Disclaimer : L'Univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à JK Rowlings

Rating : M - Slash/yaoi - HPDM

Remarque : vu le nombre de fics déjà écrites, il est possible que certaines de mes idées donnent une impression de déjà-lu. Je n'ai cependant aucune volonté de plagiat.

PUB : si vous aimez les Drary, allez lire les fics de ma Beta, ma petite soeur de coeur, Rose Malefoy, elles sont géniales.

Bonne lecture à tous !

Chapitre 1 : début des vacances.

Trois semaines s'étaient déjà écoulées depuis que Harry était descendu du Poudlard Express en traînant les pieds. Une fois encore, Dumbledore le renvoyait en enfer. Une fois encore, il avait refusé d'entendre les arguments de Harry se retranchant derrière la « protection du sang ». Protection ? Tu parles. Contre Voldemort et ses partisans peut-être (et encore cela restait à prouver), mais contre sa famille ? Ce serait à mourir de rire, si ce n'était pas aussi pathétique.

Pourtant, jusqu'à présent, cela n'avait pas été pire que les étés précédents. Oh, bien sûr, il avait eu plus que sa part de corvées, insultes et humiliations, mais avec le décès de Sirius, il s'était attendu à bien pire. Mais l'oncle Vernon n'y avait pas fait allusion. Il s'était comporté avec sa brusquerie habituelle, beuglant çà et là des « Garçon ! » et lui collant des listes de corvées et de temps en temps une taloche.

La mort de son parrain avait été abondamment commentée, tant dans le monde sorcier que dans celui des moldus et Harry avait été persuadé que l'oncle Vernon allait en profiter pour se venger de l'hypothétique menace que Harry avait brandie l'année dernière. A chaque contrariété, il n'avait pas hésité à mentionner innocemment le nom de Sirius, « Tu sais, mon parrain ! ». Cela lui avait apporté une relative sécurité, même s'il avait été cloitré à Privet Drive sans aucunes nouvelles du monde sorcier. Mais aujourd'hui, son parrain, la seule famille qu'il lui restait, avait disparu. Par sa faute !

Agenouillé dans l'herbe, occupé à désherber les parterres, Harry soupira, sentant son cœur se serrer dans sa poitrine. S'il n'avait pas été aussi impulsif… S'il avait appris correctement l'occlumencie, même si c'était son horrible prof de potions qui devait lui donner cours… S'il avait écouté Hermione… Si… Si… Si Dumbledore avait été un peu plus franc avec lui !

Ses souvenirs se tournèrent vers la discussion qui avait eu lieu dans le bureau du Directeur après les évènements catastrophiques du ministère. La révélation de la prophétie, le lien qui l'unissait à Voldemort… Ses épaules s'affaissèrent sous le poids de la résignation. A quinze ans, il n'avait d'autre choix que de devenir un assassin. Assassin d'un seul être ou de millions. S'il ne détruisait pas Voldemort, il serait responsable de la mort de tant d'autres personnes. S'il laissait Voldemort réaliser ses projets, plus personne, que ce soit chez les sorciers ou chez les moldus, ne serait en sécurité. Et tout cela à cause de lui !

Le gargouillement de son estomac le ramena au présent. Cela non plus n'avait pas changé. Il préparait les repas, mais ne pouvait pas manger lui-même. Son dernier repas avait consisté en une tranche de jambon légèrement passé et un toast brûlé la veille au soir. Dudley était encore une fois au régime, et tout était donc réduit à la portion congrue. Le manque de nourriture, les corvées et surtout la culpabilité avait fait fondre Harry. Déjà pas bien épais, il ne lui restait que la peau sur les os.

Soupirant, il essuya son front d'un revers de la main et se remit au travail. Mieux valait avoir faim que subir les coups. Pas qu'il n'ait pas déjà reçu quelques gifles, bourrades et coups de poing, mais jusqu'à présent, cela restait acceptable.

