Note :

Dernier chapitre de cette histoire. Je suis autant dégoutée que vous que ce soit déjà la fin ! Mais j'ai fait ce que j'ai pu pour allonger au mieux cette histoire.

Encore une fois, cette fic est pour Neliia :) Plein de bisous petit cookie !


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Chapitre 7

The she did...

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Deux semaines s'étaient écoulées depuis que Stiles avait fini au poste de police. Il n'avait pas revu Derek. Deux longues semaines qui paraissaient être une éternité, si bien que Stiles se demandait stupidement si tout cela n'avait pas été qu'un rêve lointain. Et puis il repensait aux mains sur son corps, à l'odeur de la peau du brun… Et non, définitivement, il n'avait rien imaginé. Seulement, il n'avait pas revu celui qui hantait chaque jour son esprit. Pas qu'il ne l'avait pas voulu, c'était même tout le contraire, mais il avait résisté. Il avait failli se précipiter chez Derek à plusieurs reprises, animé par une furieuse envie de lui hurler dessus. Lui hurler qu'il le détestait de lui avoir fait croire qu'il était spécial… et en même temps de le supplier de le reprendre. Il mourait d'envie de lui dire que ce n'était pas grave, qu'il se fichait de n'être qu'un mec parmi tant d'autres, tant qu'il avait aussi droit à quelques instants d'attention. Et puis il se ressaisissait à chaque fois.

Stiles était allé une fois jusqu'à l'immeuble de Derek. Il était resté planté là, quelques minutes, hésitant à grimper à l'étage. Luttant contre tout son corps qui ne demandait qu'à pousser ces quelques portes, franchir ces quelques mètres. Mais Stiles pouvait être extrêmement déterminé. C'était sa force dans sa faiblesse. Il avait seulement déposé le double de clefs dans la boîte aux lettres de Derek, comme le lâche qu'il était. Pathétique. Même pas un mot, même pas un merci. Stiles se maudissait parce que le brun ne méritait pas ça. La vérité, c'est que ses sentiments interféraient. Il était fou amoureux et son cœur était en miettes. Il n'avait pas la force de le revoir, même pour dire adieu proprement. Et si Derek pensait finalement qu'il était un connard alors tant pis. C'était plus facile de fuir, de partir et de ne pas se retourner.

Stiles se demandait parfois si Derek avait cherché à le retrouver comme il l'avait fait précédemment. Et sa poitrine lui faisait un mal de chien. Il ne le saurait jamais. Ce mec était beau, gentil, il avait un job. Il était flic, putain. C'était l'ironie de la situation. C'était la cerise sur le gâteau qui lui criait que non, définitivement, ils n'avaient rien à faire ensemble. Rien. Il se sentait ridicule.

C'était une des deux semaines les plus éprouvantes de sa vie. Il avait cet amer goût du néant, cette sensation de n'être qu'une coquille vide, une épave. Depuis combien de temps il n'avait pas ri ? Il ne se reconnaissait pas. Comment un chagrin d'amour pouvait vous faire autant de mal ? Il n'avait jamais éprouvé cela auparavant. Il n'avait jamais eu le cœur brisé et c'était franchement dur. Stiles avait vécu tant d'épreuves dans sa vie, il avait su rebondir tant de fois. Il continuerait de rebondir, il le savait, mais l'image de Derek lui laissait un goût amer, un goût de regret. Et ça, malgré tout, des regrets Stiles en avait peu. Il avait toujours su prendre les bons chemins, il avait toujours su se démerder et rendre sa situation la plus positive possible. Et aujourd'hui, cela lui semblait plus difficile de recommencer, de se sortir la tête de l'eau, parce que ça le touchait au plus profond de lui et qu'il se sentait coupable. Aller revoir Derek était tellement facile, tellement à portée de main. Il n'arrivait pas à passer à autre chose, et cette pensée, insidieuse, ne voulait pour le moment pas s'évaporer. Il essayait de vivre avec cette envie écrasante, ce sentiment de culpabilité. Il avait perdu les deux forces qui le faisaient avancer dans la vie : sa fierté et sa joie… alors en ce moment, il reculait.

« Scott viens. Lève-toi. » murmura-t-il doucement, la bouche pâteuse.

Le jeune homme face à lui ne répondait pas. Il en paraissait presque incapable.

« Scott… » continua-t-il en essayant de lui attraper le bras avec difficulté.

