Salut les p'tits loups!

Voici un petit drabble de 500 mots tout rond pour le Challenge d'Octobre du Collectif NONAME.

Un deuxième est prévu, version Will!

Ce qui me plaît chez mes lecteurs:

Vous êtes tout simplement incroyables, que vous me laissiez un mot ou pas! Juste savoir que des personnes me lisent, même si elles n'aiment pas ou même que j'ignore tout de leur opinion sur mes textes, me fait me sentir euphorique, flattée et honorée.

Donc merci de me lire, mes choupis!


01 ~ Half in the Shadows

...

Plongé dans l'obscurité de son élégante cellule, Hannibal contemplait les ombres figées sur les moulures du plafond, allongé sur le lit étroit du Baltimore State Hospital for the Criminally Insane.

Sa tenue de prisonnier était hautement inconfortable – Alana lui avait accordé tout ce qu'il demandait, mais faisait la sourde oreille dès qu'il mentionnait le tissu rêche et désagréable – et il retenait de se gratter comme un chien fourmillant de puces.

Chien.

Ce seul mot lui évoquait Will. La moindre pensée traversant son esprit le ramenait à cet homme, qu'il le veuille ou non.

Will s'était montré intéressant avant même leur rencontre. Il promettait une source inexploitée de jeux et la curiosité sinuait tel un serpent dans les entrailles d'Hannibal depuis qu'il avait croisé les yeux fuyants du professeur dans le bureau de Jack Crawford, au FBI.

Peu à peu, la curiosité avait cédé la place à l'affection, chose qu'Hannibal n'avait guère l'habitude de ressentir aux sujets d'autres êtres, humains ou non. L'affection s'était mutée en un monstre dévorant de désir et d'amour et Hannibal se languissait à présent du moment où Will lui rendrait visite.

Il s'ennuyait aussi considérablement. Certes, il avait quantité de livres à disposition, rédigeait moult articles traitant de psychologie avancée, s'amusait – lors des trop rares visites du Dr Bloom et du Dr Chilton – à irriter et menacer à mots couverts ses invités.

Il se languissait également de cuisiner des mets fins et délicats. Il se languissait de liberté. Il se languissait du goût de la viande fraîche dans sa bouche, entre ses dents, sur sa langue. Il se languissait du meurtre. Et, surtout, il se languissait de l'instant où Will serait à nouveau sous sa coupe et où il pourrait le dévorer.

Parfois, dans des moments comme celui-ci, où, allongé sur son lit et plongé dans le noir il observait l'ombre se tapir et ramper dans les coins et les reliefs de la cellule, il se mordait la langue pour le plaisir de sentir le sang envahir ses papilles.

Le visage de Will se laissait dessiner plus aisément sur la toile ténébreuse du plafond, apparaissant d'entre les ombres.

Le moment le plus passionnant de sa journée était sans nul doute celui-ci, lorsque Hannibal plongeait dans les tréfonds de son palais mental et discutait, argumentait avec son agent spécial favori. Sans compter que durant ces quelques heures, son affreuse blouse disparaissait au profit de l'un de ses costumes sur mesure.

Dans la plus part de ses fantasmes, Will venait le trouver et confessait un amour ardent pour lui. Il le faisait évader et tous deux partaient au soleil couchant vers des contrées épanouissantes, emplies de meurtres commis en duo et de repas raffinés.

Mais cela ne restait toujours que des fantasmes et le temps devait avoir stoppé sa course, pour qu'il lui paraisse aussi long.

« Tu seras ma perte. », articula le cannibale sans réellement prononcer un son.

Et il était pressé de voir sa fin arriver, si cela comprenait le retour de Will dans sa vie.