Bien le bonjour ! Voici ma réponse au défi 17 de Crazy Av sur le thème Chevalier. Cette histoire est divisée en deux parties, en voici la première. La seconde sera publiée avant samedi (date limite du défi que je compte respecter ;D).

Prévention : ce récit est une suite à ma précédente histoire Un parfum de Grasse (aussi en réponse à un précédent défi). Il n'est pas nécessaire de l'avoir lu pour comprendre cette histoire mais si vous êtes curieux de savoir le pourquoi du comment tout cela est arrivé, vous pouvez aller lire ma précédente histoire ;)

En attendant j'espère que celle-ci vous plaira !

Bonne lecture !


Chapitre 1


Une semaine. Il ne restait plus qu'une semaine de cours aux élèves de troisième avant d'entamer des révisions intenses en vue de passer le brevet des collèges. Une semaine durant laquelle, très certainement, leurs professeurs décideraient de ralentir la cadence, allégeant les heures de travail. Le programme était bouclé, il n'y avait plus rien à faire. Pas même un seul devoir.

Mais cette perspective ne semblait pas être au goût de Mademoiselle Bustier, la professeure de français. Durant cette heure de cours avant la pause déjeuner, elle leur avait parlé des caractéristiques du courant littéraire du romantisme, ce qui avait divisé les élèves en deux catégories : les intéressés et les autres. Avant de libérer ses élèves, Mademoiselle Bustier déclara :

– Avant que vous ne partiez manger, laissez-moi vous donner les devoirs pour lundi ?

Nombre d'élèves protestèrent en argumentant que les cours étaient presque finis mais l'opinion de la professeure ne changea pas.

– Pas de négociation. Et puis, je pense que cela peut être intéressant pour vous. Je vais faire appel à votre créativité mais également à l'acteur qui sommeille en vous.

L'ensemble de la classe cligna des yeux. Face à leur incompréhension, Mademoiselle Bustier dut se retenir de rire.

– J'aimerais que, par binôme, vous écriviez et jouiez une déclaration en respectant le ton d'une certaine époque. Je ne veux pas que ce soit trop long, cinq minutes par groupe devrait suffire. Je vous demande d'inventer une scène – ou de reprendre une scène déjà existante – en vous appuyant sur une œuvre, sur une histoire d'amour bien sûr.

– Est-ce que nous devons choisir une œuvre étudiée en classe ? demanda Rose après que Mademoiselle Bustier l'ait autorisée à prendre la parole.

– Pas nécessairement, vous êtes libre sur ce plan-là. Disons que je vous autorise à prendre une œuvre qui date maximum du dix-neuvième siècle. Par exemple, nous ne pouvez pas prendre ce roman car il date du vingtième, mais si vous aviez choisi L'écume des jours de Boris Vian, alors vous auriez écrit sur l'amour entre Colin et Chloé. Je vous demande en tout cas de respecter le style d'écriture de l'époque de l'œuvre, si vous choisissez d'écrire. Si vous choisissez de jouer une scène, comme une pièce de théâtre, mettez-y tout votre cœur. Dans tous les cas, vous passerez tous au tableau.

La professeure dut s'interrompre quelques secondes, les élèves bavardant entre eux, discutant certainement du sujet qu'elle leur avait donné.

– Une dernière chose, je ne vous impose pas des duos fille-garçon. Si vous êtes plus à l'aise entre garçons ou entre filles, libre à vous. Vous pouvez tout aussi bien jouer une scène qui évoque les sentiments des deux amoureux de l'histoire. À nouveau, par exemple, un duo de filles pourrait jouer une scène de Roméo et Juliette qui serait une discussion entre Juliette et sa gouvernante, mais dans laquelle elles parlent des sentiments de Juliette pour Roméo.

Un certain soulagement passa à travers la salle de classe, la plupart des élèves étant soulagés par cette nouvelle.

Comme une libération, la cloche retentit et les élèves commencèrent à ranger leurs affaires dans un calme relatif.

– Ce devoir ne pouvait pas mieux tomber, dis-moi, dit Alya en donnant un coup de coude à sa voisine.

– Pourquoi tu dis ça ? demanda Marinette en tentant de cacher son rougissement soudain.

– Car c'est le premier devoir que tu peux faire avec Adrien sans avoir à bafouiller pour lui demander, ria Alya tout en lui chuchotant à l'oreille et jetant un coup d'œil à leur voisin blond.

