Chapitre 10 : Espérance

"Ici le lieutenant Gordon, Hopital Général, Jane Doe a attaqué le Dr Arbogast. Il faut la bouger de l'hôpital, j'ai besoin d'une voiture en renfort pour la ramener au poste."

Bullock jura et donna un grand coup de volant, faisant crisser les pneus contre le bitume détrempé, mais il ne fit pas demi-tour pour aller l'aider. Il enfonça la pédale d'accélération, propulsant la vielle voiture de police dans le virage à une vitesse proprement illégale, suivie par une troupe entière aux gyrophares hurlants. Leur traversée faisait s'écarter les autres véhicules, les badauds se retournaient, étonnés de voir que le GCPD ne passait pas tout son temps à manger des donuts et à lécher les bottes de Batman, des vieilles sortaient leurs têtes pleines de bigoudis des fenêtres et si les feux rouges avaient des mains, il était certain qu'ils aurait furieusement tendu leurs majeurs dans leur direction.

Cette fois c'était pas grave, Essen leur ferait sauter tous les PV.

"Ici Gordon. Le Docteur Arbogast est mort. Je répète, Jane Doe a assassiné le Docteur Arbogast. J'ai besoin d'une équipe de médecine légale à l'hôpital Géneral."

Dégoûté, il cracha sur le siège passager. Ca le frustrait de ne pas pouvoir aider son partenaire mais il fallait qu'il mène la charge vers Pillbury Way et commence à évacuer les civils. Depuis le temps Batman devait déjà y être et s'il avait commencé à taper dans l'épouvantail comme une putain de ruche, s'il ne se dépêchaient pas ça allait piquer. Il vira de bord sur une voie principale et accompagna le concert de gyrophares de grands coups de klaxon. Si on lui demandait son avis, la meilleure méthode pour la chasse au dingue, c'était le fusil anesthésiant, histoire qu'il les voit pas arriver, mais il paraissait que batman aimait pas les armes à feu. Baltringue. Et chiant en plus.

"A toutes les unités ! L'épouvantail à déposé des charges explosives de gaz dans six quartiers de la ville ..."

La douce voix du détective s'éleva allègrement vers les cieux éthérés de la vulgarité en entendant cela. Un salaud psychotique qui commençait à faire médium, à peine qu'ils avaient trouvé sa planque qu'ils ne pouvaient plus sécuriser toute les bouches d'égouts du quartier parce que tout le monde devait partir. Il frappa la radio plus qu'il ne l'alluma.

"Ici le Détective Bullock. Je garde trois voitures avec moi, les autres vous allez vous occuper de ça, évacuez, trouvez les bombes et appelez les démineurs."

Dans le rétroviseur il vit la majorité de la chevauchée derrière lui perdre de la vitesse et partir dans d'autres direction alors que la voix d'Essen remplaçait la sienne à la radio pour coordonner leurs forces. D'ici dix minutes elle aurait envoyé le message à toutes les stations de la ville pour faire bouger les gens et les prévenir d'une attaque imminente. Une sirène retenti et il hocha la tête, appréciant la performance. Ah non, deux minutes, pas mal. Il ne faudrait pas longtemps à tous les habitants pour se barricader, prendre leurs masques à gaz et serrer les fesses. On pouvait dire ce qu'on voulait, mais question temps de réaction en situation de crise, les Gothamites battaient tous les autres. Ils avaient l'habitude à force.

