Coucou mes loulous ! Eh oui, encore un Sterek, que voulez-vous, j'y peux rien, mes doigts ne m'obéissent plus :') Ceci est une fic à chapitres, elle devrait en comporter 11 normalement, mais on est pas à l'abris de changement ! D'ailleurs, ce premier chapitre ne devait faire qu'une dizaine de pages, résultat, j'en ai écrit 17, emportée dans mon élan comme je l'étais xD Donc elle sera peut-être plus longue, peut-être pas :D

Titre : Bienvenue dans mon monde

Disclaimer : Tout appartient à J. Davis excepté l'intrigue qui est de moi-même :3

Couple : Stiles/Derek

Rating : T - y'a un peu de violence et des gros-mots, roh que c'est vilain.

Note : Ceci est un univers alternatif ! Donc : La famille Hale n'a pas brûlée, Derek a 17 ans, Stiles a 17 ans, et la meute (Scott/Allison/Isaac/Boyd/Erica/Lydia/Jackson...) n'est pas présente. Peter a une vingtaine d'années - 27 voire 29 ans. Euh, voilà, normalement tout les changement sont là !

Note 2 : Pour ceux qui sont fans de mes écrits et qui ont déjà lu Réalité Brutale, vous devriez reconnaître là certains personnages que j'ai décidé de réutiliser ;)

J'espère que vous aimerez les loulous ! :coeur:


Bienvenue dans mon monde

Chapitre 1 : Regarde où tu mets les pieds !

Stiles posa son sac dans sa chambre avec un soupir. Cela faisait si longtemps qu'il n'était pas venu chez son père. Depuis que ses parents avaient divorcé, il avait passé le plus clair de son temps chez sa mère, à New York. Mais sa mère avait été mutée à l'étranger et Stiles n'avait pas voulu la suivre, alors son père avait récupéré la garde.

« -C'est sommaire pour le moment, mais on ira acheter ce dont tu as besoin pour personnaliser un peu » résonna la voix de son père dans son dos.

Stiles se retourna vers lui, tout sourire.

« -Non, cela ne veut pas dire acheter une console, Stiles. Range-moi ce sourire et défais ton sac, on va bientôt manger. »

L'adolescent fit une petit grimace qui fit rire son père avant de se tourner vers sa valise. Avec un soupir de résignation, il rangea ses affaires dans son armoire, disposa des cadres photos sur son bureau, et quelques autres affaires personnelles.

Une fois satisfait, il descendit rejoindre son père dans la cuisine et s'installa à la table.

« -J'ai quelque chose pour toi, fiston. » lança son père, des clés dans une main.

D'un mouvement de tête, il enjoignit son fils à le rejoindre et ils allèrent dans le garage. Stiles y découvrit une magnifique Jeep bleue et noir, la carosserie brillante.

« -Attends, tu rigoles ? Elle est pour moi ?! » s'exclama l'adolescent, trépignant sur place.

Son père lui sourit.

« -Oui, elle est pour toi. Mon collègue allait la laisser à la décharge, alors je me suis dit qu'avec un peu de travail, elle pourrait servir à quelque chose...»

« -Tu veux dire que tu l'as retapée tout seul ? » s'émerveilla Stiles.

John se contenta d'hocher la tête, un sourire fier sur le coin des lèvres. L'adolescent enlaça son père.

« -Merci P'pa, elle est sublime ! J'ai hâte de la conduire !»

John était heureux de faire plaisir à son fils qu'il n'avait pas vu depuis un certain temps. Après les effusions, ils rentrèrent dans la cuisine et mangèrent un repas déconseillé par les nutritionnistes. Stiles parlait pour deux, lui racontant comme était sa vie à New York, et son père écoutait, ravi que la maison soit de nouveau emplie par la voix de son enfant. Ils étaient tout deux heureux d'être de nouveau réuni.

Ils terminèrent la soirée devant un film médiocre qu'ils passèrent leur temps à critiquer - les personnage principaux, héros et antagoniste, étaient trop stupides, et les effets cinématographique totalement aléatoires. Finalement, Stiles monta se coucher sous l'insistance de son père, parce que son premier jour de lycée était le lendemain.

Cette nuit-là, Stiles ne dormit pas beaucoup, trop anxieux et excité. A la place, il fit quelques recherches sur les effets cinématographiques, histoire d'avoir matière à critiquer la prochaine fois. Au final, il ne s'endormit que vers trois heures du matin pour se lever à sept heures. Dès que son réveil sonna, il se redressa, comme sur ressort. C'était son premier jour de cours, et il avait hâte de pouvoir rencontrer des gens, de faire le tour du lycée de Beacon Hills. Stiles était quelqu'un d'extraverti et il aimait rencontrer de nouvelles personnes, alors un nouveau lycée était un endroit parfait pour le faire.

Il prit une douche rapide, s'habilla d'un t-shirt vert pomme un peu trop grand, un jeans noir et d'une veste à capuche bordeaux, puis chaussa des baskets avant de descendre dans la cuisine, son sac de cours sur l'épaule. Il embrassa son père, lui prit deux tartines, lança pour excuse qu'il était en retard et fila dans le garage pour monter dans sa toute nouvelle voiture. Avec un sourire qui faisait trois fois le tour de son visage, il démarra et conduisit vers son lycée.

Il se gara sur le parking de l'établissement et descendit se mêler à la foule d'étudiants, tous plus ou moins heureux de ce premier jour. Il récupéra son sac de cours qu'il avait balancé sur les sièges arrières, et se dirigea, fébrile, à l'intérieur du bâtiment. Il était venu en avance pour avoir le temps de chercher sa première salle de cours et pour ranger ses affaires dans son casier. C'est d'ailleurs en se rendant à celui-ci qu'il percuta quelqu'un, trop occupé à regarder partout, sauf devant lui.

« - Regarde où tu vas ! » s'exclama la voix de son vis-à-vis, visiblement agacé.

« -J'allais m'excuser de ne pas avoir fait attention, mais comme c'est aussi un peu de ta faute et que tu ne comptes pas t'excuser, je ne le ferais pas non plus » répondit Stiles en détaillant celui qu'il avait percuté.

C'était un adolescent du même âge que lui. Il était un peu plus grand - d'un ou deux centimètres -, un peu plus musclé aussi, et un peu plus brun. Son visage avait des traits fins, des pommettes hautes, un nez fin, des lèvres pleines et des yeux à la couleur indéfinissable, qui oscillait entre le bleu, le gris et le vert. Il était habillé de manière sobre : un t-shirt noir recouvert par une veste en cuir noir, un jeans tout aussi sombre et des chaussures de la même couleur, à croire que le noir était sa couleur préférée. Stiles sourit à l'inconnu à l'air maussade en lui tendant la main.

« -En tout cas, moi, c'est Stiles ! » lui lança-t-il, enjoué.

