Disclaimer : Je ne fais qu'emprunter l'univers qui ne m'appartient pas.

Série : les inachevés

Principe des inachevés : Si à l'heure où vous lisez ce texte, il n'est pas indiqué 'complet', cela veut dire qu'il ne sera peut-être jamais fini. Il s'agit d'un vieux texte que je reprend pour l'occasion. Je sais à quel point ça peut être frustrant de ne pas connaître la suite et la fin, c'est pour ça que je vous préviens clairement. Mais d'un autre côté, certaines de mes fanfictions préférées n'ont jamais été terminé et j'aurais été terriblement déçue de ne pas y avoir accès du tout. Je préfère donc partager ça avec vous, malgré tout.

Note 1 : Il s'agit du second texte "inachevé" que je sors de mes tiroirs. Le premier a donné "La pureté du sang" et votre enthousiasme a été contagieux : il m'a poussé à écrire plus de 80.000 mots (!) jusqu'à une conclusion. J'aimerai revivre la magie de cet échange avec vous et me laisser porter par vos messages, si vous le voulez bien.

Réponse à un défi ! : Ce texte répond au défi de PititeVampire d'écrire un voyage dans le temps à l'époque des Maraudeurs en évitant un certain nombres de choses. J'espère que je saurais le relever correctement.

Warning : On commence par du drame et des décès, ça "s'améliore" ensuite même si j'ai toujours tendance à aborder des thèmes difficiles. Des warning seront indiqués en début de chapitre si besoin.

Bonne lecture, en espérant que cela vous plaise !

Prologue - Le jour du refus

Harry sentit son souffle se couper alors qu'autour de lui, les cadavres s'empilaient. Il s'effondra. Ses jambes n'avaient plus envies de le porter. Plus la force. Plus le courage. Plus l'endurance. Peu importe le sang ou encore l'odeur nauséabonde autour de lui. Peu importe. Ils avaient gagné. Les sorts ne fusaient plus. Il régnait un silence étrange. Ils étaient les vainqueurs. Enfin, ça, c'est ce que titrerait la presse le lendemain de la bataille, mais tant des leurs étaient morts que Harry n'arrivait pas à penser "victoire". Là, répandu au sol, il n'était pas soulagé du tout. S'il en avait eu la force, il aurait hurlé. A la place, il se recroquevilla vaguement sur son ventre, laissant les vagues de sanglots sourds envahir sa gorge et émettre une espèce de son roque, impossible à identifier.

Harry se tenait au milieu des corps, dans le hall du château ... Hermione gisait là, à quelques mètres, dans les escaliers, le corps brisé, sans vie. Ron était un peu plus loin, dans un triste état mais toujours vivant, contrairement à ses frères et à sa mère. Il tenait sa sœur, inconsciente contre son torse. Neville n'avait peut-être pas eut le temps de déclarer sa flamme à Luna, mais leur idylle aurait été des plus courtes puisqu'ils se tenaient tous deux, couchés, abandonnés à la mort.

Il détourna le regard, presque furieux d'être toujours vivant et vit le corps de son ancienne professeur de métamorphose … On disait, ça et là, qu'elle avait été splendide durant la bataille, elle leur avait peut-être sauvé la vie à tous, mais le prix avait été cher. Trop cher.

Est-ce que ça en valait la peine ? Il ne pouvait pas le croire. Il lui fallut faire un effort considérable pour se relever. Vacillant sur ses jambes, tanguant suffisamment à chaque pas pour qu'il soit surprenant qu'il puisse faire le suivant, Harry alla jusqu'au bureau de feu Dumbledore. La porte s'ouvrit d'elle-même comme si Poudlard lui répondait. Il s'effondra sur le joli tapi et observa ses doigts, maculé de sang. Ce cauchemar. Ce cauchemar devrait prendre fin. Il pleura à gros sanglot un instant puis fut saisit du plus effroyable des calmes.

Il était là, dans l'ancien bureau d'un des directeurs les plus puissants qui eut été. Il se trouvait dans un château construit par des personnes si puissantes qu'il ne pourrait peut-être jamais leur arriver à la cheville. Il était affalé, entre leurs portraits à tous et tous le regardaient avec tristesse comme s'ils étaient impuissants. Il était dans l'un des bureaux qui avait vu passer les plus grand talent magique. C'était impossible d'être aussi incapable ! Harry décida de se relever.

- Je veux l'empêcher., murmura-t-il.

Il se tourna vers le tableau de Phineas Black qui l'observait, un énorme chapeau sur la tête, et répéta sombrement ce qu'il venait de se dire mentalement. Ils étaient forts. A eux tous, ils représentaient exactement ça : la force de la magie et sa puissance ! Ils étaient morts et pourtant ils étaient là ! Ils devaient l'aider ! Il ne voulait pas que ça se soit produit. Alors que cela ne se produise pas ! Le portrait ne sut quoi lui répondre, l'en empêcher, par quel prodige serait-ce possible ?

- C'est impossible mon garçon., tenta de le raisonner Armando un autre portrait.

- Et si je prenais le Retourneur de Temps d'Hermione ! Je pourrais le tourner encore et encore. Est-ce que ça marcherait ?

- Heure par heure … Jusqu'où aimerais-tu remonter exactement ?, demanda Rowena Serdaigle, soudain curieuse.

Harry s'arrêta et réfléchit. Remonter juste avant la bataille ne changerait sans doute rien dans les grandes lignes. Beaucoup de choses étaient courues d'avances. Remonter avant, jusqu'à la destruction de Voldemort alors qu'il n'était qu'un bébé peut-être ? Mais même s'il parvenait à détruire le fragment d'âme survivant et l'ensemble de Horcruxe, quelle serait sa place et qu'elle serait la place du bébé Harry à côté de lui ? Le Temps supporterait-il qu'il brise cette règle ? Alors quand ?

- Pendant la première guerre. Pendant que les Maraudeurs sévissaient à Poudlard. Ils pourront m'aider. On chassera les Horcruxes et on les détruira avec l'épée de Gryffondor. Je tuerais Voldermort avant que mes parents ne soient … et tout ira bien.

Oui, ce serait une bonne solution. Il aurait de l'aide et les compétences nécessaires pour faire cesser tout ça avant même que cela ne commence. Enfin ... Avant que le pire n'arrive. Avant que toute leur société se déchire et s'écroule dans une tonitruante bataille sur les sols d'une école ! Le monde sorcier valait mieux que ça, n'est-ce pas ? Une intervention le coupa dans ses pensées.

- C'est impossible voyons, les Retourneurs sont limités à quelques heures., s'insurgea un directeur à l'air fatigué.

- Les Retourneur oui, mais ce n'est pas la seule technologie de temps qui existe néanmoins., l'interrompit pensivement Rowena.

Elle sembla hésiter un moment, comme si son idée était des plus étranges et incongrues. Comme si c'était quelque chose d'un peu fou, plus fou que tout ce qu'elle avait pu entreprendre de son vivant. Mais visiblement, ça lui paraissait envisageable car elle reprit :

- Je pourrais peut-être vous indiquer un moyen, Monsieur Potter, mais il faudra suivre un certain nombre d'instruction arrivé là-bas., précisa-t-elle d'une voix docte.

Et Rowena exposa une ébauche de plan. Certaines étapes impliquaient du temps de recherche et de la patience, beaucoup de patience. Harry dut admettre qu'un tel voyage ne se préparait pas en quelques heures seulement. Son projet fou lui prit 7 mois, 18 jours et 3 heures, ce qui représentait une éternité à ses yeux et en même temps, pour tout effacer, ce n'était vraiment rien. Puis, vient le moment où il fut prêt.

Il avança jusqu'au puits de temps de la forêt de Soquenaille. C'était une forêt qui semblait hors du temps d'une façon presque cocasse. La brume se glissait autour de troncs épais. Ils étaient énormes. Si gros et si grand, qu'il peinait à en voir les premières feuilles, là haut dans le ciel. La forêt représentait un dôme épais à travers du quel le soleil se glissait difficilement. C'était une forêt silencieuse de l'un de ces silences magiques. Nulles créatures ne vivaient sur ces terres. Elles n'appartenaient pas aux vivants. Elles n'appartenaient pas plus aux morts. C'était une de ces terres qui appartiennent aux arbres. La pénétrer demandait une certaine préparation et s'y orienter était un casse-tête sans fin et pourtant ... Pourtant, il se tient sur le bord du puits à observer les volutes étranges tout en priant pour réussir le sort si complexe qu'il avait dû apprendre et qui lui permettrait de se diriger dans les lignes de temps. S'il échouait, il se retrouverait ailleurs, à côté de ce même puits et devrait réessayer. Encore et encore jusqu'à réussir. A moins qu'il n'en meurt, déchiré sous le poids d'une magie trop lourde pour lui.

Le moment était enfin arrivé. Il voulait vraiment réussir à tout effacer. Effacer les yeux vitreux immobiles à jamais. Effacer les corps brisés. Effacer le sang. Effacer la mort. Effacer les pierres brisées. Effacer l'horreur. Il prit une inspiration et laissa la colère l'envahir à sa juste mesure. Oui, il effacerait tout !

Un. Deux… Trois. Il sauta.

note de fin : Des avis ?