Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas. Je ne fais qu'emprunter le monde d'Harry Potter à JKR pour écrire ma fanfiction.

Titre : Tout pour te reconquérir

Rating : T

Genre : Romance/Family

Pairing : James/Severus, Sirius/Remus

Résumé : Presque onze ans plus tard, James Potter fait son grand retour dans le monde sorcier et décide de reconquérir l'homme de sa vie, le second père de son enfant, Severus Snape. Le maître des potions n'arrive pas à y croire, sa némésis est en vie. C'est un veela et il est son compagnon. Comment croire aux paroles de Potter alors qu'il n'a aucun souvenir d'une quelconque relation amoureuse entre eux ? SS/JP. SB/RL

Note de l'auteur : Comme beaucoup aurait pu le constater, je suis une très grande fan du couple James/Severus. Une inconditionnelle et pratiquement dans toutes mes fics, ils sont ensembles donc pour cette nouvelle histoire, bah, la règle ne fait pas exception.

Je dédie cette fic à ma bêta d'amour Miss Homme Enceinte 2. (Ne nie pas, je sais que tu es fan toi aussi du Sev/James).

IMPORTANT : Certains ne le savent peut-être pas mais je reprends tout simplement une fic que j'avais supprimé il y a plusieurs mois du site. Quoi qu'il en soit, j'espère que cette histoire vous plaira et à ceux qui la connaissent déjà, du moins les premiers chapitres, cela vous permettra de vous remettre dans l'histoire avant d'avoir la suite.

Gros bisous.


Chapitre 1

Le retour d'un fantôme

C'était le banquet final, celui qui annonçait le départ des élèves de Poudlard pour les vacances d'été. Il régnait dans la grande salle une joie indescriptible surtout à la table des lions. Ils venaient de remporter la coupe des quatre maisons et le trio d'or ainsi que Neville étaient félicités par leurs camarades de maison.

Ce fut la plus belle soirée qu'Harry eût jamais connue. Il était encore plus heureux que le jour où il avait gagné le match de quidditch, plus heureux que le soir de noël, plus heureux que lorsqu'ils avaient vaincu le troll. Il garderait à jamais le souvenir de ces précieux instants.

Il regarda tout autour de lui et esquissa un sourire. Il était heureux. Il mangea tranquillement, observant ses camarades extérioriser leur joie. Lui, il se contenta d'observer. Harry darda son regard sur la table des professeurs et croisa le regard de Snape. Il sut aussitôt que les sentiments de l'homme n'avaient pas changé à son égard. Mais qu'importe, il devait la vie à son professeur de potions. Aussi détestable soit-il, il avait veillé sur lui et c'était plus que quiconque n'avait jamais fait pour lui. Alors pour remercier son professeur, il leva son verre de jus de citrouille vers lui. Snape accrocha son regard et hocha sèchement la tête. Puis, il tourna la tête vers le professeur McGonagall.

Ils étaient tous en train de manger et discutaient de leurs prochaines vacances. Puis brusquement, les portes de la grande salle s'ouvrirent et un grand silence se fit.

Trois silhouettes avancèrent dans la salle. Toutes les trois étaient recouvertes de capes noires avec capuches qui masquaient leurs visages. Les regards se braquèrent sur eux. L'une des personnes s'éloigna du groupe de quelques pas et retira lentement sa capuche.

Un hoquet de stupeur s'éleva dans la salle. Pratiquement tout le monde avait les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Ils n'arrivaient pas à y croire. Ce fut le professeur McGonagall, la directrice de maison des Gryffondors qui se leva de sa chaise et qui brisa le silence qui s'était installé dans la grande salle.

— Ja…ja…James ? fit-elle d'une voix chevrotante.

Hagrid rattrapa McGonagall dont les jambes flanchèrent alors qu'elle voulut s'approcher de l'homme qui se trouvait au milieu de la grande salle.