Son vis-à-vis regarda sa main, puis son visage, incertain. Mais Stiles avait tout son temps et il ne retira pas sa main en constatant que son interlocuteur ne l'avait pas encore saisie. Au bout de quelques minutes gênantes, l'adolescent lui prit finalement la main et la serra.

« -Tu sais que, dans des cas comme celui-là, en général on donne son prénom en réponse, c'est un genre de politesse, tu vois ? » reprit Stiles devant le mutisme de son interlocuteur.

« -Derek Hale » répondit ledit Derek, la commissure de ses lèvres relevée dans un micro-sourire.

Celui de Stiles s'agrandit encore, content d'avoir fait réagir son interlocuteur.

« - Enchanté, Derek Hale ! Mon nom c'est Stilinski, au fait ! »

Le regard de Derek sembla s'allumer d'une lueur d'intérêt.

« -Oh, tu es le fils de John. Ma mère et ton père sont très amis. Elle m'avait dit que son fils arrivait hier mais je ne connaissais pas ton nom. »

« -Ah, la célébrité de mon père me rattrape ! » répliqua théâtralement le jeune Stilinski en lui lâchant la main. « C'est dur d'être le fils du Shérif ... »

Derek sourit franchement. Il connaissait John et savait que c'était un homme droit, loyal et juste. Son fils ne pouvait que lui ressembler.

« -Je peux t'aider à te repérer dans le lycée, si tu veux » proposa Derek.

« -Ah ouais, ce serait trop cool, parce que je suis un peu pommé là. Mais avant je dois passer à mon casier pour poser des livres. Mon premier cours, c'est chimie je crois avec ... » répondit Stiles en se dirigeant vers un casier identique aux autres, numéroté 18B.

« -Avec Harris. On a le même cours, » soupira Derek. Devant l'air perplexe de Stiles, il ajouta : « Harris est une vraie plaie. Il est passé maître dans l'art de faire chier les élèves, c'est un tortionnaire aux idées tordues. Et s'il prend un élève en grippe, c'est pour toujours, et cet élève va en baver. »

Stiles grimaça et rangea ses livres avant de se laisser conduire par son nouvel ami jusqu'à leur salle de sciences. Quand il entra, il détailla son professeur. C'est un homme élancé, mince, des cheveux noirs coupés courts, un visage sévère rehaussé par un air dur, des petits yeux marrons presque noirs derrière des lunettes à monture fine et sombre. Il avait effectivement tout du tortionnaire.

« -Dépêchez-vous un peu, on a pas toute l'année. Collins et Adams, cessez donc de vous chamaillez comme un vieux couple et asseyez-vous ! Hostirne, Simean, Forman ! Séparez-vous, je ne veux pas vous voir côte à côte, la catastrophe de l'année dernière m'a suffi ! » résonna la douce voix de Harris dans la salle de chimie.

« -Qu'est-ce qu'il s'est passé l'année dernière ? » chuchota Stiles en direction de Derek alors qu'ils prenaient place dans une rangée du milieu.

« -Mais qui voilà ? » s'exclama le professeur de chimie. « Hale, vous voici avec un ami ? Vous nous étonnerez toujours ! Et qui est-ce donc ? Oh, mais c'est Stilinski, si je ne m'abuse. Encore une médiocrité dans ma classe... »

Stiles redressa la tête et darda son regard chocolat sur son professeur qui soupirait de dépit.

« -Comment pouvez-vous savoir que je suis médiocre ? » répliqua l'adolescent, alors que Derek lui intimait de se taire.

« -Parce que comme le dit l'expression, tel père, tel fils. »

Stiles ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose de cinglant - voir insulter son professeur - mais Derek lui donna un coup de pied assez fort pour attirer l'attention de l'adolescent. Il secoua la tête, lui signifiant que cette discussion était perdue d'avance pour le jeune Stilinski.

« -Bien, si à présent vous avez fini de faire descendre le QI de la classe, nous pouvons commencer. Cette année, le programme comprendra vingt-six chapitres... »

Stiles cessa d'écouter, trop en colère contre Harris. Comment cet homme pouvait oser être si insultant et méchant envers ses élèves ? C'était un abus de pouvoir éhonté, et tous semblaient bien au courant sans pour autant faire quelque chose. C'était aberrant. Il fut tiré de ses ruminations rageuses par un papier qui se glissait sur sa feuille de cours.

Désolé d'avoir dû te frapper, mais si tu répondais tu pouvais être sûr d'être collé jusqu'à la fin de la semaine. Je crois que tu es son nouvel élève détesté, tu vas en baver toute l'année. Ne rentre pas dans son jeu, ça va t'attirer des problèmes.

Le mot venait de Derek. Il hocha la tête pour lui signifier qu'il avait comprit et qu'il ne lui en voulait pas. Il passa le reste du cours à assassiner son professeur du regard quand celui-ci était tourné vers le tableau. Il le détestait déjà de tout son être. C'est en se repassant la scène du début de cours qu'il décela quelque chose attisant sa curiosité. Harris connaissait son père ; pas simplement en tant que Shérif, mais un peu plus personnellement puisqu'il savait qu'il n'était pas bon en chimie. Stiles se promit de mener une petite enquête là dessus. Si ça se trouvait, Mr Harris avait une certaine rancoeur envers John qu'il reportait sur Stiles.

Lorsque la fin du cours sonna, une éternité plus tard, Stiles ne traîna pas et ramassa ses affaires en quatrième vitesse pour échapper à son tortionnaire. Derek le rejoignit dans le couloir.

« -Félicitation, Stilinski, tu es dans les petits papiers d'Harris, c'est un privilège ! » se moqua le brun avec un sourire en coin.

« -Génial, j'en suis ravi » ironisa Stiles. « Je sens déjà que je vais être collé avant la fin de la semaine. Mon père va pas très bien le prendre à mon avis. »

« -Il suffit que tu ne répondes pas » répliqua Derek en haussant les épaules, marchant à côté du jeune Stilinski pour l'accompagner à son second cours qu'ils n'avaient pas en commun.

« -Si tu crois que je vais laisser cette enflure me descendre toute l'année, c'est mal me connaître. A la limite, je pourrais tenir une semaine, sachant qu'on a que trois heures avec lui, mais la semaine prochaine il va s'en prendre plein la gueule. Faut juste que je sois assez subtile pour que tout le monde comprenne que c'est une insulte sans que ça en soit réellement une. Il est pas tombé sur le bon élève, parler c'est mon point fort. »

« - Je vois ça ... » répondit le brun avec un sourire. Il appréciait de plus en plus le jeune Stilinski qui ne se laissait pas faire.

