Bien le bonjour à toutes et à tous. Me voilà de retour avec une nouvelle fic dont l'univers est inédit pour moi. Cependant, cela s'explique par le fait que l'idée n'est pas de moi, mais de Yuhonorine qui a eu pitié de mon syndrome de la page blanche. Si cette fic vous plaît, vous pourrez la remercier. D'ailleurs, je vous encourage chaleureusement à aller faire un tour sur son profil, car elle écrit des fics d'enfer. Pour celles et ceux qui suivent les [défis], vous devez reconnaître le pseudo, puisqu'elle fait partie des auteures qui y participent. Malheureusement, malgré ma participation à celui de la Saint Valentin, je n'ai pas pu participer aux deux suivants et vous m'en voyez désolée, vraiment… Manque de temps et d'inspiration…

Rating : M (mais pas pour tout de suite)

Pairing : Aka/Kuro

Les perso ne sont définitivement pas à moi… Sniff… Sniff… j'en finis pas d'en pleurer, d'ailleurs…


Vanille

Chapitre 1

Kuroko, jeune homme de 21 ans dont la douce chevelure cyan n'avait d'égal que ses magnifiques yeux céruléens, errait dans les rues de la ville, se fondant dans le noir de la nuit, telle l'ombre qu'il était. Mais contrairement à ce que l'on pouvait croire, il savait parfaitement où il allait et pourquoi il y allait. Et cette transparence qui le caractérisait l'arrangeait bien. Il faisait le tour de tous les endroits où il avait l'habitude de rencontrer ses clients.

En effet, depuis maintenant 4 longues années, il dealait de la cocaïne et s'était constitué une liste impressionnante d'habitués. Toujours les mêmes personnes, aux mêmes endroits, les mêmes jours. Toujours les mêmes quantités, les mêmes prix. Sa marchandise était réputée pour être de très bonne qualité et la plupart de ses clients vivaient dans les beaux quartiers. Ainsi, aucun risque que l'un d'eux ne paie pas. Il avait beau avoir une apparence frêle, il n'en était rien. Il était intelligent et avait appris à se défendre lorsqu'il vivait encore dans la rue. Ou plutôt, devrions-nous dire survivre.

Assis sur un banc, alors que sa dernière transaction venait de se conclure, il repensa à cette année-là, alors qu'il n'avait que 17 ans… Ce soir où il avait avoué à ses parents qu'il était gay. Il n'avait pas eu le choix. Son père l'avait surpris en train de lire un article traitant de l'homosexualité chez les adolescents d'aujourd'hui. Il avait bien essayé de lui faire croire qu'il ne s'agissait que de curiosité, mais son père, suspicieux, avait fouillé son historique internet. Le pauvre Kuroko s'était maudit de ne pas l'avoir effacé. Ainsi, son paternel tomba sur tous les sites destinés aux jeunes gay qu'il avait visités et, surtout, les sites de porno sur lesquels il avait visionné de nombreux films.

Leurs réactions ne se firent pas attendre. Son père le traita d'immonde pédé et de dépravé, alors que sa mère pleurait et demandait aux dieux ce qu'elle avait fait de mal pour mériter pareil châtiment. Il avait essayé de leur faire comprendre qu'il ne s'agissait ni d'une maladie, ni d'une punition divine et qu'il n'était pas un obsédé sexuel sautant sur tout ce qui bougeait. Pour preuve, il était encore vierge. Il avait juste découvert que les corps des filles le laissait indifférent, alors que les muscles masculins attiraient son regard et suscitaient son envie.

Aucun de ses arguments ne trouva grâce aux yeux de ses géniteurs qui ne perdirent pas de temps pour le mettre à la porte, sans même lui laisser le temps de prendre quelques affaires. Il avait donc erré comme une âme en peine, cherchant un endroit où passer la nuit. Les 7 jours qui suivirent lui semblèrent être une éternité, mais il avait réussi à survivre tant bien que mal, en squattant les entrées des immeubles ne possédant pas de sécurité. Il avait fait comme tout le monde, il avait fouillé les poubelles dans l'espoir de trouver quelque chose de comestible, quelque chose qui lui permettrait de ne pas mourir de faim. Et il avait compris une chose : Ses vêtements lui étaient essentiels. La nourriture n'était pas la seule à être indispensable, la chaleur l'était tout autant.

