Yûri on Ice – Roman


Il me manquait un tout petit bout à écrire, n'est-ce pas? Les jours passaient et je n'arrivais pas à chasser les images de ma tête. Voici donc la vraie fin. Jusqu'à l'image finale de l'animé. Myriel


Épisode 12 (2) - Vers Saint-Pétersbourg

Viktor s'éveilla en sentant la caresse de la main de Yûri dans ses cheveux. La veille, ils avaient fermé les rideaux alors l'éclairage était doux dans la chambre, le soleil créant des chemins de lumière entre les pans des tissus. Couché sur le côté, Yûri le regardait. Il se sentit fondre devant l'expression de ses yeux, quelque chose entre la paix et la tendresse. Ce matin-là n'avait rien à voir avec celui de la veille, où il n'avait pas dormi de la nuit, divisé entre son désir de retourner au patin et la possibilité de perdre Yûri. Rien n'était fini. Et ils ne sacrifieraient ni le patinage ni leur amour.

Il sourit et Yûri répondit de même.

- Merci pour hier. C'était… fantastique, soupira Viktor en se souvenant des multiples moments de plaisir ponctués d'affection.

Yûri s'approcha et posa ses lèvres sur les siennes :

- Mmm. Merci à toi aussi. C'était extraordinaire.

Il se leva, précisant à Viktor :

- Dommage qu'on ne reste pas une journée de plus à Barcelone. Il est presque l'heure de libérer la chambre. L'autobus pour l'aéroport sera en bas bientôt.

Viktor s'étira, pas tellement surpris qu'ils aient dormi aussi longtemps. Non seulement la nuit avait été occupée, mais ils avaient peu dormi après leur difficile discussion, il y a deux jours. Il se sentait toujours fatigué d'ailleurs, mais il pourrait se reposer dans l'avion.

Il regarda Yûri qui avait retiré son pyjama et qui enfilait maintenant ses pantalons. Il se leva et se dirigea vivement vers lui, avant qu'il ne puisse récupérer son t-shirt. Se collant contre son dos, il l'enlaça et plaça sa bouche sur son cou. Yûri ferma les yeux, s'appuyant sur l'épaule de Viktor, le laissant l'embrasser à cet endroit sensible. Les lèvres de Viktor remontèrent jusqu'à son oreille et il lui dit :

- C'était la plus belle nuit de ma vie, Yûri. Il faudra s'en faire d'autres comme ça…

- Entièrement d'accord, sourit Yûri.

Il se pencha un peu plus et embrassa Viktor, puis il se détacha à regret pour mettre son t-shirt. Viktor s'habilla lui aussi, incapable de perdre son sourire, comme la veille, quand ils avaient patiné ensemble. Et il y avait au fond de tout cela un sentiment très calme, quelque chose qu'il n'avait pas expérimenté très souvent. L'agapé? C'était cela qu'il avait cherché à faire ressentir à Yurio quand il l'avait forcé à aller au temple et à méditer. Il se sentait bien, heureux, paisible. Et il avait envie de sortir dans le monde et d'apporter la même paix, la même lumière que celle qu'il ressentait. Comme c'était étrange. Il avait toujours cru que l'amour était un sentiment égoïste qui isolait des autres, qui exigeait des sacrifices et des choix difficiles. Il n'avait jamais pensé que l'amour entre deux personnes pouvait aller au-delà et apporter ce désir de partager le bien-être qui s'installait à l'intérieur.

Ils descendirent juste à temps pour rejoindre le groupe des patineurs et des coachs qui attendaient l'autobus. Chris les salua, un sourire taquin au visage :

- Alors, vous vous êtes bien amusés?

Le sourire de Viktor s'élargit, sans qu'il n'ajoute rien. Mais il eut la surprise d'entendre Yûri répondre :

- Oh que oui! Ce fut mémorable, n'est-ce pas, Viktor?

Et le patineur eut même l'audace de solliciter sa réponse, le frappant légèrement sur le bras en le regardant. Viktor répliqua, les joues un peu rouges, de la même voix outrée qu'utilisait Yûri pour dire son nom à l'occasion :

- Yûri!

