Titre : Gentlemen sorciers

Auteur: Suzan

Note : Je m'excuse platement d'avoir torturé les personnages de Joanne Kathleen Rowling – en toutes lettres parce que j'avais oublié ce que signifiait J et K. Son univers et ses personnages ne m'appartiennent pas et je ne gagne aucun argent avec cette histoire.

Avertissement : Ce texte met en évidence des relations entre adultes de tous sexes. Il y aura de nombreux couples dans cette histoire avec du slash (couples homosexuels) ainsi que du threesome (ménage à trois) pour les besoins de l'intrigue et quelques lemons. Ce ne sera pas pour tout de suite, l'histoire demandant à être développée, mais vous voilà prévenus !

Résumé : Après la fin de la guerre, Harry Potter décide de retrouver son parrain et de reprendre les titres de sa Famille. Trente leçons pour apprendre l'art de la politique et des tractations. Bienvenue dans l'aristocratie sorcière !

NDA : Bonjour à tous et bienvenue sur l'épilogue de cette histoire, la trentième "leçon". Il aura fallu presque onze ans pour parvenir à bout de ce récit, la première version ayant été publiée en décembre 2009 et celle-ci quasiment 10 ans plus tard. Je suis assez émue et fière de clôturer ce chapitre et je voudrais vous remercier pour vos encouragements sans cesse renouvelés ainsi que votre patience puisqu'il aura fallu deux ans pour publier intégralement Gentlemen Sorciers.

Sur ce, je ne vous retarde pas plus dans votre lecture, nous nous retrouvons plus bas. Bonne lecture !


Leçon n°30 : Des valeurs des Nobles et Anciennes Familles Prince, Potter et Gaunt

Vingt ans après

Pansy descendit l'escalier de Gaunt Lodge, entièrement plongée dans ses pensées. Elle ne vit pas Harry la suivre et la saisir dans ses bras. Elle retint une exclamation et accepta un baiser, du bout des lèvres. Le jeune homme qu'elle avait connu avait beau avoir vingt ans de plus, la patience et la sobriété ne faisaient toujours pas partie de son caractère. Severus passa à côté d'eux, avec un rictus aux lèvres et un lueur de malice dans les yeux. Elle sut ce qu'il allait dire avant qu'il ne parle.

- Vous n'êtes que des adolescents, émit-il platement en poursuivant sa descente.

Il avait entièrement raison mais elle en était heureuse. Acceptant le bras de Lord Potter, elle descendit à ses côtés, songeant à cette fameuse soirée d'intronisation qui avait transformée leurs vies. En pensant à la nuit qui en avait découlé, elle faillit louper une marche, vite rattrapée par la poigne ferme d'Harry.

Lord Potter-Gaunt était aujourd'hui un homme dans la quarantaine, magnifique et charismatique. Toujours à la tête de deux Familles, il gérait ses affaires d'une main de fer dans un gant de velours. Elle était le fer et lui le velours. La répartition des rôles s'était faite naturellement. Le plus compliqué finalement avait été d'obtenir l'adhésion des Black, Sirius en tête. Proprement scandalisé par le fait que son filleul ne soit plus entouré que par des Serpentards, il avait tenté par tous les moyens de faire changer Harry d'opinion. Comble de l'ironie, Sirius Black avait également fini par n'être entouré que de Serpentards – et pas des moindres.

Pansy esquissa un sourire ému en se souvenant que Lord Potter avait montré de belles facultés pour échapper à son parrain. Il avait une tendance à se montrer totalement sournois dès qu'il s'agissait d'assurer leur bien être à tous les trois. Quant à Severus, il devenait proprement effrayant dès qu'il était question d'une atteinte quelconque à leur partenariat ou à l'une des trois Familles.

Leur trio, après plusieurs mois de mises au point, de disputes et de discussions, avait finalement trouvé son équilibre. Arrivés au bas de l'escalier, Harry embrassa sa tempe pour la laisser vaquer à ses occupations. Elle se dirigea vers son boudoir – une merveille décorée dans le plus pur style français. Assise à son bureau, elle se saisit de leur seul et unique album de famille – un sortilège ayant rendu le nombre de pages infini. Pansy ne se montrait que très rarement sentimentale, mais aujourd'hui elle s'en sentit le droit.

