Auteur: Claire1663

Disclaimer: Tous les personnages ainsi que l'histoire originale appartiennent à JK Rowling. Cadeau et dédicace pour ma merveilleuse bêta, Vinnie ^^

Titre : Tout recommencer

Bêta : Vinnie

Résumé: Harry est amoureux de Severus mais ce dernier est en couple avec Sirius qui l'a élevé à la mort de ses parents. Il ne supporte plus cette situation et décide de remonter le temps et de sauver ses parents en tuant Voldemort lors de la célèbre nuit d'Halloween. Et pour cela, il est prêt à tous les sacrifices, quitte à mourir.

Présence de lemon.

Paroles d'Harry

Parole : fourchelangue

Aide à la lecture : UA. Personnages OOC. Voldemort disparaît définitivement la nuit d'Halloween 1981. Sirius n'est pas emprisonné. A son procès, on apprend que c'est Pettigrow le véritable responsable qui est jeté à Azkaban. Sirius élève Harry et ce dernier poursuit une scolarité normale. L'histoire débute alors qu'Harry a 21 ans et termine sa dernière année d'étude d'auror.

Bonne lecture.


Chapitre 1 Décision

Harry regardait par la fenêtre. Il était assis sur son lit, dans sa chambre, et était subjugué par la pluie d'avril qui se déversait dans la région de Londres. Ou peut être tentait-il tout simplement de faire abstraction des bruits qu'il entendait depuis la chambre de son parrain et tuteur, Sirius Black.

Ce dernier l'avait recueillit à la mort de ses parents, le 31 octobre 1981. Ils avaient été tué par un mage noir du nom de Voldemort qui avait, par la suite, essayer de l'éliminer. Mais sa mère s'était interposée et elle en fut morte. Le mage noir avait tourné son arme vers lui et il avait survécut.

Il était le Survivant. La seule personne dans le monde sorcier à avoir supporté l'Avada Kedavra. De plus, il était celui-qui-avait-tué-vous-savez-qui. Il était un héros mais un héros orphelin et cela beaucoup de monde l'ignorait ou ne le comprenait pas. Bien sûr, il avait son parrain mais ce n'était pas pareil. Surtout que ce dernier ne s'était jamais remis de la mort de son meilleur ami.

On pourrait dire qu'il était dur mais c'était la vérité. Son parrain était coincé à l'époque bénite où les Maraudeurs étaient au complet et refusait d'avancer. Il ne l'avait pas compris au début mais les dernières actions de son tuteur l'avaient aidé à comprendre.

D'après ce qu'il avait compris, c'était un homme nommé Pettigrow qui avait été le gardien du secret de ses parents et qui les avait trahi. Ils n'avaient pas choisi Rémus car Sirius et son père avait eu des doutes sur lui dû à sa nature lycanthrope et ils n'avaient pas choisi Sirius puisque c'était un choix trop simple. Ils avaient tenté un coup de bluff qui n'avait pas réussit et à cause de cela, Voldemort était mort et lui orphelin.

Sirius l'a adopté immédiatement et fut aidé par Rémus.

Rémus était un homme merveilleux qu'Harry appréciait grandement. Il adorait Sirius mais Rémus avait le comportement d'un homme sage. Il l'avait toujours considéré comme Harry, juste Harry et non comme un héros ou le double de James.

Voilà l'un des reproches qu'Harry avait contre Sirius. Au cours de son enfance et de sa scolarité, Sirius avait l'habitude de le comparer à James. Au début, il n'avait pas réellement porté attention et cela lui faisait plaisir mais cela était devenu de plus en plus obsédant. Jusqu'à ce que Sirius l'appelle James ou le compare systématiquement dans ses gestes et actions : « Tu devrais faire plus de blagues », « Ton père faisait comme ceci »…

Rémus avait dû intervenir, trouvant que sa façon de le substituer à leur défunt ami n'était pas bien et que cela me chagrinait. S'en suivit alors une dispute mémorable entre les deux hommes. Chacun des deux ne s'étaient pas revu pendant pratiquement six mois et Sirius avait été plus que distant avec lui.

C'est pourquoi il avait choisi le métier d'auror. Tout le monde s'attendait à ce qu'il poursuive cette voix en tant que pourfendeur de Voldemort mais également en tant que digne successeur de son père, célèbre auror. Sirius en avait été ravi et la situation avec Rémus s'était améliorée. Mais quelque chose bouleversa de nouveau ce petit monde fragile.

Rémus entretenait une relation de plus en plus sérieuse avec Nymphadora. D'ailleurs ils allaient bientôt se marier et avait prévu d'avoir un enfant très prochainement. Sirius en avait été dévasté. Il se croyait amoureux de Rémus et voulait le garder pour lui. Il avait alors convaincu Severus Rogue de jouer le rôle de petit ami pour rendre jaloux Rémus. Et ce choix lui avait brisé le cœur. Mais cela lui avait révélé le véritable problème de son parrain.

Ce dernier ne voulait pas perdre Rémus comme amoureux mais comme Maraudeur. Il n'arrivait pas à passer outre la mort de son meilleur ami et voir Rémus prendre son envol et choisir une autre personne que lui ne lui convenait pas.

D'ailleurs son choix de petit ami était risible. Premièrement, il n'y avait pas plus hétérosexuel que Sirius et puis il avait choisi l'ennemi, ou plutôt le souffre douleur, des Maraudeurs comme un moyen de garder toujours contact avec cette époque révolu.

Mais ce qui lui faisait le plus mal était la trahison de son parrain vis-à-vis de son véritable amour, Severus Rogue. Car oui, il était amoureux de son ancien professeur de potion.

Tout avait commencé lors de sa sixième année à Poudlard. Au cours de sa scolarité, il avait toujours trouvé fascinant le maître des potions même s'il n'avait jamais ressenti un sentiment comme l'amour. Malheureusement, étant un Potter et surtout le fils de James Potter, le professeur Rogue avait passé son temps à le dévaloriser.

Comme quoi être le fils de James Potter était une sorte de fardeau. Il n'avait jamais pensé être un autre fils que celui de ses parents. Il les respectait et les aimait mais leur héritage était dur à porter.

En sixième année, il était resté à Poudlard pour les vacances de noël et il avait pu voir son professeur de potion sans ses éternelles robes noires. Seulement en chemise blanche et pantalon noir. Il avait pu l'apercevoir dans ses quartiers, détendu et surtout en enlevant les différents sortilèges de protection et de camouflage, révélant un homme non pas d'une grande beauté mais d'un magnétisme incroyable.

