La chouette de couleur noire volait tranquillement dans le ciel proche de Poudlard, vers la forêt Interdite. De son regard ambré, elle suivait un jeune homme qui marchait tranquillement sans se soucier des dangers que pouvaient receler les bois en cette nuit d'automne.

Le garçon était reconnaissable par son uniforme de la célèbre école de magie mais surtout par son écharpe verte et argenté qui recouvrait la peau de son cou. Il portait des lunettes rondes au dessus de ses beaux yeux émeraude, ses cheveux semblaient perpétuellement en bataille. Et si l'on connaissait bien l'élève, on pourrait savoir que ce dernier avait 12 ans et qu'il était en seconde année.

L'animal qui volait au dessus de l'enfant, le savait.

Comment pouvait elle le savoir vous le demandez vous ?

Pour une raison simple, en réalité, cet animal n'en n'était pas un. Il y avait des sorciers dans la société magique qui pouvait se métamorphoser en un animal. Le professeur de potion de cette école le pouvait. Bien que le ministère ne soit pas au courant de son don. Il jouissait d'une telle liberté en volant qu'un seul être savait qu'il était ce qu'on appelait un animagi. Justement, un sorcier sachant se transformer en animal.

Le vent dans ses ailes, sur son visage, la liberté qu'il ressentait, cet instinct ancré en lui qui pouvait lui montrait comment voler, comment supporter le vent parfois brutal, comment chasser. Oh oui, ses puissantes serres avaient tué d'innombrables rongeurs mais Severus Snape ne ressentait pas de dégoût à tuer et à manger des souris ou des mulots sous sa forme animale. Comme si son bon sens humain disparaissait un moment pour le permettre de profiter au mieux de cet instant de la journée où il volait tranquillement avant d'aller se coucher. Au fur et à mesure des années, le vol avait été pour lui une libération de sa souffrance, suite à la perte d'un être cher, Severus Snape s'était renfermé sur lui-même, ses seuls amis étaient Lucius Malfoy et Regulus Lestrange qui avait malheureusement fini en prison après la première guerre. Il y avait aussi son amant, son précieux amour qui avait disparu de la Terre mais pas de son cœur, Severus savait qu'il reviendrait tôt ou tard pour reconquérir l'Angleterre et comme la première fois, il aurait le soutien de ce dernier.

Surtout que le seigneur des ténèbres était maintenant sa seule ancre à la vie, il avait perdu son fils, son adorable fils et avec cette horrible perte, il s'était perdu lui-même. Pendant des mois il avait vécu pour cet adorable être qui avait su compléter son cœur plus qu'il ne l'était déjà lorsqu'il était en compagnie de son amant. Voilà maintenant plus de 10 ans que son fils lui avait été arraché alors qu'ils avaient été invité chez les Malfoy.

Il se souvenait de ce moment douloureux où un étranger avait pris son fils dans ses bras, ce moment où son fils pleurait car il avait été dérangé dans son sommeil, puis les autres sorciers présents dans le but de faire distraction, avait assommé Severus. Pendant des jours, puis des mois il avait été inconsolable.

Le potionniste dormait dans la chambre disparu tellement il souffrait. En tant que seigneur des ténèbres, aux côtés de son époux, il devait faire bonne figure mais son chagrin était tellement immense qu'il refusait tout contact humain si ce n'était pas Voldemort ou Lucius.

Si magiquement il était puissant, qu'il était un très occlumens, mais rien ne l'avait préparé à perdre son fils.

De même, si Voldemort était cruel lorsqu'il lançait divers sorts de doloris ou de torture, Severus pouvait se montrer beaucoup plus cruel et plus vicieux. Oh oui, la perte de son enfant l'avait affecté … et personne, même pas Voldemort, ne savait ce qui allait se passer s'ils retrouvaient leur précieux ange un jour.

La chouette de couleur noire poussa un hululement. Et se posa sur une branche non proche, voulant voir ce que faisait Harry Potter, hors de son dortoir à cette heure nocturne et qui plus est dans la forêt Interdite. Avec sa vue perçante, même la nuit, Severus put constater que l'enfant suivait un chemin peuplé d'araignées. Il en resta un moment étonné alors que le jeune garçon ne continue sa route.