L'une des premières photographies montra son intronisation en tant que Consort Potter. De nombreuses jeunes filles lui avaient par la suite envoyé des lettres incendiaires, aux contenus plus ou moins légaux, folles de jalousie. Respectant sa parole, Harry lui avait laissé les commandes de la Maison Potter, occupant son énergie à relever celle des Gaunt. Potter ne faisait jamais rien à moitié et il souhaitait laisser un héritage acceptable à Benedict quand celui-ci reprendrait les titres de sa Famille. Elle le consultait énormément au début pour se rassurer et comprendre l'essence de la lignée politique qu'il avait édictée. Avec le temps, une confiance absolue régnait entre eux.

La prochaine photographie montrait un petit garçon effrayé par sa première bougie. Pansy sourit. Benedict avait eu peur de ces choses jusqu'à l'âge de trois ans. Il détestait fêter son anniversaire à cause de cela, si bien qu'elle dut sacrifier à la tradition et abandonner l'idée de placer ces petits bouts de cire sur son gâteau.

Elle vit leur premier Noël juste tous les quatre, Severus, Harry, Benedict et elle. Lord Prince avait fait la surprise à toute sa petite famille d'aller passer les fêtes en Allemagne. Benedict avait dix-huit mois et c'était magnifique. Les fêtes étaient réellement un moment magique et la Bavière leur avait offert des paysages splendides. Elle avait compris la raison pour laquelle Severus ne voulait pas refaire un Noël semblable à celui de leur première année de mariage - parfois elle connaissait ce vieux grincheux mieux qu'elle-même et il n'aurait jamais voulu se retrouver en présence d'autant de monde sur une si longue période.

Elle avait toujours cru qu'une jalousie s'installerait entre eux pour les faveurs d'Harry. Il n'en était rien. Severus Rogue était devenu aussi essentiel à leur vie que l'air qu'ils respiraient. Elle était tombée amoureuse de cet homme simple, rugueux, bouleversé par sa vie, d'une loyauté indéfectible. Il avait ses humeurs, c'était certain, mais elle n'aurait échangé ces petites attentions pour rien au monde. Il savait toujours lorsqu'elle était maussade et s'arrangeait soit pour la rendre folle soit pour la faire sourire - et ses massages de pieds étaient divins.

Justement, la prochaine page affichait la reproduction exacte du célèbre air austère de Severus devant une bâtisse à l'aspect décrépit : le lieu d'accueil pour enfants sorciers. Il avait fallu à l'homme presque deux ans de tractations pour obtenir les fonds mais il avait finalement acheté un édifice miteux dans la banlieue de Londres. Conservant son aspect par illusion, il avait ensuite financé les réparations. Le lieu avait ouvert un an plus tard, pour la naissance de leur premier enfant.

De nombreuses photographies arrachèrent des sourires attendris à Pansy. Elle était enceinte, les deux hommes à ses pieds. A cette époque, elle pouvait tout leur demander. Ils avaient même accepté de suivre la tradition idiote des Parkinson : donner un prénom dont l'initiale était la même que celle de leur nom. Cela pouvait paraître idiot aux yeux de nombreuses personnes, mais elle avait pensé que sans cela ces enfants ne porteraient aucun héritage d'elle, de sa Famille. Cela avait été sa façon de leur accorder sa bénédiction. Les deux Lords avaient acquiescé et la foire d'empoigne avait commencé.

Severus avait catégoriquement refusé tous les prénoms en « P » qu'ils avaient pu trouver… Cela n'aidait pas : tous leurs noms commençaient par la même lettre ! Dans un souci pratique, ils se rabattirent sur les initiales de leurs prénoms – et heureusement, sinon leurs pauvres enfants n'auraient à ce jour toujours pas de prénom étant donné l'entêtement légendaire du Maître des potions.

