Mes amis, c'est le dernier chapitre... Le tout dernier chapitre de ce second tome ! Il en aura fallu du temps pour celui-là, mais c'est fait ! Il est là ! Terminé ! J'espère que vous aurez passé du bon temps avec moi, malgré l'attente ! Il y a un troisième volume. Je le traduirai, mais je pense qu'il faudra attendre un peu entre les deux tomes. Parce que je ne veux pas autant vous faire attendre entre chaque chapitre du coup, je veux déjà abattre une bonne partie du travail avant de recommencer à publier. J'espère vous retrouver toujours aussi motivés avec le tome suivant !

Merci énormément à vous tous, qui m'avez laissé des messages, des encouragements, des commentaires, je les ai tous lus ! Je n'y a pas répondu, et je m'en excuse, mais sachez que c'est grâce à vous que ce second tome est arrivé à terme, alors merci ! Et n'oublions pas également de remercier Smirnoff, sans qui ces chapitres n'auraient pas été les mêmes. Merci pour ta correction efficace !

Et bonne lecture à vous !


Cela fait presque deux semaines depuis qu'Isaac s'est réveillé pour la première fois chez les Hale, et il est encore en train de s'y habituer. Il a une brève période de confusion chaque matin quand il savoure le fait d'être au chaud, confortable, que son père ne lui crie pas dessus, qu'il n'a pas mal. Il s'habitue encore à tous les sens qui viennent avec la lycanthropie. Isaac peut entendre le pépiement des oiseaux et le son lointain de la circulation, même si la maison des Hale est presque à un kilomètre de la route. Il peut sentir le café en train de couler à l'étage en dessous et la lessive utilisée pour laver les draps. Et Cora. Cette odeur unique qui est simplement Cora, et dans laquelle il veut toujours s'enfouir. Parfois, il le fait, et elle se réveille en souriant.

Ce matin-là, elle est déjà réveillée. « Bonjour. », dit-elle quand il ouvre les yeux. Il marmonne quelque chose en réponse. « Je me serais bien levée, mais je ne voulais pas te réveiller. »

Elle aurait pu se lever, et Isaac le sait. Ce n'est pas comme s'il était effrayé de se réveiller seul. Mais Cora, eh bien… Elle est encore très anxieuse à l'idée de le perdre de vue pendant plus de quelques minutes. Se lever, descendre, prendre son petit déjeuner ou regarder la télévision sans lui, eh bien, disons que cela n'est pas prêt d'arriver. Ils sont déjà en train de le faire transférer au Lycée Surnat' et quand ils ont essayé de faire correspondre les classes qu'il suivait à celles offertes par la nouvelle école, elle a dit : « Il pourrait juste suivre les mêmes que moi. »

Ce n'est pas très sain, mais ça ne le dérange pas vraiment. Ça commencera peut-être à l'agacer au bout d'un moment, mais tout est encore trop nouveau et, si Cora veut passer chaque minute de chaque jour avec lui, il ne va pas se plaindre.

« Devine quoi. », demande Cora en sautillant sur place.

« Quoi donc ? », répond Isaac, bien qu'il sache déjà ce qu'elle va dire.

« Stiles rentre à la maison aujourd'hui ! », s'enthousiasme-t-elle.

D'autres hommes pourraient être jaloux de son excitation. Mais Isaac est un loup-garou maintenant, il fait partie de la meute et il comprend ce que cela implique déjà beaucoup mieux qu'il y a seulement deux semaines. Il peut sentir le lien qu'il a avec Cora et il sait que ça ne va pas disparaître. Il n'y a aucune raison d'être jaloux de Stiles. Cora l'aime comme un frère - et c'est tout.

Il se demande si Stiles regrette le fait qu'il ne pourra jamais sentir les liens de la même manière. Il ne voulait pas être un loup-garou, c'est vrai, mais maintenant l'option a disparu pour toujours. Talia a fait remarquer que, quand la morsure est rejetée une fois, elle le sera à jamais - et une seconde morsure serait encore plus dangereuse que la première. Cela veut dire que Stiles ne sera jamais un loup-garou, quoi qu'il arrive.

