Commentaire d'auteur :

Coucou les loulous ! :D Comment ça va ? On se retrouve pour le dernier chapitre de cette fanfic ! :) Je suis un peu nostalgique, il faut dire que je commençais vraiment à m'y attacher et c'est fini! Mais bon, elle était prévue pour ne pas être très longue (quoiqu'elle fait tout de même 35 k+ de mots, ce n'est pas rien! XD Elle me paraît courte alors que mes chapitre sont assez longs).

Je n'ai pas grand-chose à dire pour être honnête, donc on se retrouve en bas car là j'ai des choses à dire! XD Donc bonne lecture à vous ! :)

PS : J'ai écrit ce chapitre en écoutant Where is my mind de Maxence Cyrin, si jamais vous voulez vous mettre dans l'ambiance! x) ( et finir en PLS comme moi durant l'écrit! XD)

Re-PS : Je viens tout juste de boucler ce chapitre, il doit y avoir quelques fautes pas encore corrigées, je ferai cela plus tard! :)


Chapitre 5 : Gouttes de pluie

Steve fixa les nuages cotonneux que l'avion traversait, s'approchant de plus en plus de la capitale du Caire, qui semblait vibrer sous la chaleur étouffante du soleil en ce début d'après-midi. L'une des hôtesses de l'air avait annoncé la température avoisinant les cinquante degrés, et cela avait eut pour mérite de le refroidir largement - sans mauvais jeu de mots. Il se voyait mal évoluer sous une telle chaleur, à chercher Tony dans cette gigantesque capitale comme une aiguille dans une botte de foin.

Ce n'était pas tout à fait vrai, pour être honnête. Dans ces quelques mots prononcés par l'ingénieur dans sa radio grésillante, ce dernier avait parlé des pyramides, et c'était un net avantage. Certes, il y en avait tellement ! Mais Steve pouvait deviner qu'il s'agissait des trois pyramides de Gizeh et du Sphinx non loin de là - leur grandeur semblait correspondre à Tony, même si celui-ci se trouvait apparemment captif.

Alors que l'appareil entamait enfin sa descente, le blond se cramponna à son siège, peu à l'aise - après tout, il avait cru mourir dans un engin de guerre volant, près de soixante-dix ans plus tôt, et n'en gardait pas le plus merveilleux des souvenirs. Néanmoins, l'atterrissage se passa sans encombre et tout le monde commença à se lever, récupérant les bagages glissés au-dessus de leurs têtes et récupérant sûrement le reste dans la soute. Steve n'avait rien de tout cela, possédant quelques tenues de civil dans un grand sac à bandoulière, le bouclier caché ce dernier avait de grosses difficultés, sans oublier sa tenue de héros - maintenant qu'il y pensait, Tony l'avait amélioré et remise au goût du jour, et il ne l'avait même pas remercié correctement pour cela.

Lâchant un soupir, il entra dans le hall de l'aéroport pour ressortir par l'entrée principale, se sentant presque aussitôt acculé par les milliers de personnes se pressant dans les rues, la plupart arborant des airs pas très nets de voleurs attendant de détrousser les touristes. Resserrant la bretelle de son sac contre lui, le blond avança vers l'adresse d'un hôtel qu'il avait demandé à Jarvis avant de partir, mal à l'aise dans un pays qui lui était totalement inconnu et où tout lui semblait hostile.

Parvenant sans encombre à l'hôtel à l'allure luxueuse, il se planta devant la réceptionniste, une jolie jeune femme au teint chocolat et demanda :

- Bonjour, j'ai une réservation au nom de Steve Rogers pour une chambre...

- Laissez moi regarder, répondit son interlocutrice avec un sourire.

Elle lui jetait quelques coups d'oeil insistants alors qu'elle cherchait dans sa base de données et Steve n'aurait pas été surpris qu'elle le reconnaisse, même habillé en civil.

- Oui, vous avez bien une réservation déjà payée pour une durée...d'un mois ?! s'étonna-t-elle.

Le blond cacha la surprise qui s'étala sur son visage. Jarvis n'avait pas fait les choses à moitié - d'une certaine façon, même porté disparu Tony continuait de lui venir en aide grâce à son IA. Reprenant son sourire qu'il voulait assuré, Steve acquiesça pour confirmer et elle lui tendit les clés de sa chambre, toujours sous le choc. il faut dire que l'hôtel était luxueux, et une réservation à durée d'un mois devait valoir une véritable fortune, telle qu'elle n'avait jamais vu aucun autre client débourser.

Arrivant finalement jusqu'à sa chambre, Steve s'autorisa une bonne douche ainsi qu'un repas, décidant tout de même de dormir avant de se lancer dès demain matin dans ses recherches à corps perdu.


La ville était tellement gigantesque qu'il ne savait pas par où commencer, à vrai dire, et la chaleur qui lui donnaient l'impression d'évoluer dans un sauna en plein air n'aidait définitivement pas, c'était certain. Tony lui avait parlé des pyramides, mais était-ce un indice pour l'aider à comprendre qu'il était en Egypte, ou était-il à proximité de ces dernières ? Il n'en savait rien, et il avait fini par se rendre jusqu'à l'office de tourisme non loin de l'aéroport pour en savoir plus sur les gigantesques structures de pierres s'élevant vers le ciel, tout comme la majestueux Sphinx non loin qui semblait veiller sur elles.

Il venait d'arriver à l'un des guichets et discutait avec l'un des réceptionnistes dans un anglais approximatif de la part de son interlocuteur, jusqu'à ce qu'il appelle un de ses collègues plus apte à discuter avec le soldat. Réexpliquant qu'il souhaitait se rendre aux pyramides, Steve demanda une nouvelle fois le prix d'un taxi ainsi qu'une bonne compagnie pour l'y emmener, et l'autre commença à taper sur son ordinateur les informations qu'il connaissait pour les lui imprimer, ajoutant par la même occasion :

- Vous aussi, vous venez visiter les pyramides ?

- Les visiter ? répéta Steve avec surprise. On peut entrer à l'intérieur ?

