Et non, pour mes lecteurs qui me suivent, ce n'est pas le dernier chapitre de « De l'autre côté de la route », désolé. Cela ne devrait pas tarder, mais pour une raison que j'évoquerais dans le dernier chapitre de cette fanfiction, j'ai eu une baisse de régime.

Donc, cette OS. Disons qu'après avoir manger tout le Sterek du fandom disponible sur ce site, une soirée un peu trop arrosée et une bagarre pour un bol de saucisson, je me suis réveillé en pleine nuit pour écrire ceci. Vous savez, ce genre de rêve qui vous sort des phrases et des situations tellement cool que vous vous dites en plein rêve « Putain, faut que je m'en souvienne demain ! » Bah pour le coup, c'était tellement puissant que je m'en suis réveiller. Du coup, j'ai pondu ceci. Je l'ai écrit le quinze août, mais ne le poste que maintenant a cause de petit problèmes de technologie... ENFIN BREF. ENJOY.


TITRE : Pour un bout de saucisson

GENRE : Humour, Amitié... ? Nan, très rapidement Romance.

PLOT : Stiles était une vrai tête de mule. Un putain d'âne buté comme il n'en existe que peu. Et quand il a décidé que ce bout de charcuterie était à lui, Derek n'a pas vraiment son mot à dire... Enfin... Presque pas.

RATING : T~

NOTE :TRES IMPORTANT : Je n'ai vu que l'épisode 2 de la saison 4. J'arrive pas à avancer, cette saison me... Déçoit ? Un peu. Je sais que seulement deux épisodes ne comptent pas, mais... Enfin voilà. Tout ça pour dire que cela se passe après l'épisode 1 de la saison 4, sans compter le Derek tout jeunot.

DE PLUS ! Je me suis permis des fantaisies pour cet OS. Parce que bon, j'ai beau ne pas aimé Allisson... Je suis DESOLE, mais NON ! Dooonc... Bah les changements, vous les verrez au fil de votre lecture.

EDIT DU 05/02/2015 ! Chewre est géniale, elle a accepté de tout corriger ! Elle est géniale èWé

DISCLAMER : Non non. Tout cela ne m'appartient pas – enfin si, l'histoire ! -. Les persos appartiennent aux gens qui les ont crée. Les psycho. Enfin bref.


Stiles était une vraie tête de mule. Un vrai âne. Pas dans le sens idiot, loin de là, mais plutôt dans le sens... un putain d'âne buté comme il n'en existe que peu.

Explications.

Comme tout bon adolescent qui se respecte, notre cher Stiles est versatile. Soit, quelque chose de plutôt commun, en somme. Mais avec lui, tout est... comment dire... exagéré ? Pour les détails futiles, plus versatile que lui, ça n'existe pas, enfin on fait peu. - Genre " Qu'est-ce que je vais bien pouvoir manger, ce soir ?... Frites bouclées ou pizza au fromage ? Han, que faire... Quoi qu'il doit me rester quelques tomates... Non mais, quel dilemme ! " Et finir avec une pizza garniture spéciale tomate et triple nappage aux frites bouclées. Vous voyez le genre ? Du Stiles tout craché, quoi. Du Stiles... avec style. Comment ça, jeu de mots abusé ? Ahahaha- Ouais, j'avoue. Désolée pour ça. -

Pour ce qui est des sujets plus sérieux, il est plus réservé.

Certes, il défendra bec et ongles son idée jusqu'à ce qu'on lui démontre par A plus B qu'il a effectivement tort. Bon, je dis pas, il va quand même chercher un moyen de prouver qu'il a raison, c'est de Stiles dont on parle voyons, petit génie caché derrière une bonne couche de TDAH, et de sarcasme, avec un égo de mâle qui se cherche dominant. Mais il saura se ranger du côté de la raison. Ou plutôt, du côté de SA raison, différence assez importante pour être notée tout de même. Et là, arrive le plus marrant. Enfin, si on veut.

Pour en revenir à la tête de mule : En ce qui concerne certains détails, Stiles peut passer de l'hyperactif petit génie à la langue bien pendue, mais avec des plans toujours audacieux et affreusement bon ; à soudainement... Comment expliquer sans être grossier... mais en restant technique, c'est ça le plus dur... Disons qu'il peut rapidement devenir un môme de trois ans pourri gâté piquant sa crise devant le refus de sa glace ou de son paquet de bonbons quotidien. Vous voyez l'horreur ?

Un exemple concret. Le petit bout de chou qu'était Stiles à ses dix ans est tombé amoureux de la mignonnette à croquer Lydia Martin - Ils ont dix ans, vous vous attendiez à quoi ? La belle et plantureuse collectionneuse de garçons, Lydia Martin ? Redescendez, c'est des mômes tout de même - Et bien, voyez-vous, six ans après, il était toujours campé sur ses positions, affirmant à qui veut bien l'entendre qu'il allait lui demander sa main, que leurs enfants seraient les plus beaux du monde, tout ça tout ça. - Alors que bon, on a beau aimer Lydia, on ne va pas se mentir non plus : Si elle n'avait pas eu un quelconque lien avec le surnaturel, on en serait toujours au stade du "What the hell is a Stiles ?" non ? - Et bien sûr, c'était bien plus marrant de se défaire de son béguin de six longues années quand ils ont commencé à être plus proches - faut dire qu'avec ces deux-là, c'était pas bien compliqué de faire plus proche qu'ils ne l'étaient auparavant, vous ne trouvez pas ? -. Peut-être que Stiles s'était rendu compte que ce qui l'avait attiré chez Lydia, en plus de sa beauté, de son intelligence et de sa fragilité quant à la peur d'être abandonnée si elle se révélait être plus futée qu'il n'y paraissait, c'était surtout son inaccessibilité. Il s'était sûrement fait une raison à cela, avec le temps, ou encore qu'au moment où elle avait ouvert les yeux et abandonné à moitié son masque, tout était bien trop tard.

Mais on s'éloigne du sujet.

Nous disions donc... Stiles, tête de mule.

Et ce n'était un secret pour personne. Sa mère l'avait su, son père le savait. Scott le savait, bien entendu. Mélissa McCall le savait, même le père de Scott le savait. Lydia l'avait appris à ses dépens et- Non mais attendez, PIRE ! Même son professeur Harris le savait, c'était pour dire ! Et dans toute cette ribambelle de gens, il avait bien fallu que quelqu'un soit victime de son caractère de cochon – oui, nous ne passons pas du coq à l'âne, mais de l'âne au cochon. -, quelqu'un qui aurait bien aimé ne pas découvrir cette facette de l'hyperactif en profondeur. Non, vraiment, Derek aurait préféré éviter.

Quoi que... Parce que voyez-vous, tout cela nous amène à cette fameuse histoire.

Cela avait commencé comme une simple journée. Je dirais même plus, ça avait commencé comme une simple semaine, voire même un simple mois ! Enfin, n'exagérons rien, nous étions tout de même à Beacon Hills, le dernier endroit touristique à la mode pour tout être ayant, ne serait-ce qu'un dixième sur cent, de rapport quelconque avec la communauté surnaturelle. Et depuis le début du mois, soit deux petites semaines, ils avaient fort heureusement non pas affaire à une bande de loups-garous psychopathes, à des mangeurs de chaire humaine, à des buveurs de moelle osseuse, à des sorcières prêtes à en découdre ou encore une horde de chasseurs déchaînés. Naaaaaan ! Rien de tout cela. Pour une fois, ils avaient affaire à des farfadets. Vous savez, ces petits êtres malicieux issus du folklore français, qui luisent comme des lucioles aux abords des cimetières et qui s'amusent à faire des farces aux vivants venant rendre hommage aux morts ? Bah voilà, c'étaient eux. Ils avaient eu quelques incendies, aucun blessé, aucun mort - ça change, hein ? - même si les pertes matérielles n'étaient pas à ignorer.

