Bonjour ou bonsoir à tous ! Oui, enfin le chapitre trois. Désolé pour l'absence de poste, tout d'abord. Il se trouve que j'ai enfin déménager, sauf qu'il y a eut quelques petits problème. Tout d'abord des problèmes de plomberies qui ne sont toujours pas réglé - longue histoire - et aussi que j'ai paumé mes clefs usb qui me servent à stocker des images, mais, surtout, mes écrits et surtout mes fictions. Du coup j'avais trois chapitres écris pour chacune de mes deux fics, et même une plus courte tiré d'un défi. Sauf que bah, paumées et introuvables dans mes cartons . La joie quand les déménageur foute les boîtes n'importent où quoi.

Un gros merci à toutes les reviews des visiteurs qui n'ont pas eu de réponse puisqu'on ne peut pas répondre aux visiteurs...

Je suis en train de réécrire les chapitres aux souvenirs que j'en ai, quant au petit défis il s'agissait d'une autour de Voldemort qui prendrait possession du corps d'Harry lors de la fin de sa troisième année car Harry et Sirius sont mort sous le baisé des détraqueur, sauf le fragment d'âme de Voldy. S'il y a un défi ici - forum/Défis-boîte-à-idées/36697/ - qui vous intéresse vous pouvez me le proposer aussi :) Je n'écris cependant que du slash, donc du m/m pas de l'hétéro :).

Bonne lecture à tous :3

Ps; la chanson écrite plus bas est de moi, inspirer par Lullaby for a deadman de elena siegman, la version anti-nightcore cependant :) Un peu plus de savoir sur l'Histoire du mage noir aussi ;) + désolé des fautes restante j'ai mon autocorrecteur qui est de retour X_X

Aussi, je considère que les chapitre 1,2 et 3 servaient à la présentation et au contexte de l'histoire. À partir du prochain chapitre, les choses vont donc réellement débuté et l'on pourra considéré cela comme la fin du "prologue". Ouais, parce qu'un c'est quand même un prologue de + de 30 000 mots mdr. Gros bisous et à bientôt o/


Plus rien n'allait depuis pratiquement un mois maintenant. Depuis la disparition du survivant, pour être plus précis. Le Monde Magique semblait avoir soudainement sombré dans les ténèbres, mais les moldus aussi. Severus ne dénombrait plus les attaques des partisans de Vous-Savez-Qui. Devenu incapable de seulement appeler son Maître, Seigneur des ténèbres – il lui était aussi impossible de seulement songer à son nom –, Severus s'était mis à l'appeler comme tout le monde. Bien sûr, l'homme restait menaçant, répondant à tous les critères d'un mage noir. Cependant depuis l'incendie de Little Whinging, il semblait évident que Voldemort n'arrivait pas au talon de l'inconnu aux habits blancs. Tout du moins, pour le moment. Après tout, Voldemort était encore affaiblit, n'ayant pas récupéré toute sa puissance.

Cela surprenait d'ailleurs Severus que cet inconnu d'élimine pas sa cible maintenant. À quoi jouait ce Mage Noir raffolant du blanc ? Il était trop fair play dans ce combat, s'il attendait que l'ennemi récupère son entière puissance. Or, Severus voyait une logique des plus Slytherin derrière tout ça. En effet, quel mérite l'inconnu gagnait-il à abattre un ennemi déjà affaibli ? Aucun. Alors que vaincre la terreur de l'Angleterre au summum de sa puissance lui vaudrait des regards emplis de craintes et de respects, démontrant sa véritable puissance par le fait même.

Cet être ne pouvait pas être Potter, qui qu'il soit, pas Potter jr. Harry n'avait pas cet esprit propre à sa maison. L'adolescent était un fier lion, pas un serpent vicieux et comploteur.

Un frisson parcouru l'échine de Severus alors que l'homme s'attelait à la lecture de ses grimoires de potions, cadeau de son bourreau de maître. Ô qu'ils n'étaient pas preuves de remerciements. Au contraire. L'homme à l'apparence de serpent les lui avait remis pour qu'il fasse des recherches précises sur une certaine potion. Bien que lui ayant fournis le maximum d'information, Severus avait plutôt l'impression d'avoir reçu le minimum. Naturellement, le Seigneur des Ténèbres restait méfiant à son égard, il n'y pouvait rien. Après tout l'homme, ou plutôt ce qui y ressemblait vaguement, se trouvait au courant de son procès. Couplé à l'absence de sa participation à sa recherche et son absence au cimetière, Severus savait qu'il était mal. Très mal.

Sa situation déjà précaire se trouvait à l'être encore plus maintenant. En réalité, Severus savait qu'il ne devait sa vie qu'à une seule et unique chose; son don pour les potions, son génie dans leur concoction. Il n'aurait pas été étonnant qu'il soit exécuté dans la douleur face au premier cercle de Voldemort, or cela n'avait pas eu lieu, pour son plaisir. Bien que son corps garde encore les séquelles des nombreuses séances de Crucios qu'il recevait régulièrement, de plus en plus souvent en fait. Néanmoins, le sombre lord semblait s'être calmé, attendant quelque chose.

Plus largement, le monde magique anglais semblait retenir son souffle. Vrai, puisque le procès auquel Harry James Potter devait se présenter approchait à grand pas. Le survivant ne pouvait se permettre une absence, sauf pour cause de décès apparent bien sûr.

Pinçant les lèvres, Severus se laissa choir contre le dossier de sa chaise en bois. Fermant les yeux, il serra entre son pouce et son index l'arrête de son nez, tentant de garder son calme. Cet adolescent était insupportable ! L'enseignant ne parvenait pas à cesser de songer à lui, à l'endroit où il pouvait se trouver, ce qu'il subissait. Comment cela pouvait-il se produire ? Comment le fils de sa Némésis pouvait-il faire la même erreur que lui ? Intérieurement, le potioniste espérait que l'adolescent avait trouvé la mort. Elle était préférable à une vie de remords et d'obscurité comme la sienne. L'enfant de sa douce Lily ne méritait pas le sort que lui avait connu pour ses erreurs !

Un soupir las franchi ses lèvres. Naturellement, Potter serait vivant. Si l'autre avait voulu le tuer, le cadavre carbonisé du Survivant aurait aussi été trouvé. Non, ce qu'il se passait c'était que l'enfant se voyait attiré du côté obscure du monde, littéralement. Il allait se retrouvé dans l'ombre d'un être assez cruel pour détruire à l'aide d'un incendie magique tout un quartier, n'épargnant ni les enfants ni les femmes, s'attaquant à des moldus sans défenses. Sauf si l'on connaissait l'histoire du gamin.

Harry ne semblait pas avoir eu une enfance joyeuse, ne lui avait-il pas parlé des traitements de son adorable famille ?

La gorge du sorcier se contracta d'un coup alors que ses yeux sombres s'ouvraient brusquement.

Non.

Potter n'aurait jamais fait ça, n'est-ce pas ?

Demandé à l'autre de faire ça ?

Le directeur de Slytherin du respirer plus profondément, plus lentement pour calmer la panique qui le gagnait, pour chasser la peur qui menaçait et commençait à étreindre son être. Harry avait drastiquement changé après l'incident de la dernière épreuve, après le retour de Voldemort et la mort de Cédric. L'adolescent s'étant renfermé, ayant décidé d'être plus égoïste. Sans parler de son comportement dans la grande salle. Avant son enlèvement. Serait-il probable, imaginable, que le fils de Lily est vu son cœur noircir en seulement quelques jours ? Peut-être que ces événements n'avaient qu'achevé sa chute dans les ténèbres ?

Secouant la tête, Severus ne put se résoudre de penser un seul instant à cette possibilité. Imaginer Potter demandant la mise à mort par immolation de toutes ces personnes, par vengeance. L'envie de vomir prenait le professeur de potion à cette seule pensée ! Ce si gentil garçon avec son syndrome du héros, qui ne cessait d'attirer les ennuis. Non, Potter avait commencé à se briser, à ce fragmenter sans que personne ne le remarque, mais il n'avait pas encore volé en éclat de façon irréparable. Ô mais peut-être que son passage chez cet inconnu l'achèverait ? Severus n'en savait rien et il ne voulait pas non plus imaginer.

Fermant le grimoire qu'il lisait, Severus se leva et éteignit les bougies l'éclairant d'un coup de baguette. Il était tard, si tard que le soleil commençait à se lever. Il avait besoin des prochaine heures de sommeil et pas uniquement pour récupérer, mais aussi pour se préparer. Après tout, la prochaine fois que le soleil se lèverait, le procès commencerait. L'heure de savoir ce qu'il était advenu de son piètre élève.

Au matin suivant, Severus était déjà bien éveillé et ce depuis longtemps. Son regard d'ébène perdu au-delà d'une des fenêtres de son salon, si l'on pouvait appeler cela un salon, et fixait rien en particulier. Juste la brume qui s'élevait, disparaissait avec l'apparition du soleil. Tel un Dementor fuyant un patronus.

Un léger frisson parcouru l'échine de Snape. Son quartier avait toujours eut une atmosphère étrange. Mélange entre le mystérieux et le fantomatique, sans parler de son odeur. Or, l'homme connaissait l'endroit comme les potions qu'il préparait. Le problème des quatre dernières semaines, et la cause de son frison, se trouvait en la personne même de son quartier qu'il connaissait si bien.

