Bien le bonjour!

Me voilà avec une nouvelle fiction que je ne devrais absolument pas poster maintenant compte-tenu du fait que je n'ai pas encore écrit le chapitre 2 et que je n'ai pas fini mon autre fiction, mais bon, l'envie de poster un AU moins prise de tête et plus mignon était trop forte...

Sterek obviously (ah ben oui!), et du coup, je ne sais pas encore à quel rythme je vais poster. On verra bien comment j'arrive à jongler entre mes études, mon travail, ma vie sociale, You've never been so wrong et celle-là!

Disclaimer : tous les meilleurs personnages appartiennent forcément à Jeff Davis

Rating : T un peu au hasard, je ne sais pas encore, ça pourrait changer

Sur ce, bonne lecture!


Ce jour-là, le soleil avait frappé particulièrement fort. Les étudiants s'éventaient avec les plans du campus et s'agglutinaient dans les coins d'ombres qu'offraient les arbres et les bâtiments de l'université. Une université immense entourée d'une étendue d'herbe aussi verte que fraîche malgré la chaleur de ce mois de septembre.

Stiles avait pris une grande bouffée d'air – malheureusement tiède – avant de poser ses pieds sur la première dalle du chemin qui serpentait jusqu'à l'entrée d'un bâtiment imposant en forme de U, couvert de baies vitrées…celui dans lequel il avait cours.

Son premier jour en tant qu'étudiant.

Il y avait de quoi être impressionné. Comment allait-il faire pour s'y retrouver ? Au moins, l'université était belle, et d'après ce qu'il en avait vu, pas mal d'étudiantes l'étaient aussi.

C'était à peu près tout ce dont il se rappelait de sa première journée à l'université. Ses souvenirs étaient confus, mélangés, lointains. Il n'y en avait qu'un seul qu'il conservait parfaitement ancré dans sa mémoire, capable de le vivre et de le revire comme s'il datait de quelques heures.

Il ferma les yeux, ce qu'il faisait à chaque fois qu'il se le remémorait. Ce n'était qu'une poignée secondes dans toute une vie, mais il restait persuadé qu'il ne les oublierait jamais. Après tout, c'était la première fois qu'il avait croisé le regard de Derek Hale.

« Il fait trop chaud, et c'est trop grand, et…et y a trop de monde… »

« Arrête de râler. Aujourd'hui est un grand jour Stiles ! »

Le dénommé Stiles prit une grande inspiration et posa un pied hésitant sur la première dalle. Il avait la désagréable impression que s'il y posait le deuxième, il ne pourrait plus faire marche arrière et serait aspiré par l'immense porte de l'université.

« Le jour où je vais mourir déshydrater au milieu d'un couloir que je ne connais pas, au milieu de gens que je ne connais pas. » continua-t-il de geindre

Son meilleur ami éclata de rire et le devança, marchant d'un pas assuré, les mains dans les poches et le regard déterminé. Scott avait attendu avec impatience son entrée à l'université East Bay. Elle était plutôt bien réputée, à moins de deux-cents kilomètres de Beacon Hills, et elle disposait d'un magnifique terrain réservé à l'équipe de crosse.

« Tu vois la porte là-bas ? » demanda Scott en désignant l'entrée du bâtiment principal. « Elle mène tout droit au Paradis ! »

« Parle pour toi... »

Scott lui donna une petite tape amicale dans le dos, ignorant la mauvaise humeur inhabituelle de celui qu'il considérait comme son frère et, par conséquent, connaissait par cœur. Stiles réagissait mal au stress, ça avait toujours été comme ça. Quand il aurait pris ses marques à l'université, il redeviendrait l'hyperactif optimiste et bruyant qu'il avait toujours été.

Ils arrivèrent enfin devant l'entrée, mais avant que Scott n'ait le temps de le faire, une jeune fille ouvrit la porte de l'autre côté et se précipita vers la sortie sans lever le nez. Son épaule tapa contre celle de Stiles, et elle s'arrêta net.

