Hello !

Nous voici partis pour une fiction longue sur du Benlos ;) Puisque nous sommes dans un monde de contes et de légendes, et bien cette histoire aura le schéma narratif d'un conte !

Bonne lecture !

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The Good Boy and the Prince

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Le États-unis d'Auradon. Réunion des royaumes les plus enchantés que portait Gaïa avec en son centre, le pays de la Belle et la Bête et son école destiné à instruire l'ensemble des enfants du pays, mélangeant allègrement princes, princesses et enfants du peuple en un même lieu de savoir et d'échange.

Auradon était un pays véritablement enchanté dans lequel le prince Ben, désormais roi, avait sorti de l'exil les enfants des quatre plus grands méchants du royaume pour leur donner une chance de s'éloigner de l'ombre de leur parent maléfique.

Carlos, fils de Cruella d'Enfer, regardait par la fenêtre de sa magnifique chambre pendant que Jay, fils de Jafar, jouait aux jeux vidéos derrière lui. Mal et Evie, respectivement la fille de Maléfique et de la Méchante Reine, faisaient leurs devoirs allongées sur un même lit, épaule contre épaule, cuisse contre cuisse.

La journée était ensoleillée, une douce brise parfumée gonflait les rideaux de la chambre et les rires résonnaient dans les jardins sous la fenêtre.

Autrefois, Carlos et les autres auraient aussitôt considéré cette étalage de bonheur et de féérie comme une chose écœurante et répugnante. Aujourd'hui, ils s'étaient tous habitués à leur vie, et plus que bien même ! Jay était l'un des meilleurs sportifs du lycée et ne volait presque plus. A peine une bricole de temps à autre. Juste pour ne pas perdre la main ! Evie avait définitivement plonge tête la première dans les études et Mal s'était complètement détachée de l'ombre de sa mère. Et Carlos lui... Lui ne jouait plus les larbins pour sa mère ce qui était un énorme progrès !

Bref, il n'y avait pas une ombre au tableau, ou presque...

Carlos baissa les yeux en entendant une voix chaude et joyeuse et sourit en plongeant ses yeux noisettes dans ceux du prince... Non, du roi Ben. Le prince de conte de fée par excellence avec ses cheveux blonds comme les blés, ses yeux aigues-marines et son sourire lumineux. Sans parler de sa gentillesse, de sa compassion et de son courage. Carlos se souvenait encore de comment le prince l'avait aidé à combattre sa peur des chiens, de comment il avait été le seul à les accueillir à bras ouvert et à les défendre. Comment il avait été l'un des très rares à croire en eux. En lui.

C'était l'unique nuage dans le ciel ensoleillé de Carlos, le fait qu'il soit tombé sous le charme de ce garçon, le seul qui l'avait toujours regardé comme un être humain et traité comme tel. Seulement, il savait que son amour était voué à l'échec pour une liste de raisons astronomiques ! Il ne pouvait que le contempler de loin et rêver un peu avant de devoir quitter l'école et Ben.

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Auradon, royaume parmi les royaumes, cité prospère et majestueuse, dont la beauté n'était qu'amplifiée par la verrue de noirceur que représentait l'Ile des Oubliés, lieu maudit où se trouvaient enfermés les pires criminels. Heureusement, le dôme magique recouvrant l'île avait été conçu de telle façon que rien ne pouvait y entrer ni en sortir, pas même la magie. Seul l'air avait son laissé-passer et encore, le soleil et la chaleur devaient eux s'arrêter à la porte ! Le dôme ne pouvait être franchi qu'en de très rares endroits par des gnomes venus ravitailler la racaille.

C'était véritablement la seule prison dont personne ne pouvait sortir sauf sur ordre express du ou des dirigeants d'Auradon !

Maléfique grinça en repensant à tout cela, à son exil forcé loin de la magie ! Dire qu'ils avaient eu le culot de lever le sort et de la faire redevenir humaine avant de la renvoyer sur l'Île ! Tout cela à cause de sa "fille" et de ses "amis". Heureusement qu'elle n'avait jamais entièrement compté sur elle... Et sa fille allait bientôt regretter de l'avoir trahi !

Maléfique tendit son bâton et Diablo, son fidèle corbeau, se posa dessus après son vol d'espionnage quotidien au-dessus Auradon.