Au départ, cela n'avait été que très léger. Une poubelle que l'on déplaçait, les flèches d'une pancarte d'indication inversées. Si au départ Severus avait pu avoir des doutes, ces derniers s'envolèrent la semaine dernière. En effet. Les chiffres des maisons, des bâtiments changeaient d'emplacement, se mélangeaient même. Les propriétaires niaient les changements d'ailleurs, attestant qu'ils furent depuis toujours ainsi. Mais le pire, se furent les rues.

Un soir, après avoir regardé par la fenêtre pour une certaine raison, l'enseignant s'était endormis dans un fauteuil. Au réveil, lorsqu'il était sorti pour prendre le journal moldu Severus n'avait plus sut quoi faire. Les rues, entières, avaient changé de place. Elles ne se trouvaient plus à leur emplacement original. Quelque chose d'impossible ! Et tout le quartier qui agissait normalement. Mais le pire, Severus ne le vit que quelques instant après.

Du coin de l'œil il vit une silhouette spectrale s'enfoncer dans la brume et disparaître tout simplement.

Une silhouette blanche.

Rouvrant ses yeux qu'il n'avait pas eu conscience de fermer, Severus fouilla le brouillard des yeux, cherchant ce qu'il savait être là, qui attendait qu'il les aperçoive avant de se dématérialiser. Snape n'avait pas trouvé d'autre mot pour décrire leur disparition tellement celle-ci était rapide.

Comme entendu, son regard d'onyx se posa sur non pas une silhouette, mais deux. Leurs capes ondulaient dans la brise matinale, les habits semblants se fondre dans la brume. Leurs masques blancs dirigés dans sa direction, leurs orbites semblants vides et noirs. Un nouveau frisson glacé parcouru son corps alors qu'une sueur froide descendit dans son dos.

Depuis presque trois semaines, ils étaient là. Ils le fixaient par la fenêtre à des heures aléatoires de la nuit lorsqu'il dormait. Voilà pourquoi il ne dormait plus que de jour ! Parce que leurs regards fixés sur son corps endormi le réveillaient. Puis il le voyait, ou les, ce ou ces masques devenant sa fenêtre. Rien d'autre. Juste un visage masqué aux orbites noires, le fixant intensément.

Severus soupira, légèrement tendu, sans quitter des yeux ses harceleurs. Depuis longtemps maintenant, ils auraient dû disparaître. S'était leur routine après tout. Aujourd'hui, le premier jour où il pouvait les observer si longtemps. Croyant au début à une baisse d'assurance de leur part, Severus se détendit.

Jusqu'à ce qu'un visage masqué blanc n'apparaisse soudainement à sa fenêtre et qu'une main gantée de la même couleur ne frappe le carreau dans un bruit sourd.

Un hurlement traversa les lèvres du potioniste qui, reculant, se prit les pieds dans la table basse. Se retrouvant sur le dos, le trentenaire eut le souffle couper, ses yeux se fermèrent qu'une seconde avant que les paupières de s'ouvrent. Son regard se ramena immédiatement à la fenêtre, mais il n'y avait plus rien.

Se redressant rapidement, l'homme s'en approcha. Levant une main tremblante, il l'a posa à plat à l'endroit exacte où l'inconnu l'avait frappé de la sienne. La vitre était fracturée, redessinant de ses sillons brisés l'empreinte de cette dernière. Ne pouvant contrôler les légers tremblements de son corps, le potioniste tourna le dos à la fenêtre, se laissant choir dans son fauteuil avant d'attraper son verre de whisky pur-feu pour le porter à ses lèvres.

Après tout, c'était devenu leur routine.

OoO

On s'attendait à ce qu'il soit là.

On s'attendait à ce qu'il soit là.

Naturellement, il était son professeur.

Bien qu'il fallait ajouter « honni » juste avant le point.

Ce qui ramenait au pourquoi il se trouvait là.

Severus soupira, silencieusement, fixant d'un œil noir les sorciers qui l'entouraient, les décourageant d'engager la conversation avec lui. Dans sa poitrine, Snape sentait son pauvre cœur battre à tout rompre. Si les traits de sa personne laissaient supposés un âge plus avancé, il n'en était rien. Cependant, son organe cardiaque allait finir dans le même état. Voilà l'impression que Severus avait.

Tendu au plus haut point, l'espion ne cessait de regarder autour de lui, discrètement. Semblant détendu au premier abord, le contraire était la réalité. Parce qu'il sentait que quelque chose clochait. L'atmosphère aurait pu être coupé au couteau tans la tension se trouvait palpable. Électrisante, Severus avait de la difficulté à ne pas partir ailleurs.

Bien sûr, cela n'aidait en rien sa bonne humeur ! Qu'y pouvait-il ? Aujourd'hui devait avoir lieu le procès auquel devait assister le célèbre disparu, monsieur Potter en personne ! Grognassant contre les gamins qui se laissaient enlever par esprit de rébellion stupide, l'enseignant chercha du regard le directeur et la directrice adjointe. Le duo était assis sur des chaises, les traits plus tendus que les siens. Il semblait même au professeur que ses supérieurs avaient chacun pris au moins un siècle ! Le pire restait Dumbledore. Le vieux sorcier, lorsqu'on le regardait, semblait abattu, défait. Se grands yeux gris étaient voilés, semblaient même hantés par quelque chose que lui seul avait dû voir ou conclure.

Severus ne pus que sentir son cœur se serrer que de voir son mentor dans cet état, lui incapable de l'aider. Il ne pouvait que le voir ainsi, défait, presque détruit et épuisé. S'approchant, le potioniste regarda le duo qui leva les yeux sur lui. Minerva semblait si fatiguée que le trentenaire était persuadé qu'elle s'endormirait dans la seconde. Quant à Albus, ses yeux ne brillaient plus et semblaient éteints.

Il s'approcha silencieusement d'eux, penchant la tête dans leur direction.

- « Albus, avez-vous des nouvelles ? »

Le vieil homme secoua la tête négativement, soupirant de désespoir avant de le regarder, attendant une réponse en retour. Severus savait que le directeur lui demandait silencieusement si Celui qu'il valait mieux ne pas nommer avait Harry. Or, non. Le sombre homme n'avait pas mis la main sur l'adolescent. À son tour Severus secoua la tête.

Aucun Deatheater n'était épargné par la colère de leur maître. Le chauve aux yeux de sang semblait même se servir d'eux pour se défouler, mais de quoi ? De la colère de la disparition de Potter ? L'homme avait failli tuer Bella à coup de Crucios uniquement car elle avait avancée l'avantage de la mort de Potter. Il ne comprenait pas pourquoi la face de serpent agissait ainsi.

Du coin des yeux, Severus vit la salle du tribunal s'ouvrir. Les personnes présentes commencèrent à y rentrer, parlant à voix basse, offrant aux oreilles de Snape un brouhaha qu'il détestait. Fronçant légèrement les sourcils, l'enseignant suivit le mouvement, évitant autant qu'il le put de se faire bousculer, prenant les devants en sachant qu'Albus attendrait Harry et que Minerva attendait juste des nouvelles de son petit lion.

S'assoyant sur l'une des chaises mise à disposition pour les civils, Severus balaya la salle des yeux. Les curieux à ses côtés, puis les membres du Wizengamot. Tous semblaient tendus, l'atmosphère lourde épuisait l'enseignant. Les regards se perdaient vers la porte, des Tempus ne cessaient d'être lancé aux cinq secondes et plus le temps s'écoulait, plus la tension montait. Severus lui-même ne pouvait s'empêcher de ressentir un stresse grandissant. Les battements de son cœur se faisant erratiques dans sa poitrine. Que n'aurait-il pas donné pour que Potter ne se soit pas laissé enlever ?!

Finalement, l'heure tant attendue arriva, mais les portes restèrent indéniablement closes. Des murmures montèrent crescendo à cette réalisation alors que Fudge frappait de son marteau pour ramener le silence. Minerva essuyait ses yeux, Albus s'était laissé choir sur une chaise, accablé par ce qui semblait être la réalité. Potter ne viendrait pas !

Était-il le seul, lui le pessimiste professeur de potion, à croire encore à la venue de Potter ? Le sale gosse trouvait toujours le moyen d'arriver en retard à au moins l'un de ses cours avec lui durant l'année, et dans d'autres mêmes. Alors au tribunal magique ? L'enseignant en aurait presque rit si la situation n'exigeait pas tant de sérieux.

Après, Potter attirait comme personne d'autres les situations inimaginables. Il devait avoir, pour une fois, une excellente raison d'être en retard ! Étant un adolescent, aux hormones en ébullition, il pouvait être en charmante compagnie et avoir ainsi oublie le jour J !

Ou alors il pouvait être mort.

Fataliste, mais réaliste. Or, Severus n'était pas d'accord. Comment l'être ? Cet homme, ou chose ?, leur avait sauvé la vie. Ou plutôt la sienne, les avait soigné, leur avait permis de rentrer directement à l'école alors… Pourquoi tuer Harry ? Sa famille, cela se comprenait. Après tout, cette branche de sa famille n'avait, semble-t-il, aucun amour pour lui. Severus doutait que l'adolescent est connu une enfance pire que la sienne, cependant, aucun enfant ne méritait une enfance malheureuse.

