ACTION OU VERITE

(version soft, mais toujours aussi crack)

Je vous avertis que ça doit être ma fanfiction la plus "WTF et, bordel, ce truc débile a un scénario". Elle est disponible entièrement au rating supérieur sur AO3.

Je me suis dit qu'elle méritait une version soft. Et les fautes d'orthographe m'ont piqué les yeux. Il fallait agir. Je n'avais pas encore mon super correcteur d'orthographe. De plus, j'ai fait énormément de progrès. Donc, j'ai arrangé tout ce que je pouvais sans casser la dynamique du texte. Je corrigerai les chapitres AO3 en simultané, histoire de profiter de cette correction dans les deux sites.

Disclaimers : APH appartient à Hidekaz Himaruya.

Mes textes sont disponibles gratuitement sur AO3 et fanfiction point net (un vrai point et pas d'espace).


Principe du jeu Action ou Vérité :
Qui n'y a pas joué ? Pas comme le BFT, peut-être… C'est très simple, le joueur numéro 1 demande au joueur numéro 2 de choisir une action ou une vérité. Pour une action, numéro 2 fera ce que numéro 1 lui demandera de faire comme sauter sur un pied, aller dire quelque chose à une autre joueur ou non joueur, ce genre de choses… Pour une vérité, numéro 2 devra répondre à une question de numéro 1 en disant évidemment la vérité. Si numéro 2 ne le fait pas, il a un gage auquel il ne peut couper. Ensuite numéro 2 choisit le numéro 3, et ainsi de suite… J'espère que vous avez suivi…

Le BFT a droit à une version du jeu plus érotique, je vous avertis qu'ils ne font que des vérités. En principe...


Chapitre 1 : La douce mélodie du chaos


Petit drabble d'introduction tout mignon sans sous-entendu d'aucune sorte :

Le printemps était là, verdoyant. Les petits oiseaux chantaient des ritournelles, le soleil était au rendez-vous. C'était un bel après-midi dans la campagne italienne pour terroriser de petits Italiens.

« Viens ici, Romano ! Big Boss veut te faire un câlin, clama Antonio.

- Dégage, bastardo, cria Romano en s'enfuyant sur ses petites jambes.

- Bisous, bisous, Feli, surenchérit Francis.

- Ne m'approche pas, sale pervers, pleurnicha Feliciano en cherchant un endroit pour se cacher.

- Je vais vous attraper, mes petits mignons, continua Gilbert en les pourchassant.

- Nooooooooonnnnnnnnn ! »


Si on excluait les chamailleries habituelles et la présence de Sealand, la soirée de l'ONU s'était plutôt bien déroulée dans le hall de l'hôtel des nations.

Même beaucoup trop bien.

Ludwig ne devrait pas s'en plaindre. Seulement, il préférait un Bad Friends Trio bruyant et embêtant tout un chacun dans une sacrée ambiance de disputes. Au lieu de cela, ils étaient introuvables et bien silencieux. De quoi redouter le pire…

Il ne pouvait en aucun vérifier ce qu'avait en tête le pire trio de l'Histoire de l'Humanité tout entière. Feliciano le collait affectueusement et Kiku prenait plaisir à la discussion. Ils n'avaient pas eu l'occasion de se réunir tous les trois depuis un moment et en profitaient. Peut-être, comme les trois autres lascars… Si Romano ne lui lançait pas des regards emplis de terribles promesses d'émasculation, Ludwig se serait complètement détendu et n'aurait pas pensé à son cher frère et ses deux meilleurs amis en train de comploter quelques odieux méfaits.

Pour le bien de certaines nations, et dans son intérêt propre, il aurait mieux fait de repousser Feliciano et d'aller enquêter.

Seulement, Ludwig en avait assez de remettre les pendules à l'heure à tout le monde. Et advienne que pourra ! Ce ne serait pas la première fois que son frère lui mettrait la honte devant tout le monde.

Comme le subodorait Ludwig, le Bad Friends Trio était loin d'être sage.