« Est-ce qu'il aurait fait un rejet quand même ? », avait demandé Scott lors de leur deuxième jour à l'hôpital à regarder Stiles frissonner et agripper ses couvertures. « Je veux dire, est-ce que les circonstances ont de l'importance ? »

« Je crois que personne ne sait. », avait répondu Allison en levant les yeux de son livre. "Après tout, on ne peut pas savoir si les choses s'étaient passées de manière différente. »

« Je crois que j'ai lu un jour que le rejet est plus probable si la morsure ne vient pas de ton alpha. », avait remarqué Laura. « Mais ça n'arrive que très rarement, alors il n'y a pas beaucoup de statistiques à ce sujet. »

« Tu veux dire que Stiles aurait pu ne pas faire de rejet si c'était ta mère qui l'avait mordu ? », avait demandé Scott. Laura avait acquiescé. Scott avait eu l'air de réfléchir un moment en regardant Stiles. « Je peux croire ça. Enfin… Je peux croire qu'une part de Stiles n'accepterait pas la morsure, pas de la part de Deucalion, même si c'est inconscient. »

Tous avaient été d'accord. Mais Stiles lui-même pensait que c'était son exposition à l'aconit qui avait causé le rejet. Il ne semblait pas prendre en considération le facteur 'qui est l'alpha qui m'a mordu'. Et puis, ils ne sauraient jamais. Mais de toutes ses plaintes à propos des médicaments, de l'isolement, de l'ennui, Isaac ne l'avait jamais entendu protester une seule fois de ne pas pouvoir devenir un loup-garou.

« Bonjour, Isaac, la Terre à Isaac. », plaisante Cora.

« Oh, pardon, mon esprit s'est égaré. », répond celui-ci. « Je crois que je suis encore à moitié endormi. Ça, ou je suis distrait par mon envie de t'embrasser. »

« Nooooon ! », rit Cora. « J'ai mon haleine du matin ! Embrasse-moi après que je me sois brossé les dents ! »

« Je peux aussi faire ça. », dit Isaac, mais il dépose un baiser sur son front, et pas sur sa bouche. Puis il roule hors du lit. Cora rigole et se dirige vers la salle de bains. Quelques minutes plus tard, ils sont tous les deux habillés et prêts à partir.

« Tu sais quoi, on devrait aller faire des courses. », suggère Cora. « On a pratiquement mangé tout ce qui était comestible à la maison et tout ce dont parlait Stiles, hier, c'était du temps qu'il allait pouvoir passer en cuisine. »

« C'est vrai. », répond Isaac. Il ne peut pas blâmer Stiles pour ça, il n'a mangé que des aliments conditionnés pour être sûr de ne pas avoir de germes. C'est ennuyeux et sans aucun goût.

« Je vais lui envoyer un message pour savoir ce qu'il veut. », annonce Cora. Ce qui signifie qu'elle va envoyer un SMS à Derek et que Stiles va lui dicter la réponse, puisqu'il n'a pas encore son téléphone dans la chambre. Elle fait un petit bruit en tapant sur son clavier. Puis elle commence à ricaner. « Stiles a commencé à embrasser le mur quand il a entendu qu'on allait faire les courses pour lui. Je crois qu'il a hâte. »

« Wow. », dit Isaac en riant.

« Et il veut savoir le temps qu'il fait parce qu'il a envie de faire griller de la viande et que, je cite, il n'y a pas de fenêtres dans cette maudite chambre. Et Derek n'en sait rien, il vit à l'hôpital depuis que Stiles y est. » Cora va presser son visage à la fenêtre. « Il va faire chaud aujourd'hui. », décide-t-elle, et elle tapote sur son téléphone. « Okay, ils vont m'envoyer une liste. Pour le moment, petit-déjeuner. »

Une demi-heure plus tard, ils sont en train de faire les courses et Cora montre à Isaac comment savoir si un melon est mûr. Ils achètent assez pour nourrir une armée.

« Alors, M. Stilinski. » Le docteur Rana dézippe la barrière en plastique pour la dernière fois. « Vous êtes libre. » Les mots sont à peine sortis de sa bouche que Stiles la dépasse comme une fusée pour aller s'enrouler autour de Derek. Sa langue est peut-être, ou peut-être pas, déjà dans sa bouche. Rana secoue la tête, amusée, puis serre la main du shérif en lui disant de prendre soin de lui.

