N/T : Ceci est la traduction de Nothing Ventured d'iswyn, dont vous pouvez lire la version originale sur Ao3. Que dire ? Je lis rarement d'UA. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai lu celui-ci. Enfin si, j'en ai une petite idée. Mon ange gardien s'appelle Perversité. Et je ne le regrette pas. Vraiment pas. Il y avait longtemps que je n'avais pas lu quelque chose d'aussi bien écrit et d'aussi chaud. Depuis Lessons, en fait. Un petit avertissement, quand même, pour appuyer celui de l'auteur. Cette histoire met en scène une relation entre un élève et son professeur. L'élève en question est majeur, consentant et entreprenant mais je comprendrais tout à fait que ce genre de relation gêne certaines d'entre vous. Si, en dépit de tout, vous souhaitez vous lancer, bonne lecture, des éponges vous attendent en fin de chapitre.

Disclaimer : L'histoire n'est pas à moi mais à iswyn et les personnages sont à Marvel.


N/A: Bon, alors ça va finir en pwp éhonté, principalement du D/s. Pourquoi est-ce que j'écris toujours du D/s avec ces deux là ? Je n'ai littéralement jamais fait ça avant...

Je n'ai rien contre les femmes, les militaires, les enseignants du primaire, ou n'importe qui d'autre. Oh, juste au cas où ce ne serait pas évident : non, ce n'est pas bien qu'un professeur couche avec un étudiant. Je sais cela. C'est pourquoi ceci est une fiction. Les personnages se comportent mal.


Le professeur Stark était un peu comme le mont Everest.

Il était plus stimulant que la plupart des autres étudiants que Loki pouvait côtoyer. Il était absolument magnifique. Il était une merveille de la nature. Il était plus qu'un peu intimidant.

Et tout le monde voulait le gravir.

Pourtant, ils échouaient tous. Les filles minaudaient avec leurs jupes trop courtes et tentaient le « j'ai laissé tomber quelque chose juste devant votre bureau, Professeur ». Plus d'une avait tenté de le « convaincre » d'augmenter leur note. Les gars n'étaient généralement pas beaucoup plus subtils. Trop de boutons de chemise défaits, de jeans serrés, et de « désolé, j'ai accidentellement touché vos fesses ». Ouais, trop subtil.

Voir ça gonflait vraiment Loki.

Ils étaient tous si jeunes et pathétiques. Ils voulaient désespérément quelque chose qu'ils ne pouvaient pas avoir - certains d'entre eux simplement parce qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient pas l'avoir. Mais le professeur Stark avait une réputation. Il n'entretenait pas de relation. C'était un génie qui avait déposé une douzaine de brevets et qui avait probablement beaucoup d'argent. Et il était absolument intouchable. L'année précédente, la traînée, euh, la reine de la classe, Christine, avait jeté son dévolu sur lui. Elle avait abandonné après seulement un mois, déclarant qu'il était « totalement asexué ».

Parce que bien sûr, même les gays la désiraient, non ? Beurk.

Peu importe à quel point chacun d'entre eux désirait le professeur Stark, cela revenait toujours à gravir le mont Everest. Cela demanderait beaucoup de temps, d'efforts et de patience. Cela nécessiterait attention et détermination. Cela exigerait une volonté à toute épreuve.

Loki décida donc qu'il serait Sir Edmund Hillary. Peu importe ce qu'il aurait à faire, et peu importe combien de temps cela prendrait, il aurait le professeur Stark.

Natasha crut que c'était un jeu quand il lui dit ce qu'il voulait. C'était un peu curieux, étant donné que c'était leur refus de la course à la popularité qui les avait rapprochés au lycée. Ils faisaient ce qu'ils voulaient, et avaient fini par être attirés l'un par l'autre. Elle avait déjà vu Loki déterminé avant. Loki obtenait toujours ce qu'il voulait. Il n'était pas prêt à accepter moins.

« Allez, Loki. C'est ridicule. Le professeur Stark ne couche avec personne, encore moins avec un élève. »

« Comment sais-tu qu'il ne couche avec personne ? »

Natasha se figea.

« Tu as pensé à te le faire ? »

« Non », répondit-elle en fronçant les sourcils. « Rien de ce genre. Clint m'a parié dix dollars qu'il s'envoyait le docteur Banner, alors j'ai passé un peu de temps à étudier le topo. »

Par « un peu de temps », Natasha voulait probablement dire quelques semaines. Loki ne se risquait pas à parier avec Natasha. Par contre, si sa chère et sournoise amie avait passé quelques semaines à suivre le professeur, peut-être pourrait-elle aider un peu.

« Tu l'as suivi chez lui ? »

« À ton avis ? »

« Et, bien sûr, il n'a pas touché Banner. »

« Non. Pas même pour une étreinte amicale. Ce sont deux hommes vraiment secrets, Loki. »

« C'est la conclusion à laquelle tu es arrivée à force de les suivre partout ? »

Natasha lui sourit. « C'est un fait qui te rend très heureux là, ne l'oublie pas. »

« En effet. » Il lui rendit son sourire et commença à exposer son plan. Elle en souligna les défauts et l'aida à peaufiner les détails. Quand ils eurent fini, même elle fut d'accord pour reconnaître que cela pourrait fonctionner. Elle avait toutefois encore des réserves.

« C'est quand même un peu fou, Loki. Je veux dire, tu prends énormément de risques. »

« Cela en vaut la peine. » Gagner valait toujours le coup. Toujours.

« Je l'espère... »


Ils firent tous les deux irruption dans la classe avec une demi heure d'avance, apparemment en grande conversation.

« ... Parce que j'étais fatigué de le voir inviter mes rancards à des sorties entre amis, Natasha. »

Elle marqua un temps d'arrêt. « Il quoi ? »

« Je ne plaisante pas. Le week-end dernier, il s'est pointé au restaurant, tu sais l'italien sur la dix-neuvième ? J'avais un rendez-vous, et il nous a invités tous les deux à jouer au billard et à boire une bière. »

Natasha tenta de retenir un rire très réel. « Cela ressemble tellement à ton frère. Mais tu lui as dit ? Je veux dire, ça a dû être un peu traumatisant. »

Il leva les yeux au ciel tout en ôtant la poussière de sa chaise et en déposant ses livres. « Ça va. Vraiment, Natasha, il méritait d'être un peu secoué. Il me connaît depuis toujours, et il ne s'en doutait pas ? Et en plus, c'était la meilleure façon pour lui de l'apprendre. Je n'avais pas envie qu'il fasse irruption dans ma chambre au milieu de la nuit et soit à jamais traumatisé. »

« Je te l'accorde, Thor est un peu demeuré, et il vaut mieux qu'il ne te voie jamais faire l'amour. N'oublie pas de fermer la porte. »

« Voilà pourquoi je préfère fréquenter des hommes ayant leur propre appartement, Natasha. »

Elle éclata de rire, et ils laissèrent la conversation s'éteindre. Normal, le message était passé. Loki passa quelques minutes à sortir ostensiblement son matériel. Il posa ses devoirs sur le coin de la table, prépara papier et crayons. Il n'allait pas vérifier si le professeur Stark avait écouté.

Ça, c'était le travail de Natasha.

« Oh, salut Professeur Stark. Comment allez-vous ? »

La voix suave et mélodieuse de l'homme semblait distraite. Merde. « Hum ? Oh, très bien, Mlle Romanova. Et vous ? »

« Très bien. »

Loki attendit qu'il lui prête attention.

« M. Burison. »

Il leva brièvement les yeux et inclina la tête. « Professeur Stark. »

Qu'il soit damné s'il se comportait comme l'un de ces étudiants. Loki ne se prêtait pas aux minauderies, ni aux flirts pathétiques, ni à aucune minable tentative pour être sexy. Il n'y avait rien de moins sexy au monde qu'une personne dont l'objet de son affection l'ignorait complètement.