Dans les faits, France, Espagne et Prusse avaient profité de la réception pour entrer par effraction dans la chambre de leur ennemi juré : Angleterre.

Francis ne démordait pas que le plus pervers d'entre tous était Arthur. Il avait toutes sortes d'arguments rapportés par la rumeur sur son pire ennemi d'entente cordiale. Francis était le meilleur dans le domaine du sexe, mais n'était pas un pervers.

Ses deux amis le laissèrent exposer sa théorie en y allant parfois de leurs petits commentaires sur la question.

Francis aimait avoir un public attentif concernant ses ressentiments vis-à-vis de sa Némésis. Antonio et Gilbert ne lui avaient jamais fait défaut. Surtout quand il s'agissait de casser du sucre sur le dos d'Arthur…

Après une conversation pas sérieuse pour un sou entre les trois amis, ils avaient décidé, en étant déjà un peu pompettes, d'aller vérifier dans la valise du pays incriminé.

Voulant prouver par a + b la dépravation de son plus grand rival, Francis avait volé discrètement le badge d'Arthur après une empoignade musclée. Juste avant la réception. Arthur ne remonterait pas de sitôt puisqu'il allait comme à son habitude s'abrutir dans l'alcool. Une âme charitable aurait peut-être pitié de lui pour le laisser dormir sur la moquette et le laisser utiliser ses toilettes à répétition. À moins qu'America avec qui il partageait sa chambre se souvînt de lui avant de monter s'avachir dans son lit…

Oh ! Peu de chance ! Angleterre se retrouverait sur le carreau et, rien que ça, c'était jouissif.

Pendant que les autres nations dansaient la valse, les trois compères étaient donc en train de fouiller allègrement dans les affaires d'Arthur, armés de gants pour ne pas laisser d'empreintes incriminantes. Ils se marraient déjà sous leurs foulards noirs.

Antonio était derechef tombé sur une boîte de préservatifs et l'avait agité en criant comme un idiot avec une voix haut perchée :

« Iggy a une sexualité. Première découverte de la soirée ! »

Sauf que c'était la valise d'Alfred… Mais ça, ils ne l'avaient pas remarqué tellement ils étaient focalisés sur son contenu.

Francis souleva délicatement les chemises bleu ciel pour fouiller dans la poche intérieure. Il avait un petit sourire à l'idée d'en découvrir un peu plus sur l'intimité d'Arthur. Leur action avait le goût de l'interdit. Nul doute qu'ils se feraient taper sur les doigts si on venait à découvrir qu'ils étaient derrière cet espionnage odieux.

Un bruit métallique quand il ouvrit la fermeture éclair lui arracha un petit rire.

« Oh ! Des menottes ! Je ne savais pas qu'il avait ce genre de tendance, s'enthousiasma Gilbert qui s'en trouvait malgré lui excité en attrapant l'objet avec précaution.

- Et comment l'aurait-on su ? Il ne nous a jamais fait les honneurs de sa couche », râla Francis toujours plein de rancunes et de jalousies quand il s'agissait de son rival.

Il ouvrit en grand le revers intérieur de la valise. Il désirait découvrir quelque chose de pas net du tout à propos d'Arthur. C'était le but de l'opération, il ne fallait pas l'oublier.

« Avec le bandeau ! Avec le bandeau, c'est trop mignon, en rit Antonio ce qui détendit immédiatement l'atmosphère.

- Ça ne ressemble pas à ses cravates habituelles », remarqua Francis après un regard en biais sans pour autant faire plus attention que cela à son éclair de lucidité.

Ils poussèrent un « oh » d'exclamations avec des trémolos en découvrant le contenu d'une petite boîte.

« Hé ! Mais c'est un sex toy ! Et ça, c'est pour un mec, je te dis ! Awesome », se réjouit Gilbert avec les mains devant le visage.

Le prussien ne se doutait pas qu'Arthur se baladait avec ce genre d'attirail lors des réunions mondiales. Avec qui donc s'amusait-il ce vaurien ?