De qui était l'enfant ? Voilà toute la question. Elle repassa les photographies de leur vie intime qu'elle avait prise pendant sa première grossesse ne souhaitant rien oublier… Ils avaient finalement dû attendre l'accouchement pour savoir que leur première née était une Potter. Son aînée ne laissait personne indifférent : elle était beaucoup trop belle pour cela et avait charmé tout le monde en un tour de main. Harry avait demandé à ce que son prénom soit en lien avec les fleurs, en mémoire de sa mère. Les deux autres avaient accepté. Severus avait sorti son herbier et Hélianthe avait reçu son prénom.

Les premiers mois de leur fille avaient été éprouvants. Partager leur attention entre Benedict et elle était un peu compliqué, au début. Heureusement leur pupille avait alors presque quatre ans – et ils étaient trois ! Severus avait été transfiguré par la naissance d'Hélianthe et contrairement à tout ce qu'il avait toujours prôner, il voulait désormais autant d'enfants que possible. Harry et Pansy avaient dû le freiner, arguant qu'ils avaient tout le temps qu'ils souhaitaient, car leurs Familles et leurs projets réclamaient également leur part d'attention.

Les photographies d'Hélianthe étaient nombreuses dans les pages qui suivirent : dans son bain, dans sa première robe, mangeant, gazouillant, endormie dans les bras de Severus, dehors, sur le tapis du salon jouant avec Benedict, leur premier Noël à cinq…

Pansy rougit en se souvenant de ce Noël. Ayant très à cœur d'offrir un héritier à la lignée des Prince, Severus leur avait fourni à tous deux et parfois à tous trois des sessions assez mémorables. Un concours avait été lancé entre les deux hommes de sa vie et Harry n'avait été que trop heureux de laisser son mari gagner.

En effet, un an et demi après la naissance d'Hélianthe, Silas Harold Prince vint au monde. Les photographies de Silas bébé puis bambin se succédèrent entrecoupées de portraits des deux aînés ou de photographies représentant toute la famille. Pansy vit la naissance d'Héloïse, l'aînée des amis d'Harry et Héritière des Londubat. Les goûters d'anniversaire, les fêtes de Noël durant lesquelles ils prirent l'habitude de s'exiler pour voyager, les fêtes des Familles Black et Malefoy…

Elle tomba enceinte pour la troisième fois au moment où Astoria accouchait du premier né de Sirius, Altaïr. Le prénom était signé Drago, dans la pure tradition Black et l'enfant était magnifique. Peu de temps après les jumeaux Anténor et Priam Malefoy rejoignirent les rangs des invités aux goûters d'anniversaire. La photographie les montrait dans les bras de Dora, leurs cheveux ayant la même teinte de blond miel. Que Merlin soit loué, seul Priam avait reçu les capacités de sa mère. Les deux faux jumeaux pouvaient se ressembler comme deux gouttes d'eau lorsque Priam le souhaitait.

Une photographie de Severus et Harry s'embrassant se trouvait sur la page suivante. Elle se souvenait précisément de ce moment puisqu'elle avait joué le rôle de la photographe. Ce genre de démonstration était rare chez le Serpentard et elle avait réussi à capturer l'instant. Elle était alors enceinte d'Hugh, son troisième enfant et le second Potter de la lignée. Le lieu d'accueil était un succès et Severus venait d'apprendre que le Ministère accorderait une allocation supplémentaire pour agrandir les locaux.

Leurs premières fêtes de Noël en Angleterre n'avaient pas été sans mal… Severus avait finalement cédé au chantage conjoint d'Harry et de Pansy. Astoria allait donner naissance une nouvelle fois et elle avait demandé à la Consort Potter d'être la marraine de son enfant. Harry souhaitait organiser leur premier Noël à Potter Hall, leur résidence secondaire venant tout juste d'être achevée. Bougonnant, Severus avait accepté, plus pour l'aménagement du laboratoire de potions de la demeure que par esprit de famille.

La photographie les montrait quasiment tous : Lord Black, Drago, Astoria, enceinte jusqu'aux dents – il lui restait deux semaines avant d'accoucher de Norma, sa petite merveille, et Pansy était totalement impartiale dans sa description – Lucius, Remus et Dora avec leur deux grands, Andromeda – quelle femme ! - avec Ted, les Fawley et Eleanor, la famille d'accueil d'Oscar et le petit garçon et enfin Théodore et Hermione Nott enceinte de trois mois.