Il louvoya entre les voitures à l'arrêt pour enfin atteindre le quartier du chaudron où il commença à ralentir. Pour en revenir à ses histoires, ça allait être chaud de trouver ce connard avec seulement quatre voitures pour quadriller le secteur. Il leur signala par radio qu'ils allaient tous partir de Pillbury Way et s'étendre par là. Éteignant son gyrophare pour ne pas attirer l'attention du type, il scruta les visages de toutes les sous-merdes qui le toisaient depuis les trottoirs. Une petite bande de prostituées attroupées sous le néon violet d'un bar le regarda passer avec morgue. Deux hommes dans une ruelle sombre mirent vivement leurs mains dans les poches en faisant des sourires goguenards. Un ivrogne fit mine de leur jeter une bouteille pour faire rire ses copains. Un autre tenta de faire du stop. Ça se voyait que la police ne passait pas trop par là, tout le monde se foutait de leur gueule. Mais tant qu'ils étaient à plusieurs, ils ne prendraient pas le risque de les attaquer, même s'ils prenaient le risque de sortir alors que l'alarme sonnait dans les rues. Le crime porte un masque à gaz autour du coup pour sortir, mais le crime ne dort pas.

Il fit la grimace. C'était bien beau tout ça, mais ça ne lui disait pas où était ce sacré putain de Gretzky. Il accéléra et alluma les phares à plein feu, ce qui fit s'enfuir la vermine devant lui. C'est sûr qu'à leurs tronches il devaient pas trop voir le soleil. Il scrutait les visage malfaisants quand la radio craqua.

"Ici l'agent Kang, je crois que j'ai le suspect en vue sur Grammercy Row, Est Pillbury Way."

Bullock félicita mentalement Kang, qu'il n'avait pas encore remercié en rapport, mais qu'il comptait chaudement recommander aux quelques contacts qu'il avait et fit demi-tour sans se presser. S'il l'avait en vue, c'était que le suspect ne se savait pas encore suivi. Kang attendait encore les ordres avant de foncer, ça lui passerait.

"Ici Kang, le suspect fuit!"

Bordel mais Kang ! Kang t'arrêtes pas en si bon chemin et coffre-le putain ! Bullock laissa tomber toute trace de subtilité et fonça sur la scène si vite qu'une petite voiture rentra dans une poubelle pour l'éviter. Il continua d'appuyer sur la pédale au rythme de la litanie de jurons qui s'échappait de sa bouche. Enfin il tourna dans l'angle et vit un grand type en costume sado-maso noir, et une perruque afro multicolore bizarrement, se faisant poursuivre par Kang. Sa bouche s'étira en un sourire sinistre. Qu'est-ce qu'avait dit Gordon déjà ? A compétences égales, neuf fois sur dix le plus lourd des deux gagne ?

Il ne savait pas pour les compétences, mais niveau poids ils devaient être bons.

Bullock freina à peine quelques mètres avant de rentrer de plein fouet dans la grosse brute, qui fut catapultée dans un mur avant de finir sur le trottoir, recroquevillée sur ses côtes. Bullock fit déraper la voiture avant d'en sortir avec un rictus triomphant. Kang le regardait avec de grands yeux, la bouche grande ouverte.

"Est-ce que vous venez de lui rentrer dedans ? Mais vous êtes malade !"

"T'emballe pas ma puce." répondit-il en sortant une paire de menottes de son imperméable. "Il porte du kevlar."

Voyant qu'il allait protester, il les jeta vers lui. Il les intercepta au vol et Bullock fit un signe de tête vers la grosse brute gémissant sur le sol.

"Ça te dis une promotion ?"

L'écho de ses pas se réverbérait sur les murs tout le long du conduit, amplifié, tordu, renforcé jusqu'à en devenir des vagues se fracassant contre une digue plutôt que des bottes courant dans l'eau croupie. Il ne savait pas depuis combien de temps il cherchait Crane. Trop longtemps déjà. Pour certains, chaque minute hors d'Arkham était une minute de trop. La preuve, en deux jours il avait assassiné plus de personnes que certains tueurs en série en plusieurs années et ne comptait pas s'arrêter là. Sa cape claquait derrière lui tandis qu'il amplifia le champ d'action de ses lunettes à réalité augmentée. Le menu fretin était rentré en surface pour la soirée en entendant l'alarme, encore assez sain d'esprit pour ne pas vouloir être coincés sous terre en cas d'éboulement, ce qui rendait sa traque plus facile. Il resterait toujours quelques désespérés, mais il cherchait plutôt un grand attroupement tout en gardant un œil sur la grande figure de Croc et au vrombissement précédant les nuées de rats de Ratcatcher. Ce dernier n'aimait pas se battre ou mettre la vie de ses rongeurs en danger, mais sait-on jamais.