« Pourquoi ils nous font toujours asseoir dans un fauteuil roulant pour sortir de l'hôpital au lieu de nous laisser marcher ? », demande Stiles à Mélissa une fois qu'il réussit à arrêter d'embrasser Derek assez longtemps pour s'asseoir.

« Question de responsabilité. », répond l'infirmière. « Ils ne veulent pas que tu trébuches et que tu t'ouvres le crâne sur le carrelage. On devrait te réadmettre et bon, ça nous mènerait où ? »

« Ici ! », répond Stiles en souriant joyeusement. Mélissa secoue la tête vers Stiles, puis vers Derek qui essaie de se faufiler pour prendre la main de Stiles afin de le conduire aux ascenseurs. « Cora dit qu'il fait beau, dehors. Il fait beau ? Je veux que le soleil brille. J'ai besoin que le soleil brille, vous savez pas à quel point, j'ai toujours été pâle mais je crois que là je ressemble à... une personne sans aucune couleur, punaise. »

« Un albinos. », lui dit Derek.

« Oui, un albinos, je ressemble à un - »

« Il y a du soleil. », l'interrompt Tom. « Il y a du soleil, et il va probablement faire dans les 26°C. C'est un temps parfait. »

« Génial ! » Stiles ne peut s'empêcher de remuer les jambes alors qu'il se fait pousser en fauteuil à l'extérieur. A peine sorti, il bondit sur ses pieds et lève les bras au ciel. « J'ai l'impression d'être Andy dans Les évadés. »

« Il était en prison pendant dix-neuf ans. », répond Derek automatiquement.

« Rabat-joie. » Stiles tire la langue. Derek en profite pour l'embrasser pendant plusieurs minutes. Tom se contente de secouer la tête et les laisse faire en échangeant un regard attendri avec Mélissa.

« Allez, les enfants, rentrons à la maison. », finit par dire le shérif. Il n'est pas surpris quand tous les deux s'assoient à l'arrière du véhicule de police pour pouvoir continuer à se câliner. Il envisage de blaguer en disant qu'il n'est pas leur chauffeur, mais se ravise. Ils sont trop adorables pour qu'on se moque d'eux. Mélissa rit doucement en s'installant dans le siège passager. Son service s'est terminé une demi-heure plus tôt.

Tom envoie un message rapide à Talia pour la prévenir qu'ils sont en chemin. Il est à peine onze heures passées et, bien que ce soit un jour de semaine, toute la meute est à la maison. Dès que Stiles pose un pied à l'intérieur, il est assailli. Des loups-garous arrivent de toutes les directions. Tyler ressemble à une mini tornade, il court en cercles avant de s'agripper à la jambe de Stiles. Scott lui met une tape dans le dos et Allison un baiser sur la joue ; Talia l'étreint si fort qu'elle le soulève du sol (enfant accroché compris).

« Vous êtes tous géniaux et vous m'avez tellement manqué ! », s'exclame Stiles. « Je vais aller faire griller du poulet et préparer une salade de fruit, des cookies à la mélasse et au gingembre et je vais cuisiner tellement de trucs, ça va être hyper cool mais pour le moment, si ça ne vous dérange pas, je n'ai pas couché avec cet homme incroyable. » Il fait une pause pour asséner une tape sur la poitrine de Derek. « Depuis dix jours. Alors il faut rectifier ça immédiatement. On revient dans quelques heures. »

Tout le monde éclate de rire. Tom grogne et Derek se contente de passer un bras sous les cuisses de Stiles pour le porter puis se dirige dans les escaliers. Même avec un bras dans le plâtre il peut supporter son poids tant que le plus jeune enroule ses jambes autour de sa taille. Il y a une pause de quelques minutes une fois qu'ils sont dans la chambre parce que Stiles doit embrasser son ordinateur, se rouler dans le lit pour laisser son odeur dans les draps. Puis Derek bondit, pousse Stiles sur le dos et se penche sur lui pour un nouveau baiser.

C'est tout ce dont Stiles avait besoin ces derniers jours. Derek lui enlève les habits qu'il a enfilés littéralement quarante minutes plus tôt et passe son nez sur sa peau, vénère chaque centimètre carré qu'il dénude. Le plâtre de Derek complique un peu les choses pour enlever son T-shirt et il faut les efforts combinés des deux hommes mais ça n'est pas un problème pour Stiles.

