Hey les bébés licornes voici une mini-fic, je pense de 4 chapitres que j'ai pondu cette nuit et ce matin,

Espérant que ça vous plaise,

OH et je remercie tous ceux qui ont répondu à mon sondage, ça m'aide, merci!

Bisous les cigogneaux, Sam


Stiles marche d'un bon pas. Le casque visé sur les oreilles. Il essaye de toutes ses forces de ne pas compter. Mais il ne peut s'en empêcher. Il sait qu'il y a 31 243 pas qui le séparent de la maison, il sait que sur le chemin il croise 25 arbres, il sait qu'il doit changer 6 fois de trottoir. Il le sait parce qu'il est hyper-mnésique. Et quand on a 6 ans, c'est pas rigolo. Il tente de se concentrer sur la musique classique de son casque. Il ne peut pas écouter la radio, il retient tout, le bla-bla du présentateur, les paroles des chansons, les jingles des pubs… Tout. Absolument tout. Et après ça lui file une migraine pas possible. Il arrive devant l'école et soupire. Encore une année avec les mêmes camarades. Stiles n'a pas d'ami. Stiles est différent mais est le plus normal dans sa classe. Il est dans une école spéciale. Pour tous les gens différents.

Il a un camarade, Frédérik, qui est autiste. Il a, ce que la maîtresse appelle, le syndrome Asperger. Il a une fille, Nina, aveugle et muette. Il a Spencer le petit hyperactif. Lui son seul problème est de tout retenir. Il n'est pas plus intelligent que les autres. Il retient juste tout. Du coup à 6 ans il parle français, allemand et italien. Parce qu'il a lu des livres de grammaire, puis regardé des films. Qu'il connaît encore d'ailleurs.

Le petit garçon relève le casque qui glisse et s'adosse à la grille. Il n'a pas encore envie de rentrer. Il sait que la cloche ne sonnera que dans 12 minutes et 39 secondes. Il a le temps de manger sa pomme. Il regarde les parents inquiets déposer les enfants. Toujours les mêmes. Ah non…

Il se redresse de tout son haut, c'est à dire pas grand chose. Stiles est pas très grand, même un peu maigrichon. Il regarde cette grande femme brune, splendide, ses grands yeux chocolat. Elle pose un petit garçon devant elle. Il secoue la tête. Il refuse quelque chose. Puis il croise les bras sur son torse, plissant sa bouche. La mère ferme les yeux un instant en soupirant. Elle lui indique le portail du doigt. Le garçonnet se remet en route en ajustant la bandoulière de son sac. La directrice sort. Elle se charge toujours d'accueillir les « nouveaux ». Elle se dirige immédiatement vers la grande femme et le petit brun. Elle lui tend la main. Stiles enlève son casque et tend l'oreille. Elles échangent les paroles de bienvenue habituelles et le petit garçon lève les yeux au ciel. Ses yeux viennent rencontrer ceux de Stiles. Il sourit. Creusant des petits trous dans ses joues. Stiles sourit aussi et lui fait un signe de main. Le brun s'approche. Stiles se redresse encore plus. A peine le petit garçon en face de lui il commence à parler.

- Salut moi c'est Stiles. Tu t'appelles comment toi ? ; l'enfant plisse la bouche et hausse les épaules ; Tu veux pas me le dire ? Je me moquerais pas. On choisit pas son prénom hein ! ; mais le brun, plus grand que Stiles, grimace encore un peu ; Ben tant pis si tu veux pas me le dire. C'est quoi ton problème à toi ? Moi je retiens tout, tout le temps et n'importe quoi. Ma maman elle dit que je fais quand même un tri pendant la nuit, comme une poubelle qui se vide mais je crois pas parce que je me souviens de tous les jours que j'ai vécu depuis mes 4 ans. Mon autre problème aussi, ça c'est ma maman qui le dit pas l'école hein, c'est que je parle trop. Alors si je parle de trop faut que tu me le dises parce que moi je me rends pas trop compte. Et comme j'ai pas de copain, j'ai pas d'ami parce que je suis le moins bizarre de toute ma classe en fait. Ouais ben comme j'ai pas de copain personne ne me dit jamais si je parle de trop. Alors, si ça se trouve, c'est que maman qui dit que je parle trop. Donc je sais pas si c'est vrai et…

- Il ne peut pas te répondre trésor ; le coupe dans son monologue la maman aux yeux bruns magnifiques

- Ah… Il est muet ?

