Résumé : Severus est victime de la jalousie de Lucius. Il ne serra pourtant pas le seul à être pris au piège d'un puissant philtre de magie noire et Hermione devra à nouveau prouver qu'elle est loin d'usurper son titre de sorcière la plus douée de sa génération. Seulement ce ne sera peut-être pas une partie de plaisir... il se pourrait même qu'elle y perde elle aussi la raison.

LE PHILTRE D'APHRODESIRIUM est One-shot transformé en fic plus longue suite aux demandes de lecteurs. Il peut y avoir quelque incohérence dans la chronologie.

Raiting M ( +17 ) en prévision. Je ne sais pas encore s'il y aura du lemon mais je préfère prévenir.

Bonne lecture à tous !

Peace

99Karie

Suite et Fin One-Shot

Le Philtre d'Aphrödesirium

Chapitre 1

-… her…mione…h…ne….Hey….Hermione….HERMIONE !

Hermione se réveilla en sursaut, les paupières toutes écarquillées. Elle mit deux secondes de trop à reconnaître son propre lit et les lourds rideaux pourpres qui l'entouraient. Elle avait la désagréable impression de n'avoir dormis qu'une micro seconde et son cerveau, déjà bien trop réveillé à son goût, lui renvoyait les images de la veille tel un boulet de canon. La jeune sorcière se crispa, tant mentalement que physiquement, ressentant les effets dévastateurs de sa retenue en compagnie du maitre des cachots. Elle en gémit, à la fois dévastée et pliée de douleur. Son corps, plus lent que sa maudite cervelle, se réveillait à elle dans d'atroces courbatures. Elle avait mal absolument partout, et ne rêvait déjà que de s'évanouir une nouvelle fois dans l'inconscience. Mais c'était sans compter sur Lavande. Sa voix, tout aussi douce et mélodieuse que celle d'un trôle des cavernes, ne cessait de l'appeler. Un tel acharnement à réveiller quelqu'un devrait être interdit !

- Hermione, insista encore sa camarade de chambré, il faut que tu te lève maintenant ! Les cours commencent dans cinq minutes !

Protégée par les lourdes tentures encadrant son lit d'étudiante, Hermione grogna. Ne sachant pas elle-même si elle laissait échapper mécaniquement un grognement de douleur, dû aux élancements toujours plus douloureux de tous ses membres, où si elle grondait bel et bien contre l'autre idiote qui se trouvait de l'autre côté de ses rideaux.

- Mais qu'est ce que tu attends ? Tu vas être en retards ! Lança à nouveau Lavande.

Elle sembla attendre une petite minute, s'étonnant certainement de ne pas la voir jaillir de son lit comme un diable pour se précipiter en cours dans la minute. Après tout il était de notoriété publique dans cette école qu'Hermione Granger ne ratait JAMAIS aucun de ses cours. Si pour ça elle devait s'y rendre en rampant, avec une fièvre de sombral, contre l'avis de Madame Pompom et même de ses professeurs, Hermione le faisait toujours sans problème. La dernière fois qu'elle avait chopée la grippe, Harry et Ron avaient quasiment dû l'enfermer de force à l'infirmerie en jurant Merlin lui-même qu'ils ne manqueraient pas de lui rapporter les cours et les devoirs dés la fin des classes. Seulement, cette fois, Hermione se contenta d'un nouveau grognement particulièrement rauque tout en s'enroulant promptement dans ses couvertures pour y mourir en paix.

Elle n'oubliait rien de ce qui lui était arrivé, et il était hors de question qu'elle se lève ! De toute façon son corps refusait catégoriquement de sortir du lit. Elle était trop courbaturée, et s'il avait fallut ramper elle se serait écrasée aux pieds de son lit pour ne plus bouger un seul orteil.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda alors une nouvelle voix féminine, qu'Hermione reconnus être celle de Pavarti.

- C'est Hermione, elle ne veut pas se lever, répondit la blonde sur un ton détaché.

- Elle est malade ? Demanda encore Pavarti, friande de potin à se mettre sous la dent.

Hermione malade et refusant de se levé était un phénomène rare et intriguant, qu'elle ne manquerait certainement pas de divulguer à la totalité du château avant la pause déjeuner.

- J'en sais rien, elle a mit un sort sur son lit, je n'arrive même pas à ouvrir ses rideaux ! Franchement je la pensais déjà à la bibliothèque, mais Harry et Ron m'ont dit qu'ils ne l'avaient vu nulle part ce matin, répondit Lavande d'un ton qui voulait clairement dire qu'elle s'en fichait comme de sa première plume.

Hermione, toujours bien cachée sous ses couvertures, mais ne manquant rien de la conversation qui se déroulait à deux mètres à peine de son lit, se retint de ricaner. Elle ne souhaitait pas que ses deux camarades l'entendent se moquer de leur réaction et doutait fortement de pouvoir survivre à un simple ricanement. Sa poitrine était comme comprimée, son cœur battant douloureusement et résonnant en échos. C'était à la fois douloureux, affreusement gênant pour respirer, et ça ne faisait qu'attiser un peu plus sa migraine naissante. Pourtant elle était particulièrement satisfaite d'avoir pensé à poser un sortilège sur son lit afin d'empêcher quiconque de l'approcher jusqu'à ce qu'elle en décide autrement. Et pour l'instant elle décidait farouchement de rester dans son lit !

- Tu crois qu'il faut prévenir McGonagall ? Questionna tout à coup Lavande, semblant enfin prendre la mesure pour le moins intrigante de la situation.

Ça ferait certes une bonne histoire à raconter à tout le monde, la Miss-je-sais-tout clouée au lit par une maladie inconnue, mais ça pouvait tout aussi bien être plus grave qu'elle ne l'imaginait. S'il devait lui arriver malheur elle ne voulait surtout pas que ça lui retombe dessus. Se faire renvoyer de l'école parce que madame-rat-de-bibliothèque se mourrait lentement dans son lit sans que personne ne prévienne leur directrice de maison, était bien la dernière chose dont elle voulait. Pour faire bonne mesure elle s'éloigna même du lit de quelque pas afin de ne pas attraper cette maladie étrange -et très certainement contagieuse- qui clouait Hermione à son lit.

La malade en question, pas plus malade que stupide, se forçat à sortir la tête de sous les couvertures afin d'empêcher ces deux dindons d'aller chercher leur professeur. Manquerait plus que la vieille sorcière ne s'amène pour la sortir de force de son lit. Elle devait surement avoir une tête à faire peur et finirait très certainement à l'infirmerie si elle ne faisait rien pour calmer l'inquiétude grandissante de ses camarades. Si Pompom lui lançait quelque sortilège de médicomagie et se rendait compte à quel point elle était épuisée, nul tout qu'elle aurait le droit à un interrogatoire particulièrement acharné avant de pouvoir espérer se reposer. Dormir, c'est tout ce qu'elle voulait pour l'instant.

- Pas la peine, grogna donc Hermione en cherchant à paraître tout de même un peu malade. Sa voix cassée, par les cris qu'elle avait passé la soirée à pousser, s'ajouta à ses faibles intonations maladives. Elle était tout à fait convaincantes. J'ai attrapé un mauvais rhum. Il faut juste que je me repose un peu.

- Tu es sûr ? On peut appeler le profes…

- Non, je vous assure j'ai juste besoin de dormir. McGonagall comprendra, vous n'aurez qu'à la prévenir que je suis resté couché.

- Bon…bha d'accord, répondit finalement Lavande d'une voix pas très convaincue. Tu veux qu'on prévienne Ron et Harry pour qu'ils récupèrent tes cours et tes devoirs ?

- Oui oui, si tu veux.

Il y eut un semblant de silence gêné avant que Pavarti ne lui souffle un bon rétablissement. Nul doute que ces deux camarades iraient raconté à tout le monde qu'elle était au bord de la mort. Hermione savait bien qu'elle devrait réagir plus naturellement, seulement elle n'avait pas la force de faire semblant. Voldemort lui-même n'aurait pas été capable de la sortir de son lit ! Le monde pouvait bien s'effondrer et ses camarades penser ce qu'ils voulaient, elle resterait couché jusqu'à ce qu'elle en ait décidé autrement.

Elle fut particulièrement ravie d'entendre la porte de son dortoir claquer sans que les deux filles ne rajoutent quoi que ce soit et elle n'eut besoin que de deux secondes pour se rendormir.

