Salut les minous !

Et voilà, c'est la fin de cette histoire ! Merci d'avoir lu jusqu'ici, merci d'avoir laissé des reviews, Sherly, Maeva, Electre, Nalou, Aliena, Thelxi, ClaP, Parmezan, Catflo, Yao, Cammi'bal, et tous ceux qui m'ont laissé des commentaires depuis le début de cette fic, ou qui l'ont mise en alerte ou en favoris !

Merci d'avoir lu jusqu'au bout, vous étiez des choux, je suis contente de vous avoir faire rire avec ce truc débile.


Épilogue

.oOo.

C'était vendredi.

Comme les vendredis précédents, Hannibal avait accepté son dernier patient à 16h, puis il avait fermé son cabinet de consultation. Une fois rentré chez lui, il s'était changé, il avait préparé des amuse-gueules – pour ce soir, c'était des tapas à l'espagnole – et avait rangé le tout dans un container avant de remonter dans la Bentley et de prendre la direction de chez Will.

Après tout, c'était vendredi.

.

Trois semaines plus tôt.

.

Hannibal était tranquillement en train de lire dans sa bibliothèque lorsque la sonnette de la porte d'entrée avait retenti. Intrigué, il avait jeté un coup d'œil à l'horloge – 19h30 – et s'était demandé s'il n'aurait pas oublié un dîner ou si Will et lui avaient prévu quelque chose. Non, impossible ; Hannibal n'oubliait rien.

Et pourtant, c'était Will, qui n'avait pas attendu qu'Hannibal lui ouvre pour entrer dans la maison, comme c'était son habitude (à se demander pourquoi il continuait à sonner).

- C'est ce soir ! avait-il (presque) glapi.

Hannibal avait cligné des yeux, et avait suivi Will dans son petit salon, où trônait le seul poste de télévision de la maison, une vieille chose encore à tube cathodique. Will l'avait déjà allumée, tandis qu'Hannibal le regardait sans comprendre.

Avec horreur, il le regarda déballer un paquet de chips et une boîte à pizza qu'il avait sans doute achetée sur le chemin.

- Will... Qu'est-ce que...

- Première diffusion, ce soir ! s'exclama Will. Tu n'as pas envie de voir ton arrivée fracassante sur "L'île de la Tentation" ?

Oh.

OH.

- Je ne mangerai pas ces choses infectes, fit remarquer Hannibal en s'installant sur le canapé à côté de Will.

- Je ne les ai pas ramenées pour toi, répondit Will. Va manger ton jambon de je-ne-sais-pas-qui et laisse-moi ma pizza aux quatre fromages.

Hannibal leva les yeux au ciel, mais la scène d'horreur qui se déroulait à côté de lui n'était rien à côté de celle qu'on apercevait à l'écran.

Après un générique d'une vulgarité sans nom, Jimmy Price apparut sur la plage pour expliquer le principe du jeu. Cinq minutes plus tard, Hannibal avait envie de traverser le poste de télévision pour atteindre Price et lui arracher les testicules en passant par la gorge.

- Will... Tu veux vraiment regarder ça...?

- Bien sûr ! s'exclama Will. On était dedans, Hannibal ! Je suis curieux de savoir quelle tête tu faisais quand je n'étais pas là pour te voir.

Hannibal leva à nouveau les yeux au ciel, mais le côté stalker ultra-possessif de Will lui procurait toujours un vif plaisir ; il n'ajouta plus rien, et s'installa un peu plus confortablement dans le canapé (mais à bonne distance de la pizza) pour suivre leurs "aventures".

.

Deux semaines plus tôt.

.

Hannibal allait tuer quelqu'un.

D'accord, ça ne changeait pas vraiment de d'habitude ; à corriger.

Hannibal allait tuer tout le monde.

Toute la semaine, ses patients n'avaient pas arrêté de mentionner sa petite apparition dans l'émission, et la presse était venue le déranger jusqu'aux portes de chez lui, et si Hannibal avait réussi à garder son calme, c'était bien parce que ça aurait été ridicule d'attirer l'attention sur lui alors que l'émission était en cours de diffusion – mais il s'en fallait de peu.

Pourtant, n'importe qui ayant regardé le premier épisode et ayant une once de bon sens aurait pu remarquer, dans le regard terrible d'Hannibal lorsqu'il avait débarqué sur l'île, l'envie de meurtre qui y était inscrite en gros. Même Will avait fait une remarque dessus – Hannibal s'attendait presque à voir débarquer le FBI pour l'arrêter, après avoir compris qu'il était le Chesapeake Ripper ; mais de toute évidence, on n'arrêtait pas les gens pour un regard, et heureusement, car Hannibal n'aurait pas fait long feu.