Une ancienne carte des égouts avait pu lui apprendre que la zone n'était pas si grande à l'échelle de la ville. Bloquée au nord par Croc, à l'Est par Ratcatcher, puis à l'ouest et au sud par l'océan, la zone faisait néanmoins plusieurs kilomètres carrés de dédale. Certain conduits se trouvaient sur les cartes, mais des couloirs avaient été crées par les habitants alors que d'autres s'étaient effondrés. Il ne pouvait pas non plus utiliser des explosifs pour libérer la voie parce que les nombreux talents du chevalier noir n'incluaient pas un diplôme d'architecte et comme il ne pouvait pas savoir si détruire un pan de mur allait lui faire tomber le ciel sur la tête, il préférait éviter, merci. Il ne lui restait alors que son intuition et son travail de détective. Le quartier avait beau être étendu, n'importe quel trou ne suffirait pas à une production de masse de toxine. La première cachette qu'il avait investigué, un ancien hangar de Docteur Death, avait été transformée en un centre commercial d'armes et gadgets en tous genre, caddies compris. C'était bon à savoir et il ne manquerait pas de donner l'adresse à Gordon, mais ce n'était pas ce qu'il cherchait. C'est pourquoi il était donc en train de courir vers l'ancienne salle de prière du révérend Blackfire.

Et rien qu'à voir les murs extérieurs couverts d'une couche brillante de peinture au plomb, il comprit qu'il devait être dans la bonne direction.

Marchant désormais silencieusement, il vérifia que son masque à gaz était bien en place avant de s'aventurer plus près. Oui, il se souvenait de la grande porte en bois surmontée par une tête de démon tirant une langue fourchue. Il la poussa un peu pour en apprécier la résistance et réalisa que Crane avait dû la faire emmurer, sans doute pour forcer ses sbires à passer par une toute petite faille à travers laquelle Batman serait trop large pour se faufiler. Sauf qu'il avait beau ne pas être architecte, il se doutait bien que si on emmure une porte, ça n'en fait pas un mur porteur.

Et donc il pouvait la faire exploser.

Une chauve-souris en mousse plus tard, la déflagration faisait trembler tout le sous-terrain alors que le Chevalier pénétrait dans l'ancienne chapelle sous les hurlements hystériques des captifs de Crane. Le lieu reconverti en laboratoire avait déjà été mis à sac; le sol était jonché des débris des instruments de verre, les tables renversées et pas un récipient n'avait pas été vidé. Batman ne s'attarda pas sur ceux qui criaient. À leurs vêtements déchirés, tatouages et piercings, il pouvait dire que c'était là les employés que l'épouvantail avait si ardemment cachés. A leurs yeux se révulsant dans leurs orbites tandis qu'ils hurlaient et courraient dans tous les sens, leurs bras battant parfois des monstres imaginaires, il pouvait dire que Crane avait trouvé un moyen de garder la formule de son produit secrète. Il souffla sous son masque. Qu'est-ce qu'ils pensaient, tous ? Il était connu pour être déloyal.