Dans la brume de son sommeil il lui sembla entendre Ginny. Cette dernière lui demandait des nouvelles et Hermione se senti lui répondre quelque chose, bien qu'elle fut totalement incapable de savoir quoi. Il y eut des bruits et des voix, une demande à propos du repas de midi et des devoirs rassemblé par Harry et Ron afin qu'elle ne prenne pas de retard. Et puis, à nouveau, plus rien. Hermione dormi toute la journée, inconsciente de l'inquiétude de ses camarades mais ravi qu'aucun professeur ne vienne la déranger. Dans son sommeil, parfois interrompu par de court réveil brumeux, elle se sentait en parfaite sécurité, enfermée entre les rideaux de son lit et le corps bien au chaud au creux de ses couvertures. Elle laissa le sommeil réparer peu à peu son esprit et ce n'est que lorsque ce dernier le décida qu'elle se réveilla enfin totalement.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux le dortoir était totalement silencieux. Parfaitement réveillée, Hermione roula doucement sur le côté et permit à l'une de ses mains de quitter la chaleur de ses draps pour aller se saisir de sa baguette. Dans un murmure elle défit le sort servant à bloquer ses rideaux. Sans lâcher sa baguette, elle écarta les différents plis pour jeter un coup d'oeil à l'extérieur. La lumière déclinante du jour filtrait à travers les hautes fenêtres du dortoir. La journée avait dû être particulièrement belle, car les rayons du soleil inondaient encore la pièce en de large trait de lumière légèrement rougeoyant. D'après l'angle des rayons du soleil elle en déduisit qu'il devait se faire tard. Et au vu du silence parfait qui l'entourait Hermione sut instantanément que tous les élèves devaient se trouver au diner. Même du dortoir des sixièmes années, il était facile d'entendre le perpétuel boucan qui accompagnait les élèves de sa maison partout où ils allaient. Leur salle commune, situé à peine plus bas, laissait toujours échapper un murmure continu de cris et de rires. Seulement en cet instant, et pour son plus grand bonheur, elle était seule dans la tour Gryffondor. Tous ses camarades devaient se trouver au réfectoire - aucun Gryffondor digne de ce nom ne raterait l'heure du repas. Hormis elle, bien évidemment. Et cela ne s'appliquait pas seulement à ce soir et à son état lamentable. Il n'était pas rare qu'elle rate un repas pour avancer sur des devoirs ou des révisions. Contrairement à Ron qui en mourait certainement de rater ne serait-ce qu'un seul de ses trois – voir quatre ou cinq- repas quotidiens.

Ravie du silence et de la douce caresse du soleil sur sa peau, Hermione tira totalement ses rideaux d'un large mouvement de baguette. Elle s'étira ensuite longuement, cherchant à détendre ses muscles à la fois engourdis de sommeil et de courbatures. Elle lâcha un long bâillement, sa voix perçant le silence un instant avant qu'elle ne retombe, détendue, entre ses draps.

Elle mit plusieurs minutes à se décider à sortir enfin du lit. Elle admirait la lumière, rouge orangée, qui glissait lentement sur les dalles de pierre du dortoir et qui s'infiltrait entre les rideaux, rouge et or, des lits dispersés un peu partout. Tout le dortoir semblait s'illuminer aux couleurs de sa maison sous l'intensité du coucher de soleil.

Elle se força à bouger, souhaitant savourer le calme miraculeux du la tour pour se préparer lentement. Elle glissa donc doucement hors de ses draps, ravalant une grimace lorsque ses muscles se crispèrent douloureusement sous ses mouvements. Elle ne prit pas la peine d'enfiler ses pantoufle, laissant la fraicheur du sol de pierre courir de la plante de ses pieds jusqu'à la racine de ses cheveux, l'aidant ainsi à se réveiller totalement.

L'odeur de sa propre transpiration l'ayant pris dés les premières secondes de son réveille, Hermione décida de se rendre aussitôt à la douche. Après un rapide arrêt aux toilettes, elle se débarrassa de sa chemise de nuit à même le sol avant de se glisser dans le large espace servant de douches communes aux filles de sixièmes années. Elle ne sût combien de temps elle resta sous le jet d'eau brûlante mais lorsqu'elle s'en extirpa enfin, la large salle de bain était envahit de buée. Là encore elle admira la manière dont le soleil perçait à travers la brume d'eau chaude, éclairant d'étincelles les carreaux couleur pastel qui décoraient la salle de bain. Elle attrapa deux des nombreuses serviettes propres à disposition et se contenta d'en enrouler une autour de sa tête et une autre autour de son corps. Un gout affreux lui prenait la bouche et elle se brossa les dents longuement, humidifiant sa bouche et buvant plusieurs longues rasades d'eau fraiche pour s'hydrater convenablement après plus de dix-huit heures de sommeil. Sentant que la serviette sur sa tête avait imbibée l'eau inondant sa chevelure en pagaille, elle l'enleva et s'en servi pour dégager la buée présente sur le large miroir faisant face aux lavabos.

C'est à ce moment qu'elle reprit pleinement conscience de ce qu'il lui était arrivé la veille. Pas qu'elle ait pu l'oublier ! Ça non ! Les images étaient encore bien fraîches dans son esprit et dés la première seconde de son réveil elle s'en était souvenu parfaitement. Seulement elle avait été baignée dans la torpeur d'un sommeil trop long, ses souvenirs allant et venant dans sa tête comme un rêve étrange qui ne cesse de vous hanter. Dans un état second, elle n'avait pas réellement pris la mesure de ce qu'il lui était arrivé, se contentant d'apaiser les douleurs de son corps avec des gestes souples et lents. Elle n'oubliait pas, mais n'avait rien fait pour s'en rappeler non plus. Elle avait fait avec pour le moment, les mettant doucement de côté pour prendre le temps de s'occuper d'elle. Il en allait de sa santé physique mais aussi -et surtout- de sa santé mentale ! Il lui avait fallut s'occuper d'elle, lentement, comme pour se réapproprier ce corps qui lui avait totalement échappé quelque heures auparavant.

Mais, à présent qu'elle se voyait dans le miroir, elle ne pouvait tout simplement plus faire « comme si ». Comme si cela n'avait été qu'un rêve, qu'une folie passagère, qu'un souvenir déjà lointain qui ne voulait plus rien dire. Car les suçons, aussi larges, voyant et nombreux, parsemant son cou et ses épaules, étaient autant de preuves qu'elle avait bel et bien passé une retenue infernale entre les bras puissants de son professeur de potion. Il lui fallut rassembler tout son sang-froid pour ne pas crier de surprise, et bien plus encore pour ne pas perdre définitivement la raison alors qu'elle retirait d'un geste rapide la serviette autour de son corps. Elle s'observa longuement, réussissant difficilement à croire que le reflet lui faisant face était bien le sien. Tout son corps était marqué de suçons, morsures, griffures et autres marques étranges qu'elle mit plusieurs minutes à analyser. Ce n'est que lorsqu'elle passa sa main par-dessus les bleus sur ses hanches qu'elle comprit qu'elle avait là le tracé des longs doigts de son professeur sur sa peau.

Elle aurait pu en tourner de l'œil, traumatisée. Elle aurait même pu crier, de rage, de désespoir, de douleur et de tristesse. Mais au lieu de ça elle pâlit de stupeur, une sueur froide glissant lentement le long de son échine alors qu'elle sentait son entre cuisse se réchauffer peu à peu sous les souvenirs qui jaillissaient à mesure qu'elle découvrait toutes ces traces sur son corps. Choquée de ses propres réactions, tout aussi involontaire, qu'incontrôlables, elle plaqua une main sur sa bouche afin d'étouffer un gémissement crispé. Son reflet lui renvoya un regard écarquillé. Sa réaction honteuse la frappait plus surement encore que la vision de toutes ces marques sur son corps. Et bientôt elle devint rouge de gène de se souvenir avec exactitudes des gestes et des caresses, tout aussi audacieuses que brusques, de son professeur sur son corps. La marque de ses dents sur son épaule lui rappelait comment il l'avait saisit par derrière. Les rougeurs, quasi violettes à certains endroits, étaient autant de preuves que les lèvres de Snape l'avaient marquée comme sienne. Et elle rougissait comme jamais de se souvenir qu'elle avait aimé ça. Pire, elle en aurait presque redemandé !

Il l'avait saisit avec tant de dureté, tant de passion. Son corps inexpérimenté avait été littéralement noyé sous ses assauts et c'est son cœur qui chavirait dangereusement à présent. Elle ne devrait pourtant pas réagir de cette manière… Avant ça, jamais elle n'avait pensé à lui de cette façon ! Mais ça avait été tellement bon. Certes terrifiant sur l'instant, se demandant sans cesse s'ils n'allaient pas mourir d'épuisement sous la puissance du philtre de magie noire dont il avait été victime. Seulement elle avait réussi à le guérir de l'enchantement diabolique et elle se souvenait à présent à quel point il avait été beau et passionné. Elle revoyait son regard, sombre, profond, emplis de désir, la vrillant sur place tel un prédateur. Elle ressentait encore sa peau, glissant contre la sienne. L'étreinte de ses bras puissants, ses mains la caressant et la saisissant tout à la fois. La façon dont ses cheveux noirs glissaient entre ses doigts, encadrant son visage et le sien tandis qu'il ne cessait de l'embrasser, encore et encore. Son corps qui ondulait contre le sien, la bousculant, la plaquant, de toutes ses forces, de tout son poids. Et son sexe qui…

Hermione se claqua violemment la joue. Sous l'impulsion elle poussa un petit cri, elle-même étonné d'en arriver là. Sa joue douloureuse, elle croisa son regard, quelque peu ahuris, dans le miroir. C'était comme si son corps avait réagit de lui-même tandis que toutes ses pensées se faisait envahir par ces souvenirs brulant.