« Non... » répondit finalement la voix enrouée.

Scott tomba raide sur le matelas, fixant le plafond. Ses pupilles étaient complètement dilatées. Il planait à quinze mille, complètement détaché de son environnement.

Stiles renifla et ravala sa salive. Il détestait le voir comme ça.

« Scott mon pote... »

« Laisse-le. » soupira Allison. Elle se pencha vers Stiles, manquant de trébucher et l'encercla de ses bras pour lui faire un câlin. « T'inquiète pas tout va bien. » Elle embrassa ses cheveux et le regarda dans les yeux. Elle avait le regard légèrement dans le vague. « On t'aime tellement Stiles. » murmura-t-elle avec un sourire franc.

« Moi aussi Allison. Moi aussi… » Il tourna la tête et regarda autour de lui. Il y avait trois autres jeunes en train de triper dans la chambre, tous dans un état second. Stiles regardait avec tristesse une des seringues sur le sol.

Il se leva difficilement et descendit les escaliers, se traînant jusqu'à la cuisine. Il attrapa une canette de bière qu'il ouvrit et bu quasiment entière. Il s'assit par terre et soupira longuement. Sa main effleura le haute de sa tête, passant sur ses cheveux courts. Il avait en marre de tout ça. Il fallait qu'il parte d'ici.

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Stiles se réveilla face contre terre. Sa joue était aplatie contre le sol sale de la cuisine. Il gémit de douleur et se tourna pour se mettre sur le dos. Sa bouche était pâteuse à l'extrême et avaler lui était pénible. Il avait terriblement soif. Il se redressa tant bien que mal, la tête tanguant, encore assommé par l'alcool. Son crâne lui faisait un mal de chien et il sentait presque les vaisseaux sanguins de son front palpiter. Soudain, il prit conscience qu'il faisait froid vraiment froid. Il se releva en s'appuyant contre un meuble de la cuisine. Il faillit perdre l'équilibre tant sa tête tournait. Les restes de l'alcool ingurgité la veille n'avaient visiblement pas dit leur dernier mot.

Il l'avait déjà dit mille fois, mais plus jamais ça.

Il l'avait déjà dit mille fois, mais c'était la dernière.

Il respira bruyamment, se leva et se traîna jusqu'au salon vide. Un bordel y régnait et il se dit qu'il allait foutre le camp suffisamment tôt pour ne rien avoir à ranger. Soudain son estomac se contracta et il sentit la nausée arriver telle une marée indomptable. Il fit demi-tour pour se ruer dans la cuisine et se précipita au-dessus de l'évier pour y vomir tout ce qu'il avait dans le ventre. Le relent s'arrêta. Ses mains serraient le bord du plan de travail alors qu'il fermait les yeux et essayait de respirer calmement. Puis son estomac se tordit de douleur à nouveau en de longs spasmes terribles et il vomit encore. Il n'y avait rien, mais il vomissait. Son ventre se resserrait en de violents à-coups, le forçant à nouveau à vouloir régurgiter.

C'était juste horrible.

Il gémit de douleur alors que son souffle se saccadait. Un dernier spasme brutal le frappa de plein fouet, lui donnant les larmes aux yeux alors qu'il vomissait maintenant un liquide jaunâtre et terriblement amer. C'était probablement de la bile et ça faisait mal. Vraiment. Sa main droite vint serrer son estomac, tentant de calmer son corps qui semblait enfin en avoir enfin fini. Doucement, il continuait de respirer à grande goulée d'air alors que la douleur s'estompait. Il cracha dans l'évier et sa main se posa sur le robinet pour l'ouvrir, faisant couler l'eau. Il passa ses mains sous le filet glacé et se rinça la bouche plusieurs fois avant de finir par avaler quelques gorgées. Fatigué, il passa un peu d'eau sur son visage et son front qui palpitait puis coupa le robinet. Il essuya son visage d'un revers de manche et prit quelques secondes pour se calmer.

Son regard se releva pour détailler la cuisine et reprendre contact avec la réalité. Il s'adossa au meuble et souffla quelques instants. Sa main frotta ses yeux dans un geste las. Pourquoi il s'infligeait ça constamment ? C'était épuisant. Il reporta son attention sur les meubles de la cuisine et en ouvrit plusieurs jusqu'à trouver des paquets de gâteaux. Il en attrapa un et piocha dedans pour manger quelques biscuits. Il ne voulait pas maltraiter plus son estomac pour aujourd'hui, il fallait vite qu'il mange quelque chose. Il resta quelques longues secondes à picorer le morceau de gâteau, une micro dose de réconfort dont il avait besoin. Son corps semblait se calmer un peu.