Le moment d'après, Natasha et lui échangèrent un regard, et son petit clin d'œil suffit à lui dire ce qu'il avait besoin de savoir. Il ne pouvait pas effacer le sourire de son visage. Le professeur avait entendu. C'était un petit premier pas, mais s'il ne l'avait pas compris avant, il savait maintenant que Loki était ouvertement gay.

La prochaine étape serait un peu plus longue, et un peu plus difficile à franchir. Cela serait aussi un peu plus théâtral. Bon, rayez « un peu » dans les phrases précédentes, et vous seriez plus proche de la vérité.

Loki devrait faire semblant d'avoir du mal en physique.

Un vrai défi. La physique lui plaisait, et ne lui avait jamais posé trop de problèmes. Il ne voulait pas non plus que le professeur Stark pense qu'il était stupide, parce que stupide était le contraire de sexy. Autrement, pourquoi Loki tenterait-il de séduire l'homme le plus intelligent qu'il ait jamais rencontré ?

À contrecœur, il admit intérieurement que c'était probablement pourquoi les femmes aimaient tant son idiot de frère. Parce que, bon... Thor n'était pas vraiment un idiot. Associé au fait d'être ridiculement angélique et bâti comme un mannequin, cela donnait une bonne combinaison. Foutu Thor.

Pour se débattre en physique, il devait trouver une raison valable de prendre du retard. Il envisagea la maladie, mais ce n'était vraiment pas simple de feindre la maladie sans prendre de retard dans les autres matières. Ses autres cours étaient la clé. Compte tenu de sa moyenne, il ne serait pas difficile de convaincre les autorités de l'autoriser à suivre un programme plus que complet. C'était parfait. Sept matières supplémentaires dans un seul semestre, et il ne serait tout simplement plus en mesure de maintenir sa moyenne habituelle. Quand l'énorme quantité de travail l'obligerait à « zapper » quelque chose, ce serait la physique.

Natasha était toujours inquiète.

« Et s'il te recale, Loki ? Cela n'a jamais fonctionné pour quelqu'un d'autre. »

« Ils n'étaient pas moi. » Elle laissa alors tomber, lui offrant juste de temps en temps de faire une partie de son travail, au cas où il aurait changé d'avis.

Visiblement, elle ne comprenait pas à quel point il était déterminé.


Étonnamment, ce ne fut qu'à mi-semestre que le professeur Stark l'interpella.

« ... Et ce sera à rendre pour le quatorze avec les devoirs qui figurent déjà au programme. Des questions ? Non ? Bien, alors vous pouvez sortir quelques minutes plus tôt ce soir. » Cinq minutes, pour être exact.

M. Stark n'était pas homme à s'étendre inutilement.

« Oh, Monsieur Burison ? Puis-je vous parler une minute ? »

« Bien sûr, Professeur. »

Natasha sourit et se pencha pour lui murmurer : « Tu peux recopier mon devoir et le rendre la prochaine fois. »

« Désolé, j'ai à faire. »

Elle leva les yeux au ciel. « Je te vois plus tard. » Elle se dirigea vers la porte, puis se retourna, se mordant la lèvre. Que s'apprêtait-elle à faire ? « Hé, Loki ? »

« Hum ? »

« Essaie de dormir cette nuit, hein ? Évite de rester debout toute la nuit pour essayer de rattraper ton retard. »

Voilà pourquoi elle était sa préférée entre toutes. Il souffla d'un ton irrité. « Vas-y, Natasha. J'ai déjà une mère. »

M. Stark rangeait ses affaires dans sa sacoche, mais la façon dont il s'arrêta en entendant les paroles de Natasha n'échappa pas à Loki. Intéressant.

Loki rassembla calmement ses affaires avant de se diriger vers le bureau de son professeur. Il espérait avoir l'air de quelqu'un qui redoutait cette entrevue. Il craignait pourtant de marcher d'un pas trop allègre.

« Vous vouliez me parler, Professeur ? » Le professeur Stark referma sa sacoche et s'assit sur le bord de son bureau. Seigneur, cet homme était trop sexy pour leur bien à tous.

« Je ne vais pas vous mentir, M. Burison. Je suis inquiet pour vous pour ce semestre. »

Loki déglutit. C'était drôle, vraiment. C'était ce qu'il avait planifié. Il devait paraître en difficulté. Mais Loki n'avait, de toute sa vie, jamais connu d'échec scolaire. Qu'un professeur lui tienne ce genre de discours faisait partie de ses cauchemars d'enfant. Maintenant qu'il était dans cette position, il était terrifié.

« Que voulez-vous di... » Non, ça n'irait pas. Le professeur Stark n'était pas stupide. Il savait que Loki n'était pas stupide. « Je suis désolé, Professeur. Je sais. C'est juste que je... j'ai un programme un peu trop chargé ce semestre. Je crois que je n'avais pas réalisé à quel point - » Oh Seigneur, sa voix venait-elle juste de se fêler ? Il devait ressembler à un gamin.

« C'est bon. Vous pouvez encore le faire. Êtes-vous au moins à jour de vos lectures ? »

Loki hocha la tête en silence. Mieux valait ne pas laisser sa voix le lâcher à nouveau.

« Vous étiez dans ce fichu cours d'introduction qu'on m'avait confié l'an dernier. Je sais que vous savez ce que vous faites, et vous pouvez résoudre ce problème. Je vais vous donner un délai pour les devoirs. Remettez-les moi, et j'en tiendrai compte. »

Eh bien merde. Cela rendait les choses plus difficiles. L'homme voulait qu'il valide le cours ? Il n'avait jamais entendu dire que le professeur pouvait se montrer coulant. Jamais une personne détenant quelque autorité ne s'était montré sympa avec lui. C'était, comment dire... chaud. Le laxisme, c'était chaud ? C'était bizarre.

« Je vais essayer de me rattraper, Professeur. Vraiment. » Était-ce de la sincérité ? Putain.

« Vous êtes un bon élève. Vous pouvez gérer. Dites-moi juste régulièrement où vous en êtes, et je verrai ce que nous pouvons faire pour que vous vous en sortiez, d'accord ? »

« Merci beaucoup, Professeur. Vous ne pouvez pas savoir ce que cela signifie pour moi. »

« Pas de problème. Ce n'est pas comme si vous passiez votre temps dans votre fraternité à boire de la bière et à jouer à la Xbox. Vous êtes le genre d'étudiant que nous voulons encourager, M. Burison. »

Il hocha faiblement la tête et sortit pour se retrouver face à Natasha, en embuscade dans sa voiture. Elle le ramenait, bien sûr. Il devait vraiment être paumé pour avoir oublié ça.

« Alors ? »

« Il m'a donné un délai pour les devoirs. »

« J'y crois pas ! Clint n'a pas validé son UV l'année dernière car il rendait ses devoirs en retard. »

« C'est parce qu'ils étaient rendus tard et mauvais, Natasha. Admets-le, ton copain est une bimbo. »

« Pourquoi crois-tu que je l'apprécie ? Il fait joli à mon bras. Ce que je dis, quand même, c'est que Stark n'aide pas ses étudiants. Il les laisse se planter. Excepté, apparemment, si ce sont des homos indécemment grands et sexy. »

Il se retint de sourire, dans le cas où le professeur Stark les verrait. Ce n'était pas exactement ce qu'il voulait, mais c'était un début.


Le mois suivant se déroula sans incident, et Loki mit un point d'honneur à rendre son devoir de physique le plus tard possible. Il fit en sorte qu'il ait l'air complètement raté, comme s'il l'avait fait à trois heures du matin, après une surdose de caféine. Il mit également un point d'honneur à attendre la fin du cours pour le remettre, et prit alors l'air embarrassé.

« Ce n'est pas mon meilleur travail, Professeur Stark. » Le professeur l'examina rapidement. Il était tellement sexy quand il faisait des choses comme étudier scrupuleusement un devoir de trois heures.

« Non, en effet. »

Loki tressaillit.