- Eh bien, oui, évidemment, répondit l'autre en le fixant comme s'il était idiot. Pour quelle raison voudriez-vous vous y rendre sinon ?

Le soldat ne répondit rien, plus que surpris. C'était peu probable mais peut-être que Tony se trouvait dans l'une des pyramides...quoique, si elles étaient visitées tous les jours, il aurait forcément été repéré, c'était impossible.

- Est-il possible de m'acheter des tickets pour visiter les trois pyramides dès maintenant ? demanda-t-il, pensant que cela lui faciliterait la tâche.

- Des deux pyramides, vous voulez dire. Celle de Khephren est fermée cette saison.

Les mots traversèrent l'esprit de Steve comme une flèche, et il écarquilla les yeux à ses mots, un pressentiment lui écrasant soudainement la poitrine.

- Pourquoi est-elle fermée ?

- De ce qu'on nous a dit, c'est pour faire des réparations à l'intérieur, expliqua le réceptionniste en imprimant la liste de quelques compagnies de taxi s'il ne voulait pas en héler un au bord de la route au risque de se faire arnaquer, et commença à chercher à payer des billets en ligne.

Steve ne savait pas comment c'était possible, mais au fond de lui, il était quasiment persuadé que Tony se trouvait piégé sous les milliers de tonnes de pierre de la pyramide de Khephren - et cette perspective lui glaçait le sang, connaissant le passé du brun qui avait déjà dû avoir à endurer l'emprisonnement dans un endroit sombre et terrifiant. Pas étonnant qu'il l'ait contacté uniquement avec une radio dans ce cas, c'était déjà un miracle que les ondes de la minuscule machine aient réussit à l'atteindre de l'autre côté de l'Atlantique.

Lorsque Steve eut ses tickets en main, imprimés à sa demande ainsi que sa liste de compagnies de taxi, il quitta les lieux en remerciant chaleureusement son interlocuteur et retourna à son hôtel pour aller déposer tout cela à l'abri dans sa chambre. S'il s'écoutait, il partirait tout suite mais il fallait entre une demie-heure et une seule selon les embouteillages pour arriver aux pyramides, et s'il voulait visiter rapidement celle de Khéops et Mykérinos juste au cas-où, il devrait par contre attendre des heures avant d'entrer par effraction dans celle qui était fermée, et le faire en plein jour n'était pas la meilleure des idées, il se força donc à prendre son mal en patience et se balader un peu en attendant l'heure de partir.


Quelques heures plus tard, alors qu'il était non loin de seize heures, qu'il avait été grignoté des plats traditionnels pour se remplir l'estomac et acheté un sac plus grand pour cacher son bouclier qu'il avait bien l'intention d'emporter aux pyramides, sans oublier d'appeler un taxi qui allait arriver d'une minute à l'autre au pied de l'hôtel, un appel sur son propre téléphone le prit par surprise, le faisant sursauter alors qu'il terminait de se changer pour partir. Avisant le petit appareil, il tendit un bras dans sa direction et le récupéra en fronçant les sourcils en voyant le nom qui s'affichait, puis décrocha :

- Allô, Steve ?

- Natasha ? releva le blond, cachant la surprise transparaissant dans sa voix - il n'avait pas oublié la manière dont ses amis ne l'avaient pas pris au sérieux à propos de Tony.

- Super, j'avais peur que mon appel ne passe pas super bien, avoua l'espionne à l'autre bout du fil, l'air soulagée.

C'était étrange de savoir qu'elle était si loin, en témoigne de l'écho lointain au fond du téléphone, et il continua :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Écoute...commença-t-elle - et Steve ne l'avait pas en face de lui mais il était prêt à parier qu'elle semblait mal à l'aise - par rapport à Tony avant hier...avec les autres, on a trouvé ça un peu tiré par les cheveux jusqu'à ce que Bruce pense à demander à Jarvis si tout c'était produit, et il nous a confirmé que oui. On a été un peu cons de ne pas y penser plus tôt mais...dans tous les cas, on te prend au sérieux maintenant...encore désolée pour tout ça.

Un peu surpris, le soldat garda le silence quelques secondes, tout de même soulagé de voir que ses amis le croyaient au final, même s'ils avaient eut besoin d'une preuve pour cela.

- Jarvis nous a réservé des chambres dans le même hôtel que toi, on prend le vol de cette nuit, on sera là à la première heure demain matin ! On aurait bien piqué un jet au SHIELD mais ils sont déjà tous utilisés avec tous les méchants décidés à profiter de l'absence de Tony pour foutre le bordel. Déjà qu'ils sont en manque d'effectifs, les pauvres...

Un léger sourire se glissa sur le visage du captain et il lui donna les quelques infos qu'il avait pu glaner, ainsi que cette histoire de pyramide. Même si la rousse semblait trouver cela un peu fou, elle le laissa tout de même faire et le salua avant de raccrocher, le saluant d'ici le lendemain.

A peine le blond avait-il raccroché que le bruit d'un klaxon le tirait de ses pensées. Se précipitant à la fenêtre, il repéra immédiatement son taxi et quitta sa chambre en emportant son sac avec son bouclier, de quoi s'hydrater en abondance et de quoi manger, refermant bien à clé derrière lui.


Steve avait rapidement visité les deux pyramides ouvertes au public sans grand succès. Il avait pourtant réussit à s'extraire du groupe de visite pour visiter les dédales de pierre tortueux au risque de se perdre, mais en vain. A présent, il était resté caché sur le site jusqu'à ce que la nuit tombe et que l'air ne devienne froid, l'obligeant à enfiler un gilet. Uns fois sûr qu'il n'y avait plus que les gardes surveillant les pyramides pour empêcher le vandalisme, il se dirigea vers celle de Khephren fermée au public par tout un tas de barrières et de banderoles de sécurité d'un jaune fluorescent, sans oublier les quelques hommes patrouillant tout autour et les caméras de surveillance postées dans l'entrée. Ce ne fut pas bien difficile pour lui de se faufiler entre les rondes des gardes après avoir étudié le chemin qu'ils empruntaient, évitant également avec plus ou moins de difficulté les caméras avant de se glisser dans le boyau de pierre qui descendait dans les tréfonds de la pyramide. Il avait préféré rester discret et n'assommer personne, quitte à ce que ce soit plus difficile de ressortir par la suite.

