J'ai honte. Mais mon emploi du temps a vraiment été beaucoup trop chargé ces dernières semaines.


Chapitres 15 : des pensées vagabondes

L'aurore de la nouvelle année vint, et avec elle arrivèrent les deux jours qui allaient être pour Mrs. Bennet pour le premier l'un des pires jours de son existence, et pour l'autre, l'un des plus beaux jours de sa vie. Janvier vit donc d'abord le mariage de William Collins avec Miss Maria Lucas, un événement que la maitresse de Longbourn s'était enfin résignée à considérer comme inévitable, et qui l'amena même à dire d'un ton trahissant sa mauvaise foi, qu'elle leur souhaitait « tout le bonheur du monde » bien qu'elle ajoutât souvent quand elle était avec ses filles « puissent-ils se miner l'un à l'autre ».

Le mariage se tint le jeudi la réticente jeune mariée et son très consentant époux rentrèrent à Lucas Lodge sitôt sortis de l'église, t tout le monde trouva beaucoup à dire – ou à entendre- de cela, comme d'habitude. Lady Lucas et Sir William étaient tout à fait ce que l'on attend des parents de la jeune épousée tout à fait gracieux en acceptant les félicitations répétées pour leur nouveau gendre et pour leur fille, et aussi désireux d'en parler que le marié lui-^même.

Mrs. Bennet le supporta à sa manière habituelle , contrant beaucoup de ce que disait l'orgueilleuse mère de la mariée avec ses propres espoirs et attentes pour le lendemain qui retenait les Collins de repartir dans le Kent sitôt leur cérémonie achevée.

Le vendredi amena l'évènement que la dame de Longbourn voyait avec la plus grande joie : le mariage de Mr. Charles Bingley avec sa fille aînée, Miss Jane Bennet. Très peu pour eux le déjeuner bondé à Lucas Lodge. Non, leur propre déjeuner eut lieu à Netherfield, où Mrs. Bennet eut le plaisir de résider en tant que mère de la nouvelle maitresse de maison, et avec bien l'intention d'en parler encore longtemps après le mariage.

En effet, c'était un jour qui ne souffrait aucune désagréable comparaison avec la veille. Mrs. Charles Bingley était toute sourire et bonheur rien en ce jour n'aurait pu lui faire perdre l'expression de béatitude qui ornait son visage du moment où elle récita ses vœux à celui où elle fit ses adieux à sa famille.

Quand au marié, sa sincère joie était aussi profonde on ne le vit pas s'éloigner de son épouse de toute la journée.

Elizabeth observait tous ces événements d'un œil tout heureux, reconnaissante que, aussi déterminée que soit leur mère de les voir toutes mariées, Jane au moins serait très heureuse dans son propre mariage, qui n'aurait pas eu lieu si elle ne l'avait pas désiré. La comparaison avec le mariage de la veille avait fait remonter à sa mémoire sa propre cérémonie et les souvenirs compliqués qui s'y rattachaient. Elle s'était sentie heureuse ce jour-là, quelques deux ans auparavant, mais cette émotion s'était vite estompée, se transformant d'abord en indifférence puis en peur. Jusqu'à ce jour, jamais elle ne se serait cru capable d'observer un mariage avec ce degré de bonheur.

Mr. Darcy, en sa qualité de témoin, se leva pour porter un toast au jeune couple, surprenant ceux parmi les invités qui l'avaient jusqu'alors pensé orgueilleux, et il offrit un discours que peu de gens auraient pu désapprouver ou ne pas trouver spirituel. Quand le déjeuner toucha à sa fin, les amis firent leurs adieux, les spectateurs de Meryton s'en furent, jusqu'à ce que ne demeurent que les amis proches et la famille.

La Comtesse offrit alors sa surprise à sa sœur : elle leur offrait pour leur lune de miel l'un de ses domaines, pour qu'ils y restent aussi longtemps qu'ils le désiraient, voire même qu'ils s'y établissent de manière définitive s'ils préféraient. Son nouveau beau-frère avait souvent mentionné son désir de trouver un domaine convenable près de celui de son ami du Derbyshire, et Elizabeth estimait que Pearlcombe, comme il se nommait, comblerait tous ses rêves, même si cela mettrait une grande distance entre deux sœurs si proches.


Le couple fut ravi de l'endroit, le trouvant parfaitement situé dans le comté qu'il présidait. Il se trouvait à moins de 30 miles de Pemberley, et à égale distance de deux autres grands domaines, quoique détenus par des gens plus âgés. Elizabeth eut le plaisir d'avoir des nouvelles de sa sœur dans la semaine qui qui vit leur arrivée là-bas, et savoir que Jane n'aurait pu être plus satisfaite de l'endroit la combla de joie. Son seul regret, écrivait Mrs. Bingley dans sa lettre, serait de devoir se contenter des seuls mots d'Elizabeth plutôt que de sa présence en chair et en os pour la faire rire.