Ils se séparèrent, Derek donnant rendez-vous au nouveau devant le réfectoire pour qu'il lui montre le self. Stiles passa donc le reste de sa matinée seul, trop occupé par l'opération « Harris est un connard et je vais bien lui rendre » - comme il la nommait - pour parler à d'autres élèves, cherchant comment il pourrait avoir son professeur. Tout à son occupation, il ne se rendit pas compte du temps qui passait et il fut bientôt midi. Il sortit tranquillement de sa salle de littérature étrangère pour se diriger là où la plupart des élèves allaient, suivant l'appel de la nourriture. Il retrouva Derek qui l'attendait, appuyé nonchalamment contre le mur près de la porte d'entrée du réfectoire. Même s'il était au bout du couloir, il pouvait voir la réaction que le brun suscitait chez ses camarades. Certains l'évitaient en faisant de larges détours, d'autres - surtout des groupes de garçons - le fixaient avec haine ou méchanceté, et d'autres encore - plusieurs groupes de filles - le fixaient avec des regards envieux, faisant sûrement des commentaires sur l'allure du brun. Avec un sourire amusé, Stiles rejoignit Derek et quand il fut à sa hauteur, il lui lança :

« -Je crois que t'as un fanclub là-bas... »

Il désigna le groupe d'adolescentes qui leur jetaient des petits regards. Derek suivit des yeux le doigt de Stiles pour se poser sur les filles en face d'eux. Celles-ci détournèrent immédiatement la tête en rougissant de s'être faites prendre. Derek se contenta d'hausser les épaules et d'entrer dans le réfectoire, suivi par Stiles.

Quand ils franchirent les portes, ils furent accueillis par bon nombre de regards curieux et de murmures que Stiles ne parvenait pas à entendre. Il fronça légèrement les sourcils, il avait déjà repérer ce manège le matin même, mais n'y avait pas prêté attention. Là, il ne pouvait pas faire autrement. Il se rapprocha de Derek pour lui parler alors qu'ils étaient dans la file du self.

« -Pourquoi on nous fixe comme ça ? » lui demanda-t-il, intrigué.

Derek se contenta d'hausser encore une fois les épaules. Cette réponse ne satisfaisait pas Stiles, qui continua :

« -Non, mais sérieusement ? C'est quand même étrange non ? Pourquoi ils nous regardent comme si on venit d'une autre planète ? Je sais bien que je suis nouveau, mais quand même, c'est pas une raison... »

« -Laisse tomber Stilinski » répliqua durement Derek en le dardant d'un regard noir en allant s'asseoir à une table vide.

Stiles le suivit et ouvrit la bouche pour répondre que son regard ne lui faisait ni chaud ni froid, mais avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, un groupe de garçons qu'il reconnaissait comme étant dans sa classe de chimie s'approcha d'eux.

« -Barre-toi Collins, viens pas me faire chier » lâcha Derek en regardant celui qui semblait être le chef de la bande.

Stiles les détailla rapidement. Celui qu'il identifia comme étant Collins était un blond au teint hâlé - merci les cabines de bronzage - avec des yeux bleus. Il était habillé d'un polo beige, un pantalon marron et des mocassins. Les quatre autres avaient plus ou moins la même allure, sauf que deux étaient bruns - l'un aux yeux verts, l'autre marrons -, qu'un autre était châtain - avec des yeux gris - et le dernier était roux - avec des yeux bleu clair. Il se demandait si ce n'était pas la bande des « populaires ».

« -On est pas là pour toi, Hale » répliqua Collins. « On est venu pour lui. »

Il désigna Stiles qui lança un regard interrogatif à Derek avant de le reporter sur Collins.

« -Ah ? Et pourquoi ça, si je peux me permettre ? » s'informa le jeune Stilinski.

« -On veut te prévenir que tu traînes avec un meurtrier. Si tu veux rester en vie, on veut bien te prendre avec nous. »

Il fallut bien plusieurs secondes à Stiles pour comprendre ce que le blond venait de lancer. Derek ? Un meurtrier ? Impossible. Pas parce que Stiles l'aimait bien - il avait un bon instinct qui lui donnait raison quant aux personnes, et son instinct lui soufflait que Derek était quelqu'un de gentil - mais parce que son père l'aurait mis en garde contre lui, et ne serait pas ami avec la famille Hale. Il ne doutait pas un instant que Derek lui ait menti, il se souvenait vaguement qu'étant petit, son père lui parlait d'une certaine Talia Hale comme étant une jeune femme très gentille. Si leurs rapports s'étaient dégradés, Stiles ne doutait pas que le Shérif le lui aurait annoncé à la minute où il avait posé le pied à la gare de Beacon Hills. John était le genre d'homme à protéger son fils coûte que coûte, et une telle information ne lui aurait pas échappée.

Perdu, Stiles lança un regard à Derek. Il vit que celui-ci tremblait légèrement, ses poings se serrant convulsivement, les mâchoires contractées. La peine semblait noyer son regard qu'il gardait baissé sur la table. Cela suffit à Stiles pour sentir la colère monter.

« -Comme vous êtes mignons, les gars, sérieux ! » ironisa-t-il. « Alors, sachez, bande de débiles, qu'étant le fils du Shérif, je n'ai absolument rien à craindre et que si Derek était coupable de ce dont vous l'accusez sans preuve, de manière barbare, je serais le premier au courant et lui serait derrière les barreaux d'une cellule du poste, voire dans une prison à haute surveillance de l'état pour les, oh, trente prochaines années ? Il aurait peut-être même dû être exécuté. Donc, si vous n'avez que des conneries dans ce genre à me dire, vous pouvez prendre vos conseils à la con, vous les mettre où je pense, et repartir dans les lit remplis de billets de vos parents jusqu'à ce que votre connerie disparaisse, ce qui risque de prendre perpète si vous voulez mon avis. Maintenant, si vous voulez bien vous casser, on aimerait manger tranquillement ! »

Il leur adressa un sourire faux avant de se détourner d'eux et de reporter son attention sur Derek, qui avait relevé la tête et souriait légèrement.

« -Tu sais rien du tout Stilinski. On t'aura prévenu » répliqua Collins, blanc de rage d'avoir été ainsi traité.

L'intéressé haussa les épaules à la manière de Derek, avec nonchalance sans un regard pour la bande de Collins. Une fois qu'il fut sûr qu'ils s'étaient éloignés, Stiles interrogea Derek :

« -C'était qui encore que ces mecs franchement ? Et pourquoi ils disent que t'es un meurtrier ? »

Le regard de Derek se voila et il perdit son sourire. Il soupira.

« -Dave Collins, Rick Hostirne, Chad Simean, Cole Adams et Richard Forman, cinq petits bourges persuadés de tout savoir parce que papa et maman sont pétés de tunes. Ils pensent être les rois de ce lycée parce que leur parents donnent des fonds pour les rénovations de l'établissement. Tous les élèves leur tournent autour pour s'attirer leurs bonnes grâces. »

Il avait dit cette dernière phrase avec une mine dégoûtée. Il ne comprenait visiblement pas le comportement de ces élèves.