Elle suivit la grossesse de cette dernière d'assez près, Severus étant le parrain de l'aîné des Nott, Théotime, et Harry, celui de sa sœur, Louise.

Les années défilaient dans son album marquant les réussites de chacun : celle du lieu d'accueil de Severus qui proposa des cours d'initiation à la magie, la construction du Manoir Gaunt après celle du Manoir Potter, Harry en train de plaider au Parlement Magique… Une loi sur les créatures magiques portait son nom et il n'en était pas peu fier. En parallèle à leurs carrières et à l'évolution de leurs Maisons illustrées par des photos et des articles, elle pouvait assister à la croissance de ses enfants : Hélianthe apprenant à lire, Benedict au cours d'apprentissage de la magie, Silas et Hugh se disputant un jouet…

Elle vit la naissance des cadets et des benjamins de leurs amis et Familles : Franck et Harfang Londubat apparaissaient avec leur sœur Héloïse et Benedict – il était amoureux d'elle à l'époque - Ophrys Malefoy et Louise Nott en train de jouer avec ses propres enfants, Hugh préparant un mauvais coup avec Altaïr et Silas… Elle tomba enceinte une quatrième fois et jura ses grands dieux que se serait la dernière grossesse. Il fallait dire qu'Hugh n'avait pas tout à fait trois ans et qu'elle avait les mains pleines entre l'éducation de ses enfants et la gestion des affaires atteinte cette année-là par une vague de sécheresse.

Néanmoins cela la rapprocha de Lady Nott, car elles apprirent leurs grossesses quasiment en même temps. Leurs hommes avaient d'ailleurs trouvé opportun de leur offrir deux semaines de vacances dans une station thermale afin qu'elles lâchent prise et puissent se détendre. Elles avaient tellement ri que ses côtes s'en souviennent encore.

La photographie la montrait épuisée mais radieuse à la naissance d'Hérine et Silène. Elles étaient leur petit miracle à eux : chacune issue d'un père différent. Les jumelles ne se ressemblaient pas physiquement mais elles partageait un lien indéfectible et un goût immodéré pour les bêtises et les blagues. Elles avaient complètement redéfini les cadres stricts fixés par leurs parents. Être trois avait semblé une bénédiction à Pansy : plus de bras, plus d'yeux et plus de froncements de sourcils. Heureusement Severus avait fait preuve de son incroyable autorité, sinon leurs filles cadettes se seraient construites sur leurs cadavres…

À la trentaine florissante, Pansy déclara aux deux Lords qu'elle leur avait donné suffisamment d'enfants pour le reste de sa vie et que s'ils en souhaitaient d'autres, ils devraient les concevoir et les porter eux-mêmes ou prendre une autre femme pour le faire. Éreintés par l'éducation des deux jumelles, ils ne se firent pas priés.

Leur vie poursuivit son cours, de bêtises en réunions de préparation des Sessions, entre goûters d'anniversaire et bals… Un an après la naissance des jumelles, Benedict faisait sa rentrée à Poudlard et était accueilli dans la Maison Serdaigle à la plus grande fierté de toute la famille et au grand soulagement de Severus car il évitait ainsi les Maisons de ses deux parents biologiques éloignant d'autant les soupçons qui auraient pu surgir.

Pansy feuilleta le reste de l'album : elle vit ses enfants grandir et partir à Poudlard, entrer dans des Maisons différentes, elle les vit gagner leurs matchs de Quidditch, Hélianthe étant une excellente Poursuiveuse et Hugh un formidable Attrapeur, Silas entrer dans le Club de Bavboules, Hérine et Silène préparer un mauvais coup ou simplement tomber amoureux dans le cas de Benedict…

La Consort Potter était fière des fruits de son partenariat avec les Lord Prince et Potter-Gaunt. Chaque Famille avait au moins deux descendants pour assurer sa pérennité, mais au-delà des questions dynastiques, elle était particulièrement heureuse que ses enfants forment tous une grande fratrie avec ses histoires, ses disputes et ses particularités.