Un ricanement fantomatique fit écho depuis l'un des couloirs et les portes menant à ceux-ci se fermèrent avec un claquement. Le sifflement du gaz le suivi et il porta une main à son masque, réflexe de combats indénombrables. Mais les pauvres hères autour de lui n'avaient aucune protection. Lentement ils s'immobilisèrent et regardèrent autour d'eux. Il campa sur ses positions et leva les poings. Généralement, c'était à ce moment-là qu'on essayait de lui retirer son masque. Comme il l'appréhendait, ils prirent un regard féral, mais ce ne fut pas sur lui qu'ils se jetèrent. Un seul fut assez fou pour se jeter sur lui et il fut vite écarté d'un coup de pied avant d'avoir pu s'approcher; tous les autres commencèrent à se mettre en pièces, mordant, griffant et frappant. L'un d'eux avait un grand bout de verre qu'il brandissait comme un poignard, à cheval sur la seule femme du lot.

Crane ne voulait pas qu'ils l'affrontent. Il voulait qu'ils le ralentissent.

Un batarang suffit à le déposséder de son arme improvisée et il s'élança alors vers lui, sa bouche s'ouvrant sur un grognement d'outre-tombe. Ne voulant pas trop les blesser, il activa la fonction taser de ses gants. Ils n'avaient pas choisi de s'attaquer à lui... Mais ils avaient choisi de travailler pour un meurtrier sans scrupules, alors il n'eut aucun remords à les gifler les uns après les autres pour les assommer. Quand aux portes, Crane était trop théâtral pour ne pas avoir choisi la porte gauche – sinister – dans une église, aussi malsaine soit-elle. Elle explosa rapidement et le Batman se retrouva face à un autre dédale de corridors étroits aux murs de parpaing encore frais. Evidemment.

Il réenclencha la fonction rayons X de son masque. Crane passait trop de temps avec le Chapelier pour mettre de la peinture au plomb là où il devait respirer et très vite il eut le long squelette de l'épouvantail dans son champ de vision. Maintenant, s'y rendre. Il ne pouvait pas tout faire exploser, il ne savait pas combien de déflagrations les arches gothiques pourraient endurer avant de lâcher. Une bonne chose qu'il pouvait voir à travers les murs. Mais qu'est-ce qu'il était en train de faire ?

"Ah ! Notre invité d'honneur !"

A l'odeur, il avait mis le feu à ses recherches pour qu'on ne puisse pas lui voler la formule. Un effort que le Batman appréciait -s'il était le seul à savoir comment faire son produit, il y en aurait moins dans les rues et ça lui ferait moins de travail – mais il ne pouvait s'empêcher de remarquer que ça semblait être une très mauvaise idée de jouer avec le feu dans un costume en toile de jute.

"Que penses-tu de mon Thrill Batman ? As-tu pu en faire l'expérience ? Découvrir la plénitude, laisser disparaître toutes tes inquiétudes, toutes tes névroses en une bouffée ?"

Tandis que la voix ne changeait pas de position, le squelette de Crane sortit de son laboratoire et s'engagea dans le dédale silencieusement.

S'il pensait vraiment que ça allait marcher, il se mettait le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.

Batman actionna l'exo-squelette de l'armure pour un coup de pouce supplémentaire et défonça trois épaisseurs de murs pour rentrer dans l'épouvantail d'os et de toile avec beaucoup plus de force que nécessaire. Celui-ci prostré sur le sol et se tenant les côtes, devait penser la même chose. Pour enfoncer le clou, il posa sa botte sur son torse et appuya.

"C'est fini Crane. "

Au point où ils en étaient c'était inutile de le dire, mais ça lui faisait ô combien plaisir. L'épouvantail toussa en essayant de bouger sans pouvoir se relever.

"Peut-être que tout est fini pour aujourd'hui..."

Seule sa patience infinie, créée par l'écoute forcée de beaucoup trop de monologues l'empêcha de lever les yeux au ciel. Non Crane. Non. Et surtout pas quand son monologue enregistré continuait à tourner dans le vide. Il refusait d'en écouter deux à la fois.

"... Mais a l'heure qu'il est des milliers de personnes ont été exposées à une drogue dont j'ai déjà vendu des gallons entiers à la mafia..."