« -D'accord, mais t'as pas répondu à ma deuxième question... » relança Stiles après le silence de Derek.

« -Sérieux, Stilinski, laisse tomber. »

La voix était ferme, le ton tranchant qui n'appelait pas à la discussion. Stiles n'ajouta rien mais se promit là aussi de mener son enquête. Il avait horreur de ne pas savoir. L'adolescent bavard enchaîna pour effacer la moue triste du visage de Derek.

« -Pourquoi tu veux pas m'appeler Stiles, hein ? C'est mon prénom quoi, c'est limite insultant que tu veuilles pas le prononcer ! »

Le brun haussa un sourcil amusé.

« -Je fais pas gaffe, ça sort comme ça, j'ai perdu l'habitude de parler gentiment vu que tout le monde me traite comme un paria. »

« -Ouais, mais moi, je suis un gentil, alors tu peux faire un effort. Allez, répète après-moi : Stiles. S-t-i-l-e-s, Stiles... » articula l'adolescent avec un sourire.

Derek se contenta de le regarder, amusé, mais garda la bouche fermée. Stiles ne s'avouait pas vaincu, il arriverait à faire plier Derek. En attendant, il se lança dans un monologue, faisant la discussion pour deux, comme à son habitude. De temps en temps, Derek souriait quand Stiles évoquait ses souvenirs de New-York, n'hésitant même pas à donner les détails embarrassants de sa vie là-bas. Il enchaîna sur son hyperactivité, qui était la plus part du temps à l'origine des catastrophes si ce n'était pas à cause de sa tendance à ne pas réfléchir avant de parler.

Ils quittèrent le self et la sonnerie de reprise des cours sonna. Ils se séparèrent avec un sourire et chacun alla dans sa salle de cours. L'esprit de Stiles tournait à plein régime, incapable de ce focaliser sur quelque chose. D'abord, il pensait à ce qui avait pu se passer entre Harris et John, puis il essayait de se concentrer sur son cours d'espagnol, avant que son esprit ne se disperse à nouveau en pensant à Derek et cette mystérieuse histoire de meurtre. Il se fit reprendre plusieurs fois par son professeur pour son inattention. Il essaya vraiment de se concentrer, mais sa tête fourmillait de questions et de théories qui ne demandaient qu'à être vérifiées.

Lorsque la dernière sonnerie de la journée retentit, le libérant de ce calvaire, il sauta littéralement de sa chaise, son sac déjà sur l'épaule. Il voulait trouver Derek pour lui dire de ne pas l'attendre, Stiles voulait s'arrêter à la salle informatique pour aller dans les archives - à moins que le lycée de Beacon Hills ne soit trop vieux et que les archives soient en papier. Il devait avant tout trouver un lien entre son père et son professeur de chimie pour pouvoir tourner ça à son avantage et faire payer Harris pour son humiliation. Lorsqu'il aperçu le brun, près des portes dans la hall, il s'arrêta de courir pour arriver à sa hauteur.

« -De...Derek ! » fit-il, essoufflé par sa course. « Je vais à la salle info pour faire des recherches, pas la peine de m'attendre, on se voit demain ! »

Le brun lui sourit, amusé par sa respiration saccadée, puis le salua et sortit. Stiles rebroussa chemin, slalomant entre les élèves pressés de partir. Il tourna pendant plusieurs minutes dans les couloirs jusqu'à ce qu'il se retrouve face à deux garçons de la bandes à Collins. Faisant comme s'il ne les avait pas vu boucher le couloir en face de lui, il fit demi-tour et buta contre deux épaules. Par dessus, il aperçu Collins. Et merde, je le sens mal ce coup-ci, pensa-t-il alors qu'il se sentait empoigné.

« -Stilinski, t'as pas été correct avec nous à midi » commença Dave.

« -Ouais, c'est Hale qui t'a retourné la tête ? Il est du genre charmeur » continua celui que Stiles reconnu comme étant Rick.

« -Okay, les gars, je vois pas trop de quoi vous parlez, mais c'est pas grave, je vais continuer mon che... » fit Stiles avant d'être plaqué violemment contre les casiers en métal.

« -Ferme-la Stilinski, on en a pas fini avec toi ! » ragea le roux qui le tenait du côté droit, Richard.

« -On voulait t'aider et tu nous a craché dessus ! Tu sais qui on est ?! » s'exclama Cole.

« -Une bande de gosses de riches imbus de leur personne et un peu trop ignares pour mon bien ? » hasarda Stiles.

Chad leva le poing et l'abattit sur la mâchoire de l'hyperactif. Sa tête tourna violemment et se cogna contre les casiers avec un bruit sourd. Sa vision se troubla et il lui sembla que la terre tournait. S'il n'était pas dos au casier, il aurait perdu l'équilibre. Une léger nausée s'empara de son estomac alors qu'il essayait de reprendre pied dans la réalité.

« -Mauvaise réponse, Stilinski » résonna douloureusement une voix dans son crâne. Il était incapable de dire de qui elle venait. « On dirige ce bahut. Tu nous dois le respect, tu dois te mettre à genoux devant nous pour qu'on te regarde. Tu dois tout faire pour qu'on te remarque comme le reste des élèves. Tu dois être aussi pathétique qu'eux. Tu dois nous vénérer ! »

Bien que sonné, Stiles ne perdait pas sa répartie légendaire qui lui vaut souvent des problèmes.

« -Je ne crois pas me tromper en disant que ce n'est pas dans les dix commandements de la Bible ça. Ne pas tuer, ne pas voler, ouais, mais vous vénérer, je crois pas. Ceux qui ont essayé de se prendre pour des Dieux ont généralement mal fini...»

Il se prit un nouveau coup, dans l'estomac cette fois-ci, suivi par un uppercut dans sa mâchoire. Il sentit sa lèvre se fendre sous ce nouveau coup et l'intérieur de sa joue s'ouvrir, envahissant sa bouche d'un goût métallique. Il retint ses gémissements de douleur, mais n'en pensait pas moins. Il avait encore une fierté.

Un grondement alors se fit entendre, mais, encore sonné, Stiles ne sut pas vraiment s'il l'avait réellement entendu ou s'il l'avait inventé. Il essaya de fixer son regard sur ses agresseurs, et il vit que ceux-ci étaient tournés vers un point que lui ne pouvait pas voir.

« -On se casse les mecs ! » s'exclama alors l'un de ses agresseurs - Dave il lui semblait.

Chad et Richard le lâchèrent et il glissa au sol, le dos contre les casiers, la tête penchant sur le côté droit. La douleur résonnait dans son crâne, pulsait dans son corps. Il aperçut alors deux jambes dans son champ de vision, recouvertes d'un jeans noir, puis deux bras le saisir pour le redresser légèrement. Deux bras enveloppés de cuir. Un parfum de forêt arriva à ses narines et il inspira. Cette odeur lui rappelait quelqu'un. Une voix grave perça le brouillard qui l'entourait.

