sortant du métro, elle prit une petite ruelle sombre sur la droite. Ce n'était pas très engageant mais la jeune fille s'y engouffra sans la moindre hésitation. Au bout de ce qui semblait être une impasse, elle gratta le joint d'une des pierres et le mur coulissa sur le côté dévoilant un grand bâtiment de verre.

Elle poussa la porte chromée et entra dans le hall lumineux.

« Bonjour Miss Granger ! Pile à l'heure comme d'habitude ! » la salua une dame au sourire bienveillant qui semblait tenir un accueil.

Hermione hocha la tête vers elle, un sourire aux lèvres puis entama la montée des escaliers. À l'étage, des centaines et des centaines de livres s'étalaient sur des étagères. Hermione depuis septembre dernier venait tous les jours sans exception à la Bibliothèque Universitaire Sorcière aussi appelée BUS. Un projet s'était dessiné dans les méandres de son esprit et depuis elle s'y attelait avec acharnement.

Elle voulait devenir médicomage et pour cela devait réussir un concours d'entrée très sélectif. Se plonger corps et âme dans les études était le seul moyen qu'avait trouvé Hermione pour ne pas sombrer, tout comme Harry s'appliquait à devenir un parfait auror ou Ginny la meilleure joueuse de Quidditch d'Angleterre. Ron, quant à lui, aidait de son mieux George à garder la tête hors de l'eau, une tâche que peu lui enviait.

La jeune fille devait bien être la seule personne dans cette bibliothèque à apporter des livres avec elle alors qu'elle allait passer la journée entourée de la plus grande collection d'ouvrages de toute l'Angleterre. Mais il n'était plus à démontrer que, point de vue étude, Hermione Granger ne ressemblait à nul autre pareil. Elle sortit de son sac à main l'Anatomie du sorcier ainsi que des feuilles blanches et quelques stylos, et commença à dessiner. Colorier et reproduire les coupes du corps humain lui firent du bien. Pour la première fois depuis son réveil, elle ne pensait plus à l'article du journal.

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La journée passa à la vitesse de l'éclair et Hermione ne put s'empêcher de pester contre elle-même. Elle n'avait même pas fait la moitié de ce qu'elle avait prévu sur son planning de la journée ! Un coup d'œil sur sa montre lui indiqua qu'elle allait être juste à l'heure pour le dîner chez Harry et Ginny au lieu des dix minutes d'avance auxquelles elle les avait habitués. Elle ramassa prestement ses affaires, les fourrant délicatement dans son sac, et quitta au pas de course la bibliothèque qui fermait ses portes.

Vu l'heure, il était plutôt indiqué de transplaner ou bien elle serait véritablement en retard. Son ventre gargouillait à l'idée des bons petits plats de Ginny. Son sandwich du midi n'avait pas été des plus consistants…

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« Hermione ! » cria une tornade rousse avant de se jeter sur elle.

« Moi aussi je suis contente de te voir Ginny, répondit la jeune fille le sourire jusqu'aux oreilles. Les garçons sont déjà là ?

— Tu rigoles j'espère ?

— Je continue de rêver qu'un jour ils découvriront la ponctualité dans leurs souliers à Noël, ironisa Hermione.

— J'ai cessé de croire au Père-Noël…, ricana Ginny en vérifiant que son repas ne brûlait pas. Et sinon, tu avances bien dans tes révisions ? » demanda-t-elle innocemment.

Un sujet facilement trouvé que celui des études. Ginny savait qu'en lançant Hermione, elle serait tranquille jusqu'à l'arrivée des garçons en se contentant d'hocher la tête de temps en temps pour paraître intéressée. Une tactique utile quand elle voulait assurer la comestibilité du repas.

Tout en surveillant ses aiguillettes de poulet, elle jetait des regards en coin à son amie qui s'occupait de mettre le couvert. Hermione se perdait beaucoup trop dans les livres à son goût. Elle ne vivait plus que pour ce maudit concours en délaissant le reste. Ron ne cessait de lui répéter que cette situation était devenue insupportable ! Ils se voyaient rarement entre son travail et les études d'Hermione, et quand ils pouvaient enfin passer un peu de temps ensemble il se rendait compte qu'Hermione était toujours obnubilée par la somme astronomique de cours qu'il lui restait à réviser.

Ron avait confié récemment à sa sœur qu'il en était arrivé à espérer qu'Hermione échoue à ce concours. Il ne se voyait pas passer sa vie avec une personne qui faisait passer son boulot loin devant le reste. Qu'elle travaille, évidemment ! Qu'elle se noie sous la besogne, non. Il rêvait de fonder une famille comme tout un chacun mais le carriérisme d'Hermione semblait se heurter de plein fouet à ce futur idyllique. Ginny avait l'impression d'avoir le derrière entre deux chaises. D'un côté, Hermione, sa meilleure amie depuis toujours. De l'autre, Ron, son frère. Après en avoir discuté avec Harry, ils avaient décidé d'un commun accord de ne pas s'en mêler. Les choses finiraient par rentrer dans l'ordre, comme d'habitude.

La cloche de la porte d'entrée carillonna et Harry lança à la cantonade :

« C'est moi !

— Heureusement que George a réussi à vous débarrasser du portrait de Mrs Black ! rit Hermione.

— Je ne te le fais pas dire.

— Ron arrive, je l'ai aperçu au coin de la rue en train d'envoyer un hibou, » glissa Harry un peu essouflé.

Les deux jeunes femmes échangèrent un regard complice avant de lever les yeux au ciel dans un synchronisme parfait. Ah les hommes…

Pour la deuxième fois en à peine trois minutes, la cloche retentit.