Avançant avec lenteur le long du tunnel il inspira à fond, tentant d'ignorer la sensation d'enfermement qu'il ressentait, continuant sa progression quelques longues minutes dans ce noir étouffant de chaleur, avant de finalement arriver à un carrefour où un chemin semblait descendre plus profondément sous terre, tandis que l'autre grimpait à l'intérieur de la pyramide. Il hésita un instant, se demandant quel était le meilleur chemin à emprunter, mais c'était sûrement vers l'endroit le plus sombre et éloigné que Tony pouvait avoir été enfermé, aussi décida-t-il de prendre le chemin qui s'enfonçait vers la base de la pyramide, peu rassuré.

A vrai dire, plus ses pas l'emmenaient loin, plus il avait peur de ce qu'il allait découvrir car maintenant, il en était certain, Tony était ici. Il n'aurait su l'expliquer mais il sentait sa présence, et cela ne le rassurait pas. Continuant sa progression vers le bas, il passa bientôt la base de la pyramide puisque la pierre utilisée pour cette dernière laissa place à de la roche, bien masquée sous les tonnes de sable de l'extérieur. Il faisait de plus en plus chaud et il avait la nette impression d'être dans un four, mais il ne pouvait pas reculer, pas maintenant.

- ...finir par crever sans nous le fabriquer ! murmura une voix furieuse au loin, faisant se figer le blond, paralysé.

- Qu'est-ce que j'y peux, on a tout essayé ! répondit une seconde voix tout aussi agacée.

- Putain...on pourrait toujours capturer un de ses potes, ça pourrait faire un bon moyen de pression...

- Je veux bien, mais t'as vu les monstres que c'est ? Mec, comment tu veux en capturer un sans y laisser ta peau ?!

- J'en sais rien, faut trouver un plan, et rapidement avec que cet enfoiré nous claque dans les pattes, je suis presque sûr qu'il se laisse crever, ce con !

Steve resta parfaitement immobile, le coeur compressé dans sa poitrine à l'idée qu'ils parlaient bien de Tony. Tendant l'oreille, il écouta les deux hommes s'éloigner dans un petit couloir adjacent et se permit de reprendre son souffle, tentant de calmer la peur qui s'infiltrait sous sa peau, continuant son chemin, tous ses sens aux aguets tandis qu'il faisait en sorte que les quelques flambeaux plantés à même le mur ne se reflètent pas dans la large surface de son bouclier.

Au bout de quelques minutes, il finit par arriver au bout du tunnel, débouchant sur une salle plus grande, faiblement éclairée de vieilles lampes à huile et où se trouvaient entassés des dizaines d'armes plus dangereuses les une que les autres, ainsi que de vieux missiles de Stark Industries. Il en restait encore en circulation ?!

Continuant d'avancer, il finit par arriver au fond de la salle où se trouvait un passage vers une pièce adjacente, à peine plus éclairée. Se penchant pour ne pas se cogner dans l'encadrement plutôt bas, il se redressa une fois de l'autre côté et son souffle se bloqua brutalement dans sa poitrine, fixant, sous le choc Tony qui se trouvait dans un état lamentable.

Ce dernier était attaché par de lourdes chaînes fixées à même le mur : elles semblaient peser sur ses poignets et ses chevilles qui reposaient sur le sol, comme s'il était incapable de les soulever. Il avait énormément maigri durant ces deux derniers mois passés loin d'eux et enfermé ici, sans oublier son air plus que maladif, sa peau pâle et ses traits tirés. Son réacteur ne diffusait même plus de lumière, même noir et malsaine : cette fois-ci, il semblait éteint, comme si son propriétaire avait tout bonnement arrêté de ressentir quoi que ce soit. Avançant d'un pas tremblant, un murmure s'échappa des lèvres du blond :

- Tony...

Ce dernier le remarqua enfin, levant les yeux jusqu'à lui, et Steve fut frappé par la lueur morne et sans vie qu'il y décela, s'éclairant juste à peine lorsqu'il le reconnut. Ses lèvres craquelées par la chaleur étouffante et la malnutrition s'étirèrent dans un pauvre sourire éteint et il murmura d'une voix rauque d'avoir trop crié et pas assez bu :

- Steve...

Le coeur serré dans un étau de fer, le blond avança jusqu'à lui, vérifiant tout de même qu'ils étaient seuls, se penchant sur son ami dont le réacteur venait de reprendre une lueur verte presque minuscule, comme s'il osait à peine y croire - où le confondait avec un mirage. Les mains tremblantes, il avança ces dernières jusqu'au visage du brun qu'il prit entre des doigts, caressant la peau abîmée s'en réellement se rendre compte de son geste.

- Mon dieu, que t'ont-il fait ? chuchota-t-il d'un air terrifié, sous le choc face à l'apparence du normalement si invincible Iron Man.

Tony ne répondit rien, se contentant de fermer les yeux sous ses doigts, apaisé de le voir enfin après plus de deux mois. Il était sauvé, il le savait, c'était fini maintenant, Steve était là, il l'avait trouvé, il avait réussit.

Et puis soudain, Steve réalisa que quelque chose n'allait pas, que quelque chose manquait indubitablement, et sa voix se transforma en murmure affolé lorsqu'il demanda au brun :

- Tony, où est Eugénie ?

A ces mots, il sentit le brun se crisper entre ses bras et il baissa les yeux vers les siens, regardant avec horreur son regard si vide et si triste et si brisé et il avait compris maintenant, ça y est.

- Non...qu'est-ce qu'ils ont...?

Le visage de Tony ne reflétait même plus de colère ni de rage, seulement une étrange lassitude et une fatigue immense. Ses lèvres tremblèrent légèrement lorsqu'il murmura :

- Ils voulaient se servir d'elle pour faire pression sur moi et m'obliger à leur fabriquer...une arme révolutionnaire...que personne ne pourrait contrer...