Sa libido se réveillant et notant que ses relations avec la population féminine de l'école ne se déroulait pas vraiment de la meilleure façon qu'il soit, il avait craqué pour son professeur. Au départ, il ne pouvait s'empêcher de le regarder et ses moindres gestes le fascinaient. Mais il n'avait rien fait. De toute façon qu'aurait-il pu faire auprès d'un homme qui le détestait pour son nom et sa ressemblance avec son pire ennemi.

Il avait cru également avoir affaire à un béguin passager. Découvrant sa sexualité et surtout sa bisexualité, il n'avait pas voulu approfondir cette attirance. Il avait rencontré de nouvelles personnes et tenté quelques relations mais il s'était fait rapidement une raison. Seul Severus était dans son esprit.

Il en parla alors avec Sirius. Il savait que les deux hommes se connaissaient et qu'ils ne s'appréciaient pas réellement mais il avait cru que son parrain le comprendrait et tenterait de faire abstraction de leur passé. Ce fut l'une des plus grandes erreurs de sa vie. Il l'avait non seulement hurlé dessus, n'hésitant pas le nommer traite des Maraudeurs et de son père mais il avait décidé de choisir Severus, malgré leur passé commun, pour l'utiliser comme petit ami.

Ce dernier avait accepté dû à la pression ministérielle qui pesait sur lui. Etant un ancien mangemort, le Ministère ne lui faisait pas totalement confiance et certaines données, archives ou ingrédients lui était interdit. Il espérait qu'avec sa « relation » avec un héros de la guerre et tuteur du héros du monde sorcier, les portes s'ouvriraient. Ce qui avait été le cas.

Mais lui ne supportait plus de voir Sirius et Severus jouer le petit couple parfait. Mais depuis quelques temps, leur relation avait évolué d'un point de vue physique.

Il ne pouvait plus supporter d'entendre leurs cris, murmures et gémissements.

Il avait essayé de déménager. L'argent que lui avaient laissé ses parents et l'argent de poche de Sirius lui permettait aisément de prendre un appartement. Mais son parrain n'avait pas voulu et il n'arrivait pas à se résoudre à se fâcher avec son parrain. C'était peut être cela le pire, ne pas réussir à passer outre ses difficultés avec son parrain mais il ne voulait pas perdre la dernière famille qui lui restait.

Mais aujourd'hui un évènement s'était produit, une opportunité s'était présentée à lui et il en avait profité. Il s'était accaparé un retourneur de temps.

Lors de son dernier trimestre en cours d'auror, il devait faire un stage au Ministère et aujourd'hui, il avait accompagné son maître de stage dans le Département des Mystères et ce dernier l'avait laissé seul quelques instants et il devait avouer qu'il n'avait pas pu résister à faire un tour.

Et là, il l'avait découvert, comme un objet perdu dans un rayon. Ce dernier l'avait attiré car il ressemblait à celui d'Hermione en troisième année mais en lisant la notice, il fut ébranlé. Ce retourneur de temps était différent, il devait permettre de remonter le temps de plusieurs années en échange d'un sacrifice. Il était également marqué que le sacrifice en question se trouvait être la mort de l'utilisateur d'où l'inintérêt de cet objet dont on ne pouvait se servir.

Etrangement, savoir qu'il pouvait changer sa vie mais surtout celle de ses parents et de sa famille en utilisant cet objet apparut tout de suite à son esprit. Bien évidemment, il allait devoir sacrifier sa vie pour cela mais sa vie lui paraissait tellement triste et morne que cela ne le dérangeait pas. Au contraire, il pouvait donner une chance à son lui passé d'un avenir meilleur.

De plus, mettre fin à ses jours avait été une idée qui lui était venu à l'esprit mais l'image de ses parents se sacrifiant pour sa vie, lui en avait toujours dissuadé de le faire voir même d'y penser. Il avait alors prit l'objet et retourner au même endroit que son maître de stage l'avait laissé, l'attendant comme si de rien n'était.

C'est la raison pour laquelle, ce soir, il réfléchissait longuement, observant la tempête se déchaîner dehors, serrant fortement l'objet de sa délivrance dans la main.


Le lendemain, Harry se réveilla avec un mal de crânes. Il n'avait pas cessé de réfléchir toute la nuit et se demandait encore si son choix était judicieux. Il ne voulait rien tenter qui puisse compromettre l'avenir du monde sorcier. Pas qu'il se croyait irremplaçable mais Dumbledore l'avait prévenu, à sa sortie de Poudlard, les raisons du choix de Voldemort pour sa personne ce soir-là. Il faisait l'objet d'une prophétie. Il était celui qui devait combattre et vaincre le Seigneur des Ténèbres.

C'est pourquoi, il devait étudier toutes les possibilités que lui offraient l'objet, les avantages comme les inconvénients. Et puis, s'il l'utilisait, quel moment, où. Et surtout il devait trouver un moyen de réussir dans sa mission. S'il mourrait dès son arrivée, cela n'engendrait rien de bon. Cela ne lui faisait rien de payer le prix de l'utilisation du retourneur dès son arrivée à la date choisie mais il ne devait pas faire tout cela pour rien.

Il décida de se réveiller et prit une douche puis descendit dans la cuisine pour prendre son petit déjeuner mais il s'arrêta brusquement lorsqu'il ouvrit la porte. Là devant lui se trouvait l'homme qu'il aimait ne portant qu'un simple pantalon et chemise. Il était vraiment superbe.

-Potter, cracha Severus à la vue de son ancien élève et rejeton de son ennemi.

Harry hocha de la tête et répondit :

-Professeur.

Il n'eut pas réellement le temps d'engager la conversation par l'arrivée de Sirius qui ne fit que le ramener dans la dure réalité. Il reprit alors la parole :

-Bonjour Sirius, je vais préparer le petit déjeuner.

Il se dirigea vers la cuisine aussi rapidement qu'il le pouvait et alla tout préparer. Il devait avouer qu'il était devenu fin cordon bleu depuis qu'il faisait la cuisine. Sirius avait tenté l'expérience et cela n'avait pas été une réussite. Au souvenir des nombreux plats carbonisé de son parrain, Harry se mit à sourire. Un sourire d'une douceur étonnante. Mais ce qu'il ne savait pas c'est que Severus le regardait depuis la porte de la salle à manger qui donnait sur la cuisine.

Mais une autre personne regardait ce manège et c'était Sirius. Il descendit alors aussitôt les escaliers et s'exclama fortement qu'il avait faim. Ce que Severus répondit :

-Cela ne changera jamais. Tu as toujours un appétit d'ogre. Je suis sûr que tu pourrais rivaliser avec Monsieur Ron Weasley.

Sirius bouda légèrement :

-Même pas vrai. Et puis tu donnes plutôt l'impression d'apprécier ce que je te donne à manger !