Le cœur de Marinette s'emballa rien qu'à cette idée et elle ne put empêcher un large sourire se dessiner sur ses lèvres.

Car voici un petit mois qu'elle et Adrien sortaient ensemble et elle ne pouvait être plus heureuse. De un, jamais au grand jamais elle n'aurait imaginé que, pour une fois dans sa vie, tout soit parfait tant dans sa vie privée que dans sa vie de super-héroïne. De deux, jamais au grand jamais elle n'aurait imaginé un seul instant que Adrien était aussi son coéquipier de toujours, sous les traits et le costume de Chat Noir. Et enfin de trois, jamais au grand jamais elle n'aurait imaginé pouvoir être plus amoureuse de lui qu'elle ne l'était déjà avant qu'ils ne soient ensemble.

Dire que tout cela, toute cette suite d'événements avait été déclenchée par un simple voyage scolaire – et quelques coïncidences impromptues. Marinette remerciait sa bonne étoile pour cette chance qui lui avait été donnée. La soirée qui avait vu leurs deux identités secrètes voler en éclat ainsi que l'aveu de leurs sentiments avait été riche en émotion, pour elle comme pour lui. Et encore, le lendemain, tous deux étaient sûrs d'avoir rêvé cette soirée alors qu'elle était on ne peut plus réelle. Le plus surprenant pour eux fut de constater que leur nouvelle « situation » n'avait en rien entaché leur vie en tant que Chat Noir et Ladybug. Ils donnaient toujours le meilleur d'eux-mêmes pendant les attaques d'akumas ; mieux, le fait d'être un couple dans la vie les aidait davantage à surmonter de nouvelles épreuves, faisant encore plus attention à l'autre. Il est cependant à noter qu'ils n'avaient pas encore osé se rapprocher à la vue des parisiens en tant que super-héros. Avec le temps, et Adrien était celui qui l'espérait le plus, peut-être que leur attitude sur ce point changera.

Mais voici également un mois que les deux adolescents avaient soigneusement repoussé une épreuve, et pas des moindres : l'épreuve de « la révélation au public » comme il la surnommait entre eux. Marinette et Adrien avaient décidé de ne rien révéler aux autres élèves et amis quant au fait qu'ils soient ensemble. Bien évidemment, Alya et Nino, ainsi que les parents de la jeune fille avaient été exclus de cette liste en étant mis au courant assez rapidement – en excluant la découverte de leur identité secrète, bien sûr. Cependant, les deux amoureux tenaient à préserver un semblant d'intimité avec le reste de la classe. Ils ne tenaient pas à ce que l'ambiance ou le comportement de certains (Chloé dans le viseur) ne changent en apprenant cette nouvelle. La discrétion était donc de mise, bien qu'ils aient failli se faire prendre à plusieurs reprises entrain de se tenir par la main ou d'échanger un ou deux baisers au détour d'un couloir ou entre deux cours.

Toutefois, Marinette reconnaissait volontiers que cette situation avait quelque chose de romantique. Ils devaient se cacher des autres, comme dans de nombreux romans d'amour. Elle vivait sa propre histoire...

– Allô ! La Terre appelle Marinette, l'assomma Alya en claquant des doigts à plusieurs reprises.

– Hein ? Quoi ?

– Je te disais que je ferai le travail avec Nino.

– On écrira la plus belle des scènes de déclaration ! s'enthousiasma le garçon en se retournant vers les filles.

– Il reste toujours l'option théâtre si on ne trouve rien, lui rappela sa petite-amie.

– Avec deux génies comme nous, on va forcément réussir à écrire un truc d'enfer.

Alors que Nino et Alya étaient en train d'imaginer leur fameuse scène, Marinette remarqua enfin qu'Adrien s'était lui aussi retourné et qu'il la fixait avec un sourire des plus séduisants.

– Ça te va si on le fait ensemble, Marinette ? lui demanda-t-il tendrement.

– Oui ! Bien sûr ! Avec grand plaisir ! Je suis ravie de me déclarer à toi- Non de faire la déclaration avec toi !

Adrien ne put s'empêcher de rire face au débit de paroles impressionnant de sa petite-amie. Il est vrai que Marinette, fidèle à elle-même et bien que étant officiellement en couple avec Adrien, continuait parfois de bafouiller quand il lui adressait la parole. Une petite habitude qu'elle avait eu durant toute l'année scolaire et qui était décidément bien dure à faire disparaître – bien qu'elle ait fortement diminué tout de même.