Un rire sans joie éclata d'entre ses lèvres, rauque et morbide tandis qu'il continuait à expliquer :

- Tu la connais, elle n'allait pas se laisser faire, elle s'est défendue...Alors ces connards l'ont...ils l'ont...

La voix de Tony se brisa sur la fin et Steve ne le força pas à continuer, se contentant de le serrer dans ses bras, le berçant contre lui, ignorant les pas qui se rapprochaient en les ayant entendu discuter. Il allait le sortir de là.


Après cela, la manière dont Steve écrasa leurs ennemis et les fit quitter la pyramide fut assez flou, que ce soit pour lui ou pour Tony. Il avait cogné dans le tas, la colère pulsant sous ses veines, faisant en sorte qu'il ne reste personne d'autre de vivant mis à part eux. La détresse de Tony avait manqué de l'atteindre et il souhaitait seulement faire quitter l'enfer à son ami. Il avait bien tenté de trouver le corps de la petite blonde, mais n'avait malheureusement rien trouvé, ils s'en étaient sûrement débarrassé il ne savait où.

Au final, ils finirent par déboucher sur l'extérieur après un temps qui sembla infini à Steve, qui en profita pour s'occuper également des gardes qui étaient de mèche puis descendit les dunes, portant le poids mort qu'était Tony à l'aide d'un bras passé autour de sa taille, tandis que ce dernier regardait dans le vide, accroché à lui de manière désespérée, comme s'il avait peur de le voir s'évaporer. Après avoir caché son bouclier dans son sac, parvenant jusqu'à la route, il fallut attendre plus d'une demie-heure avant qu'un taxi passe sur cette route peu empruntée, vu l'heure tardive. Se glissant dans le petit habitacle à l'arrière, Steve laissa le brun se reposer sur lui, continuant de le tenir contre lui comme si sa vie en dépendait. Il l'observa à la dérobée, fixant son réacteur toujours aussi éteint, son regard dans le vague qui fixait le ciel aux couleurs vaguement orangées se confondant avec les dunes. Presque par automatisme, il laissa sa main libre se glisser dans les mèches poisseuses de sang de Tony et ferma les yeux, ignorant la douleur qui lui tiraillait le coeur.


- Tu veux un peu d'eau ?

Comme un automate, Tony acquiesça à sa demande et récupéra le verre qu'il lui proposait, avalant le tout d'un seul coup. Steve l'observa sans un mot, le regard triste en voyant le sang qui le recouvrait ainsi que les blessures qu'on lui avait infligées. Certaines d'entre elles ne cicatrisaient pas, suintant, ne rassurant pas du tout le blond qui s'approcha, s'accroupissant à hauteur de l'ingénieur pour lui parler.

- Tu devrais aller prendre une douche Tony, ensuite je pourrais soigner tes blessures.

Cela lui serra le coeur encore plus lorsque le brun se leva et se dirigea vers la salle de bain de la chambre d'hôtel sans un mot, récupérant les vêtements que Steve avait sortis de son sac pour lui. Ce dernier n'en menait pas large, ne sachant quoi faire pour le réconforter, même s'il savait que c'était quasi impossible, vu les derniers évènements. Néanmoins, il ne pouvait pas laisser son ami plonger dans la dépression - enfin, disons plutôt qu'il devait l'en sortir avant que les choses n'empirent, vu comme il agissait déjà.

Pendant presque un quart d'heure, Steve garda l'oreille tendue, sur ses gardes au moindre bruit suspect - pas qu'il pense que Tony veuille mettre fin à ses jours, disons plutôt qu'il était inquiet à l'idée que celui-ci se fasse mal sans le vouloir où que la fatigue ne le rattrape et qu'il finisse par s'effondrer, ne tenant plus sur ses jambes.

Heureusement ce ne fut pas le cas et il finit par sortir, habillé des vêtements trop grands de Steve. Ce dernier le regarda avancer vers le lit, comme s'il souhaitait s'y asseoir mais il ne lui en laissa pas le temps, l'attrapant par un bras avant de l'attirer contre lui, le pressant dans une étreinte presque étouffante mais salvatrice. Il sentit sans peine les muscles contractés de Tony finalement se détendre entre ses bras et laisser son poids reposer sur le sien, comme s'il abandonnait finalement. Il le berça contre lui, le coeur en miettes alors que le brun glissait son visage contre son cou, un sanglot étouffé s'échappant enfin de ses lèvres, après plus de deux mois à tenter de paraître fort face à ses ravisseurs.

- Chut, ça va, je suis là...murmura le blond dans ses cheveux à présents propres à l'odeur de lavande.

- Non, ça n'ira pas, ça n'ira plus jamais ! s'écria la voix de Tony dans son cou, d'un ton furieux et désespéré à la fois, s'accrochant à sa veste comme si sa vie en dépendait.

Son éclat de colère ébranla Steve mais il ne dit rien, considérant le fait qu'il parle enfin comme une bonne chose, même si c'était pour hurler et sangloter contre lui. Tony avait toujours tout gardé pour lui depuis sa plus tendre enfance, mais aussi depuis qu'ils se connaissaient, et c'était la première fois que le soldat le voyait aussi vulnérable, d'autant plus en sa présence. Et alors que, dans un lointain passé il l'aurait ignoré, à présent cela lui tordait l'estomac et il souhaitait seulement que le brun oublie tout ça et qu'il aille mieux, qu'enfin on le laisse vivre une vie tranquille tant méritée et qu'on cesse de chercher après lui, à tenter de le briser encore et encore alors qu'il l'était déjà depuis des années sans que personne ne le comprenne - personne à part lui.

- J'ai été incapable de la protéger...je le savais, que ça arriverait, je l'avais bien dit...je suis un putain d'inca-

- Tony ! s'écria le blond, le coupant brusquement dans sa phrase. Je t'interdis de dire une chose pareille !

Le soldat écarta légèrement son camarade pour mieux pouvoir plonger son regard dans le sien, ses prunelles azur brillant d'un éclat déterminé - déterminé à sortir Tony de cet enfer qu'était devenue sa vie.