« On dirait qu'on a ouvert la boîte au trésor alors qu'il n'y a pas grand-chose. C'est pour les filles d'habitude, réfuta Antonio en agitant le petit chapelet rose devant le nez du prussien.

- Je te dis que c'est aussi pour les mecs ! Iggy est homo. Il y a encore peut-être une chance pour Francis !

- Nada ! C'est pour les filles ! Il est complètement hétéro ! Il ne calcule même pas Francis ! »

Francis n'aimait pas qu'on se moque de lui ! Antonio et Gilbert se disputèrent un peu plus en laissant traîner des sous-entendus sur sa relation avec l'anglais de malheur jusqu'à le faire craquer.

« C'est pour les deux ! Arrêtez de vous chamailler, les gronda Francis sans vraiment de sérieux.

- Oh ! Un fouet », s'étonna Antonio quand sa main glissa dans un recoin.

Ils extirpèrent le jouet sexuel tout de noir vêtu. Ils se le disputèrent un instant et ce fut l'espagnol qui l'emporta. Il en fut heureux, fit tourner l'objet dans sa main puis sourit. En prenant un regard dominateur à souhait, Antonio brassa l'air avec, en disant d'une voix sexy au diable :

« Viens par ici, mon joli, que je te punisse ! »

Ses deux compatriotes ne s'y étaient pas attendus. Ils ricanèrent ensuite, une lueur de complicité dans les yeux, et ils se mirent à hurler ce genre de phrases :

« Oh ! Oui ! Punis-moi ! J'ai été très vilain !

- J'avoue tout, mon maître ! Je fouine dans les affaires des autres !

- C'est odieux ! Châtie-moi ! »

Antonio perdit son sérieux une minute devant ses deux amis en train de le supplier. C'était étrangement plaisant et… Il ne devrait plus y penser…

« Taisez-vous, crétins d'ivrogne, les somma le brun de l'équipe. Notre opération secrète va capoter ! Dans pareil cas, je serais intraitable avec vous !

- Oh ! Oui ! Mon maître ! »

Francis et Gilbert s'agenouillèrent à ses pieds dans un semblant de révérence. Antonio leur releva le menton avec le bout de son pied. Leurs sourires étaient insolents. Ils auraient bien mérité d'apprendre la discipline. Si seulement… Antonio leur demanda de se remettre à la tâche sinon ils se feraient choppés sur le fait.

« De quel côté de ce bâton Arthur est à votre avis ?, demanda Gilbert en se relevant. En grand sadique, tient-il le manche ? Où offre-t-il ses fesses aux lanières ce grand masochiste ? Tu n'es peut-être pas assez hard dans tes avances.

- Il y a d'autres possibilités avec un fouet. Ce n'est pas vrai. Il faut refaire votre éducation, les taquina à son tour Francis.

- Oh ! ça veut dire que tu as testé !

- Comme si ça ne vous étiez jamais arrivé… »

À grands renforts de commentaires, ils extirpèrent toutes sortes de preuves convaincantes. Ils en firent une photo pour la postérité avec le badge d'Arthur. Francis et Gilbert allaient partir tout contents d'afficher leurs découvertes sur l'intranet de l'ONU dans l'heure. Toutes les nations étaient accrochées à leur téléphone et donc à ce fameux réseau. Ce serait un jeu d'enfant de compromettre Iggy et la soirée bon chic bon genre dans le hall.

Seulement Antonio ouvrit l'armoire…

« Antonio, je crois qu'on en a assez pour lui foutre la honte pendant quelques années, voulut le corriger Gilbert.

- C'est quoi ça ? »

Antonio sortit une petite boîte avec des angelots rouges et des petits cœurs qui la décoraient.

« Oh ! Je veux savoir », se réjouit Francis avide de taper encore plus fort sur Arthur.

Une boîte aussi gnangnan titillait forcément sa curiosité.