« -Stiles ? Mais c'est pas vrai ! Trois coups de poing et déjà dans les vapes... Quelle chochotte celui-là ! »

Il grimaça et se concentra davantage.

« -Je t'emmerde, qui que tu sois... » répliqua-t-il tout de même, ayant enfin compris l'insulte.

« -Allez, lève-toi au lieu de dire n'importe quoi. »

Stiles essaya de se relever en prenant appuis sur le sol, mais la terre penchait toujours dangereusement et il manqua de tomber. Deux mains agrippèrent ses épaules pour l'aider à se stabiliser. Il fut redressé et appuyé contre les casiers. Sa vision se doubla avant de redevenir un peu plus normale. Des yeux d'une couleur indéfinissable le fixaient. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de pouvoir voir tout à fait normalement.

« -Derek ? » demanda-t-il surpris. « Qu'est-ce que tu fous là ? »

Il se tint la tête avec une grimace.

« -Je sauve ton cul visiblement. Je savais que cet enfoiré de Collins allait tenté quelque chose ! »

« -T'es revenu pour moi alors ? Ça veut dire qu'on est ami non ? » lança Stiles avec un sourire qu'il regretta quand il sentit sa lèvre le tirer et un liquide chaude couler sur son menton en un mince filet.

Il vit Derek lever les yeux au ciel mais il ne parvint pas à cacher le petit sourire qui relevait les commissures de ses lèvres.

« -Eh ! » s'exclama Stiles avec un sourire plus grand encore, sans prendre garde au tiraillement de sa lèvre inférieure. « Tu m'as appelé Stiles tout à l'heure ! »

Le brun roula des yeux.

« -Oui, je l'ai fait, content ? »

« -Ouais, carrément ! Bon, c'est pas le tout, c'était bien sympa, mais j'ai encore des recherches à faire moi ! »

Derek le regarda comme s'il était un extraterrestre.

« -Non, je ne crois pas. Je vais te raccompagner jusqu'à chez toi. La bande de Collins peut encore traîner dans le coin, ils ont entraînement de cross. »

« -Ça va, je peux me défendre seul... » commença Stiles. Devant le regard sceptique du brun, il ajouta : « Bon, d'accord, peut-être pas contre cinq. Mais j'ai besoin de ces recherches, c'est genre vital ! Ça pourrait m'éviter une année pourrie ! »

Derek soupira devant l'exubérance de son interlocuteur.

« -On passe à l'infirmerie d'abord et je t'aiderais pour ces recherches si vitales. »

« -Marché conclu ! » accepta Stiles en lui tendant une main.

Derek l'ignora en secouant la tête avant de marcher dans le couloir pour rejoindre le bureau de l'infirmière. Stiles haussa les épaules et lui emboîta le pas en se mettant à parler. Leur visite à l'infirmerie fut rapide, ils inventèrent un mensonge en disant que Stiles était tombé dans les escaliers, puis se dirigèrent vers la salle informatique qui servait aussi de bibliothèque. Ils entrèrent, saluèrent la bibliothécaire et Stiles se mit à arpenter les allées.

« -Qu'est-ce que tu cherches au juste ? » lui demanda Derek en le suivant tranquillement.

« -Les archives. »

Derek haussa un sourcil surpris avant de lui indiquer le fond de la bibliothèque où se trouvait une porte en bois sombre. Avec un sourire de remerciement, Stiles se dirigea dans cette direction avec empressement et ouvrit la porte pour s'engouffrer dans une pièce sombre où flottait une odeur de renfermé et de moisi. Il chercha un interrupteur sans le trouver. Le soudain éclat de la lumière le fit cligner des yeux, et quand sa vision se fut accoutumée, il distingua le bras de Derek qui tenait une petite ficelle pendant du plafond.

« -C'est d'un cliché, » commenta Stiles, « manque plus que les rats et les araignées et le cadre y est. »

Derek haussa les épaules. Stiles n'avait pas pu voir la grimace de dégoût du brun dans la pénombre.

« -Bon, et qu'est-ce que tu cherches ? » le questionna-t-il.

« -La promotion de 1989. Mon père avait dix-sept ans, donc Harris devait avoir dans les environs de... treize ans ! » Stiles pouffa. Imaginer son professeur de chimie à treize ans était hilarant, il le voyait petit, gringalet, boutonneux, faisant partie du club d'échec. En paria de la société lycéenne.

« -Oui et ? Où veux-tu en venir ? » le relança Derek en fronçant les sourcils.

Stiles roula des yeux devant la réflexion trop lente de son ami.

« -Quand Harris m'a descendu, il a dit « tel père, tel fils », ce qui suggère qu'il connait mon père un peu plus qu'en tant que Shérif. Ils ont donc dû étudier ensemble à un moment donné. Ou ils ont plus ou moins fréquenté le même groupe d'amis. Ils étaient peut-être dans le même club ou un truc dans le genre tu vois ? Ce qui veut dire que mon père aurait pu faire quelque chose contre Harris à cette époque et que, rancunier comme il est, Harris n'ait pas digérer ça. Si je trouve ce qu'il s'est passé - si mon père a humilié Harris - alors je peux m'en servir contre lui pour qu'il me foute la paix ! » s'exclama Stiles avec un grand sourire avant de se tourner vers les rayons pour chercher l'année 1989.

Derek eut un sourire devant l'air déterminé de l'hyperactif. Il trouvait son raisonnement plutôt intelligent, et il serait bien le premier à s'opposer à Harris. Rien que pour ça, Derek allait l'aider. Ils se mirent donc à fouiller les étagères à la recherche du carton de l'année qui les intéressait. Cela leur prit un temps infini, mais Derek finit par mettre la main sur ce qu'ils recherchaient. Stiles poussa un « Hourra ! » enthousiaste qui fit sourire le brun et ils s'assirent au sol. L'hyperactif se mit à fouiller avec entrain dans le carton, cherchant de photos qu'il finit par trouver dans le livre du lycée. Il fit tourner les pages avec empressement et trouva une photo de son père à dix-sept ans. Il découvrit, étonné, que son père faisait parti d'une équipe quand il était au lycée, il était même le capitaine de l'équipe de Basketball. Son père était donc « populaire » à l'époque. Plus loin, dans les photos des classes inférieures, il trouva Adrian Harris, à treize ans. Il explosa littéralement de rire, suivit par Derek qui contenait son fou-rire du mieux qu'il pouvait. Harris avait des cheveux mi-long, très fins et noir, des boutons plein le visage, un appareil dentaire, des lunettes à grosse monture rouge qui lui faisait des petits yeux de fouines.

« -Non mais t'as vu sa gueule ? » pouffa Stiles.

« -Ouais, il devait être une vraie star à son époque ! » se moqua Derek avec un sourire amusé.