Le patineur japonais se mit à rire, content d'avoir gêné Viktor. Mais il y avait aussi une forme d'avertissement dans le ton du Russe. Attends que nous soyons seuls, Yûri. Et cela Chris l'entendit très bien. Il soupira :

- Ah… Tous les deux… Vous me donnez le goût d'être en amour.

Le couple le regarda, partageant le même sourire. Viktor le provoqua :

- En attendant, entraîne-toi, Chris. Parce que j'ai bien l'intention de rafler toutes les médailles.

Le sourire de Chris s'élargit :

- Alors, c'est bien vrai, tu reviens? Oh, ça c'est de la motivation, Viktor! Et toi, Yûri? J'aimerais avoir une autre chance contre toi.

- Oh alors on se revoit aux Championnats du monde, Chris. Viktor a accepté de rester mon coach.

Pris par surprise, la bouche de Chris resta ouverte quelques instants, alors qu'il réalisait que Viktor allait être coach et compétiteur en même temps. C'était impossible! Puis les images du patinage de Yûri lui revinrent en mémoire. Il avait pensé la même chose en le voyant évoluer sur la glace la veille… Que c'était impossible. Et quand ils s'étaient élancés tous les deux pour une routine commune en soirée, il avait encore pensé que c'était impossible. Mais où s'arrêtaient les possibles avec ces deux-là?

- Vous êtes complètement fous! Ce qui vous rend d'autant plus dangereux. Je sens que je vais avoir besoin de tout mon talent et beaucoup de travail pour vous battre. Compte sur moi aux Championnats du monde, Yûri. Et Viktor, on se revoit avant, aux Championnats européens.

- Exact!

Yurio entendit les dernières paroles et répliqua sèchement :

- Il faudra que tu me battes aux championnats nationaux avant, Viktor.

- Et j'ai bien l'intention de le faire, répondit Viktor en souriant.

- Tu es trop vieux, le provoqua Yurio.

- On verra bien!

Et Viktor se mit à rire. Sur ces promesses de futures compétitions et de batailles à faire, ils montèrent tous ensemble dans l'autobus.

-xxx-

Dans l'avion, Viktor dormit moins que prévu. Inspiré par les défis de Yurio et Chris, il se mit à concocter sa routine pour le programme court, cherchant une musique sur son portable pour accompagner ce qu'il préparait. Yûri le regardait faire, avec son papier et son téléphone, sachant très bien ce qui se passait. Il avait déjà vu Viktor ainsi quand il avait préparé son programme, après qu'il lui ait apporté sa musique, en pleine nuit. Il se rappela que c'était la première fois qu'il avait dormi dans le lit de Viktor. Et la première fois qu'il s'était éveillé à ses côtés aussi. Ce matin-là, il avait passé un temps infini à admirer Viktor dormir. Il avait étonné de constater à quel point il se sentait bien, là, près de lui, comme si cela était naturel. Plusieurs mois plus tard, alors qu'il se réveillait chaque matin avec la présence de cet homme, il savait que le sentiment qu'il avait eu le premier matin avait été juste : il était à sa place. Oh qu'il allait trouver difficile de ne plus l'avoir près de lui, le temps qu'il obtienne son visa pour la Russie!

Il interrompit les pensées de son amoureux :

- Viktor… Tu ne crois pas qu'il aurait été préférable que tu prennes un vol directement vers Saint-Pétersbourg?

L'homme blond retira les écouteurs de ses oreilles et répondit :

- Bien sûr, ç'aurait mieux pour le décalage horaire et l'entraînement. Mais Yûri, je dois remercier tes parents, ta sœur… Après tout ce qu'ils ont fait pour moi! Et il faut récupérer Makkachin. Je n'aime pas le faire voyager seul maintenant qu'il est si vieux.

Viktor se tut quelques instants et fixa attentivement Yûri avant de poursuivre :

- Mais la vraie raison, c'est que je ne suis pas encore prêt à me séparer de toi, même pour quelques jours. Laisse-moi le temps de m'habituer à l'idée…

Yûri sourit. Il se doutait qu'il y avait quelque chose comme ça. Viktor précisa, le doigt en l'air :

- Et on ne laissera pas les choses trainer. On va retarder notre retour à Fukuoka et se rendre tout de suite à l'Ambassade de Russie à Tokyo pour remplir les papiers pour ton visa.