« Je déteste vous demander ceci, monsieur Burison, mais avez-vous envisagé d'abandonner et de reprendre le cours au prochain semestre ? Le professeur qui enseigne au printemps est un peu plus commode, et vous aurez sans doute un programme plus léger... Je vais oublier et prendre ça pour un non ? »

Loki avait presque commencé à hyperventiler en entendant la suggestion. Son père ne se montrait généralement pas trop sévère ou excessif, mais Loki ayant délibérément les yeux plus gros que le ventre et abandonnant ensuite ? Perdant quelques milliers de dollars pour un cours qu'il laissait tomber ? Ce n'était pas une chose acceptable pour Odin. Thor avait eu droit à un discours d'un quart d'heure quand il avait changé d'orientation. Il était frivole et irréfléchi, et il avait perdu presque tout un semestre qui devrait être compensé. Et Thor était le préféré de son père.

Il se ressaisit aussi vite que possible. « Je crains que l'échec ne soit pas une option dans ma famille, Professeur. »

« L'échec est... Bon, vous vous rendez compte que vous pourriez connaître un véritable échec si vous continuez, non ? Genre, un F sur votre relevé de notes ? Il y a de meilleures façons de faire. »

« Je peux rattraper pendant les vacances de Thanksgiving. »

« Personne ne le fait jamais. Ne vous méprenez pas, je suis sûr que vous avez les meilleures intentions, mais je n'ai littéralement vu personne le faire en dix ans d'enseignement. »

« Je peux le faire. J'ai juste besoin de trouver un endroit pour étudier où mon idiot de frère ne puisse pas me trouver. Il passerait toute la semaine à essayer de me forcer à sortir voir du monde. » Le professeur se mit à rire, et Loki en eut le souffle coupé. Il n'avait jamais remarqué la façon dont ses yeux brillaient quand il riait. La façon dont un coin de sa bouche se relevait plus haut que l'autre... Oh. Cela devenait sérieux. Peut-être Loki devrait-il prendre du recul et réfléchir avant-

« Vous pouvez venir ici. Je vais avoir un peu de travail cette semaine, alors mon bureau sera ouvert. Vous pouvez vous installer ici et tout ce dont vous pourriez avoir besoin sera à votre disposition. »

Oh Seigneur. Seul à l'école pendant une semaine avec le professeur.

« Vous êtes incroyable, Professeur ! »

« Hé là, rien d'extraordinaire. J'ai juste reconnu l'expression « mon père va être furieux contre moi » sur votre visage ». Il tapota l'épaule de Loki pour le réconforter. « Je suis sûr qu'il croit faire aussi bien que mon vieux l'a fait pour moi. C'est juste que, parfois, les parents ne voient pas tous les aspects du problème. »

Mon dieu. Pourrait-il être plus sexy ? Il protégeait Loki .

Loki n'avait jamais autant attendu le congé de Thanksgiving.


« Professeur ? » Loki se glissa dans le couloir sombre vers le bureau du professeur Stark. Il ne voulait pas le déranger, mais il ne voulait pas non plus le surprendre. Bien sûr, l'idée de surprendre le professeur à faire quelque chose d'inapproprié avait titillé son imagination. Il supposait quand même que le professeur Stark ne ferait probablement rien dans son bureau.

« Professeur Stark, vous êtes là ? »

La voix du professeur lui provint depuis la salle de reprographie. « Je suis là, M. Burison. Avancez et installez-vous dans mon bureau. Je prends juste quelques trucs et j'arrive. »

« D'accord, j'y vais. »

Il trouva des chaises supplémentaires dans le bureau, installa la sienne de manière à faire face au reste de la pièce, et commença à sortir son travail à faire. Ce qu'il avait fini était plutôt pathétique, mais il espérait que, peut-être, le gentil professeur trouverait le temps pour quelques cours particuliers.

Bien sûr, sa version mentale de ces cours particuliers n'allait pas l'aider pour ses devoirs.

Le professeur arriva quelques minutes plus tard avec une pile de papiers. Il sourit largement à Loki. « Hé, regardez-vous. On dirait que vous avez enfin dormi la nuit dernière ! »

Loki sourit à cela. En fait, il avait eu du mal à trouver le sommeil. Un peu comme la nuit de Noël pour un enfant : quel cadeau ouvrirez-vous en premier ? Le professeur, pour sa part, n'avait pas l'air d'avoir bien dormi. Ses yeux étaient légèrement injectés de sang et cernés. Il vint s'installer sur la chaise en face de Loki - pas à son bureau, nota Loki - et tressaillit légèrement quand il s'assit.

« Vous allez bien, professeur ? »

« Quoi ? » Était-ce de la nervosité dans les yeux du professeur ? Intéressant. « Très bien. Je vais bien. J'ai juste beaucoup à faire pendant les vacances. »

« Vous n'êtes pas obligé de faire ça, Professeur. »

« C'est bon, monsieur Burison. Vous avez besoin d'un endroit autant que moi. Allez-y et pensez à mon bureau comme une version plus calme de chez vous. »

Sur ce, il retourna aux copies qu'il corrigeait. Il vérifia rapidement les unités, les erreurs de calcul et la myriade d'autres choses qui pourraient présenter des erreurs. Chaque copie ne lui prenait que quelques instants. Loki se demanda si ce génie savait à quel point il était sexy.

Quelques heures s'écoulèrent dans un silence appréciable. Une fois, le professeur partit chercher un café et en rapporta également un pour Loki. En boitant. Hum.

Une fois que Loki fut lancé, il trouva très facile de rattraper son retard. Il s'éloignait de plus en plus de son plan. En fait, il commençait à sembler peu probable que le plan fonctionne. Il serait difficile de s'offrir en échange d'un changement de A- à A +. Ce n'était probablement pas quelque chose qu'une personne normale ferait. S'il pensait qu'il pourrait avoir le sexe et le A +, il lui aurait sauté dessus il y a des siècles.

Le professeur était complètement plongé dans ses corrections car il n'avait pas remarqué que Loki l'observait comme un idiot. L'homme passa une main dans sa nuque et s'étira comme s'il était mal à l'aise. Quand sa main tira inconsciemment sur son col, Loki plissa les yeux. Des suçons ? Non, pas des suçons. Cela ressemblait à une série de petites ecchymoses sur le cou du professeur. Violets et verts, pas rouges. Des contusions de la taille d'un doigt.

Curieux et peut-être pire que des suçons.

Quand son téléphone sonna, le professeur sursauta. Il regarda Loki et sourit d'un air penaud. « Je vais le prendre à l'extérieur, car « il y a des gens qui étudient ici. » » Loki sourit. Il voulut dire au professeur qu'ils n'étaient pas en classe, et qu'il pouvait prendre un appel où et quand il le voulait, mais quelque chose le retint.

Cette fois, Loki fut très attentif aux mouvements du professeur. Il tressaillit quand il se redressa, et boitilla jusqu'à la porte. Cela aurait passé en grande partie inaperçu si Loki n'avait pas été à l'affût, mais comme il l'était, cela ne lui échappa pas.

Il ne put s'en empêcher. Il quitta silencieusement sa chaise et le suivit. Le professeur avait fermé la porte, mais en appuyant sa tête contre le mur, Loki put entendre la plus grande partie de ce qu'il disait.

« ... Je ne crois pas. »

Un long silence.

« Je sais, mon vieux, mais je suis plutôt cassé, là. »

Une pause plus courte avant que le professeur ne réponde, sur la défensive.

« Seigneur, je sais bien ce que j'ai fait ! Tu n'as pas à me le rappeler. Mais cela ne signifie pas que je puisse le faire tous les soirs. Toi, tu n'as pas besoin de temps pour guérir. »

Le professeur soupira péniblement, et Loki l'entendit s'appuyer contre le mur.

« - Voilà pourquoi c'est juste du cul. Tu ne peux pas avoir une relation avec un homme, et je... je ne voudrais pas être cet homme de toute façon. »

Un autre soupir.

« Non, Rhodey, je ne veux pas. Ça va. Je suis trop... Je ne suis pas la bonne personne, pour qui que ce soit. »

Il y eut pendant un moment un battement régulier, et il fallut une seconde à Loki pour réaliser que c'était le professeur qui se cognait la tête contre le mur du couloir.