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Evie était à son cours de chimie en compagnie de Doug. Leur relation ensemble n'avait malheureusement pas durée longtemps mais nulle rancœur ne les habitait. Sûrement parce qu'ils n'avaient pas été plus loin que quelques gentils bisous et majoritairement sur la joue, si bien que le passage de "l'amour" à l'amitié s'était fait en toute simplicité avant que les choses ne se corsent.

Aujourd'hui était jour de contrôle et chacun s'activait sur ses fioles pour créer un engrais à roses magiques. Evie se sentait très fier d'elle alors qu'elle réussissait à reproduire le liquide à la perfection sans aucune difficulté. Il y avait un cerveau caché derrière ce visage d'ange et elle était chaque fois un plus heureuse quand elle se le prouvait.

Au milieu du devoir pratique, Evie fut bousculé par une Audrey maladroite venue chercher une autre fiole auprès du professeur. La brune s'excusa mille fois en époussetant les vêtements de l'Oubliée avant de retourner à sa place. A peine une minute plus tard, elle cria : :

- Monsieur, elle triche !

Evie se figea, confuse devant le doigt pointé sur elle.

- Regarder, elle a son miroir magique qui l'aide, insista Audrey.

- C'est faux ! Je n'ai pas...

- Tu mens, je t'ai vu faire appelle à lui !

- Non ! Je n'ai jamais...

- Mademoiselle Evie, je me vois dans l'obligation de vous confisquer cette objet, intervint le professeur d'un ton féroce. A moins que vous ne puissiez m'expliquer pourquoi ce miroir se trouve adroitement et mystérieusement tourné vers vous au dessus de toutes vos affaires...

Evie pinça les lèvres pour retenir les larmes qui lui montaient aux yeux, furieuse mais aussi blessée que personne ne la crut. Elle donna rageusement son miroir qu'elle était pourtant certaine d'avoir rangée bien au fond et repoussa la main réconfortante que Doug avait posée sur son épaule. Parfois, elle avait l'impression que quoi qu'elle fasse, elle ne sera jamais juste Evie mais toujours la fille de la Méchante Reine.

- Je n'ai pas triché, dit-elle d'une voix rauque.

- Je vous accorde le bénéfice du doute pour cette fois puisque je ne vous ai pas moi-même pris sur le fait, grimaça le professeur à contrecœur. Mais vous ne récupérerez votre... Miroir, que lorsque que la période des examens sera finie. Nous n'aimerions pas que vous soyez... Tentées, lors de vos autres examens.

Evie le fusilla du regard. C'était profondément injuste ! Et elle ne pouvait rien dire à part nier pour se défendre ! Dès qu'elle eut fini et mis en bouteille son engrais, elle prit ses affaires et s'en alla à grands pas de la salle, refusant de croiser le regard triomphale d'Audrey et ne doutant pas une seconde de son implication dans cette affaire.

Elle n'eut aucun mal à retrouver sa chère et tendre qui avait décidé de sécher les cours de la matinée et dessinait allongée sur son lit. Evie lâcha bruyamment son sac après avoir claqué violemment la porte et s'allongea aux côtés de Mal pour mieux enfouir son nez dans son giron. Un peu surprise, la jeune fille aux cheveux mauve ne tarda cependant pas avant d'enrouler ses bras autour de sa petite amie.

- Evie ?

- Je déteste Audrey, renifla celle-ci.

- Tu veux que j'aille tagger son casier ? Je peux même bloquer sa serrure si tu veux ou y mettre une boule puante !

Evie ne répondit pas, réfléchissant plus ou moins sérieusement à la proposition tout en se blottissant plus confortablement contre sa belle.

- Je peux savoir ce qu'elle a fait pour lui faire un tour à la hauteur de ton préjudice ?

- Elle m'a accusé d'avoir... Trichée, gémit Evie.

Elle réalisait bien que son comportement était puéril mais ça lui faisait vraiment mal. Elle n'était pas une méchante ! Pas complètement en tout cas. Pas tout à fait. Uniquement quand elle était de très mauvaise humeur... Evie soupira avec lassitude. Parfois, être à Auradon, entouré de tous ses gens si lumineux d'apparence, si ostensiblement gentils et honnêtes, renforçait son impression de n'être que noirceur et laideur.