Au centre de la salle, un homme aux cheveux bruns en bataille et aux yeux en amande. Il était vêtu d'une robe de sorcier d'un bleu sombre.

Harry se leva et n'osa y croire. Il était sûrement en train de rêver, n'est-ce pas ? Cela ne pouvait pas être lui. Il quitta la table des gryffondors et avança d'un pas chancelant vers cet homme, un espoir fou naissant tout au fond de son être. Il chancela jusqu'à l'homme, les yeux tout pleins de larmes. Il avait besoin d'y croire.

— Pa…pa…pa… bafouilla-t-il, la voix raque.

James regarda Harry qui s'avançait vers lui, incertain, les larmes aux yeux. Il put déceler dans le regard de son fils, de l'espoir, de la peur. Peur de croire que tout ceci n'était qu'un rêve, un cruel mirage. Peur que tout ne s'envole en un instant et que tout ne redevienne comme avant.

Il ouvrit simplement les bras, comme une invitation à s'y blottir, à s'y perdre. Harry ébaucha un pas, puis un second avant de finalement se jeter dans les bras que lui ouvrait l'homme. Il éclata en sanglots lorsqu'il se retrouva dans les bras de l'homme qu'il avait cru mort pendant toute son enfance. Il pleura dans les bras de son père, nicha son nez dans la robe de son papa, respirant à pleins poumons cette odeur troublante, mystérieuse et captivante. Son père.

James resserra son étreinte et posa son nez dans la chevelure ébouriffée de son petit garçon. Enfin. Après toutes ces années, il pouvait enfin le tenir dans ses bras, le toucher et le réconforter. Des larmes roulèrent silencieusement sur ses joues alors qu'il tenait fermement Harry dans ses bras.

— Mon fils, murmura-t-il.

Les sanglots d'Harry redoublèrent un peu plus à l'entente de ces mots. A l'entente de cette voix rauque et bien vivante. Son père. Combien de fois en avait-il rêvé ? Combien de fois avait-il prié le seigneur pour qu'on lui rende ses parents ? Pour qu'il puisse être avec eux juste quelques minutes, quelques secondes, le temps de s'enlacer, de se dire « je t'aime » ?

Personne dans la salle n'osa dire un mot. Ils étaient tous surpris et éberlués par l'apparition soudaine de James Potter. Ils le pensaient et le croyaient tous morts. Vaincu par la main du seigneur des ténèbres. Mais visiblement, ce n'était pas le cas. Alors où était-il pendant tout ce temps ? Pourquoi revenir maintenant après tant d'années d'absence ? De faux-semblants ?

Aussitôt, des murmures s'élevèrent dans la grande salle. Toutes les conversations reprirent en même temps. Le vacarme qui s'ensuivit fut assourdissant. Tous les élèves se posaient des questions. Même à la table professorale s'éleva un vacarme indescriptible.

Dumbledore se leva de son siège et fit taire la salle en moins d'une seconde. Le directeur resta silencieux un long moment et posa son regard sur James qui venait de soulever Harry. Le jeune gryffondor continuait de pleurer tout doucement contre l'épaule de son père et s'était fermement agrippé à lui, de peur de voir son père lui échapper.

Dumbledore demanda aux préfets-en-chefs et à tous les préfets de raccompagner les élèves jusqu'à leur dortoir pour qu'ils puissent préparer leurs valises. Bientôt, le départ.

Il ne resta plus dans la grande salle, que les professeurs, le directeur, quelques fantômes, James, Harry et les deux personnes qui accompagnaient le patriarche de la famille Potter.

Minerva ne tint plus et se précipita vers son ancien élève qu'elle avait cru mort. Au lieu de le prendre dans ses bras comme tout le monde l'avait pensé, Minerva asséna une claque assez puissante sur la joue de l'ancien gryffondor.

James regarda son ancienne directrice de maison, stupéfait, les yeux ronds. Il ne s'était certainement pas attendu à de telles retrouvailles de la part de la vieille femme. Minerva se mit à sangloter sous les yeux surpris de James puis, elle le prit dans ses bras, enlaçant aussi Harry par la même occasion puisque ce dernier était toujours collé à son père.