Ils continuèrent encore quelques minutes à se moquer de leur professeur de chimie avant de continuer à tourner les pages. Ils tombèrent alors sur une photo qui s'intitulait « Projet d'aide à Handicape International » avec pour légende « Groupe des élèves ayant participé au projet pour récolter des fonds pour l'association Handicape International : Claudia Alpin, John Stilinski, Brian Obernan, Timothy Hale, Adrian Harris ... » et d'autres noms suivaient. Stiles et Derek se lancèrent un regard. L'hyperactif n'avait jamais entendu son père en parler. Il examina la photo avec attention.

« -Claudia Alpin... C'est ma mère. Elle était vraiment belle » glissa doucement Stiles. « Elle et mon père formaient le couple parfait à leur époque, tout le monde les enviait. Dire que maintenant ils sont séparés... »

Il soupira. Il aurait tellement aimé que ses parents s'aiment pour toujours. Ils s'étaient séparés quand Stiles avait sept ans, et le petit avait toujours cru que c'était de sa faute si ses parents ne s'aimaient plus. Même aujourd'hui, alors qu'il avait grandi, il gardait cette culpabilité au fond de lui. Une main sur son épaule le fit revenir au présent. Il tourna la tête vers Derek et lui sourit. Puis il fixa son regard sur la photo, espérant trouver un indice quelconque qui puisse le mettre sur la voie.

« -Regarde la tête d'Harris » fit soudainement Derek en pointant leur professeur de chimie à treize ans. « On dirait qu'il regard en direction de ta mère au lieu de regarder l'objectif comme les autres. »

Stiles eut une grimace mi-dégoûtée, mi-amusée.

« -Tu crois que... Oh mon dieu, tu crois qu'Harris était amoureux de ma mère ?! Oh mon dieu, je crois que je vais vomir ! »

« -Ce n'est qu'une impression, mais c'est une piste à suivre non ? » répliqua le brun en haussant les épaules.

« -Oh mon dieu... » soupira l'hyperactif. « Ouais, je suppose que c'est une piste à suivre. Je vais essayer de soutirer des infos à mon père. »

Il fit une pause en fixant de nouveau la photo.

« -Dis-moi, Timothy Hale, c'est pas quelqu'un de ta famille ? » lui demanda-t-il en le regardant en coin.

Derek observa la photo, son regard se voilant.

« -C'était mon père. Il est mort il y a deux ans. »

« -Oh, je suis désolé, je ne savais pas...» s'excusa Stiles en passant une main sur sa nuque, mal-à-l'aise.

Le brun se contenta d'hausser les épaules et se releva. Stiles s'empressa de tout ranger dans le carton, de le replacer là où ils l'avaient trouvé et suivit Derek hors de la salle des archives en silence pour une fois. Le chemin jusqu'au parking se fit sans un mot, ce qui n'était pas dans les habitudes de l'adolescent hyperactif. Il ne savait pas quoi dire pour faire oublier sa bourde et il ne voulait pas en rajouter en ouvrant la bouche pour dire ce qu'il lui passait par la tête.

Lorsqu'ils arrivèrent sur le parking, ils virent que le soleil se couchait. Stiles réalisa qu'il n'avait pas prévenu son père et que celui-ci devait s'inquiéter s'il ne voyait pas son fils rentrer. Il lui envoya un rapide message pour lui dire qu'il rentrait.

« -Collins et sa bande ne devrait plus chercher les emmerdes maintenant, tu devrais être tranquille » lança le brun avant de se diriger vers sa moto.

Pas d'au revoir, pas de signe. Mais Stiles ne s'en formalisa pas, une nuée de pensées envahissant sa tête. La phrase de Derek repassait sous son crâne, le faisant sourire. Le brun avait dit qu'il accompagnait Stiles pour éviter que Collins ne revienne, et il venait d'assurer qu'ils ne reviendrait pas. Il avait dû mentir quelque part. Stiles se prit à espérer que Derek avait menti pour l'accompagner aux archives.

Il secoua la tête pour s'obliger à marcher jusqu'à sa Jeep. Son premier jour n'avait pas été si terrible. Bon, il s'était fait un peu malmené, mais ce n'était pas pire qu'à New-York où il avait passé plus de deux heures enfermé dans un casier. La première fois qu'il venait dans une nouvelle école, tout le monde pensait qu'il était une proie facile et sans défense, mais s'il n'était pas musclé, il était intelligent. Il ne pouvait pas se défendre contre une menace physique, mais il pouvait répliquer de manière plus subtile. Et il n'allait pas laisser la bande à Collins lui attirer des ennuis. Il ne voulait pas décevoir son père si celui-ci était mis au courant. Et il ne voulait pas non plus passer pour un lâche qui se cache derrière Hale pour tout et n'importe quoi. Il avait déjà une petite idée derrière la tête.

Il monta dans sa Jeep, résolu, et démarra pour rentrer chez lui. Le trajet ne dura pas plus de dix minutes et lorsqu'il entra, son père était là pour une fois.

« -Qu'est-ce qui t'a pris autant de temps ? On habite pas dans la ville d'à côté non plus...» l'interrogea John.

« -Oh, j'ai rencontré un gars, on a sympathisé un peu et on a discuté à la sortie des cours... » Il fit une pause et fixa attentivement le visage de son père avant de donner l'identité dudit gars. « C'est Derek Hale, il m'a aidé à me repérer dans le lycée. »

Son père ne s'énerva pas, ne s'inquiéta pas, n'eut aucune réaction négative. Il eut plutôt un petit sourire en hochant la tête.

« -Le jeune Hale ? Voilà un gentil garçon » commenta simplement son père.

Bon, ma déduction était la bonne, mon père m'aurait mis en garde si Derek était vraiment dangereux. Mais alors, qu'est-ce que veut dire cette histoire de meurtre ?! se demanda l'adolescent en rejoignant son père dans la cuisine et en s'asseyant près de lui. Il s'agita pendant plusieurs minutes. Son père, bien que lisant un article dans le journal local, remarqua le manège de Stiles.

« -Cesse de gigoter comme ça et pose-moi ta question » soupira l'aîné Stilinski.

John, même s'il n'avait pas eu l'occasion de vivre longtemps avec Stiles, connaissait son fils par coeur. Si Stiles était assi près de lui, et bougeait sans parler, sans partir dans un monologue, alors c'était qu'il avait une question à poser.

« -Et bah... Tu vois, au bahut, y'a ce mec-là, Collins, et sa bande de débiles. Ils sont venu voir Derek et moi à midi. Et là, Collins a balancé que Derek était un meurtrier. Je l'ai remballé, sur le coup, parce que visiblement ça n'a pas plu à Derek. En même temps, tu me diras, qui aime se faire traité de meurtrier, je te le demande, hein ? ... »

« -Stiles, » soupira son père, « pose ta question. »

« -Okay... Pourquoi il le traite de meurtrier ? Pourquoi la moitié du bahut pense qu'il a tué quelqu'un ? Bon, je veux bien croire qu'avec son allure sombre et son air maussade, il est pas très joyeux et qu'il ait un peu la tête de l'emploi si on peut dire, mais quand même, c'est pas une raison. Il n'a tué personne, si ? »

John évita le regard de son fils pour le replonger dans son journal.

