Il avait l'impression d'être sur un fragile ilot de terre battu par le vent et la mer. Seul au milieu du chaos. La digue retenait en grande peine ses émotions. Il les sentaient tourbillonner, enfler avant de venir se fracasser contre le brise-lames.
Il tentait de pas céder, mais il sentait bien que les vannes commençait à rompre. Déjà l'eau s'infiltrait par de minuscules fissures et menaçait d'engloutir son esprit. Les germes de la folie se glissaient dans la membrane maintenant poreuse de son cerveau. A chaque assaut des détraqueurs il voyait l'édifice ployer.
Alors lorsqu'il sentait que les vagues commençaient à être trop menaçantes il se transformait en chien. Et là son atoll stérile devenait tout d'un coup plus accueillant et la houle moins redoutable.