— Ne refais plus jamais une telle chose, le réprimanda Minerva en rompant son étreinte.

James sourit et hocha simplement la tête. Hagrid suivit le mouvement du professeur McGonagall et vint étreindre James. Le demi géant sanglota et se moucha bruyamment. Les autres professeurs enlacèrent James et furent heureux de le savoir en vie. Plusieurs d'entre eux pleuraient silencieusement, l'émotion des retrouvailles.

Dumbledore étreignit James et lui donna une tape à l'épaule.

— Je suis heureux de vous savoir en vie, mon garçon. Vraiment heureux.

— Je n'aurai pas pu survivre sans l'aide d'amis précieux, dit James en se tournant vers les deux personnes qui se tenaient derrière lui.

— Qui sont vos amis ? demanda Dumbledore.

— Lorelei et Vladimir, répondit le brun.

Les deux personnes retirèrent leurs capuches pour révéler leurs visages aux personnes encore présentes dans la grande salle. Un homme et une femme. Ils étaient blonds tous les deux. L'homme avait des cheveux d'un blond tirant vers le blanc tandis que la femme avait des cheveux blonds vénitiens.

Presque aussitôt, tous les professeurs voulurent en savoir plus sur l'absence de James. Pourquoi s'était-il fait passer pour mort ? Où était-il pendant toutes ces années ? Que s'était-il donc réellement passé le jour d'Halloween de l'année 1981 ? Lily avait-elle aussi survécu ?

Tant de questions qui ne trouvèrent pas de réponses car James était obnubilé par l'homme qui était assis tout seul, à la table des professeurs. Son regard était braqué sur cet homme qui le fixait en retour. Il n'avait d'yeux que pour l'homme à la chevelure de jais et aux yeux d'obsidienne. Seulement pour lui.

Le professeur de potions rompit le contact visuel et se leva brusquement de sa chaise pour sortir de la grande salle.

— Severus, le héla James. Attends !

Le maître des potions se retourna vers sa némésis et lui lança un regard plein de haine.

— Ainsi c'est donc là toute la valeur des gryffondors ? Jouer à cache-cache pendant près de onze ans. Comme c'est pitoyable, lança Severus avec mépris.

— J'ai été dans le coma pendant dix ans et il m'a fallu plusieurs mois avant de retrouver mes pleines capacités mentales et physiques, dit James.

Severus sembla jauger la véracité de ses propos puis posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis le retour soudain de l'ancien gryffondor.

— Où est Lily ?

— Elle est morte, répondit James.

Severus sentit son cœur se briser une nouvelle fois et eut l'impression qu'on venait de le priver d'oxygène. Il avait espéré que Lily serait en vie elle-aussi. Comme il avait vu son ennemi d'enfance, il avait cru que. Pendant quelques minutes, un quart d'heure, il avait nourri le fol espoir de revoir sa Lily, vivante.

Il avait besoin de s'éloigner et de quitter cette salle à tout prix. Il quitterait Poudlard plus tôt que prévu.

— Severus, le retint James par le bras.

Il retira la main de l'ancien gryffondor de son bras et le fusilla du regard. Il était clair que si un regard pouvait tuer, James serait mort à l'heure qu'il est.

— Que je sache, nous n'avons pas élevé les hippogriffes ensembles. De ce fait, je ne te permets pas de m'appeler par mon prénom, cracha le maître des potions.

— Comment suis-je censé appeler mon époux dans ce cas ? l'interrogea James.

— Quoi ?

— Mon époux, Severus. Tu es mon époux.

— Aurais-tu perdu la tête, Potter ? le questionna Severus d'un ton sarcastique.

— Pas que je sache, répondit calmement James.

Dumbledore qui avait suivi l'échange entre les deux hommes comme tout le monde décida d'intervenir avant que la situation ne dégénère en un drame.