« Désolé d'être en retard, s'excusa Ron, un sourire charmeur aux lèvres. George a une nouvelle fois essayé de me faire tester à mon insu son tout nouveau produit.

— Tu as de la chance. Figure-toi qu'à cause de tes retards chroniques, maintenant je prévois l'heure du repas avec une demi-heure de délai sur celle du rendez-vous, lui expliqua Ginny. Ce qui fait que mes aiguillettes ne sont pas encore passées au travers de la casserole. Allez, ne restez pas plantés comme ça ! Asseyez-vous ! »

Ron se plaça à la droite d'Hermione et lui fit un clin d'œil langoureux. Elle lui prit la main en lui rendant son sourire. Hermione se fit la réflexion qu'ils passaient décidément trop peu de temps ensemble. Cette pensée embraya sur son planning avorté de la journée et elle recommença à paniquer. Tant d'émotions contradictoires passaient dans la tête d'Hermione, parfois elle ne savait plus où elle en était. Le concours. Oui, le concours. Il devait rester son seul et unique objectif. Elle passerait plus de temps avec Ron ensuite.

« Alors, Harry, tu as passé une bonne journée ? » demanda le jeune homme en dépliant sa serviette pour la placer sur ses genoux.

Harry releva lentement la tête et fixa son meilleur ami, un air ahuri sur le visage. Ginny arrêta de remuer sa sauce qui commença à venir au feu. Hermione fut la première à réagir.

« Ron, je t'en prie, dis-moi que tu as lu la Gazette ce matin !

— Hermione, combien de fois vais-je devoir te dire que j'ai horreur de lire les journaux. A Poudlard c'était toujours toi qui nous faisais la revue de presse je te rappelle ! s'énerva-t-il.

— Tu es impossible ! » soupira-t-elle en se pinçant l'arête du nez.

Elle se leva prestement de sa chaise et parcourut la cuisine en jetant des coups d'œil dans tous les recoins. Elle commençait à ouvrir et fermer tous les tiroirs quand Ron, qui ne comprenait pas sa réaction, lui demanda sèchement :

« Qu'est-ce que tu cherches ?

— La Gazette, Ron, la Gazette !

— Elle est au-dessus du four.

— Merci Ginny. »

Elle attrapa le quotidien et le lança au travers de la pièce à Ron qui l'attrapa au vol.

« Page deux, » dit-elle.

Ron ouvrit le journal et commença à lire l'article en question.

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Draco Malfoy innocenté

Le jeune Malfoy, 19 ans à peine, connu pour la pureté de son sang et l'élégance due à son rang, comparaissait hier à son procès devant la cour du Magenmagot. Accusé d'avoir été un Mangemort et d'avoir contribué à l'ascension de Vous-Savez-Qui, le jeune homme avait bien préparé sa défense. Affublé des trois avocats les plus influents du monde magique, l'héritier d'une des plus grandes fortunes du Royaume-Uni n'a laissé aucun suspense quant à l'issue de ce procès fantoche. A peine une demi-heure après être entré au Tribunal il comparaissait libre et acquitté. Une amende de mille gallions constituera en tout et pour tout sa seule punition pour les actes commis lors de la Guerre. Draco Malfoy se dit soulagé du verdict qui selon lui est juste. Il compte reprendre sa vie normalement et entamera des nouvelles études à la rentrée.

Votre reporter toujours bien informée, Rita Skeeter

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« Ce n'est pas vrai ! explosa Ron. Il s'en sort ! Je n'en reviens pas ! Et comme une fleur en plus ! Mais vous vous rendez compte !

— Oui Ron, on se rend compte ! Je te rappelle que tout le monde ici lit suffisamment régulièrement la Gazette pour être informé de ce genre de mauvaise nouvelle, le fustigea doucement Hermione.

— Quand je pense que tu as osé demander à Harry comment s'était passée sa journée ! poursuivit Ginny. Tu n'as vraiment aucun tact Ron !

— Rassurez-moi, on parle toujours de Draco Malfoy là ? ironisa-t-il. Mille gallions quand même ce n'est pas rien ! ajouta Ron après avoir relu l'article.

— C'est une bagatelle pour Malfoy, dit Harry d'une voix où transparaissait la colère.

— Comment tu sais ça ? s'étonna Ginny. Tu as épluché son relevé de compte ?

— Mais non chérie ! rit Harry. Les Malfoy sont unes des plus riches familles d'Angleterre. Hors un des coffres qui m'appartient est le parfait reflet d'une de ces fortunes.

— De quoi tu…, commença Hermione. Oh tu parles des Black ! comprit-elle. Et alors, si ce n'est pas indiscret, ça représente combien un tel capital ?

— Des millions de gallions rien qu'au coffre. Et je ne parle pas des propriétés.

— Des millions ! s'étranglèrent Ron et Ginny.

— Je comprends mieux le pourquoi de la bagatelle, soupira la jeune fille. Comme tu l'as si bien dit Ron, il s'en sort comme une fleur.

— Comme d'habitude ! grogna Ron. Comment font les Malfoy pour toujours être dans les mauvais coups et ne jamais en payer les conséquences ? C'est dingue ça quand même !

— Et toi, ça va, Harry ? demanda Hermione d'une petite voix, inquiète pour son ami.

— Avec deux mauvaises nouvelles dans une même journée, je ne pense pas pouvoir dire que ça aille », soupira-t-il se passant nerveusement la main dans ses épis noir de jais.

Ses trois amis s'entre-regardèrent, inquiets. Harry avait bien dit deux mauvaises nouvelles ? Le Survivant ajouta devant leurs airs perdus :

« Malfoy me traîne en Justice »


Est-ce que ça vous donne envie d'en savoir plus?

Bises !