Concrètement, rien de bien méchant, en somme. Enfin, si l'on veut.

Ce fameux jour aurait pu être un jour ordinaire, sauf qu'il ne l'était pas. Aujourd'hui se trouvait être le jour de l'anniversaire de la mère de Stiles. Contrairement à l'anniversaire de sa mort, ce jour est synonyme de fête et de bonne humeur, même si Claudia n'est plus présente pour en profiter. Comme ce jour tombait durant les vacances d'automne, Stiles pouvait rester à sa guise sur sa tombe. Il se levait donc aux aurores, pour préparer son gâteau préféré, choisir des vêtements sympas, et partir s'installer pour lui raconter tout ce qui allait superbement bien dans sa vie. Il lui avait raconté ses déboires surnaturelles l'année passée et comptait mettre à jour le tout : Isaac qui était revenu de son périple en France ; Scott et son amour tout étincelant et grandissant pour la Kistune Kira ; son amitié étrange avec la jeune coyote, Malia ; le retour de Derek sain et sauf du Mexique, même si Kate restait introuvable ; Aiden qui se remettait doucement de ses émotions, ainsi que les médecins qui semblaient optimistes pour le coma d'Allison. Bref, que de bonnes nouvelles, en somme.

Malheureusement, il ne put rien lui raconter. Parce que ce jour-là, les farfadets avaient jeté leur dévolu sur sa pomme. Alors certes, ils ne blessaient personne, mais ils empêchèrent Stiles d'aller se recueillir sur la tombe de sa mère, son gâteau à la main pour le manger, en l'enfermant dans une allée de tombes sans fin alors qu'il pouvait trouver son chemin les yeux bandés, en temps normal. Pour une journée où la bonne humeur se devait d'être de mise, ce n'était pas vraiment gagné. Après quatre heures passées à tourner en rond, à rire au début, à piquer une crise de colère par la suite pour enfin fondre en larmes, il dut se résoudre à laisser tomber. Le cœur lourd et une frustration grandissante, l'âme en peine et le corps fourbu, il avait quitté le cimetière, son gâteau toujours à la main. Il aurait pu tourner en rond pendant encore longtemps, mais toute la petite clique avait décidé de se rassembler au loft de Derek pour mettre en commun les informations qu'ils avaient rassemblées chacun de leur côté, et pour décider de la démarche à suivre : Se débarrasser d'eux ou trouver un pour-parler. Et Scott lui avait bien fait comprendre qu'il n'y avait aucun moyen d'y échapper. De toute façon, Stiles ne voulait pas que Derek s'occupe de sa petite personne pour avoir osé sécher une des premières réunions de meute faite dans les règles de l'Art.

- Parce que ça aurait été trop demander que de la faire demain, bien sûr. Pesta Stiles en coupant le moteur de sa jeep une fois arrivé dans la rue du loft.

Il renifla pour faire fuir les dernières bribes de tristesse frustrante qui pouvaient lui rester, se frotta les yeux, pour essuyer les larmes, et il jeta un regard à l'heure sur son portable. Ils avaient dû commencer la réunion sans lui, il était en retard d'un petit quart d'heure... Enfin bref. Ses yeux se posèrent sur le gâteau, toujours intact. Bien... autant ne pas gâcher, après tout. Il attrapa le plat puis se dirigea vers le loft.

Comme il avait pu le deviner, ils parlaient, tous déjà là. Quand il referma la porte, il attira tous les regards vers lui. Derek, appuyé contre la fenêtre, lui lança un regard sombre. Scott lui offrit un sourire resplendissant, à l'instar de Kira. Lydia renifla dédaigneusement en regardant son portable. Jackson, tout fraîchement revenu de Londres, haussa un sourcil amusé en le voyant. Malia s'amusait avec un ordinateur, découvrant la technologie petit à petit. Ethan et Aiden n'étaient pas présents, et Isaac devait être à l'hôpital, au chevet d'Allison, ou avec Chris.

- Et bien, tu es en retard. Remarqua Lydia.

- Oui, j'avais quelques petites choses à régler. Répondit-il avec le sourire.

Il s'avança, plateau en main.

- Rapport avec ce gâteau ? Demanda Scott, salivant devant le chocolat qui lui caressait les papilles.

- En quelques sortes. Éluda-t-il avec un sourire malicieux.

Il le déposa sur la table et se laissa tomber pour s'asseoir au sol.

- Et en quel honneur ? Demanda alors Derek après que chacun ait fait sa petite remarque sur cette offrande sucrée dont ils se servaient déjà une part.

Stiles déglutit en tentant de contrôler ses battements de cœur. Sérieusement, pourquoi il lui parlait, et surtout pourquoi il lui posait cette question ? Qu'est-ce qu'il pouvait être chiant !

- C'est une de nos premières vraies réunions de meute. - Une vérité. Choisissons bien les mots... - J'avais fait le gâteau, pensa-t-il - Une petite inspiration - ... Alors je me suis dis, autant en profiter. Termina-t-il à voix haute.

Autre vérité. Que des vérités. Rien ne vaut une parfaite maîtrise de la langue et de ses subtilités pour mentir sans vraiment le faire. Et ainsi, son cœur n'avait pas tressauté.

Si la conversation, et au fond la réunion dans son intégralité, dériva sur autre chose très rapidement, Stiles n'était pas vraiment dedans. Il n'était pas à l'aise, toujours bouleversé de son petit périple avorté au cimetière, et il n'avait pas franchement envie de partager son mal-être avec une tierce personne. Surtout que ce n'était qu'un mal-être passager. Alors bon, euh... Il ne faisait que babiller, pour ne pas changer, offrant à tous un de ses sourires faux dont il avait le secret.

Alors que la nuit commençait doucement à tomber sur Beacon Hills, la meute commença à se disperser. Bientôt, il ne restait plus que Stiles et Malia sur le canapé, Derek ayant disparu à l'étage. La jeune coyote-garou se redressa, faisant craquer son dos en s'étirant.

- Bien. Toute cette histoire ne nous avance pas beaucoup. Déclara-t-elle en soupirant.

Stiles hocha la tête en rassemblant la vaisselle sur la table basse. Malia le regardait faire, encore trop peu habituée aux mœurs humaines pour lui proposer son aide.

- Tu rentres maintenant ? Lui demanda-t-elle.

Stiles lui offrit un sourire, prétextant qu'il préférait faire la vaisselle avant de rentrer chez lui, sous peine d'une mort lente et douloureuse infligée par Derek. Alors, la jeune femme lui sourit à son tour, lui souhaita une bonne soirée et disparut. Le jeune hyperactif attendit quelques minutes, avant de laisser échapper un douloureux " Tu parles d'une bonne soirée..." dans un long soupir. Il était épuisé émotionnellement, même si son corps lui demandait toujours plus de mouvements. Il laissa son regard dériver sur le bazar qu'ils avaient tous laissé, puis à l'horloge murale. 19h46. Pffff. Il avait beaucoup de temps devant lui. A dire vrai, il avait même toute la nuit : Peu après son arrivée au loft, son père l'avait prévenu qu'il travaillerait toute la nuit et qu'ainsi, il ne rentrerait pas avant le lendemain, dans la matinée. Joie incommensurable. Enfin, Stiles commençait à être habitué... malheureusement. Il avait donc tout loisir de remettre les choses en place : Non seulement nettoyer un peu le salon de Derek, faire la vaisselle, tout ça tout ça, mais aussi retrouver une routine pour le réconforter. Et qu'est-ce qui était plus marrant que de mettre hors de lui un Sourwolf, quitte à se créer de magnifiques hématomes dans le dos ? ... Des fois, Stiles se demandait s'il n'était pas un peu maso sur les bords... Mais ces choses étaient devenues son quotidien depuis plus d'un an, alors... Mais avant de mettre hors de lui son loup-garou préféré, il n'allait certainement pas laisser la pièce à vivre dans cet état. Il allait le taquiner, mais avec sa diarrhée verbale, non pas avec de l'idiotie gratuite. C'était plus léger.