Chacun avait une passion différente, une manière de s'exprimer bien à lui et aucun de ses enfants n'occuperait la même place au sein de leur Maison ou dans les milieux mondains, mais ils avaient compris jeunes que ce qu'ils montreraient d'eux en Société n'étaient pas ce qui les définissaient. Elle était particulièrement comblée que ses enfants soient des personnes de valeur, respectant une parole donnée, s'investissant dans ce en quoi il croyait et n'ayant absolument aucune peur d'aimer ou d'être aimé. Ceci dit, pour être parfaitement honnête, elle n'aurait pas permis qu'il en soit autrement… Après tout n'était-elle pas, Celle-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom-surtout-si-tu-as-fait-des-bêtises-n'est-ce-pas-papa ?


Severus arborait son air le plus sévère. Il trouvait cette attitude parfaite raisonnable : n'était-il pas à un mariage ? Harry lui lança un regard d'avertissement, repris quelques secondes plus tard par la mère de ses enfants. Lord Prince afficha alors une moue pincée, qui selon lui était de circonstance. Qui aurait cru que Severus Rogue s'attacherait autant à sa famille et à ses enfants ? Pas lui, en tout cas. Au moment de son mariage, il avait largement décidé de laisser la fonction procréatrice de leur union à Potter - et de bon cœur !

Voir Benedict grandir puis Hélianthe naître avait complètement bouleversé sa conception des choses. Il se rappela avoir été assez ferme sur le sujet et quand Silas naquit, il fut très fier et totalement heureux. Il se rendit compte que peu importait par ailleurs le père de l'un de leurs enfants, ce sentiment explosait en lui à chaque naissance.

D'un geste fluide, son époux s'approcha et embrassa discrètement son cou. Il esquissa un sourire. Harry était le lien de leur trio, le cœur de leur famille. Si Pansy avait porté leurs enfants et fait prospérer leurs Maisons, Harry était le sort de glue perpétuelle qui maintenait le tout cohérent.

- Oncle Severus ? Interpella Norma Black avec son plus joli sourire. Tante Pansy me l'a donné pour toi.

La jeune fille lui tendit un verre d'Odgen. Il la remercia d'un signe tête et elle partit danser. La filleule de Pansy était réellement magnifique et de nombreuses têtes tournaient sur son passage à Poudlard. Il vit d'ailleurs le regard d'Edgar Bones trainer et croisa ses yeux pour secouer la tête d'un air réprobateur.

Mrs Oliver – anciennement Miss Perks – leur fit signe. L'heure de la démonstration magique avait sonné. Harry se tenait déjà aux côtés de Benedict, magnifique dans sa robe de marié. Le jeune homme avait hérité de nombreux traits physiques des Prewett – pommettes hautes, visage aristocratique – et des Gaunt – cheveux noirs, sourire mirifique, dents parfaites. La plus grande crainte de Severus avait été que quelqu'un découvre sa véritable ascendance mais il s'avéra au fil des années qu'Harry avait suffisamment couvert leurs traces pour que personne ne vienne mettre en doute leur parole. L'apparence de Benedict était trop métissée pour qu'on puisse l'attribuer à une seule personne et Severus remerciait Merlin pour cela.

Quant à Benedict, il n'ignorait rien de sa généalogie malgré les désaccords que Severus avait pu exprimer sur le sujet. Selon lui, le petit garçon était alors trop fragile pour faire face à cette vérité. Harry avait balayé l'argument d'un revers de bras et l'histoire lui avait donné raison. Si Benedict connaissait l'identité de ses parents génétiques, il se considérait en tout point partie intégrante de la fratrie que le trio avait mis au monde et pour cause : il était le grand frère que tous adorait imiter.

Se plaçant aux côtés de son mari, Severus et Harry furent rejoints par une Pansy rayonnante. Les grossesses n'avaient pas entaché la silhouette de Miss Parkinson. Elle était exquise dans sa robe de soirée, les cheveux coiffés en un chignon élaboré. Leurs enfants les rejoignirent, tous en âge de tenir une baguette, ce qui donnait à Severus des sueurs froides en voyant Hérine et Silène si complices. Lord Gamp et sa femme se postèrent à leurs côtés et les tables s'envolèrent.