« Pourrions-nous éviter ça ? Oui, bien sûr, le Prince Charmant attend quelque part pour m'emmener au septième ciel. Il est grand, brun, beau, et prêt à accepter le pauvre malade que je suis. »

Oh oui. Loki serait plus qu'heureux de le faire. Si seulement il savait quel genre de malade le professeur était. Il pouvait tout de même avoir une petite idée. Notamment grâce aux ecchymoses, au boitement, et à ce qui était apparemment une relation amis -amants avec cet homme au téléphone.

« Seigneur, Rhodey, j'ai un étudiant dans mon bureau, je ne peux pas avoir cette conversation avec toi pour le moment. »

Le professeur se souvenait donc qu'il était censé être assis juste à quelques mètres.

« Que veux-tu dire ? »

Une longue pause, suivie d'un autre soupir. Il semblait étrange que le professeur soit ami avec quelqu'un qui l'irritait autant.

« Il n'y a rien de mal à travailler pendant ses congés si tu n'as pas de famille avec qui tu souhaites passer du temps. » Il y eut une courte pause, une question étant manifestement posée, « non, je parlais de lui. Je n'ai même pas de famille avec qui je ne souhaite pas passer de temps. Tout ce que j'ai quand je rentre à la maison, c'est un ordinateur. »

Loki comprit que la conversation était presque terminée et commençait à retourner vers sa chaise, lorsque la voix du professeur résonna soudainement très clairement dans toute la pièce.

« Quoi ? » Il avait l'air en colère. « Cela n'a rien à voir avec... Merde, Rhodey, ce n'est pas drôle. C'est malsain. Je ne ferais jamais ça à... »

Un court silence pendant lequel Loki se précipita vers sa chaise et s'assit, fixant sa copie d'un regard vide. Ce qui était une bonne chose, parce que le professeur ouvrit alors la porte de son bureau.

« Cette conversation est terminée. Je te verrai si tu réussis à avoir des congés pour Noël, d'accord ? Bye. » Le professeur raccrocha sans écouter la réponse, appuyant exagérément sur le bouton muet. « Désolé. Un vieil ami avec un sens de l'humour particulier. »

Il s'assit avec raideur sur son siège, puis siffla de douleur. Loki l'ignora. Cela faisait beaucoup trop de choses à traiter. Il ne pouvait pas continuer sans y réfléchir.

Le professeur avait apparemment un ami avec qui il pratiquait un sexe brutal. Trop chaud pour l'exprimer avec des mots. Le cerveau de Loki ne pourrait jamais se remettre à la physique aujourd'hui. Le professeur n'avait pas de vraie relation, ça Loki l'avait déjà plus ou moins compris. Pauvre malade ? Sexe brutal ? Loki allait se fondre dans sa chaise. Cela ne pouvait signifier ce que son cerveau pensait que cela signifiait.

C'étaient juste les ridicules hormones d'un garçon dans la vingtaine, ajoutées au fait d'être confronté à la vie sexuelle de l'objet de sa passion. Qui n'était pas dans une relation. Qui voulait quelqu'un de grand, brun et beau. Loki pourrait certainement remplir deux des trois conditions. La troisième, supposait-il, était une question de goût. Et accepter un « pauvre malade » ? Si c'était même moitié aussi sexy que ça sonnait dans une conversation téléphonique, Loki voulait un abonnement à vie.


Quand Loki arriva à la maison, rien n'aurait pu gâcher sa bonne humeur. Il avait un mystère à percer, et il pensait déjà approcher la solution. Loki n'appréciait généralement pas d'être passif. Ce n'était pas qu'il était intrinsèquement contre, c'est juste que ce n'était pas ce qu'il préférait. Il avait passé trois mois à penser que, pour cette fois, cela ne le gênerait pas de ne pas maîtriser complètement la situation.

Il s'avérait qu'il aurait peut-être le contrôle après tout, s'il jouait bien ses cartes.

Il décida donc de pécher par excès de prudence, parce qu'il voulait tellement la jouer fine. Et pas seulement pour le contrôle. Soudain, il ne s'agissait plus simplement de grimper l'Everest. Il s'agissait de rester là-haut, après.

De retour à la demeure Burison, il trouva son frère en plein dans son ridicule délire de Noël. Il voulait aller faire les magasins pour sa mère le lendemain matin, afin d'être sûr de trouver ce qu'elle voulait. Ceci en dépit du fait que chaque fois que quelqu'un lui demandait ce qu'elle voulait, la réponse était invariablement : « J'ai déjà tout ce qu'il me faut, mes chéris. » C'était comme une réplique tirée de ces film de Noël cul-cul, et si cela avait été quelqu'un d'autre que sa mère, il se serait moqué.

Il s'abstint de toute rhétorique cynique anti-mercantilisme, évita de souligner que Thanksgiving n'était même pas encore passé, parce que c'était pour elle. Il profita de leur sortie pour terminer tous ses achats en même temps.

Comme il devait se séparer de son frère pour ce faire, l'idée lui sembla encore plus séduisante. Ils convinrent de se retrouver pour manger à midi. Il essaya de ne pas grincer des dents quand il retrouva son frère vêtu d'une chemise aux couleurs de l'arc en ciel qui proclamait « Hétéro mais pas borné » sur le devant.

Juste ce qui lui fallait. Il ne pourrait pas remettre cette discussion. Son père, lui, n'était pas plus borné que ça, une sorte de compréhension s'était établie entre eux. Il n'évoquait pas le mot en « g », et son père ignorait sa vie amoureuse. Ou plutôt, son absence de vie amoureuse. Cette absence aidait probablement à la compréhension.

« Alors, mon frère, as-tu acheté tout ce dont tu avais besoin ? »

« Moins fort, Thor. »

« Désolé », fit-il d'une voix qui était un tout petit peu plus basse. « Tu as tout trouvé ? »

Il hocha la tête et prit une gorgée de soda. Le lourdaud voulait évidemment dire quelque chose, mais se retenait pour des raisons inconnues.

« Que veux-tu ? » Il n'avait pas le temps de tergiverser. Il voulait mettre fin à cela afin de pouvoir aller à l'école.

Son frère prit immédiatement l'air penaud. « Je voulais juste pour m'assurer que tout allait bien, mon frère. Je me suis inquiété pour toi. J'ai l'impression que tu ne fais rien d'autre que d'étudier cet automne. »

« J'ai choisi vingt-deux UV, cher frère. Je suis occupé. »

« Père pense que tu essaies de rivaliser avec moi. Il s'inquiète pour toi. »

Loki ne put s'empêcher de froncer les sourcils. « C'est vrai ? Et comment pourrions-nous être en concurrence ? Tu vas apprendre à des gamins à lacer leurs souliers, et je vais être un chercheur. Honnêtement, je ne vois pas comment il pourrait y avoir compétition. »

« Absolument, mon frère. Tu vas changer le monde. Je ne ferai que changer les gens qui y vivent. Néanmoins, Père craint que tu ne travailles trop dur dans ta volonté d'obtenir ton diplôme avec un an d'avance. »

« Cela n'a rien à voir avec être diplômé plus tôt. C'est un idiot et il ne sait rien sur moi. »

Son frère fronça les sourcils. « Tu ne devrais pas te montrer si cynique à propos de Père. Il s'inquiète pour toi. Cela me réchauffe le cœur de l'entendre parler avec émotion de te revoir, surtout quand on sait que vous ne vous entendiez plus quand tu étais au lycée. »

Il marmonna et retourna à sa pizza. Odin pouvait aller se faire voir...

« Lui as-tu parlé ? Peut-être que si tu lui disais pourquoi tu travailles si dur... »

Il faillit s'étouffer avec sa pizza. Oui, ce serait génial. Vous voyez, Père, je suis en train de rater délibérément une UV. Il arrêterait probablement de payer ses frais de scolarité. Cela avait déjà été assez dur de lui faire croire qu'il devait prendre vingt-deux UV. S'il avait mentionné le plan, il était sûr que son père l'aurait enfermé dans sa chambre pour le prochain millénaire.