Empli d'une nouvelle vague de motivation, Stiles sauta sur ses pieds et se mit à tout ranger, emporta la vaisselle sale dans la cuisine, et mit le gâteau - enfin, ce qui en restait... quels morfales ces Lycans - au frais. Il resta quelques instants sans bouger devant le réfrigérateur de la cuisine, puis il glissa la main dans la poche de son sweat pour en sortir son mouchoir plié. Religieusement, il l'ouvrit, sortant doucement le petit bout de chocolat qu'il avait retiré du gâteau avant de monter jusqu'ici. " Joyeux anniversaire, Maman" disait le glaçage à la vanille sur cet ornement au cacao.

- Ouais, c'est ça. Joyeux anniversaire, comme ils disent. Soupira-t-il.

- Petit menteur.

Stiles sursauta en lâchant un cri de surprise. Sans réfléchir un seul instant, il voulut cacher son trésor à la vue de tous et ne put qu'enfourner fort peu élégamment l'ornement chocolaté dans sa bouche avant de se retourner. Derek le fixait, un regard amusé, nonchalamment adossé au bar qui séparait la cuisine du salon. Stiles resta interdit face à lui. Ok, certes, c'était chez lui, donc qu'il s'y trouve... c'était logique. Mais disons que Stiles... Figé dans ses mouvements, il ne reprit conscience de la situation que lorsqu'il sentit le carré de chocolat - un peu trop grand pour sa bouche d'ailleurs - fondre sur sa langue. Il commença à mâcher, enfin essayer parce que... voilà quoi, et faillit s'étouffer en avalant.

- Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Déclara-t-il entre deux toux.

- Je suis peut-être un Sourwolf, mais je ne suis pas aveugle. Ni idiot.

Stiles fixa son vis-à-vis comme s'il lui poussait une deuxième tête juste sous les yeux.

- Était-ce vraiment une tentative d'humour que tu nous as fait là, Big Bad Wolf ?

Derek leva les yeux au ciel.

- Non mais, parce que c'était bien trouvé ! Nice Play, comme on dit. D'ailleurs, j'me suis toujours demandé d'où venait cette expression. C'est comme Nice Touch. Est-ce que tu crois que c'est en rapport au touché rect-

- Stiles ! Cria Derek, une grimace mi-dégoûtée, mi-gênée sur le visage.

- Oui ? Sursauta ce dernier.

- La ferme !

Sérieusement.

Deux mots. Deux petits mots et ce Sourwolf avait réussi là où toute la maladresse de Scott et où les liens forts de la meute avaient échoués. Stiles eut un véritable sourire barrant son visage. Ce n'était pas assez. Il lui fallait plus.

- Hors de question, Grumpy Pup.

- Grumpy P- Pardon ?!

Stiles explosa de rire devant la mine déconfite que lui offrait le loup-garou. Là, il commençait vraiment à se sentir mieux ! Sautillant, il frappa l'épaule du Lycan avec le dos de sa main, et lui offrit un sourire éclatant.

- Come on. Tire pas cette tête, ce surnom te va encore mieux.

Derek lui répondit comme à son habitude : En grognant, ce qui renforça les ricanements du plus jeune, parti trottiner dans le salon. Le Lycan le suivit des yeux, les sourcils froncés.

- Tu n'as pas répondu à ma question, Stiles.

Le jeune homme haussa les épaules en rassemblant les verres.

- Comme je te l'ai dit, je ne vois pas de quoi tu parles.

- C'est l'anniversaire de qui ?

Stiles lui offrit un sourire.

- Le mien !

- Faux, tu es né le 15 août.

Stiles perdit automatiquement son sourire et ouvrit de grands yeux surpris.

- Mais... comment tu sais ça, toi ?

Derek haussa les épaules d'un air désinvolte.

- Tu l'as dit, une fois.

Stiles sentit un de ses sourcils se hausser.

- Et... et tu as retenu ça...?

Le loup-garou secoua la tête en soupirant.

- Je disais ça comme ça, hein.

- Non, mais attends ! Sautilla Stiles en se rapprochant de lui. Ça veut dire que tu m'écoutes quand je parle ? Je veux dire, tu ne fais pas semblant, tu m'écoutes vraiment ?!

- Je n'ai jamais dit ça, moi. Déclara-t-il en levant les yeux au ciel.

- Mais c'est tout comme ! Han, j'y crois pas ! C'est magnifique ! Hurla-t-il alors brandissant son poing dans les airs. Scott et papa ne pourront plus dire que j'ai un esprit inssuivable si toi tu arrives à me suivre !

- Stiles, je...

- C'est génial, t'imagines même pas à quel point ! Maintenant, j'ai quelqu'un à qui parler ! Enfin, quelqu'un pour m'écouter ! Tu sais que le mode de reproduction des hippocampes est incroyable ?! Parce qu'avec eux, c'est le mâle qui porte la progéniture et...

- Stiles...

Mais le jeune homme ne sembla pas entendre le grognement du plus vieux.

- D'ailleurs, je me demande si c'est la même chose pour les sirènes, parce que- AOUTCH !

Tout l'air qu'il avait dans son corps se retrouva éjecté de ses poumons quand son dos rencontra brutalement un des pilonnes du loft. Derek, excédé de ses babillages, l'avait attrapé par le col pour le plaquer contre la plus proche surface histoire de lui couper la chique. Mais malheureusement, ses yeux lupins bleu éclectique ainsi que ses crocs ne découragèrent pas le moins du monde le jeune hyperactif qui lui offrit un sourire un peu tremblant de douleur, les yeux whisky plantés dans les siens.

- D'ailleurs, est-ce que ça existe les sirènes ?

- Tu ne t'arrêtes donc jamais ? Soupira Derek, perdant toutes caractéristiques lupines de découragement.

- Rarement. Répondit-il avec une moue amusée.

Puis, comme Derek semblait à bout de nerf, Stiles réussit à se défaire de sa poigne pour retourner sautiller jusqu'au salon et finir de ramasser les quelques verres qui traînaient encore sur la table basse. Il était de nouveau de bonne humeur et avait presque envie de chanter. D'un autre côté, son esprit se retrouvait parasité par Pharell Wiliams. Sérieux, on l'entendait partout en ce moment, ça commençait à devenir invivab-

- Et tu comptes rentrer chez toi, un jour ?

Stiles sursauta et en laissa tomber un verre qui se brisa sur le sol. Il rouspéta contre sa maladresse habituelle. Il pesta un instant avant de se pencher pour récupérer les petits bouts de verre. Il entendit plus qu'il ne vit Derek l'aider dans sa tâche.

Et tandis qu'il faisait la vaisselle et que Derek la séchait pour la ranger, Stiles stoppa tout mouvement. Que cette situation était... incongrue. Cocasse même ! Totalement surréaliste et à la fois... étrangement naturelle. Sans qu'il ne sache trop pourquoi, une douce chaleur se développa dans sa cage thoracique. Ce n'était pas du tout son quotidien... et pourtant, c'était beaucoup plus agréable que tout ce qu'il avait pu imaginer. Un sourire doux barra son visage et il entreprit de se mordiller la lèvre pour éviter de sortir une bêtise plus grosse que lui. Et contre toute attente, lequel des deux avait commencé à parler ?

