Bonjour à toutes et à tous. Voici ma première fiction avec plusieurs chapitres. Elle se portera sur le coupe Hermione / Fred et plus si affinités. Je vous laisse la découvrir. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, toutes les critiques sont les bienvenues. Merci pour votre lecture

Être à Pré au lard avec Cho Chang lui semblait irréel. Elle marchait à ses côtés, d'un pas léger, et son odeur enivrante montant à la tête d'Harry. Rien ne lui semblait important à présent. Ni les rumeurs qui circulaient sur son compte, les regards dégoûtés qu'il croisait, l'Ordre, même Voldemort lui paraissait grotesque. Le sourire qui s'était échoué au coin de ses lèvres semblait y avoir élu résidence et son cœur cognait fort dans sa poitrine. Il la suivait aveuglément et se mit à penser que le village ne lui avait jamais paru aussi beau.

-Où veux-tu aller ?

-Je ne sais, je te laisse choisir, je suis sûr que tu connais bien mieux que moi les lieux appropriés.

Cho lui sourit en arquant un sourcil. Approprié. Ce mot avait franchi la barrière de ses lèvres sans qu'il n'ait pu le retenir. Approprié à quoi ? À un rendez-vous amoureux ? C'était le 14 février et l'invitation de Cho ressemblait à un rendez-vous amoureux, mais aucun des deux ne l'avait mentionné. Était cela ? Harry pensa qu'il aurait bien besoin des conseils de Sirius en matière de fille. Il n'y connaissait rien. Il ne connaissait ni ses attentes ni ses doutes ou ses espoirs pour cette journée. Il la laissait le guider sans savoir réellement ce dont elle avait envie.

Mais, après tout, c'est elle qui l'avait embrassé, elle qui lui avait proposé d'aller ensemble à Pré au lard, plus ou moins. En faite, c'était un quiproquo, mais, peu importe, ce qui comptait réellement c'est qu'il était là, avec la fille de ses rêves. Son estomac faisait des sauts périlleux et son cœur battait tellement fort qu'il avait peur qu'elle ne l'entende.

-Oh, mais ce n'est pas Hermione Granger ?

Harry se retourna brusquement. Le noir. Et une pierre tomba dans son ventre. Il se demanda d'ailleurs d'où elle pouvait bien provenir. C'était Hermione, assisse dans un bar qu'il ne connaissait pas, près de la fenêtre, en grande discussion. Hermione et ce sourire qu'elle ne réservait qu'à lui. Hermione et son rire qu'il connaissait si bien qu'il semblait l'entendre malgré la vitre qui les séparait et le brouhaha des passants. Ce rire que lui seul pouvait lui décrocher et qui aurait percé la marque des ténèbres elle-même. Ses yeux pétillaient ce qui lui donna l'air d'être sortie d'un conte. Bien trop belle pour être réelle. Il ne l'avait jamais vue aussi heureuse. Elle portait des vêtements moldus, simples et élégants, ses cheveux brillaient grâce à un fin rayon de soleil venu chatouiller son visage et sa main tenait étroitement enlacée une autre, beaucoup plus grande. Les yeux de Harry se tournèrent vers son propriétaire et la pierre tomba un peu plus bas.

-Ce n'est pas le frère de ton ami Ronald, Fred ou George, ils font parti de l'A.D eux aussi non ? Je n'arrive jamais à les reconnaître.

Mais Harry se fichait bien de ce que Cho disait. Il se fichait bien que ce soit Fred ou Georges qui tenait étroitement la main d'Hermione et qui la couvrait de baisers. Peu lui importait de savoir quel membre de la famille Weasley se tenait à ses côtés. Hermione ne pouvait pas être ici avec quelqu'un d'autre que lui ou Ron. Alors la pierre au fond de son estomac remonta dans sa gorge et il sentit des frissons parcourir son être tout entier. Il voulait partir le plus loin possible, oublier cette image. Pourquoi réagissait-il comme ça ? Hermione était une grande fille, ses histoires ne le regardaient pas. Et pourtant, il ne pouvait faire taire le monstre dans sa poitrine.