Bien que son devoir professoral lui ordonnait de renvoyer cet enfant dans son dortoir et de lui enlever quelques points, et peut-être même lui offrir une retenue en compagnie de l'adorable concierge de Poudlard, le potionniste se contenta de suivre l'enfant.

Finalement, après quelques minutes supplémentaires, il sembla avoir trouvé ce qu'il cherchait. Une colonie d'araignées gigantesques, le Serpentard ne sembla pas avoir peur et s'approcha de ce qui semblait être le patriarche de cette colonie.

« Vous êtes Aragog n'est-ce pas ? Lui demanda le Serpentard sans trembler.

-Qui es tu donc petit homme pour t'aventurer sur nos terres ?

-Je suis un élève de l'école, ainsi qu'un ami à Hagrid.

-Alors te voilà bien chanceux, je n'ai pas le droit t'attaquer les amis d'Hagrid.

-Me voilà rassuré. Je suppose que vous avez entendu que la Chambre des Secrets a été rouverte ?

-C'est pour cela que toutes les araignées fuissent l'école comme la peste ! Le monstre contenu dans la chambre a été libéré !

-J'ai besoin d'informations … des élèves ont étés attaqués.

-Tu comprendras aisément que ce n'est pas mon problème si des humains se font attaqués.

-Si l'école ferme, vous serez chassé d'ici. Vous le savez tout comme moi.

-Ne sois pas idiot ! Si l'école ferme, notre forêt restera intacte ! Répliqua l'énorme araignée, cela fit s'agiter ses petits qui commencèrent à paniquer.

-Bien sûr que si. C'est Dumbledore qui vous autorise à rester, si l'école ferme il perdre toute autorité et tout pouvoir, le ministère rêve de pouvoir raser cet endroit pour en faire autre chose.

-Tu mens ! Severus resta spectateur, le proverbe, soit plus Serpentard que Salazar était véridique ici. Le jeune garçon mentait comme il respirait.

-Bien sûr que non. Sinon, pourquoi je me serais aventuré hors de Poudlard ? Sachant que vous pouvez me tuer ? Moi, je veux juste que toutes ces pétrifications cessent, je sais ce qui est enfermé dans la Chambre. Un basilic …

- Que veux-tu savoir ?

-à vous de me le dire.

-Très bien. La Chambre des secrets a été ouverte il y a de là 50 ans, par un certain Tom Marvolo Riddle, c'est du moins ce que pense Hagrid. Des meurtres ont eut lieu à cette époque et l'on accusa Hagrid, parce que justement, ce même Serpentard avait su faire preuve de persuasion, on a cru que c'était moi. Hagrid m'a alors libéré dans cette forêt et l'on brisa la baguette de ce demi-géant.

-Vous n'en savez pas plus ?

-Non … si ce n'est que le premier meurtre a eu lieu dans les toilettes des filles, au second étage.

-Merci pour ces informations, Aragog.

-Petit humain.

-Que ce qu'il y a ?

- Promets-moi que l'école ne fermera pas.

-Je vous le promets, à vous et à toute votre famille. »

Harry tourna les talons et partit pour le château dans le but de regagner son dortoir.

Severus décolla d'un coup d'aile et regagna lui aussi ses appartements. Mais pleins de questions en tête. Son amant activa immédiatement un miroir à double sens pour pouvoir prendre de ses nouvelles.

Le seigneur des ténèbres avait fait son grand retour l'année auparavant, lorsqu'il avait pu voler la pierre philosophale de Dumbledore. Bien qu'aucune action meurtrière n'avait eu lieu, chacun savait qu'il était dangereux et surtout à craindre. Ce fut même lui qui avait ouvert la chambre des secrets, avec l'aide du potionniste cependant, le jeune Harry Potter allait sans doute compromettre tous ses plans si les deux seigneurs des ténèbres ne réagissaient pas avant.