— James, mon garçon, vous venez d'arriver. Je pense qu'il serait préférable que…

— J'aimerai être seul avec mon époux et mon fils, le coupa sèchement James.

— James, je ne pense pas que…

— Maintenant, Dumbledore, le coupa à nouveau l'ancien lion.

James avait utilisé un ton froid et avait posé un regard dur sur son ancien directeur d'école.

— Vous n'avez nullement le droit de vous mêler à une histoire de famille et encore moins à une conversation importante entre un veela et son compagnon, dit-il.

La nouvelle du statut de créature magique de James surprit plus d'un. James Potter, un veela ? Et Severus Snape, son compagnon ? Comment cela était-il possible ?

Dumbledore acquiesça et demanda à tous les professeurs de sortir de la salle.

— Nous t'attendrons à l'extérieur, signifia Vladimir.

James hocha la tête et vit ses amis quitter à leur tour la grande salle. Désormais, il ne restait plus que James, Severus et Harry.

— Que me veux-tu Potter ? lui demanda Severus d'un ton sec.

— J'aimerai que tu m'écoutes attentivement sans me couper la parole, je te prie, ébaucha James.

— Je n'ai pas envie d'écouter tes sornettes et n'ai guère de temps à t'accorder, répliqua Severus.

— Pourtant, il va bien falloir que tu m'écoutes.

— Je ne suis pas ton larbin, Potter, s'énerva le maître des potions.

— Mais par Merlin ! Quand mettras-tu enfin ton mauvais caractère de côté ?! s'exclama James, légèrement agacé.

— Ne m'insulte pas, Potter, siffla Severus entre ses dents.

— Je ne t'insulte pas, protesta James, j'essaie simplement d'avoir une conversation avec toi !

— Je n'ai pas envie de t'écouter, lança Severus.

— Tu ne me laisses pas le choix.

James planta son regard dans celui furieux du maître de potions. Severus ressentit tout d'un coup comme une vague de chaleur l'envahir et toute colère qu'il ressentait à l'instant vis-à-vis de sa némésis se dissipa comme par magie. Il n'y avait plus de colère en lui, juste de la tranquillité.

— Que m'as-tu fait ? demanda-t-il, ahuri.

— Je t'ai simplement envoyé une vague d'émotions calmantes, répondit James. Tu es mon compagnon et en tant que veela, il m'est possible de te calmer en utilisant quelques-uns de mes dons.

— Ce n'est pas possible, lâcha Severus, incrédule.

— Tu es mon compagnon, Severus, reprit James d'une voix douce. Et tu es mon époux.

— Tu mens.

— J'ai reçu mon héritage veela à mes dix-huit ans, trois jours avant mon mariage avec Lily. La nouvelle de cet héritage fut un bonheur comme un malheur. Un bonheur car j'avais la chance inouïe presque inespérée de construire ma vie avec la personne qui m'était destinée, avec celle qui était véritablement faite pour moi. Un malheur car cela signifiait que Lily n'était pas la femme de ma vie et que j'allais lui faire de la peine. Ce fut une découverte difficile à assumer, pour elle comme pour moi. Nous avons dû annuler le mariage et même si Lily comprenait mon nouveau statut, elle ne voulut plus me voir. Elle avait besoin d'être seule quelques temps, m'avait-elle dit et je la comprenais. Moi, de mon côté, j'étais perdu. Ma partie veela exaltait de bonheur tandis que mon côté humain était malheureux à l'idée de me séparer de Lily, raconta James.

Harry s'accrocha à la robe de son père et écouta son récit avec attention. Il ne comprenait pas très bien ce qu'il disait mais apparemment, cela avait un rapport avec son professeur de potions et sa mère. Il préféra rester silencieux. C'était la meilleure des choses à faire lorsqu'on était au milieu d'adultes qui conversaient entre eux.

Il était trop heureux de retrouver son père et pour l'instant, c'était le plus important.