- Pas vraiment. Il a juste… ; elle se frotte le visage ; Arrêté de parler.

- Pourquoi il a fait ça ? ; puis Stiles se tourne vers le garçonnet et le toise sévèrement ; Pourquoi t'as fait ça ?

- Il ne le fait pas exprès. C'est pas volontaire ; la maman se met accroupie entre les deux garçons ; C'est un mécanisme de défense en fait.

- Madame Hale, excusez moi j'ai encore quelques petites choses à vous indiquer ; la directrice invite la maman à se relever, ce qu'elle fait de mauvaise grâce

- Alors comme ça tu as arrêté de parler sans le vouloir ? Ouah ça doit être trop chiant ; Stiles croque dans sa pomme et regarde le petit brun aux yeux verts ; Mais du coup j'sais toujours pas comment tu t'appelles ; le jeune tourne son sac et indique l'étiquette ; Derek, c'est pas mal ; mais l'autre plisse la bouche et hausse les épaules ; Ouais c'est cool comme prénom j't'assure ! Bon moi c'est Stiles hein ; petite moue d'amusement chez l'autre garçon ; Tu voies… T'as quel âge ? Moi j'ai 6 ans ; l'autre hoche la tête ; Tu habites près d'ici ? ; il secoue la tête l'air de dire bof ; Tu manges à la cantine à midi ? Ouais moi aussi ; il sourit, content face à l'information positive de son nouvel ami

- Derek ? ; la maman appelle son petit

- Ben si j'avais attendu encore un tout petit peu j'aurais appris tout seul en fait ; râle Stiles et il sourit de toutes ses dents quand il voit les épaules de Derek se soulever comme s'il riait mais sans son

- Bon tu t'es déjà fait un copain c'est bien. Mais la maîtresse aimerait que tu apprennes le langage des signes, comme je te l'ai dit ; Derek croise ses bras sur son torse et secoue la tête ; Tu n'as pas le choix mon cœur. Si… cette situation dure il faut que tu puisses communiquer avec les autres ; la maman passe sa main dans les cheveux de son fils, lui ébouriffant, il s'éloigne et vient se mettre derrière Stiles

- Vous inquiétez pas M'ame Hale, moi je vais apprendre le langage et je lui apprendrais

- C'est très aimable à toi jeune homme

- Stiles madame, Stiles Johannes Stilinski, oui comme le joueur de baseball. Mais ma famille a rien à voir avec ce monsieur. Le premier joueur de baseball Stilinski remonte au 19ème siècle, vers 1914 et…

- Bien Stiles ; la maman pose une main sur son épaule pour stopper le flot de parole ; C'est gentil de vouloir apprendre le langage des signes mais c'est très compliqué ; elle roule un peu des yeux ; Et il faut du temps…

- Pas à moi m'dame…

- Talia ; elle sourit

- Donc … Pas à moi Talia, moi je retiens tout, tout vite. Demain je saurais si je travaille ce soir.