« Tu peux pas faire attention où tu… » commença-t-elle d'un ton agacé

Stiles était complètement dérouté. D'abord, cette fille le bousculait et au lieu de lui présenter des excuses, elle se mettait à l'engueuler. Ensuite, elle relevait la tête, les sourcils froncés et le regard assassin, et la seconde d'après, son visage se radoucissait complètement.

« Je…euh…salut…je veux dire…au revoir…j'allais partir. » balbutia-t-elle, ses joues prenant une teinte rouge tomate

La jeune fille le dépassa à toute vitesse, ses longs cheveux châtains virevoltant derrière elle malgré l'absence totale de vent.

« Elle est pas bien cette fille… » murmura Stiles pour lui-même

Scott envoya son coude se loger contre les côtes de son meilleur ami et s'engouffra dans le hall sans faire attention à ses protestations.

« Pourquoi t'as fait ça ? » râla l'hyperactif actuellement refoulé

« Parce que tu me désespères ! Une jolie fille a un coup de foudre pour toi dès ton premier jour à l'université et tout ce que tu trouves à dire c'est elle est pas bien cette fille ! »

« Un coup de foudre ? » s'étonna Stiles, n'ayant même pas envisagé une seule seconde être la cause du comportement bizarre de l'étudiante

« Ouais, un coup de foudre ! » répéta Scott en levant les yeux au ciel. « Tu sais, le visage tout rouge, le cœur qui bat à cent à l'heure, les mots qui ne forment plus des phrases… »

Stiles répondit par une grimace qui voulait à peu près dire « ça pue la guimauve ! », mais il s'abstint de tout commentaire, sachant pertinemment pourquoi son meilleur ami était tant calé sur le sujet : il l'avait très largement expérimenté durant leurs années de lycée, vivant plusieurs mois une idylle passionnée avec une certaine Allison Argent.

« M'ouais. Il en faut quand même un peu plus pour avoir un coup de foudre, cette fille m'a à peine regardé deux secondes, et j'lui ai pas dit un seul mot. »

Scott haussa les épaules – il était sûr de sa théorie mais beaucoup moins de sa capacité à convaincre Stiles. Il passa donc à autre chose, se rappelant qu'ils étaient tout de même en plein milieu d'un hall si grand qu'il était plus comparable à la grande salle d'Harry Potter qu'à l'entrée d'une université.

« Bon…si je ne me trompe pas, je suis en salle 322, qui devrait se trouver au troisième étage… » annonça Scott en dépliant une feuille sur laquelle était imprimé son emploi du temps. Il ajouta avec une moue contrariée « J'ai espagnol. »

« Prends ton plus bel accent. Avec ta tronche de Mexicain, le prof te prendra peut-être pour un natif. » se moqua Stiles avec un petit rire

« Ta gueule ! » répondit – pas très poliment – monsieur tête de Mexicain sans pouvoir s'empêcher de rire également. « J'espère que tu vas te perdre dans les couloirs ! »

« Salle 115, c'est au premier. T'inquiète pas mon pote, j'suis puni moi aussi. J'ai litté. »

Les deux étudiants se séparèrent donc – terriblement à contre cœur pour Stiles qui, même s'il ne l'avait pas avoué, avait vraiment très peur de se perdre. Le plan de la fac entre ses mains étonnamment fébriles, et il monta les premières marches situées à l'extrémité gauche du hall. L'escalier débouchait sur un large et interminable couloir entrecoupé lui-même par d'autres passages obscurs. Enfin, tout était très lumineux et rempli d'étudiants, mais c'était comme ça que Stiles se les représentait.

Il devait y avoir au moins une vingtaine de portes au-dessus desquelles étaient inscrits des numéros. Stiles reprit son chemin d'un pas peu assuré, scrutant les chiffres avec attention pour être sûr de ne pas se tromper – rien de pire que de débarquer dans un cours déjà commencé et qui n'était même pas le sien pour un premier jour.

Finalement, il trouva avec soulagement la salle 115 et ouvrit la porte rouge criard sans réfléchir, à peu près certain que s'il s'arrêtait dans son élan, il finirait par partir en courant dans le sens inverse.