- Ton père travaille de nuit, c'est ça ? Demanda un Sourwolf, les bras croisés sur son torse, un torchon sur l'épaule, à moitié assis sur le comptoir alors que Stiles coupait l'eau.

La gorge chargée d'émotions, le jeune hyperactif ne put que hocher la tête. Mais quelles émotions exactement ? Bonne question.

- Du coup, j'ai décidé de rester t'embêter un peu ! J'te dois bien ça. Déclara-t-il avec un sourire après s'être raclé la gorge.

- Trop aimable de ta part. Grogna Derek.

- Avec plaisir, on est amis après tout.

Stiles stoppa son mouvement - ici ranger un des derniers verres qui traînait encore - puis regarda Derek, un peu hésitant.

- ... n'est-ce pas ?

Derek haussa un sourcil.

- De quoi ?

- Qu'on est amis. Depuis le temps... je ... On est amis, pas vrai ?

Derek ne répondit pas, dos tourné en fermant le placard. Stiles, devant le silence où il devinait sa réponse, eut un pincement à son cœur, qui eut un raté. Peut-être s'était-il un peu trop avancé pour ce coup-là. Il n'aurait pas pu réfléchir, avant de parler ? Bordel... Pour lui, Derek était un ami depuis le temps, avec toutes leurs aventures... Tout cela avait forcément tissé des liens, non ? Derek ne lui faisait plus peur. Certes, il ne fallait pas oublier que ce grincheux était tout en haut de la chaîne alimentaire et comme il le lui rappelait souvent, il ne lui suffisait que d'un coup de dents bien placé pour se débarrasser de lui. Mais malgré toutes ses violentes menaces au départ, Derek n'en avait finalement rien fait. Leurs querelles étaient toujours aussi virulentes mais jamais ils n'avaient blessé l'autre avec leurs mots, jamais ils n'avaient dépassé les limites. Stiles pensait même que, tout comme lui, Derek s'amusait bien de leurs disputes enfantines qui n'en étaient plus vraiment. Mais là, tout de suite, Stiles doutait. Et si, au fond, il était le seul à s'amuser de cette situation ? Et si Derek le haïssait vraiment ? Genre, pour de vrai et tout ?

Après que son cœur ait eu un raté, il s'emballa. Stiles hoqueta. Non, pas maintenant... ! Il n'allait tout de même pas faire une crise de panique dans la cuisine d'un loup-garou grincheux juste sous ses beaux yeux, tout de même ?! Respire Stiles... respire !

Derek, alerté par le rythme effréné du palpitant du plus jeune, se retourna vers lui.

- Hey, ne t'emballe pas non plus. Je cherche juste à savoir quelle réponse va te provoquer la plus minime des réactions. Tu parles beaucoup trop.

Stiles ouvrit la bouche pour lui rétorquer quelque chose, mais sur le moment, il ne trouva rien d'intelligent à lui dire. Derek le remarqua et un sourire moqueur étira ses lèvres.

- Aurais-je réussi à te faire taire définitivement ?

- Non mais j'y crois pas ! Rétorqua Stiles en haussant la voix, ainsi que les bras.

Zut, raté. Définitivement raté. Stiles ne pouvait pas se taire, même pour quelques instants, hein ? Derek leva les yeux aux cieux.

- Après tout ce qu'on a vécu, tu OSES réfléchir à une bonne réponse ?! D'où tu...

Et il continua ainsi pendant une longue minute. Au moins, pensa Derek, il n'a plus esprit à une crise de panique.

- ... je pensais vraiment qu'avec tout ce qu'on a enduré pour venir te dénicher au Mexique, parce que Môssieur se fait enlever sans laisser de faire part, parce que ce serait trop simple sinon, tu pourrais au moins nous considérer plus que comme...

- Stiles...

- ... de simples connaissances ! Je dirais même, putain, on est de sérieux potes ultra badass ! On est allé jusqu'au Mexique avec une tonne de pognon pour te récupérer. LE PUTAIN DE MEXIQUE, DEREK ! Tu n'as pas idée de la chaleur qu'il y fait ! - enfin si, tu le sais très bien puisque tu y étais toi aussi - Mais d'ailleurs, en parlant de ça ...

- Stiles.

- ... ma Jeep m'a lâché là-bas à cause de tout le sable ! Du coup, j'me demandais s'il n'était pas judicieux pour mon portefeuille de t'envoyer la facture ! Puisqu'apparemment, on n'est pas amis, je ne vois pas pourquoi je-

- Stiles ! STOP ! On est amis, d'accord ?! Voilà, t'es content ?

- Ouais, ouais, c'est ça, tu dis ça juste parce que tu ne veux pas payer les frais de rép- Attends, t'as dit quoi ?

Derek ferma les yeux, soupira et massa ses tempes d'une main.

- Je ne le répéterai pas.

- Non mais si, j'ai peur d'avoir mal entendu ! Allez, Derek !

- Même pas en rêve !

- Roh, mais quel gamin tu peux être des fois !

Derek le regarda, haussant un sourcil semblant dire "C'est vraiment toi qui me dit ça ?" Stiles leva les mains avec un sourire en signe de soumission, histoire de le calmer un peu. Mais malheureusement, il avait du mal à contrôler le sourire qu'il avait, ainsi que le contentement qu'il ressentait face à cette nouvelle - oserais-je dire euphorie ? -

- Donc... Commença-t-il en baissant les bras, glissant ses mains dans les poches de son pantalon. On est amis, finalement.

- ... - Oui, ils avaient une superbe conversation, pleine de mots et d'arguments... -

- Non, non. Ne dis rien. Je t'assure, ça m'suffit !

Il ricana gentiment quelques instants, le corps frémissant d'impatience - Enfin, d'impatience... Disons plutôt qu'en bon hyperactif qui se respecte, il avait envie de bouger. Et en cet instant, rien ne valait une bonne danse de la victoire, sur un fond de Pharrell Williams. Mais à peine avait-il pensé à cette idée qu'il l'abandonna tout aussi vite, remplacée par autre chose.

- Hey, mais est-ce que c'est une amitié prenant en compte la confiance, et tout ?

Regard interrogatif et haussement de sourcil de la part de Derek.

- D'un autre côté, après l'épisode piscine et Jackson qui rampe, tu ne peux pas remettre en cause ma bonne foi. Sérieux, si après ça tu m'fais pas confiance, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas, tu n'crois pas ?

Derek soupira en levant les yeux au ciel.

- Si ça peut te faire plaisir...

- Un peu mon n'veu qu'ça m'fait plaisir ! Ça veut dire que je peux te cuisiner quelque chose désormais ! Déclara Stiles en levant les bras d'un air enjoué.

Derek ouvrit de grands yeux.

- Q-Quoi ? Mais nan ! Je-

- Tu vas voir, si tu as aimé mon gâteau, tu ne peux qu'aimer mes plats salés. Parce qu'après tout...

- Stiles, par pitié... Soupira Derek.

- ... je suis fin cuisinier. Alooooors - Il ouvrit le frigo - qui a-t-il de bon à grailler là-dedans ?

Le jeune homme sursauta quand la porte se referma brutalement devant lui. Il tourna doucement la tête vers le loup-garou, qui le fixait intensément. Réaction de Stiles ? Hausser un sourcil.

- Bah quoi ?

- Laisse mon frigo tranquille.