— J'étais amoureux de Lily depuis que j'avais quinze ans alors, comment aurais-je pu renoncer à cet amour même en étant veela ? J'étais complètement perdu et ne savais quoi faire. Il m'était difficile d'ignorer mon côté veela et de retourner auprès de Lily. C'était impossible, poursuivit James.

Severus écouta sa némésis, incapable de l'interrompre ou de quitter cette pièce. Il aurait pu bouger et s'en aller mais au lieu de cela, il restait là, debout en face de Potter. Celui qui avait fait de sa scolarité à Poudlard, un horrible cauchemar.

Malgré cela, il était là à l'écouter, son cœur battant à un rythme presque effréné. C'en était presque douloureux et il ne comprenait pas pourquoi il se sentait si bizarre en présence de Potter.

— De plus, mon côté veela m'obligeait à retrouver la personne qui m'était destinée et c'est ainsi qu'un jour, je t'ai retrouvé. On s'était croisé sur le chemin de traverse. Lorsque j'ai posé mes yeux sur toi, j'ai tout de suite su. C'était toi mon compagnon, mon âme sœur, celui qui m'était destiné. Merlin ! J'ai pris peur lorsque je me suis rendu compte que c'était toi mon compagnon. J'ai aussitôt transplané et me suis retrouvé chez Lily. Comme toujours, Lily a été bienveillante envers moi et elle m'a rassuré. Elle m'avait donné ton adresse et le lendemain, je me suis retrouvé sur ton perron. Tu m'as accueilli à ta façon avec des phrases cinglantes et sarcastiques comme à l'accoutumée. Puis, lorsque je t'ai annoncé le pourquoi de ma visite, tu m'as simplement donné un coup de poing au visage et tu m'as claqué la porte au nez, continua James.

Severus renifla de dédain et James eut un sourire amusé en repensant à ce jour-là.

— J'avoue que j'imaginais notre rencontre autrement mais…

— Que t'imaginais-tu ? Que j'allais te tomber dans les bras ? railla Severus cinglant.

— Non bien sûr que non, dit James. Le contraire m'aurait étonné. Au moins, tu ne m'avais pas rejeté. Car un rejet de ta part aurait signé ma mort. Après avoir essuyé un cuisant échec, je suis retourné voir Lily. Elle a été une très bonne conseillère et je suis retourné le lendemain chez toi. Mais cette fois-ci, avec des fleurs. Tu m'as une fois de plus claqué la porte au nez et je suis revenu te voir chaque jour avec un cadeau. Tu ne me rejetais jamais et c'était ce qui me permettait de persévérer car je commençais sérieusement à broyer du noir. J'avais mal de me faire éconduire à chaque fois ainsi mais je savais pertinemment que je payais quelque part pour mes actions passées. Je t'avais fait souffrir et c'était un juste retour des choses de souffrir à mon tour. J'ai persisté chaque jour et cette séduction a duré quatre mois avant que tu ne daignes me parler. Tu m'as accordé cinq minutes pour te prouver que ce que je te disais était l'entière vérité et non une blague orchestrée de ma part avec mes amis. Je ne pouvais pas te prouver qui j'étais avec des mots alors je te l'ai simplement montré.

— Que m'as-tu montré ? l'interrogea Severus perplexe.

— Mes ailes, sourit James. À partir de ce moment, tu as reconsidéré mes actes et tu m'as accordé peu à peu ta confiance. De surcroît, tu commençais à te sentir mal loin de moi et les symptômes du manque se faisaient ressentir. Nous devions former le lien pour être enfin unis. Mais avec ta carrière de mangemort, les choses furent un peu plus compliquées car Voldemort ne devait pas apprendre que j'étais un veela et encore moins que tu étais mon compagnon. Tu t'es alors décidé à rejoindre l'ordre du phénix pour moi et avec Dumbledore, vous aviez décidé que tu espionnerais pour l'ordre. J'étais bien sûr contre cette idée mais tu n'en faisais qu'à ta tête alors j'ai dû abdiquer. Il nous a aussi fallu garder notre relation secrète alors, pour ne pas éveiller de soupçons, nous avions décidé de faire croire au monde que je m'étais mariée à Lily. Personne n'était au courant de la supercherie, sauf Dumbledore. Même mes amis n'en savaient rien car tu ne souhaitais pas les mettre au courant.