Il découvrit presque avec étonnement une salle de classe tout à fait banale, à un détail près. Le professeur – ce devait être le professeur compte-tenu de son âge et de ses vêtements plutôt classes selon Stiles – était assis en tailleur sur le seul bureau individuel qui trônait devant le tableau.

L'homme tourna lentement un visage impassible vers Stiles, qui recula instinctivement d'un pas, ignorant le ridicule de la situation.

« J'ai…j'ai dû me tromper de salle. Excusez-moi… » bafouilla-t-il, mal à l'aise.

« Littérature ? » lança simplement le professeur d'une voix glaciale

« O-oui… »

« Tu ne t'es pas trompé alors. »

Stiles resta planté sur place, la bouche entrouverte. Il devait avoir l'air de Nemo cherchant son papa, mais peu importait. Il allait avoir cours toute une année et plusieurs heures par semaine avec…ça. L'homme en lui-même n'était pas mal du tout, la trentaine, des cheveux châtains coupés courts et une silhouette agréable mise en valeur par un pantalon noir et une veste cintrée de la même teinte. Mais voilà, il était simplement flippant. Comble de la bizarrerie, il se leva d'un bond, abandonnant son bureau pour rejoindre Stiles. Son expression était passée de la neutralité la plus parfaite à un air enjoué et légèrement hystérique, ses yeux pétillants et un léger sourire illuminant son visage carré.

« N'aie pas peur, mon ami ! » s'exclama-t-il en posant une main puissante sur l'épaule de Stiles qui sursauta malgré lui. « Les seuls que l'on dévore ici, ce sont les grands auteurs! »

Il désigna de son pouce un tas de livres entassés sur son bureau avec un sourire beaucoup plus grand encore. Stiles aperçut les quelques étudiants déjà installés dans la salle hocher la tête l'air de dire « ce mec est malade » ou soupirer. Ça s'annonçait bien.

« Euh d'accord… » osa-t-il dire finalement, quoique toujours assez impressionné. « J'ai hâte… »

Le professeur se pencha légèrement vers lui, murmura du bout des lèvres un petit « Et moi donc » et regagna sa place, sur son bureau, non sans lui avoir adressé un clin d'œil au préalable. Les autres avaient raison, ce mec était définitivement fou.

Ravalant son angoisse, Stiles se décida à aller s'asseoir tout au fond de la classe, jugeant qu'une bonne distance entre lui et ce malade men…euh, son professeur, serait bénéfique. Dix minutes plus tard, la salle était remplie et l'homme descendit une nouvelle fois de son bureau pour fermer la porte et griffonner en grosses lettres sur le tableau « Peter Hale ». Peter Hale, donc, fit un tour théâtral sur lui-même pour se trouver face à ses étudiants.

« Mes chers petits ! » commença-t-il d'une voix forte. « Je vous souhaite la bienvenue à l'université East Bay ! Ceux d'entre vous qui n'abandonneront pas en route vont bien trimer, autant que vous le sachiez. Je n'ai aucun plaisir à vous le rappeler, croyez-moi. Enfin…oui, bref. Je m'appelle Peter Hale, et je serai votre professeur de littérature durant toute votre première année, pour votre plus grand plaisir…je le devine dans vos regards brillants d'intelligence. »

Il fit glisser ses yeux sur l'ensemble des étudiants dont la plupart étaient soit bouche bée, soit carrément blasés. Peter s'arrêta quelques secondes sur Stiles et lui adressa un sourire ravi, qui se voulait peut-être agréable mais était plus effrayant qu'autre chose.

« Quand je parle de vos regards brillants d'intelligence… » reprit-il sans lâcher le pauvre Stiles des yeux. « Je ne suis pas ironique pour tout le monde. »

Pourquoi il me regarde en disant ça ? C'est censé être un compliment, ou il se fout de ma gueule ? se demanda Stiles en prenant sur lui pour rester stoïque. Les cours de littérature allaient être longs, très, très longs.

