Coucou !

Je suis très productive, en ce moment, je trouve. SDK m'inspire incroyablement bien.

Je vous apporte donc le chapitre 4 de cette fanfic, où nous parlerons de déménagement, de saké (encore), de Yuya et de règles de vie.

Bonne lecture à vous !


Un violent coup de klaxon me fait dresser les oreilles et je jette un coup d'oeil par la fenêtre de la cuisine qui donne sur la rue. En bas, je vois Kaya, qui vient de s'extraire de la voiture et me salue en sautillant comme une puce. Kyoshiro la rejoint, toujours armé du même sourire enthousiaste. Je leur crie que je leur ouvre et file dans le salon pour appuyer sur l'interphone.

-Hm ce sont eux ? demande Hishigi qui, le nez presque collé à son échantillon, est en train de lui verser je ne sais quelle substance à l'aide d'une pipette.

Je réponds vaguement un oui oui avant de rejoindre la porte d'entrée.

Il y a une semaine, j'ai annoncé à Hishigi que j'avais trouvé un appartement. J'aurais juré, pendant une fraction de secondes, l'avoir vu sourire. Et en même temps, une telle idée, c'est bizarre. Il est tellement neutre ce type. Tellement indéfinissable.

Après cette sorte d'hallucination éphémère où j'ai cru le voir sourire, il s'est contenté d'un hochement de tête puis c'est bien. Il doit être content de savoir qu'il va, enfin, retrouver sa paix si chère. Pas que j'ai été très envahissante. Franchement, entre les cours et les soirées passées tranquilles dans la chambre d'amis, on s'est pas beaucoup vus. Puis lui aussi, était toujours collé à ses expériences et ses papelards divers et variés.

Je suis bien contente de pouvoir m'en aller !

Dans la foulée, je me suis contentée d'un simple texto à mes parents j'ai trouvé un appart. Je vais signer le bail dans la semaine.

Suite à quoi j'ai eu droit à un message super long de ma mère, toute heureuse pour moi et voulant en savoir le plus possible sur cet appartement, comment il est, oh, des colocs, ils ont l'air d'être des gens bien ?

J'ai échappé quelques jours aux interrogations en ne répondant pas à son long texto. Puis en milieu de semaine, j'ai signé le bail et je me suis enfin décidée à les appeler. Comme d'habitude, mon père a manifesté sa joie en peu de mots. C'est surtout ma mère qui m'a agrippée pour ne pas me lâcher. Elle m'a posé mille questions sur mon nouveau logement et, surtout, sur mes colocs. Evidemment, j'ai pas dit qu'ils étaient ultra bizarres -mis à part peut-être Akira qui n'a pas l'air d'avoir des délires chelous et Bonten qu'est plutôt gros nounours. Elle ne m'aurait, vraiment, jamais lâché si elle avait su ça.

Ma mère, c'est une femme bien. Mais, bon sang, qu'est-ce qu'elle peut être envahissante parfois !

Ca m'a alors rappelé pourquoi j'ai tant tenu à partir, changer d'université et de ville.

Kyoshiro ayant une voiture, lui et Kaya ont proposé de m'aider pour mon déménagement. Sakuya n'étant pas disponible dans le week-end. J'ai pas mille et un cartons mais c'est quand même vachement plus pratique de transporter tout ça dans le coffre d'une voiture qu'en transports en commun ou à pieds.

Les voilà donc qui se pointent, tout joyeux.

-Bonjouuuuuuuur ! lance Kaya en entrant.

Elle fait un grand signe de main à Hishigi qu'elle aperçoit dans le salon. Kyoshiro l'imite, mais avec un geste plus discret.

-C'est vous, Hishigi le savant ? continue la jeune fille.

-Savant, c'est vite dit, je grommelle.

Et le concerné se contente d'un « hm » en dévisageant cette jeune inconnue.

-J'ai lu des trucs sur vous ! En vrai, c'est trop génial, d'être passionné comme vous pour une chose. Les médias sont insensibles à ça mais moi, j'trouve ça trop bien. Et puis quand on voit chez vous, tout ce laboratoire improvisé, ça mériterait tellement une belle photo ou une belle aquarelle !

Kyoshiro et moi, on reste un peu sonnés par cet improbable échange. Quand je vous dis que Kaya est enthousiaste pour un rien. Le mutisme d'Hishigi ne semble pas la gêner dans son petit discours.

-Oh ouais, dommage que j'aie oublié mes affaires de dessin, sinon, j'aurais bien fait un croquis de vous depuis ce point de vue là, depuis le seuil de votre appartement où on aperçoit, déjà, l'antre du grand scientifique !