James marqua une pause et se perdit un instant dans ses pensées. Il ne savait pas comment il allait raconter la suite de l'histoire. Il appréhendait ce moment depuis des mois et ne supporterait pas un rejet de la part de son compagnon, pas après tant de temps passé loin l'un de l'autre.

— Ensuite, le pressa Severus impatient.

— Ensuite, tu es tombé enceint, reprit James.

— Quoi ? s'écria le maître des potions.

— Je ne t'apprends rien en te disant qu'il est possible pour le compagnon d'un veela de porter des enfants, n'est-ce pas ? lui demanda James d'un ton moqueur.

— Je ne suis pas un idiot, Potter. Bien sûr que je le sais, expectora-t-il.

James ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé. Severus et sa mauvaise foi. C'était incroyable de voir combien il était resté le même après toutes ces années.

— Tu es tombé enceint et la nouvelle ne t'a pas fait très plaisir tandis que moi j'étais impatient d'accueillir notre enfant. Tu ne voulais pas garder le bébé et souhaitais avorter car c'était bien trop dangereux pour nous et surtout pour toi d'avoir un enfant à une période aussi cruciale de la guerre. On s'est violemment disputé tous les deux. Tu voulais continuer à espionner pour l'ordre alors que moi, je souhaitais que tu cesses de mettre ta vie en péril et la mienne par la même occasion. Car, si tu mourrais, moi aussi je te suivrais. Ce fut Lily qui nous permit de régler nos conflits. Comme toujours, elle fut la voix de la raison. Lily était une femme très intelligente et douée en sortilèges. Elle avait trouvé un sort qui permettait de transférer l'embryon qui se trouvait dans ton ventre dans le sien.

Severus regarda James, les yeux ronds. C'était impossible. Il dévisagea sa némésis pour détecter le moindre mensonge, la moindre supercherie mais il n'y trouva rien. Il avait l'air et paraissait sincère. Severus secoua la tête et se pinça le nez d'un air las. À peine James venait-il de revenir d'entre les morts qu'il foutait sa vie en l'air.

— C'est impossible, fit Severus en secouant la tête.

— Lily a porté notre bébé dans son ventre pour te permettre de continuer à espionner pour l'ordre et aussi pour que nous ayons notre enfant car même si tu n'osais pas l'avouer, tu ne voulais pas perdre notre bébé. Grâce à Lily, nous avons pu avoir un enfant, un garçon. Nous avons pu fonder une famille, Severus, enchaîna James.

— Fadaises !

— Harry est notre fils, Severus.

— Il a les yeux de Lily, argua le maître des potions.

— C'est normal puisqu'il a été porté par Lily. Il a reçu quelques attributs de sa mère porteuse, répliqua James.

— Tu mens.

— Pourquoi te mentirais-je ? questionna James, incrédule.

— Pour me faire du mal, répondit Severus dans un murmure.

— Te faire du mal ? répéta James abasourdi. Crois-tu réellement que je mentirais sur quelque chose d'aussi grave ? Que je mentirais alors que mon fils est le principal concerné ?

— Alors pourquoi je ne me souviens de rien ? Pourquoi ? s'énerva Severus.

Harry s'était figé à l'annonce de son père. Il était le fils de Snape ?! Ce n'était pas vrai, n'est-ce pas ? Son père et un autre homme ? Il était perdu et complètement dérouté. Et puis, c'était quoi cette histoire de veela et de compagnon ? Il avait besoin d'explications, de comprendre.