- Ce n'était pas ta faute, répéta-t-il en détachant chaque mot comme s'il souhaitait les imprimer à l'encre noire sous les paupières serrées de Tony qui osait à peine le regarder en face. Tu n'y peux rien si des...ces minables se sont attaqués à vous ! Tu n'es pas responsable !

Tony continuait de secouer la tête, refusant d'écouter les paroles du blond, les considérant comme un mensonge auquel il n'avait pas le droit de se rattacher, continuant de se blâmer et de se tenir pour seul responsable. Poussé à bout, Steve le tira en direction du lit, le forçant à s'asseoir avant de récupérer à nouveau son visage au creux de ses mains et répéter, comme une litanie :

- Ce n'était pas ta faute !

- Je n'aurai jamais dû la laisser sortir de la tour...

Tony le fixa soudain d'un regard dur et accusateur, et il ajouta :

- Je te l'avais dit, que le seul moyen de vous protéger c'était de vous garder chez moi, j'avais raison.

- On a déjà parlé de ça, tu ne peux pas garder tout le monde enfermé chez toi, même pour nous protéger !

- J'AURAI DU ! hurla soudainement le brun, tentant de se redresser, bien vite empêché par le soldat. Si c'était le seul moyen j'aurai dû le faire !

Son cri se transforma en sanglot à peine audible et ses mains se crispèrent sur la veste du blond jusqu'à devenir des poings qu'il abattit sur la poitrine de son camarade, poussé à bout. Steve ne fit rien pour l'en empêcher, laissant sa colère se vider, sentant à peine les coups avec le peu de force qu'il restait à Tony après ces deux mois de calvaire. A la place, lorsque le brun finit par se calmer, il le prit à nouveau dans ses bras, murmurant des paroles apaisantes à son oreille. Il n'était pas très à l'aise lorsqu'il fallait réconforter les gens , il n'avait jamais su comment s'y prendre, mais avec le milliardaire, cela lui semblait presque naturel.

- Je perds tout le monde...je suis sûrement maudit, ou une connerie du genre.

- Non, Tony. Je suis toujours là, moi. Je suis toujours là, tu entends ?

Le brun plongea son regard dans le sien, fouillant ses prunelles comme s'il pouvait y déceler un mensonge inexistant, son propre regard brillant de méfiance, comme s'il avait peur que Steve ne mente, comme tous les autres, qu'il essaie de relativiser les choses alors que c'était l'enfer. Mais le blond n'était pas comme ça, il lui mettait la vérité sous les yeux, même si elle faisait mal et lui déchirait le coeur, parce qu'il valait mieux ça que de se voiler la face tout le reste de son existence et de se détester - mais il n'était pas sûr de pouvoir réussir un jour à s'apprécier et ne pas se haïr davantage.

- Ah oui, et pour combien de temps, hein ? Combien de temps avant que tu ne te tires, toi aussi ?! Ou plutôt, que tu meures pendant une de ces missions à la con ?

Steve prit le temps de réfléchir, pinçant les lèvres, et finit par attraper un scalpel dans la trousse de premier secours, l'appliquant sur la peau de son bras gauche sans hésiter devant le regard écarquillé du brun et du glapissement qui s'échappa de sa bouche.

- Tu vois ça, Tony ? Je saigne, je peux mourir oui, comme tout le monde, tu dois comprendre que tu ne peux rien faire contre ça. Si un jour je me prends une balle, tu ne pourras rien y faire, affirma-t-il.

Il hésita un instant et autorisa finalement ses lèvres à s'étirer en un léger sourire tandis qu'il ajoutait :

- Sauf si c'est toi qui tire, évidemment.

Tony le fixa, un pauvre sourire s'étirant sur ses lèvres à son tour devant la tentative d'humour de son camarade. Il n'allait pas bien, il le savait, mais en cet instant, la simple présence de Steve était la seule chose qui l'empêchait de sombrer. Il était blottit contre le soldat mais préférait ne pas trop s'étaler à penser à ça, se contentant de profiter.

- Je vais devoir soigner tes blessures Tony, elles sont déjà infectées et je ne veux pas que ça empire.

Le brun acquiesça avec lenteur, lui laissant libre accès en s'écartant un peu sur le lit, redevenu étrangement silencieux. Son regard fixait obstinément le sol, perdu au loin, ne grimaçant même pas lorsque le soldat appliqua de l'alcool sur ses blessures pour les désinfecter. Il devait faire peine à voir en cet instant, il le savait, et c'était peut-être la première fois qu'il laissait quelqu'un l'approcher, le voir ainsi, aussi vulnérable et si brisé, si facile à détruire pour de bon. Et entre tous, c'était tombé sur Steve. Steve, pour qui son réacteur se teintait d'un rouge écarlate.

Baissant les yeux sur ce dernier, il fixa d'un air peiné le cercle de métal éteint et murmura du bout des lèvres :

- Tu crois qu'il recommencera à briller un jour ?

Steve releva les yeux à ces mots, abandonnant un instant les soins, fixant à son tour le réacteur puis Tony qui semblait chercher son regard, éclat farouche couleur orge et miel brillant dans la pénombre de la chambre d'hôtel, qui souhaitait une réponse.

- Il brillera, Tony, je te le promets.

Le faible sourire que lui renvoya l'ingénieur à ces mots suffit à confirmer ses paroles - quoiqu'il advienne, il ferait en sorte de revoir ce jaune vif joyeux dans la poitrine du brun, c'était une promesse qu'il faisait, autant à Tony qu'à lui-même.

Reprenant les soins, il termina de bander le bras de l'ingénieur et de recouvrir ses multiples entailles plus ou moins profondes avant de ranger le tout et de jeter les serviettes à présent tâchées de sang. Soupirant légèrement, il considéra du regard Tony, qui fixait toujours le sol, les jambes étirées devant lui, l'air de ne plus savoir quoi faire du tout. Cachant la peine que cela lui causait, Steve lui proposa de manger quelque chose de rapide et appela le room-service pendant que le milliardaire se blottissait sous la couverture du lit, comme s'il souhaitait mettre le plus de distance possible entre lui et le monde extérieur.