« Il y a une raison, n'est pas ? »

« Bien sûr qu'il y a une raison, imbécile. »

« Laquelle ? Je suis sûr que le père comprendrait. »

« Je... Je voulais suivre mes cours de physique avancée avec un professeur en particulier, et cela ne s'est pas présenté au printemps. »

« Tu vois ? J'ai dit à Père qu'il y avait une raison tout à fait logique. Attends, pourquoi ne pas t'être inscrit sur un autre cours et reprendre celui-ci plus tard ? »

Fichu Thor et sa stupide logique. Il haussa les épaules en réponse. Que pouvait-il faire d'autre ?

« Tu peux être incroyablement têtu parfois, petit frère. »

« Je tiens de Père. »

Son imbécile de frère rit à gorge déployée, et les gens aux tables voisines se retournèrent pour les regarder. « C'est vrai ! Dis-moi, mon frère, tes cours sont-ils plaisants ? »

« Dis-moi, mon frère, comment vas-tu enseigner aux élèves de CP un anglais correct si tu parles comme si tu revenais de la Shakespeare parade ? »

« Là, mon frère. Je n'ai pas dit « comment se portent tes chères études ? » , ou quelque chose d'aussi obtus. Et, en plus, tout le monde devrait lire Shakespeare. »

Il leva les yeux au ciel. Il n'y avait que son frère pour penser que des enfants de six ans devraient lire d'antiques sonnets complètement déconnectés de la vie moderne. D'un autre côté, il connaissait des choses qu'il pourrait comparer à un jour d' été...

« Mes cours sont très bien. Mais je dois y aller et retourner à l'école. »

« Retourner... Encore ? Mais ce sont les vacances scolaires, Loki ! Ils ne te laisseront même pas entrer. »

« Je travaille avec un professeur pour... progresser dans une matière. » Il préférait mourir que de dire « rattraper » devant son frère. D'accord, c'était peut-être bien une compétition.

« C'est gentil de sa part de travailler avec toi pendant les vacances, mais tu devrais passer du temps avec ta famille. Je suis sûr qu'il a aussi des gens qui l'attendent chez lui. »

« Non, il n'a personne. Et je passerai du temps à la maison à la fin du semestre. »

« Que c'est triste pour lui ! Tu devrais l'inviter à la maison pour Thanksgiving ! » La voix de Thor se fit de nouveau puissante et sonore.

« Un professeur, mon frère ? Penses-tu vraiment que ce serait approprié ? »

« Pourquoi pas ? »

« Parce qu'il n'est pas censé fréquenter ses élèves. »

« Oh. » Il se démonta un peu. « Assurément, vu sa bienveillance envers toi, il ne serait pas inapproprié de l'inviter comme ami ? »

« Peut-être l'année prochaine, frère, quand je ne suivrai plus ses cours. »

Peut-être...


Il n'arriva pas à l'école avant deux heures, et il craignit qu'il ne soit trop tard. La voiture du professeur était pourtant sur le parking, alors il se gara à côté d'elle et se dirigea vers le bâtiment. Il se demanda pourquoi il y avait un pick-up stationné de l'autre côté de l'Audi du professeur. Peu de personnes étudiaient le mardi juste avant Thanksgiving, et il ne connaissait pas de professeurs au pavillon des sciences conduisant un pick-up si énorme qu'il en devenait un substitut à leur virilité.

Quand il arriva au bureau, il comprit soudain. Il y avait là un homme avec le professeur. Merde. Il était séduisant. Peau sombre, sourire charmeur et traits réguliers. Il était très attirant, même avec un jean. Merde !

Loki avait rêvé d'avoir la peau sombre étant enfant. Plus de coups de soleil, plus de peau qui tire, plus de stupides taches de rousseur. Dieu merci, celles-ci avaient disparu. Il aurait l'air ridicule avec des taches de rousseur. Ce n'était tout simplement pas juste, cependant. Il ne pouvait pas rivaliser avec ça.

Mais il avait pour habitude de faire semblant que tout allait bien, alors il fit semblant.

« Professeur Stark. Désolé, je vous dérange ? »

« Non, vous êtes le bienvenu ! » L'homme intervint avant que le professeur n'ait eu la possibilité de parler. « Je suis James Rhodes. Vous pouvez m'appeler Rhodey. Vous devez être le brillant étudiant de Tony. Loki, c'est ça ? » Il sourit en prononçant le nom de Loki, et c'était juste une autre raison de le haïr. Pour une raison inconnue, le professeur rougit.

« Loki Burison, et je ne pense pas que le terme brillant convienne ici. Le professeur Stark m'aide à rattraper mon retard. »

L'homme fronça les sourcils. « Tony ? Tu aides un étudiant à rattraper ? »

« Je le laisse utiliser mon bureau pour travailler, Rhodey. Tu allais partir, non ? Tu passes Thanksgiving dans le nord avec tes parents ? »

« Oui. Ravi de vous avoir rencontré, Loki. À un de ces jours. » Loki espérait que non. Rhodes attrapa le bras du professeur en passant, l'entraînant vers la porte. « Je vous ramène Tony dans une minute, je dois juste lui parler avant de partir. »

« Bien sûr. Ce n'est pas à moi de lui donner des ordres. » Le professeur vira à l'écarlate et Rhodes se mit à rire.

« Je ne sais pas, Mec. Il a reporté ses vacances pour vous aider. Je pense que son joli petit cul - »

« Rhodes ! On s'en va. Maintenant. »

Le professeur claqua violemment la porte. Ses précieuses lois de la physique crièrent qu'il l'avait claquée trop fort, la porte rebondit de quelques centimètres, ce qui donna à Loki une ligne de vue dégagée et la possibilité d'entendre la conversation qui suivit.

Le professeur plaqua à deux mains son ami contre le mur. Loki était sûr qu'il n'avait jamais vu le professeur en colère avant. Il l'était certainement maintenant.

« C'est quoi ces conneries, Rhodey ? Je t'ai dit hier qu'il ne s'agissait pas de ça. »

« S'il te plaît, Tony. On se connaît depuis quand ? Tu n'aides pas les étudiants qui ne peuvent pas comprendre par eux-mêmes. » L'homme s'appuya nonchalamment contre le mur, comme s'il n'y avait pas été poussé.

« Il est intelligent, il a juste pris du retard à cause de certaines choses. »

« C'est vrai. Comme mater le cul du professeur Tony en classe. Qui pourrait le lui reprocher ? C'est un beau cul. » Les yeux de Rhodes glissèrent vers son fessier, comme s'il avait une vision à rayons X qui lui permettrait de voir à travers son ami. Quand ils revinrent vers Tony, ils croisèrent ceux de Loki dans l'entrebâillement de la porte et il sourit.

« Bon sang, Rhodey, arrête. Je suis son professeur. Ce n'est pas bien. »

« Ne me dis pas que tu n'as pas remarqué M. Grand, Brun et Foutrement Sexy ? Et cette voix, mec. Tu n'en veux pas un bout ? »

« Je ne passe pas mes cours à mater mes élèves. »

« Non, ça c'est pendant les vacances de Thanksgiving. »

« Je ne... je n'avais rien de mieux à faire, et il avait besoin d'un endroit pour étudier. » La voix du professeur semblait défaite, et la colère de Loki grandit. Ce salaud était censé être son ami.

« C'est bon, Tony. Il ne sera pas toujours ton élève, hein ? Fais-moi savoir quand il commencera à poser les mains sur ton joli petit cul, que je me retire. Je ne voudrais pas que ton nouveau et sexy petit ami soit furieux contre moi. »

« Quand il... » Loki était sûr que ce n'était pas son imagination qui lui fit voir le professeur Stark frissonner. Pratiquement sûr. « Rhodey, cela ne va pas arriver. Même quand... Même si... Je suis sûr qu'il veut un autre genre de mec. »

Rhodes se mit à rire. « Oh non, Mec. Je sais reconnaître un gars comme lui quand j'en vois un. C'est comme se regarder dans un miroir. Il veut t'attacher et te mettre une raclée. »

« Oh mon dieu... » Loki ne savait pas si le professeur était scandalisé ou excité.