– Si tu veux, après le déjeuner, on va à la bibliothèque pour réfléchir à l'œuvre qu'on doit choisir, lui proposa le jeune garçon.

– On ira tous ensemble ! s'exclama Nino en passant un bras autour des épaules de son ami, ne laissant pas à Marinette le temps de répondre convenablement. Mais ne comptez pas sur nous pour vous donner des idées ! Notre projet sera PAR-FAIT !

– Le nôtre aussi le sera, t'en fait pas pour ça, le chambra Adrien.

– Tu veux parier, mec ?

– Ça me convient.

Les deux garçons se défièrent du regard durant quelques secondes, sous l'œil à la fois amusé et désespéré des deux filles. Bien entendu, tout cela était un pari amical, mais elles sentaient que ce défi symbolique allait leur donner du fil à retordre.

Alors qu'ils étaient tous les quatre sortis de classe, se dirigeant vers le réfectoire, Adrien fut sauvagement abordé par Chloé qui avait bien évidemment en tête de faire équipe avec le blondinet pour ce travail. Après avoir adressé un regard à Marinette, Adrien répondit avec franchise à la fille du Maire qu'il avait déjà un partenaire, et prit soin de ne pas révéler de qui il s'agissait. Visiblement furieuse, Chloé s'en était retournée vers Sabrina en pestiférant comme à son habitude contre cette « injustice ». A la suite de quoi, les quatre adolescents purent se remettre en chemin, Alya et Nino se tenant par la main alors que Marinette et Adrien durent se contenter de petits regards discrets.


Pressés d'arriver le plus vite possible à la bibliothèque, ils mangèrent assez rapidement avant de s'y rendre et de se placer à deux tables différentes et opposées, Marinette et Adrien ayant opté pour une table au fond de la pièce où il n'y avait personne.

– Si j'ai bien compris, avant d'écrire la déclaration, il faut trouver une histoire sur laquelle s'appuyer ? demanda Marinette à son partenaire pour confirmation.

– Oui, et je sens que le plus dur, ça va être ça : trouver l'histoire, lui répondit Adrien en s'asseyant sur sa chaise.

– Déjà, dans ce qu'on a étudié cette année et qui rentre dans les critères de la prof, on a quoi ?

– Hum... On aurait Antigone, Roméo et Juliette, les poésies de Rimbaud... et c'est tout ! Le reste des œuvres qu'on a étudié sont après le dix-neuvième siècle !

– Et bien... On pourrait jouer Roméo et Juliette.

L'un comme l'autre furent surpris des mots qui venaient de sortir de la bouche de Marinette. Elle était pourtant sûre d'avoir pensé, et non parlé à voix haute... Elle voulut se frapper pour avoir osé dire ça devant Adrien.

– Pourquoi pas, mais... reprit Adrien sans tenir compte de la petite tinte rosée qu'avaient pris les joues de sa petite-amie. C'est trop commun. Tout le monde va choisir ça car on l'a vu en classe, et c'est simple de trouver une scène de déclaration, ou qui parle de sentiments. Je te parie que au moins trois groupes vont jouer la scène du balcon, finit-il par pointer.

– Et bien on a qu'à jouer la scène entre Juliette et sa gouvernante, dit Marinette le regard taquin.

– Ah oui, et qui ferait Juliette ?

Ne s'attendant pas à cette répartie digne d'un Chat Noir, Marinette dut se reprendre pour ne pas rire et pour continuer ce petit jeu.

– Moi. C'est moi qui ferait Juliette. Parce que je ne te vois pas du tout habillé avec une belle robe de princesse. Donc tu feras la nourrisse, mon chaton.

– « Oh, Juliette ! Comment peux-tu être amoureuse d'un Montaigu, l'ennemi de notre famille ! Il est de ton devoir de l'oublier ! » joua Adrien en essayant d'imiter la fameuse nourrisse.

Marinette dut laisser échapper le rire qu'elle retenait depuis un petit moment déjà. Elle devait toutefois le contenir, au risque qu'elle et Adrien ne se fassent réprimander par la bibliothécaire.

– Bon, reprit la jeune fille en soufflant pour se calmer. Il y a encore la scène du bal.

– Marinette, je te le redis, je pense que c'est la facilité de prendre Roméo et Juliette.

– On peut toujours essayer la scène maintenant, ça nous coûte rien.