« Action ou Vérité, lut Antonio surpris. C'est un jeu de gamins, non ?

- Ça a l'air cul-cul…

- On va tester, affirma l'espagnol avec un regard calculateur. Quoi ? Rien que pour se foutre de sa gueule ! Et puis, ce n'est qu'un jeu ! »

S'ils avaient su, ils ne se seraient pas lancés là-dedans.

De retour dans leur chambre commune, ils s'avachirent dans le canapé sombre en se servant allégrement du vin. Francis savourait sa boisson les jambes en tailleur à côté de Gilbert, lui assis comme il se doit. Antonio appuyait son dos contre le prussien et l'embêtait en lui pinçant la joue alors que ses jambes se balançaient dans le vide.

Gilbert pianota un moment sur le téléphone portable de Ludwig qu'il avait honteusement piqué un peu plus tôt dans la journée. Gilbert avait craqué également le mot de passe du compte de l'ONU de son frère adoré. Il était aussi l'Allemagne. Il avait droit d'y accéder en théorie. Rien qu'en théorie… ça apprendrait à son frère à le tenir à l'écart. Il fit gaffe de ne pas mettre des « awesome » partout et de recopier le style très carré de son frère dans du pur berlinois.

« Et envoyé ! »

Le trio commença à compter en chantonnant et en trinquant.

Au bout de dix gorgées, de grands cris outrés parvinrent du hall ce qui fut énormément apprécié par les trois amis.

« Ah ! La douce mélodie du chaos.

- Juste avec un awesome clic, c'est trop beau le progrès.

- Et sans rien craindre, le must. »

En sirotant leur boisson, ils écoutèrent un moment les protestations de tout chacun sans pour autant distinguer grand-chose.

« Il aurait fallu une caméra ou un micro pour vraiment savourer notre victoire, fit remarquer Francis en levant son petit doigt. Il va falloir qu'on s'équipe. Le compte-rendu des Italiens est parfois trop larmoyant. Ne parlons même pas d'Alfred, il oublie plein de détails croustillants.

- Francis, c'est toi qui étais malade et nous qui veillions sur toi. C'est ton tour, lui signifia Antonio pour mettre au point leur version de l'histoire.

- J'adore être votre alibi.

- Tout autant qu'on ait le tien !

- Alors, ce coffret ! Nous avons toute la soirée à tuer alors amusons-nous avec ça, proposa Antonio.

- Et Iggy n'osera même pas demander qu'on lui restitue. Il aura trop honte, s'en amusa Francis.

- Ce n'est peut-être pas une awesome idée, dit Gilbert comme s'il avait un mauvais pressentiment.

- Oh ! Arrête Gilbert. C'est un jeu tout simplet, se moqua Francis.

- Mais non, pas avec des awesome petits cœurs ! »

Francis ouvrit la boite. Elle contenait un distributeur de cartes au dos rose avec de petits cœurs rouges ainsi qu'une notice qu'il parcourut rapidement. Ses yeux d'azur s'écarquillaient au fur et à mesure de sa lecture. Maudit soit le British ! Ça ressemblait à un piège odieux !

« Oh ! Merde ! C'est ensorcelé… On n'aurait pas dû, chantonna Francis.

- Ça dit quoi, s'alarma Antonio.

- On doit répondre à trois actions ou vérités au moins dès qu'on a ouvert la boîte sinon il nous arrivera des trucs magiques pas sympas du tout.

- Des trucs magiques pas sympas du tout comme quoi ?, demanda Gilbert très inquiet.

- Se faire pendre par les pieds la tête à l'envers pendant 24 heures. C'est une sorte de gage quand on refuse de jouer.

- Si on n'a pas envie qu'Arthur l'apprenne, il va falloir s'y plier, râla Antonio.

- Bon… C'est quoi le principe du jeu ? Puisque maintenant mes deux awesomes meilleurs amis m'ont embarqué là-dedans.

- Normalement, ça se joue avec son amant/amante. Et pas avec ses meilleurs amis. Si vous voyez ce que je veux dire, insinua Francis avec un sourire coquin.