C'est lent et tendre, révérencieux même et Derek garde un rythme doux et paresseux. Il ne laisse pas Stiles se presser. Il le tient et le touche jusqu'à ce qu'il tremble, submergé. Il chuchote des choses dans l'oreille de Stiles qu'il serait gêné de dire dans d'autres circonstances, à quel point Stiles est merveilleux et combien Derek est reconnaissant de l'avoir dans sa vie. Il entre en lui, progressivement et sereinement, leurs fronts l'un contre l'autre, respirant en parfaite synchronie.

« Si l'éloignement renforce l'affection... », marmonne Stiles quand c'est terminé. « Laisse tomber, je ne veux quand même pas passer un jour sans toi. »

« Bien. », gronde doucement Derek en s'enroulant autour de lui d'un geste protecteur.

Il réussissent au final à quitter la chambre et descendent. La meute veut être proche de Stiles alors ils se rassemblent tous dans la cuisine et le salon. Il laisse certains l'aider à découper le melon et laver le raisin, occupe tout le monde avec des petites tâches pendant qu'il fait la majeure partie du travail. Il fait les cookies parce que Derek les mérite amplement après tout ce qu'il a traversé ces deux dernières semaines. Il fait mariner le poulet puis griller avec des légumes et il prépare une purée de pommes de terre ainsi qu'un million d'autres choses.

Le temps est splendide à l'ombre, alors ils mangent dans le jardin et s'empiffrent. Stiles fatigue un peu plus vite que prévu. Il était si plein d'énergie au début de la journée, il s'attendait à veiller tard. Mais, bien que son repos prolongé lui ait fait emmagasiner de l'énergie, il a aussi perdu en endurance.

Ils mangent la salade de fruits, boivent la limonade et Stiles se blottit dans les bras de Derek. Il s'endort en même temps que le soleil se couche.

Même après que Stiles se soit endormi et que Derek ait disparu à l'étage avec lui, le reste de la meute passe du temps ensemble. Il y a école le lendemain, alors Mélissa part avec Scott et Allison vers 20h. Les autres regardent la télévision. Tom aide Talia à nettoyer la cuisine et la tient au courant de la situation à Santa Rosa. Elle envisage de faire un procès pour que l'argent confisqué des pots-de-vin soit donné à l'association de victimes de l'OLL.

« En parlant de ça, ça fait un moment que je n'ai pas vu ton frère. », remarque Tom en regardant autour de lui. Peter était là pendant le repas mais, maintenant qu'il y pense, il ne sait pas quand le loup-garou s'est éclipsé. Ce qui est normal pour Peter, en un sens.

« Il a encore du mal avec les grands groupes. », explique Talia.

« Mmm. » Le shérif est prêt à parier qu'il n'y a pas que ça. Il s'essuie les mains dans un torchon. « Je vais voir s'il est dans le jardin. »

Il ne voit Peter nulle part sur la terrasse ou dans le jardin. D'instinct, il commence à marcher dans la réserve. Le soleil est couché, mais il y a encore de la lumière résiduelle. Il peut voir assez facilement autour de lui. Il n'est pas surpris de voir Peter assis sous l'Arbre Mémorial. Tom hésite, puis s'assoit à côté de lui. « Tu vas bien ? »

Peter hausse légèrement les épaules. « Comme toujours, je vais aussi bien que possible. »

Tom grogne un peu et s'installe sur le sol. « Stiles m'a dit ce dont vous avez parlé. Je voulais te remercier pour ça. »

« C'était la vérité. »

« Tu m'as quand même un petit peu menti sur ce qu'il s'est passé avec Duke. », remarque le shérif.

« En fait, non. », répond Peter avec aisance. « Tu ne m'as jamais demandé qui l'a tué. Tu m'as demandé ce qu'il s'était passé, je t'ai dit que nous nous étions battus. Tu as assumé que je l'avais tué et tu n'as pas demandé davantage de détails. Et je ne te l'ai pas dit parce que... J'ai pensé que c'était à Stiles de décider s'il voulait t'en parler ou non. »

Tom soupire. « Je suppose que tu as raison. Et j'apprécie que tu essaies de le protéger. Et, tu sais... Que tu lui aies sauvé la vie, tout ça. »

« Avec plaisir. »

Ils restent assis en silence un bon moment à regarder la lumière disparaître.