S'il vous plaît, faites qu'il soit excité...

« Je ne dis pas ça pour que tu sois tout excité avant de te retrouver en face de lui. Je veux juste que tu saches à quoi t'en tenir. Maintenant, sois un bon garçon et dis-moi au revoir. » Il lui tapota la joue et se tourna légèrement, l'ordre très clair dans ses gestes. Le professeur Stark se pencha automatiquement. Rhodes riva son regard dans celui de Loki et, cette fois, et à moins que Loki se trompe, il y avait une menace dans ses yeux. « Mais ne le laisse pas te faire de mal, Tony. Rien ne vaut que tu endures ça à nouveau. »

Loki fronça les sourcils et hocha la tête, et Rhodes hocha également la tête. Il se sentait comme un chien dans un différend territorial. Il posait les limites. Au moins personne ne pissait sur les chevilles du professeur. Il se dirigea vers sa chaise et s'assit aussi discrètement que possible, ne voulant pas que le bruit attire l'attention du professeur sur le fait que la porte était ouverte.

Il sortit les devoirs qu'il avait presque terminés la veille, et commença à travailler.

C'était vrai. C'était foutrement vrai. Tous les fantasmes qu'il avait eus chez lui et qui l'avaient obsédé la nuit précédente, chacun d'entre eux était vrai.

Il veut t'attacher et te mettre une raclée.

Oui, il le voulait. En fait, il n'était pas sûr de pouvoir penser à autre chose jusqu'à ce que cela arrive. Loki n'avait jamais vraiment pensé au BDSM auparavant, malgré les insinuations de Natasha sur le fait que c'était particulièrement agréable pour punir un copain récalcitrant. Il n'avait jamais eu de relation où il se sente suffisamment à l'aise pour l'envisager. Il était difficile d'imaginer être le professeur, et d'essayer de faire la conversation à quelqu'un alors que ce qu'il voulait était... probablement complètement aberrant selon leur vision du monde.

Le professeur arriva quinze minutes plus tard, tout rouge, mais portant deux tasses de café. Loki ne se demanda même pas pourquoi le café lui avait pris quinze minutes. Ses joues rougies et sa respiration légèrement saccadée criaient au sexe. Loki espéra vivement que le sexe en question avait été du genre solo. Il visualisa la scène. Scène qui alla directement rejoindre sa collection privée de fantasmes pour une future utilisation solo.

« J'ai pensé que vous en voudriez. » Oui, s'il vous plaît. Oh, du café, d'accord.

« Merci. » Loki lui prit des mains et désigna la chaise. « Vous avez l'air fatigué. Êtes-vous sûr de ne pas vouloir rentrer chez vous ? »

« C'est à ça que sert le café. Comment ça se passe ? Vous restez au contact ? »

« Je crois que oui. J'aimerais quand même que vous y jetiez un œil. »

Loki réalisa qu'il avait oublié de mettre les formes dans sa demande. C'était quelque chose qu'il faisait toujours quand il voulait séduire, pour que les gens sachent qu'il n'était pas juste un joli garçon qui se conformait aux ordres. Cela avait toujours été un problème pour lui parce qu'il était mince et gardait ses cheveux longs. Les idiots pensaient que des traits féminins faisaient de lui quelqu'un de faible. Ils ne connaissaient évidemment pas Natasha. Ou aucune autre femme, d'ailleurs.

« Bien sûr, voyons ça. » Le professeur pris la feuille qu'il lui tendait et l'examina.

C'était honnêtement tout ce que Loki avait trouvé pour ne pas faire ou dire quelque chose d'horriblement inapproprié. Il l'observa à la dérobée, le professeur étant absorbé dans la lecture de sa copie. Il était impeccable, comme toujours. Jolies chaussures, pantalon parfaitement ajusté, chemise blanche au col déboutonné. Il portait toujours une veste et une cravate en classe, mais soit il y avait renoncé soit il les avait retirées en arrivant.

« C'est beaucoup mieux, M. Burison. »

« Appelez-moi Loki. » Ce n'était pas une requête.

Le professeur Stark leva les yeux, surpris, puis revint rapidement à sa feuille. Il réfléchissait manifestement à quelque chose. Puis il hocha la tête.

« Loki. » Le rouge sur ses joues avait-il foncé ? « Je suis désolé pour Rhodey, il peut être incroyablement grossier parfois. »

« J'ai beaucoup d'expérience avec les petits amis jaloux. »

« J'en suis sûr. Non, attendez. Rhodey et moi ne sortons pas ensemble. »

Loki cligna des yeux, comme si la nouvelle le surprenait. « Vous sembliez si proches. Je suis désolé, Professeur. Je pensais que vous vous fréquentiez. »

« Non. Il est dans l'armée. » Le professeur fronça les sourcils en disant ça. « Je veux dire par là que Rhodey est censé être hétéro. »

« Ahh. L'orientation sexuelle des militaires. Hétéro ou hétéro. Ou si vous voulez vraiment être dans le coup, peut-être... hétéro. »

Le professeur se mit à rire. « Eh bien, il y a de cela, mais il y a d'autres raisons pour lesquelles nous ne sortons pas ensemble. Et je ne devrais pas discuter de ça avec un étudiant. »

Faites le grand saut maintenant ou attendre ? S'il attendait, le moment se représenterait-il ? Était-il prêt à affronter les conséquences si le professeur le rejetait ? Et puis merde.

« Pas même celui à qui vous pensiez en vous branlant ? » Il prit l'air sûr de lui. Il était généralement doué pour ça.

Le professeur écarquilla les yeux. « J'étais... Oh mon dieu. Rhodey vous a dit ce qui s'est... »

« La porte était ouverte et il ne faut pas quinze minutes pour faire un café. » Il se pencha, « Oh, et vous êtes magnifique quand vous venez de prendre votre pied. »

Le professeur se tut un long moment, regardant Loki en état de choc. Sa bouche était grande ouverte, comme s'il cherchait à saisir des mots qui donneraient un semblant de sens à un monde devenu fou. Loki serait si heureux de lui donner quelque chose pour l'occuper. Pour l'instant, cependant, il devait rester tranquille, être patient pendant que le professeur réfléchissait. Tout ce qu'il pouvait faire était espérer ne pas avoir mal interprété la situation.

« Cela ne peut pas... vous êtes mon élève. Non. » Le professeur détourna le regard et secoua la tête. Merde. Mais...

« Allez-vous me donner une meilleure note pour vous avoir baisé ? »

« Quoi ? Bien sûr que non ! Est-ce que - »

« Allez-vous me traiter différemment en cours ? »

« ...Non. »

« Alors y a-t-il une raison qui ferait que je ne pourrais pas vous attacher et vous mettre une raclée ? »

Le professeur ferma la bouche et déglutit. Après un long silence, il secoua de nouveau la tête.

« Bien. Alors, c'est exactement ce que je vais faire. Avez-vous un problème avec cela, Professeur ? » Professeur, ça rime avec « vous êtes ma chienne maintenant ».

Le professeur ressembla un moment à une biche prise dans les phares d'un semi, puis son visage afficha une sérénité paisible. Son regard glissa au sol dans un geste de soumission. « Non, monsieur. »

Oh mon dieu.

Oh mon dieu.

Loki avait beaucoup de recherches à faire sur la domination. Dès ce soir. Il n'allait pas tout foutre en l'air. L'image du visage serein du professeur était suffisante pour amener Loki à retourner l'homme sur la chaise sur laquelle il était assis pour le baiser là, tout de suite.

Mais ce ne serait pas bon, et il le savait. « Dois-je déduire de la façon dont vous vous asseyez précautionneusement depuis quelques jours que vous avez les marques d'un autre homme sur vous ? Celles de M. Rhodes, peut-être ? »

Le professeur hocha la tête. Il garda la tête baissée quand Loki se leva et se dirigea vers lui.

Seigneur, Loki était dur juste en pensant à ce qui se passait. Il allait venir comme un jeune puceau s'il ne faisait pas attention. D'une manière ou d'un autre, il pensait qu'être précoce ne cadrait pas exactement avec l'image qu'il se faisait de la domination.