Le reste de la soirée passa sans encombre. Tony mangea peu, le regard focalisé sur l'écran de la chambre, regardant ce qu'il avait manqué comme informations ces deux derniers mois tandis que Steve avait tenté d'appeler les autres pour les prévenir que ce n'était pas la peine qu'ils les rejoignent au Caire, mais aucune réponse - ils étaient sûrement déjà dans l'avion, et devraient attendre demain de les retrouver ici.

- Tu as l'air épuisé, murmura Steve alors qu'il était presque vingt-trois heures, jouant avec sa fourchette d'un air distrait, lui jetant un regard du coin de l'oeil. Tu devrais dormir, j'ai appelé le SHIELD, ils envoient un jet pour nous récupérer demain vers midi.

Tony acquiesça sans un mot, reposant son assiette à peine entamée sur la table basse et avança jusqu'au lit, se glissant sous la couverture, se blottissant dans un coin, comme s'il souhaitait se faire oublier et prendre le moins de place possible. Le blond hésita un peu, mais finit par le rejoindre en voyant à quel point il semblait figé et seul. Ce n'était certainement pas le moment de s'éloigner, même pour une nuit, c'était d'attention et de la présence de quelqu'un de proche dont il avait besoin, et Steve était le seul à pouvoir prendre cette place, au moins ce soir.

S'allongeant à l'autre bout pour être sûr de ne pas déranger l'ingénieur, il se contenta d'éteindre la lumière puis de rester immobile, écoutant la respiration un peu chaotique qu'avait Tony depuis qu'il l'avait retrouvé, attendant que cette dernière s'apaise enfin. Néanmoins, rien à faire, et il sursauta alors brusquement lorsque la main du brun vint chercher la sienne, comme cette fois-là au café, près de deux mois plus tôt, alors que cela lui semblait être une éternité. Il pressa les doigts tremblants de l'ingénieur entre les siens, rassuré en l'entendant se calmer grâce à ce geste - et Steve eut soudain l'impression qu'ils n'étaient pas passés très loin de la plus grosse des crises de panique que Tony aurait pu avoir.

- Alors, c'est bien réel, hein ? Ce n'est pas un cauchemar...murmura la voix de Tony dans le noir, resserrant sa prise sur ses doigts.

Steve avança son autre main, cherchant à tâtons dans l'obscurité jusqu'à le trouver, glissant ses doigts dans la nuque du brun et sur sa joue.

- Oui, c'est la réalité.

Il hésita un instant et ajouta, la voix brisée sur la fin :

- Je suis désolé. J'aurai aimé que les choses soient différentes.

- Moi aussi, Cap. Moi aussi...


Le lendemain matin, ce fut Steve qui fut tiré du sommeil le premier par des coups à la porte, le faisant sursauter. Se redressant avec lenteur du lit, il réussit à s'éloigner sans réveiller Tony qui s'était accroché à lui dans son sommeil, et avança à pas lents jusqu'à la porte pour l'ouvrir, découvrant sans surprise le reste de l'équipe sur le paillasson. Leur intimant de se taire d'un simple doigt sur les lèvres, il se glissa à l'extérieur et referma la porte derrière lui, empêchant ainsi leur discussion de réveiller l'ingénieur.

- Tu l'as trouvé, fut les premiers mots que prononça Natasha, sincèrement soulagée.

Steve lui adressa un sourire fatigué en guise de réponse, frottant ses yeux. Ses camarades semblaient mal à l'aise, et il eut tôt fait de comprendre pourquoi lorsque Bruce prit la parole :

- Écoute, je ne sais pas comment on peut te dire cela mais...

- C'est bon, ne vous inquiétez pas, sourit le blond avec gentillesse. Je peux comprendre que cette histoire de radio semblait tirée par les cheveux, et nous n'avons pas pensé directement à Jarvis pour valider ce qu'il s'était passé, je ne vous en veux pas.

Aussitôt, les quatre autres semblèrent soulagés et lui rendirent son sourire.

- Comment il va ? demanda alors le scientifique, les sourcils froncés par l'inquiétude.

- Je pense que ça pourrait être pire, soupira Steve avec tristesse. Ce sera long, mais ça finira par s'arranger.

Il marqua une pause et son regard se fit plus sombre, tandis qu'il ajoutait dans un murmure à peine audible :

- Du moins, je l'espère...

Il releva la tête lorsque Natasha posa une main réconfortante sur son avant-bras, souriant gentiment.

- Tant que tu continues à t'en préoccuper comme tu le fais, les choses finiront par s'arranger.

- Tony a beaucoup de chance de t'avoir, renchérit Clint.

Le soldat tourna la tête vers ce dernier, cherchant son habituelle trace de sarcasme mais il n'y avait rien, seulement un véritable sourire sincère, signe qu'il pensait vraiment ce qu'il disait. Un sourire doux prit place sur ses lèvres et il s'exclama :

- Vous attendez ici ? Je vais le réveiller.

Les autres acquiescèrent sans un bruit, même Thor qui avait tendance à être plutôt bruyant et exubérant en temps normal, tandis que le soldat se glissait à nouveau à l'intérieur, s'approchant du lit à pas lents. Il prit son temps pour observer la forme sombre allongée sous les couvertures, les mèches brunes et folles aux reflets de miel étalés sur l'oreiller, son bras couvert de bandages sous ce dernier. Il semblait presque paisible ainsi, après deux mois de torture psychologique et sûrement physique, et Steve se demandait parfois comment il faisait pour paraître aussi fort, pour être aussi indestructible et tenir le coup après tout ce qu'il avait vécu. Tony était une véritable force de la nature insoupçonnée, et merde, il l'admirait vraiment pour ça.

S'accroupissant à hauteur du lit, il avança sa main jusqu'à frôler la joue du brun du bout des doigts, descendant inconsciemment jusqu'au réacteur. il l'observait sans vraiment faire attention, jusqu'à ce que l'évidence ne le frappe : le réacteur n'était plus éteint comme la veille, il brillait. Oh, ce n'était pas quelque chose de joyeux, loin de là, puisqu'il avait cette lueur noire malsaine qui s'apparentait au désespoir, mais malgré tout cela, cela le rassura parce que dans un sens, cela signifiait que Tony était prêt à se battre à nouveau pour survivre et sortir de cette situation. Il était incroyable.

