Disclaimer : La Terre du Milieu, son histoire, ses habitants, ses lieux, ses dialectes et autres particularités appartiennent à Tolkien. Seuls quelques OCs sont de mon invention.

A propos de la chanson d'Isis (la première en français, hein !), je la connais depuis très longtemps, mais si je peux encore écouter la cassette aujourd'hui, je ne connais pas le titre. Tout ce que je sais, c'est que c'est lié aux magazines pour les touts petits Milan Presse Picoti (placement de produits !), et que ça date de 1999. Si quelqu'un connaît le titre et où on peut le retrouver sur Internet, son aide est la bienvenue. En effet, avec les avancées technologiques, il sera bientôt impossible de lire des cassettes audio…

Je suivrai à la fois les livres et les films.

Rappel des noms sindarins :

Adrien = Galwin

Emily = Mîrsila

Isabelle = Ithilwen

Josh = Erasyl

Chapitre 13

Du Mordor à la Comté,

C'est Noël, c'est Noël,

Du Mordor à la Comté,

Tous les vœux sont exaucés

Pen of Chaos, Noël en Mordor

La nuit s'était écoulée paisiblement, chacun se relayant pour assurer le tour de garde. Aucun incident n'avait eu lieu, hormis Erasyl qui avait été surpris par une chouette. Les cinq compagnons repartirent dès le lever du jour, dans un silence complet. Ils ne le disaient pas, mais tous étaient gelés. Et pour cause, il avait brièvement neigé en plein milieu de la nuit. Mîrsila, de garde avant le réveil des autres, était sur le point de s'endormir sur son cheval, et il fallut l'efficacité des réflexes de Galwin pour l'empêcher de tomber.

-Au fait, demanda le jeune homme après s'être assuré que sa fiancée ne chuterait pas, est-ce que quelqu'un sait quel jour nous sommes ?

-Le 24 décembre, répondit Gandalf.

Les quatre visages derrière lui s'éclairèrent. D'un commun accord, ils se mirent à chanter en chœur Vive le vent, ou encore Libérée, délivrée… Gandalf se retint au début de faire le moindre commentaire, souriant même à cette bonne humeur. Il lui semblait cependant que la deuxième chanson était leur préférée, tellement ils y mettaient du cœur. Cependant, au bout du quatrième chant, il dut intervenir:

-Jeunes gens, je n'ai rien contre le son de vos voix, bien au contraire, mais si après avoir informé tous les alentours que vous vouliez un bonhomme de neige, vous pouviez trouver un air plus discret, ce ne serait pas de refus.

Les quatre Elfes s'excusèrent en riant, et dirent ne pas connaître d'air «plus discret».

-Ah, si, j'en connais un, informa Ithilwen.

-On t'écoute, encouragea Erasyl.

-Je l'ai rencontré, sous un réverbère,

Son traîneau cassé, les jouets par terre.

La neige tombait sur sa barbe fière,

Son manteau mitait, rougi par l'hiver.

Dis, tu me crois, dis,

Puisque je te le dis…

J'ai tout réparé sous le réverbère,

Il m'a saluée, comme un vieux grand-père.

Mais te le prouver, c'est une autre affaire,

Il s'est envolé, comme un courant d'air.

Dis, tu me crois, dis,

Puisque je te le dis…

-Ce n'est pas très gai, réagit Mîrsila, mais c'est joli.

-Ce que j'aimerais savoir, intervint Gandalf, c'est pourquoi le 24 décembre est si important pour vous, et pourquoi vous chantez.

Mîrsila fut la première à trouver une excuse pour sauver la mise et éviter les révélations gênantes :

-C'est ce jour-là que nos familles respectives ont scellé un pacte d'amitié et de protection. Depuis, tous les ans, on fait une petite fête, on chante des chansons, on s'offre des cadeaux…

Curieusement, Gandalf n'insista pas. Mais aucun des quatre ne fut dupe : il se doutait que Mîrsila mentait.

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Pendant près de quatre ans les Elfes restèrent avec Gandalf, qui périodiquement aidait le Dunedain (un certain Aragorn) à traquer Gollum. C'est vers le mois de novembre de l'année 3017 que les cinq compagnons le rejoignirent une nouvelle fois, près des Marais des Morts.

-C'est ici que nous nous séparons, déclara Gandalf.

-Comment ça ? s'insurgèrent les Elfes en chœur.

-Deux d'entre vous partiront avec Aragorn, les deux autres resteront avec moi. Il faut faire un choix. Ne soyez pas si effrayés, vous vous reverrez bientôt.