Mais se refusant toujours à affronter les regards de pitié de ses amis et ne connaissant rien au monde de la rue, il s'était retrouvé au fond d'une impasse, au bout de seulement une semaine, à lutter pour sa vie. Enfin, pour ses chaussures… Mais cela revenait au même. Si on lui prenait, ses pieds risquaient de geler durant la nuit et il n'aurait aucun moyen de se soigner. Et blessé, il ne pourrait plus chercher de nourriture. S'il les perdait, il signait donc son arrêt de mort, surtout au beau milieu de ce mois de janvier particulièrement froid.

Au moment où il se croyait perdu, perclus de douleurs et de fatigue, une voix s'éleva de derrière ses agresseurs, froide et autoritaire.

- Foutez le camp, bande de larves.

Ayant l'air de reconnaître la voix, les sdf se retournèrent tous, la terreur se lisant dans leurs yeux. Leur soupçon se révélant exact, ils déguerpirent en quatrième vitesse.

L'adolescent aux cheveux bleus leva doucement son regard vers son sauveur, se demandant pourquoi il l'avait aidé et, surtout, qui il était pour avoir inspiré autant de peur à ses agresseurs.

- Merci. Murmura-t-il dans un souffle. Mais pourquoi ? Je ne comprends pas.

- T'occupe. Lève-toi et suis-moi.

- Mais…

- Pose pas de question. Tu me suis et tu la boucles.

Kuroko, sentant le danger qui se dégageait de cet homme, se contenta d'obéir. Il se leva et le suivit jusqu'à un appartement plutôt bourgeois. Ainsi, son bon samaritain habitait les beaux quartiers. Il se sentait de plus en plus perdu.

- Assis.

Le gars lui montrait vaguement un fauteuil de la main. Il obéit une fois de plus et s'assit dans le fauteuil aussi confortable qu'il en avait l'air. Il n'eut pas à attendre longtemps avant que l'autre ne reprenne la parole.

- Tu vis dans la rue depuis quand ?

- Une semaine, je crois. J'ai un peu perdu la notion du temps.

- T'as quel âge ?

- 17 ans. Mais je ne vois pas…

- J'ai dit pas de question. Pour l'instant, c'est moi qui les pose.

L'adolescent se tut, bien que les questions continuaient de se bousculer dans sa tête.

- J'ai un truc à te proposer. T'auras du fric, beaucoup de fric. Ça te permettra de sortir de la rue.

Tu pourras bouffer à ta faim.

- Et je devrais faire quoi, exactement ?

Tout ça lui semblait trop beau pour être honnête.

- Bosser pour moi. Écouler ma marchandise. Tu seras un de mes revendeurs.

- Mais pour vendre quoi ?

- De la coke.

Kuroko en resta bouche bée. Lui ? Dealer ? Ce devait être une blague.

- Bon, alors gamin, t'en dis quoi ? J'ai pas toute la nuit !

Un gargouillement sonore interrompit le cours de ses pensées et fit taire ses scrupules.

- D'accord. Souffla-t-il en fermant les yeux, essayant de penser davantage à ses besoins qu'aux valeurs que ses parents lui avaient inculquées.

Tiens, justement, ses parents, parlons-en… C'était bien à cause d'eux qu'il se retrouvait dans cette situation. À cause d'eux qu'il devait se résoudre à devenir un marchand de mort. Alors au diable leurs belles valeurs. Eux qui n'avaient eu aucun problème à renier leur fils unique, à le foutre à la rue, sans rien, pas même un caleçon de rechange et sans un yen en poche. À cette pensée, il releva la tête et darda un regard résolu sur son interlocuteur.

- C'est d'accord, je travaillerai pour vous.

- Bien, voilà la réponse que j'attendais. Je m'appelle Nash Gold Junior.

- Kuroko Tetsuya.

- Je suis sûr qu'on va très bien s'entendre, Tetsuya.

Et en effet, Kuroko était rapidement devenu son meilleur revendeur. Alors que les autres dealers visaient une clientèle de prostituées accros, lui avait décidé de viser les quartiers chics. Ceux où il était sûr de trouver une clientèle fidèle et bonne payeuse. Il ne voulait pas faire affaire avec ces épaves qui vendaient leurs corps pour pouvoir s'acheter un demi-gramme, dans le but d'oublier leur quotidien sordide.