Fermant les yeux, Severus soupira, laissant ses épaules s'affaisser face à l'acceptation. Dix minutes venaient de s'écouler et Potter ne se présentait toujours pas. L'enseignant allait se lever pour partir lorsque les portes de la salle s'ouvrir. Comme un éclair, le silence frappa l'assemblée qui se tourna vers la porte.

Les deux Onyx de l'enseignant ne purent se détacher des émeraudes lorsqu'ils les croisèrent.

L'adolescent semblait autant le fixer, au travers la masse, comme si Harry Potter savait exactement où le trouver. Le jeune homme, de même pas encore 15 ans, semblait mal à l'aise. Tous ces regards sur sa personne ne pouvaient qu'avoir cet effet. Mais comment ne pas dévisager le survivant alors que derrière lui se tenait un personnage des plus surprenant.

La première chose remarquable, une crinière d'une couleur des plus… inattendue, tombant dans le bas de son dos. Un bleu roi foncé, presque noir se dégradant à un bleu pratiquement blanc à la pointe des cheveux. Un visage ovale à la peau pâle, sans défaut, des lèvres pulpeuses et carmines sans parler des yeux en amande défiant l'émeraude de ceux de l'adolescent. L'inconnu revêtait un habit étrange. Le devant du haut s'arrêtait à la taille, mais l'arrière descendait presque aux chevilles. Les manches évincées avaient des broderies d'argent et d'or, venant jouer avec la couleur de ses yeux. La couleur même du tissu restait mystérieuse, indéchiffrable. Une sorte de blanc fantomatique, brumeux. Le dos de l'habit ondulait légèrement derrière lui sous une brise qui n'existait pas. L'homme semblait porter une robe argente qui cachait ses pieds, donnant l'impression que le nouveau venu flottait derrière le survivant au lieu de marcher.

Potter lui-même portait des habits d'excellente couture qui épousaient ses forment, mettant en valeur autant ses yeux que sa chevelure. L'adolescent semblait dans une forme époustouflante pour une personne ayant été enlevée par un dangereux mage noir ayant incendié tout un quartier. Son regard brillait d'une assurance que le dernier Potter semblait pourtant avoir perdu lors de son « départ ».

Harry leva les yeux, regardant l'homme avec incertitude. Ce dernier lui désigna la chaise de l'accusé et des témoins au centre de la pièce. Il offrit un léger sourire au vainqueur du Tournois des Trois Sorciers avant de redresser le regard vers le jury.

- « Navré du retard. Voyez-vous, il semblerait que la salle d'audience est été changée sans que nous en soyons avertis. »

- « Et qui êtes-vous ? »

La question venait de Fudge qui semblait curieux, mais surtout furieux de l'arrivé de cet homme et de Potter.

- « Son père par adoption selon les lois du Ministère de la Magie Russe, annulant tout droit juridique et parentale de son parrain Sirius Black, dangereux fugitif toujours en cavale. Selon le Ministère de la magie Anglaise. Le si-nommé Ministère n'a d'ailleurs aucun droit de contestation au vu de son incapacité à protéger un mineur de sa famille moldu abusive et raciste à l'encontre de la population sorcière et magique. De part ce fait même, au vu de ma paternité par adoption, je suis le seul juridiquement et parentalement, apte à prendre les décisions concernant Harry James Potter, fils légitime de James Charlus Potter et Lily Potter née Evans. Il est donc de mon droit de défendre mon fils adoptif des accusations de meurtre sur la personne de Cédric Diggory lors de la dernière épreuve du Tournois des Trois Sorciers. Mais si vous me demandiez mon identité…. Je suis le Mage Noir, Malkhael. Oh, naturellement, l'apparence que je vous offre n'est naturellement pas la mienne. Je ne désire pas vous montrez mon vrai visage. »

Un frisson parcouru l'échine de Severus Snape sous les paroles glaciales de l'homme dont le regard ne quittait pas le ministre de la magie. Prenant place aux côtés de l'adolescent assit, le mage noir Malkhael sembla les défier de se lever contre lui, de pointer leurs baguettes sur sa personne. L'aire déjà froide du tribunal semblait s'alourdir de seconde en seconde. Pourtant, le potioniste n'arrivait pas à détourner les yeux, ne pouvant qu'observer cet être fascinant, hypnotisant.

L'homme qui se cachait sous les habits blancs, derrière le masque. Cet inconnu mystérieux, effrayant. Il se trouvait maintenant devant lui. Imposant, déroutant. Un crotale agitant la queue, prévenant qu'il est prêt à mordre, voilà à quoi il ressemblait. Et Severus comprenait pourquoi Potter l'avait suivi. N'aurait-il pas fait de même à son âge si un être aussi remarquable lui avait tendu la main et ce qu'importent ses actes ? Oui, il l'aurait fait. Voilà ce qu'il y avait de si effroyable dans cette constatation. Snape aurait été prêt à se damner encore, à agir en lion impulsif, sans réfléchir.

- « Alors ces questions ? Viennent-elles ? Nous n'avons pas toute la journée Cornélius. Contrairement à votre obèse personne, nous avons des choses importantes à faire. » La voix de Malkhael claqua dans le silence pesant, réveillant l'assemblée.

Toussant pour s'éclaircir la voix, une femme rondelette attira sur elle l'attention. Au premier regarde, Severus la détesta immédiatement. Tête droite, le regard hautain et supérieur, l'on pourrait croire à une parente des Malfoy, si la femme ne ressemblait pas à un crapaud constipé court sur patte.

L'homme en blanc la regarda et pris un air horrifié en cachant les yeux d'Harry Potter.

- « Par Morgane et les couilles de Merlin ! Depuis quand laisse-t-on des horreurs pareilles siéger ? Ce n'est pas Azkaban qui rend fous les prisonniers, mais la vue de ce crapaud mutant oui ! Ne regarde pas Harry, je crois que je vais moi-même faire des cauchemars se soir… »

Toussant pour tenter de ravaler son fou rire, Severus cacha le bas de son visage de sa main alors qu'autour de lui des éclats de rires ou d'indignations se firent entendre. Potter tenta de chasser la main de son père adoptif, mais celui-ci ne retira pas la sienne, gardant un air horrifié sur son visage. Celui de la femme avait pris une teinte rouge sous la honte et la colère. La pauvre semblait prête à exploser de rage et à lancer les pires maléfices au sombre mage. Sans doute manqua-t-elle de courage pour oser ou répliquer, car elle prit la parole comme si de rien était.

- « Sous entendez-vous que vous vous présentez devant le tribunal magique en ayant fait acte de magie noire ? Mais en plus vous accusez le Ministère de la magie de…. »

- « Je ne sous-entends rien. En plus d'être un crapaud mutant, seriez-vous en plus sourde ? Je suis un mage noir, je ne joue pas aux apprentis sorciers en faisant léviter une plume ou en lançant des petits Lumos pour aveugler mon adversaire. » Il y eut des rires amusés à cette réplique des plus imagées. « Par après je n'accuse pas, je mets en lumière la vérité d'un gouvernement corrompu jusqu'à la moelle où de supposés partisans de ce cher Voldy national n'ont pas de procès, mais nous y reviendrons plus tard, et qu'il n'y a aucun suivi des sorciers et sorcières vivants dans le monde des moldus. Savez-vous comment sont maltraité, battu et parfois même tués par leurs familles car ils ne les comprennent pas ? Juste l'année dernière, ce sont trois enfants magiques qui moururent sous un exorcisme car leurs proches les croyaient possédés. Alors taisez-vous si vous êtes pour être stupide avec vos répliques, vous arrêterez de vous faire honte. » D'un geste sec que la main, l'homme imposas à la pauvre femme de s'asseoir. Celle-ci n'eut aucun mot à dire puisqu'elle tomba sur son siège, rendue muette par ce même geste. « Bien. Je disais, des questions à poser à mon fils par rapport à cette triste nuit ? »

Un silence lourd frappa la salle entière avant que Cornélius n'ouvre la bouche pour poser les premières questions. Classiquement, d'expliquer ce qu'il s'était passé cette nuit-là et comme l'on pouvait s'y entendre, l'agitation à la mention du retour du l'héritier de Salazar. S'empirant quand le père adoptif de Potter confirma les dires d'Harry. Naturellement, Severus savait que tout était vrai, tout comme Lucius qui ne quittait pas des yeux ni le nouveau mage noir ni Potter. Un mauvais pressentiment gagnait le potioniste quant au lieutenant de Voldemort. Le trentenaire ignorait de quoi il en retournait, s'il s'agissait d'un acte ou d'une parole que son ami dirait ou si celui-ci en serait la victime… Impossible de savoir.

Pourtant, Harry restait calme, répondait, bien que parfois il échangeait un regard avec Malkhael en étant incertain. Ce dernier lui souriait, posait une main sur son épaule ou son bras. Bien sûr, l'adolescent semblait garder une certaine méfiance envers son père adoptif, mais qui n'en aurait pas envers un homme prêt à tuer des êtres innocents ? Cependant, il y avait autre chose dans le regard de Potter que Severus ne comprenait pas réellement. Une sorte de gratitude. Deux sentiments qui ne faisaient pas bon ménage. Surtout envers une telle personne. Un mage noir ne vous apporte jamais rien de bon, que du malheur et des dangers. La mort aussi, ils ne cessent de la semer de la façon la plus horrible qui soit, car ils sont cruels les mages noirs.