En vérité, Marinette aurait laissé gagner Adrien en temps normal. Mais elle ne voulait pas lâcher le morceau. Elle savait que dans cette fameuse scène du bal, Roméo et Juliette échangeaient un baiser à deux reprises... Et elle mourrait d'envie qu'Adrien l'embrasse. Ils pouvaient bien allier travail et petit plaisir, non ?

S'avouant vaincu pour cette fois, Adrien rapprocha sa chaise de celle de Marinette, se collant presque à elle. Pendant ce temps, la jeune fille avait sorti sa tablette et cherchait la pièce de théâtre dans ses documents. Une fois cela fait, elle parcourut le fichier pour arriver à la scène 5 de l'Acte I, un sourire s'étirant sur ses lèvres. Même si elle savait pertinemment qu'ils ne joueraient pas cela lundi pour leur devoir, elle pouvait au moins jouer cette scène avec son amoureux, rien que tous les deux.

Si j'ai profané avec mon indigne main cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence, commença Adrien en prenant délicatement la main de Marinette comme cela était indiqué dans le texte. Permettez à mes lèvres, comme à deux pèlerins rougissants, d'effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser.

Bon pèlerin, vous êtes trop sévère pour votre main qui n'a fait preuve en ceci que d'une respectueuse dévotion, poursuivit Marinette après s'être reconcentrée... Adrien jouait parfaitement son rôle, et elle se sentait perturbée par cela... Les saintes mêmes ont des mains que peuvent toucher les mains des pèlerins et cette étreinte est un pieux baiser.

Les saintes n'ont-elles pas des lèvres, et les pèlerins aussi ?

Oui, pèlerin, des lèvres vouées à la prière.

Oh ! alors, chère sainte, que les lèvres fassent ce que font les mains. Elles te prient exauce-les, de peur que leur foi ne se change en désespoir.

Les saintes restent immobiles, tout en exauçant les prières.

Restez donc immobile, tandis que je recueillerai l'effet de ma prière.

Après avoir vérifié d'un rapide coup d'oeil que personne ne les regardait (et constatant que la bibliothèque était toujours aussi vide), Adrien s'avança pour déposer un doux baiser sur les lèvres de Marinette. Alors qu'elle pensait que cet échange serait plus long, elle fut surprise lorsque son amoureux s'éloigna d'elle à peine deux secondes plus tard, et qu'il lui offrit pour toute réponse un clin d'œil malicieux.

Vos lèvres ont effacé le pêché des miennes, reprit le garçon avec un regard de défi, attendant que sa partenaire se remette dans le jeu.

Mes lèvres ont gardé pour elles le pêché qu'elles ont pris des vôtres, dit Marinette avec une once de taquinerie dans le regard, ce qui donnait encore plus envie à Adrien de l'embrasser à nouveau. Son souhait allait bientôt être exhaussé...

Vous avez pris le pêché de mes lèvres ? Ô reproche charmant ! Alors rendez-moi mon pêché.

En lisant la didascalie suivant son texte « Il l'embrasse encore. », Adrien ne fit pas prier. Il embrassa à nouveau son amoureuse, avide d'amour et d'une envie de le lui montrer, de le lui prouver. Marinette sourit contre les lèvres d'Adrien, heureuse de la tournure que prenait cette séance de travail. Ce baiser était comme une torture tant les deux adolescents souhaitaient exprimer leurs sentiments à travers ce simple contact. Mais il fallait rester discret, tous deux étaient conscients du risque considérable qu'ils prenaient en cet instant. Malheureusement, cette infime part de raison se trouvait bien loin dans leur esprit.

Bien que leur baiser soit doux et romantique du début à la fin, Adrien se décida à taquiner la lèvre inférieure de Marinette en la mordillant très légèrement. Il n'avait pas vraiment réfléchi, il lui suffisait juste d'écouter son instinct... Surprise dans un premier temps, la jeune fille pensa dans un second qu'elle aimait cette nouvelle découverte. À tel point qu'un léger gémissement s'échappa tout seul de sa bouche.

Prenant conscience de ce petit bruit, Marinette se figea, mettant fin au baiser. Elle tourna la tête machinalement à droite et à gauche à plusieurs reprises. Elle souffla en constatant que personne ne les avait vu, et put enfin se concentrer à nouveau sur le visage lumineux d'Adrien. Sans qu'elle ne sache pourquoi, elle prononça les mots suivants :

– Tu as l'art des baisers.