Eh, oh, faudrait pas trop qu'elle l'encense non plus. Les médias sont peut-être des minables abrutis, n'empêche, parfois, ils ont raison. Et l'étiquette de savant fou collé sur le front d'Hishigi ne vient sans doute pas de nulle part. Alors grand scientifique, mouais, à d'autres.

Kaya continue de déblatérer encore une petite minute sous le mutisme de son interlocuteur et soudainement, comme passant du coq à l'âne, sans pause ni transition, elle se tourne vers nous :

-Bon alors Tokito, ils sont où tes bagages ?

Cette fille me tue...

Un au revoir un peu distant à Hishigi plus tard, me voilà en bas de l'immeuble, traînant une de mes valises derrière moi. Kaya et Kyoshiro ont pris une partie de mes affaires, tout a pu se faire en un seul voyage.

J'ai pas dit à Hishigi que je repasserai le voir, parce que ce n'est sans doute pas vrai. Lui aussi, doit mieux se porter seul. Je l'ai seulement remercié et il a hoché la tête.

J'ai vraiment hâte de me retrouver avec des gens qui parlent. Pour de vrai.

Le voyage n'est pas très long jusqu'à ma nouvelle demeure. J'ai les clés, qui m'ont été remises après la signature du bail. Néanmoins, pour le fun sans doute, Kyoshiro tient à sonner.

-Hein ? fait une voix évasive.

-BOUH ! crie Kyoshiro dans l'interphone. On n'a pas ramené de saké mais vous pouvez quand même nous laisser entrer !

-Pas de saké pas d'entrée, fait une deuxième voix que je reconnais être celle de Kyo.

-Oh, mon grand ami Kyo ! Ca peut s'négocier, tu sais.

-On ne négocie jamais en terme de saké.

-Alleeeeez, je suis sûr que si elle était là, ça ferait hyper plaisir à Sakuya qu'on entre !

-...

-Puis Yuya serait pas contente de savoir que tu as laissé ton vieux pote sur la pas de la porte !

J'arque un sourcil : c'est qui cette Yuya ?

-C'est la presque copine de Kyo, me murmure Kaya au passage.

J'ai du mal à l'imaginer avec une presque copine. Il fait tellement... désinvolte. Après, remarque, son côté bad boy ténébreux doit en attirer plus d'une. A commencer par Akari. Mais apparemment, ce n'est pas elle sur la liste des favorites !

Quelques échanges par interphone interposé plus tard, je finis par soupirer :

-Ouais allez, on enchaîne, j'ai la clé, on rentre !

Et me voilà à pousser la porte, traînant ma valise derrière moi. Kaya me suit gaiement tandis que Kyoshiro se lamente parce qu'il y était presque, encore un petit instant et Kyo aurait craqué ! Comme si j'avais qu'ça à faire.

Au troisième étage, la porte est grande ouverte. Nous débarquons le souffle court. Evidemment, l'ascenseur est toujours en panne et nous avons donc trimballé tous les sacs dans l'escalier.

-Je vois que tu as trouvé de valeureux serviteurs pour t'accompagner, fait remarquer Bonten d'un ton taquin.

Ce à quoi je réponds par un petit sourire narquois :

-Pour qui tu m'prends ? Tu croyais franchement que j'allais faire ça toute seule quand j'ai de si loyaux sujets ?

-Roh c'est que madame se prendrait bientôt pour une reine ! s'exclame Kaya.

Nous allons directement poser mes affaires dans ce qui est, désormais, ma nouvelle chambre. Une pièce toute simple, avec un bureau vide, trois étagères, un lit dans un coin et une fenêtre qui donne côté rue.

De retour avec les autres zouaves, Kyo nous fait remarquer que, quand même, on aurait pu faire un effort pour le saké, Luciole raconte à Kaya l'araignée qu'Akari a chassée en faisant le ménage -j'vous jure, Kaya avait vraiment un air attristé au visage- et Akira ajoute qu'il lui faudra aussi un jour relâcher son élevage d'escargots parce que c'est pas cool de les garder dans une boîte.

-Il élève vraiment des escargots ? je demande, l'air sceptique.

-Luciole élève plein de trucs, répond Akira, un peu blasé par son colocataire. Dernièrement, il a voulu ramener un python domestique qu'une connaissance d'une connaissance aurait été prête à lui céder. Sans surprise, à l'unanimité, on a voté contre.

Brrr, je veux bien aimer les chenilles mais y'a des limites ! Les pythons, c'est hors de question !