Une voix forte, colérique sortis le potioniste de ses pensées. Harry Potter se tenait là, debout, en colère. Ses poings serrés si fort que ses jointures étaient blanches, la peau les recouvrant si tendue qu'elle semblait vouloir se fendre. Severus s'attendait à tout moment à la voir se déchirer et le sang gicler. Mais cela ne se produit pas, à la place l'adolescent prit la parole, emporté sans doute par sa colère du moment.

- « De quel droit jugez-vous Malkhael ? Des accidents ils en arrivent même aux meilleurs ! Ce qui est arrivé à l'école en était un. Il a par d'ailleurs sauvé la vie du professeur Snape et soigné mes blessures ! L'homme qui est maintenant mon père, contrairement à vous, me croit et me protège. Il est le seul à être venu à mon aide quand j'en avais de besoin, à m'avoir tendu la main. Ses actes sont peut-être sombres, voire ignobles pour certains, mais lui au moins il reste fidèle à sa position et ses valeurs. Ses actes reflètent sa détermination à aller jusqu'au bout, à ne flancher sous aucun prétexte. Et vous ? Qui êtes-vous ? Des trouillards qui vous cachez derrières les aurores, derrières les autres pour vous protégez et lorsque les choses ne vont pas comme vous le désirez, vous accusez des innocents pour vous hissez plus haut. Tout ce que vous voulez, c'est l'argent et le beurre sans effort. Laissez-moi vous dire ceci; aujourd'hui vous m'accusez de mentir, d'être un assassin alors le jour où Voldemort reviendra, dévoilera son retour devrais-je dire, alors vous serez seuls contre lui. Je le regarderai brûler vos maisons, semer le chaos et apposer sa tyrannie sans rien faire. » Les yeux verts se posèrent sur Lucius Malfoy qui retient son souffle. « Vous pouvez dire à Voldy qu'il a le champ libre, je refuse de me battre pour des êtres si égoïstes et égocentriques. Père, pouvons-nous quitter ce simulacre de cirque ? »

- « Bien sûr Harry, tu peux sortir m'attendre. Je sais que ton directeur, mais surtout ces messieurs Weasley – les jumeaux – désirent plus que tout avoir de tes nouvelles. J'aimerais aussi que tu donnes ceci à ton professeur de potion, en guise d'excuse pour les événements à l'école. » Malkhael sortit un sachet d'une poche et le donna à Harry avant que celui-ci ne sorte, immédiatement suivit des précédemment nommés, hormis Severus qui ne pouvait détacher le regard du mage noir. « Personne d'autre ne sort, je tiens à ce que mon fils est une réunion calme avec ses proches. » Son regard perçant venait de se poser sur les courageux qui s'étaient levé, dont le reste de la famille Weasley et des journalistes. « Bien, j'ai auparavant parlé de Sirius Black. J'exige une enquête approfondie sur sa personne et les charges retenues contre lui. Au vu de l'absence de procès, il est normal qu'il lui en soit offert un de façon neutre. Bien que mon fils doive être celui qui fasse cette demande, je préfère prendre les devants. Inutile d'accabler mon fils de paperasses encombrantes alors que je le prépare pour sa nouvelle année. Sur ce, Monsieur Snape si vous acceptiez d'aller rejoindre mon fils, je vous en serais reconnaissant, car lorsque je quitterai le tribunal je partirai avec mon petit. »

Les orbes d'émeraudes se posèrent sur lui et un frisson parcouru l'échine du potioniste. Sans un mot, l'enseignant se leva pour quitter la salle, entendant encore la voix du mage noir s'élever. Marchant dans le couloir, Severus trouva rapidement l'adolescent et les autres. Harry Potter se trouvait pris en sandwich dans les bras des jumeaux, se faisant tapoter le dos par sa directrice de maison. Albus ne semblait pas avoir pu s'approcher du garçon qui lui lançait des regards acérés.

- « Tant de démonstrations d'affection, je ne m'en attendais pas moins de la part des membres de la maison de Gryffindor. »

Tous les regards se posèrent sur lui alors que le rire de Potter s'élevait.

- « Je vous signale monsieur que j'aurais pu être dans votre maison… »

Cette fois les regards se posèrent sur l'adolescent, choqués au plus haut point. Relâchant Harry, les jumeaux le suivirent des yeux lorsqu'il s'approcha du potioniste, lui tendant le sachet.

- « Malkhael a récolté lui-même ces ingrédients pour les potions. Ils sont de premières qualités. Il y a aussi une potion, en quelques exemplaires, pour vos blessures. Ainsi qu'une crème, mon père adoptif a trouvé un remède si l'on peut appeler cela ainsi. »

Sans rendre son sourire à l'adolescent, Severus pris le sachet, l'examinant avec précaution.

- « Dites-moi monsieur Potter, qu'avez-vous fait durant tout ce temps ? »

- « Nous avons voyagé énormément. Malkhael m'a permis de voir du monde et de profiter de mon été. Il m'aide aussi à combler mes lacunes en connaissance du monde magique, mais aussi il me montre quelques connaissances en médecine. J'aimerais devenir médicomage plutôt que de suivre les traces de mon père. »

- « Harry ne me fait pas d'éloge, les seuls sorts de soin que je connaisse ne sont que mineurs. C'est Karma qui lui apprend quelques trucs de médecine, personne ne peut égaler un vampire dans la connaissance du corps humains. »

- « Malkhael ! L'on ne t'avait pas entendu… » soupira Harry qui avait sursauté, tout comme l'enseignant. « Tu es en retard tu sais ? »

- « Ô c'est bon Harry, je parlais avec ton adorable directeur. Dommage, il n'avait pas de bonbons au citron sur lui. Alors Severus, vous demandiez à mon fils si j'usais de sombres maléfices sur lui ou si je lui apprenais à sacrifier des bambins et des vierges ? Je puis vous assurez que même si j'use des sorts les plus noirs en combats, ou pour d'autres situations que vous connaissez sans doute, je ne suis pas le genre de père à les montrer à son fils. Je vous rassure Severus, Harry n'apprend qu'à se protéger à mes côtés. Nous serons d'accord que ce n'est pas avec les petits sorts qu'il apprend à l'école qu'il saura se battre contre Voldemort. »

- « J'en suis bien certain, monsieur Malkhael. Merci d'ailleurs pour votre… présent. » répondit lentement l'enseignant en regardant l'homme à l'étrange chevelure.

- « Vous m'en voyez ravi ! Messieurs Weasley, je sais qu'Harry a sans doute dû vous faire toute une frayeur en disparaissant ainsi, cependant j'ignore comment me faire pardonner. Harry m'a bien parlé de vous et de vos farces. Si vous le désirez, vous pouvez nous accompagner, cela ne me dérangera nullement et Harry aurait de la compagnie de son âge. »

Un hoquet presque choqué vint de Minerva et les regards se posèrent sur elle.

- « Croyez-vous réellement que les parents de ces garçons accepteraient de les laisser partir avec un mage noir responsable de plus d'une vingtaine de morts ? Vous devez être fou de le croire ! »

La seule réaction du mage noir fut d'hausser un sourcil.

- « L'incident de Hogwarts se trouvait à être un pur accident, vraiment, nous ne devions pas arriver à cet endroit en fait… Quoi qu'il en soit, ce qui est arrivé, est arrivé. Quant à la mort de ces moldus, ils ont fait du mal à mon fils adoptif, on ignoré sa souffrance ou l'on encouragé uniquement à cause de sa nature. Ils ont eu ce qu'ils méritaient. Pour les aurores, je n'en suis pas navré. Ceux qui m'accompagnaient ont seulement renvoyé les sorts à l'envoyeur. Je ne suis pas un homme au cœur pur, j'ai vu et vécu des choses qui vous auraient poussé au suicide madame. Autant de la part des moldus que des sorciers et je n'éprouve aucun remord face à mes actes passés ni à ceux que je commettrai dans l'avenir. »

- « Les garçons, Harry ! Vite, éloignez-vous de… »

- « Madame Weasley, Malkhael ne nous veut aucun mal. Je sais que personne de l'Ordre et encore moins vous ne voulez que je parte avec lui, mais je vais le faire car je le veux. Mon père adoptif est très gentil madame Weasley, il m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses et m'en apprend toujours plus. J'aimerais que les jumeaux viennes avec moi et… »

- « Non, non et non, mes fils ne partirons pas avec un tel monstre ! »

Severus Snape soupira, ne sachant que faire, ne se sentant pas du tout à sa place. Il avait une dizaine de questions à poser à ce Mage Noir, mais certainement pas en présence d'autant de personne. Il ne pouvait qu'observer toutes ces personnes se disputer de par la nature d'une seule personne qui semblait s'en foutre cordialement. Un excellent exemple d'un homme qui s'acceptait comme il était et qui refuserait de changer pour quiconque. Une personne qui connaissait ses qualités, ses défauts, ses forces comme ses faiblesses et qui se moquaient de ceux qui ne savaient s'accepter eux-mêmes. Un léger rire lui parvenait même de la part du mage noir.

- « Je vous rassure madame Weasley, je ne ferais pas de mal au garçon sur qui mon fils porte intérêt »

- « Papa ! Ferme-là ! »

Un rire aussi léger qu'une plume franchi les lèvres de l'homme à la chevelure bleuté lorsque l'adolescent lui sauta dessus pour le faire taire. Molly Weasley s'étouffait presque alors que son époux avait un grand sourire en regardant les jumeaux dont l'un était plus rouge qu'une pivoine.