« Bien ! Il ne s'agissait que d'un cours de présentation. Vous connaissez mon nom, je ne connais pas les vôtres, mais peu importe, même si vous me les disiez, je ne prendrais pas le temps de les retenir. » ajouta-t-il le plus naturellement du monde en parcourant la classe d'un pas nonchalant. « Je ne vais pas non plus perdre mon temps à vous parler du programme de cette année puisque ma masseuse m'attend au cinquième étage. »

Stiles venait de rejoindre le camp des élèves bouche bée. Il cligna même des yeux, s'attendant presque à voir le professeur partir dans un fou rire après avoir fait une bonne – mauvaise – blague à ses étudiants. Mais non, monsieur Hale avait l'air très sérieux.

« Qu'est-ce que vous faîtes encore ici ? Vous êtes sourds ? Déguerpissez ! » s'exclama le professeur avec un signe de tête vers la porte

Les étudiants ne se firent pas prier. Ils ramassèrent leurs affaires dans la hâte et quittèrent la salle avec des « au revoir » timides, auxquels Peter Hale ne prit pas la peine de répondre, se contentant de les regarder filer en se balançant sur ses pieds, les mains derrière le dos et la tête haute.

Stiles s'approcha du pas de la porte et murmura comme les autres un « au revoir » sans lever le regard quand une main s'accrocha à son sac à dos, le tirant en arrière. Il manqua de perdre l'équilibre et se retourna vivement, prêt à râler – en accord avec son humeur de la journée – quand il remarqua qu'il était le dernier étudiant, ce qui voulait dire que la main qui venait de le retenir était celle de son professeur. Peter souriait de la même façon bizarre pour ne pas dire flippante qu'au début du cours.

« Euh…monsieur ? » demanda Stiles en essayant de cacher son appréhension

« Tu connais mon nom, mais je ne connais pas le tien. Ce n'est pas équitable. » répondit Peter d'un ton étrangement enjoué

Stiles ouvrit la bouche pour répondre et la referma aussitôt. Cette fois il en était sûr, cet homme se fichait de lui.

« Vous avez dit ne pas vouloir connaître le nom des étudiants. » rétorqua-t-il en croisant les bras sur son torse

Si ce mec croyait qu'il pouvait se moquer d'un Stilinski uniquement parce qu'il était son prof…

« Parce que je ne veux pas encombrer mon esprit d'informations inutiles, et j'ai décidé que ton nom n'était pas une information inutile. »

Stiles leva les sourcils et laissa retomber ses bras le long de son corps. Ok, il avait déjà cru le comprendre, mais là, c'était définitif : Peter Hale était ta-ré. Un taré qui, sans perdre son sourire, fit un pas vers lui.

« Stiles Stilinski ! » s'écria Stiles sans même s'en rendre compte – ça devait être instinctif, histoire de conserver son périmètre de sécurité.

« Stiles Stilinski… » répéta Peter d'une voix pensive, le regard perdu dans le vague l'espace de quelques secondes. Puis il sembla revenir soudainement à la réalité, et un air satisfait s'afficha sur son visage. « C'est un nom qui colle bien à ton apparence. Frais, énergique…agréable. »

Peter partit dans un petit rire et retourna à son bureau pour récupérer ses affaires. Stiles le regardait avec des yeux ronds, ne sachant s'il devait rire lui aussi ou carrément pleurer. Il penchait plus pour la deuxième option…

« Je vais y aller, hein… » finit-il par souffler en reculant jusqu'à la porte

Il se précipita dans le couloir sans attendre de réponse et descendit les marches trois par trois, bousculant quelques étudiants au passage, puis il se rua en dehors de l'université. Mais qu'est-ce qui vient de se passer ? se demanda-t-il en visualisant avec incrédulité la scène qu'il venait de vivre. C'était ça, son premier « cours » à la fac ? Eh bien Scott avait raison, ce n'était pas aussi terrible qu'il l'avait imaginé…c'était bien pire.