Il préférait traiter avec ces fils à papa qui voulaient juste faire la fête en se prenant pour des bad boys.

Après 4 années de dur labeur, il avait une clientèle régulière et des revenus plus que confortables.

- Yo, Fantôme. Ça fait un bail. La forme ?

Cette voix le sortit de ses songes et il reconnut un de ses plus anciens habitués. Il hocha la tête et se leva. Il serra la main de l'homme en face de lui et repartit sans se retourner, fourrant ses mains dans les poches de son manteau. Il desserra son poing et lâcha les billets qu'il tenait, ceux-ci tombant dans le tissu intérieur du vêtement. Transaction discrète et donc, transaction réussie. Il procédait toujours comme ça. En une poignée de mains, l'affaire se faisait. Il cédait le petit sachet contenant un gramme de poudre blanche, ou plus selon la demande du client, et il empochait l'argent.

Bien sûr, il reversait 65 % de ses bénéfices à Nash, soit 5860 Yens sur les 9000 que coûtait un gramme de coco, mais vu le nombre de ventes qu'il réalisait chaque mois, il vivait plus que confortablement. Évidemment, il n'avait pas les moyens de vivre dans des quartiers comme Ginza, contrairement à son patron, mais il ne vivait pas dans les bas quartiers non plus. Et surtout, il ne vivait plus dans la rue. Il pouvait dormir sans avoir peur qu'on lui vole le peu qu'il avait pendant son sommeil. Il pouvait manger sans avoir besoin de fouiller les poubelles des restaurants. Il avait un endroit où rentrer, un endroit qu'il pouvait appeler « chez lui ».

Il avait coupé les ponts avec ses anciens amis en même temps qu'il avait dû arrêter le lycée. Dans un premier temps, il avait eu honte de sa déchéance. Ensuite, c'était plus parce qu'il ne voulait pas qu'ils touchent, ni de près, ni de loin, au trafic de stupéfiants.

Il était donc seul, jour après jour, sans personne pour le réconforter quand il en avait besoin, sans personne pour lui témoigner la moindre preuve d'affection. Ce fut sans doute pour cela qu'il s'était mis à fréquenter des bars et des boites gay. Il avait d'ailleurs perdu sa virginité avec un parfait inconnu.

Et puis un jour, ou plutôt un soir, alors qu'il avait à peine 18 ans, il avait rencontré ce beau blond avec qui il était resté un peu plus d'un an. Jusqu'à ce qu'il se marie. Bien sûr, un homme aussi beau, riche et attentionné ne pouvait que finir par se marier un jour. C'était presque comme si c'était écrit. Mais il ne l'oublierait jamais. Il avait été son premier amour. Alberto Valentino. Italien d'1 m 85, les yeux aussi bleus que le ciel d'un chaud après-midi d'été dans les campagnes japonaises. Celui qui lui avait fait découvrir un monde nouveau, plein d'amour et de tendresse, mais aussi plein de sensations exceptionnellement voluptueuses. Un monde où le plaisir charnel n'a aucun tabou, aucune limite, sauf celles que l'on se fixe soi-même. Et au-delà de tout cela, il avait appris à faire confiance et, surtout, à ce que cette confiance soit réciproque et respectée.

Même s'il n'était plus amoureux de cet homme, il ressentait encore pour lui de l'affection et de la reconnaissance. Il aurait toujours une place particulière dans son cœur. Même leur rupture s'était faite en douceur et avait été emprunte de respect mutuel. L'un débordant de sincérité lorsqu'il affirmait être sincèrement désolé de ne pouvoir se soustraire aux souhaits de sa famille, les yeux plus tristes que jamais. L'autre restant digne malgré la douleur, ne voulant pas rendre les choses plus difficiles pour cet homme qu'il aimait tant et qui, à l'évidence, souffrait autant que lui. Ils s'étaient quittés après une dernière étreinte et un dernier baiser volé.

Il ne savait pas ce qu'il en avait été pour l'italien, mais Kuroko en avait pleuré des nuits durant avant d'être capable de se relever et d'aller de l'avant.