- « Alors les garçon, voulez-vous accompagner Harry et me dire qui est le Roméo ? »

- « Arthur ! Tu n'y songes tout de même pas ? » s'indigna Molly en le regardant

- « Mais Molly, ils ne seront jamais plus en sécurité qu'en présence de ce Malkhael ! Et puis il est contre Tu-sais-qui, il veut le défaire, ce n'est pas un sorcier faible qui dirait une telle chose. De plus les garçons arrêteront de nous faire des farces pour le reste de l'été. »

- « C'est très gentil de ta part papa – » commença l'un des jumeaux

- « - De vouloir te débarrasser de nous – » enchaîna l'autre

- « - Pour votre plus grand bien ! » dirent-ils en cœur avant de se regarder. « Et nous voulons en effet suivre Harry ! Tant pis pour l'Égypte alors que nous verrons plus d'un pays… »

- « Que diriez-vous d'une escapade au Japon ? J'ai une furieuse envie de sushis pour soupée ! » déclara Malkhael qui tenait Harry dans ses bras telle une nouvelle mariée. « Je dois de toute façon aller y rejoindre l'une de mes lieutenantes. J'ai d'ailleurs fait l'acquisition de magnifiques carpes japonaises pour mon bassin. »

- « Sérieusement, encore des poissons ? » soupira Harry en levant les yeux au ciel. « Tu fantasmes sur les poissons ou quoi ? En un mois tu as fait l'achat d'une vingtaine de sortes différentes et c'est sans parler des poissons rouges. »

- « Tu me brises le cœur ! Mes poissons ne t'on rien fait, laisses-les tranquille ! » Le mage noir fit mine de bouder, décrochant un rire de la part de l'adolescent. « Bien, monsieur Weasley vous n'avez pas à vous en faire, j'emmènerai les garçons faire leurs achats en même temps qu'Harry. Quant à toi justement, tu n'as pas pris ta potion nutritive aujourd'hui hum ? »

Harry ne répondit pas, tirant simplement la langue à son père adoptif. L'homme à la chevelure bleue le déposa au sol avant de s'étirer.

- « Allée on y va si l'on veut avoir le temps d'avoir ces sushis ! Sinon Karma va encore me reprocher d'arriver en retard. J'espère que vous ne détesterez pas mon moyen de transport ! Tenez-vous à Harry les garçons, il vous fera voyager. Je vous rejoins tout de suite ! »

Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Severus sentit Malkhael l'attraper par le bras et l'emmener plus loin, à l'abri des oreilles indiscrètes.

- « Je dois avouer Severus que vous avez de la retenue, pour ne pas m'avoir noyé de questions. Vous pouvez me les poser librement, je ne suis pas Voldemort, je ne vous lancerai pas de Crucios. »

- « Pourquoi me harcelez-vous ? »

- « Harry m'avait demandé de garder un œil sur vous. Je dois avouer que mes amis y sont allés un peu fort, il faut dire qu'ils s'ennuyaient sans doute de vous regarder dormir ou faire des potions. Je puis néanmoins vous assurer que cela ne se reproduira pas. Mes amis viennent tous avec nous cette fois. Si vous voulez venir avec nous… »

- « Merci, mais non merci. Je me passerai de votre compagnie. »

L'autre homme lui souris, l'amusement se lisant dans ses iris vertes.

- « Ce fut un plaisir Severus, je vous revois donc à la rentrée des garçons. Passez un agréable été ! »

Avant qu'il ne puisse répondre, une fumée pourpre entoura le mage noir et la seconde suivante il avait disparue. Soupirant, Severus se dirigea vers les cheminées pour rentrer chez lui espérant avoir enfin une vraie nuit de sommeil.

OoO H.P OoO

Un mois.

Quatre semaines.

Trente jours.

Sept-cent-vingt heures.

Mais l'impression étrange que seulement quelques s'étaient écoulés depuis l'incendie monstre qui avait ravagé son quartier. Les cris restaient frais dans son esprit, plus que l'odeur de la chair brûlée, plus que l'image des flammes dévorant les maisons.

Un mois.

Quatre semaines.

Trente jours.

Sept-cent-vingt heures.

De liberté. Harry avait l'impression que le poids du monde cessait de peser sur ses pauvres épaules depuis qu'il avait suivi Malkhael. Un assassin, un Mage Noir, un être sans foi ni loi. Le tueur du reste de sa famille. Et après ? La liberté ne se gagnait pas de façon passive, il l'avait appris ce jour-là, tout comme Harry savait depuis qu'il verserait autant son sang qu'il le ferait couler. Si au départ Harry avait été effrayé au point de rester figé, tremblant, aujourd'hui il l'avait accepté. Après tout, comment refuser la réalité ?

Le regard d'émeraude du jeune homme se posa sur la silhouette de son père adoptif. La méfiance restait, naturellement, comment ne pas l'être ? Cependant, cette dernière s'effritait de jour en jour, laissant place à la reconnaissance et la confiance aveugle.

- « Harry, ça va ? » demanda une voix bien familière, le tirant de ses réflexions.

- « Oui Georges, tout va bien. Je réfléchissais juste au temps passé avec Malkhael. Je me dis qu'avec vous, il est la meilleure chose qui me soit arrivé dans ma vie. Il m'apprend à me battre, à me défendre. Certes, il m'entraîne de façon intensive, mais malgré la méfiance que je garde je ne peux que me dire que tout ce qu'il fait, il le fait pour mon bien. J'ignore qui il est réellement, mais il sait tant de choses ! Je veux dire, sur nous, sur le présent, le futur. Il m'avait parlé de cette femme, celle qu'il a traitée d'horreur. D'après ce qu'il m'a dit, nous allons l'avoir comme professeur. J'ignore d'où il tient ça les gars, mais vous pouvez être sûr qu'il dit vrai… »

- « Ouais, le dangereux mage noir voulant tuer Tu-sais-qui achetant des sushis et portant un kimono pour femme blanc et rouge. Il fait vachement peur ton père adoptif Harry… » rigola Fred en regardant le nommé.

Harry soupira, plongeant son visage dans sa main. L'excentricité de Malkhael n'était plus à prouver de toute façon. L'homme n'avait pas son pareil pour agir comme personne. Unique dans tous les sens du terme. Fredonnant une berceuse glauque pour l'endormir ou le réconforter lorsqu'il s'éveillait en larme ou en hurlant d'un cauchemar, adorant les poissons au point d'avoir plusieurs murs de son château transformés en aquarium. Tantôt d'une joie contagieuse, puis mélancolique regardant par-delà l'horizon en fredonnant une quelconque chanson qui semblait triste. La souffrance derrière le sourire qui s'exposait lorsqu'il se croyait seul.

- « Alors les enfants, puisque nous sommes au Japon, vous voulez visiter la Forêt où les gens vont pour se suicider ? J'adorerais la visiter encore ! La dernière fois je suis tombé sur… - »

- « Ça ne serait pas un peu trop glauque pour les vacances ? » coupa Harry en soupirant, ne désirant pas tomber sur un pauvre défunt. « Et puis Karma doit s'impatienter, tu sais qu'il déteste quand tu n'arrives pas à l'heure. »

- « D'accord, d'accord ! Le côté magique japonais regorge d'endroit magnifique, mais tu as raison. Ce vampire est foufou quand je suis en retard, surtout quand nous sommes tous les deux en retard. Il t'a déjà adopté. Bon, je te laisse emmener les jumeaux, avec le repas, je vais chercher mes poissons ! »

Avant qu'Harry puisse argumenter que ledit vampire allait râler de son absence, le mage noir lui avait refourgué les sushis et disparaissait dans un nuage pourpre contrastant avec le blanc et rouge de ses habits.

- « Tu es sûr Harry que ce type est un mage noir ? » demanda Fred en enlaçant l'adolescent alors que son jumeau prenait la main de ce dernier.

- « Ouais, pour sûr. Il a une salle rituelle pour ça qui est assez imposante. Je l'ai surpris à torturer des partisans de Voldemort. Même lui ne serait pas aussi cruel. »

Un frisson parcouru l'échine d'Harry alors qu'un nuage noir les entourait pour les ramener dans sa nouvelle demeure. Les souvenirs de Malkhael en action étaient gravés dans son esprit, l'état des corps aussi. Leur souffle faible brisé par les sanglots qui leur arrachaient des râles de douleurs. Leur sang maculant le sol, s'écoulant dans les espaces entre les pierres du sol, créant de petites rivières écarlates. Leurs regards suppliants, impossibles à identifier.

L'horreur de la situation aurait dû le faire fuir, le faire haïr cet homme qu'il appelait parfois père. Or, Harry n'y arrivait pas et cela l'effrayait. Pourquoi ? Parce qu'il avait ressenti une satisfaction sans nom face à leur souffrance et resonger à ces moments le faisait frémir de joie. Ces hommes et femmes qui tuaient des innocents, ces êtres infâmes qui torturaient d'autres qui n'avaient rien fait par plaisir et pour des valeurs défendable par d'autres moyens. Des hommes et des femmes qui l'avaient regardé se battre contre leur maître. Un adolescent de quatorze ans contre un mage noir de soixante-dix ans, rien d'équitable !

Une main sur son épaule le fit sursauter. Son regard vert croisa celui inquiet de Fred à qui il offrit un sourire d'excuse.