-Harry, tu te sens bien ?

Harry revint sur terre et, sans se retourner, s'entendit marmonner une excuse pour son comportement. Après tout, Cho était là et c'est tout ce qui aurait dû compter. Mais alors, comme si elle avait senti sa présence, Hermione leva les yeux et croisa son regard. Ce qu'elle y vit dut lui glacer le sang et elle se figea sur place. Harry soutint son regard et un voile passa dans celui d'Hermione. Elle retira sa main de Fred ou George et se leva, pour partir à sa rencontre. Mais Harry ne voulait pas la voir, il ne voulait pas lui parler. Il se savait capable de lui balancer tout ce qu'il y avait de plus affreux. Car Hermione venait de le blesser, son cœur participait à une bataille explosive dont il était le perdant. Il prit Cho par la main et l'emmena à toute vitesse loin de ce bar, loin d'Hermione, loin de son sourire. Il sentit de petites perles au fond de ses yeux et se promit de ne pas les laisser couler.

-Harry.

Il entendit Hermione l'appeler, sa voix était désespérée, mais il s'en fichait bien. Sa tête le faisait souffrir et l'air entrait difficilement dans ses poumons. Il entendit Cho lui parler, lui demandant ce qu'il se passait et où il l'emmenait. Il ne répondait pas. Il avait mal et ne comprenait par la raison de cette douleur.

-Harry, reviens.

Il voulait s'éloigner, toujours plus. Il pensa qu'il parviendrait peut-être à transplaner, aller en Australie ou sur Mars. Pendant une fraction de seconde, il se demanda si le transplanage pouvait s'appliquer aux autres planètes. Il se promit de poser la question au professeur McGonagall dès son retour et si sa réponse était positive, il s'entraînerait alors jours et nuits pour y parvenir.

-Harry James Potter tu vas t'arrêter et m'écouter maintenant ! Cesse de faire l'enfant. Harry, je te préviens, ne m'oblige pas à te jeter un sort.

Mais alors qu'il bifurquait dans une allée sombre qu'il ne connaissait pas, entraînant Cho dans sa fuite, une grande main se posa sur son épaule et le plaqua contre le mur. Il lâcha Cho et ne vit rien d'autre que deux yeux bleus, remplis de colère. Il ne cilla pas, ne résista pas. Mais il posa sa main sur sa baguette, prêt à se défendre et à attaquer celui qui lui avait volé le sourire d'Hermione.

-Fred, lâche-le.

Alors c'était Fred, il aurait dû s'en douter. Bien plus fourbe que son frère, bien plus charmeur, il avait envoûté Hermione, elle n'avait rien pu faire.

-Harry, qu'est-ce qui te prend ?

Il tourna la tête vers Hermione et détesta ce qu'il y vit. La peur mêlée à la colère déformait les traits de son amie. Elle ressemblait à une lionne prête à attaquer, ses joues étaient rouges et de petites gouttes de sueur perlaient le long de son front. Elle avait couru et Harry pouvait sentir son odeur jusqu'ici. Cette odeur qu'il connaissait par cœur. Cette odeur qui apaisait Harry, qu'importe les circonstances.

-Tu vas me répondre ou tu comptes rester là à me fusiller du regard ?

Et c'est comme si une bataille s'était engagée dans son corps et son esprit sans qu'il ne puisse la contrôler. Il savait qu'il devait s'excuser, lui demander calmement ce qu'elle faisait avec Fred dans ce bar et quelle était la nature de leur relation. Mais, tel un animal blessé, il choisit l'attaque, pour ne pas être blessé, encore une fois.

-Et toi Hermione, tu vas m'expliquer ? C'est quoi ça, vous deux ? Pourquoi ? Pourquoi lui Hermione ? Explique-moi !

Il avait hurlé ses mots comme s'ils pouvaient l'atteindre et la faire reculer. Éloigne-toi, ne me regarde pas.

-Harry, je suis désolée…

-Désolée ?