Cette fausse dispute conjugale brisa le cœur d'Harry. Comment son parrain pouvait-il être aussi expressif avec Severus alors qu'il se trouvait dans la même pièce. Ne se rappelait-il pas des sentiments qu'il avait eus pour cet homme et qu'il avait toujours.

Ce qu'il comprenait encore moins, fut le fait que son tuteur ne soit jamais venu lui parler vraiment de leur relation comme un père ferait face à un nouveau compagnon qui rentrait dans leur vie. Surtout que ce dernier avait fait battre le cœur de l'enfant en question.

Il laissa les deux hommes se chamailler et déjeuna tranquillement en évitant de les regarder et en faisant abstraction de leurs paroles. Il ne se sentait pas bien et cette scène matinale lui donnait la nausée.

Lorsqu'il eut finit de manger, il débarrassa rapidement et remonta prendre ses affaires. Il salua son parrain et son « compagnon » :

-Je dois partir. J'ai encore deux semaines de stage et mon maître veut que je l'aide à établir un profil pour une affaire de vol de produits illégaux.

Sirius le regarda hâtivement avant de répondre :

-Ok pas de problème, mini cornedrue. On se retrouve ce soir…

Et tout en fixant, le maître des potions :

-Ou peut être pas.

-Black, grogna le dit maître.

Harry tenta de refreiner la douleur qui lui broyait le cœur et s'en alla rapidement.

A la sortie du jeune Gryffondor, Severus jeta Sirius sur la chaise près de lui :

-Pourquoi nous sommes obligés de faire cette mascarade devant ton filleul. Je ne t'aime pas et toi non plus. Nous nous sommes simplement réunis pour parvenir à nos besoins.

-Je sais mais Harry n'arrive pas à mentir. Il n'a pas du tout hérité de cette qualité de James…entre autres.

Ce que les deux hommes ne savaient pas c'est qu'Harry était revenu au moment où Sirius avait pris la parole. Bêtement, il avait oublié de prendre sa baguette dans sa chambre, tellement pressé de sortir de cet enfer.

Harry se trouvait dans l'entrée près de la porte du salon qui était ouvert lui permettant parfaitement d'entendre leur dialogue. Et l'aveu de son parrain le blessa. Il savait qu'il n'était pas comme son père, qu'il ne lui arrivait pas à la cheville mais il avait cru que son parrain le comprenait.

Son attention fut de nouveau tournée à la discussion lorsque Severus le nomma.

-Potter ne donne pas l'impression d'être au meilleur de sa forme.

Sirius l'arrêta immédiatement :

-Arrête de l'appeler Potter. Son prénom est Harry.

Ce dernier fut heureux. Savoir que pour son parrain, il n'était en fait qu'Harry et non le fils de James lui rendit le sourire. Peut être qu'il était vraiment aimé pour lui-même mais son sourire s'effaça aussi rapidement qu'il avait apparu.

Severus fixa son « compagnon » et dit :

-Il ressemble vraiment à James…

-Ne le compare pas à James ! Il ne sera jamais comme son père. D'ailleurs c'est à se demander s'il en est le fils malgré la ressemblance physique.

-Tu ne trouves que tu ne vas pas un peu loin, Black ! Il s'agit de ton filleul.

-Oui je sais et je l'apprécie mais il n'est pas James et ne le sera jamais. Pourtant j'ai tenté de lui apprendre…

Harry ne chercha pas en écouter plus. Son cœur qui souffrait auparavant, explosa de douleur. Son parrain ne l'avait jamais vraiment aimé mais apprécié et seulement par son lien avec James qu'il avait tenté de recréer à travers lui. Il n'avait jamais été Harry à ses yeux !


Le soir venu, Harry rentra directement dans sa chambre. Il était allé au Chemin de Traverse et avait acheté un nombre conséquent de livre sur le temps et les retourneurs de temps. Il s'était déguisé, et il remerciait les cours de métamorphose d'auror, et maintenant il allait s'employer à préparer au mieux son arrivée dans le passé.

Il s'était décidé et il le ferait. C'est vrai que la discussion qu'il avait entendu le matin même l'avait complètement persuadé mais c'était surtout de savoir que son parrain, celui qui l'avait élevé comme un fils ne l'avait jamais considéré comme tel et plutôt comme un substitut de son défunt meilleur ami.

Pourtant il aimait Sirius. Il n'avait pas toujours été ainsi. Il se souvint des nombreux moments qu'ils avaient passé ensemble lorsqu'il était enfant, de leur complicité mais peut être cette image était-elle faussé par le regard d'un enfant sur celui d'un adulte, de son héros.

Il arrêta ses réflexions sur son parrain et ceux qui l'entouraient. Il avait une mission qui lui permettrait à ceux qu'ils aimaient et à sa famille de vivre heureux. Et même lui, indirectement, connaîtrait enfin son père et sa mère. Mais pour cela, il ne devait pas s'y prendre à la légère, il devait tout prévoir.

La première chose était de s'approprier un maximum de connaissance sur les retourneurs de temps classique. Il en avait seulement utilisé un seul et une seule et unique fois. Et il devait l'avouer, c'était sa chère Mione qui avait tout régler. D'ailleurs, l'une des choses qu'il voulait faire avant de partir, c'était de refaire une de ses soirées avec ses amis proches. Ils lui manquaient et d'après ce qu'il avait compris, c'était réciproque.

Mais il devait absolument préparer son périple avant quoi que ce soit. La première chose qu'il voulait, en dehors de tout connaître sur les retourneurs de temps, était de réussir son examen d'auror. Non pour la gloire ou pour tout simplement être le premier de la classe mais pour apprendre un maximum de sorts et contre sorts et surtout se familiariser avec le terrain. C'est pourquoi les derniers mois de sa formation, il accepta un grand nombre d'affaires.

Sa passion et son aptitude attirèrent l'attention des vieux aurors mais également des plus connus comme Maugrey Fol'œil qui le suivirent et lui donnèrent des leçons, des remarques. Il devenait de plus en plus doué et son envie se développa pour l'apprentissage théorique. Il avalait littéralement les livres qui se trouvaient sur son chemin. Ron ne le reconnaissait plus et Hermione se dit qu'elle avait réussi.

Mais tous ces efforts ne le firent que s'éloigner de plus en plus de sa famille. Sirius et Severus, qui vivait toujours avec eux au Square Grimmauldt, ne le voyaient presque pas et cela inquiétait ce dernier.

De nombreuses fois, il avait tenté d'interpeller Harry lorsqu'il passait devant lui mais celui-ci le regardait à peine et lui répondait le plus souvent « plus tard ».

Devant l'inquiétude de son « petit-ami », Sirius le dissuada de s'époumoner inutilement, lui expliquant qu'Harry travaillait pour son examen d'auror qu'il tentait de réussir aussi brillamment que son père. Mais Severus ne pouvait s'empêcher d'être alarmé devant le comportement du Gryffondor.