Le départ des locataires de Neherfield provoque la fin des espoirs et rêves de Meryton concernant son autre riche et célibataire occupant, puisque les Darcy repartirent à Londres le lendemain du mariage. Le voyage, bien que fait à regret, était nécessaire, au moins pour le jeune homme, qui ressentait le besoin depuis quelques temps de s'occuper des comptes de son domaine directement plutôt que par courrier.

Darcy cependant trouva difficile de s'atteler à sa tâche avec son habituelle concentration. C'était la première fois qu'il était assuré de ne pas voir la Comtesse de Saffron-Walden depuis la Saint-Michel. Son esprit et son cœur ressentait grandement cette absence au point de rendre son retour aux affaires et à la société remarquablement désagréable.

Pour la première fois de son existence en tant que maître de Pemberley, il trouvait la tâche de vérifier les comptes presque insupportable, surtout lorsqu'il songeait à la compagnie qu'il avait dû sacrifier pour cela. Souvent, sa sœur et son intendant, en entrant dans son bureau, le trouvaient non pas occupé à écrire sur des kilomètres de papier mais le regard dans le vague, ce qui à son expression devait être une alternative fort agréable à la tâche très concrète de remplir des papiers et de faire des additions.

Pour Elizabeth, le reste du mois de janvier, puis le mois de février n'amenèrent guère de diversités dans ses promenades à Meryton, Longbourn, et Lucas Lodge, qui furent quelques fois salissantes, et quelques fois froides. Bien souvent, elle se retrouva à chaperonner ses sœurs, surtout quand la toux de Kitty s'avérant une épreuve trop grande pour les nerfs de leur mère.

Mars devait l'amener à Hunsford, une situation qui faisait souvent se plaindre Mrs. Bennet quand elle en entendait parler, celle-ci étant absolument persuadée que Mr. Et Mrs Collins passerait leur temps à parler de leurs projets pour Longbourn.

Pour Elizabeth elle-même, c'était quelque chose qu'elle voyait à présent avec un plus grand plaisir qu'auparavant. L'absence avait diminué son dégoût de Mr. Collins et des circonstances du mariage, et cela lui apporterait de la nouveauté. Sa seule tristesse dans l'histoire, était de quitter son père, qui abhorrait l'idée même de son départ au point de lui avoir demandé de lui écrire, et avait presque promis de répondre à ses lettres.

On ne pouvait certainement pas dire qu'elle pensait à un certain gentleman à une moins grande fréquence que lui ne pensait à elle. Mr. Darcy occupait souvent le premier plan de ses pensées. C'était quelque chose de très inattendue pour Elizabeth qui ne se serait pas crue capable de penser à nouveau à un gentleman de la manière dont elle pensait à Mr. Darcy. Son esprit se séparait rarement de ses pensées ou de ses souvenirs de lui, et cela arrivait toujours aux moments les plus étranges.

Au début, elle pensa que c'était simplement parce qu'elle ne savait pas quand elle le reverrait, et qu'elle aurait par conséquent très peu de chances de recevoir de ses nouvelles, jusqu'à ce qu'une lettre de Miss Darcy n'arrive à Stoke Edith une quinzaine de jours après leur départ. C'était là une correspondance que de temps à autre Elizabeth se trouvait incapable de lire en compagnie, car Georgianna, bien que timide avec les gens, était tout le contraire dans ses lettres. La plupart contenait des bribes d'information sur les activités de son frère, et sur combien il semblait parfois distrait, ainsi que sur les causes de sa distraction selon sa sœur.

Sa tante Gardiner était une autre fidèle correspondante et ses lettres contenaient également des passages qui tendait à faire rougir sa nièce. Perspicace qu'elle avait été durant la semaine qu'ils avaient passé avec elle durant l'hiver, et durant les quelques petits jours avant le mariage de Jane et Charles Bingley, Mrs. Gardiner avait appris assez des deux pour comprendre parfaitement la nature de la situation entre sa nièce et Mr. Darcy.

Par ailleurs, dés son retour à Londres, elle avait visiblement ouvert la correspondance reçue de ses amies du Derbyshire, qu'elle avait utilisée afin d'en découvrir davantage sur le gentleman qui avait apparemment donné son cœur à sa nièce. Plusieurs fois, Elizabeth avait tenté de nier les suppositions quand elle répondait à sa tante ou à sa sœur, mais aucune n'interprétait ses mots comme elle l'aurait voulu.

Cependant, à mesure que les semaines passaient, comme il conservait la faveur de ses pensées, Elizabeth se sentit bientôt incapable de contre leurs suppositions, sans parler de tenter de mettre un terme à leurs taquineries.

Sur ce, je retourne traduire la suite.