- Ok, faisons ça.

Ils arrivèrent donc à Hasetsu très tard. Avec la visite à l'ambassade, le vol vers Fukuoka, les journalistes qui les attrapèrent à l'aéroport, le train, ils ne furent à l'auberge qu'autour de minuit. Tout le monde était couché, sauf le père de Yûri qui leur ouvrit avec le sourire, accompagné d'un Makkachin surexcité.

- Allez-vous reposer, les enfants. Vous en avez bien besoin.

Ils l'écoutèrent sans protester, ne pensant pas à autre chose qu'à retrouver le confort de leur lit. Ils s'endormirent avant même de s'en rendre compte.

-xxx-

Le lendemain, Viktor prépara son départ. Yûri contacta pour lui une compagnie de transport pour faire envoyer ses boites en Russie. En début d'après-midi, on leur apporta de multiples cartons qu'ils commencèrent à assembler, silencieux tous les deux dans la grande chambre qu'avait occupée Viktor. Yûri retournerait dans sa propre chambre en attendant de recevoir son visa. Il remarqua que Viktor avait retrouvé le coat blanc avec l'imprimé rouge de la Russie qu'il portait en compétition.

- Penses-tu que ce sera ok pour le visa, Viktor?

Yûri se souvenait de l'immense détresse de Viktor quand il avait proposé d'arrêter le patin. Son amoureux lui avait expliqué qu'il aurait peut-être du mal à l'accompagner en Russie à titre de conjoint… C'était la première fois qu'il avait besoin d'un visa de travail pour un autre pays que les États-Unis et il redoutait maintenant la difficulté. Mais Viktor hocha la tête :

- Je le crois. Tu as maintenant une « bonne » raison de venir en Russie. Les sportifs sont très respectés chez nous, surtout quand ils sont des champions, Yûri.

- Ah ok.

Viktor regarda avec attention le coat emblématique de son pays. Puis il fixa ses yeux sur Yûri, déterminé :

- J'y ai bien réfléchi… Si la Russie ne t'accepte pas, nous irons à Toronto.

Yûri avait ouvert les yeux, un peu surpris.

- Au Canada?

- Oui. J'ai déjà eu une proposition d'un coach là-bas et c'est un endroit reconnu mondialement pour les patineurs d'excellence. En plus, ce pays accepte les gens comme nous.

« Les gens comme nous ». Pourquoi c'était si compliqué d'aimer quelqu'un? Après tout, ils n'étaient pas des criminels. Viktor soupira intérieurement en réalisant que, dans certains pays, oui, ils l'étaient.

- Le Canada… Eh bien, j'espère que JJ n'est pas représentatif du pays!, répliqua Yûri.

- Oh God! Moi aussi!, dit Viktor en se mettant à rire, rassuré que l'idée plaise à son compagnon.

Son portable sonna. Quand il répondit, il comprit que c'était l'ambassade, qui avait des questions supplémentaires à lui poser. Il sortit de la chambre, attentif. Le dossier semblait avoir atterri sur le haut de la pile si on le rappelait pour ces détails. Excellent…, se dit-il en revenant vers la chambre.

Par la porte ouverte, il vit alors Yûri, assis sur le sofa, portant son coat rouge et blanc, le nez enfoui dans le tissu. Son cœur fondit devant ce geste. Il ferma la porte coulissante et s'élança sur le patineur :

- Oh! Tu es trop mignon!

- Ah! Viktor!

Viktor frotta sa joue contre celle de Yûri, trop content.

- Ça me rappelle tellement toi, ce coat-là, expliqua Yûri.

- Mmm… Je te le laisse pendant mon absence, lui proposa Viktor. Et je vais t'imaginer le porter quand je vais trop m'ennuyer… Mais porter juste ça…

Il se mit à embrasser Yûri, détachant la ceinture de son pantalon.