Kyoshiro et Kaya ne s'attardent pas trop. Bientôt, je me retrouve seule. Face à mes nouveaux colocataires.

Akari se jette presque sur moi :

-On va trop bien s'entendre !

Euh... ouais ?

-Tant que tu touches pas à Kyo, je vais bien t'aimer !

Je la regarde sans rien dire. Elle a vraiment une fixette sur Kyo, c'est incroyable. Elle est au courant qu'il a une presque copine, comme le disait Kaya ? Pas le temps de m'interroger plus car elle commence à me détailler les règles de vie :

-Alors on a chacun une petite place dans le frigo. Les repas, chacun se les gère individuellement. Il arrive parfois qu'on mange ensemble, ça dépend vraiment puisqu'on n'est pas tous sur les mêmes horaires. C'est vraiment très libre de ce côté-là. De temps en temps, certains week-end, on organise un gros repas collectif, c'est plutôt chouette ces moments ! Dès qu'il y a une décision à prendre qui impactera de près ou de loin l'ensemble de la coloc...

-Comme Luciole et son python, me glisse Akira à voix basse.

-... la décision passe en débat puis au vote. Concernant le ménage, chacun est responsable de sa propre chambre. Les pièces communes et la terrasse sont entretenues en duo, avec un roulement. Il y a le planning affiché là-bas, dans le salon. Puisque tu prends la place de Kyoshiro...

-Parti vers de nouveaux horizons avec sa belle, snif, c'est beau et triste, marmonne Bonten, essuyant une fausse larme d'émotion.

-MAIS VOUS EN AVEZ PAS MARRE DE ME COUPER VOUS DEUX ?!

Akari fusille Akira et Bonten du regard. Apparemment, elle a une certaine autorité parce qu'aucun des deux ne mouftent. Ils sont même plutôt palôts face au regard de leur coloc.

-Hm, hm, je disais donc... ah oui, Kyoshiro ! Du coup tu seras en duo avec Akira. Et voilà, je crois que c'est l'essentiel des règles. Ah, règle d'or, ne jamais voler du saké à Kyo sans lui avoir demandé son accord avant.

-Y'a que Yuya qui a le droit de faire ça, ajoute Bonten avec un sourire entendu en direction du concerné.

-Oh, Yuya ? La presque copine de Kyo ? je lâche.

-NON C'EST PAS VRAI ! s'exclame Akari avec la tête la plus triste que j'aie jamais vue. Kyo est à moi ! A moi !

Le concerné ne dit rien, ne paraît même pas écouter la conversation. Drôle d'indifférence.

De fil en aiguilles, j'apprends qu'Akari est étudiante en médecine, elle devrait bosser H24,ne plus sortir de sa chambre, être sans cesse penchée au-dessus de son bureau mais en fait, ça la gonfle et pourtant, miraculeusement, elle arrive toujours à avoir son année de justesse.

Bontenmaru étudie la physique et est accessoirement videur dans une boîte de nuit, de temps en temps, pour quelques revenus supplémentaires. Vu sa carrure, ce rôle lui va plutôt bien.

Akira étudie en sociologie, rien de particulier à signaler à son propos. Mise à part ce qu'Akari semblait s'apprêter à révéler sur lui avant qu'il ne la bâillonne à corps et à cri -je suppose qu'elle voulait révéler un petit secret qu'elle a en stock. Je me contente d'un sourire sarcastique à cette scène mais n'ajoute rien.

La fameuse Yuya que je ne connais pas encore mais dont j'arrête pas d'entendre parler aujourd'hui est une amie de longue date de Kyo et Kyoshiro. A fond dans le bio et l'écologie, elle a monté son épicerie bio à politique zéro déchets, avec bocaux en verre réutilisables au lieu de sacs plastiques ou sacs papiers. Elle a embarqué, dans son aventure, Kyo qui, à ce que j'ai compris, n'en ramait pas une à l'époque. Et puis aussi Luciole, au passage, trop paumé pour réussir à décrocher un vrai job. A trois, ils font tourner la boutique et il paraît que ça fonctionne bien.

Des profils vraiment très différents les uns des autres.

Mais ils ont l'air de s'entendre terriblement bien. Malgré leur menues disputes, les airs désespérés des uns et des autres, leur apparent manque de cohésion.

C'est pas si mal, que ma nouvelle vie dans cette ville commence ici.


Alors alors alors ?

Une p'tite review ?

A la prochaine, dans le chapitre 5 dans lequel nous parlerons de fête, de féminité, de Yukimura et d'Okuni !