Mais elle ne pouvait tout simplement pas se le permettre ! Il fallait qu'elle oublie, tout comme lui avait oublié… C'était déplacé et mal de penser à son professeur de cette façon. Elle n'avait pas le droit, pas maintenant que tout cela était fini et certainement pas alors que lui-même n'avait aucun souvenir de ce qui leur était arrivé. Elle lui avait jeté un sort d'Oubliette, et elle était sûre que jamais plus ils ne se retrouveraient à vivre de tels moments. Tout d'abord parce qu'elle espérait bien qu'il ne se ferait plus avoir par une potion de magie noire. Et ensuite parce qu'il était totalement impossible qu'ils vivent une quelconque idylle. Il n'avait jamais pu la voir en peinture, et ce qu'il venait de se passer n'y changerai absolument rien. Il était professeur, et elle une élève. Il l'a détestait depuis toujours et elle… Elle ne savait plus trop quoi penser à présent… Mais qu'importe ! Il fallait oublier, et passer à autre chose… Ne serait-ce que pour ne pas sombrer dans la dépravation…

Elle était à la fois rassurée et choquée d'être plus excitée que traumatisée par cette retenue incroyable. Rassurée parce qu'elle savait qu'elle s'en remettrait plus facilement que prévus. Mais tout de même choquée devant ses réaction de dévergondée. Elle ne s'était jamais imaginée avoir de telles réactions ! Et encore moins dans de telles circonstances et avec cette personne ! Elle avait fait l'amour - … ou plutôt baisé comme un animal- avec le professeur Snape en personne ! La chauve souris des cachots l'avait prise dans toutes les positions, et lui avait même offert sa première fois en …. Il ne fallait surtout pas qu'elle y pense ! Le Bâtard graisseux – qui n'avait pas les cheveux si gras que ça d'ailleurs…- n'avait eut de cesse de la faire jouir. Avec ses doigts, sa bouche, son sexe. Tout son corps lui avait donné du plaisir, violent et sauvage, et elle avait crié comme la dernière des dépravées. Elle n'arrivait pas à y croire ! Et sa seule réaction était qu'elle en aurait presque redemandé ! Quelle horreur ! La Miss-je-sais-tout de Poudlard était, enfin de compte, une petite perverse doublée d'une masochiste. Elle en aurait pleuré si son corps n'était pas occupé à lui envoyer des ondes de plaisir sous les souvenirs vivaces de la veille.

Il fallait absolument qu'elle se ressaisisse !

Prenant sur elle de ravaler une bonne fois pour toute les sursauts de plaisir que lui renvoyait son corps à mesure qu'elle observait les marques laissé par son professeurs, Hermione ramassa ses serviettes et sorti en trombe de la salle de bain. Il fallait absolument qu'elle cache les preuves de sa déchéance avant que ses camarades ne reviennent du diner. Les suçons laissés par son professeur remontaient jusque sous ses oreilles et les filles de son dortoir ne manqueraient pas de les remarquer. Toute l'école ne manquerait pas de les remarquer ! Il suffisait qu'un seul dépasse de son uniforme pour que sa réputation soit définitivement ruinée ! Elle ne perdit donc pas une seconde et se jeta littéralement sur la lourde malle de Lavande, sous le lit juste à côté du sien. Elle savait exactement quoi chercher mais pour éviter de tout renverser par terre sous la légère panique qui la prenait toute entière, elle prit la peine de reprendre sa baguette pour jeter un sort d'Accio. Le fond de teint magique de Lavande jaillit alors du bordel innommable présent dans la malle. Hermione referma la caisse, et la repoussa brutalement sous le lit d'un violent coup de pieds. Grimaçant légèrement alors qu'elle venait de se tordre le petit orteil, elle rejoignit la salle de bain et si enferma à double tour. Le soleil finissait doucement de se coucher sous l'horizon et elle pouvait déjà entendre les premiers élèves revenir du réfectoire. Utilisant sa baguette elle appliqua le fond de teint absolument partout sur son corps, rougissant de découvrir d'autre suçons à des endroits peu orthodoxe à mesure qu'elle se contorsionnait devant le miroir. Elle fut plus que ravie en découvrant la magie d'un fond de teint sorcier. Le maquillage se mariait naturellement à la couleur de sa peau, effaçant toutes les marques, même les plus profondes. Une fois recouverte de la tête aux pieds, la jeune fille relue attentivement l'étiquette du produit magique. Lavande lui avait vanté les pouvoir de ses cosmétiques magiques plus d'un million de fois et si jusqu'ici elle s'était toujours bien gardé d'en utilisé – n'en voyant franchement pas l'utilité- Hermione était aujourd'hui ravi d'en découvrir les propriétés étonnantes. Sur l'étiquette il était marqué que le produit pouvait tenir jusqu'à deux semaines, même sous l'eau, pour peu que l'on récite la formule demandé. Sans cette formule le produit partait au savon comme n'importe quel fond de teint moldu.

Hermione récita donc la formule magique, certaine que ses camarades ne remarqueraient rien de son état physique pour les deux semaines à venir. C'était plus que suffisant pour que les marques ne s'estompent naturellement. Et si dans deux semaines il lui en restait encore quelque unes, elle n'aurait qu'à remettre une couche de fond de teint. C'était parfait ! Elle en aurait presque embrassé Lavande, si cette idiote ne passait pas son temps à s'asperger de parfum. Obligeant ainsi le commun des mortels à fuir sa présence sous peine d'avoir les yeux et le nez piqués vivement par les puissantes vapeurs florales. Hermione s'enroula une nouvelle fois dans la serviette et couru remettre le fond de teint dans la malle de Lavande. Son cœur battait à tout rompre et elle entendait distinctement des pas précipités dans l'escalier.

Elle refermait violemment la malle et se jetait sur son lit dans une position aussi naturelle que possible alors même que la porte du dortoir s'ouvrait à la volée.

Ginny apparut toute rouge et essoufflée. Hermione crut une seconde qu'il était arrivé quelque chose de grave et ce n'est qu'en voyant le regard de la rouquine s'éclairer, tout son visage s'apaisant d'un coup, qu'elle se souvint que c'était elle le « quelque chose » de particulièrement grave aujourd'hui. Elle avait sécher tous les cours de la journée et avait été jusqu'à refuser de parler à Ginny un peu plus tôt, alors que cette dernière était venu prendre de ses nouvelles. Heureusement pour elle qu'elle était déjà sortit du lit, car à voir l'énergie avec laquelle la rouquine était entré dans la chambre, nul doute qu'elle l'aurait sortit de ses draps par la force s'il l'avait fallut.

- Hermione ! Par le trou du cul d'une licorne, tu es enfin debout ! S'exclama la plus jeune en se jetant sur la brune.

- Merlin, Ginny, ton langage ! Que dirait ta mère si elle t'entendait ?! Répondit aussitôt Hermione, choquée d'entendre la rouquine jurer comme une dresseuse de dragon.

Cette dernière ria de bon cœur, rassurée de voir son ami en forme malgré les profondes cernes s'étendant sous ses yeux.

- Bha alors qu'est ce qui tes arrivé ?! Nous fait pas des trucs comme ça ! Harry et Ron étaient à deux doigts de la crise d'angoisse, il m'a fallut plus d'une heure pour les convaincre de ne pas prévenir McGonagall.

Hermione offrit un franc sourire à son amie, rassuré et ravie d'avoir pu compter sur elle pour éloigner leur directrice de maison et pour avoir tenu occupé ses deux meilleurs amis. Elle ne se souvenait plus très bien de son échange avec Ginny, un peu plus tôt dans la journée. Elle était à moitié assommée de sommeil, ne comprenant qu'à peine les questions qu'elle lui posait, mais elle avait au moins réussi à la supplier de la laisser tranquille jusqu'à ce soir. Ginny avait obtempéré de mauvais cœur mais elle s'apprêtait à présent à lui sortir les vers du nez.

- Alors ?! Dis-moi ce qui c'est passé, insista-t-elle encore une fois tandis qu'Hermione se relevait doucement du lit pour chercher ses affaires.

- Rien. Il ne s'est rien passé Ginny. J'ai juste attrapé un coup de froid et j'avais besoin de me reposer, lâcha la brune d'un ton qu'elle voulait détaché tout en enfilant rapidement son uniforme.

Intérieurement elle priait pour que Ginny avale la pilule sans lui poser plus de question et surtout pour qu'elle ne remarque rien de l'importante couche de fond de teint magique qu'elle s'était appliqué jusque sur les fesses, pour cacher qu'elle avait passé la soirée d'hier à faire des galipettes avec leur détesté professeur de potion. Ginny ne sembla rien remarquer d'étrange sur elle, la regardant d'un œil distrait enfiler ses différentes couches de vêtements et ses chaussures. Seulement sa réponse ne semblait pas l'avoir convaincue et elle n'était vraiment pas décidée à lâcher le morceau.