Severus ne put empêcher son cœur se gonfler de fierté en voyant Benedict maintenir le ballet des tables d'une main tandis que Lady Cléa se pressait contre lui. Après une scolarité exemplaire à Poudlard au sein de la Maison Serdaigle, les jeunes gens avaient attendus deux ans après leurs fiançailles pour passer le pas. Lady Cléa était juriste tandis que Benedict avait suivi une formation d'économiste et jouait aussi bien avec la bourse magique que Pansy elle-même. Jetant un œil sur leur nombreuse progéniture, il se rengorgea. Oui, Severus n'était pas peu fier.


Harry fit tinter son verre et se leva, l'œil humide, la mine réjouie. Il croisa le regard de Pansy et Severus, respectivement à sa droite et à sa gauche.

- Chers amis, je me permets de passer sur une partie du protocole en ce jour de fête, veuillez pardonner un homme ému.

La salle émit des murmures d'assentiments et quelques sourires discrets vinrent fleurir les visages des premiers rangs.

- Je suis ravi de fêter en votre compagnie le mariage de mon pupille, Benedict Gaunt. Je puis désormais vous annoncer que ce jeune homme sera également présent durant les sessions du Magenmagot et qu'il reprendra petit à petit les charges qui lui incombent avec brio, j'en suis certain.

Des applaudissements fournis accueillirent ses paroles.

- Benedict, nous sommes tous trois, très fiers de ton parcours. Aux futurs Lord et Lady Gaunt !

Le cri fut repris par la totalité de la salle. Harry se rassit, une main pressant sa cuisse droite, une autre sa cuisse gauche. Parler en public n'était toujours pas une partie de plaisir et les deux Serpentards qui partageaient sa vie le savaient. À quarante ans, il était tout de même assez habitué pour ne plus se sentir nauséeux quelques minutes auparavant.

La fête se poursuivit, entre sourires et verres de vin. Harry ne supportait pas le beau-père de son pupille mais il faisait bonne impression. Il savait qu'il en était de même pour Severus et Pansy mais il devait admettre que même vingt ans plus tard il ne les concurrencerait jamais en matière de dissimulation.

Il aperçut le sourire de sa meilleure amie qui se leva pour aller vérifier si tout se passait bien dans la soirée des « jeunes ». Harry s'empressa de s'excuser et la suivit. Il ne fut pas surpris d'y retrouver Sirius et Remus ainsi qu'une Dora passablement éméchée. Cette dernière se trouvait au milieu des adolescents changeant sa physionomie au rythme de la musique, sous l'œil amusé du lycanthrope et de son cousin.

La fête des jeunes était bien moins guindée que la cérémonie des « grands ». Ils avaient mis en place ces contre-soirées lorsque les enfants étaient encore petits, les liant sans le savoir, d'une amitié précoce et quasi-indestructible. Preuve en était, aujourd'hui adolescents, ils n'auraient échangé leur place pour rien au monde.

Lady Hélianthe, héritière des Potter et préfète en chef de septième année, s'assurait avec un sourire que ses petites sœurs profitent de la soirée sans en abuser ou jouer des tours pendables à l'un de leurs amis. Hugh et Silas étaient aussi différents que l'on pouvait s'y attendre mais les deux frères s'adoraient. Leur façon de se le prouver était quelque peu… éprouvante mais les deux jeunes hommes, désormais en sixième et cinquième année apprenaient à se modérer.

Hérine et Silène étaient passées maîtres dans l'art des catastrophes mondaines. Harry sourit en voyant ses filles discuter toutes les trois d'un air animé. Les deux jumelles ne se ressemblaient absolument pas mais n'avaient rien à envier en terme de malice aux jumeaux Weasley. Chacune tenant d'un père différent, elles n'avaient ni le même nom, ni la même position en société. Lady Hérine serait une Gaunt, amenée à seconder Benedict tandis que Lady Silène devrait prendre place dans la famille très fermée des Prince. Toutes deux en seconde année, Severus avait béni le jour où il avait repris ses titres et abandonné l'enseignement. Harry plaignait sincèrement leurs tuteurs à Poudlard.