- Hé, hé… Viktor…, réussit à dire Yûri entre les baisers. C'est le jour…

- Je sais…

- Ma sœur pourrait arriver…

- Mari sait mieux que quiconque qu'il faut cogner…

- Mes parents pourraient entendre…

- Alors il faudra te retenir, répondit Viktor en terminant d'enlever le pantalon, abandonnant la bouche de Yûri pour descendre plus bas.

- Comme ça, sur le sofa?

- Pourquoi pas?

Viktor regarda Yûri, étendu sur le sofa, vêtu seulement de son coat. C'était vraiment, mais vraiment, sexy. Une image qu'il se ferait plaisir de ramener avec lui. Il se pencha sur son amoureux en disant :

- Mmm… Mais il faudra que je m'assure que pas une goutte ne vienne le salir, ce précieux coat

- Viktor…

Yûri ne réussit pas à dire autre chose, trop concentré à retenir ses gémissements. Les soupirs se prolongèrent sur le sofa de Viktor, au milieu des boites oubliées. Car Viktor se mit au défi, lui aussi, ne résistant pas à poursuivre un peu plus loin les jeux. À grand-peine, ils réussirent à rester discrets, malgré les sensations qu'ils se donnèrent. Et quelles images il garderait de Yûri portant son coat!

-xxx-

Assis seul à sa petite table près de la fenêtre, une tasse de café à la main, Viktor soupira en raccrochant. La journée venait de débuter à Saint-Pétersbourg, Yûri venait de lui parler de la patinoire de Hasetsu, comme il le faisait tous les après-midis au Japon. Ils se rappelleraient un peu plus tard, quand Viktor reviendrait de son propre entraînement, vers 16h, juste avant de dormir pour Yûri. Après avoir parlé à son amoureux à la fin de l'après-midi et mangé un peu, il retournerait à la patinoire en soirée. Il se donnait à fond au patinage pour oublier l'absence.

Ça ne faisait qu'une semaine et pourtant, ils n'en pouvaient plus de vivre en décalage horaire. Viktor soupira et se leva. Il déposa la tasse sale dans l'évier et prit son manteau. Il était temps pour lui de rejoindre Yakov. Son programme court commençait à ressembler à quelque chose de bien maintenant. Il avait hâte de montrer cela à Yûri.

Il était midi quand son portable sonna. Il le chercha dans la poche de son veston, resté sur le banc.

- Monsieur Nikiforov?

- Oui, c'est moi.

- Ékatérina, de l'Ambassade de Russie à Tokyo. Le visa de votre patineur, Yûri Katsuki, est prêt.

- Il est prêt?

- Oui, il est prêt, Monsieur Nikiforov, répondit-elle avec un sourire dans la voix.

Viktor se demanda pourquoi on l'appelait, lui, pour l'aviser. Normalement, c'était Yûri que l'ambassade aurait dû rejoindre. Mais les propos de la dame l'éclairèrent sur le véritable objectif derrière cet appel :

- Monsieur Katsuki a déjà été avisé. Je suis heureuse qu'il vous ait donné envie de revenir au patinage, Monsieur Nikiforov. Je suis une grande admiratrice de votre travail.

Il comprit alors que cette dame n'était probablement pas une simple secrétaire de l'ambassade. Et qu'elle avait probablement eu quelque chose à voir avec le fait que le visa était prêt si peu de temps après la demande. Il avait eu de la chance de tomber sur une fan.

- Oh, je vous remercie vivement de votre gentillesse. Je patinerai pour vous lors des Championnats russes, madame.

Il l'entendit retenir son souffle, puis dire doucement :

- C'est trop d'honneur.

- Mais non. La rapidité à laquelle ce dossier fut traité me rend très heureux.

- Bien sûr, je comprends parfaitement, répondit-elle, souriante. Je vous souhaite…bien du bonheur.

- Merci.

Et elle raccrocha. Oh qu'il patinerait pour cette Ékatérina! Car elle venait de lui apprendre une chose : s'il existe des personnes capables de vous détester pour une raison ou une autre, il pouvait aussi bénéficier d'un autre type de gens, de ceux qui ne se nourrissaient pas de la haine.