Il s'entendit éclater d'un rire sans joie qu'il détesta aussitôt. Il s'avança vers Hermione, son regard toujours plongé dans le sien et cette dernière recula. Il aurait voulu lui cracher à la figure toute la colère qui s'était emparée de lui, mais un bras lui barra le passage.

-Doucement Potter.

Hermione croisa le regard de Fred et ce dernier enleva son bras de la poitrine d'Harry. Alors elle s'avança vers lui, lentement. Elle semblait avoir peur et Harry se détesta pour cela. Il avait vu de nombreuses fois la peur cogner au fond des yeux de son amie et c'est lui qui l'apaisait par un mot, un regard ou un baiser. Et il se rendit compte, à ce moment-là, que les baisers de son amie ne lui étaient pas réservés. Qu'un autre en profitait et sa gorge se serra. Sa voix devint basse, grave et elle se mit à trembler.

-Que tu ne le dises pas à Ron, je comprends. Mais moi ! Moi Hermione. Pourquoi tu me l'as caché, je suis ton meilleur ami. Je ne t'ai jamais jugé. Je ne comprends pas

Il s'était approché et Hermione n'avait pas bougé. Elle baissa les yeux et Harry devina que ces derniers se remplissaient de larmes. S'il y avait bien une chose qu'Harry ne supportait pas, c'était de la voir pleurer. Et, aujourd'hui, c'était de sa faute. Alors, lentement, il prit ses mains dans les siennes et elle leva les yeux vers lui. Il y vit la douleur et la honte, ses yeux hurlaient, mais ses lèvres restaient serrées, comme par crainte de lancer une triste vérité. Et son cœur s'arrêta. Ne jamais la faire pleurer, ne jamais la blesser. Il avait envie de se cogner, de lui demander pardon, par tous les moyens possibles. Le sourire d'Hermione ne devait jamais s'effacer. Pas devant lui, pas à cause de lui. Alors il prit le poignet d'Hermione et en caressa le creux. Harry savait que ce geste apaisait son amie. C'était comme une sorte de code entre eux. Le poignet d'Hermione et la nuque d'Harry. Harry n'avait jamais connu les démonstrations affectives. Il n'avait pas grandit comme les autres, entourés des bras de ses parents. Ils ne connaissaient rien des bienfaits que pouvait procurer une étreinte. Alors, Hermione lui avait appris. Et, dans leur pudeur respective, ils s'accordaient ces gestes, parfois, quand les circonstances l'imposaient.

-Je pensais que tu ne me regarderais plus de la même façon. J'avais peur de ta réaction.

-Et je viens de te prouver que tu avais raison. Bravo, Hermione, comme toujours, tu sais que je suis le plus grand des idiots.

Elle sourit.

-Il est gentil avec toi ?

Elle hocha frénétiquement la tête et reposa ses yeux dans ceux d'Harry. Et celui-ci vit une petite étincelle en ressortir.

-Tu sais, c'est arriver comme ça.

-Je n'en doute pas, on en reparlera plus tard. Pardonne-moi.

Elle lui lança un regard désolé et l'embrassa sur la joue. Harry sentit une douce chaleur se déposer à l'endroit où les lèvres d'Hermione avaient touché sa peau. Il lâcha ses mains après les avoir embrassés et se tourna vers Fred qui ne les avait pas quittés. Harry se plaça face à lui, sans sourciller et pointa un doigt sur la poitrine de ce dernier.

-Si jamais son sourire quitte ses lèvres par ta faute, crois-moi Weasley, je ferais de ta vie un tel enfer que tu préféreras la compagnie de Voldemort.

Mais alors qu'il allait répliquer, la main d'Hermione se posa sur son épaule et il referma la bouche rapidement. Son amie lui indiqua la présence de Cho et murmura assez bas pour qu'elle ne l'entende pas.

-Emmène-la chez Madame Pieddodu, c'est parfait pour la Saint Valentin.

-Oui, c'est parfait pour vous, joli cœur.

Fred lui lança un clin d'œil et tous deux le laissèrent planter là, face au regard inquisiteur de Cho.

-Euh… J'ai réfléchi, on pourrait aller dans ce bar avec tous ces cœurs ?