Le soleil montait dans le ciel, réchauffant Privet Drive de ses rayons et exacerbant la soif de Harry. Tout était calme dans les environs. Parfois, on entendait les cris et rires d'enfants profitant de ce beau temps. Dudley était parti rejoindre ses amis au parc. Nul doute qu'ils allaient encore jouer les gros bras et terroriser de pauvres gosses sans défense. Harry ricanait toujours en douce lorsqu'il entendait Tante Pétunia s'extasier devant l'éducation parfaite de son Dudlynouchet adoré.

Soudain, des crissements de pneus se firent entendre, suivis très vite du rugissement d'un moteur malmené. Harry se crispa mais s'abstint de relever la tête. Il savait d'expérience qu'il ne devait surtout pas faire se remarquer lorsque quelque chose d'inhabituel se produisait. Cela lui était toujours immanquablement reproché et il en payait les conséquences.

Le bruit se rapprochait rapidement et l'instant suivant, il perçut du coin de l'œil la voiture des Dursley faire irruption dans l'allée. L'oncle Vernon coupa le moteur, claqua violement la portière et s'engouffra dans la maison sans même lancer un regard vers son neveu à genoux dans le jardin. Les murs de la maison tremblèrent lorsque la porte se referma sans douceur. Une seconde plus tard, des cris retentirent à l'intérieur. Harry ne pouvait entendre distinctement ce que son oncle hurlait et pour être franc, il aimait autant ne pas le savoir. Tout ce qu'il espérait, c'était qu'il ne retourne pas sa fureur contre lui.

Le bruit de la porte qui se rouvrait le fit sursauter et il vit approcher Tante Pétunia :

« Garçon ! Arrête de faire les parterres et va vider la cabane à outils. Tu rangeras tout ce qu'elle contient dans la cave. Et fais attention de ne rien salir ! Et dépêche-toi ! Tu dois avoir fini avant de faire le dîner ! Allez, ne traîne pas ! »

Harry resta quelques secondes immobile, se demandant s'il avait bien compris. Il se releva lentement, époussetant inutilement son pantalon et se dirigea vers l'arrière de la maison. La cabane à outils était un petit bâtiment en bois rude avec un toit en tôle ondulée. D'une surface de 2,5m sur 3, il était haut d'un peu moins de trois mètres. La porte était ornée d'un gros verrou avec un cadenas en plus de la serrure où la clé était manquante.

Ouvrant l'appentis, le Survivant sentit le désespoir l'envahir. La petite pièce était jonchée de boites en carton, d'outils divers et de carcasses de vieux jouets de Dudley. Devait-il vraiment tout emporter à la cave. Ne serait-il pas puni pour avoir ramené des « immondices » dans la maison ? Mais s'il prenait la décision de jeter certaines choses, ne serait-il pas également puni pour avoir pris des initiatives ?

Après plusieurs heures de travail éprouvant, Harry eut enfin fini de tout déplacer. Il rentra dans la maison en retirant ses chaussures et se dirigea vers la cuisine. Tante Pétunia lui fit un large geste de la main pour lui indiquer un monceau de pommes de terres à éplucher. Plus loin sur le plan de travail, il aperçut un tas de carottes. Il se mit rapidement à l'ouvrage, baigné des effluves du rôti qui dorait dans le four, torturant un peu plus son estomac vide.

Pendant que les Dursley père et fils s'empiffraient dans la salle à manger, Harry avala rapidement les déchets de viande découpée et trois carottes crues que Tante Pétunia avait laissé traîner négligemment sur la table, tout en lui jetant un regard en coin.

Il terminait de nettoyer la cuisine quand la porte s'ouvrit avec fracas, rebondissant contre le mur. Il eut à peine le temps de se retourner pour voir fondre sur lui le poing massif de son oncle. Une douleur intense explosa dans sa tête et il sombra dans les ténèbres.