C'était très dommage, parce qu'il lui épargnait généralement ce genre de corvée. Ah mais oui : Il ne faisait plus de monologues avant l'acte et n'était plus en état de les faire après. Ceci explique cela.

"...Alors tu peux me frapper autant que tu veux Bat-Man, mais regarde la v-

"Avec plaisir."

Il abattit son poing sur le visage déformé tissé sur son masque avec assez de force pour le détruire et assommer l'épouvantail, le réduisant au silence. C'était plus simple. Il fit un pas en arrière et observa le corps maigre, comme une marionnette à qui on aurait coupé les fils.

Levant son gantelet, il vérifia que l'air n'était pas toxique avant de retirer le masque détruit.

Jonathan avait perdu du poids. Il en avait déjà eu l'impression en le voyant en costume, mais ça se voyait mieux sur son visage. Il avait le genre d'ossature qui ressortait toujours un peu plus au niveau de l'arcade et des pommettes quand il s'émaciait, soulignée par les cicatrices causée par les becs des oiseaux dont il avait trouvé les cadavres poussiéreux en Géorgie. Ses cheveux ternissaient, passant lentement mais sûrement de l'orange vif de leur rencontre à une couleur plus fauve. Seuls l'expression de ses yeux, voilée pour le moment, ne changeait jamais. Profondément en colère, mais traqués, toujours. Le chevalier noir laissa le regret l'envahir et se força a revenir sur tout ce qu'il savait de lui, les morts qu'il avait éhontément causées ces deux derniers jours, le thrill qui serait dérivé comme médicament miracle contre l'anxiété quand il ne serait pas vendu comme drogue dans les rues. C'était plus dur de tuer les criminels qu'il devait frapper toutes les nuits quand il faisait sa minute de silence après chaque rencontre et affronter la plus terrible réalité que malgré tout ce qu'ils avaient fait ils restaient humains.

Il poussa un profond soupir.

Sans dernier bon mot, ni pose triomphale il souleva Crane, le déposa sur son épaule et tira sa révérence.

Quel gâchis.

A trois heures du matin, le commissariat bourdonnait de vie.

Non seulement les cellules étaient pleines de gens stones qui hurlaient, chantaient et faisaient n'importe quoi sous le regard peu amène de l'épouvantail - qui se tenait un sac de petits pois congelés sur son coquard en se disant qu'il prendrait un dirigeable la prochaine fois- mais ils avaient profité de l'attaque pour faire le vide dans les égouts sous Pillbury Way. Le supermarché pour vilains avait été vidé et les policiers se suivaient en une procession d'armes, bombes, armures en kevlar et autres vers la salle des saisies alors qu'une camionnette renforcée les attendait dehors avec toutes les drogues, alcools de contrebande et une douzaine de chiens d'attaque qui eux attendaient une ONG de réhabilitation.

Au final, presque deux cents personnes avaient été exposées au Thrill, le nom que les médias avaient donné à la nouvelle drogue de Crane. C'était un nombre non-négligeable et on s'était dépêché de les blâmer, mais Bullock lui-même en préférait un autre : le nombre de morts.

Zéro.

Entre leur chasse à la bombe, le déploiement à l'avance de la garde nationale et le fait que le produit n'était pas censé tuer, pas une seule personne n'était morte malgré les deux-trois bombes qu'ils n'avaient pas désamorcées à temps. Oui, il y avait eu des blessés quand des abrutis sous Thrill avaient commencé à faire n'importe quoi mais eh, il avaient qu'à porter des masques. Pfah. Touristes.

Assis à son bureau, Bullock avait l'air presque plaisant alors qu'il malmenait son clavier.

"Hey Harvey ?" Il releva les yeux pour voir Gordon qui remettait déjà son manteau. "On est appelés pour un meurtre, un homme nu attaché aux décorations du Gotham Plaza."

"Attends, je finis ça et je te rejoins là-bas."

Gordon hocha la tête, pensant qu'il finissait son rapport sur le cas Thrill et partit en remettant sa pipe entre ses lèvres.