— Parce que tu as perdu la mémoire. Un mois après l'anniversaire des un an d'Harry, tu as fait une chute. Tu es tombé d'un balai et tu as oublié les souvenirs de notre vie à deux. De notre vie de famille. Tu m'avais effacé de ta mémoire. Du moins, tu avais oublié que nous étions désormais un couple et que nous avions un enfant ensembles, expliqua James. Les médicomages m'avaient conseillé de te laisser un peu de temps. Que les souvenirs te reviendront doucement et qu'il ne fallait surtout pas te brusquer. Dumbledore m'avait conseillé de ne pas t'approcher pour l'instant et que c'était mieux ainsi pour toi car Voldemort commençait à avoir des doutes. Puis quelques temps plus tard, tu informes Dumbledore de la menace qui plane sur Lily, Harry et moi. Tu avais donné une partie de la prophétie à Voldemort et il s'était mis en quête de tuer Harry ainsi que Neville. La suite de l'histoire, tu la connais. Alice et Franck ont été attaqués par des mangemorts et Lily et moi avions été attaqués par Voldemort. J'avais demandé à Lily de fuir avec Harry tandis que je retenais Voldemort. Tous les deux, nous avions engagé un duel et comme tu t'en doutes, je l'ai perdu et il a tué Lily.

— Comment as-tu fait pour survivre ? l'interrogea Severus, décontenancé. Je t'ai vu mort.

— J'ai survécu grâce à mon sang de veela, répondit James. D'autres veelas ont senti que j'étais en danger de mort grâce au lien particulier qui nous lie tous les uns aux autres. Vladimir est venu à mon secours avec sa compagne Lorelei car ils étaient plus proches de moi. Lorelei est douée en métamorphose, elle a pu créer une copie morte de moi et ils m'ont recueilli tous les deux chez eux. Avec l'aide d'autres veelas et vélanes, ils ont tout tenté pour me sauver car j'étais sur le point de mourir. Je suis resté dans le coma pendant pratiquement dix ans.

— Je…C'est…c'est…impossible…je… bafouilla Severus.

Il ne pouvait et ne voulait y croire. Ce n'était pas possible. James était en train de lui mentir. Il lui racontait des sornettes. Il secoua la tête, confus et perdu. Où était la vérité dans toute cette histoire ? Pourquoi, si Dumbledore le savait, n'avait-il rien dit ? Il avait eu dix ans, presque onze ans pour le faire. Alors pourquoi ne lui avait-il jamais parlé d'une liaison amoureuse qu'il aurait entretenue avec Potter ? Pourquoi ?

— Pourquoi Albus ne m'a-t-il rien dit ? questionna Severus, suspicieux.

— Pourquoi a-t-il permis qu'on enferme Sirius à Azkaban sans aucune forme de procès alors qu'il était et est le président du magenmagot ? rétorqua James.

— Black a assassiné douze moldus et Pettigrow. Il était le gardien de votre secret.

— Nous avons changé de gardien de secret à la dernière minute. Peter fut celui qu'on choisit, confia James. Sirius était innocent. Il est innocent.

— Salazar !

Severus ne portait pas Black dans son cœur. On pourrait même dire qu'il le haïssait du plus profond de son être. Mais de là, à l'accuser pour des crimes qu'il n'avait pas commis, il en aurait été incapable. Et apprendre que Black n'était en rien responsable du meurtre de ces douze moldus et qu'il avait passé dix ans, bientôt onze ans en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis et qui n'avait pas été jugé, était juste ignoble. Même lui, n'aurait pu se permettre d'être aussi vil et méchant envers son ennemi d'enfance.

Black lui avait pourri l'existence lorsqu'il était à Poudlard avec Potter et sa bande mais il avait su se défendre d'eux. C'était un quatre contre un mais il avait su répliquer aux attaques de ses adversaires et quelque part, ils lui avaient permis d'être un excellent duelliste.

— Et Pettigrow ? s'enquit Severus.

— En train de se terrer quelque part comme le sal rat qu'il a toujours été, cracha James.