Elle savait pertinemment que c'était la réplique suivante dans la scène qu'ils jouaient; elle ignorait juste pourquoi son cerveau avait décidé qu'elle la dirait quand même au lieu de profiter de cet instant.

Adrien passa une main sur la joue de sa petite-amie, la caressant du bout des doigts. La jeune fille ne put s'empêcher de le trouver terriblement beau, accentuant l'état second dans lequel elle se trouvait.

– Ce n'est pas la bonne réplique, ma Lady, lui chuchota Adrien à l'oreille tout en souriant.

Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, interrogeant le garçon du regard. Il pointa alors la phrase sur sa tablette.

– Tu t'es trompée. La bonne réplique est « Vous avez l'art des baisers »... Pas « tu », acheva-t-il en lui adressant un regard plein de malice.

Marinette ne trouva rien à dire pour se défendre, se mettant à rougir un peu plus. Adrien ne put s'empêcher de la trouver mignonne. Il adorait la taquiner. La voir rougir après chacun de leur échange était un spectacle dont il ne se lassait pas depuis qu'ils étaient ensemble, et dont il ne se lasserait jamais très certainement. Tout simplement parce que ces petites réactions faisaient de Marinette ce qu'elle était, à savoir elle et personne d'autre.

– Est-ce que tu aurais fait un petit lapsus révélateur ? décida de continuer Adrien dans sa plaisanterie.

– Peut-être que oui... Peut-être que non... J'aurais besoin d'une confirmation pour le savoir.

Voyant que Marinette se rapprochait à nouveau lui, Adrien dut faire tous les efforts du monde pour la stopper dans son élan. Clairement, il pourrait passer des heures à l'embrasser... mais le devoir les appelait.

– Je pense que c'est suffisant pour l'instant. On retourne en classe dans... quinze minutes, et tout ce qu'on a fait c'est... Se distraire.

– Si, on a appris une chose. (Adrien laissa passer un silence, attendant que Marinette lui apporte une réponse.) On sait qu'on ne choisira pas Roméo et Juliette.

– C'est au moins ça, dit Adrien après avoir lâché un petit rire. En attendant, on a toujours rien, continua-t-il en désespérant sur sa table.

Alors qu'il tentait de réfléchir à tous les livres classiques qu'il avait lu, mettant à part les histoires d'amour, le fil des pensées d'Adrien fut interrompu lorsque Marinette lui tapota l'épaule tout en lui montrant son téléphone portable.

– Vu la galère dans laquelle on est... On peut taper sur Google un truc du genre « Top 10 des histoires d'amour classiques »...

L'opinion d'Adrien fut partagée. D'un côté, l'idée semblait être la solution du dernier espoir. Et de l'autre, elle semblait être une idée de génie pour les élèves perdus comme eux. Approuvant finalement son idée, tous les deux se mirent à chercher sur internet ces fameux « Top » dans lesquels ils espéraient trouver le Graal.

Et ce fut Marinette qui pensa le trouver sur son téléphone.

– Adrien, j'ai peut-être quelque chose.

Le garçon se pencha sur le portable de sa partenaire pour savoir de quoi elle parlait.

– Qu'est-ce que tu penses de Tristan et Iseult ?

– Je ne l'ai jamais lu, ni étudié avec Nathalie, mais je connais un peu l'histoire. Et toi ?

– Justement, on l'a étudié en cinquième avec Mademoiselle Bustier. Toi qui cherche un truc original, je suis sûre que personne ne pensera à une œuvre qui date du Moyen-Âge.

– Donc... On se retrouve à l'époque des chevaliers, des princesses et des combats à l'épée ?

– Euh... Oui, c'est plutôt bien résumé.

En proie à la réflexion, Adrien se leva soudainement de sa chaise et disparut dans les rayons de la bibliothèque. Marinette demeura perdue face à cette précipitation qui ne lui ressemblait pas. De toute manière, elle savait qu'il allait revenir ne serait-ce que pour récupérer ses affaires... Mais tout de même !

Après peut-être une minute ou deux, Adrien réapparut en tenant un livre dans une main. Il reprit place sur sa chaise et posa le livre sur la table, dévoilant la couverture à son amoureuse.

La couverture de Tristan et Iseult.

– Ma Lady, cela serait un honneur pour moi d'être votre preux chevalier pour cette quête de la meilleure note à notre exposé.


Alors oui, pour ceux qui auraient douté quant à mon "respect" du Thème Chevalier, j'espère que vous avez votre réponse ;)

Je vous donne rendez-vous pour la partie 2 !