- « Désolé Fred, je me perds beaucoup dans ma tête ces derniers jours, à repenser à tout ce qui s'est produit, à tout ce qui m'attend. Allons manger ! J'espère que vous aimez les sushis, Malkhael en achète souvent. Nous irons manger dans mes quartiers, il vous présentera à son retour. Personne ici n'est méchant, ils vous accueilleront en ami, mais mon nouveau père préfère faire les présentations par lui-même. »

- « J'espère que tu nous feras visiter Harry ! Regarde-moi cet endroit Gred ! Je suis sûr que c'est plus grand que Hogwarts ! »

- « Presque, enfin, le château est un peu plus grand et les terres plus vastes en effets. L'architecture est beaucoup empruntée aux temples Grecs et au style Gothique de certains châteaux. Ils l'ont construit eux-mêmes à partir d'un vieux château. Au fait, bienvenue aux frontières de l'Asie et de l'Europe les gars. » rigolas Harry en partant vers ses quartiers.

Les murs avaient la couleur de l'ivoire, fait en réalité dans le plus pur des marbres blancs. Taillé pour ressembler à des pierres, d'autres noires s'y mêlaient par moment sur le sol et en marbrure sur les murs. Les plafonds voûtées étaient sculptés et magiques, reflétant la météo extérieur. De grandes fenêtres en baies donnaient sur l'extérieur, certaines vitres étaient même des vitraux. Mais bientôt les fenêtres disparurent, progressivement, laissant place à un mur entrouvert, barré de colonnes rappelant les tempes grecques. Sortant du couloir, il s'agissait en réalité d'un perron permettant d'admirer la vue. Les portes étaient d'un bois légèrement foncé aux poignées en fer forgée de façon stylisée. Il n'y avait pas de tableau, laissant presque vide les murs.

Harry se souvenait de son émerveillement face à tout ce luxe, à la grandeur des lieux. L'adolescent s'était sentit immédiatement chez lui lorsqu'il avait eu sa chambre. L'endroit lui rappelait Hogwarts, sa maison. Ici il se sentait en sécurité, bien contrairement à Hogwarts où à chaque nouvelles années venaient de nouveaux dangers et problèmes. Combien de fois avait-il faillit mourir dans cette école qui était supposée être l'endroit le plus sûr au monde ? Mais ici, il se sentait accepté, il savait que personne ne le jugeait. Surtout, il pouvait parler aux serpents sans que cela ne soit mal vu ! Une maison, voilà ce que ce château était pour lui. L'endroit le plus précieux qu'il avait.

Il ne connaissait bien sûr pas tous les passages secrets, ni toutes les pièces et étages par cœur, mais Harry en avait le désir.

Bientôt ils arrivèrent aux appartements de l'adolescent, naturellement Harry ouvrit la porte et laissa les jumeaux entrer en premiers. Grands, luxueux, mais neutres voilà comment décrire ses quartiers qu'Harry adorait tant. La porte donnait sur le salon meublé d'un grand divan et deux fauteuils. Un grand tapis ovale faisait aussi face à la cheminée où un feu brûlait dans l'âtre. Une grande bibliothèque encadrait cette dernière, passait même au-dessus. Pleine de livres, la bibliothèque n'avait aucun gramme de poussière. À gauche du salon, un bureau ouvert. Un long bureau de travail encadré de deux chandeliers aux multiples branches rappelant un arbre. Une fenêtre magique donnait sur un lac bordé de magnifiques Sakura et saules pleureurs. Les feuilles ondulaient sous un vent artificiel. Une douce odeur de feu et de chrysanthème régnait dans ses quartiers, odeurs qu'Harry adorait.

Avançant dans le salon, l'adolescent déposa les sushis sur la table basse sur le tapis et se laissa choir sur le divan, invitant les garçons à faire de même. Sans tarder tous trois commencèrent à manger. Harry souris, silencieux, mais heureux. Son bonheur ne pouvait être plus grand.

O-o-O

Quelques heures plus tard, alors qu'ils avaient tous mangés, Harry riait avec les jumeaux. Léger, comme il ne l'avait pas été depuis longtemps, l'adolescent se sentait si vivant, si vif. Les dernières semaines avaient de insufflées en lui un nouveau souffle de vie, mais aujourd'hui il se sentait réellement complet. La présence des deux roux l'apaisait, lui montrait qu'il n'était pas seul, que tous ne l'avaient pas trahi. Mais surtout, cela lui prouvait qu'il pouvait encore faire confiance à certaines personnes.

Néanmoins, un poids lui pesait sur l'estomac et les sushis n'y étaient pour rien. Le doute le taraudait toujours au sujet de son parrain, Sirius et surtout Remus. Depuis son départ, Harry savait qu'il avait changé et que cela ne cesserait pas. Plus le temps passerait, plus il sombrerait du côté obscure de la Force, plus il aurait à user des sorts noirs et il n'y aura pas de retour en arrière. Mais quel sacrifice ne ferait-il pas pour vaincre Voldemort ?

Harry refusait de devenir un mage noir, de devenir un monstre comme Voldemort. Or, il ne pouvait nier l'attrait que l'obscurité avait sur lui et Malkhael restait là pour l'empêcher de s'y noyer. Harry lui en était reconnaissant, mais il savait aussi que personne ne comprendrait. De toute façon, qui le pouvait ? Aucun d'eux n'avaient vécu comme lui, aucun d'eux n'avaient le poids du monde sur leurs épaules. Sauf son nouveau père. L'homme avait connu pire et au seul souvenir des histoires à peine entamées qu'il lui avait déjà raconté, Harry se disait que lui serait déjà devenu fou depuis tout ce temps. Voir ses amis mourir, leurs cadavres tomber au sol avec les yeux morts ou dans ses bras sans un souffle de vie, voir leur sang ruisseler sur le sol et imprégner la terre. Non, il ne saurait rester serein et encore moins saint d'esprit.

Harry se souvenait de son arrivé ici, dans ce magnifique endroit, de la visite, du début de l'entraînement physique et magique. L'adolescent avait posé une question idiote et jamais il n'oublierait l'instant où son regard avait croisé celui de Malkhael. « Pourquoi se battre ? Je n'arriverai jamais à atteindre le niveau de Voldemort ! » Le regard de Malkhael. Son regard ! « Harry, parfois j'ai l'impression que tu oublis le plus important. Les gens te voient comme une mascotte, comme un être humain sans faiblesses. Ils te diront toujours que la douleur est une illusion, que tes choix ne sont pas bons car tu es simplement confus. Lorsque nous irons au procès, tu verras qu'ils seront profondément choqués, sans doute même tenteront-ils de nous séparer ces fous. Mais n'oublie pas qu'il y a toujours une raison de se battre. Certains se battent pour la vengeance, le pouvoir, pour survivre, mais d'autres se battent pour l'amour, leur liberté et celle des autres et pour la paix. Il y a bien sûr d'autres raisons, mais ce sont les plus communes. Toi, Harry, tu te bats pour arrêter un homme qui a plongé dans la folie car personne n'a été là pour le guider. Voldemort n'a jamais connu l'amour Harry, dans aucun sens du terme. La compassion non plus. Il n'a appris qu'à survivre et que le pouvoir était la seule chose qui lui permettrait de vivre. Le tuer sera sa libération, car jamais il ne changera, jamais il ne sera heureux. La haine est trop encrée dans son cœur. Il n'a pas eu ta chance. Alors Harry, pour quoi te bas-tu réellement ? »

Et ces paroles revenaient à Harry, si frai dans son esprit que cela en était presque effrayant. La peur le taraudait par moment lorsqu'il réalisait dans quelle situation il se trouvait, en présence d'un être surpuissant qui se trouvait à être son père adoptif. Tout allait trop vite, ce sentiment de trouver un père en cet inconnu, d'être comprit, d'être accepté… Une part de lui ne voulait pas l'appeler père, l'autre ne voulait qu'utiliser ce mot.

Soupirant, secouant la tête, Harry regarda autour de lui. Sortit de ses pensées, l'adolescent réalisa que les jumeaux s'étaient endormit, un léger sourire aux lèvres. Ses pauvres amis ! Ils avaient dû très mal dormir dernièrement, il était peu surprenant qu'ils se soient endormi pendant qu'il était dans la lune. Souriant à son tour, Harry caressa la joue de Fred du revers d'un doigt avant que ses propres joues ne prennent une teinte rougeâtre. Comment son père avait-il pu parler de ses sentiments ? Ces derniers n'étaient pas réellement nés récemment. Juste que l'adolescent ne l'avait jamais réalisé.

Se redressant lentement, le survivant quitta ses appartements. Pourquoi réveiller ses visiteurs ? Ils en avaient de besoin, mais surtout, il avait besoin d'être seul avec son père. Ainsi se retrouva-t-il à marcher dans les couloirs, le bruit de ses pas se répercutant contre les murs comme les battements de son cœur dans ses oreilles. La magie crépitait, lourde autour de lui tel un rideau de plomb qui lui recouvrait le corps entier. Une sensation qu'il connaissait bien ici, arrivant assez souvent et dont la cause ne lui était pas inconnue.