« -Derek ne t'a pas expliquer pourquoi, lui ? »

« -Bah non, sinon je ne serais pas en train de te poser cette question... » répliqua l'adolescent en fronçant les sourcils.

« -Et tu ne crois pas que, le sujet le concernant lui, et lui seul, ce n'était pas à lui de te dire ce que tu veux savoir ? »

Stiles cligna des yeux. Non, il ne s'était même pas dit que Derek pourrait lui révéler ça.

« -Il est pas du genre bavard. Alors, que s'est-il passé ? » insista l'adolescent.

« -Laisse-lui le temps de te le dire. Pour une fois Stiles, fais-moi confiance. Il te révélera ce que tu veux savoir, mais laisse-le faire. Ne cherche pas à tout savoir, fiston, dans une ville comme Beacon Hills, ce n'est pas bon pour toi, crois-moi... »

Stiles resta abasourdi par les paroles plus qu'énigmatiques de son père. Trop déconcerté, il n'insista plus et monta dans sa chambre, l'esprit tournant à plein régime. Que se passait-il dans cette ville ? Stiles avait la désagréable impression qu'on lui cachait quelque chose d'important, qu'il était mis de côté. Il avait horreur de ça. Et il avait horreur de ne pas tout savoir. C'était comme un besoin vital, un désir irrépressible. Pour lui, frêle être humain qui était facilement la cible des plus méchants et lâches, savoir était une question de survie. Plus il en savait, plus il pouvait se protéger. La preuve avait été fournie dans la journée même ! Il avait besoin de savoir ce qu'il s'était passé entre Harris et John pour pouvoir se protéger et s'éviter une année pourrie faite de colles à répétition pour des choses qu'il n'aurait même pas faites. Mais son père ne savait pas tout ça, il ne savait pas à quel point savoir était une question de survie pour Stiles, dans cette jungle qu'était la vie au lycée. John avait été populaire, il faisait parti d'une équipe, il en était même le capitaine, il ne connaissait pas tout les désagréments d'être le bouc émissaire de tout les adolescents frustrés.

Savoir était synonyme de pouvoir. Stiles voulait avoir le pouvoir de se défendre.

Loin d'écouter les conseils de son père, il s'installa derrière son ordinateur portable, posant son sac aux pieds de son bureau. Il tapa sur une touche pour enlever la veille et lança le moteur de recherche. Il écrivit dans la barre de recherche :

Meurtre, Beacon Hills.

Il n'avait malheureusement pas plus d'information. Il n'avait pas de date, même approximative, et n'avait pas d'indice sur le sexe de la victime.

Environ 70 000 résultats (0,36 secondes)

Stiles grimaça devant le nombre de résultats. Il n'allait pas trouver dans autant d'informations, même s'il était passé maître dans la filtration d'informations inutiles. Il se mit à réfléchir en se tapotant la lèvre inférieures avant de grimacer sous la légère douleur. Il avait oublié qu'il avait la lèvre ouverte.

Comment pouvait-il réduire le champ de recherches ? Il devait bien pouvoir trouver un petit indice non ? Il se repassa sa journée mentalement. Collins aurait-il fait allusion à cet événement passé en donnant une date ? Non... Derek avait-il parlé d'un événement dans sa vie ? Oui, il y avait eu la mort de son père, deux ans auparavant. Mais Stiles ne savait pas vraiment si c'était un indice ou non. C'était peut-être à sa mort que Collins faisait référence ? Ça pouvait expliquer l'air peiné de Derek.

Aussitôt, il ajouta :

Timothy Hale, 2012.

Il obtint moins de résultat et cliqua sur le premier lien qui apparaissait. C'était le site du journal de Beacon Hills, le BH News. Il parcourut l'article.

« Un homme d'une quarantaine d'années a été retrouvé mort en début de soirée, samedi 14 octobre, après avoir reçu une multitude de blessures semblable à des coups de griffes, dans la clairière des Faons. D'après la police, l'homme identifié comme étant Timothy Hale, aurait été attaqué par une bête sauvage. Le Shérif John Stilinski aurait ajouté que la bête sauvage en question, un puma, avait été appréhendée et confiée aux services spéciaux de la EPA*. [...] »

Stiles continua de survoler l'article, intrigué. Un puma, en Californie ? Stiles y croyait moyennement. Les pumas étaient en voie de disparition dans la région, et ils ne s'approchaient jamais aussi près d'une ville. Il n'aurait pas été s'aventuré dans la Clairière des Faons qui était bien trop proche des abords de la ville et était un passage très fréquenté. Il fit descendre la page quand un nom attira son attention. Il lut le début du paragraphe.

« La soirée du samedi 14 octobre n'a pas été de tout repos pour les autorités locales ni pour la famille Hale. En effet, après avoir retrouver le corps meurtri du père de la famille, c'est au tour de la petite-amie du jeune Hale d'être retrouvée. L'adolescent Paige Wittaker est retrouvée deux heures après la découverte de Timothy Hale, suite à un coup de file anonyme. D'après nos sources judiciaires, l'adolescente n'aurait eu qu'une blessure de morsure sur le bras et la nuque brisée. Derek Hale, le petit-ami de Paige, a été emmené au poste pour être interrogé. [...] »

« -Pauvre Derek » souffla Stiles. « Il venait à peine de perdre son père qu'on le suspect du meurtre de sa copine de l'époque. Il n'avait que quinze ans... »

Il secoua la tête. Il comprenait mieux la réaction de son nouvel ami. Non seulement il avait perdu son père et sa petite-amie le même jour, mais en plus des « connards pétés de tunes », comme avait décidé de les appeler Stiles, le lui rappelaient sans arrêt. Pas étonnant que Derek ne soit pas quelqu'un de très joyeux. C'était injuste quand même. Derek avait clairement été lavé de tout soupçon, alors pourquoi tout le monde s'acharnait sur le pauvre jeune homme ?

« -Tu pouvais pas t'en empêcher, hein ? » résonna une voix grave derrière lui qui le fit sursauter si violemment qui se cogna le genoux contre son bureau. Il lâcha un « Aïe » sonore et retint une pelletée de jurons.

Lentement, se sachant prit en flagrant délit, et pas très fier, il se tourna vers son père qui était dans l'encadrement de la porte, les bras croisés, l'air déçu. Il ne répliqua rien, honteux de voir la déception sur le visage grave de son père..

