Bonjour tout le monde !

Dooonc, j'ai écrit cette histoire d'une traite ou presque en réponse au défi 1, 2, 3 fanfiction dont le but est simple : 1 Histoire, 2 chapitres et cela doit être un Threesome. J'ai choisi de le faire sur Merlin avec Arthur/Gauvain/Merlin.

L'histoire m'a légèrement échappée, mais je l'aime bien. Les événements se situent après l'épisode 2 de la saison 4. Donc, oui, le début est triste et la suite prend plus ou moins de liberté vis à vis de la saison (entre autre : pas de Agravain.)

J'espère que vous aimerez.


Merlin était dévasté.

Après avoir regardé l'endroit où se tenait le voile quelques minutes auparavant pendant plusieurs minutes, il s'affala contre l'autel à côté de lui.

Il venait de perdre son meilleur ami, le seul après Will à avoir su pour sa magie et l'avoir soutenu. Il avait été prêt à se sacrifier pour sauver Arthur, et Camelot.

Pourquoi n'avait-il pas vu Lancelot se déplacer vers le voile ?

Maintenant, il devait expliquer aux autres chevaliers que Lancelot, le plus valeureux et noble d'entre eux s'était sacrifié, mais que lui était toujours là. Merlin, le serviteur inutile avait survécu, mais pas Lancelot.

Il entendit du mouvement, mais ne bougea pas, se doutant que les chevaliers commençaient juste à reprendre conscience. Il ne voulait pas savoir lequel. Peu à peu, les bruits se firent plus forts, le son métalliques des cottes de maille alors que chacun se levait indiquant à Merlin qu'on allait bientôt lui demander de raconter les derniers évènements.

« Où sont Merlin et Lancelot ? » demanda finalement la voix d'Arthur, attentif à ses hommes.

Les bruits de pas et les légères vibrations de leurs impacts sur le sol de pierre ramenèrent petit à petit son attention autour de lui avant qu'il ne sente une main se poser sur son épaule.

« Arthur ! Merlin est là. » annonça la voix de Gauvain.

Merlin est là. Pas Lancelot. Merlin est là mais Lancelot s'est sacrifié. Le destin pouvait être d'une telle injustice.

La main de Gauvain se déplaça et le chevalier prit son ami contre lui, comprenant très vite que si Lancelot n'était pas là mais que le voile s'était refermé, celui-ci s'était probablement sacrifié à la place de leur prince.

Il ne pouvait imaginer ce que Merlin pouvait ressentir en ce moment. Il savait que ces deux-là étaient très amis et possédaient une alchimie hors du commun. Il se sentirait probablement comme le serviteur si par miracle il n'avait pas survécu aux dorocha. Offrant comme il pouvait un peu de réconfort à son jeune ami, Gauvain croisa le regard peiné d'Arthur.

Décidant de s'octroyer un repos mérité, ils s'installèrent pour passer la nuit sans crainte puisque le danger était maintenant écarté.

Le camp qui d'habitude aurait été animé par les moqueries des chevaliers entre eux, ou par les chamailleries entre Arthur et son serviteur, fut au contraire emplit par la détresse qui se dégageait du plus jeune d'entre eux. Gauvain comme Arthur et les autres essaya tant bien que mal de nourrir son ami et de lui faire savoir qu'il n'était pas seul dans cette épreuve, mais Merlin réagissait à peine.

Lorsque tous entendirent ses sanglots silencieux le soir alors qu'ils étaient censés dormir, ils respectèrent simplement son deuil et le laissèrent avoir un peu de temps seul sans supporter le regard d'autrui.

Fort heureusement, dès le lendemain et le début de leur voyage de retour à Camelot, Merlin sembla reprendre contact avec eux. C'étaient de petits gestes ténus et des phrases courtes, mais après avoir cru le perdre, ils ressentirent ces légers détails comme une lueur d'espoir. Il semblait qu'une nouvelle étape du deuil s'enclenchait pour Merlin.

A leur arrivée à la cité, Guenièvre et Gaius vinrent les accueillir. En les voyant, Merlin perdit son flegme, se rappelant alors la discussion qu'il avait eu la veille de la mort de Lancelot. Sans Guenièvre, peut-être son ami serait-il encore en vie. Une bouffée de rage l'envahit en pensant à la manière dont la jeune femme avait manipulé un homme amoureux, et il partit sans se soucier une seule seconde de ce que les gens penseraient.

« Sire, voulez-vous que j'aille lui parler ? proposa Gaius.

- Ce serait apprécié. Je ne sais pas quoi faire, répondit Arthur en emmenant le physicien à l'écart. Je sais que la mort de Lancelot l'a grandement touché, plus que je ne pourrais le comprendre, mais je ne saurai perdre un autre être cher.