Alors qu'un léger sourire s'étalait sur ses lèvres à l'évocation de ces doux souvenirs, sa bouche prononça doucement, à peine plus fort qu'un souffle :

- Marin.

Son ancien amant avait toujours rêvé d'être marin. Il aurait aimé devenir capitaine d'un bateau plutôt que de reprendre la succession de son père à la tête de la multinationale familiale. Ce fut donc, pour eux, comme une évidence. Ce mot devait être leur safeword. Cet européen l'avait initié aux jeux érotiques et au BDSM (Bondage et Discipline, Domination et Soumission, Sadisme et Masochisme.).

Tout d'abord réticent, le plus jeune avait fini par accepter un essai. Il avait fini par y trouver son plaisir, grâce au respect sans faille que lui témoignait son partenaire de jeux. Il avait apprécié la plupart des jeux auxquels ils s'étaient adonnés et en avait détestait certains. L'asphyxie érotique était l'une de ses pratiques préférées, alors qu'il n'appréciait absolument pas les jeux qui impliquait qu'il devait lécher les bottes ou les pieds de son Maître. Mais toujours était-il qu'il se plaisait dans le rôle du soumis. Son orgasme le plus foudroyant l'avait terrassé alors qu'il était attaché, les yeux bandés, s'essayant alors à la privation sensorielle. Son amant l'étranglait doucement, juste ce qu'il fallait pour qu'il prenne du plaisir, mais pas assez pour pouvoir lui faire réellement du mal. Il lui avait fallu de très longues minutes avant de se remettre, son cœur battant à 1000 à l'heure et refusant de ralentir, sa respiration erratique l'empêchant de prononcer le moindre mot. Mais son amant avait su déchiffrer son expression béate et l'avait ébloui d'un sourire amoureux.

Depuis leur séparation forcée, le jeune dealer avait recherché encore et encore ces sensations de bien-être et de plénitudes, il avait recherché encore et encore ces orgasmes inouïs, mais sans jamais les retrouver. Soit ses partenaires étaient totalement étrangers aux jeux érotiques et au monde du BDSM, soit ils étaient bien trop doux ou bien trop maladroits.

Tout à ses pensées, Fantôme, comme on l'appelait dans le milieu, se rendit compte qu'il était déjà arrivé chez lui. Il se déchaussa, se défit de sa veste et entra dans son salon. Il alla ranger l'argent, ainsi que sa marchandise restante, dans un petit coffre incrusté dans son mur et caché par un joli cadre dont la photo représentait un coucher de soleil sur l'océan.

Il alla prendre une douche afin de délasser ses muscles contractés par le froid extérieur et, une fois en tenue décontractée, il s'affala sur son canapé d'angle, allumant la télé sur un film quelconque qui ne l'intéressait même pas. Une fois encore, il se laissa aller à ses pensées. Elles se dirigeaient toutes vers ce club qu'il avait repéré quelques semaines auparavant.

Il hésitait à y entrer. Non pas à cause du prix qui, bien qu'élevé, restait largement dans ses moyens. Non, ce qui le bloquait, c'était plutôt la clientèle. De toute évidence, les clients de cet établissement avaient tous un certain rang social, alors que lui venait d'une famille de japonais moyens. Il n'avait clairement pas reçu la même éducation, n'avait clairement pas le même niveau de vie et il avait peur que cela ne se voit au premier coup d'œil. Il n'avait pas honte de ses origines, mais il ne voulait pas non plus se faire humilier publiquement en se faisant moquer ou rejeter devant une foule de personnes.

Cela dit, les gens qui se rendent dans ce genre d'endroit préfèrent généralement rester discrets sur leurs identités ainsi que sur leurs vies… Ce n'est sûrement pas le genre d'endroit où l'on fait des esclandres…

Oui, tout compte fait, il irait. Il se rendrait dans ce club et, qui sait, peut-être rencontrerait-il le partenaire idéal ?


*Voilà, premier chapitre bouclé. Il n'y pas d'action et il est peut-être un peu court, mais pour l'instant, je pose le contexte et les personnages. Ce premier chapitre m'a surtout servi à présenter Kuroko et son histoire. Je vous donne rendez-vous au chapitre suivant.

Bises.