- A d'autre ! Tu me prends pour une idiote ou quoi ? Tu serais capable de te trainer en cours même en étant sous Doloris. Tu ne vas pas me faire croire qu'un petit rhume de rien du tout à pu empêcher la meilleur élève de Poudlard à sortir du lit !

- Ginny je t'assure que c'était rien, lâcha Hermione, un peu plus durement qu'elle ne l'aurait voulut. J'étais juste très fatigué et je ne me sentais pas bien, point.

La cadette des Weasley resta une seconde silencieuse, son regard se plissant dangereusement sur son amie tandis qu'Hermione ravalait difficilement sa salive. Elle avait voulu faire taire Ginny, l'arrêtant dans son interrogatoire avant qu'elle ne lâche quelques paroles malheureuses qui lui auraient mis la puce à l'oreille. La rouquine était très intelligente et particulièrement perspicace lorsqu'il s'agissait de découvrir des secrets – même les mieux gardés !- Si il y avait bien une personne dont elle devait se méfier dans les jours à venir, c'était bien elle !

Seulement, à son plus grand étonnement, Ginny ne chercha pas à aller plus loin. Hermione en fut rassurée, décidant tout de même de rester sur ses gardes. Après tout Ginny était aussi très patiente et il ne faisait aucun doute qu'elle saurait attendre le bon moment pour attaquer et découvrir enfin le fin mot de l'histoire.

- Très bien ! S'exclama-t-elle en lui tirant la langue. En attendant Harry et Ron s'impatientent de te voir. Si tu ne descends pas pour récupérer les devoirs que vos profs vous ont donnés aujourd'hui, ils risquent de tenter de monter eux même pour s'assurer que tu n'es pas entrain de rendre ton dernier souffle.

Sans rien rajouter d'autre, la rouquine lui balança son oreiller au visage et quitta le dortoir aussi vite qu'elle était venue. Hermione souffla, rassurée d'avoir réussi à étouffer la curiosité de son amie – pour un temps seulement…- et descendit à son tour jusqu'à la salle commune. Ses jambes étaient encore un peu tremblantes de sa soirée agitée et elle prit soin de s'accrocher à la rambarde de l'escalier en pierre pour en pas risquer de le dévaler sur la tête. Se confronter à ses amis allait être un entraînement de plus avant qu'elle ne doive rejoindre le bureau de sa directrice de maison pour expliquer son absence de la journée.

Harry et Ron eurent le même regard rassuré que Ginny lorsqu'ils la virent apparaitre en bas des escaliers des dortoirs pour filles. Ils furent tout aussi prompts à lui sauter dessus et il lui fallut bien deux minutes pour réussir à en placer une au milieu du débit de paroles inquiètes qui sortaient de leur bouche en même temps.

- Mais puisque je vous dis que je vais bien maintenant ! Finit-elle par s'exclamer au bout d'un moment. J'étais juste très fatigué. Je crois bien avoir attrapé froid lors de notre cours du soir d'astrologie.

- Quand même, tomber malade en plein mois de Mai ! (*) Enchaina Ron, totalement inconscient de ses mensonges à répétition, contrairement à sa sœur. Il fait vingt-deux degré en ce moment, c'est du jamais vu pour cette saison !

Elle se contenta de hausser des épaules, menant son petit groupe d'amis vers les canapés pour s'y vautrer lourdement. Ses marques étaient certes cachées sous une bonne couche de fond de teint magique mais ses courbatures étaient toujours bien présentes et douloureuses. Elle leur demanda les devoirs et les cours qu'elle avait raté pendant la journée. Harry sortit plusieurs parchemins de son sac de cours, rassurant Hermione qui espérait ne pas avoir à lire les pattes de mouches de Ron. Elle chercha à changer de sujet, ne voulant surtout pas s'éterniser sur son cas et sur ce rhume imaginaire, en posant quelque question sur le déroulement de leur journée.

- Tas raté un sacré cours de potion aujourd'hui (*), lâcha alors Harry en lui tendant un dernier parchemin légèrement froissé où elle pouvait distinguer l'écriture quasi illisible de Ron. Snape était vraiment bizarre.

- Pas bizarre ! Franchement flippant tu veux dire ! Renchérit Ron.

- Vous aussi vous avez remarqué alors ? Demanda Ginny qui avait elle aussi eut cours de potion dans la journée.

Hermione fit tout son possible pour ne pas se crisper instantanément de la tête aux pieds. Elle faisait tout pour oublier son professeur de potion mais savait bien qu'elle ne pourrait pas échapper à son ombre très longtemps. Elle s'était juste imaginé avoir un peu plus de temps devant elle avant de devoir se souvenir de son existence et, pire, de sa présence constante entre les murs du château. Il était son professeur après tout, et de l'une de ses matière préférée en plus, elle ne pourrait lui échapper éternellement.

- Comment ça ? Se força-t-elle à demander, sa curiosité la titillant tout de même un peu devant les remarques de ses amis.

Elle lui avait tout de même jeté un sort d'Oubliette ! Mal lancé, un sort d'Oubliette pouvait faire de sacré dégât dans l'esprit de la victime. Le sort peu enviable de Lockart en était un parfait exemple. Elle espérait de pas avoir détérioré l'esprit de son professeur avec ce sort. Elle était si fatigué qu'elle aurait très bien pu faire une grosse boulette.

- Il était étrange aujourd'hui, répondit Harry. Il avait le regard vague et il se déplaçait bizarrement. Comme s'il avait reçu plusieurs sorts violent.

- Tu crois qu'il s'est battu ? J'ai entendu des Serpentard dire que leur parents s'étaient rendu à une réunion de mangemort hier, ajouta Ron, ses sourcils se fronçant durement sous son intense réflexion.

Le trio d'or avait appris à espionner les Serpentard au cours de l'année, glanant ainsi des informations à leur insu sur les agissements de Voldemort. Les Serpentards étaient trop fière de la position de leurs parents au sein du cercle très fermé du Lord Noir, et ils ne se cachaient que très rarement lorsqu'ils se racontaient les informations qu'ils récupéraient des lettres envoyés par leurs familles.

- Peut-être que Voldemort l'a puni. Ou bien il y a eut querelle entre les mangemorts ? Questionna Ginny en regardant Harry.

- J'en sais trop rien, répondit ce dernier. Je n'ai rien senti de bizarre hier, ma marque ne m'a pas brûlé ou quoi que ce soit.

- Ouhai bha en tout cas, la chauve-souris était franchement pas dans son assiette. Même Nevile à réussi à finir sa potion sans se faire enlever de point !

- Hum…, réfléchi une seconde le survivant avant d'ajouter : …c'est comme s'il avait passé toute l'heure à réfléchir. En faite, on aurait aussi bien pu monter sur les tables et danser la macaréna qu'il ne s'en serrait même pas aperçu !

- C'est quoi la macaréna ? Demanda alors Ron avant de se prendre un coup derrière la tête par sa sœur.

- On s'en balance de la macaréna ! Moi je dis qu'il lui est arrivé quelque chose de bizarre, il avait vraiment le regard vague et plusieurs fois s'était comme si…

Elle s'arrêta un long moment pour réfléchir et n'y tenant plus Hermione prit la parole, la voix plus crispée et chevrotante qu'elle ne l'aurait voulue.

- Comme si quoi ?

- Bin comme s'il était totalement perdu. Il a beugué au moins cinq minutes sur le pupitre du premier rang, les yeux braqués sur le chaudron de ma voisine comme si un scrout allait en sortir pour lui compter fleurette. Au début c'était marrant mais au bout d'un moment c'est devenu franchement flippant !

- N'empêche, pour une fois que je sors de son cours sans me faire enlever des points ! Enchaina aussitôt Ron, un large sourire sur les lèvres.

Voulant mettre fin à la conversation, qui la mettait de plus en plus mal à l'aise, Hermione décida de couper court.

- Si tu commençais déjà par réviser de temps en temps peut-être que tu aurais des meilleures notes en potion, lâcha-t-elle, de son ton parfait de Miss-je-sais-tout. Et pas qu'en potion d'ailleurs ! J'espère bien que tu as profité de l'heure de permanence pour t'avancer sur le devoir d'arithmancie.

- Oh ! Hermione pitié ! Tu viens à peine de te lever et tu penses déjà à ça ? Couina l'intéressé en se renfrognant automatiquement.

- Au moins on sait qu'elle va mieux maintenant, se mit à rire Harry, suivit de près par Ginny.