Avec tout ça, il fallait vraiment que ces imbéciles n'aient aucun instinct de survie pour continuer à le titiller là où il ne fallait pas. Un regard glacial d'Hannibal, servi à chaque fois qu'il en avait eu besoin, les avait dissuadés de continuer, mais même pendant le deuxième épisode de l'émission, alors que Will était une nouvelle fois venu le regarder chez lui, des gens étaient venus frapper à sa porte (interrompant, à sa grande frustration, le moment où on le voyait parler avec Will devant les caméras pour la première fois).

Will avait soupiré, et avait proposé de faire ça chez lui la prochaine fois.

Hannibal n'avait pas eu le courage de répondre, et s'était contenté de hocher la tête, épuisé.

.

Une semaine plus tôt.

.

Hannibal avait débarqué à Wolf Trap avec de bonnes réserves d'aliments à manger avec les doigts (son âme saignait rien qu'à l'idée, mais c'était mieux que les horribles pizzas que commandait Will à chaque fois), et Will l'avait reçu avec un sourire et un long baiser langoureux pour le remercier (et après cinq minutes de ce traitement, Hannibal ne trouvait plus si terrible que ça l'idée de manger avec les doigts, au fond).

Ils avaient allumé la télévision, Will avait étendu une couverture plus ou moins propre sur le canapé, recouvrant les poils de chien qui y formaient presque un duvet, et Hannibal avait installé la petite table basse devant eux pour qu'ils y déposent la nourriture.

- Les chiens ne vont pas les manger ? avait-il demandé à Will, inquiet.

- Non, ils ne s'approcheront pas.

Will les avait envoyé sur leur couverture près de la cheminée, et ils s'y étaient tous installés sans protester – et Hannibal, qui au début de leur relation avait d'abord été effaré à l'idée que Will possédait sept chiens (deux, c'était déjà ridicule, alors SEPT), s'était habitué au fait qu'ils soient bien éduqués. (Ce qui ne l'empêchait pas de poser la question à chaque fois – on n'était jamais trop prudent.)

- Tes patients ne t'ont pas trop embêté, cette semaine ? avait demandé Will en mangeant un roulé fromage et jambon.

- Ça allait...

Ses patients avaient dû comprendre qu'il ne valait mieux pas aborder le sujet "île de la Tentation" dans son bureau s'ils tenaient à leur vie, et n'y faisaient déjà plus que rarement allusion. Quant à la presse, elle le poursuivait toujours, mais elle ne venait pas chez Will, qui avait le double avantage d'habiter au milieu de nulle part, sur un endroit que le GPS avait du mal à reconnaître, et d'avoir sept chiens prêts à défendre la tranquillité de leur maître. Hannibal n'avait pas tardé à profiter également de leur protection, acceptant gracieusement d'oublier (la plupart du temps) les poils qu'ils répandaient partout.

Après le repas, Will s'était blotti contre lui, la tête sur son épaule, et Hannibal s'était dit que finalement, une petite soirée télévision, ce n'était pas si mal que ça.

Et puis sa tête était descendue plus bas, et encore plus bas, et Hannibal avait perdu le fil de ses pensées.

Ils avaient fait l'amour en regardant leurs doubles télévisés chuchoter doucement sur la plage, assis contre l'autre.

.

Aujourd'hui.

.

- N'empêche, tu aurais pu me dire que le short violet ne m'allait pas, grogna Will, les yeux fixés sur la télé.

Hannibal resserra son bras autour de ses épaules, soutenu par le canapé.

- Je le trouvais plutôt original. Et puis, il montre tes jolies jambes.

- Dis-toi que la nation entière est en train d'admirer mes jolies jambes en ce moment.

La main d'Hannibal se crispa sur l'épaule de Will, qui se mit à rire avant de s'enfoncer un peu plus dans le canapé, collé contre lui.

- D'accord, j'aurais dû poser un embargo sur ce short, admit Hannibal. C'est Alana qui l'avait choisi, pas vrai ?

- Si tu veux toujours faire d'elle notre prochain barbecue, je suis d'accord, finalement.

- C'est vrai ?

- Non. Tiens, voilà Lounds... Ça ne te fait pas bizarre de voir à la télé quelqu'un que tu as froidement assassiné ?

- Que nous avons froidement assassiné, corrigea Hannibal.

- Ok, ok. N'empêche qu'à moi, ça me fait toujours bizarre.

- Tu dis ça chaque semaine.

- Ça me fait bizarre chaque semaine.