Un sourire aux lèvres, sa main glissa sur l'épaule du milliardaire, le secouant légèrement pour le tirer du sommeil. Cela lui fit presque mal au coeur, lui qui dormait si peu, mais il n'avait pas trop le choix car ils avaient un jet à prendre dans moins de deux heures.

- Tony...appela-t-il.

Le concerné grommela et se contenta de se retourner, ayant la ferme intention d'ignorer celui qui osait l'importuner et se rendormir, et Steve du s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à le réveiller pour de bon.

- Qu'est-c'qui spasse ? marmonna le brun en clignant des yeux, encore engourdi par le sommeil.

- Quelqu'un veut te voir, répondit Steve avec un sourire, lui désignant le reste des Avengers coincés dans l'encadrement de la porte.

Le sourire qui s'étira sur les lèvres du brun suffit à convaincre Steve. Les choses finiraient par aller bien.

Le reste de l'équipe se glissa à l'intérieur pour le prendre dans leur bras. Aucun d'eux ne mentionna Eugénie, mis au courant par un SMS de Steve la veille au soir : il leur donnerait les détails plus tard mais pour l'instant, mieux valait ne pas en parler en présence du milliardaire.


Une semaine plus tard, Tony se trouvait sous une pluie torrentielle, son costume hors de prix ruiné sans même qu'il n'y prenne garde, et ses larmes étaient toujours confondues à la pluie, et ça n'avait toujours pas la moindre importance. Le parapluie oublié, la chambre d'Eugénie datant d'i peine trois mois devenue sanctuaire pleins de souvenirs, au temps figé dans un souffle de nostalgie.

La cérémonie venait de se terminer, et il n'y avait pas eu beaucoup de monde - peu de gens connaissaient la petite personnellement à par les vengeurs et quelques uns de leurs amis. Tous avaient fini par s'éloigner de la tombe fraichement dressée, laissant Tony se recueillir seul, bien qu'aucun d'eux n'aimait le laisser ainsi, sans personne pour l'épauler, comme il l'avait pourtant demandé.

Steve se trouvait à quelques mètres de là, l'eau ruisselant sous ses yeux depuis le ciel, l'observant avec le coeur serré dans un étau de fer, les yeux brûlants, comme s'il était sur le point de pleurer - c'était sûrement le cas. Il portait un costume tout aussi sombre que l'Iron Man, un parapluie au-dessus de la tête.

- Tu devrais le rejoindre.

Steve tourna son regard vers Natasha, élégante dans sa robe noire et pourtant très sobre, le mince gilet couvrant ses bras resserré sur sa poitrine, frissonnante à cause de la fraîcheur de la pluie et des grondements de l'orage un peu plus loin.

- Il a dit qu'il voulait être seul, lui rappela Steve.

- Vas-tu toujours écouter au mot ce qu'il te dit ? Il a besoin de toi.

Le blond ne répondit rien, hésitant toujours à aller contre la demande de son camarade.

- Quand lui avoueras-tu ce que tu ressens ?

La question le prit totalement de court et il sursauta violemment, lui jetant un regard surpris, tentant de contrôler la vague de panique menaçant de le submerger. Voyant cela, Natasha posa une main sur son épaule pour le rassurer tandis qu'il demandait d'une voix faible :

- Comment le sais-tu ?

- Steve, j'ai vu dans quel état tu étais ces deux derniers mois alors que nous n'avions aucune nouvelle de lui. On devait tous faire peine à voir, c'est vrai mais...toi...

Un pauvre sourire glissa sur les lèvres de la rousse et elle ajouta :

- Je ne t'avais jamais vu aussi brisé.

Le soldat ne répondit rien à cela, parce qu'il savait à quel point c'était vrai, et que nier aurait été totalement inutile. Il s'en était rendu compte lui-même, cela n'avait pas été difficile après tout, alors que même la perte de Bucky ne lui avait pas laissé pareil trou béant au milieu de la poitrine. Jouant avec son parapluie d'un geste distrait, il continua :

- Je le lui dirais lorsqu'il ira mieux. C'est tout sauf le moment...peut-être dans quelques mois.

Natasha acquiesça, tout à fait d'accord avec lui sur le fait qu'il ne pouvait pas lâcher une telle bombe sur leur ingénieur préféré alors qu'il faisait tout juste son deuil. Néanmoins, elle fit remarquer :

- Alors, tu dois vraiment le rejoindre maintenant, montre-lui que tu es là.

- Pourquoi ?

- Tony...est quelqu'un de compliqué, commença-t-elle en fixant leur ami au loin, complètement trempé et l'air misérable. Il lui faut du temps pour faire confiance, parce qu'il a été trahi tellement de fois qu'il est quasiment persuadé, au fond de lui, que nous ferons tous la même chose un jour. Mais à chaque fois il se laisse approcher, y croit un peu, et tout s'effondre à nouveau. Pepper a été la dernière.

Elle marqua une pause, relevant les yeux jusqu'à Steve.

- Je ne suis pas en train de la blâmer, c'était son choix, un choix honnête plutôt que de vivre dans l'illusion que cela allait entre eux. Mais pour Tony, ce n'était qu'un abandon de plus, de la personne en qui il avait le plus confiance, en qui il avait placé tous ses doutes, ses insécurités et ses peurs, et cela a finit par l'effrayer, et elle est partie.

Steve écoutait attentivement, ne comprenant pas vraiment le rapport avec la situation actuelle, mais elle n'avait pas finit sa tirade, son observation de ces dernières années, comme un rapport fidèlement rendu à la personne qui en avait le plus besoin en cet instant pour prendre la meilleure décision.

- Si tu n'es pas là dans ses pires moments, comment pourra-t-il plus tard accepter que tu sois là dans les meilleurs ?

