Non, vous ne rêvez pas, me voici en train d'ajouter un chapitre à cette fanfic !
Mes remerciements vont aux trois lecteurs qui ont été assez gentils pour me laisser des reviews !
Toujours aucun pairing, même avec une loupe.
Contes
C'était un soir comme les autres pour Athos, Portos, Aramis et D'Artagnan, les quatre meilleurs mousquetaires de la garnison et les protecteurs du roi et de la reine. Venger la veuve, l'orphelin, et boire un bon coup, voilà ce à quoi ils occupaient leurs soirées ces jours ci. Ils faisaient beaucoup de choses ensemble, ils s'entraînaient, ils discutaient de plans pour pourrir la vie de la garde rouge du Cardinal, ils parlaient de femmes et de combats. Ce qu'ils ne faisaient pas, en revanche, c'était parler du passé. Parce que le passé était passé, et que c'était souvent douloureux à se rappeler. Franchement, ils préféraient parler du futur, ou du présent, et rire un bon coup en imaginant la tête du cardinal quand il découvrirait leur dernière... escapade.
Seulement ce soir là, de façon inhabituelle, l'ambiance était à la nostalgie et aux histoires passées. Athos avait raconté une histoire sur son enfance en tant que fils de noble, Portos avait raconté son adolescence en tant que voleur de la cour des miracles, et d'Artagnan avait raconté ses derniers souvenirs de sa mère, morte il y avait longtemps.
Le seul qui ne parlait pas était Aramis, et cela n'échappait à personne. Il était de notoriété commune que leur ami, pour une raison étrange, répugnait à ne serait-ce que mentionner ses activités avant de les rencontrer. Néanmoins ils s'attendaient à ce que l'ambiance de la soirée ne le pousse à partager quelques anecdotes. Cependant ses amis hésitaient à lui poser des questions, voyant son regard voilé de souvenirs, comme s'il s'était plongé dans un rêve éveillé.
- Et toi Aramis ? S'enquit soudain d'Artagnan, doucement mais avec curiosité. Tu n'as aucune histoire à raconter ?
Aramis sembla sortir de ce monde dans lequel il était plongé, et eut un léger sourire. Il porta sa pinte à ses lèvres, aspirant un longue goulée, avant de la reposer en regardant le plus jeune membre de leur groupe.
- Je n'aime pas parler du passé. Répondit Aramis, haussant les épaules. Et vous n'aimez pas que je parle de femmes, donc...
Sa seconde phrase provoqua l'hilarité générale, mais ses amis n'avaient pas manqué l'éclat de mélancolie dans les yeux sombres lorsqu'il avait mentionné 'le passé'. Non, Aramis n'aimait pas mentionner le passé, et pas forcément pour les même raison qu'Athos, Portos ou que d'Artagnan. Il y avait des choses honteuses, des choses douloureuses et des erreurs dans son passé, certes. Et de cela il aurait pu parler. Mais s'il n'aimait pas parler du passé, ce n'était pas, étrangement, pour cette raison. C'était parce qu'il n'était jamais vraiment certain de quel passé il s'agissait. Il avait eut deux vies, et cela c'était un peu complexe à expliquer.
- Tu n'as pas à parler de femmes pour être intéressant, Aramis ! Remarqua en riant Portos. Tiens, racontes nous une histoire sur une aventure de jeunesse, un voyage d'avant que tu ne sois mousquetaire !
Aramis arqua un sourcil, manquant presque de répondre qu'il n'avait jamais beaucoup voyagé, même s'il avait eut de nombreuses péripéties étant jeune... Avant de se souvenir qu'il avait mentionné, un soir de beuverie, ses voyages de lorsqu'il était Lancelot. Puisqu'il ne parlait jamais de lui, personne ne pouvait deviner qu'il ne parlait pas de sa vie actuelle – qui considérerait cette idée en même temps, avoir deux vies était ridicule et simplement impensable.
Son esprit revint à Perceval, aux attaques de bandits, aux campements dans les forêts, aux duels dans les ruines avec les mercenaires pour gagner un peu d'argent et d'or, à Guenièvre la belle et vaillante, à Camelot et aux expéditions, à Merlin et ses talents extraordinaires, à Arthur et aux bêtes fantastiques qu'ils partaient affronter, à Gwaine et ses batailles dans les tavernes... à toutes les aventures qui finissaient toujours bien mais passaient par de nombreuses épreuves.