Hannibal eut un sourire.

Six mois plus tard, il ne parvenait toujours pas à croire que dans ce vaste monde, il avait réussi à trouver quelqu'un comme Will. La première trahison exceptée, il était tout ce qu'Hannibal avait toujours voulu sans oser l'espérer ; avant toute chose, quelqu'un qui le comprenait, qui partageait ses idées, qui acceptait ses actions. Leur premier vrai repas ensemble avait été de la cuisse de Lounds farcie aux marrons et aux herbes – lorsqu'Hannibal avait vu Will manger son assiette avec un sourire, et faire un jeu de mot sur la viande, il avait compris qu'entre eux, tout bêtement, c'était pour la vie.

Par ailleurs, la beauté de Will et leur alchimie sexuelle ne gâchait rien non plus, s'il fallait être honnête.

- Ah, voilà Alana.

La télévision était actuellement en train de diffuser un feu de camp du côté du pavillon des filles ; Alana regardait les images de Will et d'Hannibal en train de se rapprocher avec un sourire hésitant qui dissimulait mal son envie de froncer les sourcils.

- C'est un autre participant, expliqua-t-elle à la caméra. Je n'ai rien à redouter.

De fait, l'histoire entre Will et Hannibal ne faisait pas les gros titres autant qu'on aurait pu le croire ; en dépit du fait que les caméras avaient suivi de très près leur rapprochement, le reste de l'Amérique semblait persuadé que la bisexualité n'existait pas, et qu'ils n'étaient qu'amis – de très proches amis, certes. De toute façon, les équipes techniques ne les avaient jamais surpris en position compromettante, puisque la chambre des hommes était hors-limites.

C'était peut-être préférable, car Hannibal n'aurait pas voulu expliquer à ses patients déjà trop curieux quelle était véritablement la nature de sa relation avec Will. Sa vie privée était assez mise à mal comme ça.

Finalement, de tous, c'était probablement Zeller qui attirait le plus l'attention avec ses frasques, ou bien sa petite copine, Beverly – ils s'étaient séparés après l'émission, avait appris Will à Hannibal. Apparemment, Zeller avait trompé Beverly... avec Price, l'animateur de l'émission. Sacré retournement de situation. Toute l'Amérique en ferait des gorges chaudes quand elle découvrirait ça, dans cinq ou six épisodes.

- Je regrette de ne pas les avoir tous tués, marmonna Hannibal en voyant leurs visages apparaître à l'écran.

- Il n'est pas encore trop tard, sourit Will. ...Rassieds-toi, Hannibal, je plaisantais.

- Même pas Zeller ?

- Même pas Zeller.

- Will, tu sais combien de temps j'ai passé à m'imaginer en train de le tuer ? C'est cruel de m'en priver.

- On a déjà tué Lounds. Les gens vont se demander ce qui se passe si tous les participants de l'émission disparaissent un à un. C'est trop risqué... Le monde est grand, Hannibal. Il y aura toujours un autre connard à aller éventrer quelque part.

Hannibal lui jeta un regard désapprobateur – langage – mais ses paroles sonnaient tout de même comme une douce musique à ses oreilles. Avec un sourire, il passa sa main dans les boucles chocolat de Will, qui inclina la tête pour profiter de la caresse.

- Même pas Bedelia ? Je peux laisser Zeller en vie si tu y tiens tellement, mais laisse-moi au moins tuer Bedelia.

- C'est grâce à elle que j'ai fait ta connaissance, fit remarquer Will. Si on n'avait pas bossé ensemble sur un profil psychologique, je ne t'aurais jamais connu. En gage de reconnaissance, tu peux bien la laisser survivre, tu ne crois pas ?

- ...Soit, soupira Hannibal d'un ton de bon prince.

Après tout, quand l'émission serait terminée, et que la disparition de son ancienne compagne passerait un peu plus inaperçue, peut-être que Will changerait d'avis. Peut-être même qu'ils la tueraient ensemble... Hannibal pouvait toujours espérer.

- Par contre, reprit Will, quelqu'un a embouti ma voiture hier dans la rue... Enfin. Ta voiture. La Bentley.

- Pardon ?

- On a fait un constat. Il s'appelle Francis Dolarhyde, apparemment.

- Francis Dolarhyde...

- On n'a rien de prévu ce week-end ?

- Maintenant si.

Will lui fit un sourire. Hannibal se pencha pour l'embrasser.

La vie était belle.

.oOo.

FIN

.oOo.


Qui a trouvé la référence du short violet ? :D

Merci d'avoir lu jusqu'ici ! A bientôt !