Ils se moquèrent gentiment de Ron tandis qu'Hermione le poussait déjà vers une des tables de la salle commune pour qu'il avance dans ses devoirs. Elle l'avait elle-même fini depuis plusieurs jours mais insista pour le refaire avec lui. Elle avait besoin de s'occuper l'esprit pour ne surtout pas penser à Snape. Ce que ces amis venaient de lui dire l'inquiétait un peu mais elle se força à le sortir de sa tête pour la soirée. Elle était sûre d'avoir bien jeté son sort et il était souvent normal qu'un sorcier ait ce genre de comportement après un sort d'amnésie. Venant d'un sorcier aussi puissant que lui, ça ne l'étonnait pas plus que ça. Il finirait par redevenir normal et ce petit écart de tempérament serait vite oublié par les élèves dés qu'il recommencerait à donner des retenues et à enlever des points. Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète pour si peu. Le plus important était de reprendre le court de sa vie d'étudiante, faisant comme si sa retenue de la veille n'avait jamais existé. Et ça commençait dés ce soir ! Elle pouvait le faire ! Elle pouvait, elle aussi, oublier et passer à autre chose. Elle serait un peu comme leur professeur, entre deux mondes pendants quelque jour. Seulement elle croyait dure comme fer que tout finirait par redevenir comme avant. Elle avait pris cette décision au moment même où elle lui lançait le sort d'Oubliette et était toujours intimement convaincue qu'elle avait fait le meilleur choix possible.

Pourtant au bout de deux semaines, tandis que toutes les traces de son échange passionné avec Snape avait définitivement disparus de son corps, Hermione dû bien se rendre à l'évidence : Snape était constamment dans ses pensées. Au repas, en cours, en pause, sous la douche, en se réveillant ou en s'endormant, les souvenirs de cette folle soirée ne cessaient de lui revenir en tête sans qu'elle n'y puise rien. Et chaque fois elle sentait son corps se réchauffer de la manière la plus délicieuse et gênante qu'elle n'ait jamais connu. Elle en perdait presque la tête, ses notes chutant dans absolument toutes ses matières. Ses notes en potion étaient à la limite du catastrophique. Harry avait beau tenter de la rassuré sur sa moyenne – lui disant toujours que quelque point de perdu n'était vraiment pas la fin du monde magique-, mais elle se sentait doublement misérable. Elle perdait pieds, ne réussissant même plus à être elle-même, oubliant jusqu'à sa vie d' « avant » pour ne plus vivre qu'à travers ses souvenirs enfiévrés. Elle se serait presque tuée de voir à quel point elle ne contrôlait plus rien – pas même ses études ! -. Seulement elle doutait de jamais vouloir redevenir comme avant. Car ces souvenirs, tout aussi incontrôlables que vivaces, la brûlait toujours autant de cette chaleur si particulière. Une chaleur qui prenait naissance entre ses jambes mais qui, de plus en plus, semblait se trouver un petit chemin jusqu'à son cœur. Elle savait qu'elle était de plus en plus dans la merde à cause de cette maudite retenue. Mais pour rien au monde elle n'aurait voulu oublier ou étouffer cette sensation étrange qui la prenait toute entière chaque fois qu'elle pensait à son professeur de potion ou qu'elle avait le plaisir/malheur de le croiser dans les couloirs de l'école. Elle devenait folle… folle de lui, du souvenir de ses caresses, de ses baisers, de son corps. Elle devenait folle…. Pour son plus grand malheur et celui de son entourage qui comprenait de moins en moins ce qui lui arrivait.

Ils étaient de plus en plus surpris de ses réactions – souvent excessives- depuis son fameux rhume. Un soir, au diner, elle craqua publiquement pour la première fois. Ron avait lancé une blague graveleuse devant tout le monde à propos d'une gelée végétale servant à faire le gâteau dont il était entrain de s'empiffrer. L'image de son professeur étalant la même gelée bleutée sur son corps était alors revenue pleinement en mémoire de l'adolescente et elle avait furieusement rougi sous le rire débile de Ron. Il n'avait certainement rien compris lorsqu'elle s'était levé d'un bon, gênée au possible de sentir son entre-jambes la brûler alors qu'elle était entourée de la totalité des élèves et professeurs du château, et elle lui avait balancé une claque magistrale. Elle avait pu sentir le regard de Snape sur elle, à ce moment là, et n'avait pas cherché à attendre la réaction de qui que ce soit après son violent coup de sang pour se sauver en courant.

C'est à ce moment précis qu'elle comprit qu'elle était complètement perdue. Il n'y avait aucun moyen pour qu'elle sorte Snape de ses pensées. Le mois de juin débutait doucement et il l'a hantait encore comme au premier matin… Si ça continuait comme ça, elle finirait par rater ses examens de fin d'années et par – très certainement- se jeter du haut de la tour d'Astronomie histoire de mettre fin à son calvaire. Tant pis pour Harry et son destin.

Car ce n'était plus tant ses réactions de débauchée qui la menait peu à peu à perdre définitivement la tête, que le manque de plus en plus vivace que Snape avait laissé derrière lui,. Se salaud refusait de sortir de sa tête, s'insinuait sous sa peau jusque dans son cœur de jeune fille. Mais en plus de ça il lui manquait cet enfoiré ! Elle le voyait tout les jours, comme professeur, mais mourait un peu plus chaque seconde de ne pouvoir espérer une deuxième étreinte de sa part… Elle aurait tout donné pour qu'il la touche encore une fois…

Juste une fois…

.

.

.

Severus se consumait tout entier. Il était comme happé par les flammes du désir, bousculé par leurs caresses ardentes, ébranlé par les milliers de frissons de délice qu'elles faisaient naître sous sa peau brûlante. Il n'y avait plus ni réalité, ni rêve, ni vie, ni mort. Il n'était plus lui-même. Il n'était plus qu'un corps, dépravé, affamé, désirant plus, toujours plus. Merlin seul savait pourquoi il avait été ainsi jeté dans un enfer de passions, noyé dans un échange charnel qui le tiraillait de toutes parts. Il grognait, soufflait, gémissait et ne cessait de se débattre pour tenter d'accéder à la libération suprême. Son rythme cardiaque s'affolait de plus en plus à mesure qu'il se rapprochait, ses grognements se faisant toujours plus forts, toujours plus rauques. Et il cria lorsque la vague, salvatrice, le noya enfin. Son corps vibra, sa respiration se crispa, tous ses muscles se tendirent à l'extrême et il ouvrit les yeux, juste à temps pour regarder la femme entre ses bras se perdre toute entière dans l'extase. Ils s'aimaient, se partageait, se possédaient, jusqu'à l'aliénation. Et le regard de pur délice qu'elle lui renvoya suffit à le faire sombrer définitivement dans la folie…

Severus se réveilla alors en sursaut. Son cri rauque et affolé de désir se termina en grognement crispé lorsque son plaisir se déversa tout entier entre ses draps. Sa jouissance lui sembla durer une éternité, ses muscles se tordant sous ce trop pleins de sensation, son cœur à deux doigts de le lâcher complètement sous ses battements effrénés. Il ne put qu'attendre, laissant son désir le vriller de part en part jusqu'à ce qu'il retombe enfin sur les draps, vidé, la respiration laborieuse, la peau en sueur et les membres tremblants.

- Bordel..., souffla-t-il entre deux respirations saccadées.

Au bout d'une longue minute à tenter de reprendre son souffle, le sorcier poussa finalement un grognement irrité et se tourna vers sa table de nuit pour se saisir de sa baguette. Il se jeta un rapide sort de nettoyage, effaçant une fois encore les preuves de sa faiblesse sur ses draps. Il ne savait pas pourquoi, ne comprenait pas pourquoi, n'arrivait même pas à seulement deviner ce qui lui arrivait, nuit après nuit, mais il était sûr d'au moins une chose : c'était de pire en pire. Cela faisait maintenant plusieurs semaine que ça durait. Et chaque fois, il se réveillait dans un état des plus lamentables. Ces rêves étaient entrain de le rendre fou. Fou de désir, fou de frustration, fou d'ignorer ce qui pouvait bien pousser son inconscient à lui envoyer de telles images de luxure. Et cette femme, toute aussi sensuelle que chimérique, ajoutait à sa folie un sentiment diffus de perte. Car son réveil, tout aussi brusque que déstabilisant, lui laissait toujours un goût amer d'abandon. Il se sentait épuisé, vidé, mais surtout esseulé. Il lui semblait oublier quelque chose de primordiale, l'information se perdant à l'infinie dans le regard chocolat de cette femme qui ne cessait de hanter ces rêves. La réponse à ces questions s'évanouissait contre ses courbes féminines, l'énigme de sa présence happée par l'image sublime de son corps se mouvant contre le sien. Il était désemparé, désorienté, totalement affolé de ne jamais réussir à donner un visage à cette diablesse. Dès qu'il se retrouvait à nouveau confronté à la réalité, tout son corps tentant de se débattre contre la brûlure insidieuse qu'elle laissait derrière elle, il oubliait ce à quoi elle ressemblait. Il y avait bien des images qui restaient accrochées à sa rétine malgré son réveil brutal. Des sons, des odeurs, le toucher de sa peau de lait contre la sienne. Tout autant de sensations qu'il ressentait plus réellement encore que s'il avait été éveillé.