« Ma femme me manque. », finit par dire Peter. « Mais je veux la rendre fière de moi. Alors je pense que je suis coincé ici sur le long terme. Je n'aurais pas pu accepter ça l'année dernière. Merci... de m'aider à rendre cette idée un peu plus supportable. »

Tom lui met une tape dans le dos. « Pas de soucis. Et, tu sais, ça m'aide, moi aussi. D'en parler. » Il se remet sur ses pieds. « Allons prendre un verre. »

« J'allais rester ici un peu plus longtemps... », répond Peter avant de se lever. « Mais je suppose que ça peut attendre un autre jour. »

Samedi. Soirée rencards. Tout est de retour à la normale. Laura et Jonathan vont voir un film, Talia et Aaron ont des places pour une pièce de théâtre. Stiles et Derek vont au bowling avec Scott, Allison, Cora et Isaac mais ils savent tous qu'ils ne vont pas rester là longtemps. Il vont probablement finir au Jungle. Stiles est vraiment, vraiment prêt pour une heure à se frotter contre Derek avant de coucher avec lui dans la Camaro.

Peter reste à la maison avec les enfants et, puisque personne ne lui fait confiance pour s'en occuper correctement, Tom a proposé de rester aussi. Il a une soirée de congé. Apparemment, ils se sont tous les deux découvert un amour mutuel pour ce que Stiles appelle « des vieux films chiants. » mais que Tom qualifie de classiques, ils ont donc de quoi s'occuper. Mélissa travaille de nuit et va pouvoir rester jusqu'à 21h avant de devoir partir. D'ici là, Laura et Jonathan seront probablement rentrés alors tout ira bien pour les enfants.

Stiles s'assied sur les cuisses de Derek pour manger chinois ; il fait un score pas du tout parfait de 170 et en rit. Les loups-garous ont un avantage certain pour le bowling, dit-il, et Allison le détrompe immédiatement en gagnant la partie. Elle rit et s'enjaille, les yeux brillants. Ils vont manger une glace et Stiles et Derek décident de sauter l'étape Jungle au profit d'une partie de jambes en l'air dans la voiture.

Ils reviennent à la maison vers 23h. Stiles se sent heureux, satisfait de toutes les manières possibles. La maison est calme. Les enfants sont couchés depuis longtemps. Ils retrouvent Tom et Talia dans la cuisine devant une tasse de café en train de manger les cookies que Stiles a fait plus tôt dans la journée. « Tous les autres sont couchés ? », demande Derek en frottant sa joue contre celle de sa mère.

Talia acquiesce. « Enfin, Peter est parti au milieu d'une phrase, Dieu seul sait où il est. », dit-elle. « Mais oui, ton père est allé au lit il y a trente minutes, Laura et Jon il y a une heure, et cetera. Cora et Isaac ne dorment peut-être pas encore. Ça ne fait qu'une quinzaine de minutes qu'ils sont rentrés. » Elle fronce légèrement les sourcils. « Je les ai peut-être traumatisés. »

« Oh, seigneur. », s'exclame Stiles, qui se sent assez confiant pour demander : « Qu'est-ce que vous avez encore fait ? »

Talia s'éclaircit la gorge. « Il est possible que je les ai pris à part pour discuter de protection. Et je leur ai donné une boite de préservatifs. »

« Maman ! », s'étouffe Derek.

« Quoi ? Je ne savais pas s'ils seraient assez confiants pour en acheter eux-mêmes, et ils ne peuvent en voler à personne dans la maison. Vous deux n'en utilisez pas, je prends la pilule, Laura et Jon ont recours à la méthode du ''si ça arrive, ça arrive'' et, mon Dieu, si Peter a des relations avec quelqu'un, je ne veux pas le savoir. » Elle marque une pause. « Bien que, Tom, je crois que je ne t'ai pas demandé si tu en - »

« Oh mon Dieu, stop ! », s'écrie Stiles. Il pleure presque de rire. « Papa, tu n'as pas intérêt à répondre à la question ! »

« Ils sont définitivement traumatisés. », conclut Derek en secouant la tête.