- Bien Stiles tu es avec Derek, on a décidé de vous mettre ensemble. Je peux compter sur toi pour lui présenter l'école et lui faire visiter ? Lui dire les règles ? Tout ça ? ; demande gentiment la directrice

- Oui madame Wainwright ; le jeune châtain hoche enthousiaste la tête ; Viens Der', j't'emmène dans l'école des fous ; il explose de rire et tire le brun derrière lui

La maman soupire. Elle regarde les deux enfants disparaître. Depuis l'accident de voiture d'il y a deux ans son fils bien-aimé ne parle plus. Elle qui aimait tant l'entendre chantonner, parler de sa petite voix. Les psys disent que ça ne durera pas. Qu'il va se remettre à parler. Ça fait 2 ans… Les psys disent aussi que c'est le traumatisme, que c'est parce qu'il a trop crié. Mais l'hypnose, l'acupuncture, tout ce qu'ils ont essayé, rien ne fonctionne.

Il est assis et il regarde par la fenêtre. Il entend Gaspard gémir derrière lui. Alors il compte. Il compte la durée des gémissements, l'intervalle entre chaque. Du coup ça lui file une migraine monstre. Il pose sa tête sur le rebord du bureau en soupirant. Une main fraîche se pose dans sa nuque. Il tourne un peu la tête.

- J'ai mal à la tête Derek ; l'autre ouvre de grands yeux ; C'est parce que j'analyse tout, je compte tout, ça encombre ma mémoire, alors j'ai mal à la tête.

Le plus grand tourne sa chaise, il pose son feutre et tire celle de son ami. Mais il est un peu coincé par les pieds de la table, alors il ne peut pas. Il lui indique du doigt de le faire. Stiles obéit. Il serre fort la bouche, pour juguler la nausée causée par sa migraine. Une fois face aux yeux verts, Derek le tire par le col de son pull, gentiment. Le châtain suit le mouvement. Il pose son front contre l'épaule de son ami, qui pousse sa tête contre son cou, il bouche l'oreille, qui n'est pas en contact avec sa peau, de sa main. Stiles n'entend plus rien que le sang qui pulse dans l'artère de son ami. Régulier. Calme. Apaisant. Il n'entend plus que ça. Plus de gémissement. Juste ce « toc, toc » régulier. Il ferme les yeux, respire à fond et la main de son ami reste dans sa nuque. La maîtresse fronce les sourcils quand elle voit les deux enfants enlacés. Elle se dirige mais le regard foudroyant du brun l'empêche d'avancer plus loin. Elle s'assied sur son bureau et attend. Au bout de 10 minutes le plus petit se redresse, l'air plus calme. Il pose un délicat baiser sur la joue de son ami, pour le remercier, et l'air de rien reprend son exercice. La prof ne comprend pas, mais elle ne cherche pas à comprendre. Stiles est sensible, elle le sait. Il a déjà vomi en classe parce que trop d'informations se bousculaient dans son cerveau. Alors si le nouveau arrive à le calmer ça lui convient. Elle tourne un peu dans la classe et tente de faire arrêter les gémissements de Gaspard qui commence à lui taper sur le système, à elle aussi.

- La récré c'est ce qu'il y a de pire pour moi ; Stiles hausse les épaules ; Je compte les élèves, je mémorise leurs visages, quand j'entends leur conversation ça se grave là haut ; il pointe son front du doigt ; Alors la maîtresse elle accepte que j'aille à la bibliothèque, avec de la musique ; Derek sort son calepin de la poche et écrit « t'écoutes quoi ? » ; Que du classique, je peux pas écouter le reste… ; « tu retiens les paroles ? » ; Tout j'te dis. Après si tu veux aller dehors, jouer, tu peux, j't'en empêche pas hein ; Stiles s'assied sur un pouf et Derek s'affale à côté de lui avec un petit grognement ; Hey mais tu peux quand même produire des sons en fait ! ; Derek débouche le stylo mais Stiles pose sa main dessus ; Pas besoin d'écrire tout ce que tu penses non plus hein ! ; il rigole et son ami craque un petit sourire, Stiles pose un doigt sur un trou ; C'est quoi ça ? ; Derek éloigne les doigts du bloc de papier et écrit « fossettes » ; C'est mignon ! ; le brun lève les yeux au ciel ; Tu veux un cookie ? C'est moi qui les ai fait ! ; les yeux verts semblent dire « toi ? » ; Ouais c'est bien un des seuls avantages à être un peu dingo ; une claque s'abat sur l'arrière de sa tête ; HEY ! ; il rigole ; Si c'est vrai que j'suis un peu dingo. Là ma mémoire elle est utile parce que je connais les recettes et je sais ce qui n'a pas fonctionné la fois d'avant. Alors je peux changer la recette et… ; mais la main du brun se pose sur sa bouche, doucement, il hoche la tête et marmonne ; Ok j'me tais ; l'autre sourit, ôte sa main et lui tend, pour avoir un cookie ; Tiens, ils sont au chocolat blanc et cerise.

Ils grignotent en silence leur goûter. Puis Stiles se lève et disparaît entre deux rayons. Derek se dandine, un peu mal à l'aise sans son ami qui parle trop. Qui parle pour deux en fait. Il s'apprête à se lever quand le châtain aux yeux envoûtants revient avec un gros livre, qui à l'air de peser hyper lourd.

Les yeux envoûtants parce que, dehors, ce matin, Derek s'est dit que les yeux de l'autre enfant étaient bruns. Sa maman a des yeux bruns. Pourtant pas aussi beaux que ceux de Stiles. C'est pour ça qu'il a été le voir. Pour déterminer de quelle couleur ils sont. A la longue il a décidé qu'ils étaient miel. Comme le pain d'épice. Mais tout à l'heure, quand il l'a pris contre lui, ils étaient presque noir, comme éteint. Ça le perturbe un peu ces changements. Il regarde son nouvel ami. Il a des cheveux assez courts, brun clair. Un nez en trompette et plein de grains de beauté partout sur lui. Sur son visage et sur ses bras. Un peu plus petit que lui et bien plus menu. Il rampe un peu jusqu'à lui. Stiles a posé le livre par terre et ses yeux volètent d'une image à l'autre. Puis il ferme les yeux, se redresse. Il sourit et regarde Derek. Il lui fait des signes avec les mains. Le jeune Hale fronce les sourcils.

- C'est « bonjour » en langage des signes. Tu vois si tu apprenais tu pourrais parler avec moi comme ça. Regarde le livre montre les bases. Après tu as différents langages et … ; la main se pose délicatement sur son poignet, il tourne le regard et sa gorge se serre quand il voit les larmes dévaler les joues de son ami ; Hey pleure pas Der' ! Faut pas pleurer ! Si je te fais pleurer je m'en vais hein ! ; Derek serre son poignet

Stiles ne sait pas quoi faire. Il repousse du pied le livre et tire son ami. Il se laisse faire et se love contre lui.

- T'as vu en fait c'est rigolo que je sois plus petit, mes câlins sont meilleurs parce que t'es obligé de te rouler en boule comme un chat ; il tente de le faire rire, un petit son étranglé lui répond ; Pourquoi tu pleures ? ; Derek essuie ses yeux et commence à écrire sur son bloc, puis il lui montre « j'espère un jour récupérer ma voix » ; Ah merde ! Putain j'ai été con. J'suis désolé ! Mais comme ta maman elle en a parlé ben je me suis dit que pendant la récré on… ; la main se pose sur sa bouche ; J'me tais

Il se tait donc, se contentant de tirer plus son ami contre lui et de lui frotter le dos. Les larmes cessent assez vite mais le brun ne bouge pas. Il se sent bien là. En sécurité. Loin du jugement des gens, loin de leurs regards. Il ne voulait pas aller dans cette école spécialisée pour enfant à problème. Quand sa maman lui a dit, il a pleuré, a ouvert la bouche en des cris silencieux. Elle a pleuré avec lui. Mais Laura lui a expliqué qu'il ne pouvait plus aller à l'école normale. Parce qu'à l'école normale il faut parler. Alors toute la nuit il a tenté, dans son lit, dans le noir, de pousser sa voix. Il s'est pincé pour tenter de produire des cris de douleurs. Il a tenté de crier aussi fort qu'il le pouvait. Même de chanter. Rien ne sortait à part des gémissements et des souffles étranglés.