Il jeta un coup d'œil à son téléphone, il n'était que onze heure vingt, et il devait rejoindre son meilleur ami à midi. Il poussa un long soupir et passa une main dans ses cheveux en bataille. Bon, et maintenant ?

Il parcourut du regard les environs, mais comme il le savait déjà, l'université était assez excentrée et il n'y avait pas grand-chose à faire autour à part visiter le campus. Comme il était hors de question de prendre sa voiture et de risquer de se perdre, il décida de se trouver une petite place à l'ombre pour y attendre Scott tranquillement. Pas qu'il était associal, bien au contraire, mais il était assez intimidé…et légèrement démoralisé. Il n'avait pas la meilleure vie qui soit à Beacon Hills, mais au moins, c'était chez lui.

Il contourna l'université en plusieurs minutes – c'était dingue de voir à quel point elle était énorme, et assez angoissant aussi – et se retrouva face à une nouvelle étendue d'herbe parfaitement entretenue au milieu de laquelle s'entrecroisaient des chemins de pierres blanches. Des dizaines, peut-être même des centaines d'étudiants étaient assis autour des tables éparpillées sur le terrain ou se contentaient de traverser l'endroit pour rejoindre les différents bâtiments.

Stiles prit son courage à deux mains et poursuivit sa route, ou plutôt se mit à longer une barrière invisible évidemment très loin de la masse d'étudiants pour rejoindre un arbre au feuillage assez dense pour lui assurer une bonne zone d'ombre. Arrivé à destination, il se cala confortablement contre l'épais tronc et étala ses jambes devant lui. Il passa ainsi quelques longues minutes à ne rien faire, attendant plus ou moins patiemment que le temps file, quand un groupe de six ou sept personnes vint s'installer à l'ombre d'un autre arbre, à moins de dix mètres de lui.

Stiles les observa distraitement, n'ayant rien d'autre à faire et se doutant qu'ils ne le remarqueraient pas. Ils avaient l'air plongé dans l'une de ces belles et grandes discussions d'étudiants qui veulent refaire le monde, à en juger par les grands gestes qu'ils faisaient, le ton qu'ils employaient et leurs hochements de tête enthousiastes. Il y avait trois filles, dont l'une était particulièrement jolie, avec de longs cheveux blonds et un style vestimentaire…engageant, et quatre garçons. Tous devaient être un peu plus âgés que Stiles, peut-être vingt-deux ou vingt-trois ans. Son attention dévia rapidement quand un retardataire fit son apparition, gratifiant le petit groupe d'un léger sourire et d'un signe de la main.

Stiles le suivit du regard jusqu'à ce qu'il s'asseye près de ses amis, contre l'arbre qui lui faisait face. Le jeune homme était grand, bien bâti si l'on en croyait son t-shirt, avec un visage sérieux mais particulièrement agréable. Il semblait rester en retrait, acquiesçant de temps à autre sans beaucoup parler. Il y avait quelque chose d'étrange chez lui. Quelque chose…de captivant.

Captivant, c'était le mot. Il fallait savoir que Stiles avait deux passions dans la vie : observer et photographier. Il observait absolument tout. Les gens, les paysages, l'architecture jusque dans ses détails les plus insignifiants, et même les étiquettes de bouteille d'eau. Mais il photographiait peu de tout ce qu'il voyait. Seulement ce qui avait le don de le fasciner, de lui donner envie que le temps ralentisse pour qu'il puisse en capturer une copie – bien qu'elle fût nécessairement plus pâle.

Il avait toujours eu une passion plus prononcée pour la nature que pour les Hommes. La seule ayant trouvée sa place derrière son objectif étant la première et unique personne qu'il ait aimée, Lydia Martin. Depuis qu'il avait croisé le regard pénétrant de la jeune fille, trois ans plus tôt, il n'avait jamais ressenti l'envie de photographier quelqu'un d'autre qu'elle.

Etait-ce le signe que, malgré ses réticences, une page se tournait ? Peut-être qu'il y avait un peu de cela, car Stiles mourrait d'envie de voir ce parfait inconnu depuis son objectif.