-Encore heureux, marmonna Ithilwen.

Les Elfes se concertèrent pendant quelques minutes, avant de prendre leurs décisions.

-Je pars avec Aragorn, décida Galwin.

-Et je te suis, ajouta Mîrsila.

-Nous devrions nous mettre en route de suite, déclara Aragorn. Restez prudents, cette zone est dangereuse.

Le trio fit ses adieux au groupe de Gandalf, avec la promesse de se retrouver bientôt, de faire attention, et que tout irait bien. Lorsqu'ils furent hors de vue, dissimulés par les brumes, Gandalf fit sortir les deux Elfes restants de leurs pensées.

-Maintenant, à nous. Nous devons partir immédiatement pour Minas Tirith.

-On abandonne les recherches ?

Erasyl n'en croyait pas ses oreilles. Laisser ses amis et Aragorn se débrouiller seuls pour retrouver Gollum, après tout ce temps ?

-Soyez sans crainte, Aragorn a retrouvé la trace de Gollum. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que ce dernier ne soit capturé. Aragorn et vos amis devront l'amener au Roi Thranduil.

-Ça fait une trotte jusqu'à la Forêt Noire, fit remarquer Ithilwen.

-Nous pouvons faire confiance aux Elfes. Après tout, Mîrsila ne fait-elle pas partie du peuple des Sindar ?

«Si vous saviez la vérité», songea Erasyl en lançant un coup d'œil complice à Ithilwen.

-Au fait, Gandalf, intervint la jeune femme, que devons-nous faire à Minas Tirith ?

-Chercher des informations dans les archives. Pour en apprendre plus sur l'Unique.

Gandalf avait finalement expliqué aux quatre Elfes les informations que pourrait détenir Gollum. Tous avaient considérablement pâli en écoutant son récit.

«Aller à Minas Tirith nous rapprochera du Mordor», pensa Ithilwen avec angoisse. Elle aurait voulu appliquer le conseil d'Aulë, éviter cette terre maudite. Mais elle n'avait plus le choix. Pendant tout le voyage, son regard se portait vers les montagnes noires derrière lesquelles se devinait une lueur rougeoyante. C'était donc là-bas qu'elle était née et avait grandi ? La jeune femme se sentit très mal. Son secret était pesant. Plusieurs fois elle avait hésité à se confier à Gandalf, mais se ravisait, pensant que ce n'était pas une bonne idée au vu des circonstances. Lorsqu'elle avait appris que le but de la capture de Gollum était de trouver des informations sur l'Anneau, elle avait pris la décision de ne jamais révéler ses infâmes origines, et de ne pas en parler avec ses amis qui avaient appris la vérité en même temps qu'elle.

Ils arrivèrent à la Cité Blanche un matin, alors que le soleil venait à peine de se lever.

-La vache, s'exclama Erasyl, c'est magnifique !

-Il n'y a pas d'autre mot, répondit Ithilwen ébahie.

-Vous admirerez l'architecture plus tard, les interrompit Gandalf. Il faut aller voir le Seigneur Denethor et lui demander l'autorisation pour accéder aux archives.

Les deux Elfes suivirent le magicien dans les rues blanches déjà grouillantes de monde jusqu'à l'étage le plus haut, où vivait l'Intendant du Gondor. Celui-ci les reçut froidement, n'ayant pas l'air d'apprécier l'Istar. Mais il accepta de leur donner l'autorisation de lire les vieux parchemins, leur disant que leurs recherches seraient inutiles vu que Saroumane était déjà passé et n'avait rien trouvé de plus que ce qu'il avait déjà appris auparavant.

-Allez, au boulot, encouragea Erasyl après avoir vu les étagères entières de parchemins poussiéreux.

Pendant des heures, ils lurent les textes anciens, devant parfois se battre avec les toiles d'araignée en évitant d'abîmer les parchemins. La plupart du temps, ils ne trouvèrent rien d'intéressant, comme des listes de collectes d'impôts, les effectifs militaires de l'année 2019, ou encore l'acte de naissance d'un ancêtre de Denethor.

-Tiens, dit Erasyl à Ithilwen, il y a un type qui s'appelait Castamir l'Usurpateur. Ça ne te rappelle rien ?

Les yeux de la jeune femme semblèrent s'illuminer. Ensemble, les deux Elfes entonnèrent un chant comme venant de temps oubliés :

And who are you, the proud lord said,

That I must bow so low ?

Only a cat of a different coat,

That's all the truth I know.

In a coat of gold, or a coat of red,

A lion still has claws,

And mine are long, and sharp my lord,

As long and sharp as yours.