Harry, loin des tourments de son ancien professeur de potion, se donnaient à fond pour les dernières révisions avant les examens.

Il les passa consciencieusement et d'après les sourires de ses examinateurs, il ne les avait pas ratés. Mais malgré la fin de ses examens, Harry poursuivit ses recherches dans sa chambre. Il calculait toutes les données qu'il avait pu obtenir par ses recherches pour peaufiner sa tentative.

Harry se trouvait dans la cuisine et déjeunait en compagnie de son parrain et de Severus. Il ne voulait pas vraiment se trouver ici mais ce dernier avait insisté pour qu'il les rejoigne, indiquant qu'il était toujours coincé dans sa chambre alors que les examens venaient de se terminer.

Le déjeuner se passa en silence quand il fut interrompu par une lettre du Ministère pour Harry. Ce dernier l'ouvrit et constata qu'il s'agissait de ses résultats. Il tremblait et n'osait pas les affronter. Voyant que Sirius et Severus le fixait, il se décida à l'ouvrir et fut estomaqué. C'est à ce moment là que Sirius prit la parole :

-Alors, qu'est-ce que c'est ?

Harry tenta de reprendre son souffle et leur avisa :

-Je suis reçu ! Et avec les meilleurs résultats enregistrés depuis plus de cinquante ans. Je suis auror, s'exclama t-il alors.

Sirius hurla toute sa joie et se précipita vers son filleul pour le serrer dans ses bras. Ce dernier ne réagissait pas vraiment mais son regard fut attiré par le professeur de potion, qui lui déclara :

-Toutes mes félicitations…Harry.

Cette simple phrase déchaîna une vague de joie immense dans le cœur du jeune auror. Non seulement l'homme qui l'aimait, et qui l'avait sans cesse rabroué au cours de sa scolarité, le félicitait mais il l'appelait également par son prénom. C'était merveilleux.

Mais il fut coupé de sa contemplation par les paroles de Sirius qui le ramenèrent directement dans l'enfer qu'il vivait depuis quelque temps :

-Je suis tellement content mini cornedrue. Tu peux être fier d'être le fils de James. Même s'il n'avait pas autant travaillé que toi, il avait tout de même réussit à être également premier de sa promotion.

Ces quelques mots brisèrent Harry. Malgré ses résultats, malgré les félicitations du jury, il ne pourrait être l'égal de son père et encore moins devenir seulement son fils aux yeux de son parrain. En fait, il avait peut être également voulu obtenir de si bons résultats pour donner une chance supplémentaire à son tuteur. De tenter une véritable vie.

Il ne chercha pas à rester plus longtemps et, après un dernier regard sur l'homme qui l'aimait, il partit vers sa chambre.

Severus voulut rattraper Harry. Il avait vu les larmes dans les yeux de ce dernier et comprenait d'autant plus sa tristesse. Il ne comprenait pas vraiment Sirius mais il fut stoppé dans son élan par ce dernier qui continuait de s'exclamer. Il resta avec lui et ne chercha pas à rejoindre Harry. Il ne se doutait pas que ce choix allait bouleverser sa vie.


En arrivant dans sa chambre, Harry était partagé entre la destruction totale de tout ce qu'il passerait sous sa main ou de pleurer comme une madeleine. Il décida de suivre l'exemple des aurors qui l'avait formé et de tenter de se reprendre rapidement. Il ne devait pas flancher et poursuivre ce qu'il avait commencé.

Il envoya un hibou à Ron et Hermione pour leur annoncer la bonne nouvelle et décida de reprendre le soir même ses recherches. Il ne sortit plus de sa chambre sauf pour revoir ses amis et cela dura une semaine.

Au bout de cette semaine, Sirius frappa à la porte de la chambre de son filleul. Lorsque ce dernier lui ouvrit, il prit aussitôt la parole :

-Alors mini cornedrue, tu restes dans ta chambre. Cela ne te dirait pas d'aller te promener en ville, boire un coup avec ton vieux parrain.

Toutefois, Sirius fut surpris. Son filleul l'avait fixé quelques instants avant de lui répondre :

-Désolé mais je suis occupé.

Et ce dernier referma la porte aussitôt, ne laissant pas la place au dialogue. De toute façon, avait-il seulement le droit de penser et de dire ce qui lui tenait vraiment à cœur. Harry suivait toujours son parrain, sans poser de question mais cette fois-ci, il avait non seulement un projet qu'il voulait mettre en route le plus rapidement possible mais il ne voulait plus vraiment revoir son tuteur.

Sirius, lui, semblait choqué vis-à-vis du comportement d'Harry. Ce dernier avait toujours adoré sortir avec lui. De plus, il ne semblait pas réellement tenté par sa compagnie. Il savait qu'il n'agissait pas vraiment pour le bien d'Harry. C'était d'ailleurs un des nombreux sujets de disputes avec Rémus mais il ne pouvait s'empêcher de voir en lui, ou d'essayer de voir en lui, James. Pourtant, il avait également tellement de Lily en lui. Mais il était avant tout Harry, son filleul. Il espérait un jour, pouvoir réparer ses erreurs.


Un mois passa et Harry finit enfin ses préparatifs de voyage. Il avait assemblé toutes les données possibles et avait pris en compte toutes les conjonctures et la plus importante, la prophétie. Le professeur Dumbledore le lui avait annoncé à la fin de sa dernière année à Poudlard. Il voulait lui expliquer les raisons du choix de Voldemort contre les Potter. Et c'est pourquoi, il devait absolument tuer lui-même, ou par un moyen détourné, le Seigneur des Ténèbres.

Il devait aussi choisir une date à laquelle sa présence et son action n'interférait pas dans le cours de l'avenir. Il ne pouvait se permettre de détruire un mage noir pour en voir un autre apparaître. C'est pourquoi, il avait décidé de retourner au moment même où ses parents devaient mourir. Il les sauverait et tuerait le mage noir le soir même où sa mort devait avoir lieu.

Mais il avait également un autre facteur à prendre en compte, celui du sacrifice demandé par le retourneur de temps en question. Le sacrifice en lui-même ne le dérangeait pas mais le moment choisi allait être fondamental pour la réussite de son entreprise. S'il mourait au moment même où il arrivait, rien de tout cela aurait servi à quoi que ce soit et tous ses efforts seraient inutiles dont sa mort.

Et s'il y avait une chose à laquelle il ne voulait pas céder c'était l'inutilité de son geste. Par respect pour ses parents et de leur sacrifice pour sa survie, il ne pouvait se permettre de rater la mission qu'il s'était donné.