- Oh ! Non, hurla Gilbert. Ce n'est pas awesome du tout !

- On n'a qu'à faire des Vérités. On ne s'est jamais rien caché, proposa Antonio qui connaissait le principe général.

- C'est OK pour moi ! Tope là Antonio. Gilbert, on va juste se poser des questions un peu personnelles.

- D'accord, si on y répond tous les trois à chaque fois », stipula le prussien décidé à avoir le dernier mot.

Francis prit courageusement le premier tour. Il ne redoutait rien… Rien de vraiment compromettant ne lui venait à l'esprit pour l'instant. Il était totalement inconscient du danger. Antonio, suspicieux, piocha une carte et, sans la regarder, il lui annonça avec une voix grave et profonde en tordant sa tête pour le voir :

« Action ou Vérité, mi corazon ? » (Mon cœur)

Ils ne purent s'empêcher de rire en imaginant la situation autrement.

« Vérité, mon ange », répondit Francis en lui faisant un petit clin d'œil.

Antonio posa ses yeux émeraude sur la question avant de casser toute l'ambiance en disant une insanité sous la surprise.

« Vulgaire ce jeu », commenta Gilbert avec un petit sourire en coin en s'imaginant ce qui pouvait ennuyer à ce point Antonio.

L'espagnol avait l'air un peu gêné. Il secoua ses cheveux bruns en râlant dans sa langue natale. Francis eut un peu peur. Il n'avait aucune idée de la teneur de la question. Il finit par encourager Antonio avec l'aide de Gilbert. Ils n'avaient pas envie d'y passer toute la soirée. L'espagnol soupira en louchant puis lâcha la question.

« Quel a été votre premier baiser ? »

Francis eut le bon ton de rougir devant l'air sérieux d'Antonio. Il cacha son visage derrière ses mains et se mit à ricaner. Gilbert trouva la simplicité de la question et son caractère mignon déroutante par rapport aux réactions de ses amis.

« Alors, Francis, c'était qui ? Si tu ne réponds pas, tu es pendu la tête à l'envers, le provoqua Gilbert.

- 'Tonio, murmura-t-il tout bas.

- Quoi ?

- C'était Antonio, avoua Francis en relevant la tête. Tu aurais vu la réaction de notre père Rome, ça en valait le coup d'œil… »

La bouche de Gilbert se décrocha. Ses amis avaient encore des petits secrets pour lui.

Francis s'en souviendrait pendant très longtemps. Tout comme Antonio.

Ils avaient vu leur père très souvent en bonne compagnie. Que ce fussent des hommes ou des femmes, les mœurs de Rome étaient très libertines. Rome les tenait loin de ses orgies, mais ne pouvait s'empêcher d'embrasser ou de caresser ses futurs amants ou amantes dans des banquets. Même si ses enfants étaient présents. Francis et Antonio s'amusaient avec leurs frères de très loin, mais il arrivait que leurs regards dérivassent vers leur père. Ils avaient juste envie d'attirer son attention parfois. Ils ne comprenaient pas les adultes et leurs câlins différents.

Une fois qu'ils s'amusaient tous les deux dans l'atrium de leur maison, ils firent comme les grands en posant leurs bouches l'une contre l'autre. Ils se souvenaient encore de la fraîcheur de la petite fontaine, de l'odeur des fleurs d'oranger de ce temps disparu et de la douceur de leurs lèvres. Rome qui avait un sixième sens pour ce genre de chose les avait surpris en train de se faire des mamours innocents et il avait de suite séparés avec un grand sourire. Bien qu'ils fussent mignons tous plein ses chers enfants, ils étaient beaucoup trop…

« Non, c'est vrai, s'en étonna Gilbert.

- Cet idiot a souri en disant qu'on était trop petits. Et qu'on était mignons tout plein ! ça nous a coupé tout de suite dans notre élan fraternel, rajouta Antonio. Il savait s'y faire ce grand malade !