Il tendit la main, de manière hésitante d'abord, pour descendre le col du professeur. Comme il ne protestait pas, il raffermit son emprise. Les deux premiers boutons de sa chemise n'étaient pas fermés de toute façon, il était facile de passer les doigts. Effectivement, il y avait plusieurs marques sur sa nuque qui auraient pu être laissées par une main gauche particulièrement serrée.

Loki passa légèrement les doigts sur les marques puis secoua la tête.

Le professeur leva brusquement la tête, une expression inquiète sur le visage. « Euh... désolé ? »

« L'êtes-vous ? » Il était vraiment curieux. « Pourquoi ? »

« Je... pour avoir les marques d'un autre homme sur moi. » Il se tut, l'air préoccupé. Puis, la voix incertaine, il ajouta, « Loki ? »

Oh Seigneur, son nom prononcé par cette voix. Il y avait une centaine de noms par lesquels l'homme pourrait l'appeler, mais ils étaient sans importance quand celui-ci sonnait de manière si scandaleuse à leurs oreilles. Le nom n'était pas aussi important que ce qu'il y avait derrière. Et derrière, il y aurait toujours le fait que Loki l'avait forcé à le dire.

Natasha lui dirait qu'il n'y avait que lui pour faire de son nom une obscénité.

« Oui, Professeur, Loki. En ce qui concerne les marques de M. Rhodes, elles ont été faites avant aujourd'hui. Si vous en portiez d'autres faites par quelqu'un d'autre que moi, alors nous aurions un problème. Compris ? »

« Oui, Loki. » Il avait l'air un peu essoufflé.

« Tant que les marques n'auront pas disparu, je n'ajouterai pas les miennes. » Il ignora la respiration laborieuse du professeur et continua, « Il ne serait pas bon pour vous de ne pas savoir qui vous a marqué, mon cher professeur. »

Son commentaire possessif fut récompensé par un profond soupir.

« Vous ne pensiez certainement pas que je voulais juste un petit coup rapide avant le dîner avant de reprendre le cours de nos vies comme si de rien n'était ? »

« Non ? » Tout le corps du professeur vibrait sous le besoin de faire quelque chose, ou d'avoir quelque chose. Merde, Loki espérait vraiment qu'il savait ce qu'il faisait.

« Non. Si vous êtes d'accord pour cela, Professeur, nous parlons de long terme. »

« Un... un contrat ? » Le professeur se lécha nerveusement les lèvres. Loki détestait vraiment ne pas savoir.

« Nous discuterons de ceci lorsque vous aurez eu le temps d'y réfléchir, Professeur. Je ne suis pas le seul impliqué, après tout. » Il n'eut qu'une seconde d'inquiétude à l'idée de savoir s'il avait dit ce qu'il fallait, avant que la tension ne quitte le corps de son professeur. Il ressemblait à un homme qui venait de passer une longue heure à se faire masser par un expert - relâché et apaisé. Bon, pas tout à fait relâché.

« Puis-je vous demander quelque chose, Loki ? »

« Bien sûr, Professeur. »

« Puis-je... » Sa respiration s'accéléra à nouveau, et ses yeux se rivèrent sur... oh. « Puis- je faire quelque chose pour vous, Loki ? » Son regard dériva jusqu'à croiser celui de Loki pour une seconde avant de se détourner, mais la promesse qu'il y lut était presque suffisante pour que les yeux de Loki se révulsent. L'homme exsudait littéralement le sexe.

« Je crois que vous le pouvez, Professeur. » Il remonta la main qui était restée sur la nuque du professeur et la passa dans sa belle chevelure brune. « À genoux. »

Sans hésiter, le professeur se laissa tomber à genoux. Loki allait-il vraiment lui ordonner de faire ça ? Était-ce vraiment ce que le professeur voulait ? Le ciel savait que Loki le voulait. Pas question de se planter.

« Ceinture, Professeur. Pantalon. Et vous me sucez. »

Un petit gémissement tomba des lèvres du professeur et il hocha la tête à chaque ordre. Il détacha efficacement la ceinture de Loki, descendit la fermeture éclair de son pantalon, avant de le lui retirer, avec le boxer. Lorsque l'érection de Loki fut libérée, un sourire sexy passa sur le visage du professeur et il frissonna délicieusement. Loki ne savait pas exactement ce que cela signifiait, mais cela ressemblait à une approbation.

Immédiatement, une langue chaude et humide sortit et tournoya autour de son gland. Loki le regarda. Il ne pouvait absolument pas détacher son regard. La façon dont les yeux du professeur se concentraient complètement sur sa queue, se relevant de temps en temps vers lui pour évaluer sa réaction. Loki était pratiquement sûr qu'il n'était pas aussi doué pour cet exercice, même s'il se vantait de ses talents dans ce domaine.

Il souhaita sincèrement avoir été celui qui s'était branlé dans les toilettes moins d'une heure avant. Cela lui aurait donné plus de chance de se retenir alors qu'il regardait le professeur s'activer sur lui. Il essaya désespérément de penser à des choses qui étaient tout sauf sexy. Cela ne l'aidait pas, pourtant. Il allait jouir avec en tête l'image de Thor en bikini.

Le professeur suçait avec enthousiasme. Cela semblait être non seulement une chose pour laquelle il était doué, mais aussi quelque chose qu'il aimait. Il se livrait à chaque nouveau mouvement avec précaution, sondant Loki, et se donnant sans retenue quand il recevait son approbation. Il passa délicatement les mains sur les bourses de Loki jusqu'à ce que son gémissement l'encourage à raffermir sa prise. Il passa ensuite un doigt léger sur son périnée, avant qu'un doigt taquin ne se faufile vers ses fesses. Tout le temps, ces yeux interrogateurs étaient fixés sur lui, à l'affût du moindre signe de dénégation. Pour le moment, Loki lui refusait peu de choses. Il lui adressait juste de petits signes de tête encourageants.

C'était étrangement calme, Loki s'abstenant de parler, et sa queue étouffant les sons occasionnellement émis par son professeur. Cela ne semblait n'avoir d'autre but que de rendre fou Loki. Si le professeur ne lui adressait plus jamais la parole et lui donnait un F, cela en vaudrait quand même la peine.

Lorsque l'index du professeur se fraya un chemin entre ses fesses, il eut le souffle coupé et tout à coup cela fut trop pour lui. Cela ne se faisait pas de venir sans même un avertissement, mais il n'en eut même pas le temps. « Oh mon dieu... je vais- »

Le professeur gémit rêveusement et se pencha vers lui, avalant encore et encore jusqu'à ce que Loki se sente complètement lessivé. Il lui tira légèrement les cheveux et le professeur le relâcha immédiatement.

Il pourrait très facilement s'habituer à ceci.

Le professeur leva vers lui un regard plein d'espoir, haletant et essayant de ne pas rendre trop visibles les petits mouvements qu'il faisait avec ses hanches - tâchant de se frotter contre son propre pantalon pour obtenir un peu de frottement sur sa queue négligée.

« Professeur. »

Ses hanches se figèrent. « Loki ? »

Il pouvait avoir ce qu'il voulait, non ? Dans la limite du raisonnable ? Il avait le contrôle. Il avait vraiment besoin de faire cette recherche. Maintenant. Sauf que son professeur attendait toujours ses instructions.

« Retournez vous asseoir. »

L'homme retourna consciencieusement à sa chaise.

Quelque chose de délicieusement sale, comme l'obliger à se branler sans retirer son pantalon ? Cela arriverait certainement, mais pas maintenant. Maintenant, Loki voulait voir cette queue par lui-même. Apparemment, elle allait être à lui. Qu'il soit damné s'il laissait cette poule aux œufs d'or lui filer entre les doigts.

Loki se rajusta tranquillement et le professeur eut l'air désespéré. Il essaya plus d'une fois de dire quelque chose, mais Loki le coupa du regard. Quand il eut fini, il alla se rasseoir sur sa chaise.