Il y passa toutes ses vacances d'été mais il trouva un sortilège frisant la magie noire dans la bibliothèque des Black. Ce dernier lui permettait de cacher au fond de lui quelques sortilèges qu'il pourrait adresser à une personne définie au moment même où son cœur cesserait de battre. Le problème de ce sortilège était que le destinataire des sorts devait se trouver près de lui.

Voici l'autre des problèmes à résoudre, le timing. Afin de donner toutes ses chances à son plan, il décida d'activer le retourneur de temps à Godric's Hollow, le soir d'Halloween le 31 octobre à l'heure et l'endroit précis où Voldemort avait fait son apparition. Pour cela il devait attendre le mois de septembre, date à laquelle il prenait son poste d'auror au Ministère. Il pourrait ainsi accéder au département des archives afin de connaître tous les détails de cette nuit tragique.

En attendant, il prépara les derniers détails. Il prépara une trousse de secours comportant une tente, de nombreux ouvrages ainsi que tout un stock de potions pour faire face à toutes les situations.

Il alla également à sa banque et les prévint qu'il amenait avec lui la quasi-totalité de son compte en banque. Il ne pouvait se permettre aucun travers et si son plan dérapait, il devait avoir vers lui tous les moyens possibles pour se dégager de n'importe quelle situation délicate.

Cela lui donnait également le temps de faire ses adieux à sa vie actuelle. Il avait utilisé son anniversaire pour faire une fête avec ses amis proches ainsi qu'une partie de ses camarades de classe. Il était allé voir Rémus et Nymphadora qui était enceinte. Malheureusement, il ne serait pas là pour la naissance de l'enfant mais il eut la joie d'apprendre que Rémus l'avait choisi comme parrain. Cela l'avait rendu extrêmement heureux mais également triste de pas pouvoir connaître cet être qu'il aurait adoré protéger.

Cette nouvelle avait renforcé Sirius dans son déni. Il n'acceptait pas le départ de Rémus et donc la perte du dernier des maraudeurs et plus d'une fois, il avait réagi violement à l'encontre de son filleul.

Etrangement, c'était Severus qui le réconfortait, comme pouvait réconforter le directeur des Serpentard, mais Harry percevait parfaitement le message de l'homme qu'il aimait et cela lui réchauffait le cœur. Mais son choix était fait.


Severus, lui, avait observé tout l'été son ancien élève car ce dernier l'intriguait. Il avait réussit brillamment les examens d'auror mais il continuait à s'enfermer dans sa chambre.

De plus, Sirius semblait complètement fou à l'idée de perdre Rémus. Lui, personnellement, ne voyait pas comment la situation pourrait s'arranger. Il ne percevait pas de véritables sentiments d'amour de Sirius envers Rémus, seulement une grande amitié. De plus, ce dernier était fou amoureux de la jeune Tonks et semblait encore moins attiré par les hommes.

Mais il ne disait rien car, premièrement, il ne voulait pas se mêler de ces affaires. Et puis, il voulait profiter encore quelques temps des avantages que lui prodiguait sa situation actuelle. Surtout qu'il se trouvait dans la dernière ligne droite de ces recherches.

Mais c'était le comportement du jeune Harry qui l'inquiétait le plus. C'est vrai que maintenant, il utilisait le prénom du jeune homme et non son nom. Il avait appris à connaître le fils de son ennemi et malgré sa ressemblance physique, qui s'amenuisait au fur et à mesure, avec son père, il découvrait un jeune homme fascinant.

Ce dernier n'était pas du tout un enfant omnibulé par sa célébrité et se croyant au centre du monde. Au contraire, il était humble, courtois et respectueux. En fait, il avait hérité du caractère de sa mère, Lily Evans, qui avait été une des rares personnes au monde qu'il avait apprécié.

Ce qui l'étonnait également était de voir le véritable contexte d'éducation de son ancien élève. Sirius l'avait pratiquement éduqué dans l'optique d'en faire un autre James Potter et malgré cela, Harry ne ressemblait en rien au comportement immature de son arrogant paternel. Au contraire, et pour cela, il s'en voulait de l'avoir aussi mal jugé lors de sa scolarité à Poudlard.

Mais ce dont il avait le plus de difficulté à accepter était le comportement de Sirius à l'encontre de son filleul. Il ne s'en rendait pas compte mais il dévalorisait l'enfant qu'il devait protéger. Il était d'ailleurs surpris du comportement de ce dernier. Il vivait toujours avec son parrain et restait courtois malgré les indélicatesses de celui-ci.

Toutefois, ces derniers temps, Harry ne faisait plus aucun effort de sociabilité envers son tuteur. Lui-même ne le voyait que très peu souvent et souvent le jeune homme semblait dans un autre monde mais avec Sirius, il ne semblait pas réellement ravi de discuter avec lui.

Pour sa défense, Severus devait reconnaître que Black ne donnait pas envie de discuter avec lui. Lui-même était fatigué d'entendre les plaintes de l'homme qui semblait perdu dans un autre monde, voir un monde passé. Il avait vraiment envie de rentrer chez lui.

Mais, sincèrement, il y aurait une chose qui allait lui manquer et qui, d'ailleurs, lui manquait actuellement, la présence d'Harry. Il n'arrivait pas se l'expliquer et eut beaucoup de mal à l'admettre mais il s'était habitué à lui. Le voir et l'entendre lui faisaient du bien et, à son plus grand désarroi, il était complètement subjugué par son sourire.

Comment en était-il arrivé là ?

C'était bien la question qu'il se posait continuellement. Comment, lui, Severus Rogue, pouvait être attiré par un jeune homme plus jeune que lui, qui pourrait être son fils et qui se trouvait être Harry Potter. Pas l'héritier de James Potter, mais l'enfant qu'il n'avait pas hésité à blâmer tout au long de sa scolarité et dont il n'en était pas très fier aujourd'hui. C'était insensé.

Il était d'ailleurs moins attentif à Sirius. Pas qu'il l'aimait et qu'il sortait véritablement ensemble mais il profitait de la présence de l'autre pour assouvir leur besoin. Depuis un mois, il n'avait plus l'envie de toucher Sirius.

Et cela continua tout au long du mois de septembre et octobre. Alors qu'Harry avait pris son poste au ministère et qu'il ne se trouvait plus à la maison pour une bonne raison et donc qu'il ne pouvait plus l'apercevoir, il n'aurait pas dû continuer à penser à lui mais, au contraire, ses pensées ne cessaient de se diriger vers cette personne.

Il avait essayé avec un autre homme et même une autre femme, par dépit, mais rien. Seul le sourire d'Harry lui revenait à l'esprit et arrivait à faire battre son cœur.