Le jeune hyperactif eut un sourire malicieux.

- Aurais-tu quelque chose à cacher ?

- Pas du tout.

- Même pas un petit cadavre dans le placard ? Je sais déjà que t'as pas de tête coupée, j'ai rien vu quand j'y ai mis le gâteau.

Derek leva les yeux au ciel. Sérieusement, qu'est-ce qu'il avait fait au bon Dieu pour se retrouver avec un gamin pareil sur les bras ? Bon, certes, avec le temps, il avait appris à supporter les babillages de cet humain, et même, dans une moindre mesure, à les apprécier. Mais tout de même ! Ce n'était pas une raison pour lui donner double dose !

- Très bien, fais ce que tu veux...

- C'est vrai ? Enfin, j'veux dire, je peux cuisiner et tout, tu en mangeras ? Enfin plutôt, on mange ensemble et...

Le regard que lui lança le loup le fit déglutir.

- Ok, ok, je me tais...

Derek quitta la cuisine avec un énième soupir et Stiles l'aperçut se laisser tomber dans un fauteuil avec un bouquin. Le jeune homme le fixa un instant. Wha. Il allait vraiment le laisser faire ce qu'il voulait dans sa cuisine ? Il n'avait pas peur, c'est génial ! Frappant dans ses mains, il ouvrit le frigo et y glissa la tête pour y lister mentalement ce qu'il s'y trouvait.

- Au fait, j'en fais pour combien ? Pour trois, ou cinq ?

- De quoi tu parles ? Lui parvint la voix de Derek.

- J'ai vu comment l'appétit de Scott a évolué après ses petits problèmes menstruels - ça fait un peu problème de fille, tu ne trouves pas ? - et donc j'me disais que, comme lui, tu dois manger pour deux. Et au final, je voulais savoir si le zombie-garou qui te sert d'oncle sera de la partie ce soir.

- Non.

Stiles se redressa. Ok. Simple. Court. Précis. Ça changeait de sa propre personne, c'est sûr.

- Fort bien !

Il ré-enfourna sa tête dans le frigo.

Jambon. Œufs durs. Salades. Plusieurs paquets de viandes différentes, rouge comme blanche. Des sauces comme du ketchup, de la mayo, blablabla... oh, de la moutarde de Dijon. Stiles en avait déjà goûté, de ce truc français qui piquait, et ça l'étonnait d'en trouver dans un frigo de loup-garou au palais ultra sensible... Qu'importe. Oh, tiens, qu'est-ce que...

- Nom d'un chien !

Il entendit Derek soupirer de là où il était.

- Quoi encore... Marmonna-t-il.

Stiles avait soudainement l'impression d'être tombé au paradis. Devant lui, caché derrière plusieurs pots de gelées différentes, de la charcuterie européenne. Oh mon Dieu, du SAUCISSON ! Plusieurs bâtons de saucissons aux goûts différents ! Comment Derek avait-il réussi à se procurer cette chose si délicieuse pourtant interdite aux États-Unis ? Lui avait un souvenir particulièrement tendre avec sa mère, l'ayant embarqué en Europe quelques jours durant son enfance et même s'il n'avait que de vagues souvenirs de ce qu'ils avaient visité, les souvenirs gustatifs qui lui restaient de cette période arrivaient encore à le faire saliver. Et ça... ÇA ... OH MON DIEU ! Du saucisson nature... Au poivre ! Aux noisettes, aux piments, au POIVRON ! Au...

- Oh. My. God.

Stiles agrippa le paquet déjà bien entamé.

- Du saucisson au MIEL ? Ça existe ?!

Le jeune homme porta le sachet jusqu'à son nez. Han, c'que ça sentait bon ! S'il fermait les yeux, il pouvait encore se voir dans l'herbe d'un grand parc, quelque part dans... Paris ? Sûrement, ce devait-être Paris... Avec sa mère, découpant en chantonnant quelques rondelles avant de les lui glisser entre les lèvres...

Au vu de ce qu'il restait - seulement une taille de deux phalanges à peu près - ce petit bout de charcuterie devait être délicieux. Hm... c'était trop tentant. Le jeune homme se glissa jusqu'aux tiroirs pour en sortir un couteau, histoire de s'en couper un petit bout.

- Lâche ce couteau, tout de suite.

Le jeune hyperactif se stoppa et se retourna lentement pour faire face à Derek, qui le pointait du doigt. Il haussa un sourcil.

- Et pourquoi cela ?

- Je paye assez cher pour les faire parvenir jusqu'ici, et je me bats assez comme ça avec Peter pour garder MON saucisson, alors c'est pas un gamin comme toi qui va me le prendre ! Hors de question !

... Alors non seulement Stiles avait l'impression que c'était la première fois que Derek parlait autant, mais en plus... c'est qu'il semblait très sérieux avec ça ! Stiles sentit les picotements caractéristiques de son TDAH, ce petit picotement qu'il ressentait à chaque fois qu'il allait faire une grooooosse connerie, se propager de sa poitrine jusqu'au bout de ses doigts. Une lueur malicieuse s'alluma dans son regard alors que sa poigne se refermait un peu plus sur le petit bout de sauciflard.

- Tu n'es pas généreux ?

- Un loup protège toujours sa propriété. Et ce saucisson est à moi, ne crois pas pouvoir me le voler sans en payer le prix. Stiles, lâche ça tout de suite.

Un sourire étira ses lèvres et il se mordilla l'intérieur de la joue sans quitter Derek des yeux. Ce dernier fronça les sourcils en tentant de paraître menaçant, mais le ricanement de Stiles lui apprit rapidement qu'il allait devoir se battre. Bandant ses muscles, il sortit les crocs et les griffes pour se jeter sur Stiles. Malheureusement, désormais, cela faisait longtemps que ce dernier s'entraînait avec les loups-garous, se chamaillait de nouveau avec Scott comme ils le faisaient avant et avec tout ça, il avait réussi à s'endurcir un peu et à développer des réflexes qui pourraient bien lui sauver la vie dans un futur proche. Alors, c'est sans surprise que le jeune homme lâcha le couteau, glissa le saucisson dans son sweat et sauta sur le côté, évitant ainsi habillement Derek qui alla se cogner contre le frigo. Le jeune ado, voulant soudainement paraître aussi badass et aussi cool que toooous ses copains aux culs-poilus, sauta par-dessus le bar pour atterrir dans le salon. En effet, ça aurait pu être badass et ultra-cool s'il ne s'était pas pris les pieds... dans rien d'autre que du vent. Ou dans ses propres pieds, au choix. Brassant l'air de ses bras pendant un instant, cela ne l'empêcha pourtant pas de rencontrer brutalement le sol. Aoutch, c'était pas très agréable tout ça. S'empêtrant un peu, il se redressa tant bien que mal quand le grognement sourd d'un Derek sur les nerfs lui parvint. Comptant sur l'adrénaline qu'il ressentait en ce moment, il courut pour mettre un des canapés entre lui et un loup possessif envers sa nourriture. Derek, crocs sortis, narines dilatées, yeux clignotant bleu électrique, le fixait comme sa proie - ce qu'il était au fond, d'ailleurs -.

- Stiles... Grogna lentement le Lycan.