Une histoire en particulier lui revint, et un sourire amusé étira ses lèvres au souvenir de cette aventure. Oh oui, cela avait été une histoire drôle. Voyant son changement d'humeur, ses compagnons de beuverie s'installèrent plus confortablement, s'avançant juste assez pour écouter avec attention son récit. Aramis sourit, quoique en se demandant si c'était une bonne idée de raconter une histoire datant de plusieurs siècles auparavant. Il avala une dernière gorgée de son breuvage, songeant qu'il devrait être prudent. Puis, il se racla la gorge, et commença.
- C'était il y a plusieurs années, je serais incapable de donner une date avec précision mais je n'étais pas un mousquetaire et j'avais déjà quitté la maison pour voyager. Conta-t-il, se plongeant dans ses souvenirs et altérant juste légèrement les faits pour que cela colle. Au cours de mes voyages, j'avais fait la connaissance de nombreuses personnes, mais aucuns aussi intéressants et loyaux que Gwaine, Perceval et Merlin.
Personne ne l'interrompit, et il continua son récit, entraînant malgré lui ses trois amis dans l'une des aventures dont il se souvenait le mieux - et pour cause, ils en avaient rit et parlé pendant des mois après. En vérité, cela avait été à peine un an après être devenu chevalier. Merlin, Gwaine, Perceval et lui avaient quitté Camelot pour une mission qui s'était révélée plus simple et rapide que prévu. De ce fait, sur le chemin du retour, ils avait décidé de rester dans la taverne du village le plus proche, et profiter de quelques jours de repos bien mérités.
- Nous comptions rentrer à la ville après quelques jours, donner des nouvelles à ceux que nous avions laissé là-bas. Continua-t-il, ne mentant pas réellement - les meilleurs mensonges étaient des demi-vérités après tout. Mais nous avions sous-estimé notre malchance – déjà à l'époque, nous attirions les problèmes plus sûrement que les gardes rouges attirent les accidents malencontreux.
Portos et d'Artagnan rirent doucement face à la comparaison, et Athos sourit, portant son verre de vin à ses lèvres. Aramis continua, un sourire embarrassé graciant ses lèvres alors qu'il se souvenait du matin à l'auberge, des regards mauvais qu'on leur avait lancé. Il se souvenait encore très bien du sentiment de malaise qui les avaient envahis quand ils avaient vu l'attention qu'ils attiraient.
- Tu avais couché avec la femme du tavernier ? Devina D'Artagnan, amusé.
- Oh non. Rit Aramis - ils ne l'auraient jamais cru, s'il leur avait dit que lorsqu'il était lancelot il avait été presque prude. À l'époque, croyiez le ou non, j'étais un peu... plus réservé. Non, c'était Gwaine qui avait couché avec elle, et avec une serveuse également. Mais elles n'étaient pas allé se plaindre – pas au départ, du moins.
Non, le véritable problème était venu de Merlin. Merlin qui s'était fait attiré bien malgré lui à une table de jeu la veille au soir, et avait gagné. Aramis soupçonnait toujours qu'il avait utilisé la magie pour ce faire, mais il se garda bien de raconter ce détail là à ses amis. À la place, il raconta la façon dont les mauvais perdant les avaient entourés, et les avaient accusé de sorcellerie.
- De sorcellerie ? Répéta Athos d'un air surpris, et méprisant. Même le Cardinal ne croit pas aux sorcières.
- C'était un village perdu de campagne, les gens y sont bien plus superstitieux et croyants qu'à Paris. Répondit Aramis, secouant la tête avec désolation. Toujours est-il qu'ils étaient persuadés que Merlin était un sorcier et qu'il avait triché, et ils étaient prêts à nous jeter tous sur le premier bûcher qui passait.
À l'époque, Lancelot avait regretté de ne pas avoir prit son uniforme des chevaliers de Camelot. Cela aurait sûrement réglé l'affaire plus rapidement puisque aucun chevalier de Camelot ne se serait allié à un sorcier. Mais puisque aucun d'entre eux n'avait de preuve de ce genre, Perceval et Gwaine s'étaient offensés à la place d'un Merlin nerveux comme tout, et cela avait rapidement dégénéré.