« En fait... », glousse Tom. « C'est presque amusant de voir Isaac s'habituer à la nonchalance avec laquelle vous traitez le sexe, vous les loups-garous. Parce que Cora était juste, genre 'Oh, des capotes, bien pensé maman.' pendant qu'Isaac avait les yeux exorbités dans le fond. »

« Pauvre Isaac. », ricane Stiles. « Je vais me faire du thé. Derek ? »

« Oh, oui. » Derek remue la queue métaphoriquement. « Miel gingembre, s'il te plaît. »

Stiles acquiesce et se saisit de la théière. « Il se passe quoi avec son père, d'ailleurs ? Isaac a dit qu'il était déclaré mineur émancipé, mais je crois que j'ai loupé pas mal de trucs pendant que j'étais HS. On peut pas se contenter de l'adopter, ou quelque chose comme ça ? »

« Les lois sur l'adoption sont tellement compliquées que c'était bien plus simple et rapide. », explique Talia en secouant légèrement la tête. « Et le tribunal a accepté, puisqu'il savait que je veillerais sur lui en tant qu'alpha. L'avocat de Lahey est un défenseur public. Je le connais, même si pas très bien. Je suis presque sûre qu'il essaie de le convaincre de passer un marché. Échapper à l'accusation de meurtre en plaidant coupable pour agression. Mais apparemment, Lahey ne veut pas, ce qui signifie qu'il y aura procès. Mais ce ne sera que dans quelques mois. Isaac va avoir le temps de se remettre avant qu'on en arrive là. »

Stiles grimace en mettant la théière à chauffer. « Ça craint. »

« Je suis d'accord. En parlant de procès, si vous prévoyez de rester debout un peu plus longtemps... ? », elle demande, ils acquiescent tous les deux. Ils n'en ont pas vraiment parlé mais Derek sait que, maintenant que Stiles sait qu'il y a du neuf, il ne pourra pas dormir. « Déjà, des nouvelles de Santa Rosa. Toutes les charges contre Peter ont été abandonnées. »

« Il leur en aura fallu du temps. », s'exclame Stiles en sortant deux sachets de thé.

Talia soupire pour montrer son accord. « Ton amie Sarah a été reconnue coupable de parjure et de faux témoignage. Elle écopera d'une amende et d'une peine de prison, mais la peine sera déjà faite. Je lui ai aussi fait savoir que toute amende sera, bien évidemment, payée par nos soins. »

Stiles hoche la tête, heureux de savoir qu'il n'y aurait pas de conséquences graves pour la femme qui avait plaidé coupable afin de faire sortir Peter de prison. « Okay, c'est bien. Passez-lui le bonjour, et remerciez-la, si vous êtes en contact. »

« Bien sûr. » Talia sirote son thé. « Officiellement... Deucalion est porté disparu, présumé en fuite depuis qu'on a découvert qu'il a tué Gérard et piégé Peter. Beaucoup de monde sait, ou au moins se doute de la vérité mais, tant qu'on n'en parle pas, nous n'avons pas à nous inquiéter. Et Peter m'a, bien évidemment, assuré que personne ne sera capable de prouver le contraire. »

« Okay. », dit Derek en regardant Stiles. Il sait que Peter et Stiles en ont longuement parlé la veille. Stiles voulait savoir ce qu'allait devenir le corps de Deucalion. Il ne peut pas le blâmer pour ça. Ils ont tous les deux des cauchemars sur ce qu'ils ont vécu à cause de l'alpha. Ils ont besoin de pouvoir tourner la page. Ça s'est transformé en longue discussion sur les différentes méthodes pour se débarrasser d'un corps. Derek le sait, parce que Stiles lui en a parlé après, sur ses doutes quand à sa capacité à le faire, mais il veut tout savoir pour qu'au moins, il puisse prendre une décision informée. Il ne veut pas – ne peut pas – tout garder pour lui, cependant. Alors Derek va écouter les secrets que Stiles doit garder.