« -Pourquoi tu n'écoutes pas quand je te parle ? Je t'ai pourtant bien dit que Derek t'en parlerait. Tu n'as pas comme l'impression d'entrer dans sa vie sans y être invité ? »

Stiles se mordit la lèvre inférieure et retint sa grimace de douleur. Il avait encore oublié sa blessure. Il soupira. Les mots de son père résonnaient dans sa tête comme une vérité absolue qui le torturait.

« -Dis comme ça, ouais un peu » répondit l'adolescent, penaud. « Mais je ne pensais pas à mal, je te le jure. C'est juste que... tu me caches des choses, je le sens et je... je ne supporte pas ça, c'est instinctif, j'y peux rien. »

Il tentait de s'excuser autant qu'il le pouvait sans paraître pathétique ou nécessiteux d'une quelconque aide. Se fut au tour du Shérif de soupirer.

« -On mange alors descend à la cuisine. Je suis de garde ce soir, je partirais après le repas » se contenta de répondre son père avant de faire demi-tour et de s'engager dans le couloir pour descendre les escaliers.

Son séjour à Beacon Hills commençait bien. Il s'attirait les foudres d'un groupe de mecs populaires qui voulaient le ridiculiser, il découvrait la vérité sur une sombre histoire et il décevait son père. Tout ça dans la même journée, sa première journée. Il se sentit soudain épuisé. Il se leva lentement, son genou lui faisant encore un peu mal, et il rejoignit la cuisine d'un pas traînant.

Le repas fut silencieux, Stiles retenant tout commentaires ou questions de peur de voir encore l'air déçu s'afficher sur le visage de son paternel. Pourtant, son esprit le torturait au sujet d'Harris. Il voulait demander à son père, il mourrait d'envie de parler à son père de sa trouvaille, de vérifier si Derek avait bien interprété le regard de l'ado boutonneux qu'était leur professeur de chimie vingt-cinq ans auparavant. Mais il ne dit rien. Cette journée était vraiment inhabituelle pour le jeune hyperactif. Lui qui parlait tout le temps, sans tourner sa langue dans sa bouche, trouvait aujourd'hui judicieux de garder certains mots pour lui, chose qu'il n'avait absolument jamais faite de sa vie. Si sa mère pouvait le voir, là, assis dans la cuisine, à manger sans prononcer une parole, ni même raconter sa journée, elle en serait vraiment surprise, et un peu inquiète. Elle avait toujours eu coutume de dire « Un Stiles qui ne parle pas est un Stiles qui va mal » lorsqu'enfant, l'hyperactif ne partait pas dans ses élucubrations, se perdant dans ses mots. Et là, Stiles ne se sentait pas vraiment bien.

Après avoir joué pendant plusieurs minutes avec ses macaronis, il soupira.

« -Je n'ai pas très faim Papa, je vais monter me coucher, cette journée a été longue... »

Son père hocha la tête, lui donnant son accord.

« -Bonne nuit fiston, à demain. »

« -Bonne nuit P'pa. »

Il débarrassa son assiette et monta dans sa chambre. Il se changea rapidement, enfilant un simple t-shirt rouge en guise de pyjama et se glissa sous ses couvertures. Il était épuisé, mais ne parvenait pas à trouver le sommeil. A croire que Morphée le fuyait pour le punir de sa curiosité maladive.

Après plusieurs minutes à se tourner et se retourner dans son lit, il décréta qu'il avait soif et que c'était cela qui l'empêchait de dormir. Il repoussa ses couvertures, sortit de son lit et ouvrit la porte de sa chambre. Là, il se figea, la voix de son père résonnant doucement dans le hall. Ne comprenant pas les paroles du Shérif, il se rapprocha de l'escaliers et tendit l'oreille.

« - ... Ca va être un problème... Je sais... Non ! On ne peut pas faire ça. Je refuse qu'il soit impliqué ! ... Je sais mais... Tu as raison, mais c'est quand même non. Je veux le préserver autant que je peux... Talia... J'ai fait une promesse à Claudia. Il ne doit pas savoir, ce n'est pas nécessaire... D'accord. Merci Talia. Bonsoir. »

Il entendit un bruit de clés, la porte d'entrée s'ouvrit et se ferma, le verrou claquant dans le silence de la maison. Stiles resta un bon moment planté devant ses escaliers, l'esprit s'égarant. De quoi voulait parler son père ? Il lui semblait avoir comprit que la conversation parlait de lui. De plus John avait évoqué son ex-femme, lui qui en parlait si peu. Et puis, Talia n'était-il pas le nom de la mère de Derek ?

Quoi qu'il ait pu se passer dans cette journée, ça avait toujours un rapport soit avec lui et son père, soit avec Derek et sa famille. Il avait l'impression que leur deux familles étaient liées, mais dans quoi ? Et depuis combien de temps ? Était-il possible que son père fasse partie des ripoux ? Serait-il un flic corrompu ? Avait-il couvert les deux "accidents" survenus deux ans en arrière ? Est-ce qu'il comptait supprimer son fils avant qu'il n'en découvre trop ?

Des pensées horrifiantes l'attaquaient de toutes part, montant des scénarios tous plus effrayant les uns que les autres. Il essayait de se rassurer, de se raisonner : son père n'était pas capable de tuer son propre fils, Stiles savait que son père l'aimait vraiment. Pourtant il ne pouvait empêcher le doute de s'insinuer sournoisement dans son esprit, gangrenant peu un peu ses pensées.

Oubliant qu'il était sorti de sa chambre pour boire, il retourna dans son lit - semblant de sécurité contre l'assaut de ses pensées - et fixa le plafond. Il ne dormit encore une fois pas beaucoup, accumulant vingt à trente minutes de sommeil par-ci par-là.

Il ne se sentait plus en sécurité dans sa propre maison.


*EPA : Pour ceux qui ne le savent pas, c'est une organisation de la protection de l'environnement (Environmental Protection Agency, ou littéralement : Agence de protection environnementale). Le puma étant une espèce protégée en Californie, c'est à eux qu'il faut faire appel, on a pas le droit de tuer une espèce protégée sous peine d'une très lourde amande, ce que John aimerait bien éviter :')

Voilà pour ce premier chapitre ! Je ne peux pas vous promettre que le prochain fera la même longueur, mais je peux toujours essayer ! J'essayerai aussi d'être régulière dans l'écriture pour ne pas trop vous faire attendre les loulous !

J'attends avec impatience vos réactions ! D'après vous, John est-il un ripoux ? Cache-t-il une sombre histoire ? La vie de Stiles est-elle mise en danger dans sa propre maison, sa propre famille ? Et Derek, est-il quelqu'un de fiable ? A-t-il vraiment tué Paige ?

Ah ah, j'aime poser ces questions :') J'espère que vous avez aimé ce premier chapitre et qu'il vous a donné envie de connaître la suite !

La review est là pour que vous puissiez me dire que vous me détestez de finir comme ça :'D

Sachez que je vous aime les loulous :D :coeur: :coeur: