Cette fic est encore pour mon amie Smilinginlove qui m'a proposé cette idée. J'espère que ça vous plaira ^^


Bilbon n'était pas quelqu'un d'audacieux ou de turbulent loin de là. Pourtant enfant il avait été tout le contraire. Sa mère lui répétait sans cesse que quand il était petit il n'arrêtait pas de courir partout et de faire des bêtises. Bilbon regarda d'ailleurs une photo de lui où il était enfant, il était en train d'escalader un arbre. Il sourit amusé de voir à quel point il avait changé, et pour le mieux. Il posa le cadre sur la cheminée de sa mère et la regarda, elle était endormie dans son fauteuil. Il posa délicatement une couverture sur sa mère et déposa un baiser sur son front. Il partit et se rendit au travail.

Il venait voir sa mère aussi souvent que possible, surtout depuis qu'elle était malade. Il voulait profiter d'elle dans la maison où il avait grandit avant de devoir la placer en institution. Pendant l'adolescence de Bilbon sa mère avait commencé à montrer des signes de fatigue, de faiblesse, et quelques années après on lui avait diagnostiqué Alzheimer. Bilbon était issu d'un mariage tardif et il avait perdu son père très tôt. Il soupira et se passa une main dans les cheveux. Il adorait sa mère, mais il savait qu'elle ne serait plus là très longtemps. Il fit sa journée de travail et le soir il refit un crochet par chez sa mère. Cette dernière le regarda:

«-Qui êtes-vous monsieur?»

Bilbon savait que ce n'était pas de la faute de sa mère, mais une larme coula sur sa joue:

«-C'est moi maman, Bilbon.

-Je n'ai pas d'enfant voyons! Que faites-vous chez moi?

-Je… rappelez vous, ma voiture est en panne et mon portable ne capte pas. Vous m'avez proposé d'utiliser votre téléphone pour appeler le dépanneur.

-Ah oui… allez-y, le téléphone est dans le couloir.

-Merci.»

Bilbon alla dans le couloir et soupira, il ne pouvait pas affronter ça seul. Il n'aimait pas lui mentir, mais si il lui disait la vérité alors qu'elle ne se rappelait plus de lui elle allait faire une crise et il n'en avait pas envie.


Il revint dans le salon peu de temps après, sa mère dormait. Elle se réveilla et le regarda:

«-Bilbon mon ange tu es là depuis longtemps?

-Non maman je viens d'arriver.

-Mais… pourquoi tu as pleuré mon poussin?

-Oh… rien, je me suis tapé le pied dans un meuble et ça m'a fait très mal.»

Belladonne sourit:

«-Toujours aussi distrait mon lapin.»

Elle l'enlaça et s'endormit. Bilbon la couvrit, déposa un baiser sur son front et partit. Il rentra chez lui assez déprimé, il ne voulait pas attrister sa mère dans ses moments de luciditer mais c'était très dur. Sa mère avait de plus en plus de moment d'absence, il devrait la mettre dans une institution plus tôt que prévu. Il poussa un profond soupir et prit une douche pour se changer les idées. Il mangea et se mit devant un film.


Le lendemain alors qu'il rentrait du travail il trouva deux ados en très mauvaise posture. Ils étaient en train de courir poursuivis par un homme qui tenait une batte de base ball. Il leur hurlait qu'ils étaient des voleurs et qu'il allait les tuer si il les attrapait. Les deux garçons couraient en riant et se tapèrent dans la mains en lui criant qu'il pouvait toujours courir avant de les attraper, ils avaient chacun un paquet de chips à la main. Bilbon les regarda, ils n'avaient pas l'air d'être des loubards. Il ne su pas pourquoi mais son bras se tendit et donna un coup de mallette en pleine figure du gars à la batte de base ball. L'homme tomba au sol sonné par le coup et son propre élan. Bilbon sortit un billet de sa poche et le mit sur le ventre gras du vendeur:

«-Voilà je pense que ça suffira.»

Les deux ados s'arrêtèrent et regardèrent l'inconnu qui venait de les sauver tout en reprenant leur respiration. Car même si ils couraient vite ils avaient commencé à perdre de la distance face à «super gras double» comme ils l'avaient appelé en courant. Ils s'approchèrent de Bilbon quand celui-ci reprit sa route comme si de rien n'était:

«-Merci m'sieur!

-Oui merci, z'êtes qui?

-Je suis personne, je suis juste un homme qui rentre chez lui après le boulot.

-Pourquoi vous nous avez sauvé?

-Parce que je ne pense pas que les chips auraient été des armes efficaces face à une batte en alu…»

Les deux ados baissèrent la tête et Bilbon demanda:

«-Pourquoi n'avez-vous pas payé les chips? Vous ne semblez pas manquer d'argent, surtout qu'un paquet de chips comme ça ne coûte que cinquante centimes.

-C'était un pari entre mon frère et moi.

-Oh… je vois.»

Bilbon eut un petit sourire, il avait l'impression de se revoir à leur âge. Il hocha la tête:

«-Bien, soyez prudents à l'avenir dans les paris que vous vous lancez.

-Oui monsieur.»

Il s'éloigna. Le plus jeune, un brun le rattrapa:

«-Comment vous vous appelez monsieur?

-Bilbon Saquet.

-D'accord, mon frère c'est Fili, et moi c'est Kili Durin. Encore merci monsieur.

-De rien c'est normal. Au revoir les garçons, et savourez bien ces chips.»

Il leur sourit et partit les laissant avec leur air admiratif.


Il rentra chez lui et repensa à sa jeunesse. Aujourd'hui il avait 34 ans, mais jusqu'à l'âge de 17 ans il avait été un gai luron. Toutefois il s'était calmé quand sa mère avait commencé à faiblir et quand il avait frôlé la prison et la mort en même temps. En effet un soir bien arrosé avec ses amis ils avaient roulé à toute vitesse sur l'autoroute allant à plus de 160 km/h. Ils avaient quitté la route et par chance ils avaient survécus. Ils avaient été placés en garde à vue pour consommation d'alcool alors qu'ils étaient mineurs, conduite en état d'ébriété, excès de vitesse et conduite sans permis. Toutefois ils n'avaient pas été inculpés car c'était leur premier délit. Ce soir-là Bilbon s'était juré d'arrêter de faire n'importe quoi, il s'en était quand même sortit avec dix points de suture au crâne, vingt-cinq au bras droit et la jambe gauche déchiquetée. Il secoua la tête au souvenir de cette soirée. Ça avait été drôle au début de soirée, mais après ça n'avait fait que sombrer dans la bêtise.


Bilbon alla voir sa mère et constata que son état avait beaucoup empiré en une journée. Il soupira et se résigna à appeler un centre, il n'avait pas d'autre choix. Il prépara une valise pour sa mère et des infirmiers vinrent la chercher. Bilbon la regarda partir avec la gorge serrée mais c'était le mieux pour elle, elle devenait dangereuse pour elle-même. Il rentra chez lui la mort dans l'âme. Alors qu'il était en train de dîner, son téléphone fixe sonna ce qui était étrange car il était plus de vingt-et-une heure.