« Et Marin ? », demande Stiles en jouant avec son sachet de thé. « Et les gens qui supportaient Deucalion financièrement ? »

« Marin est retournée à son coven. », lui apprend Talia. « Pour les sponsors, je leur ai fait savoir que j'étais au courant de leur identité et que, grâce aux comptes de Deucalion, leurs liens avec différentes organisations terroristes et le talent de Peter pour trouver les squelettes dans les placards, j'ai de quoi les faire chanter. Ils ne vont pas pouvoir ne serait-ce que regarder un loup-garou de travers pour les cinquante prochaines années. »

« Extraordinaire. », commente Derek.

« D'ailleurs, Stiles. », continue Talia. « J'ai quinze demandes d'interviews sur mon bureau. Qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? »

« Ewwww. » Stiles se passe une main dans les cheveux. « Je crois que je vais en faire une ou deux. Qui est-ce que – C'est qui, qui n'était pas un trouduc la dernière fois ? La lesbienne blonde, elle s'appelle comment... ? »

« Ellen DeGeneres. », répond Talia. « Une interview sur les chaînes d'information n'est pas forcément une idée terrible, mais on peut faire ça à l'écrit. Aaron peut nous aider à écrire un communiqué de presse qu'on diffusera sur le web. Mais il y a une raison pour laquelle tu ne veux pas faire d'interviews ? »

Stiles détourne le regard. « C'est juste que... Tout le monde va être sur moi, à me qualifier de héros. Et c'est encore moins vrai que la dernière fois, en tout cas pour les bébés de Chicago. Je n'ai rien résolu du tout, c'est Leo Stewart qui l'a fait. Il a tout rassemblé. Tout ce que j'ai fait, c'est trouver ses notes. »

« Tu as trouvé ses notes parce que tu les cherchais. », remarque Tom. « Et tu les cherchais parce que tu t'étais rendu compte qu'il avait disparu et réalisé qu'il y avait peut-être une connexion, et tu as fait ça parce que tu as travaillé sur cette affaire à chaque moment libre que tu avais, jusqu'à ce que tu trouves une nouvelle piste. Est-ce que tu crois que, si j'avais fait tout ça, je ne mériterais pas une certaine reconnaissance ? »

« Non, ce n'est pas ce que je dis. », répond Stiles en rougissant. « C'est juste que... Parfois, j'ai l'impression que les gens me donnent trop de crédit. »

« Écoute, je suis certain qu'il y a des livres écrits sur le fait de ne pas savoir accepter un compliment. C'est un problème ordinaire. Hey, tu sais qui devrait avoir le dernier mot sur cette affaire ? La femme de Leo, Felicia ? Parce qu'elle a appelé aujourd'hui. Elle voulait savoir si on pouvait la rejoindre cet été, parce qu'elle veut te rencontrer. Et elle veut que ses enfants te rencontrent. Il pensent tous que tu es extraordinaire. »

« Pa-paaa. », grogne Stiles.

« Non, penses-y. Pense à ce que ça signifie, pour elle. Son mari a sacrifié sa vie pour essayer de résoudre le meurtre de leur enfant. Et si tu n'étais pas intervenu, son sacrifice aurait été en vain. Ça ne serait qu'une pile de papiers dans un entrepôt, sous un faux nom, à attendre que ça ne soit plus payé, vendu aux enchères et jeté aux ordures. Mais toi, tu as trouvé les traces qu'il a laissées, tu as assemblé les éléments et les meurtriers de son bébé et de Leo vont comparaître devant la justice. Imagine ce que ça veut dire, pour cette femme. »

Stiles est de plus en plus rouge. « Je crois que je peux voir que c'est un peu important. », grogne-t-il.

Talia s'éclaircit la gorge et prend doucement la parole. « Ils veulent faire un mémorial pour les bébés et ils – tous les parents, et pas seulement Felicia Stewart – veulent que tu sois là quand il sera inauguré. Je crois qu'ils aimeraient que tu y ailles. »

« Rha, merde, je ne peux pas dire non à ça. », marmonne Stiles, et il est sauvé par le sifflement de la théière. Il s'occupe à faire le thé pendant que les adultes autour de la table échangent des regards attendris mais exaspérés. « Tant que personne ne me passe trop la pommade. »

« Et moi ? », demande Derek en attirant Stiles sur ses genoux quand le garçon lui apporte son thé. « Est-ce que je peux te passer la pommade ? »

« Seulement dans la chambre. », répond Stiles.