Alors il a promis à sa maman d'essayer la nouvelle école. Une semaine. Que si ça n'allait pas il voulait revenir dans l'autre. Ils se sont mis d'accord. Chacun nuançant sa position. Et finalement, le voilà là, dans les bras de cet autre garçonnet, le premier jour. Il ne changera plus d'école finalement.

A la fin de la journée ils se séparent devant la grille, Derek rejoignant sa maman et Stiles rejoignant à pied son chez lui. Il en a pour 14 minutes 42 de marche s'il suit son rythme habituel. Mais ce soir, il sait, ça va lui prendre plus de temps, parce qu'il va se repasser toute sa journée dans la tête. Effaçant ce qui n'a pas d'intérêt et gravant de manière indélébile le reste. Il pousse la porte et immédiatement son papa arrive.

- Tu as mis un peu plus de temps aujourd'hui fils ; il l'embrasse et lui enlève son sac des épaules

- J'suis un peu fatigué ; il hausse les épaules ; J't'aide pour le repas du soir ?

- Si tu veux

De l'autre côté de Beacon Hill le trajet en voiture est silencieux. Talia regarde son fils dans le rétroviseur. Il sourit doucement. Il regarde par la fenêtre et fronce de temps en temps les sourcils. Il se retourne alors sur son siège et compte avec ses doigts. Puis il soupire encore et se frotte les yeux. Arrivés à la maison, il se dirige tout de suite vers sa chambre, mais la douce voix de sa maman le retient.

- Derek ? ; il se retourne ; Tu vas bien ? ; il hoche vigoureusement la tête ; Qu'est ce que tu comptais dans la voiture ? ; il ouvre la bouche et rougit.

Il s'assied sur le canapé et commence à écrire sur le bloc qui traîne sur la table basse. Depuis 2 ans il y en a partout. Dans toutes les pièces. Il écrit un moment, puis jette le bloc et monte comme une flèche dans sa chambre. La maman s'installe et lit ce que son fils lui a écrit. Elle sourit au fur et à mesure.

« J'comptais les arbres parce que Stiles m'a dit que pour aller chez lui il en dépasse 25, alors j'voulais voir combien y en avait sur notre trajet. Mais je suis nul parce que à peine je pense à autre chose que j'ai oublié. J'peux pas tout retenir comme lui. Tu sais qu'il peut même pas écouter de la vraie musique parce que sinon il retient tout ? C'est pour ça qu'il écoute que du classique. Et qu'il veut pas apprendre à jouer d'un instrument, parce que sinon il saura déchiffrer les notes. J'crois que je veux plus changer d'école. Et si Stiles accepte de m'apprendre le langage des signes… Peut-être que je vais l'apprendre aussi ».

Pendant une semaine Stiles ne reparle plus de cette autre manière de communiquer. Alors Derek lui demande une fois à la récré. Il va chercher lui même le livre. Il le pose et Stiles sourit. Lui dit qu'il sait, qu'il a appris en début de semaine. Alors il explique à Derek. Et Derek, concentré écoute Stiles.

Les semaines passent, les mois. Ils mettent presque un trimestre entier à inviter l'autre chez lui. C'est Stiles qui propose. Pour l'anniversaire de son copain. Il sait, il se souvient que c'est en février. Alors il l'invite fin janvier. Il lui parle tout le chemin. Quand il arrive devant la petite maison Derek a les joues rouges, essoufflé. C'est une longue marche que doit faire le châtain ! Ils cuisinent ensemble. Stiles expliquant un millier de chose à Derek. Qui tente de retenir mais surtout de lui répondre avec ses mains. Il apprend doucement. Mais parfois il est découragé. Parce que Stiles sait déjà, qu'il peut tenir des conversations avec Vivianne la sourde et que lui ça lui fait un peu mal au ventre. Alors il est un mécontent, parce que lui il n'y arrive pas. Pourtant Stiles passe toutes les récrés avec lui. Il se force à apprendre, à faire rentrer tout ça dans sa tête, c'est pas facile. Stiles va aussi voir un psy maintenant, qui lui apprend à faire le vide. C'est ce qu'il est en train de lui expliquer, tout en cuisinant avec ses mains. C'est ça qui fascine Derek. Stiles peut faire plein de chose à la fois. Parler, cuisiner et raconter des choses qui remontent à loin. Tout en même temps. Comme s'il n'avait pas vraiment besoin de se concentrer. Une main passe devant les yeux verts.

- Hey t'm'écoutais plus Dereki ! ; l'autre hoche la tête, remuant son bol de cacao ; Bon ouais donc, le psy là il me fait allonger sur un divan après il me dit d'imaginer une pièce, une très grande pièce ; Derek pose sa tête sur sa main ; Et aux murs de cette pièce plein de feuilles, avec écrites dessus ce qu'il s'est passé dans la journée. La seule chose dans la pièce c'est une cheminée aussi. Alors je dois lire les feuilles et ce que je veux pas garder je dois le jeter dans le feu. Il me dit que ça me permet de faire le vide. Parce que sinon, un jour j'vais exploser ; il remue la pâte du cake marbré ; Il me dit aussi que au bout de quelques années à faire cette exercice ben je le ferais automatiquement. Que j'aurais plus de migraine. ; il verse la pâte dans le moule et commence à faire la vaisselle ; Donc il dit que quand je serais grand le tri se fera tout seul et que les souvenirs que je voudrais vraiment garder faudra que je les sauvegarde. Que dans ma GRANDE pièce je dois mettre un meuble, avec des tiroirs et que les feuilles que je veux garder je dois les mettre dans un de ses tiroirs. Et toi avec ta psy ? ; il règle la température du four en passant et se retourne vers son ami qui a émit un petit sifflement ; Pas mieux ? ; Derek grimace, genre « y aura jamais de mieux »; Mais si faut pas que tu perdes espoir mon Rek' ; Stiles embrasse le front de son ami ; Elle te fait faire quoi ? Toujours les mêmes exercices ? ; l'autre hoche la tête, désinvolte, ils n'ont presque plus besoin de calepin, un regard, une moue et Stiles comprend ce que Derek veut lui dire ; Ben… Changes en. Moi j'en ai aussi fait 3 avant de trouver le mien ; Derek soupire et pose sa tête entre ses bras croisés ; Je sais que tu en as fait 7… Mais y en a peut-être un bon, quelque part, qui sait ce qu'il te faut vraiment ! ; il caresse les cheveux épais car il sait que ce geste détend son ami, il pourrait presque l'entendre ronronner

- Stiles, tu parles tout seul ? ; le papa du châtain rentre dans la cuisine ; AH LE VOILÀ ! Le fameux Derek ; il rigole et serre tendrement le brun qui s'est figé ; J'suis ravi de te rencontrer. Depuis le temps que j'entends des Derek par-ci, des Der' par là ; il rigole encore, si le petit Hale ne savait pas d'où son ami tirait sa joie de vivre désormais il le sait ! ; Je sais pas s'il te l'a dit mais je m'appelle John.

Derek sourit doucement et il hausse les épaules. Pas la peine qu'il se présente puisqu'il a l'air de savoir comment il s'appelle. Le papa n'est pas très grand, fin et assez commun. De grands yeux bleus, plus clairs que ceux de sa propre sœur. Il a l'air fort, volontaire, courageux en revanche. Il sait qu'il travaille dans la police. Stiles lui a expliqué. Le père et le fils s'échangent un regard, puis Stiles le plante là et monte en trombe l'escalier. Derek ouvre la bouche de surprise.