Il attrapa machinalement son sac à dos et en sortit son appareil photo, soigneusement emballé dans une pochette résistante à trouve épreuve. Il le déballa avec précaution – son petit bijou lui avait coûté une fortune que son père lui avait longtemps reproché d'avoir dépensée – et il retira le cache.

Mais qu'est-ce que je fais ? S'il me voit…se dit-il dans une seconde de lucidité. Mais sa passion et sa fascination soudaine pour l'étudiant eurent raison du peu de volonté dont il avait fait preuve, et il porta l'appareil à ses yeux, fixant la lentille en direction de sa cible. Il attendit une minute interminable avant de se décider à capturer l'image, puis il appuya sur le bouton.

Une vague de satisfaction l'envahit comme à chaque fois qu'il prenait un nouveau cliché, et il entreprit immédiatement de voir le fruit de son audace conservé sur sa carte mémoire. Et là…

Son cœur fit un bond terrible dans sa poitrine et son enthousiasme retomba aussitôt en voyant apparaître la photo sur l'écran. L'inconnu, qui ne le serait sans doute plus pour longtemps, fixait l'objectif. Il l'avait vu, grillé, pris en flagrant délit. Pour qui est-ce qu'il allait passer ? Un stalker ? Une autre sorte de fou furieux ? Au mieux, un détective privé…ça aurait au moins le mérite d'être un peu classe, même si ç'aurait été pour un détective particulièrement nul. Autant ne pas se mentir, il allait passer pour un stalker.

Il poussa un long soupir désespéré et rangea son appareil. Bon, ok, ça craignait. Mais au moins l'université était gigantesque et il y avait très peu de chances qu'il recroise cet étudiant qui, en plus, avait l'air d'être plus âgé que lui…il n'avait plus qu'à se lever discrètement, en détente, et à partir rejo…

« Tu t'amuses bien ? » lança une voix à la fois forte et calme

Stiles sursauta et redressa légèrement la tête pour découvrir à ses pieds l'étudiant qu'il venait de photographier. Pris par ses pensées, il ne l'avait même pas senti venir. Il hésita un instant avant d'oser croiser son regard – il ne s'était jamais senti aussi mal à l'aise – mais un raclement impatient au-dessus de lui l'obligea à réagir. Il leva d'abord les yeux timidement, puis, quand il rencontra les prunelles claires, il en oublia l'air énervé sur le visage de l'inconnu qui, de près, était encore plus beau, et il se mit à le détailler avec attention. Il ne s'était pas trompé, c'était exactement comme avec Lydia…le cœur qui battait à cent à l'heure et les mots qui ne voulaient plus s'aligner dans le bon ordre dans sa tête. Il repensa un instant aux paroles de son meilleur ami, concernant le coup de foudre…Non, non, et non. C'était purement artistique. Voilà, un coup de foudre artistique.

« Tu ne parles pas ? »

« Je…euh si… » balbutia Stiles. Décidemment, aujourd'hui, il avait beaucoup de mal à parler… « Je m'appelle Stiles. »

« Je m'en fiche. » rétorqua sèchement l'étudiant, les bras croisés sur le torse. « Efface cette photo. »

Stiles hocha lentement la tête en signe d'acquiescement, impressionné par le charisme qui irradiait du jeune homme. Ce-dernier poussa un soupire agacé et se détourna de lui, rejoignant son groupe d'amis qui observaient la scène avec amusement. Quand le rire moqueur de la jeune fille blonde lui parvint aux oreilles, Stiles réalisa la situation, et, se sentant rougir, il s'empressa de ranger son appareil au fond de son sac et de déguerpir. C'est purement artistique, je le connais même pas ! Purement artistique...se répéta-t-il des dizaines de fois sur le chemin du retour.

Stiles ne se souvenait ni des vêtements que la jolie jeune fille blonde portait ce jour-là, ni des mots que lui avait lancés Scott en le rejoignant. En revanche, il n'était définitivement pas prêt d'oublier ce qu'il avait ressenti à la seconde même où son âme avait plongé toute entière dans les yeux de Derek Hale.