« En parlant de personnes qui veulent te remercier. », continue Talia. « J'ai eu un visiteur au bureau aujourd'hui, qui m'a surprise. » Elle prend un autre cookie. « Chris Argent est passé. Il voulait s'excuser de la manière dont il nous a traités quand Peter était un suspect et voulait aussi te remercier, Stiles, pour t'être assuré que le meurtre de son père soit résolu. »

« Je ne l'ai pas fait pour lui. »

« Je sais. Et il le sait, lui aussi. N'oublie pas qu'il ne s'entendait pas avec son père. Mais, bon. C'était quand même son père. Je pense qu'il est reconnaissant que l'affaire n'ait pas été classée sans suite. Il n'a pas à s'inquiéter que quelqu'un s'en prenne à d'autres membres de sa famille, comme sa fille. »

« Pas faux. » Stiles saisit le plateau de cookies. Il en prend deux et en donne un à Derek. « Je suppose que je peux retourner à mes études pour devenir un inspecteur qui déchire tout, comme mon paternel, maintenant. »

« Carrément, oui. » dit Derek en déposant un baiser derrière son oreille. « Allez viens, une bonne nuit de sommeil fait partie de la recette. » Il se lève et aide Stiles à descendre de ses genoux. Il a hâte que son plâtre soit enlevé. « B'nne nuit maman, Tom. »

« Bonne nuit, vous deux. », répond Talia. Elle essaie vaillamment de ne pas rire. Tom secoue la tête, ébouriffe les cheveux de son fils et reprend un cookie.

« Alors, tu intègres ce que ton père t'a dit, du coup ? », demande Derek une fois qu'ils sont dans la chambre et que Stiles a enlevé son T-shirt.

« Je suppose, oui. Et je veux dire... Jusqu'à un certain point, je pourrais continuer à essayer d'éviter les compliments des gens si ça n'arrivait qu'une seule fois. Mais comme dit mon père, une fois, c'est une chance, deux fois, une coïncidence, trois fois, c'est un motif. »

« N'oublie pas toutes ces affaires classées que tu as résolues pour Duke. », renchérit Derek.

« Argh, m'en parle pas. » Stiles secoue la tête. « Je sais que ce n'est pas de ma faute, ce qu'il a fait. Et pour être honnête, la majorité de ces personnes méritait la peine de mort. Mais ça ne passe quand même pas. »

Derek passe son nez dans ses cheveux. « Je peux comprendre ça. Mais essaie de tourner la page, si tu peux. »

« Ouais. » Stiles soupire. Il aide Derek à enlever l'écharpe qui soutient son bras et fait passer son T-shirt par-dessus sa tête. « De toute manière, toute modestie oubliée, je suis plutôt bon dans ce que je fais, aphasie ou pas. Ce qui me fait penser que j'ai un contrôle d'histoire mardi, yuck. » Il descend son pantalon et le lance en direction de la panière à linge. Il loupe de quelques centimètres. Puis il se glisse dans le lit. Derek le rejoint une minute plus tard. « Tu sais ce que je viens de réaliser ? », demande Stiles, et Derek hoche la tête en éteignant la lampe de chevet. « Cela fait bien trop longtemps que je ne t'ai pas dit à quel point tu es incroyable, tellement sexy et, tu sais, je suis désespérément, complètement et inconditionnellement amoureux de toi. »

Derek rougit jusqu'à la pointe de ses oreilles. « Tais-toi. », marmonne-t-il en enfouissant son visage au creux de l'épaule de Stiles.

« Tu me dis des trucs sentimentaux tous les jours. », rit Stiles en passant ses doigts dans les cheveux de Derek. « C'est mon tour. » Il est calme une minute. « J'avais peur que tu m'en veuilles. Pour... Les choix que j'ai fait. Quand Duke... »

« Non. », le coupe Derek. « Je sais que tu ne veux pas que qui que ce soit meure. Ça... c'était juste des mots, Stiles. Ne t'en fais pas. Et tu avais raison, tu sais. Je préfère mourir que vivre sans toi. »

Stiles soupire dramatiquement, mais Derek peut sentir la tension quitter son corps. « On est tous les deux désespérants, n'est-ce pas ? »

« Personnellement, ça me va. »

« Parfait. », répond Stiles. « À moi aussi. »

FIN