Le jeune homme sentit ses poils se hérisser sur sa nuque alors qu'un frisson le parcourait. Ce n'était pas un frisson de peur. C'était un frisson de puissance, d'adrénaline... de plaisir. Parce que là, tout de suite... putain ce qu'il s'amusait ! Il s'humidifia les lèvres et ouvrit de grands yeux quand Derek feula en suivant du regard son mouvement de langue. Oh. Apparemment, il n'était pas seul à s'amuser. De là où il était, il voyait tout : Derek face à lui, la porte d'entrée à sa droite, l'escalier un peu en retrait à sa gauche... Lequel des deux était le plus judicieux ? S'il allait dans la rue, Derek ne pourrait pas lui arracher la gorge en public. S'il allait à l'étage, il était bloqué, dans une impasse totale. Son choix fut rapide. Amorçant un mouvement vers la porte d'entrée, il entraîna la réaction prévue de Derek, ici être plus rapide que lui pour arriver à la porte et même prendre le temps de la verrouiller. Mais c'était exactement ce que Stiles attendait de lui, pivotant pour commencer à grimper les marches trois par trois. Derek ouvrit la bouche, surpris. Il l'avait pas vu venir ça, ce... ce gamin HUMAIN avait vraiment réussi à l'induire en erreur ! Il en perdit ses attributs lupins.

- Dommage pour toi, Puppy ! Lui lança le plus jeune par-dessus son épaule en riant.

Cette offense réanima sa colère et il sortit de nouveau les crocs et les griffes.

- STILES !

A croire qu'il ne savait plus dire que cela.

- HAN, mais j'vais mourir en fait ! Cria Stiles, moitié gloussant, moitié paniquant en terminant de grimper les marches.

Débarquant dans le couloir de l'étage alors que le loup-garou faisait un boucan de tous les diables dans les escaliers pour se rattraper, il glissa sa main dans son sweat pour le refermer sur son trésor. Oh mon Dieu, du saucisson au miel, vous ne pouvez pas savoir à quel point il était heureux de l'avoir et surtout à quel point il allait se battre pour le garder ! Il se délesta d'un mouvement d'épaule de son sweat. Une porte sécuritaire. Une porte sécuritaire... Il devait trouver une porte sécuritaire TOUT DE SUITE !

- Stiles ! Lâche ça !

Oh putain, Derek était super rapide !

Glapissant de nouveau après avoir sursauté, il se jeta contre la première porte entrouverte qui s'offrait à lui, la claquant et la verrouillant derrière lui avant d'y mettre tout son poids. Derek la cogna plusieurs fois.

- Stiles ! Ouvre-moi cette porte !

- Hors de question ! Va falloir que tu la défonces si tu veux récupérer ce - il porta le saucisson jusqu'à son nez pour en humer le fumet, lâchant un petit gémissement de contentement - ce délice offert par les Dieux et les cochons.

- Stiiiiiles... Grogna plus doucement Derek contre la porte. Plus doucement et plus profondément.

L'interpellé tourna la tête pour poser son oreille contre le bois.

- Oui ?

- Ouvre. Maintenant.

- Tu y tiens tant que ça à ton saucisson, hein ? Lâcha le jeune homme entre deux halètements.

Il n'avait pas remarqué jusqu'à maintenant à quel point son cœur battait vite dans sa poitrine, que de petites étoiles dansaient devant ses yeux et que son souffle lui manquait. Bordel, l'adrénaline ? Meilleur truc au monde. Il avait l'impression de sentir chaque muscle, chaque fibre qui pouvait constituer son corps, et son cerveau parti en vacances sous les cocotiers avait définitivement dit merde. C'est pourquoi il ne réfléchit même pas quand il leva le bout de viande devant son visage.

- Sauf que tu vois, mon loulou adoré... Je suis quelqu'un de chiant, j'suis sûr que tu l'as remarqué.

Un grognement comme réponse, faisant vibrer la porte. Stiles en eut un frisson.

- Alors tu vois, je l'ai ce saucisson, j'le garde.

- Stiles. J'aimerais vraiment ne pas avoir à forcer la porte de ma propre chambre.

Mais le jeune homme ne l'écoutait pas. Il ne fit que porter le saucisson à sa bouche pour mordre dedans. Explosion de saveur sur les papilles, bonjour~! Il ferma les yeux en soupirant d'extase.

- Putain, il est délicieux... Gémit-il.

- Stiles.

- Viens l'chercher ! Lâcha le jeune homme, la bouche pleine.

Pas de réponse. Stiles se délecta de son trésor et s'il avait pu, il se serait mis à ronronner. Les membres tremblants, il lâcha un autre gémissement et se redressa. Plus aucun bruit dans le couloir. Ah ?

- Derek ? Je t'ai mourus ?

Silence. Après quelques instants à tendre l'oreille sans rien percevoir, le jeune homme haussa les épaules. Tant pis pour lui. Il l'avait, ce putain de saucisson. Il avait gagné ! Fredonnant de contentement - hé, il avait semé un loup-garou tout de même, et était toujours en vie après lui avoir dérobé son bien ! - il porta son attention sur la chambre. Alors, ça ressemblait à ça une niche de Big Bad Wolf ? Très... impersonnel. Des murs blanc, une bibliothèque noire, un bureau tout aussi noir parfaitement rangé, une ampoule à nue, une petite table de chevet avec un cadre photo et...

- Oh, shit. Un lit King Size. En fait, j'suis mort, et c'est mon paradis personnel.

Les yeux pétillants, Stiles s'avança jusqu'à ce dernier et toucha les draps du bout des doigts. Putain, de la soie. Ce loup-garou avait de sacrés goûts de luxe. Ricanant, le jeune homme se laissa tomber à plat ventre sur le matelas.

- Han, l'bonheur...

Les yeux clos, il frotta sa joue contre les draps. Puis il roula sur le dos, un bras derrière la tête avant de coincer ce qu'il restait de saucisson au coin de sa bouche pour fixer le plafond.

- J'verrais bien du gris taupe sur les murs...

- Tu ne vas rien voir du tout.

Stiles se redressa, le corps crispé. Merde, il avait oublié la fenêtre... et Derek en avait profité pour s'y faufiler. Et vu le regard qu'il lui lançait, Stiles était mal. Très mal.

- Euuuuh... oups ?

Les sourcils de Derek se froncèrent quand il aperçut le saucisson à moitié grignoté dans la bouche du plus jeune. Ce dernier loucha pour jeter un coup d'œil à ce qui énervait tant le lycanthrope. Il leva doucement les mains, espérant pouvoir l'amadouer - oui, Stiles est un grand optimiste dans l'âme -.

- Hey ho... Tout doux, Loulou...

Derek grogna en s'approchant. Stiles recula tout aussi doucement.

- Ok. À noter : Oublier les surnoms à la con.

- Stiles... C'est MA bouffe que tu tiens là.

- Bravo Cap'tain Obvious ! Et tu sais quoi ? C'est délicieux.

Un autre grognement, plus guttural celui-ci. Stiles, l'adrénaline toujours présente et le cerveau toujours aux abonnés absent, attrapa le saucisson dans sa main droite.

- Dis... si je le termine, tu fais quoi ?

Haussement de sourcil intrigué. Sans le quitter des yeux, il apporta le bout de charcuterie jusqu'à ses lèvres. Derek gronda de nouveau.

- Ne t'avise même pas...

- Sinon quoi ? Tu me manges ?

- Ne me tente pas, Stiles... Feula Derek avec un sourire plein de... crocs.

Le jeune homme sentit son cœur tressauter. Oh, shit... cette situation était... Putain, il se sentait comme un animal traqué longuement et laborieusement, qui se retrouvait désormais sans échappatoire et... jamais, AU grand jamais il n'aurait pensé que cette situation l'exciterait autant. Certes, il y avait toujours une sorte de tension entre eux, il n'allait pas se mentir. Au départ, c'était de la violence, ils ne pouvaient pas se piffer. Après, ce fut une amitié quelque peu forcée, il faut dire qu'ils étaient obligés de se supporter à force. Mais quand exactement tout cela avait dérivé de la sorte ? Bonne question. L'enjeu était désormais bien plus qu'un simple petit bout de charcuterie.