- Ne t'inquiètes pas bonhomme, il revient tout de suite. Il a été cherché ton cadeau ; il chuchote la dernière partie

Derek rougit. Il n'a pas oublié son anniversaire. Comment il aurait pu d'ailleurs ? Le châtain réapparaît avec une enveloppe dans les mains. Il la pose devant l'autre enfant et se précipite vers le four pour descendre encore un peu la température. Der' ouvre l'enveloppe. Deux billets pour le parc d'attraction ! Il voudrait crier de joie ! Mais il ne peut pas. Alors il descend précipitamment de son tabouret et va enlacer très fort son ami.

- Y a deux billets. Tu peux y aller avec qui tu veux hein ; il chuchote dans son cou. Derek lui serre la main, attirant son attention ; Tu m'as dit le 14 décembre que t'avais jamais été alors… ; Derek pose sa main sur sa bouche et il sent le sourire ; Ok, j'me tais ; c'est devenu une de leur phrase, il tapote son index contre son cœur ; Tu veux y aller avec moi ? ; l'autre lève les yeux au ciel genre « avec qui d'autre » ; Ben t'as sœur… ; le garçon soupire et lui embrasse la joue

Cette journée au parc a bien évidemment été mémorable. Mais dur pour Stiles. Trop de monde, d'information. Il a eut une migraine terrible. Il ne l'a pas dit à son ami, mais lui le sait. Il apprend, petit à petit, à décoder son ami. Quand il a les yeux très foncé c'est qu'il est malade, il perçoit une raideur dans la nuque et il est un tout petit peu plus lent. Alors il a prétexté être fatigué et ils se sont fait ramener par le papa de Stiles.

En CM2, à 9 ans, Derek et Stiles sont inséparables. C'est d'ailleurs comme ça que les surnomme la directrice. Elle introduit un nouvel élève. Scott. Il est un peu agoraphobe. Il est aussi un peu claustrophobe. Un peu phobe de tout… Derek parle parfaitement le langage des signes. En fait c'est hyper pratique parce qu'il peut discuter avec Stiles tout le temps sans que personne ne comprenne ce qu'ils se disent. Lui veut intégrer ce nouvel élève dans leur groupe, mais Stiles est pas trop pour… Une de leur première dispute. En 3 ans. Alors Stiles à la récré va s'enfermer dans la bibliothèque, laissant quand même le morceau de gâteau qu'il avait promis à Der' sur son bureau, et le second lui va discuter avec le nouveau. Arrivé devant lui tous deux se figent. Merde il avait oublié que tout le monde ne parle pas le langage des signes. Il lui mime d'attendre deux secondes et cherche son calepin, qu'il a perdu l'habitude de prendre dans sa poche. Il écrit qu'il s'appelle Derek. L'autre lit mais ne bouge pas. Derek tente de le faire écrire, même parler. Rien. Il est face à un mur. Il soupire lourdement et se dirige vers la bibliothèque. Il ouvre doucement la porte. Stiles à son casque sur les oreilles. Il a les yeux fermés mais même d'ici le petit voit que des larmes coulent. Il comprend pas. Stiles ne pleure jamais. Il avance tout doucement dans la pièce. Il s'assied tout contre son ami. Il n'ouvre pas les yeux mais ouvre ses bras. Il l'a reconnu.

D'un autre côté Stiles connaît l'odeur de son ami par cœur. C'est une des choses qu'il a mit dans le meuble à tiroir de sa pièce. Les doigts de Derek effacent les larmes et tire gentiment le casque. Mais le mécheux n'ouvre pas les yeux. Refusant le dialogue comprend l'enfant. Alors il ne dit rien, se contentant de se lover contre lui, contre sa douceur et sa chaleur.

Ils ont finit par intégrer Scott. Qui a toujours peur de tout, même des choses les plus étranges, comme des fourmis.