Cela avait été mémorable. Encore maintenant, Aramis n'était pas certain de qui avait frappé le premier coup - sûrement Gwaine, s'il devait être honnête - , mais rapidement Perceval frappait un homme, Gwaine cassait le nez d'un autre, Merlin esquivait étonnamment agilement une droite visant sa mâchoire, et Lancelot s'armait d'un tabouret pour assommer un autre homme encore. Une bagarre de taverne assez ordinaire, si on y pensait, et un bon défouloir - du moins, c'était ce que Gwaine avait déclaré en esquivant un coup, sourire malicieux aux lèvres.
- Mais laisses moi deviner. Intervint Portos en souriant - il était toujours le premier à apprécier une bonne bagarre de taverne. Ce n'était pas terminé !
- Tout juste. S'amusa Aramis. Alors que toute la taverne se battait, à peine avant midi déjà, une troupe de bandits sont entrés, faisant d'arrêter tout le monde net. Au départ, nous étions prêts à nous battre à nouveau, cette fois-ci contre eux, mais c'était avant que leur chef ne voit Gwaine et ne le reconnaisse.
Parce que Gwaine, le bâtard, devait de l'argent à cet homme – il devait toujours de l'argent à tout le monde, mais à ce moment c'était extrêmement mal tombé. Quand le tavernier et les autres s'étaient rendus compte qu'ils pouvaient s'en tirer s'ils livraient le chevalier barbu et ses camarades aux bandits, Lancelot, Merlin, Perceval et Gwaine s'étaient trouvés dans une très mauvaise position, et en sérieux sous-nombre. Acculés, ils avaient cru leur dernière heure arrivée, et ils s'étaient préparés à combattre une dernière fois pour défendre chèrement leur vie...
- Et là, aussi vrai que je vous le dit, le mur derrière nous s'est écroulé ! S'exclama le mousquetaire, hilare. Oh, cela nous a prit par surprise aussi, mais la tête de nos assaillants valait tout l'or du monde !
- Le mur s'est écroulé ? Répéta d'Artagnan, incrédule.
Aramis se mit à rire en voyant leurs têtes, exactes répliques de la tête qu'avaient tirés les bandits et les alcooliques de la taverne - yeux ronds, airs dubitatifs, mâchoires décrochées. Bien sûr, une fois qu'ils s'étaient remis de leur surprise, ils avaient sauté par le trou dans le mur, et avaient rejoint les écuries en vitesse, tout en riant – et Aramis se souvenait encore d'avoir lancé un clin d'oeil amusé à un Merlin pas du tout repentant, qui lui avait rendu son clin d'oeil et son sourire. Il était évident qu'il avait utilisé la magie pour faire s'écrouler le mur, mais ça, personne à par l'ancien chevalier et le sorcier n'avaient besoin de le savoir - ni ne le sauraient jamais, si Aramis avait son mot à dire. Le mousquetaire reprit, après avoir avalé une nouvelle gorgée d'alcool.
- Nous avons grimpé sur nos montures, et galopé le plus vite possible vers la forêt non loin de là. Raconta-t-il. Là, nous avons caché les bêtes dans les fourrés, mais nous n'avions plus de place pour nous cacher nous même. C'est à ce moment là que Perceval a eut la pire et la meilleure idée à ce jour. Il nous a jeté dans la boue.
- Pardon ? S'amusa Athos, arquant un sourcil.
Perceval était aussi fort que Portos, du moins au souvenir d'Aramis - et il savait à quel point ses souvenirs aimaient se mélanger. Aussi, c'était sans grand effort que l'homme avait saisit ses camarades pour leur faire prendre un bain de boue forcé. Passée la surprise de se retrouver salis ainsi, et de se faire éclabousser encore plus quand l'homme les avaient rejoints, ils avaient compris le but, et avaient alors commencé une sorte de bataille de boue pour s'enduire le plus vite possible de la terre humide. C'était riant et couverts de brun qu'ils étaient sortis de la flaque pour simplement s'étaler sur le sol et se rouler dans les feuilles, qui s'étaient alors collés à eux. Ils étaient repartis vers les fourrés où se trouvaient leurs chevaux, et s'étaient allongés là, camouflés par la terre et les feuilles.
- Nous nous sommes tous les quatre endormis, avec la tension qui retombait drastiquement. S'amusa Aramis, pour qui le souvenir semblait si proche et pourtant si lointain. Cela va sans dire que lorsque nous nous sommes réveillés et qu'il faisait sombre, nous nous sommes effrayés entre nous sans le vouloir, couverts de boue et de feuilles. Les bandits étaient déjà passés depuis longtemps, et revenir à la taverne alors que nous avions détruit le mur sans le vouloir était une mauvaise idée. Nous avons donc prit la route de nuit pour Ca- la ville.