- Soyez certain que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir afin de soulager un peu Merlin, mais je crains que le temps ne soit le seul remède.

- Alors allez-y et ne le laissez pas seul. »

Arthur revint vers les chevaliers et annonça que la cérémonie en l'honneur de Lancelot aurait lieu le lendemain. Mais dans l'immédiat, tous avaient besoin d'un peu de solitude et de temps pour se reposer et appréhender la nouvelle.

Lorsque tout le monde se réunit le lendemain autour du bucher pour la cérémonie, Gauvain et Arthur remarquèrent immédiatement les yeux rouges de Merlin, signe qu'il avait encore dû plus pleurer la veille au soir.

Alors que toutes ses pensées se tournaient vers son serviteur, Arthur se força à serrer la main à Guenièvre en soutien, ayant eu vent de leur amour passé. Il resta jusqu'à ce que même Merlin parte, laissant juste Guenièvre avec lui. Le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'il ne s'attendait pas à ce qu'il entendît.

« Il ne s'est pas sacrifié pour Camelot. Je lui ai demandé de prendre soin de vous et il me l'a juré sur sa vie. Il a tenu sa parole. »

Il posa sa main sur son épaule quelques secondes en un simulacre de confort, mais au fond de lui, il comprenait mieux la réaction de Merlin face à Guenièvre. Son égoïsme avait couté la vie à un de ses chevaliers. Merlin avait été prêt à se sacrifier, pour garder son prince et ses amis en vie, pour le bien du royaume, parce qu'il savait qu'il n'était qu'un serviteur et il avait dû voir au contraire son ami se sacrifier pour lui.

Il laissa Guenièvre seule face au désastre qu'elle avait créé.

Se dirigeant vers la chambre de Merlin, Arthur vit Gauvain qui en sortit.

« Comment va-t-il ? demanda-t-il.

- Comme on pourrait s'y attendre. J'essaie de l'aider mais je ne le connais pas comme il connaissait Lancelot. Je ne sais même pas comment réagir pour ne pas empirer les choses.

- Je vais essayer. A part Gaius et sa mère, je crois être la seule autre personne qu'il ait connue aussi longtemps.

- Bon courage. Vous me tiendrez au courant ?

- Bien sûr. »

Arthur frappa mais personne ne lui répondit. Il entra tout de même.

Merlin était allongé sur son lit, les yeux rivés sur le plafond, revivant probablement ses souvenirs. Arthur s'assit à côté de lui.

« Merlin ? Je sais que tu n'as probablement pas envie de visites, mais je me demandais… si tu avais besoin de quelque chose ?

- D'habitude, c'est moi qui fais ce dont vous avez besoin, remarqua faiblement Merlin.

- Raison de plus pour profiter quand c'est moi qui offre. Écoute, je sais que tu avais prévu de te sacrifier à ma place, mais que Lancelot t'a pris de court en le faisant à ta place. Je sais aussi qu'il a fait ça en partie à cause de moi car Guenièvre lui avait demandé, continua-t-il en voyant Merlin pleurer.

Voir Merlin qui était d'habitude si souriant pleurer lui faisait un effet étrange. D'autant plus que son ami – bien qu'il n'admettrait jamais être son ami à voix haute – n'avait pas plus que ça été dérangé de le voir entrer dans sa chambre. Etait-il si diminué que même son sarcasme ne le protégeait plus ou bien acceptait-il le réconfort qu'il voulait lui apporter ?

- Mais je veux que tu saches, reprit le blond, que tu ne dois pas te sentir coupable. Tu peux pleurer autant que tu veux, mais tu ne peux pas t'en vouloir alors que Lancelot avait pris sa décision. Et je vous suis reconnaissant à tous les deux pour tout ce que vous avez fait et ce que tu continues de faire pour moi, pour le royaume, mais tu n'es pas seul Merlin. Gauvain et les autres chevaliers s'inquiètent. Et même si nos positions ne nous permettent pas d'être amis, cela ne veut pas dire que je n'apprécie pas quand tu fais mal ton travail.

- Vous vous répétez. Vous avez dit la même chose pour me convaincre d'abandonner mon idée et me dire de prendre soin de Guenièvre.

Penser à la jeune femme blessait encore profondément le jeune homme, qui ne pouvait s'empêcher de la blâmer. Elle avait pris le cœur d'Arthur et la vie d'un des seuls amis à le comprendre. Il se sentait si seul, et il ne pourrait probablement jamais expliquer à Arthur tout ce qu'il avait dû abandonner en voyant Lancelot se sacrifier.