Son portable sonna encore. C'était Yûri. Il ne le laissa même pas le saluer :

- L'ambassade vient de m'appeler!

- J'ai réservé mon billet, je pars demain soir!, répondit Yûri, aussi enthousiaste que lui.

- Je viendrai te chercher après-demain matin. J'ai tellement hâte!

- Moi aussi!

Viktor se rua sur la patinoire, le cœur battant. Il n'avait plus faim. Il voulait patiner, il voulait sortir le trop-plein d'émotions, il voulait transformer l'intensité de son émoi en énergie, en art, en passion.

En le regardant s'élancer sur la glace, sautant comme si le ciel lui appartenait, Yakov comprit quelle nouvelle venait de recevoir Viktor. Et il se dit qu'il y avait quelque chose de magique dans la façon dont l'amour pouvait porter les patineurs à aller toujours plus loin. Ce Viktor-là serait encore plus difficile à vaincre que le champion d'avant, ce n'était pas peu dire. Il avait hâte aux prochains championnats.

-xxx-

« Je t'attends avec Yurio, sur le pont. »

« Ok. Je vous retrouve dès que j'ai passé les douanes. »

C'était la 100e fois que Viktor regardait son portable et relisait le texto de Yûri. C'était interminable…

- Arrête de regarder le temps passer, ça va être encore plus long!, lui dit Yurio.

- Oui, tu as raison.

Et il regarda les oiseaux s'envoler au loin, sur le fleuve Neva. Ça lui rappelait ce qu'il avait dit à Yûri, l'été dernier. À quel point il n'avait porté attention à sa ville, à son monde, le tenant pour acquis. Tout cela, Saint-Pétersbourg, son environnement, ses collègues, ses habitudes, il allait maintenant le partager avec Yûri. Et tout redécouvrir à travers ses yeux.

C'est Yurio qui remarqua que Yûri arrivait. Il lui pointa l'autre côté du pont. Yûri courait vers eux, un grand sourire au visage. Viktor sentit le stress disparaître et une émotion plus douce prendre toute la place. Il était là.

- Yûri!, cria-t-il en levant le bras.

Yûri s'élança sur lui, le serrant très fort. Son odeur, si caractéristique, douce et réconfortante, l'envahit tout entier. Ça, ce n'était pas possible par téléphone, de ressentir ses bras, de s'immerger dans son parfum. Yûri le regarda et Viktor devina qu'il résistait à grand-peine, lui aussi, à l'embrasser, là tout de suite sur le pont. Il appuya son doigt sur le nez de Yûri, en lui faisant un clin d'œil.

Sans le lâcher, Yûri se tourna vers Yurio :

- Bonjour Yurio!

- Salut. Bienvenue en Russie, porcelet.

Et le jeune patineur se mit à marcher vers la ville, leur tournant le dos. Ils le suivirent pendant que Viktor expliquait à Yûri :

- On va aller manger un petit quelque chose tous ensemble.

- Ok.

Il ne pouvait s'empêcher de le tenir par les épaules. Il lui était impossible, pour l'instant en tout cas, de s'éloigner de lui. Comme il lui avait manqué! Il regarda une fois de plus Yûri, qui se tourna pour lui sourire, encore. Il n'arrivait pas vraiment à parler, trop ému qu'il soit vraiment là. Ils s'installèrent tous au petit restaurant que Yurio avait choisi, Viktor et Yûri côte à côte, Yurio en face. La serveuse leur donna des menus et Viktor profita de l'occasion pour s'approcher encore plus de Yûri, lui expliquant les mets, écrits en cyrillique.

- Mais je sais lire un peu, Viktor, j'ai étudié, répliqua Yûri, rieur.

C'est vrai que Yûri lui avait confié que chaque soir, après avoir mangé, et jusqu'à l'heure où Viktor lui téléphonait, il se plongeait dans l'étude du russe. Sérieux comme il était quand il se mettait en tête de faire quelque chose, devait-il vraiment s'étonner que Yûri ait déjà avancé? Ah, ce Japonais

La serveuse revint. Yurio et Viktor commandèrent, puis ils eurent la surprise de voir Yûri demander, avec lenteur et beaucoup d'hésitation, ce qu'il souhaitait en russe.