- Rien sur le fait que vous êtes des demi-frères ?

- Ça n'avait pas l'air de le préoccuper plus que ça. Rome, c'était un drôle d'endroit. Il pouvait s'y passer beaucoup de choses. Ce n'est pas comme maintenant… »

Antonio se mit à rire nerveusement. C'était loin de lui maintenant, du passé, mais se sentait toujours un peu coupable. Puis, il se rappela l'un de leurs méfaits favoris et rajouta.

« … ça me fait penser à Feliciano et Romano.

- Quoi ! Eux aussi, s'exclama Gilbert. Votre famille est vraiment… »

Francis se mit à rire franchement cette fois-ci. Il avait été gêné de raconter cet épisode de sa vie, mais il fallait dire que tout le divertissement apporté par la suite de ce baiser avait tout pour le pardonner.

« En fait, on n'a jamais rien dit à personne pour notre premier baiser. Seulement, Feliciano et Romano ont été des spectateurs innocents de notre dépravation. Il n'y a rien de plus drôle pour nous de courir après nos petits frères en leur disant de nous faire des bisous et qu'ils sont mignons tout pleins, expliqua Francis.

- Je crois qu'on les a vraiment traumatisés quand ils étaient petits, commenta Antonio hilare lui aussi en appuyant plus sa tête sur l'épaule de Gilbert.

- Vous auriez pu me le dire ! J'en aurais rajouté encore plus en courant après eux avec vous.

- Ça aurait gâché toute la magie, se défendit Francis en prenant une nouvelle gorgée de vin. C'était trop marrant pour nous…

- Ne m'étonne même plus qu'ils vous traitent de pervers à longueur de temps ! »

Les Latins ricanèrent méchamment. Ils avaient eu le temps de se faire à leur réputation.

« Et toi, Gilbert ?, lança Francis avec un sourire goguenard.

- Quoi ?

- C'est vrai ! Il faut qu'on réponde tous les trois. Tu sais la réponse pour nous », se plaint Antonio.

Gilbert frissonna au souvenir et, là, la question ne lui sembla plus aussi innocente.

La neige volait dans tous les sens, le blizzard s'annonçait fort et elle était là à sculpter la poudreuse en des formes arrondies. Le coup de foudre. Mignonne comme tout, insensible au froid mordant, elle ressemblait à une princesse des glaces. Ses grands yeux bleus d'enfant transperçaient chaque âme osant trop s'approcher d'elle. Gilbert, étant une très jeune nation intrépide, alla au-delà des apparences pour lui parler et lui proposer son manteau. Elle avait un petit quelque chose qui lui plaisait et il n'avait pas hésité. Il avait posé ses lèvres glacées sur les siennes dans un élan subi. Il s'était retrouvé enseveli sous un blanc manteau tel un pauvre bonhomme de neige abandonné à son triste sort…

« Ca ne sort pas du bad friends trio sinon je suis mort.

- Tu es en danger de mort à cause de ce petit bout de chou que tu as embrassé, il y a des siècles, s'enquit Francis avec sollicitude.

- Natalya était tellement adorable à cette époque.

- Oh ! Non ! Natalya, murmurèrent-ils comme s'ils avaient peur que la famille slave les entendît.

- L'un des pires râteaux de ma vie. Natalya préférait déjà son grand frère, stipula Gilbert. J'en ai eu le cœur brisé pendant trois ans. J'ai attaqué son frère sans relâche à partir de là.

- Elle est impitoyable, affirma Francis. Et toi, tu es très rancunier, mine de rien.

- C'était mon premier chagrin d'amour. Il vaut mieux qu'elle se réserve pour son frère ainsi elle ne fera de mal à personne, rajouta Gilbert avec hargne.

- C'est méchant Gilbert. Et c'est petit.

- Ouais… Peut-être… Allez ! À qui le tour ?, s'enquit l'albinos pour changer de sujet.

- À toi, je crois… », dit Francis en piochant une carte.