Steve l'observa un long moment après ça, et la lumière se fit au fond de lui. Elle avait raison, comment Tony pourrait prendre ses sentiments au sérieux si, alors qu'il avait été au plus mal il n'avait pas été là pour le soutenir ?

Sa décision prise, il se tourna vers l'espionne, lui adressant un sourire sincèrement reconnaissant et s'exclama :

- Merci, Natasha.

- De rien, répondit celle-ci.

Elle le regarda avancer ensuite en direction de Tony, heureuse d'avoir pu aider ces deux-là et décida de leurs laisser un minimum de calme, quittant le cimetière à son tour pour rejoindre Bruce, Clint et Thor dans la voiture qui les attendait tous un peu plus loin.

Steve arriva enfin jusqu'à Tony, soulevant par réflexe son parapluie au-dessus d'eux d'une seule main, et comme par habitude, le brun chercha sa main libre de la sienne, glissant ses doigts entre les siens et les serrant avec force, comme s'il était son point d'ancrage pour ne pas perdre pied avec la réalité. Il s'appuya un peu contre lui, son épaule posée sur son torse, rapprochant ses mèches trempées de sa bouche.

- Je crois que Clint compte faire un marathon film en rentrant pour te changer les idées, commença le blond avec un petit sourire.

- Pourquoi pas, mais je prendrais bien une douche brûlante avant, j'ai l'impression d'avoir été jeté dans une rivière, là, répondit Tony, un petit sourire coincé au coin des lèvres.

- Tu aurais dû me demander mon parapluie, s'amusa le blond.

- Je ne voulais pas abîmer le parfait brushing de Captain America, charia le brun avec un petit rire un peu étranglé, comme s'il avait oublié comment faire depuis deux mois.

Steve ne répondit rien sur l'instant, se contentant de pencher légèrement la tête jusqu'à sentir ses lèvres frôler les boucles humides, et il les laissa s'étirer en un doux sourire.

- Tu crois que je pourrais reprendre les missions bientôt ? Je m'ennuie à la tour, je suis pas fan de la déprime désespérée dans mon atelier.

- Si c'est ce que tu veux, répondit le soldat.

Ce dernier baissa encore la tête jusqu'à toucher son front de ses lèvres, un baiser aux allures de caresse effleurant les rides fatiguées et les gouttes d'eau qui s'y trouvaient encore. Et puis soudainement, ce n'était plus le front de Tony qu'il embrassait mais ses lèvres, le brun venant de se retourner et de se redresser, le prenant par surprise. C'était incroyablement doux, ça avait le goût de la pluie et des larmes versées, de la chaleur de l'Egypte et des regrets, de la peur et un peu d'espoir, et la lumière du réacteur brillait faiblement, à peine visible, reflet rouge d'amour jouant avec le miel de ses yeux. Steve se recula avec lenteur, gardant sa main crispée sur celle du brun, lui jetant un regard incertain.

- Tony, qu'est-ce que tu fais ?

- C'est pas le moment idéal, hein ? Mais si j'attends, je me ferai encore baiser, il y aura bien quelqu'un pour t'enlever à moi, alors je profite avant qu'il ne soit trop tard, répondit Tony avec un pauvre sourire, gêné.

Steve contempla l'infinie tristesse qu'il pouvait voir briller dans ses yeux et il lâcha sa main ainsi que celle tenant le parapluie, qui s'effondra dans l'eau avec un bruit de gouttelettes éparpillées tandis qu'il piégeait le visage du brun entre ses mains pour l'embrasser à son tour, ignorant la pluie qui détrempait déjà son costume et s'étalait sur son visage :

- Je mets au défi quiconque de tenter de t'enlever à moi.

Et cette fois-ci, la rouge écarlate du réacteur se refléta même dans ses prunelles azur tant la lueur était éclatante.


Commentaire d'auteur :

Et voilà, c'est officiellement la fin de cette fanfic! :) J'espère que vous aurez aimé ce dernier chapitre !

Alors, tout d'abord, avant de me lancer des tomates, c'était prévu ainsi pour Eugénie depuis le début où j'ai voulu l'intégrer à l'histoire, eh oui x') Mais c'est rare que je fasse des choses vraiment tristes et j'avais envie de tenter un peu. Néanmoins vous ne me verrez jamais faire une death-fic où l'un des deux persos du ship principal meurt, car ça me briserait trop le coeur! x') (quoique ça pourrait arriver si je suis en déprime totale mais ma vie va bien pour l'instant! XD)

Ensuite, je suis restée assez soft pour ces deux-là, c'est normal après un drame pareil je trouve. Après je ferai peut-être un petit bonus d'ici quelques semaines ou mois si l'envie m'en prend mais rien n'est sûr :)

En tout cas c'est un chapitre que j'ai adoré écrire et je pense que ça s'est ressentit au fil de la lecture, d'autant qu'il est plus long que les précédents! ^^

Maintenant, parlons un peu de la suite des évènements! XD Certains auront peut-être remarqué hier que j'ai déjà posté ma nouvelle fanfic sur ces deux zozos, cette histoire de voyage dans le temps dont j'avais parlé. D'autres m'ont même déjà laissé des reviews, je répondrais plus tard et pensez bien que je suis aux anges! Les autres, n'hésitez pas à aller jeter un oeil, d'autant plus qu'elle sera sûrement plus longue que celle-ci et va durer un petit moment :)

Ensuite, j'ai toujours pour projet de reprendre mon OS Golden Days pour en faire une fanfic (ça remonte à loin, mais ça va parler à certains je pense) même si je ne sais pas encore quand. Et enfin, j'aimerai prochainement faire un gros OS sur Tony et Loki car j'ai également toujours voulu écrire sur eux. Je n'ai pas encore de sujet ou quoi mais ça arrivera :)

Je pense qu'on a fait le tour cette fois...je remercie donc tout le monde pour avoir suivit cette fanfic et pour le soutien, ça m'a fait plaisir et je me suis vraiment amusée à écrire cette histoire :) N'hésitez pas à laisser une petite review au moins pour la fin, et on se retrouve donc sur ma nouvelle fic pour ceux qui veulent, à bientôt! :D