- Oublie Guenièvre. Je te parle de toi. Tu as le droit de te sentir mal, mais n'oublie pas que dehors des gens tiennent à toi et ne veulent pas te perdre. Gauvain s'inquiète vraiment tu sais. Il a peur que tu fasses une bêtise.

- J'en fais tout le temps. Et vous me lancez des gobelets au visage parce que ça vous agace.

- Et j'aimerais bien retrouver ce Merlin-là. J'attendrai parce que je comprends, mais essaie au moins de prendre soin de toi. N'hésite pas à demander si tu as besoin de quoi que ce soit.

- Des vacances ?

- Je te donne trois jours avant de vouloir te retrouver pour mon petit déjeuner.

- C'est déjà pas mal. Je ne savais pas qu'un crétin royal et arrogant comme vous pouvait être attentionné.

- Ne ruine pas ma réputation en le racontant, finit Arthur en se levant. Et reposes-toi, tu en as besoin ! »

En sortant de la chambre de Merlin, il croisa Gaius rassurant Gauvain.

« Alors ? demanda Gauvain. Comment il va ? Il vous parle à vous ?

- Je crois qu'il commence à aller mieux, et qu'il avait simplement besoin de pleurer la mort de son ami pour commencer son deuil.

- Il vous a parlé de Lancelot ?

- Je crois… commença Arthur, et Gaius arrêtez-moi si je me trompe, mais je pense que Lancelot et Merlin partageaient plus qu'une simple amitié. Je pense que Merlin a le sentiment d'avoir perdu un frère qui le soutenait.

- Ils partageaient bien des secrets en effet, compléta Gaius.

- Et Merlin voulait se sacrifier à ma place, continua-t-il en racontant en détails la promesse de Guenièvre et ses répercussions tragiques. Je vous raconte ceci parce que vous êtes les deux personnes les plus proches de Merlin, mais je pense qu'il faudrait ne pas l'ébruiter. Cela est strictement personnel.

- Évidemment » assura Gauvain

Ils se séparèrent alors pour vaquer à leurs occupations, essayant d'imaginer une quelconque façon de soulager Merlin. Et Gauvain savait exactement par où commencer.

Il revint le lendemain, assez tôt, prêt à parler à Merlin si celui-ci s'en sentait le courage.

« Merlin ? » fit-il en frappant à la porte. Lorsqu'un faible « entrez » résonna, il se glissa à l'intérieur.

Merlin avait toujours les yeux rouges et les joues creuses mais son regard avait regagné un peu de la vivacité et de l'éclat qu'ils avaient avant toute cette histoire.

« Merlin, je ne vais pas te déranger longtemps si tu ne veux pas mais je voulais savoir si je pouvais te parler de quelque chose d'important ?

- Bien sûr. Je suis une larve, mais je n'ai pas perdu ma capacité à écouter !

- Ce n'est pas ça… essaya le chevalier. C'est en rapport avec toi mais je ne voudrais pas t'accabler ?

- Raconte-moi.

- Je… Lancelot savait pour… tes dons ? Est-ce que c'est en partie pour cela que tu ne peux pas nous expliquer votre amitié si différente ?

- Mes dons, fit Merlin d'une voix blanche, effrayé d'être découvert. Le seul don que j'ai est celui d'amuser la galerie.

- Merlin… je sais pour ta magie. Et… je voulais t laisser m'en parler le jour où tu me ferais assez confiance, mais vu les récents évènements, je me suis dit qu'avoir quelqu'un de ton côté qui ne te juge pas et qui soit au courant pourrait te soulager un peu ?

- Oui il savait. Depuis le premier jour pour tout te dire.

- Et… tu veux bien me raconter ? » demanda timidement Gauvain.

Il ne s'attendait pas à grand-chose. Peut-être à ce que Merlin refuse, le rejette lui et ses bons sentiments ou lui demande du temps car les souvenirs étaient trop douloureux, mais au contraire, le magicien lui raconta tout.

Ils restèrent assis l'un à côté de l'autre pendant plusieurs heures, le temps pour Merlin de raconter ses aventures avec le seigneur Lancelot. Il souriait au milieu de ses larmes quand il racontait certaines de leurs malchances en mission. Il avait encore du mal à imaginer que Lancelot ne reviendrait pas. Plus jamais.

Lorsque, épuisé, Merlin s'effondra à moitié sur Gauvain, celui-ci le prit dans ses bras le temps de préparer le lit du sorcier pour l'y installer correctement. Merlin se recroquevilla en boule une fois les couvertures sur lui, mais ne pleura plus.

Sans même s'en rendre compte, le premier pas vers l'acceptation était fait.


La suite arrive très bientôt, elle est finie, il ne reste plus qu'à la corriger !