Mais il ne pouvait pas tenter quoi que ce soit. Il était trop vieux et ses relations avec Sirius n'arrangeaient rien. Par contre, il avait vraiment envie de l'aider et de revoir ce sourire qui avait disparu de ce visage. Il avait donc décidé de proposer une sortie au jeune homme pour le faire sortir de sa tanière et il avait choisi le jour où Sirius devait se rendre chez Rémus.

Il se trouvait devant la porte de la chambre d'Harry et frappa. Ce dernier lui ouvrit, surpris de le reconnaître :

-Professeur ?

-Bonjour…Harry.

Ce dernier se mit à rougir. Entendre l'homme qu'il aimait prononcer son prénom le bouleversait toujours autant. Malgré le fait qu'il le faisait depuis maintenant deux mois, il ne sortait pas beaucoup de sa chambre et ne portait pas réellement attention à ce qui l'entourait, c'est pourquoi il était toujours ému de ce fait mais, au fond de lui, il savait que cela lui ferait toujours un petit quelque chose au fond de son cœur de voir cet homme si sombre l'appeler non pas comme un de ses élèves mais comme un ami même s'il espérait plus.

-Que puis-je pour vous, professeur ?

-Vous n'avez plus à m'appeler professeur, Harry. Je ne le suis plus.

-Non c'est vrai…

Harry se rappela alors que cet homme était le compagnon de son parrain et qu'il ne pourrait espérer plus.

-Vous m'appelez Severus…mais je ne tolérerai aucun diminutif.

Cette remarque fit sourire le jeune auror. Et Severus sentit encore cet étrange battement de son cœur. Il devait trouver une solution.

-Que puis-je pour vous, pro…Severus.

Etrangement Severus s'abstint à temps de rougir. Il n'aurait jamais cru que son prénom nommé dans la bouche du jeune homme lui ferait autant d'effet mais il réussit parfaitement à ne rien montrer et à répondre à la question :

-Je voulais vous proposer une sortie dans différentes boutiques d'apothicaire spécialisé dans certains ingrédients de potions. J'ai pensé que cela vous serait profitable dans votre nouveau métier d'auror. J'ai quelques ingrédients à vous présentez que ces crétins du Ministère ne connaissent pas. Ils vous seront d'une grande utilité.

Severus vit le jeune homme réfléchir quelques instants, se retournant vers sa chambre avant de lui répondre :

-Eh bien, si vous m'accordez cinq minutes pour me préparer, ce serait un plaisir de vous accompagnez.

-Soit. Je vous attends dans dix minutes à l'entrée. Cela laissera le temps au Gryffondor en vous de se préparer !

Harry sourit à nouveau devant la remarque digne du directeur de Serpentard et confirma. Severus était à la fois ravi de l'acceptation de l'auror mais également troublé, de nouveau, par ce sourire.


Severus n'eut pas à attendre. Harry était à l'heure et semblait heureux de l'accompagner. L'après-midi fut un réel plaisir pour l'homme qui appréciait énormément la présence du jeune auror avec lui. Ils avaient visité différentes boutiques, il avait pu refaire ses provisions et expliquer l'utilité de certaines plantes pour le métier d'auror, lui donnant également les noms de potions souvent oubliés et pourtant utiles.

Lorsqu'ils rentrèrent, heureux de leur après-midi, ils virent de la lumière dans la cuisine et s'y dirigèrent. Ils y trouvèrent Sirius, avachi sur la table, une bouteille de Whisky Pur Feu vide près de lui. Ce dernier se retourna vers eux et plus particulièrement Harry :

-T'étais où ? Je suis allé dans ta chambre, tu n'y étais pas.

Harry se renfrogna à l'idée que son parrain soit allé dans sa chambre. Ils avaient été clairs sur ce sujet. Leurs chambres étaient leurs espaces privés et aucune personne n'était permise d'y rentrer.

-Tu n'avais pas à aller dans ma chambre. Nous avons laissé un mot sur la cuisine comme quoi nous étions sortis faire des achats.

Sirius se releva, titubant, avant de déclarer :

-Servilus et toi pffff. Il t'appréciait déjà pas à Poudlard alors maintenant qu'il doit te voir tous les jours, cela m'étonnerait qu'il t'ai invité…

BAM

Severus avait flanqué un coup de poing à l'ancien Gryffondor :

-Tais-toi Balck. Tu es complètement soul. Dans un premier temps, ne m'appelle pas Servilus et dans un deuxième temps, c'est moi qui ai proposé à Harry de sortir.

-Ben qu'est ce que tu veux de lui…Ah j'ai compris, le Survivant c'est beaucoup mieux que le parrain du Survivant !

Severus était dégoûté par autant de bêtises. Harry, lui, était perdu. Cela pouvait-il être possible que le rapprochement de son ancien professeur ne soit qu'un moyen pour lui de profiter de sa renommée ?

-Eh puis, t'as pas à le toucher. Il est à moi. C'est tout ce qu'il me reste de James. J'aurais bien voulu avoir mon meilleur ami mais j'ai son fils alors t'y touches pas.

-Tu es complètement dérangé Black. Tu as vu comment tu considères ton filleul ? Il n'est pas James !

-Ah ah ah, vraiment ? Venant de toi, la leçon de morale, tu peux te la garder. C'est qui, qui a fait vivre un enfer pendant sept longues années à un simple enfant parce qu'il était le fils de James ! Je ne crois pas que tu sois en position de me juger. Tu peux faire de beaux discours mais t'as pas été plus intelligent que ça !

Severus commença à resserrer ses poings. Il ne voulait pas frapper Sirius mais ce chien de malheur venait de lui rappeler quel professeur partial, il avait été avec le jeune Harry. Il n'en était pas fier, surtout au cours de ces derniers mois où il prit conscience de la véritable nature du jeune homme.

Mais Sirius continua dans sa lancée :

-En plus, il n'a jamais réellement ressemblé à James. Je vois vraiment pas pourquoi tu t'es donné tant de mal à haïr quelqu'un de la sorte. A moins que ce soit lui, tout simplement, qui t'énervait !

Les deux hommes ne faisaient plus attention à ce qui les entourait et encore moins à Harry qui assistait à la confrontation. Ce dernier partit et laissa les deux hommes seuls, à faire face aux remarques de l'autre sur leur attachement et leurs gestes envers un enfant puis l'adolescent et enfin l'homme qu'était devenu Harry.

Severus tentait vainement de ne pas s'énerver contre l'horrible vérité que lui hurlait Sirius : il avait agi comme les Maraudeurs avaient fait avec lui. Il avait jugé quelqu'un sur son apparence et lui avait fait vivre un enfer au cours de toute sa scolarité.