- Regard-moi E, souffla Mal. Moi je sais que tu n'as besoin d'aucune aide pour être la plus forte.

- On m'a confisqué mon miroir, ajouta la jeune fille, toujours les yeux humides.

- On ira le piquer plus tard ! Suffit de demander à Jay. Faire une bonne action en volant quelqu'un ? Il va être ravi !

Evie fit une adorable moue boudeuse, loin d'être totalement consolée. Mal sourit et l'embrassa pour lui faire définitivement oublier sa détresse.

Bien plus tard, Jay rendit une visite surprise au bureau du professeur de chimie. Pour la forme, il piqua quand même quelques objets confisqués en plus du petit miroir.

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Maléfique tendit la petite fiole à Diablo qui l'attrapa délicatement entre ses serres acérées. Récupérer tous les ingrédients du sort avaient été long et fastidieux, le corbeau ne pouvant attraper de grandes quantités à moins de sacrifier sa discrétion, mais Maléfique savait être patiente et ce d'autant plus facilement que cette surprise à la douce senteur de vengeance allait normalement suffire pour faire trembler de terreur Auradon tout entier. Et si tout se passait comme prévu, le roi félon qui l'avait condamné à l'exil allait être forcé de la supplier pour lever le sort affectant sa répugnante tête blonde de fils !

Diablo s'envola sous le ricanement joyeux de sa maîtresse qui se voyait déjà exiger l'abdication de la Bête et de sa Belle. L'oiseau de nuit passa la faille dans le dôme, présente depuis sa toute première tentative d'évasion, et vola droit en direction du musée d'Auradon. Passer les dispositifs de sécurité ne fut pas difficile puisqu'il n'y en avait pratiquement pas. Il allait là où personne ne mettait plus les pieds : la réserve.

Le corbeau entra dans ce lieu sombre tout juste éclairé par la lumière verdâtre d'une lampe de secours. Sous ses yeux, des mètres de vitrines et de piédestaux s'étalaient. On pouvait y voir tous ces objets que le musée n'exposait plus en raison du désintérêt des visiteurs à leur égard. Que valait le corset étouffant de Blanche-Neige comparé à sa pomme empoisonnée ? Qui s'intéresserait à l'échevette de Soeurette quand son histoire était tombée dans l'oubli ? Qui voulait voir la rose que le père de Belle avait cueillie pour elle quand les contes ne se souvenaient plus que de celle qui décomptait le temps avant que la malédiction ne soit définitive ?

Mais tous n'avaient pas oublié, ni leur existence ni leur pouvoir, quand bien même il fallait réactiver un peu ce dernier.

Diablo vola dans la pièce jusqu'à un piedestal bien précis, celui où se trouvait conserver le peigne qui avait servi d'arme à la Méchante Reine face à Blanche-neige la toute première fois.

Le corbeau fit tomber la cloche de verre qui éclata en mille morceaux au sol puis s'éleva à nouveau et laissa tomber la fiole qui se brisa à son tour et en déversa son contenu sur l'objet toujours magiquement actif. Celui-ci sembla boire l'infâme liquide et irradia quelques secondes d'une lumière mauve malsaine.

Diablo descendit à nouveau, récupéra la relique et s'envola rapidement, laissant derrière-lui un garde qui râlait contre ces fichus rats sans prendre la peine de vérifier quoi que ce soit. Ce n'était que la réserve après tout, aucun objet dangereux ne s'y trouvait, pas même une vieille baguette de fée !

Diablo croassa de joie en s'envolant mais redevint silencieux en passant la fenêtre ouverte du roi Ben. Il déposa aussi silencieusement que possible le peigne de cuivre et de nacre sur son bureau et repartit vers sa mère, fier d'avoir accompli sa mission.

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A suivre...

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Pour ceux qui ne connaitrait pas, dans la première version de Blanche-Neige (du moins l'une des premières, je pense qu'il a dû y en avoir un paquet des versions X) ), la méchante reine commença par lui offrir un peigne qui l'a fit tomber comme morte jusqu'à ce qu'il fut enlevé, puis un corset qui l'étouffa littéralement et enfin la pomme ! Les nains avaient été prévenus à temps les 2 premières fois, pas la troisième.

Voila ! Et je ne spoil rien en vous disant ça ;)