Yurio remarqua :

- Je me trompe où l'accent russe de Yûri est déjà meilleur que ton japonais bizarre, Viktor?

Yûri se mit à rire :

- C'est vrai que ton accent est terrible en japonais, Viktor!

Le principal concerné passa la main dans ses cheveux, mal à l'aise, avant dire :

- C'est un peu de ta faute, Katsuki Yûri.

- Ah oui?

Et Viktor lui dit, en japonais, tout près de son visage :

- Depuis deux mois, ce n'est pas l'apprentissage du japonais que nous faisons en soirée.

Yûri devint rouge comme une tomate. Yurio n'avait rien compris de ce que Viktor venait de dire, mais à voir le visage du Japonais, il comprit sans peine le sujet de la conversation. Il s'impatienta :

- Non, mais! Retenez-vous jusqu'à l'appartement, quand même!

Ils ne dirent rien. La serveuse apporta les plats et ils la remercièrent tous, mangeant avec appétit leur repas. Les rires étaient de retour, Yûri demandant des précisions à propos de tout. Il sortit même un petit carnet où il nota les nouveaux mots russes à retenir.

- Le programme de Viktor est pas mal. Mais celui de l'agapé est encore meilleur, précisa Yurio.

- Ah, mais il t'appartient, celui-là. Et je n'ai pas terminé de peaufiner le mien, remarqua Viktor.

- Tu viens à la patinoire, demain?, demanda Yurio à Yûri.

- Absolument!, répondit Yûri, déterminé.

- Ok. À demain, alors, porcelet, dit Yurio, en se levant. Salut Viktor.

- Salut!

Et Yurio sortit du restaurant, après avoir payé à la serveuse.

Yûri et Viktor n'avaient pas encore terminé, mais ils se regardèrent et, sans en avoir parlé, ils se levèrent eux aussi. Ils laissèrent l'argent sur la table, n'attendant même pas la serveuse, puis ils quittèrent le restaurant. Viktor prit la main de Yûri. Ils marchèrent très vite vers son appartement, montant les marches à la course. Viktor déverrouilla. En ouvrant, Makkachin était là et se mit à japper, heureux de les revoir. Mais il ne reçut pas beaucoup d'attention. La porte n'était même pas close que Viktor avait pris les lèvres de Yûri. Ils avaient un feu à éteindre, d'urgence. Le chien s'en retourna sur le sofa, les observant laisser des morceaux de vêtements de l'entrée jusqu'à la chambre, puis tombant sur le lit ensemble.

Incapables de se détacher l'un de l'autre maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, Viktor et Yûri ne se reposèrent pas beaucoup ce soir-là, utilisant toute l'énergie qu'ils leur restaient pour s'aimer.

Après tout, on ne vit qu'une fois.

Tu es si beau ce soir
Je suis encore séduit par toi
Le temps s'arrête
En même temps que ma respiration
Tu rayonnes tellement
Quand tu me dis que
Nous sommes nés pour briller.

J'attendais ta lumière
Maintenant je ne vois plus rien d'autre
Comme un papillon attiré
Par la flamme
Nous n'aurons pas peur de souffrir pour briller
Resplendissant ensemble
C'est ce que tu m'as montré

Nous sommes nés pour briller
Resplendissant ensemble
C'est ce que tu m'as montré

[Extrait de "You Only Live Once", Watara Hatano, Yûri on Ice Ending]

FIN


Ah… J'ai bien du mal à me séparer d'eux… Mais bon, j'attendrai de voir s'il y aura une suite avant de poursuivre.

Je vous remercie d'avoir suivi cette histoire jusqu'au bout. Ce fut une belle aventure avec de grands personnages. C'est l'une des première fois qu'une relation aussi mature entre deux hommes est présenté dans un animé. Un lien basé sur l'amour, mais qui ne néglige pas l'importance de respecter son individualité. Car le vrai amour ne devrait jamais nous obliger à renoncer à ce que l'on est vraiment. :)

Voilà. Avez-vous apprécié de voir cette aventure sur glace à travers les yeux de Viktor?

Bisous! Myriel