Malkhael, lorsqu'il sombrait dans la mélancolie et ses souvenirs passés, lâchait prise sur sa magie qui se propageait partout comme de l'eau. Comme si elle cherchait de l'aide pour chasser ses mauvais souvenirs. Harry ressentait de la tristesse, un désespoir si profond qu'il semblait sans fin. Plus il avançait, plus ces sentiments négatifs le submergeaient, tentaient de le noyer, mais pourtant il ne cessait d'avancer. Le cœur du jeune griffon se serra douloureusement dans sa poitrine alors qu'il échappait un sanglot, les larmes commençant à couler librement sur ses joues. La magie du Mage Noir pénétrait sa chair, se mêlait à la sienne de la façon la plus intime possible et tel un aimant, l'attirait vers son propriétaire.

Or, Harry se retrouvait dans cette magie, comme si elle était sienne. Le désespoir, la solitude malgré son entourage, la peur du futur et la rage du passé. Le désir de revenir en arrière pour faire souffrir ses tortionnaires, celui de se venger dans le présent, de tout laisser brûler. Quel plaisir cela serait que de regarder les flammes dévorer Malfoy fils et senior ! Quel plaisir cela serait que d'arracher ses yeux à la dernière Weasley pour qu'elle arrête de le déshabiller des yeux avec ce désir rêveur dans les yeux. Chose qu'il ne ferait jamais, ne voulant pas faire souffrir les jumeaux. Il y avait aussi cette tristesse d'avoir perdu des êtres chers, lui rappelant sa propre peine à la mort de Cédric, mais aussi de la rupture de son amitié avec ses meilleurs amis. Une déchirure qui ne se soignerait sans doute jamais. Un gouffre s'était creusé dans son cœur après tout.

D'une certaine façon, Malkhael était son reflet, l'être qu'il aurait pu devenir si personne ne lui avait tendu la main comme le terrible homme l'avait fait, lui.

Essuyant ses joues sans résultat, Harry ouvrit une immense porte de bois roux avant d'entrer dans la pièce sur laquelle elle donnait. La pièce, immense, ressemblait presque à l'intérieur d'un temple grec. Un toit sculpté de gravures plus magnifiques les unes que les autres. Au centre de la pièce, sept colonnes de marbres suivaient le contour d'un grand cercle se trouvant lui-même au milieu de l'eau. Une cascade d'eau sortait du mur, la lumière des chandeliers passait au-travers la rendant aussi clair que du cristal. Tournant la tête vers le balcon, Harry y trouva la silhouette de l'homme qu'il cherchait. Juste derrière lui, à peine dans la lumière de la nuit, Harry devinait un hamac suspendu par magie. Le lit de son père.

S'approchant silencieusement, l'adolescent ne fut pas surpris que le puissant mage ne le remarque pas. Ce dernier avait porté sa main à un collier qui pendait à son cou, caché sous ses vêtements la plupart du temps, le bijou restait néanmoins d'une grande beauté. Un prisme en forme de losange servait de pendentif, une fine lueur semblait s'en dégager. Deux petites billes mauves pendaient sous le sommet du bas. Encadrant le pendentif, deux bagues de mariage différentes trônaient fièrement. Du bout des doigts Malkhael les caressaient tous trois, le regard mélancolique, presque triste. Le cœur du survivant se serra dans sa poitrine avant qu'il ne sorte son père adoptif de sa transe en posant une main sur son bras.

- « Papa ? »

- « Oh, Harry. Encore un cauchemar ? Désolé, je songeais encore au passé… » soupiras l'homme qui portait toujours son masque avant de le regarder.

- « Non, pas de cauchemar cette fois. Les jumeaux se sont endormis après que nous ayons mangé tous les sushis. Je suis venu te voir car je m'inquiétais, tu n'es pas venu nous rejoindre. »

- « Il est déjà si tard ? » s'étonna le mage noir qui fixa le ciel noir des yeux. « Je n'ai pas vu le temps passé face à tous mes souvenirs. »

- « Tu veux en parler ? Je n'ai pas l'intention de retourner dans mes appartements cette nuit. Je préfère rester avec toi… » murmura Harry sur ses dernières paroles, rougissant légèrement alors que Malkhael sourit, se dirigeant vers son hamac.

Le mage noir s'y installa avant d'écarter un bras de son corps, invitant le plus jeune à le rejoindre. Harry ne refusa pas, s'allongeant aux côtés de son père adoptif qui l'entouras d'un bras, sa main se perdant sur son épaule qu'il frotta doucement. Depuis près de trois semaines, s'était devenu leur routine nocturne et Harry ne pouvait plus se dérober. Ses cauchemars disparaissaient face à la présence de l'homme, ses peurs fuyaient dans la nuit et le calme le gagnait. Dans les bras de cet homme qui l'avait recueilli, Harry se sentait en sécurité. Fermant les yeux, il posa sa tête sur le torse de Malkhael, écoutant les battements lents et réguliers de son cœur, sa respiration profonde et… son estomac criant presque famine. Un fin sourire garni les lèvres de l'adolescent, mais pas joyeux, triste.

- « Ce collier est très spécial Harry. La chaîne est un cadeau de mon premier époux. Il a lui-même apposé les premières protections, les améliorants, les renforcent comme je l'avais fait avec sa bague de mariage. Quand il est mort dans mes bras, j'ai gardé la bague que j'ai accrochée à ma chaîne. Je refusais d'oublier ma faiblesse à sauver l'homme de ma vie. Il était narcissique, vicieux, mais il cherchait juste à se protéger. Malheureusement, ce masque il le portait à cause de son père. Nous avons eu près de vingt ans de bonheur tu sais ? Ô je n'étais pas la première personne qu'il épousait. Mon bel adonis se trouvait à être un sang-pur, alors tu te doutes bien que lorsque notre amour est né il avait déjà une femme et un héritier. Sauf qu'ils sont morts et j'ai pu l'avoir. Mon amour, ma vie, comment te le décrire ? Nous nous complétions, il était parfait. Ni trop soumis ni trop dominant. » Un soupire triste traversas les lèvres de l'homme alors qu'un sourire ornais ceux d'Harry. Jamais Malkhael ne nommait ses amours, car simplement dire leurs noms lui semblait être impossible. Harry comprenait parfaitement, les plaies restaient béantes face à leur disparition. « Mon second mariage à mis beaucoup de temps à être stable. Au départ nous étions ennemis dans la guerre qui faisait rage à l'époque. Nous tentions de nous tuer mutuellement, mais nous nous rapprochions dans certaines situations. Un jour nous nous sommes retrouvé perdu dans le labyrinthe du Minotaure, face à ce même monstre et à notre mort assurée. La première fois que nous avons couchée ensemble et que nous nous sommes rapproché. Voir au-delà de la haine et des défauts. J'ai commis beaucoup d'erreurs qui l'ont blessé, comme lui m'en a fait. Au bout de quelques années néanmoins, nous avons eu une surprise. Il était enceint, une chose qui, comme tu le sais, est impossible. Ce miracle m'est parvenu quand je l'ai retrouvé, plus mort que vivant, l'enfant entamant son quatrième mois. C'est durant sa grossesse que nous nous sommes pardonné, que nous sommes réellement tombé amoureux l'un de l'autre. J'ai failli le perdre lorsque notre fils est venu au monde, il avait perdu tellement de sang durant la césarienne ! J'aurais sacrifié mon fils pour le sauver lui si cela aurait été nécessaire Harry et sans aucun remord. Je refusais de perdre un nouvel amour. Mais il a survécu. Nous n'avons pas pu avoir d'autres enfants, malgré nos essaies. Nous n'avons jamais compris comment nous avions conçu notre fils. Il est mort avant sa mère, dans nos bras et de cause naturelle. Voir ses yeux s'éteindre et se fermés a été douloureux pour nous deux, encore plus pour lui car notre enfant était l'être le plus précieux pour nous. Contrairement à d'autres couples, la mort de notre fils nous a rapproché… jusqu'au jour où nous avons été attaqué. L'un de mes sorts à rebondit pour le toucher et il est mort dans mes bras. Mon pendentif en forme de losange renferme une infime partie de l'essence magique de mon fils alors que la deuxième bague est celle de mon second époux. Ce collier est l'objet le plus précieux que je possède Harry. Il me rappelle les plus beaux souvenirs que j'ai, mes erreurs, mes pertes, mes amours. Depuis eux, je n'ai jamais aimé une personne comme je les ai aimés. Je ne crois même pas que cela puisse être possible. » Lentement, Malkhael passa une main derrière son cou et l'instant suivant Harry se retrouvait avec le bijou sous les yeux. « Et je tiens à ce que tu le portent Harry. Lorsque tu rentreras à l'école, tu le porteras. Les sorts qui le recouvrent te protégeront même des Crucios. Seul Voldemort et Dumbledore pourrait en lancer un assez puissant pour que tu ressentes un picotement ou une petite douleur comme des piqûres d'aiguilles. Cette année Harry, il y aura des dangers à l'intérieur même de l'école là où je ne pourrais pas être perpétuellement. Il sera ce que je suis pour toi, un protecteur. La dernière fois que quelqu'un l'a porté, s'était mon fils. Il y avait déjà les deux premiers pendentifs et il lui a sauvé la vie à de nombreuses reprises. Tu es aussi mon fils Harry, bien que ce ne soit ni de chair ni de sang, tu l'es dans mon cœur. »

Se redressant lentement, Harry pris le collier et l'admira. Une larme coula sur sa joue, autant pour son histoire que pour sa beauté. L'amour, la famille, ce mage noir qui était aussi son nouveau père, il les avait connus, vécus. Puis perdu. Pourtant il restait debout, à se battre pour ce qu'il croyait juste, sans haine inutile, injustifiée, tentant de minimisé les pertes collatérales. Qu'importe ce que les gens feraient, diraient, il continuerait de se battre pour la paix. Quel homme peut posséder un cœur si élastique sans qu'il ne se casse sous les étirements qu'on lui fait ?