Par contre, il n'acceptait pas les remarques de ce dernier sur son intérêt pour le jeune homme en tant que survivant. Il n'avait jamais considéré celui-ci comme un héros ou un être supérieur. Au contraire, il ne l'avait que dévalorisé.

Mais peut-être qu'au fond, il avait joué sur cette étiquette dans le sens inverse. Il était un héros et il avait pris un malin plaisir à le descendre de ce piédestal auquel Harry n'avait jamais été. Il se sentait réellement coupable. Un sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps.

Si Severus était en pleine réflexion sur les remarques que lui avait faites Sirius, ce dernier n'était pas en reste. Severus n'avait pas hésité à lui rappeler son inaptitude dans le rôle de parrain et protecteur.

Le maître des potions lui avait jeté en pleine figure les différents moments auxquels il avait assisté et qui prouvait qu'il n'était qu'un individu égoïste.

Il avait toujours voulu être un homme digne, qui briserait définitivement cette tradition des Black à façonner des enfants à l'image de leurs parents et surtout à l'image de l'illustre famille de sang pur mais il n'avait pas réussit. Et pire, il avait façonné Harry en l'image qu'il voulait qu'il soit, celle de James.

Son défunt ami devait le maudire depuis là-haut. Malgré l'alcool qui coulait dans ses veines ou peut être grâce à lui, il se remit à penser à l'éducation qu'il avait donné à son filleul, les remarques blessantes, les chantages affectifs…

Et son filleul l'avait accepté et lui avait toujours sourit sauf ces derniers jours.

Il se remémora les disputes avec Rémus et se rendit compte de la justesse des dires de son ami mais surtout, il comprit qu'il n'était pas amoureux de son meilleur ami mais tout simplement effrayé de le voir partir, lui aussi.

Mais l'horreur le prit quand il se reprocha sa relation avec Rogue. Quand Harry était venu se confier, espérant trouver une oreille attentive, il l'avait rejeté à la mention de sentiment pour Rogue.

Il l'avait déçu mais se lier avec l'homme qu'aimait son filleul était une véritable trahison. Il n'avait pas hésité un seul instant à le faire, connaissant les sentiments de son filleul envers cet homme. Il ne valait pas mieux que Pettigrow.

Il n'avait pas pu supporter l'annonce de son filleul à l'annonce de ses sentiments envers Severus. Il ne pouvait concevoir que son filleul, le fils de James soit amoureux de Snivelus et pour l'en dissuader, il n'avait pas hésité à proposer ce marché de faux couple au maître des potions. Autant pour rendre jaloux Rémus, tentative inutile dès le départ puisque le loup garou était hétérosexuel mais également profondément épris de sa cousine.

Mais il voulait également mettre Harry sur le fait accompli et lui prouver que Severus ne serait jamais avec lui. Il ne voulait pas perdre son filleul et encore moins pour le professeur de potions. James n'aurait jamais fait cela.

Et c'est cette pensée qui le rongeait. Depuis leur mort, il n'avait cessé de penser à ses amis, à vouloir faire en sorte de sauvegarder leur mémoire mais surtout de voir en Harry, le digne héritier de James Potter. Et cela c'est intensifié jusqu'à ce qu'Harry soit James.

Depuis que son filleul ne lui parlait plus et qu'il voyait le rapprochement des deux hommes, il ne cessait de se remettre en question. Il ne voulait pas perdre définitivement son filleul. Il n'avait pas été le parrain qu'il aurait dû être et les réflexions de Rémus et Severus ainsi que les gestes d'Harry lui ouvrirent les yeux sur son comportement inadmissible.

Tellement inquiet et fêtant l'anniversaire de la mort de ses amis, Sirius s'était jeté dans la boisson et avait bu plus que de raison et n'avait pu s'empêcher de dire des choses affreuses à son filleul.

Et maintenant, il se trouvait dans la cuisine, en compagnie de son ennemi de Poudlard, culpabilisant sur les paroles qu'il venait de prononcer.

-Alors Black, toujours aussi fier de toi ?

Le dit Black releva la tête et fixa le maître des potions :

-Non je ne suis pas fier. Le seul être que je considère réellement comme ma famille est malmené par un détritus…moi.

-Eh bien, pour une fois nous sommes d'accord. Ton comportement est inadmissible avec Harry.

-Tu crois que le tien est mieux ?

-Non, au contraire. Je me suis rendu compte que je n'ai été pas mieux que toi et Potter. A juger sans connaître et je le regrette. Mais s'il n'y a pas d'excuse à mon comportement, j'ai au moins une certaine forme de circonstances atténuantes alors que toi, tu étais son parrain. Si tu ne pouvais pas le supporter, il ne fallait pas te porter comme tuteur….Tu l'as fait souffrir.

Sirius baissa la tête et se la prit entre les mains et souffla :

-Je sais. Mais je veux tellement me racheter.

-Moi également. Harry n'est pas un être que l'on peut si facilement ignorer.

Sirius fixa alors son amant, plus pour très bientôt, et vit dans ses yeux, la même étincelle que celle d'Harry lorsqu'il lui avait parlé de ses sentiments pour cette même personne. Et il ne put s'empêcher de lui poser une question :

-Tu l'aimes ?

Severus fut complètement surpris par la question et malgré ses talents d'espions, un léger rougissement le trahit avant de répondre :

-Je ne sais pas vraiment mais je sais que j'apprécie sa compagnie et je suis heureux lorsque je le vois sourire.

Sirius sourit devant l'aveu improbable du directeur des Serpentard. C'était un jour à marquer d'une pierre blanche. La terreur des cachots venaient tout simplement d'admettre qu'il appréciait une personne et pas n'importe laquelle, Harry Potter.

Pourtant, il n'eut pas vraiment le temps de souligner l'invraisemblance de la situation, qu'un énorme bruit les surprirent tous les deux. Ils restèrent quelques instants surpris avant de comprendre que ce bruit inquiétant venait de la chambre d'Harry.

Tous deux se ruèrent vers cette dernière, espérant de tout cœur que rien de grave ne se soit déroulé mais en tant qu'espion ou auror, un mauvais pressentiment les tenaillait et c'est d'une allure vive qu'ils montèrent les escaliers et ouvrirent la porte pour ne rien trouver.

Harry avait disparu.

Sirius rentra dans la pièce et commença à chercher désespérément son filleul mais Severus ne bougea pas et fixa le lit du jeune homme où se tenait une lettre. Il se hâta de la prendre et de la lire, espérant que le jeune fou n'ai décidé de faire une bêtise.

Il commença à la lire et le peu de couleur qui se trouvait sur son visage disparut, interpellant le chef de la maison Black :

-Que se passe t-il ? Qu'y a-t-il d'écrit dans cette foutue lettre….Il ne s'est pas donné la mort…

Severus le stoppa tout de suite

-Non, c'est bien pire que cela !