Il pouvait dire que la femme de ses rêves dégageait un parfum envoutant de miel et de jasmin. Que ses cheveux glissaient sur sa peau en de délicieuses caresses, ses boucles brunes s'éparpillant tout autour de son visage lorsqu'elle rejetait la tête en arrière sous l'extase. Que ces yeux avaient une couleur chocolat et qu'ils ne cessaient jamais de briller pour lui. Qu'elle était mince et petite entre ses bras, mais pas dépourvu de formes toutes aussi rondes qu'alléchantes. Qu'elle gémissait intensément sous ses coups de hanche affamés. Et qu'elle s'offrait sans honte ni préjugé.

Dans ses rêves cette femme était à lui, entièrement, profondément, jusqu'à la moindre particule d'elle-même. Mais au réveil, aucun visage, aucun identité. Rien qu'une ombre, floue mais toujours délicieuse, qui hantait toutes ses pensées jusqu'à ce que, fatalement, il ne plonge à nouveau dans le sommeil, dans ses rêves, dans ses bras…

Cela ne pouvait plus durer. Il en devenait fou, incapable d'aligner deux pensées cohérentes. Ses nuits devenant de plus en plus courtes, le sommeil à des années lumières d'être réparateur. Il se sentait doublement épuisé. Épuise de ne réussir à soulever le mystère de cette femme et de ses rêves endiablés, et épuisé de ne réussir à dormir que deux à trois heures par nuit. Il avait tout essayé. Les potions de sommeil sans rêves, le Whisky Pur Feu, les nuits blanches… Rien n'y faisait, il finissait toujours par rêver d'elle. Lorsqu'il tentait de lui échapper trop longtemps, elle revenait, plus acharnée, plus passionnée, plus tentatrice que jamais. Il n'avait pas à se demander s'il devait craquer devant elle, il craquait quoi qu'il arrive. Il ne se souvenait jamais comment ses rêves débutaient, ne se souvenant à son réveil que de l'acte charnel en lui-même, et non de ses prémices. Et son aboutissement suprême était toujours aussi violent, l'assaillant tout entier jusqu'à ce qu'il se réveil dans un cri de délivrance... Ses draps en savaient quelque chose.

Il n'était pourtant plus un adolescent tiraillé par ses hormones et ses pulsions sexuelles. En homme mature il savait garder ses désirs et ses envies dans un coin reculé de son esprit, jusqu'à ce qu'une occasion quelconque se présente à lui. Il n'était pas une bête ! Quoi que, apparemment, en rêve, il n'était pas loin de se laisser totalement envahir par un besoin ardent et quasi bestial. La femme de ses rêves se serait enfuit milles fois dans la réalité. Il la prenait de façon si sauvage, si endiablé, qu'il se demandait parfois s'il n'allait pas rougir lui-même des outrages qu'il se permettait de lui faire. Elle avait beau être sans âge, une sensation étrange lui soufflait à chaque fois qu'il aurait dû lui offrir plus de tendresse et de lenteur. Pas qu'elle semble s'en plaindre, bien au contraire. Seulement ce sentiment amer de toujours lui en demander trop, s'ajoutait à la frustration de ne réussir à lui donner une identité. Jusque-là les rares femmes à avoir mis un pied dans son lit étaient toutes des prostituées. Et ces rêveries érotiques, tout aussi rares que passagères, avaient invariablement tournées autour des quelques réminiscences de ses moments échangées avec ces professionnelles de la chaire. Il n'avait pas pour habitude de s'inquiéter de leur état à la fin de leur ébat et ces rêves-ci n'étaient pas tachés du sentiment d'avoir été bien trop brusque pour elles. Et même si c'était effectivement le cas, il s'en fichait comme de son dernier chaudron !

Mais pas la femme de ses rêves. Ça non. Il pouvait faire la comparaison, même réveillé, et il savait qu'elle était tout autre. Car elle s'offrait et partageait de la manière la plus entière qu'il n'ait jamais connu. Dans ses bras, elle était toute à lui. Bien plus que son corps, c'est son esprit qui semblait partir en ébullition, tout comme le sien. Jamais encore une femme n'avait tremblée et gémit entre ses bras comme elle le faisait chaque nuit depuis plus d'un mois. Ça ajoutait à la folie de son désir et à cette frustration terrible qui le prenait à chaque réveil. Si une telle femme existait, s'offrant à lui à l'infinie sans jamais fuir son regard, il voulait la rencontrer sur le champ ! Mais tout ceci n'était, bien évidemment, que chimères absurdes. Aucune femme, et surtout pas la déesse tentatrice qui venait le visiter chaque nuit, ne pourraient avoir décemment envie de partager une nuit de plaisir et d'abandon entre ses bras. Tout ceci n'était qu'un rêve, totalement fou et invraisemblable, que son inconscient lui envoyait à la gueule pour le punir d'être resté seul trop longtemps.

Il est vrai qu'il ne se souvenait même plus de la dernière prostitué de l'allée des embrumes qu'il avait ramené à l'auberge. Elles ne courraient pas les rues celles qui acceptaient de se laisser toucher par le sombre maître des potions. Sans parler que les plus jeunes et encore fraîches avaient presque toutes été des anciennes élèves à lui. Il y avait bien les partouzes géantes entre mangemorts, mais c'était bien la dernière chose dont il avait envie ! Il ne supportait déjà pas de les avoir à la même table que lui, il était hors de question qu'il se mette à échanger autre chose que des regards assassin et des remarques dédaigneuses avec ce ramassis de tarés ! Et pour ce qui était du reste, c'est à dire les sorcières qui n'étaient ni prostituées ni mangemorts, il pouvait toujours courir avant d'en voir une dans son lit. Car toutes les femmes, qu'il avait connu dans sa vie, l'avait toujours regardé avec ces yeux à la fois apeurés et dégoûtés. Même les professionnelles de la chaire les plus aguerries ne réussissaient pas à cacher totalement cette lueur légèrement paniquée lorsqu'il commençait à s'approcher trop près d'elle.

Il savait qu'il n'était pas particulièrement bel homme. Mystérieux, charismatique, peut-être. Albus lui répétait sans cesse qu'il pourrait très bien tenter sa chance et trouver une femme à sa hauteur. Seulement Severus se demandait si une telle femme pouvait exister. La plupart qu'il avait déjà approché – et elles étaient loin d'être les plus effarouchées - n'arrivaient déjà pas à le regarder en face lorsqu'ils baisaient, il s'imaginait alors mal vivre une histoire d'amour avec qui que ce soit. Et ce n'était pas comme s'il désirait vivre une histoire d'amour de toute façon !

Il y en avait bien eu une. Une femme parfaite. Une seule. Il y a fort longtemps. Elle avait laissé une profonde meurtrissure tout au fond de lui. Il l'avait trahi et elle était morte. Point final. Fin de l'histoire. Il n'avait même pas été capable de garder son amitié et il était plus qu'évident aujourd'hui qu'elle ne serait jamais tombée amoureuse de lui. Elle en avait préféré un autre et la preuve de leur amour se pavanait aujourd'hui dans les couloirs de cette école en arborant une cicatrice en forme d'éclaire. Cette femme-là, perdue à jamais, était plus insaisissable encore que l'apparition féminine et chimérique de ses rêves. Et elle était à des années lumières l'une de l'autre. Severus savait donc d'avance que Lily n'avait rien à voir avec ces rêves troublants. Il ne s'était d'ailleurs jamais permit de l'imaginer totalement nue et tremblante entre ses bras. A l'époque de sa scolarité, peut-être. Mais depuis sa mort tragique, jamais. Il la respectait trop pour ça et l'avait littéralement élevé au rang d'esprit angélique. Elle n'avait donc jamais hanté ces rêves de la sorte et ne le ferait jamais.

La femme de ses rêves n'était donc pas une image sublimée de Lily et certainement pas un souvenir perdu d'une de ses fades étreintes avec une prostituée. Elle semblait sortir de nulle part, comblant un vide qu'il n'avait jusque-là jamais ressentit mais restant inexorablement cachée dans les méandres de son inconscient. Si on lui avait dit que son cœur se mettrait un jour à battre pour une femme sortie tout droit d'un rêve, il en aurait certainement rit avant de tuer celui qui avait osé parler. Une amourette était à des années lumières de ses projets !

Severus était un homme seul et plongé dans un monde de ténèbres. Les femmes ne le désiraient tout simplement pas. Que ce soit pour son corps ou pour sa compagnie, elles préféraient le plus souvent le fuir en courant. Et vue comment les choses tournaient enter Dumbledore et Voldemort il n'avait, de toute façon, plus longtemps à vivre. Son rôle d'espion était suffisamment dangereux comme ça sans qu'il n'y rajoute le fardeau d'une quelconque donzelle qui ne ferait que le mettre en danger.