Harry savait qu'il n'était pas ainsi. Comment pourrait-il continuer de pardonner, de se battre pour ceux qui le poignardaient dans le dos, qui lui faisaient du mal ? Et pourtant… et pourtant il voulait lui ressembler. Harry désirait devenir comme Malkhael, être capable de garder la tête haute sans que jamais l'on puisse le briser.

Un bras puissant vint l'entourer, l'attirant contre le torse du sombre homme qui l'embrassa sur le dessus de la tête. Fermant les yeux, Harry serra le collier contre lui. Il aurait pu le rendre, l'accrocher à sa place; au cou de son propriétaire, mais l'objet lui semblait si important qu'il ne pouvait le lâcher sans avoir l'impression qu'il laisserait partir sa seule bouée de sauvetage.

- « Dors Harry, tu en as de besoin. » marmonna Malkhael d'une voix douce.

- « Chantes-moi ta berceuse… tu sais, cette chanson qui sonne comme une berceuse ? »

Un rire doux lui répondit alors que les doigts du mage noir se perdaient dans son épaisse tignasse.

- « Ce n'est pas une belle berceuse Harry, elle est si sombre… Mais si tu le désir tant. »

Malkhael pris une profonde respiration, commençant à chanter;

« - Life still cruel, (la vie reste cruelle)

Swinging my heart on broken glass. (Balançant mon cœur sur du verre brisé.)

There's a smell of blood in the air (Il y a l'odeur du sang dans l'air)

And now I can only smell it. (Et maintenant je ne peux que la sentir)

See it on my shaking hands, (Le voir sur mes mains tremblantes)

Breathing for living, (Respirer pour vivre)

Singing for forgetting (Chanter pour oublier)

I feel I lose my mind, (Je sens que je perd mon esprit)

Hearing life laughing. (J'entends la vie rire)

Whispering your name. (Je murmure ton nom)

You don't answer. (Tu ne réponds pas)

But I know where, I can feel it, (Mais je sais où, je peux le sentir)

I know when you're sleeping (Je sais quand tu dors)

I know when you're dying (je sais quand tu meurs)

And I still am fighting. (Et je continue de me battre)

Blinding, I can't see you. (Aveugle, je ne peux pas te voir)

Only feel you. (seulement te sentir)

Like a dying sunshine. (comme un rayon de soleil mourant)

All your pain, (toute ta douleur)

All your rage (toute ta rage)

Will become mine. (seront miens)

And you know when, (Et tu sais quand)

I know where, I can feel it, (je sais où, je peux le sentir)

Things they're hiding, (les choses qu'ils cachent)

They're screaming (Qu'ils crient)

And now I'm laughing. (Et maintenant je ris)

I love it, when they're running. (J'adore ça, quand ils courent)

Even death can't stop me (Même la mort ne peut pas m'arrêter)

Can't stop my animosity. (ne peut arrêter mon animosité)

She knows I never give up and die. (Elle sais que je n'abandonnerai jamais ni ne mourrai)

Death! (Mort !)

How can have you forsaken me. (Comment as-tu pu m'abandonner)

Forgotten I exist. (Oublier que j'existais)

Keep taking them without me. (Continuant de les prendre sans moi)

I live again! (Je vis encore)

I see what they're dreaming (Je vois de quoi ils rêvent).

I broke it. (Je les brises)

I know when they're dying, (Je sais quand ils meurent)

Whispering your name. (Murmurant ton prénom)

I know when you're sleeping (Je sais quand tu dors)

I know things you're dreaming. (Je sais de quoi tu rêves)

I feel when you're dying. (Je le sens quand tu meurs)

I love when they're screaming. (J'adore quand ils crient)

I love when they're dying. (J'adore quand ils meurent)

Even Death can't stop this revenge. (Même la mort ne peut arrêter cette vengeance)

I know you're dying. (Je sais que tu meurs)

I know I can't save you. (Je sais que je ne peux pas te sauver)

I know I can avenge you. (Je sais que je peux te venger)

I know where, I can feel it, (Je sais où, je peux le sentir)

When they're sleeping (quand ils dorment)

What they're dreaming (de quoi ils rêvent)

How they're dying. (comment ils meurent)

Why they're screaming (pourquoi ils crient)

For you. (Pour toi) »

Harry adorait cette chanson, sous la voix du mage noir il sentait Morphée le bercé et lentement il sombra dans le sommeil, entendant dans ses songes les paroles en échos.

OoO L.V OoO

La douleur le déchirait entier, partant de ses reins et remontant dans son dos, se propageant dans son ventre. Son sang bouillait, sa vision restait noire. Incapable de voir, juste de ressentir la souffrance que son tortionnaire lui faisait subir. Sa chair semblait se déchirer, ses lèvres s'entrouvraient dans des cris silencieux. Pas que Voldemort eut perdu sa voix ou quoi que ce soit, mais la fierté l'empêchait d'émettre le moindre son. Hors de questions que ses partisans le voient ainsi, tremblant et en sueur en train de se faire torturer.

Comme à chaque nuit maintenant.

Et à chaque nuit tout semblait s'empirer encore et encore.

Des larmes perlèrent sur ses joues creuses alors que son dos se cambrait douloureusement, ses vertèbres craquant sous le mouvement inhabituel dans un son sinistre. Un sanglot lui échappa lorsqu'une sensation de griffure partie de ses deux aines, descendant jusqu'au bas de la cuisse. Des dents invisibles pénétraient sa chair, des ongles s'enfonçaient dans ses hanches, des doigts broyaient ses organes.

L'esprit au bord de la rupture, Voldemort restait incapable de s'évanouir, de se dérober à son tortionnaire. Bien qu'il ne le voie pas, le mage noir devinait la joie malsaine de l'être qui le faisait souffrir. Il semblait jouir à chaque cri silencieux, à chaque larme versée.

Et puis, soudainement, toute la douleur disparue, comme emporté par une bourrasque.

Prenant une grande bouffée d'air, le mage noir fut pris d'une quinte de toux. L'air semblait brûler ses poumons par sa froideur, son corps tremblait autant de froid de de douleur. Seul, enfin, pouvant prendre du repos. Bien qu'étonné que cela n'ait pas durée toute la nuit, Voldemort ne se plaindrait cependant pas. Le sommeil commençait à le gagner.

Jusqu'à ce qu'une main lui caresse la joue, glaçant son sang dans ses veines face au toucher. Ses muscles se tendirent alors que l'inconnu le prenait dans ses bras, le soulevant précautionneusement avant de le serrer contre lui. Bien qu'il ouvrait les yeux, Voldemort n'arrivait pas à voir qui le portait comme une mariée, ni où il l'emmenait. Faiblement, le seigneur des ténèbres leva la main, sa paume venant rencontrer le menton de son porteur avant de retomber sur son propre torse. Un rire léger lui parvint alors que l'homme le bougeait dans ses bras pour le placer plus confortablement. Un homme, oui, juste à l'odeur masculine et l'absence de poitrine Voldemort le devinait.

Il fut déposé au fond de quelque chose de creux, la baignoire ?, avant que sa robe et son caleçon ne lui soient retiré, tremblant toujours, Voldemort tenta de l'arrêter, sans résultat. Les mains de l'inconnu chassant les siennes. Bientôt, le fond du bain s'emplit d'eau, environ d'un pouce pas plus. S'agitant, le sombre mage se sentait mal. L'eau semblait le brûler comme de l'acide et il était incapable de fuir la sensation. À moitié dans l'inconscient, il sentit à peine l'homme se glisser dans son dos, l'attirant contre son torse pour l'immobiliser. Il s'en rendit compte lorsqu'une débarbouillette fraîche passa sur son corps, l'eau glissant doucement sur sa peau blanchâtre.

Un frisson le parcouru alors qu'un léger râle franchis ses lèvres. Une main douce se posa sur son front, collant sa tête au creux de l'épaule de l'inconnu. Une voix douce lui parvint, cherchant à le calmer. Une main douce bougeant le linge sur son corps pour le rafraîchir. C'est au bruit des battements du cœur de cet inconnu que Voldemort s'endormit.

Lorsqu'il s'éveilla, la première chose que Voldemort remarqua fut l'absence de douleur et à quel point il était détendu. Sa respiration ne lui brûlait plus les poumons, sa vision était aussi clair que du cristal. Nagini était lovée contre son flanc, sous les draps. Le reptile avait même trouvé le moyen de se glisser sous son pyjama pour être en contact contre sa peau. D'une main légèrement tremblante, le seigneur des ténèbres la caressa, se demandant s'il avait rêvé l'inconnu ou non. Si non, qui était-il et, surtout, pourquoi lui venir en aide ?


Voilà pour se chapitre, je tente de réécrire aussi vite que possible les prochains chapitre ou tout simplement enfin mettre la main sur mes clefs usb .'' en espérant que ce chapitre vous aura plus ! Retour du point de vu de Harry et un peu d'histoire triste pour notre nouveau mage noir o/ Quant-à la chanson, elle est importante mais je ne vous en dis pas plus o/