Le professeur ondula encore inconsciemment des hanches, à la recherche d'une bienheureuse friction.

« Professeur. » Il prit sa voix la plus menaçante.

« Loki ? » La supplique contenue dans sa voix était suffisante pour faire souhaiter à Loki de retrouver son érection sur le champ.

« Montrez-moi votre queue, Professeur. »

Sans hésitation, l'homme défit sa braguette, puis baissa suffisamment son caleçon pour présenter sa queue à l'appréciation de Loki. Son bras était tendu par l'effort fourni pour ne pas se caresser séance tenante. Ses yeux fixaient ceux de Loki avec un air implorant. Ni son halètement ni son érection n'avaient faibli depuis qu'ils avaient commencé.

« Très beau, Professeur. » Loki se lécha inconsciemment les lèvres et fut récompensé par un gémissement. « Caressez-vous. Lentement. »

Il hocha la tête et commença à bouger la main, prenant manifestement la partie « lente » très au sérieux. Il regarda le visage de Loki tel un faucon, à l'affût de signes indiquant ce qu'il devrait faire de plus. Quand il baissa l'autre main pour se caresser les testicules, Loki se lécha de nouveau les lèvres, et suscita le même gémissement. La main du professeur accéléra légèrement.

« Dites-moi à quoi vous pensiez lorsque vous vous êtes branlé dans les toilettes tout à l'heure. »

Sa voix était un murmure. « À vous, Loki. »

« Moi ? Pourquoi moi ? Êtes-vous sûr que ce n'était pas M. Rhodes ? »

Le professeur fronça les sourcils. « Vous, Loki. C'est vous depuis un moment. »

« Un moment ? »

« Depuis le jour où vous avez parlé à Mlle Romanova de vos fréquentations, Loki. »

« Pourquoi ? »

Il eut un silence, mais au moment où Loki ouvrait la bouche pour réitérer sa demande, le professeur commença à parler. « Vous étiez si sûr d'être quelque chose que beaucoup de gens trouvent dégoûtant. J'ai pensé qu'il y avait peut-être une chance pour que vous pensiez que je n'étais pas dégoûtant non plus, Loki. »

« Alors vous vous branlez en pensant à moi depuis trois mois ? » Au hochement de tête gêné du professeur, il continua. « Eh bien, Professeur, je pense que vous me devez bien quelques orgasmes. »

Sa main sur sa queue se figea, et il regarda Loki d'un air interrogateur. Devait-il arrêter ?

« Je ne me souviens pas de vous avoir demandé de vous arrêter, Professeur. »

Immédiatement, il recommença à se caresser, cette fois un peu plus fort.

« Comment m'imaginiez-vous ? Vous battant, comme M. Rhodes l'a suggéré ? »

« Non, Loki. » Sa respiration devenait saccadée. « Je vous imaginais me pen-penchant sur le bureau dans la salle de classe et prenant ce que vous vouliez. »

La main accéléra de nouveau, et un gémissement tomba des lèvres du professeur.

« Faites très attention, Professeur. Je ne vous ai pas encore dit de venir. »

La main ralentit avec un léger gémissement, mais il pensa avoir éloigné son professeur du précipice.

« Voulez-vous que je fasse quelque chose d'autre, Loki ? »

« Comme, Professeur ? »

Les joues du professeur se colorèrent d'un adorable rose et il regarda ses genoux une fois de plus. « Vous sucer une nouvelle fois ? Lécher vos bottes ? Me doigter ? »

« Il est trop tôt, pas pour le moment, et... » Loki réfléchit un moment. « Si. Debout. Penchez-vous sur le bureau en face de moi et montrez-moi comment vous vous doigtez. »

Le professeur commença à s'exécuter avant même que Loki ait fini sa phrase. Avant qu'il ait eu le temps de trop réfléchir, il regardait le professeur qui appuyait deux doigts contre son anus et gémissait. « Puis-je parler, Loki ? »

« Il n'y a qu'un moyen de le savoir, je le crains. »

« Je... je pensais à cela, Loki. Vous me demandant de me doigter. »

« Vraiment ? Là, dans cette salle de classe ? »

« Oui, Loki. »

« Avant le cours ? Après ? »

« Pendant. » La main du professeur partit en avant, comme entraînée par ses propres mots. « Loki. S'il vous plaît. »

« C'est ce que vous voulez ? Vous voulez que toute la classe me regarde vous faire mien ? »

« Oui ! »

« Peut-être que je vais vous prendre au mot. »

« S'il vous plaît... Je ne peux pas - beaucoup plus longtemps. » Loki n'avait pas besoin de lire dans son esprit pour savoir qu'il ne parlait pas de la classe. Bien qu'il ait apparemment été stimulé par le fantasme.

« Voulez-vous venir, mon beau professeur ? »

« Oui, Loki. S'il vous plaît. »

« Je veux entendre mon nom sur vos lèvres quand vous viendrez. »

« Loki. Oh mon dieu, Loki. Loki. »

« Venez. »

« Loki... Loki ! » Le professeur continua à se caresser et atteignit l'orgasme, se répandant sur le bureau et sur le sol. Quand il eut fini, il continua de se prodiguer les mêmes gestes lents par lesquels il avait commencé, même si cela semblait commencer à être douloureux.

« Vous pouvez arrêter lorsque vous avez terminé. » La main s'arrêta presque instantanément et Loki comprit qu'il avait attendu cette autorisation. C'était un sentiment puissant, et terrifiant. Il se demanda... « Maintenant, vous allez devoir nettoyer les saletés que vous avez faites. »

Le professeur ne regarda que brièvement la boîte de mouchoirs sur son bureau avant de retomber à genoux et d'utiliser sa langue. Il adressa un regard fugace à Loki pour s'assurer que c'était ce qu'il attendait de lui. Le pur désir dans les yeux de Loki lui donna l'encouragement qu'il cherchait.

Comment Loki avait-il pu ne jamais être intéressé par ce genre de délire avant ça ? Il était tellement soucieux d'arriver au sexe qu'il ne s'était pas soucié des rapports de force. Putain, il aurait été prêt à laisser le professeur le baiser, si c'était là tout ce qu'il pouvait avoir.

Ceci, cependant, était tellement mieux. Rhodes ne remettrait jamais les mains sur le professeur de Loki.

Quand il eut fini de nettoyer le sol, le professeur se tortilla dans une position où il pourrait atteindre le bureau, et continua son travail. Loki se demanda ce que le professeur retirait exactement de cette forme particulière de contrôle. Loki était sur le point de faire faire autre chose au pauvre homme épuisé, excité au-delà du possible par sa complète soumission à la volonté de Loki. Mais le professeur venait de terminer, et ne serait pas prêt à recommencer avant un moment. Où aurait été le plaisir ?

Quand il eut fini, il s'assit sur les talons et regarda les pieds de Loki avec une expression interrogatrice. Attendant qu'on lui dise quoi faire ensuite.

« Vous pouvez vous rhabiller, Professeur. Je pense que ça suffit pour le moment. »

« Oui, Loki. » L'homme se releva et se rhabilla en un instant, la tête encore baissée en signe de soumission.

« Avez-vous encore des copies à corriger ? »

« Oui, Loki. » Il eut un instant d'hésitation, le fait que Loki était encore son élève lui revenant à l'esprit.

« Vous devriez retourner au travail, alors. Je serai ici à travailler moi aussi, si vous avez besoin de quelque chose. N'hésitez pas à demander. » Sur ce, Loki retourna à ses papiers et commença à travailler. Il se demandait s'il y avait quelque chose de magique à baiser avec un professeur de physique, puisque tout semblait soudain tellement plus simple.

Il se sentait plus lucide que depuis qu'il avait commencé cette quête ridicule. Il se sentait comme s'il avait passé des mois à se préoccuper de choses puériles, et que maintenant il venait de se voir remettre sa carte adulte. Et il n'avait certainement pas l'intention de quitter le sommet de l'Everest. Non, même s'il devait combattre tous les autres concurrents qui voudraient se lancer dans l'ascension.