- Rends. Le. Moi... Susurra Derek en se préparant à sauter, faisant jouer ses muscles sous son T-shirt blanc.

... Ah bah nan en fait, il était toujours bloqué à ce vieux bout de sauciflard. Putain, ça y est, Stiles se faisait des films tout seul. Faisant la moue, un peu déçu, il joua avec. D'un autre côté, à quoi il s'attendait exactement, hein ? Le "Tu l'auras voulu !" de Derek le ramena brutalement à la réalité et il ne fut pas assez réactif pour éviter le loup-garou qui se jetait sur lui. Au mieux, il put ramener ses jambes sur sa poitrine, et quand Derek le percuta, il put envoyer son pied dans son sternum. Malheureusement, ce n'était pas sa faible constitution qui allait changer quoi que ce soit. Derek le percuta de tout son poids et ils s'enfoncèrent tous les deux dans le matelas. Stiles en perdit son souffle.

- AOUTCH ! Derek, lâche-moi !

Le grondement de Derek qui résonna à ses oreilles se répercuta dans tout son corps et il tenta de se dégager.

- Tu ne l'as pas lâché, je ne vais pas te lâcher.

Le souffle brûlant du loup-garou lui chatouilla le cou et le corps chaud de Derek tout contre lui, lui fit perdre momentanément tous ses moyens. Il gigota un instant, tentant de se défaire de sa poigne mais- Oh mon Dieu, mauvaise idée de se retrouver à se frotter de la sorte contre lui et- Shit. Fuck. GOSH ! Arg !

C'est la main de Derek cherchant à récupérer son bien qui perça sa petite bulle de plaisir. Avec un rire, il tendit son bras en tentant de mettre son petit reste de trésor hors de portée. Mais Derek était bien plus imposant que lui, et bien plus fort, aussi. Il arrivait sans problème à le maîtriser, une main plaquée sur ses hanches pour l'empêcher de bouger, l'autre essayant d'atteindre la main toujours en mouvement du plus jeune en grognant de nouveau, provoquant les rires de l'adolescent. Ils se chamaillèrent un instant, Stiles arrivant toujours à se soustraire aux intentions du Lycan mais soudain, par un étrange concours de circonstances miraculeuses, Stiles réussit à prendre l'avantage, renversant Derek en frappant ses points d'appui. Il grimpa sur son bassin et brandit fièrement son trophée.

- J'ai gagné !

Il vit dans les prunelles de Derek que c'était bien loin d'être fini et effectivement, très vite, le loup-garou crocheta les hanches du plus jeune pour le faire basculer sur le côté, le faisant crier de surprise. De nouveau sur le dos, plus enfoncé dans le matelas qu'il ne l'avait été jusque là, Derek glissa entre ses cuisses pour le bloquer un peu plus. Mais le plus jeune était rapide, et têtu - vous comprenez le début, maintenant ? - alors, ne voulant pas déclarer forfait, avant que Derek ne puisse réagir, il enfourna ce qui restait de saucisson dans sa bouche, et se retrouva donc avec une bouille de hamster. Derek ouvrit de grands yeux et grogna de nouveau.

- Stiles. Rends-le-moi, TOUT DE SUITE !

- Même pchas en rêvches ! Rétorqua le plus jeune, qui essayait de le repousser en plaquant ses mains sur son torse.

Ils se battirent de nouveau avant que Derek n'arrive à l'immobiliser de nouveau en attrapant ses poignets et en les enfonçant brutalement dans le matelas, de chaque côté de son visage. En feulant, il appuya tout son poids contre Stiles. Ce dernier se trouva de nouveau submergé, d'avoir le corps bouillant du Lycan tout contre lui, par des émotions et des passions qui ne lui étaient pas vraiment permises en cet instant.

- Stiles. Ne t'avise même pas de l'avaler. Tu vas me le rendre immédiatement, ne me force pas à venir le chercher ! Grogna de nouveau Derek en montrant ses crocs.

Le jeune homme le regarda droit dans les yeux, un air de défi sur le visage et une étincelle dans le regard voulant clairement dire " T'oseras jamais ! ". Il commença à mâcher, avalant une bonne partie afin de pouvoir clairement énoncer un " Chiche ! " effronté.

- Tu l'auras cherché !

Stiles ouvrit la bouche d'étonnement et Derek en profita pour se pencher un peu plus sur lui. Leurs lèvres se percutèrent brutalement, leurs dents s'entrechoquèrent et la langue de Derek s'aventura dans la bouche de Stiles comme en territoire conquis pour y récupérer son bien. Stiles frémit, lassant échapper un gémissement un peu trop passionné pour leur bien à tous les deux.

En se séparant, un peu trop vite au goût de Stiles qui aurait bien profiter encore quelques instants du savoir faire de son aîné, il fronça les sourcils devant l'air ravi de Derek qui avalait enfin ce qui lui revenait de droit. Mais lorsque ses yeux croisèrent ceux du plus jeune, ce fut comme si le temps leur échappait. Il n'y avait plus aucune raison pour qu'ils restent dans cette position et pourtant, Derek ne semblait pas vouloir bouger d'un pouce et Stiles ne se débattait plus. Leurs souffles se mêlèrent de nouveau alors que Derek prétextait vouloir bien vérifier avoir récupéré tout son butin. Stiles soupira de bonheur en fermant les yeux. Jamais il n'aurait cru réagir aussi vite, partir au quart de tour comme on dit, surtout pour ce Sourwolf de service. Et pourtant, là tout de suite, c'était tout naturel. Comme si tout ce qu'ils avaient vécu tous les deux n'avait eu comme simple but que cet instant présent. Ce qui au départ avait été une preuve de domination de l'un sur l'autre, une preuve de supériorité claire, s'était désormais transformé en un baiser brutal, violent, précipité et impatient. Ils ne se battaient plus vraiment, ils se découvraient avec la force du désespoir, comme si l'un pouvait disparaître brutalement à tout instant et que ce n'était là que leur seule chance.

Ce fut Derek qui se détacha de nouveau de lui, et Stiles paniqua. Non, non, pas maintenant, c'était trop tôt ! Encore un peu ! Il rouvrit précipitamment les yeux en essayant de se défaire de la poigne de Derek pour l'agripper à son tour et l'empêcher de fuir. Il planta son regard dans celui de son aîné, le souffle court, son cœur jouant le colibri dans sa cage thoracique. Mais le loup ne fuit pas. Il le fixa, les pupilles dilatées et Stiles rougit sous ce regard pénétrant. De plus, il savait très bien que le portable de Derek était toujours sur le canapé, à l'étage du dessous et que donc, c'était tout autre chose qu'il sentait contre son propre bassin, qui n'était pas en reste. Le cœur de Stiles se gonfla. Alors non, il ne se faisait pas des films finalement, ils étaient bien deux sur ce coup-là.

Le loup-garou se repencha vers lui, mordilla ses pommettes rougies du bout des dents, et fit glisser ses lèvres sur sa joue. Il le mordilla de nouveau à la mâchoire avant d'enfouir son nez dans le cou du plus jeune, qui pencha sensiblement la tête sur le côté pour lui laisser plus d'accès. Tandis que la poigne de Derek se fit un peu moins forte sur ses poignets, Stiles réussit à dégager doucement une de ses mains. Sentant son vis-à-vis se crisper contre lui, il le rassura sans un mot en glissant sa paume à la base de sa nuque, faisant danser ses doigts sur les cheveux sombres. Tout le corps de l'aîné se mit alors à vibrer contre lui alors qu'il poussait un petit sourgnement - mot inventé par Stiles, par la suite, pour qualifier les petits bruits que Derek pouvait lâcher sous les caresses de son amant, mélange subtile entre soupir et grognement... Ronronnement fonctionne aussi, mais c'est beaucoup moins marrant et en plus, ça sonne bien avec Sourwolf ! -, sourgnement donc qui fit doucement rire le plus jeune. Tendrement, d'ailleurs...