Gérer autant de Familles et de noms n'aurait pas été possible sans Severus et Pansy ou sans leurs amis. En voyant leurs enfants heureux, innocents, s'amuser, Harry Potter réalisa le chemin parcouru. Serrant la main d'Hermione, il rit devant les pitreries de Théotime et de Clothilde, se moqua de la démarche d'Harfang, admira le sortilège que son fils lança sur la décoration pour faire sourire sa sœur, surveilla du coin de l'œil sa fille aînée, sourit du flirt d'Altaïr et d'Héloïse … Inspira et fut heureux.


FIN


RAR

Natsu : Bonjour à toi et merci pour ton commentaire. Pour répondre à ta question, non Mrs Prince n'est pas assez folle pour tenter quelque chose contre son chef de famille alors que sa subsistance et sa place en Société dépendent de lui. Elle aurait pu envisager par le truchement des Potter de porter atteinte à Harry et Pansy et se serait débrouillée pour faire porter le chapeau à Cepheus mais Severus ayant découvert son plan, il devenait immédiatement caduque. J'espère néanmoins que cet épilogue t'a plu. À bientôt pour les bonus et bon weekend !

Little Luna : Salut à toi et merci pour ce joli compliment. J'espère que l'épilogue est à la hauteur de tes attentes. Pour ce qui est des bonus, ils arrivent à grands pas et peut être y aura-t-il une annonce plus bas qui pourrait t'intéresser... À bientôt pour les bonus et bon weekend !


Papotage et annonces diverses

En premier lieu, merci à tous ceux qui ont suivi, lu, partagé, commenté, ajouté en favoris ou en alerte cette histoire. Merci à vous qui avez fait vivre cette histoire pendant plus de six ans en attendant patiemment la suite entre chapitre parution même lorsqu'elles suivaient un rythme erratique. Vous avez été extrêmement nombreux, cette histoire réunissant déjà plus de 80 000 vues, 218 mises en favoris et 333 mises en alerte à ce jour et dès que cette histoire sera complète je sais que ces chiffres ne feront qu'augmenter. Merci à tous.

J'ai plusieurs annonces à vous faire partager :

- Improbable n'est pas sorcier, le premier jet de Gentlemen, sera retiré de mon compte ffnet. Je considère que cette histoire est terminée désormais.

- Des bonus déjà écrits seront publiés mensuellement dans les deux mois à venir. Ils avaient déjà fait l'objet d'un concours dans cette histoire et seront désormais accessibles à tous. Le premier relate la première nuit de noces de Drago et Sirius et le second aura pour sujet l'histoire entre Théodore et Hermione du point de vue de Lord Nott.

- Et je lance désormais le concours "bonus" : si l'épilogue n'a pas répondu à une question que vous vous posez depuis le premier chapitre, si vous vous sentez frustré car vous en savez pas ce que devient un personnage qui vous tient à coeur, vous pouvez toujours me détailler dans les grandes lignes votre idée en commentaire ou en MP. J'en choisirai un (ou plusieurs) en fonction de l'inspiration et de vos propositions. Ce bonus/ces bonus sera/seront publié/publiés à la suite de cette histoire et comme vous le savez désormais je rends toujours à César ce qui lui appartient =) Je vous tiendrai informée du déroulement dans les NDA des bonus déjà programmés.

En attendant, j'espère que ce dernier chapitre de conclusion vous a plu et je suis impatiente de lire vos réactions et vos retours donc n'hésitez pas.

Et enfin, je voulais également vous dire que je publie d'autres histoires, peut-être plus sérieuses, en tout cas différentes, toutes avec un univers bien marqué et des couples divers. Plusieurs projets sont en cours d'écriture actuellement donc... J'espère que ce n'est pas vraiment un adieu mais plutôt un au-revoir. =)

Que vos lectures soient riches, originales et intéressantes !
A bientôt !
Suzan