Mais ce qui le chiffonnait c'était bien que cette femme mystérieuse ne ressemblait en rien à une quelconque donzelle. Elle était loin d'être naïve. Elle bougeait contre lui de manière féline, sans jamais hésiter face à son corps mince et à sa peau pâle. Elle ne fuyait pas son regard, préférant se perdre dans ses yeux noirs tandis qu'elle se mordait la lèvre inférieure de délice sous ses ondulations expertes. Et Severus pouvait presque imaginer échanger des conversations pour le moins intéressante avec elle s'ils arrivaient à se laisser deux secondes entre chaque baiser.

Ce n'était qu'un rêve, flou et illusoire à son réveil, seulement il commençait vraiment à l'apprécier. Cette femme, cette diablesse, le rendait fou et il se savait sur une pente de plus en plus dangereuse. Il n'allait tout de même pas tomber amoureux d'une chimère ! Il était particulièrement stressé ces derniers temps mais pas encore totalement fou !

Severus abandonna définitivement l'idée de trouver un début de compréhension dans le marasme ahurissant de ses pensées. Il grogna, se débarrassant violemment de ses draps avant de se lever sans plus de cérémonie. Il était obsédé par ces rêves et allait finir par se griller la cervelle à trop y penser. Voilà des semaines qu'il tournait et retournait le problème dans son esprit, il ne comprenait foutrement rien à ce qu'il lui arrivait ! Il préférait encore sortir du lit plutôt que d'y rester comme un idiot à se poser milles et unes questions. Il n'avait de toute façon aucun espoir de trouver une quelconque réponse et ne voulait pas tenter le diable en restant bêtement allongé. Un peu plus et il ne manquerait plus qu'il se rendorme pour qu'elle vienne à nouveau le hanter. C'est qu'il était à bout !... N'importe quel homme, en jouissant deux à trois fois par nuit, quatre à cinq nuit par semaine, aurait déjà rendu l'âme.

Il se dirigea donc à grand pas vers la salle de bain, coulant son corps déjà nu sous la douche en prenant bien garde de déposer sa baguette a porté de main. Il fit couler une eau presque glacé sur sa peau en sueur et un gémissement de contentement sortit de sa gorge encore crispée. Il lui fallait toujours d'interminable minute pour se remettre de ses rêves. Et, bien souvent, ce n'était qu'après une longue douche qu'il réussissait à remettre un peu d'ordre dans son esprit en pagaille. Il se laissa donc le temps de savourer l'eau s'écoulant durement sur son corps, fermant les yeux et rejetant la tête en arrière pour laisser le jet le noyer peu à peu. Il rassembla lentement ses pensées, usant de son savoir en Occlumentie pour fermer son esprit aux images incessantes de luxure. Elles jaillissaient parfois en pleine journée, à table ou lors de ses heures de cours, et il avait alors toutes les difficultés du monde à garder son sang-froid. Dans ces moments, ses bras le tiraillaient de ne pouvoir se refermer sur cette femme, sa peau le piquant affreusement de rechercher le contact de sa peau. Il devait alors se contrôler, douloureusement, pour ne pas se laisser envahir par un désir pour le moins embêtant. Sentir son sexe s'ériger de plaisir alors que vous étiez entrain de manger entre Albus et Minerva était la chose la plus gênante et affreuse qu'il n'ait jamais eu à faire. Il préférait encore participer à une rafle de moldu en compagnie de mangemort que d'être à nouveau obligé d'imaginer les deux vieux sorcier, nus et en plein ébat, pour forcer tout son corps à te tendre, non plus de plaisir, mais de dégoût. Il n'y avait que ça qui marchait. En cours il pouvait toujours se rassoir à son bureau, hurlant à ses élèves qu'ils allaient devoir faire un contrôle surprise afin de lui permettre de se calmer lentement, l'évidence honteuse de son désir cachée sous le bureau. Il n'avait fallu que d'une semaine, après le début de ses rêves, pour qu'il se murmure parmi les élèves de Poudlard que le professeur en potion balançait des contrôles surprises deux à trois fois par jour, de manière totalement aléatoire. Les élèves n'avaient jamais pris autant à cœur leurs révisions qu'au court de ce dernier mois. Severus pouvait au moins se dire que ces cornichons seraient totalement prêts pour les examens de fin d'année.

Se frottant le visage pour se donner contenance, poussant le robinet d'eau chaude pour profiter peu à peu d'une douche plus relaxante, Severus se força à vider son esprit. C'était un exercice qu'il n'avait autrefois aucun mal à s'imposer. Il le fallait bien, pour sa propre survie. Car que ce soit ses collègues ou les élèves de Poudlard, Severus se fichait bien de se faire surprendre dans une condition particulièrement gênante. Ça faisait bien longtemps qu'il ne rougissait plus face aux sursauts souvent incontrôlés de son corps d'homme. Il était bien dans sa peau et se fichait suffisamment des jugements et des ragots pour ne jamais se sentir blessé face à l'opinion souvent négative du monde sorcier à son égard. Ce n'était donc pas tant ces gênes passagères qui l'agaçaient que le fait que sa vie soit mit en danger à cause de ses stupides rêves et de leurs conséquences sur son corps. Il avait un rôle à tenir, une image à conserver. Il s'appuyait bien trop sur la terreur qu'il inspirait chez les autres pour risquer de ternir sa position à cause de quelque sursaut de plaisir. Les réunions de mangemort étaient bien trop importantes et dangereuses pour qu'il ne se laisse envahir par des pensées de luxure. Voldemort ne cessait jamais de fouiller son esprit à la recherche du moindre détail qui pourrait dévoiler une quelconque trahison. Chaque fois qu'il répondait à l'appel de la marque, Severus mettait sa vie en danger. Son esprit devait être un coffre, solide et imprenable, mais aussi totalement vide si jamais il prenait l'envie à Voldement d'y jeter un coup d'œil. Severus n'était pas très sûr de sa réactions s'il découvrait que la plupart de ses pensées étaient habité par un corps de femme, ses gémissements de délice résonnant en échos jusqu'au plus profond de son être. Il pourrait toujours faire passer ça pour un souvenir. Le seigneur noir n'était pas non plus étranger aux affaires de sexe et de luxure.

Seulement cela devenait peu à peu une ouverture pour accéder à d'autre souvenir, beaucoup plus important. Si jamais son attachement à Dumbledore venait à être découvert, il ne donnait pas cher de sa peau. Il ne pouvait se permettre d'échouer dans son rôle d'espion. Pas alors même que la vie du directeur de Poudlard était mit en jeu. Le monde sorcier était entrain de connaître un bouleversement violent qu'il n'avait plus connu depuis seize ans. Sa position auprès du Lord était une nécessité dont ni Dumbledore, ni Potter, ne pouvait plus se passer pour remporter la guerre. Il ne pouvait pas simplement se laisser aller à imaginer cette femme encore et encore en oubliant tout le reste. Il avait des responsabilités, une place à tenir, que ce soit comme professeur, comme mangemort ou comme espion. Il n'ignorait pas que Potter aurait besoin de lui très prochainement, il ne pouvait pas perdre la tête à un moment pareil. Il devait se reprendre et tenter, une fois de plus, de vider son esprit.

Soupirant devant l'inutilité de la douche à le calmer, le sorcier referma l'arrivée d'eau avant de se saisir d'une serviette. Il enjamba le rebord de la baignoire, et laissa ses pieds nus se sécher sur l'épais tapis placé au milieu de la salle d'eau. Il se sécha mécaniquement et, plaçant finalement la serviette sur ses larges épaules, dégagea la buée sur le large miroir en face de lui. La lumière tamisée, associée aux couleurs sombres de la salle de bain était agréable pour son esprit embrumé. Il pouvait sentir ses cheveux s'égouttés lentement contre la serviette et dans son dos. Il dévisagea un instant son reflet, tiquant devant les cernes qui s'étalaient de plus en plus sous ses yeux et de sa mine pâle mais toujours sévère. La fatigue se ressentait sur ses traits, bien plus que d'habitude. Il en grogna, agacé de ne réussir à cacher ses nuits de folies. Son visage tout entier semblait crier à qui voulait l'entendre qu'il était plus faible que d'habitude. Pas bon, pas bon du tout. Quand on était dans sa position il était d'une importance cruciale que ses ennemis le croient invincible. Ce n'était pas avec une tête de malade qu'il allait pouvoir convaincre qui que ce soit.