- Couverts de boue ? S'enquit Portos, un immense sourire aux lèvres - s'il avait remarqué la façon dont Aramis s'était reprit, il ne le fit pas remarquer.
- Effectivement. Rit son ami. Je peux vous le garantir, nos amis qui nous attendaient là-bas n'ont pas été impressionnés du tout, et nous avons été envoyés prendre un bain forcé, en pleine nuit, dans la rivière.
Il cessa un instant de parler, se souvenant de leurs protestations aussi faibles que peu sérieuses. L'eau avait été fraîche, mais ce n'était rien de très surprenant vu qu'il faisait sombre. Il laissa les souvenirs l'envahir - Gwaine avait déclenché une minuscule bataille d'eau, et Merlin avait discrètement utilisé sa magie pour tous les détremper en les faisant glisser dans la rivière tête la première. Aramis porta sa pinte à sa bouche pour boire une gorgée de boisson, avant de sourire et de conclure.
- Après cela, nous avons éternué et toussé pendant une bonne semaine, tous sauf Merlin, qui doit définitivement avoir une bonne étoile. Sourit-il, secouant la tête avec un agacement amusé.
Une bonne étoile, ou de la magie. Oh, la tête que Lancelot avait tiré quand son ami lui avait expliqué d'un air très fier de lui que sa magie l'empêchait d'attraper les maladies les plus basique. Aramis s'en souvenait encore clairement - il avait fusillé son ami du regard pendant toute la semaine. Athos, Portos et d'Artagnan rirent de bon cœur de leur mésaventure, et le reste de la soirée se déroula tranquillement, plus personne n'embêtant Aramis par rapport à son passé – et il jugeait qu'il en avait assez dit pour plusieurs années.
Cependant, alors qu'ils quittaient l'auberge où ils buvaient un coup, pour rentrer dormir, D'Artagnan sembla soudain songer à quelque chose. Il se tourna vers le mousquetaire qui leur avait conté l'histoire la plus drôle de la soirée, curieux.
- Tu n'avais jamais parlé de Gwaine, Perceval et Merlin auparavant. Remarqua-t-il. Pourquoi les avoir laissé, si vous étiez de si bons amis ?
Aramis ne répondit pas tout de suite, alors qu'il sentait le reste de ses amis tourner leur attention vers lui à nouveau. Il ne pouvait décemment pas dire la vérité. ''Je suis mort, sacrifié pour sauver Camelot'' ne sonnait pas vraiment sain d'esprit. "Ils ont vécu il y a des siècles" n'était pas mieux. C'est pourquoi il opta pour une semi-vérité, une réponse vague mais étrangement honnête.
- Il s'est passé de nombreuses choses. Déclara-t-il finalement, sentant sa gorge se nouer devant l'euphémisme que c'était. Une femme, une quête qui a mal tourné... tout le monde est mort à présent.
Arthur, mort à Camlann de la main de Mordred, Gwaine, mort peu après de la main de Morgane, Perceval, mort en défendant Camelot des années plus tard, Léon à ses côtés, Elyan, mort avant eux tous pour protéger sa sœur... Au final, seul lui et Merlin restaient, et lui-même n'était plus le Lancelot de l'époque. Il ne pouvait qu'imaginer à quel point ce devait être compliqué pour Merlin, de vivre avec tout ces souvenirs sans pouvoir revenir à cette époque bénie où ils étaient ensemble, tous, et heureux.
- Tout le monde ? Répéta Athos, doucement, voyant la douleur dans ses yeux.
- À part moi, et Merlin. Soupira Aramis en opinant lentement, avant d'ajouter avec un sourire douloureux. Je vous l'ai dit, ce type a toujours eut une bonne étoile.
Mais il était certain que Merlin voyait plus cela comme une malédiction.
Aucun de ses camarades ne fit de commentaire. Et si par le futur ils évitèrent de parler du passé à nouveau, Aramis fit mine de ne pas s'en rendre compte.
Alors, qu'en pensez vous ? N'hésitez pas à laisser une review pour donner votre avis !
(Lea, je te vois en train d'ignorer ce message, mais tu sais que les reviews me motivent à publier plus vite)
Pour la suite, aucune promesse, mais je pense que je publierais quelque chose dans les prochains mois ! ;)