Sirius s'inquiéta encore plus. Qu'avait pu faire, son filleul, de pire que de se suicider. Il arracha la lettre des mains de son ancien amant et la lut à haute voix :

Cher Sirius, cher Severus,

Si vous lisez cette lettre, c'est que j'ai réussit à faire ce que je tentais d'entreprendre depuis plusieurs mois. Je crois que tu peux être digne moi, cher parrain, j'ai enfin réussit à faire quelque chose de digne des Maraudeurs. Je suis remonté dans le temps. Pas pour quelques heures, voir jours mais pour plusieurs années, vingt pour être exact.

Impossible, me direz-vous, mais le moyen existe et je l'ai en ma possession depuis le printemps. Il m'a permit de supporter vos gémissements alors que mon cœur saignait. Il n'a besoin que d'une chose pour fonctionner, un sacrifice, celui de ma vie que je donne bien volontiers si cela me permets de réussir mon entreprise.

Ne croyez pas que je sois suicidaire ou complètement inconscient. Cela fait maintenant plusieurs années que je ne peux plus supporter cette vie mais l'amour de mes parents et de mes amis m'ont permis de tenir jusqu'à ces quelques mois où vous avez décidé de vous mettre ensemble.

Sirius, parrain, toi en qui j'avais le plus confiance malgré ces années de dénigrement de ta part pour ne pas être mon père, tu as trahit, non seulement ma confiance, mais également mes sentiments. Ces si précieux sentiments que je portais à l'encontre de toi Severus.

Cela peut te paraître étrange mais je t'aime Severus depuis ma septième année. Pourquoi alors que tu ne cessais de me rabaisser. Je ne le sais pas moi-même. Peut être cette force qui te caractérise, ce courage que tu caches, cette tendresse et inquiétude que tu as pour ceux de ta maison et ceux qui te sont chers. Je ne peux te le dire. J'ai cru que cela n'avait été que passager mais le temps passait et plus mes sentiments se révélaient alors j'en ai parlé à mon parrain.

Il ne l'a pas accepté et maintenant il me punit en te rapprochant de moi mais tout en éloignant le plus durement possible.

Je ne pouvais plus supporter cette vie mais je ne pouvais accepter l'idée de mourir et encore moins pour rien. Je devais faire quelque chose qui me soulagerait mais qui ne lèserait personne, surtout ceux qui m'ont toujours soutenu. Je ne voulais pas être le sujet d'une nouvelle dispute.

C'est pourquoi, je tenterai d'arrêter Voldemort avant qu'il ne s'en prenne à mes parents. Je les sauverai et j'éradiquerai ce mal car seul moi peux tuer le Seigneur des Ténèbres. J'ai tout prévu, le jour, l'heure et l'endroit. Au moment où vous lisez cette lettre, je me trouverais à Godric's Hollow et partant pour un grand voyage. Si jamais ma mort survient au moment de mon arrivée, j'ai prévu un contre sort qui éliminera définitivement ce malheur qui s'est abattu sur nous.

J'espère que vous me pardonnez et que vous me comprenez. Je fus heureux de passer ce derniers jour en ta compagnie, Severus, elle fut pour moi l'un des plus beaux jours de ma vie. Je regrette seulement de ne pas avoir pu profiter au mieux de toi et de t'avouer mes sentiments. Sur ce coup-là, je ne mérite pas vraiment mon titre de Gryffondor. Mais surtout n'oublie pas que je t'aime.

Adieu.

Harry Potter

Sirius fit tomber la lettre et s'assit sur le lit, pleurant sa stupidité. Il n'avait non seulement pas compris son filleul mais l'avait poussé à perdre la vie. Il ne le reverrait plus, il ne pourrait plus le prendre dans ses bras et il devrait vivre avec cela. Il était maintenant véritablement seul !

Severus, lui, reprit la lettre dans ses mains. Il ne faisait pas attention à la détresse de ce sale cabot qui avait joué avec les sentiments de son filleul avec une telle cruauté qu'il ne pouvait en aucun cas lui pardonner. De plus, il lui avait ainsi empêché de se rapprocher de l'homme qui l'avait, petit à petit, séduit.

Il ne pourrait entendre la voix d'Harry et encore moins son sourire. Il pleura. Cela faisait longtemps que les larmes n'avaient pas coulé le long de ses joues mais il ne pouvait les cesser car il venait de perdre la personne qui lui avait ravi son cœur.

Il se rapprocha de la fenêtre mais il fut interrompu par un bruit. Sirius avait également cessé de pleurer. Ce n'était pas un bruit déchirant mais il tendit les deux hommes. Une sensation de magie se fit aussitôt ressentit et ils commencèrent tout doucement à perdre la notion de tout ce qui se trouvait autour d'eux.

-Mais qu'est ce qui se passe, hurla Sirius.

Severus était aussi perdu que l'homme mais son regard se porta sur la lettre et comprit :

-C'est le temps qui change !

-Quoi ?

-Harry a remonté le temps pour changer notre présent et c'est ce qu'il se passe.

-Mais je croyais que les voyages dans le temps aussi loin n'étaient pas possibles. Mais si cela fonctionnait, normalement on ne devrait rien ressentir !

-C'est parce que nous avons eu connaissance de ce changement et surtout nous l'avons pris conscience dans le laps de temps qui a permis à Harry de changer notre présent.

-Cela veut donc dire qu'Harry…

-Oui il a réussit !

Sirius semblait perdu jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il avait une chance de revoir ceux qu'il avait perdu et surtout de revoir son filleul même si ses souvenirs de cette autre vie allait être perdu à jamais, il espérait et souhaitait. Mais surtout il voulait que son filleul soit en vie, il voulait qu'il soit heureux. Le sacrifice qu'il avait dû fournir allait peut être lui refuser ces vœux qu'il avait tant mérité.

Severus rapprocha la lettre et la déposa près de son cœur. Il baissa la tête et la sentit, espérant y trouver l'odeur de l'homme qu'il aimait. Savoir qu'Harry avait réussit lui réchauffait le cœur et lui confirmait le caractère entêté du jeune homme mais ce qu'il voulait c'était de ne pas perdre ces souvenirs et de retrouver Harry. Mais le sacrifice qu'il avait dû fournir allait peut être changé la donne.

Il ne voulait pas d'une nouvelle vie si l'homme qu'il aimait n'en faisait pas partie ou pire, en souffrait. Il le voulait lui, être avec lui et supporter ensemble les bons comme les mauvais moments. Il ferma les yeux et lança ce souhait, espérant être entendu. Il ne voulait pas oublié !

Et tout disparu mais leur voix se firent écho en prononçant un nom : Harry.