Severus fini par se détourner du large miroir, récupérant sa baguette il finit de se sécher totalement, ses cheveux émettant un léger « Pouf » en s'essorant d'un seul coup. Il fit un autre mouvement de baguette et se retrouva habillé de la tête aux pieds. Ses lacets finissaient de se faire tout seul lorsqu'il sortit enfin de la salle de bain. Abandonnant déjà l'idée de se laisser une nouvelle minute de repos bien qu'il se fasse encore extrêmement tôt, le professeur de potion se décida à rejoindre sa salle de classe. Le petit déjeuner n'était même pas encore servi dans la grande salle et il lui restait pas mal de travail à rattraper, c'était une occasion à ne pas manquer. Car habituellement il mettait bien plus de temps à sortir de son coma brumeux et encore excité. A cette heure il devrait encore se trouver dans son lit, se demandant milles fois ce qu'il avait bien pu faire pour mériter tout ça - …il n'avait pas été plus horrible que d'habitude ces temps-ci-. Pour une fois qu'il pouvait reprendre ses bonnes vieilles habitudes et s'avancer sur ses cours avant le premier repas de la journée, il n'allait pas se gêner ! Pour quelqu'un d'insomniaque et d'aussi travailleur que lui s'était bien un comble de passer autant de temps au lit. Il savait qu'il le faisait aussi pour savourer plus longuement les sensations que la femme de ses rêves lui offrait, mais tout de même ! Il avait un retard monstre dans son emploi du temps. A force de donner des contrôles surprises à tout vas il avait des millions de copies à corriger. Sans parler de la réserve à inventorier et du ménage dans sa salle de classe qu'il savait n'avoir pas fait depuis des semaines. Il pourrait bien laisser les elfes de maisons s'en charger mais craignait trop pour les ustensiles de potions et ses précieux ingrédients. Habituellement c'était un élève en retenue qui s'en chargeait. Seulement là, tiraillé toutes les cinq minutes par des images érotiques toutes plus alléchantes les unes que les autres, Severus n'avait pas donné une seule retenue à ses élèves. Dès la fin des cours, et lorsque qu'Albus ne le suppliait pas de manger dans la grande salle, le maitre des cachots courrait s'enfermer dans ses appartement prétextant une potion importantes à terminer au plus vite. Pour ça aussi les élèves s'étaient passé le mot. Aucune retenue, quelle qu'elle soit, à aucun élève, toutes maisons confondues. Ça ne s'était encore jamais vu. Seulement ils étaient tous bien trop effrayés pour tenter quoi que ce soit lors de ses cours, ou même en sa présence dans les couloirs de l'école. Car le retrait de point était, quant à lui, toujours de rigueur et avait connu une envolé exceptionnelle récemment. Même les Serpentards en prenaient pour leur grade et t'en pis pour la coupe des quatre Maisons.

Autant dire que quelque heure avant le petit déjeuner pour remettre un peu d'ordre dans sa salle de classe n'était vraiment pas de refus.

Comme a son habitude Severus entra dans la salle de classe d'un pas décidé, claquant la porte en la refermant derrière lui. De plusieurs petits mouvements de baguette, rapides comme l'éclaire, il fit apparaitre un nécessaire à thé, alluma le feu sur l'un des pupitres, y déposa une petite bouilloire remplie d'eau et installa sa tasse et sa coupelle sur son large bureau. Il fit venir à lui un carnet et une plume de son bureau avant de ranger sa baguette et de se diriger vers la réserve. Ouvrant le petit carnet il grogna en retrouvant une nouvelle petite plume blanche. Ça faisait des semaines qu'il en retrouvait partout dans sa salle de classe. Parfois elle s'accrochait même à ses robes et il pouvait les retrouver jusque dans ses appartements. Encore un coup de Peeves ! Pensa-t-il, en se jurant de trouver un nouveau sort qui pourrait massacrer cet esprit frappeur une bonne fois pour toute. Depuis cette soirée étrange dont il n'avait aucun souvenir, Peeves le fuyait comme la peste. Il avait bien tenté de lui mettre la main dessus, persuadé qu'il pourrait lui apporter quelque élément de réponse, étant la dernière créature dont il se souvenait avant son étonnant black-out. Mais Peeves lui échappait à chaque fois. Il se contenta donc de grogner, jetant la petite plume blanche au sol et la réduisant en cendre d'un mouvement rageur de baguette.

Il compta et recompta ses ingrédients pendant plusieurs minutes. Ne relevant la tête qu'une seconde pour jeter un sort à la bouilloire lorsque celle-ci se mit à siffler fortement. Un petit pot à côté s'ouvrait, laissant sortir un petit sachet de thé qui vola ensuite jusqu'à la tasse sur le bureau. La bouilloire suivait le même chemin, remplissant d'une eau chaude la tasse avant de repartir s'installer sur le pupitre. Un minuscule broc de lait frais imita la bouilloire et servi quelque goutte à la tasse. Une cuillère apparut alors tout à coup et touilla doucement le mélange. Le thé infusait doucement lorsque Snape poussa un nouveau grognement énervé de la réserve. Il réapparut dans sa salle de classe, se jeta presque sur son bureau, à deux doigts de renverser sa tasse, et farfouilla dans ses papiers. Il retrouva un nouveau petit carnet. Il le lut attentivement, tournant et retournant vivement les pages au fur et à mesure de sa lecture. Il compara ensuite les chiffres des deux carnets. Puis il se rendit enfin à l'évidence : quelqu'un était venu piller sa réserve !

Il lui manquait bon nombre d'ingrédient ! Et certain était très rare ! Son béozard par exemple ! Il lui avait coûté une petite fortune – enfin surtout à l'école… mais tout de même ! -. Il ne supportait tout simplement pas que l'on vienne voler ses ingrédients. Aucun professeurs ne se serait permit, ça ne pouvait-être qu'un élève…

Voir même trois élèves bien particuliers...

Ça ne pouvait être qu'eux ! Le trio d'or ! Déjà lors de leur troisième année, ils ne s'étaient pas privés pour lui voler des ingrédients ! Seulement cette fois il devait bien avouer qu'il était surpris. Aucun des ingrédients manquant, assemblés les uns aux autres, ne semblaient correspondre à une potion. Il y avait bien une base dans la préparation qui se rapprochait fortement d'un remède contre les philtres d'amour ou de possession. Seulement certains des ingrédients manquant ne correspondaient tout simplement pas. La potion, que ces trois cornichons essayaient de préparer, allait être particulièrement puissante et agressive. Qu'elle idée d'utiliser des écailles de dragon ! Il ne les gardait que pour son usage personnel en potion de magie noire ! Il ignorait ce que Granger pouvait avoir derrière la tête – parce que des trois, ça ne pouvait être qu'elle ! -, mais il n'allait pas tarder à cuisiner le trio complet pour avoir le fin mot de l'histoire. Granger, bien qu'aussi cornichonne que ces camarades de Gryffondor, n'était pas du genre à faire des ennuis sans les deux crétins collés à ses robes de sorcière. Potter et Wesley étaient aussi dans le coup !

Trouvant que ça commençait à faire beaucoup en une matinée, Snape décida de s'assoir une petite minute. Depuis son bureau il lança un sort puissant de nettoyage à toute la salle de classe, tout en cherchant un moyen particulièrement cruelle de faire avouer la vérité à ces gamins. Il était bien décidé à leur tomber dessus comme la misère sur le monde. Il ne savait peut-être pas encore comment mais il ne doutait pas de trouver un moyen avant la fin de l'année scolaire. Sur cette idée, il s'empara de sa tasse de thé et bu une gorgée, savourant le goût et la chaleur du liquide qui coulait dans son estomac vide. Il regardait d'un œil distrait sa salle se ranger toute seule, les objets retrouvant leur place, la poussière disparaissant – emmenant avec elle les dernières plumes blanches encore présentes-, les pupitres s'alignant docilement devant son bureau et les parchemins oublié par des élèves filant directement à la poubelle. Buvant une nouvelle gorgé de thé, Snape ouvrit le tiroir le plus bas de son bureau, pestant intérieurement de toujours oublier des copies d'élèves en retard à l'intérieur. Ça faisait bien plusieurs semaines qu'il ne l'avait pas ouvert et le choque fut complet lorsqu'il découvrit une petite culotte rose pâle à l'intérieur.

Il en recracha aussitôt le contenue de sa tasse.

.

.

.

Fin du chapitre 1

(*) Petit écart avec le précédent One-Shot dans lequel je souligne le fait qu'Hermione n'aurait pas cours de potion avant la semaine prochaine. Je fait une petite pirouette et annule ici ce que j'avais écrit plutôt. Vu que je ne comptais pas écrire de suite au début. Mais voilà j'ai écris cette suite donc je prend quelque liberté histoire de ne pas trop tourner autour du pot.

(*) Je n'ai aucune idée de quand Dumbeldor meurt durant cette année scolaire (?) Est-ce vraiment vers le mois de juin ? Aucune idée lol j'espère que je ne me suis pas planté ! Comme je l'ai dit au début de la fic : la chronologie est un peu aléatoire dans cette fic ^^''' Mais tout se passe durant les deux derniers mois de l'année scolaire, juste avant la mort de Dumbeldor !

(*) Le Harry Potter de cette fic est également plus joyeux que celui des livres au même moment de l'histoire ( Harry passe au second plan ici, je n'avais pas envie de m'embêter à expliquer ces états d'âme face au sombre destin qui l'attend )

J'espère que ce premier chapitre vous à plut ! N'hésite pas à me laisser des commentaires ( bon ou mauvais ) et à soulever des petits détailles de l'histoire qui me sont passé sous le nez !

Vous inquiétez pas, la suite arrivera bientôt ;) Cette fic va faire 3 ou 4 chapitre maxi !

TCHOU !