Combien de temps étaient-ils restés ainsi ? Bonne question. Mais aucun des deux ne bougea avant un moment. Ils étaient beaucoup trop bien installés. De plus, l'un comme l'autre, ils cherchaient à comprendre ce qui avait bien pu leur prendre. Pourquoi ils étaient toujours installés de la sorte. Pourquoi toutes leurs sensations étaient en ce moment même décuplées. Pourquoi leurs deux corps semblaient si bien s'imbriquer l'un dans l'autre. Ce qu'ils allaient bien pouvoir faire après. Comment réagir... Et surtout, tous deux, sans jamais le reconnaître, étaient transis de peur à l'idée que ce moment hors du temps, presque magique, ne leur échappe au plus infime mouvement.

Mais comme on ne déroge pas à la règle du bon vieux running gag, ce fut Stiles qui parla en premier.

- Derek... Murmura-t-il doucement.

Ce dernier se crispa légèrement et lâcha un petit grondement interrogatif étouffé contre le cou de Stiles. Le plus jeune frissonna en sentant les lèvres du Lycan se poser sur sa gorge.

- Avoue, t'es bien installé. Continua tout aussi doucement l'adolescent.

Derek se détendit et bougea un peu en grognant de nouveau pour acquiescer. Oui, il ne parle qu'en grognement, c'est de Derek dont on parle, ne faites pas les surpris.

Sauf que, voyez-vous, ce petit mouvement, aussi infime fut-il, frotta leurs bassins l'un contre l'autre, ce qui arracha un faible gémissement à l'humain, attrapé par ses sens lupins. Une vague de désir les traversa tous les deux. Derek ferma très fort les yeux, cherchant de l'air. Il avait cette soudaine impression que tout son corps était de lave. Il ne fallait pas qu'il perde le contrôle, surtout pas. Il ne pouvait pas se permettre d'espérer, ce n'était rien, ça allait passer... Aucun mouvement et tout irait bien, ça allait passer, il ne devait surtout pas craqu-

- J'te propose de tester la version sans vêtements. Genre, maintenant. Déclara Stiles, le souffle court.

Il craqua.

Se redressant, Derek lui offrit un sourire carnassier.

- J'ai cru que tu l'proposerais jamais. Lâcha-t-il dans un murmure.

Pour seule réponse, Stiles lui offrit un sourire malicieux, promesse d'une soirée pleine d'émotions.

Bien plus tard dans la soirée, Derek fixait le plafond en écoutant d'une oreille attentive les battements calmes du cœur de son amant, le bras autour de ses épaules. Le visage enterré contre le torse du Lycan, Stiles était couché sur le ventre, un de ses bras était en travers du ventre du métamorphe et une de ses jambes, enroulée dans les draps, semblait avoir trouvé sa place entre celles de Derek. Il ne dormait pas, lui non plus. Il restait juste là, appréciant la chaleur bouillante de son aîné, son odeur d'averse d'été et de sève de pin, dessinant du bout des doigts des arabesques fantaisistes sur la peau offerte à ses divagations. Jamais il n'avait été aussi calme, aussi en paix avec lui-même. Son cerveau ne battait plus à cent à l'heure, il était serein.

Mais il y avait tout de même quelque chose qu'il retenait et qui le faisait sourire. Derek sembla sentir son amusement car il tourna la tête vers lui, l'interrogeant du regard. Le plus jeune leva les yeux vers lui, se perdant un instant dans ses prunelles couleur cimes des arbres - mélange trop subtile entre un bleu clair tirant sur le gris et un vert émeraude irrésistible -, un sourire espiègle sur les lèvres.

- Tout ça pour un malheureux bout de saucisson.

Derek fronça les sourcils et grogna de nouveau.

- Stiles.

- Sourwolf ?

- Tais-toi.

Et si Stiles éclata de rire à cet instant, cela ne l'empêcha pas de pouvoir apercevoir les lèvres de son Sourwolf préféré se lever légèrement.

Et en guise de réponse, son cœur ne put que battre plus vite.

Et croyez-moi, son cœur ne manquera jamais de tressauter de la sorte, surtout quand Derek veillera à ce qu'il ne reste qu'un micro minuscule bout de saucisson quand Stiles se pointera chez lui à l'improviste. Ce sera pendant quelques mois leur accord silencieux. Jusqu'au jour où Derek ne pourra plus faire son petit manège, quand Stiles commencera à oublier - ou à laisser consciemment, suivant le point de vue - ses affaires dans le loft, commencera à faire lui-même les courses, à dormir à l'improviste dans son lit, à trouver une place pour sa brosse à dents dans le verre de la salle de bain, à côté de celle de Derek, à rajouter de la couleur dans la garde robe du Lycan en y plaçant ses propres T-shirt, paires de jeans et autres chaussures aux couleurs vomissables, pour enfin déposer délicatement une fleur de lys blanc en face du portrait de sa mère, consciencieusement à la gauche de la photo de famille de Derek, sur leur table de nuit à tous les deux, plus de dix ans après ce dérapage.

Bien sûr, avant cette ultime étape qui mettra fin à leur jeu enfantin, il y aura des rires et des larmes, des pertes lourdes, des moments de vide, de remise en question, de passion intense, de délicatesse, des mots murmurés sur l'oreiller, trois mots en particulier qu'on évite et pourtant qu'on pense, qu'on montre au quotidien ou encore des objets faisant leur baptême de l'air alors qu'ils n'étaient pas du tout prévus à cet effet. Et puis peu de temps après, une histoire de bague, des pleurs de joie, des pics de stress intense, un manoir rempli de chiots, des amitiés indiscutables, d'autres plus bancales. Des sourires éclatants, des grognements qui n'en sont pas. Des rires, des larmes, encore et encore. Des projets communs.

En somme, un futur bien à eux.

Mais pour l'heure, Derek veut effacer ce sourire moqueur des lèvres de Stiles. Parce que vous savez, ce n'était pas n'importe quel bout de saucisson ! C'est SON bout de saucisson et Stiles n'avait eu aucun droit de lui voler. On ne vole pas la nourriture du loup sans en avoir- Euh... non, c'est pas ça... mais qu'importe ! On ne vole pas la nourriture d'un loup, POINT. On ne vole pas la nourriture du loup-aigri sans en payer le prix, surtout. Et Stiles, toujours hilare, est prêt à payer n'importe quelle caution, du moment que son bourreau se trouve être un Sourwolf et surtout si ce dernier continue de le faire taire en l'embrassant de la sorte.

- Hey, Derek. Sérieux, repeins les murs en gris taupe !

- Stiles, tais-toi !

- Fais-moi taire, pour voir !

Et Derek ne put qu'obéir.

Parce que, voyez-vous, tout ce qui se passe après, et bien c'est une autre histoire.


Une review ne tue pas, mes amis. Une review est la nourriture de votre servante *s'incline* En tout cas, j'espère que cela vous a plus. Pour les lecteurs qui me suivent, sûrement à demain pour la fin de « De l'autre côté de la route »

EDIT DU 05/02/2015 : J'ai fait une petite suite, « Une histoire de bleu » ! RDV sur mon profil ! Xoxo !