Severus ne sut quoi répondre ni quoi dire. Il était bien trop bouleversé par les révélations de James qu'il en resta pantois et quelque peu déconcerté. Il avait besoin de souffler un instant. De prendre l'air et de repenser à ce que James venait de lui dire. Il y avait beaucoup trop en jeu dans cette histoire. Lui, compagnon d'un veela ? Il avait l'impression de faire un cauchemar éveillé.

Il posa son regard sur le dos d'Harry et sentit brusquement son cœur se comprimer dans sa poitrine. Il avait horriblement mal tout d'un coup. Il y avait comme une boule qui se formait lentement au creux de sa gorge. Une boule qui s'enflait, étouffante. Il avait l'impression d'avoir oublié quelque chose d'important et se sentait coupable de ne pas s'en souvenir. C'était horrible comme sensation.

Le jeune Potter avait tout entendu, il le savait. Le gamin était avec eux depuis le début de leur conversation. James n'avait pas écarté le gamin parce qu'il souhaitait qu'il entende ce qu'il aurait à lui dire.

Il était quoi alors pour cet enfant ? Pour ce gamin qu'il détestait pour ressembler autant à son père et qui avait hérité des yeux si semblable de Lily ? Sa mère ? Un second père ? Comment allait évoluer leur relation alors qu'ils avaient passé toute une année à se détester ? Comment faire fi de sa haine et effacer les sentiments qu'il avait pour Lily ? Nul doute qu'il aimait toujours autant sa meilleure amie.

Il était perdu et ne savait plus qui croire ou qui écouter. Dumbledore ne lui avait rien dit. Pourquoi ?

— Severus ?

— J'ai besoin de preuves, Potter. Comment pourrais-je croire en tes paroles après tout ce que tu m'as fait vivre durant ma scolarité ? Prouve-moi que tu es un veela et que je suis bel et bien ton compagnon. Prouve-moi tes dires, exigea le maître des potions.

James sourit. Il savait que tôt ou tard, l'homme exigerait de lui des preuves. Il acquiesça et déposa un baiser sur la chevelure noire de son fils. Il déposa Harry sur le sol et retira d'un simple geste sa cape ainsi que sa robe de sorcier. Puis, il déploya ses ailes de veela sous le regard éberlué d'Harry et celui interdit du professeur de potions.

— Un veela ne peut montrer ses ailes qu'à son âme sœur, dit James.

— Il y a ton rejeton dans la pièce, fit remarquer Severus d'un air triomphant.

— Ce n'est pas mon rejeton mais notre fils, le corrigea froidement l'ancien gryffondor. Et comme je viens de le dire, il est notre enfant. Il n'y a aucun mal à ce qu'il voie mes ailes.

— Soit ! fit Severus, irrité. J'ai besoin de réfléchir à tout ça.

— Tu n'as pas beaucoup de temps pour le faire.

— Et pourquoi cela ? demanda Severus, sourcils froncés.

— Nous devons reformer le lien. Maintenant que je suis de nouveau en pleine possession de mes capacités, je suis à même capable de remplir mes devoirs de veela et toi de compagnon. Nous avons été séparés bien trop longtemps et même si le lien a pris en considération mes problèmes de santé, aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Plus tu te tiendras éloigné de moi et plus tu en souffriras, répondit James.

— Il est hors de question que je fasse quoi que ce soit avec toi ! s'époumona Severus.

— Évite de nous infliger des souffrances inutiles et viens me retrouver à cette adresse, dit l'ancien gryffondor qui lui remit un bout de parchemin.

James prit de nouveau Harry dans ses bras et se dirigea vers les portes de la grande salle. Avant de quitter la salle, il se retourna vers le professeur de potions.

— Au fait ! Je ferai tout pour te reconquérir, lança-t-il avec un grand sourire avant de quitter définitivement la grande salle.

Severus cligna plusieurs fois des paupières et se demanda s'il n'était pas en train de cauchemarder.