And so he spoke, and so he spoke,

That Lord of Castamere,

But now the rains weep o'er his hall

With no one there to hear

Yes now the rains weep o'er his hall

And not a soul to hear.*

A la fin, les deux amis eurent un rire teinté de nostalgie. La dernière fois qu'ils avaient chanté ça, c'était sur Terre huit ans auparavant, dont un an avant d'être assassinés. Ils avaient regardé l'intégral de la série Game of Thrones en plusieurs soirées, entassés sur le canapé avec des saladiers de pop corn et des bouteilles de soda. Erasyl et Ithilwen se regardèrent en silence. De son côté, Gandalf fit comme si de rien n'était. Il avait l'habitude que ses élèves se mettent à chanter, ou faire des jeux de mots idiots que seuls eux comprenaient. Mais d'une certaine façon, ça rassurait le magicien gris, qui voyait qu'en eux les rires et la joie existaient encore, que le mal n'avait pas encore eu d'emprise. Du moins, c'est ce qu'il espérait.

Un quart d'heure plus tard, Gandalf parut se figer au-dessus du parchemin. Remarquant son trouble, Ithilwen lui demanda ce qui n'allait pas. Le magicien lut tout haut les lignes vieilles de plus de trente siècles, écrites par Isildur à propos de l'Anneau Unique qu'il avait voulu garder comme trophée de guerre.

-…Des inscriptions que seul le feu peut révéler.

-Et qu'est-ce que ça nous apprend exactement ?

Erasyl n'était pas le seul à se sentir perdu. Ithilwen non plus ne comprenait pas ce qu'il se passait dans la tête de Gandalf, ni pourquoi il avait l'air si catastrophé.

XxX

Pendant que Gandalf, Erasyl et Ithilwen chevauchaient vers Minas Tirith, Aragorn, Galwin et Mîrsila avaient réussi à capturer Gollum. Maintenant, il s'agissait de le livrer aux Elfes de Mirkwood, c'est-à-dire au nord de la Terre du Milieu. Et ce n'était pas une mince affaire. Le prisonnier criait, se débattait, vociférait contre ses geôliers, tentait de les mordre, ne pouvant les griffer ayant les poings liés. Bref, les premiers jours furent atroces, et plusieurs fois Galwin eut envie de l'assommer.

-Aragorn, demanda Mîrsila, c'est encore loin le royaume de Thranduil ?

-Encore quelques semaines et nous y serons. Gardez courage.

-Facile à dire.

La jeune femme, comme ses deux compagnons, n'en pouvait plus de l'attitude du captif. Néanmoins, elle essayait de se mettre à sa place. Même en étant bien traité, être emprisonné n'était jamais une expérience plaisante. De plus, elle avait pitié de Gollum. Comment pouvait-on sombrer à ce point ? Comment un objet maléfique pouvait-il créer une telle dépendance, et conduire son détenteur à la folie, détruisant son mental, son corps et ses souvenirs ? Même les meilleurs psychiatres ne pourraient rien face à un tel cas. Un bref instant, Mîrsila eut en tête l'image de Gollum enfermé dans une salle capitonnée, se débattant comme un diable dans sa camisole de force, pendant que des hommes en blouses blanches préparaient la lobotomie.

Le cauchemar prit effectivement fin quatre semaines plus tard, lorsqu'ils arrivèrent à la lisière de Mirkwood. Des soldats Elfes arrivèrent vite. L'un d'entre eux salua Aragorn comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. D'après ce que les compagnons de route du Rôdeur comprirent, il s'agissait du fils du Roi, Legolas.

-Gollum est maintenant sous notre responsabilité, décréta Legolas.

-Bon courage, lui souhaita ironiquement Galwin.

Les Elfes repartirent, emmenant un Gollum particulièrement réfractaire avec eux.

-Et maintenant, demanda Mîrsila, que faisons-nous ?

-Je vais vous guider vers Fondcombe, répondit Aragorn. Gandalf enverra vos amis vous y retrouver.

Les deux Elfes masquèrent tant bien que mal leur soulagement. Après quatre ans, cette mission était terminée. Séparés de leurs amis pendant plus d'un mois, ils les retrouveraient bientôt. Mîrsila était confiante.

*Désolée, je n'ai vraiment pas pu m'empêcher de mettre cette chanson. Mais vous savez que j'adore mettre des références dans mes écrits !

Encore une fois, j'espère ne pas avoir fait d'erreurs dans la chronologie. Mais pour ma défense, concilier film et livre n'est pas toujours facile.

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