Et, une lettre à la fois, Harvey Bullock finit son email.

Salut Joyce, ça va ?

Moi j'ai mis tes conseils sur la porte du frigo. Même que ça marche un peu, je suis allé à la supérette asiat au coin de la rue et maintenant je dois avoir vingt sortes de nouilles. Ici c'est un peu le bazar, comme d'habitude, mais j'ai un gros cas qui s'est pas trop mal terminé alors c'est bien. Ça te va bien les tresses comme ça, surtout quand t'es loin et que tu peux pas inonder la salle de bain en les rinçant. Un jour faudra que je t'envoie les photos de toi quand tu t'étais mise en maillot et que t'avais utilisé ta luge pour t'en servir de rampe dans la baignoire. Ton entrainement se passe toujours bien sinon ? Te stresse pas trop surtout, du moment que tu te fais pas mal tu vas bien t'en sortir, alors prend le temps de dormir. Je t'ai envoyé un colis avec ton plaid et tes gros pulls que t'avais laissés, vu qu'il doit commencer à faire froid chez toi. Dis-moi si t'as besoin d'autre chose et bon courage pour ton marathon !

Bisou,

Papa


Je sais pas écrire Batman. Mais alors pas du tout. C'est aussi pour ça que Roulette Russe est en plan depuis si longtemps, il est censé y apparaître avec joker. J'ai essayé de donner l'impression d'un type qui fait ça depuis tellement longtemps qu'il en a l'habitude, connait ses ennemis comme des proches, reconnait toutes les planques parce qu'il en a déjà fracassé la porte une ou deux fois et en a carrément marre des monologues parce qu'il les a tous entendus et qu'il en a ras le cul de vos conneries les enfants, tout en gardant un coeur, bien que perpétuellement brisé. Et vous pouvez tenter toutes les astuces du monde, ça marche pas. En tout cas, c'est fini pour cette fic, qui même si elle n'a pas eu un succès retentissant, au moins elle arrêtera de traîner dans les méandres de mon ordi. A plus tout le monde !

- Ratcatcher n'apparait plus trop dans les comics, mais j'aime bien l'idée que certaines parties des égouts de Gotham soient hors limite pour raisons diverses (Croc, wonder city, ratcatcher...) donc dans mes fics c'est juste qu'il préfère faire roi des rats sous terre plutôt que se battre.

- Le centre commercial pour vilain vient de la série Gotham. J'avais adoré le visuel.

- Dans mes fics, considérez que personne, non PERSONNE n'est assez débile pour se balader dans Gotham sans un masque d'urgence et ça comprend bien entendu le chevalier noir. Parce que bon, j'avoue que ça me désolerait un peu de devoir écrire sur un batman qui a toujours pas pigé qu'il faut mettre un masque à gaz avant d'aller affronter Joker/Ivy/Epouvantail/etc. Donc les gens qui se font avoir sont des touristes, que les vrais gothamites regardent avec un certain dédain.

-C'était une astuce de quand je jouais Crane en RP de faire en sorte que mon épouvantail utilise des cachettes avec des portes d'entrée/sorties trop étroites pour que Batman/Nightwing/Red Hood/autre puisse y passer, alors que Crane peut s'y faufiler sans problèmes vu qu'il est tout maigre. La solution de ces messieurs était généralement de tout faire péter. Petit hommage à toutes mes fourberies gâchées par ces grosses brutes décérébrées.

-Les gens qui se taillent en pièce de terreur et de rage quand les deux produits sont mêlés, c'est la première scène du jeu Arkham Knight qui me les a inspirés (même si le Thrill n'existe pas dans ce jeu). La scène de combat et les gadgets sont d'ailleurs inspirés de la série de jeux, comme vous l'aurez probablement remarqué.

- Dans un arc de New52, Crane utilise effectivement un dirigeable pour rependre sa toxine.