Une fois qu'il se sentit un peu plus ancré sur ses deux pieds, il se dirigea vers les escaliers pour monter à l'étage. Sa tête tanguait encore et il sentit un léger vertige l'envahir durant son ascension mais il était clairement en train de décuver. Arrivé en haut des escaliers il se dirigea vers une des chambres qu'occupaient ses meilleurs amis. Il savait à quoi s'attendre. En général, les jeunes dormaient comme des souches, dans des états encore plus pitoyables qu'il ne l'était. Mais cette fois, quelque chose était différent.

Quand il pénétra dans la pièce, il identifia en premier Scott qui était complètement inerte sur un fauteuil. Puis il balaya du regard la chambre, passant furtivement sur les corps d'autres personnes allongées pour enfin se poser sur Allison dormant sur un des matelas, à même le sol. Allison, pâle, les lèvres légèrement bleues. Stiles fronça les sourcils. Il s'avança légèrement et se stoppa net. Ses yeux horrifiés fixèrent quelques secondes la scène alors que son esprit comprenait l'atrocité de la situation. Il se précipita sur la jeune femme, étouffant un cri alors que la panique l'envahissait sans retenue.

« Non, non... Allison ! » Se mit-il à déblatérer avec vitesse. Il l'attrapa et la secoua légèrement, tapa sur ses joues alors que ses mains se mettaient à trembler. « Putain. Allison ! » Sa voix s'enraya et il sentit ses yeux se troubler. La jeune femme était pâle, les yeux fermés, les doigts étaient légèrement bleutés.

Il se retourna et se précipita sur Scott pour le secouer.

« Lève-toi ! Scott ! SCOTT ! » Il criait. Il le secouait, en vain. À peine un gémissement franchit les lèvres du jeune homme allongé. Il était trop assommé pour émerger.

Stiles se rua à nouveau vers la brune étendue et lui bascula la tête en arrière, il enfonça ses doigts dans sa bouche, priant pour qu'elle respire encore. Puis il colla son oreille contre son visage. Il entendait la faible, très faible respiration de la jeune femme. Elle était vivante. Il sentit les larmes monter de plus belle. Il la tourna sur le côté et posa ses mains sur ses cheveux dans un geste inutile qui se voulait apaisant. Il était complètement paniqué. Il scruta la pièce et son regard se posa sur Scott puis sur les deux autres personnes, raides au sol, complètement K.O. Il cria, essaya d'appeler à l'aide mais personne ne sembla bouger d'un iota. Il regarda à nouveau Allison alors que son esprit fusait dans tous les sens.

Concentre-toi Stiles.

Il prit toute la force qu'il avait en lui pour essayer de se calmer et de réfléchir. Il devait éviter de paniquer. Il se précipita dans un coin de la pièce où se trouvait une pile d'affaires et extirpa un sac à dos abimé, c'était celui de son amie. Il fouilla à l'intérieur mais n'y trouva pas ce qu'il voulait. Son regard détailla la pièce à nouveau et se posa sur une commode dans un coin. Il se rua dessus pour l'ouvrir et trouva dans le premier tiroir le vieux téléphone portable de la jeune femme, priant pour que la batterie fonctionne. Il soupira quand la lumière du petit écran s'alluma et composa le 911 d'une main tremblante.

Les secondes d'attente lui semblèrent durer une éternité. Lorsqu'une voix retentit enfin il ravala sa salive.

« J'ai besoin d'une ambulance. »

Il ne reconnaissait pas sa voix.

« Overdose. » expliqua-t-il la gorge serrée. Il enchaîna quelques questions-réponses avant de donner l'adresse du squat, refoulant ses larmes et ses tremblements.

Ses yeux fixaient Allison étendue sur le matelas, guettant le moindre mouvement de son corps, mais il n'y en avait pas. La personne lui conseilla calmement de vérifier si les voies respiratoires de la jeune fille étaient obstruées, chose qu'il avait déjà faite. Il ne savait pas quoi faire d'autre. Il s'assit à ses côtés, lui tenant la main et attendant avec angoisse la venue des secours.

Lorsque l'ambulance arriva, de longues minutes s'étaient écoulées. Des minutes qui lui parurent des heures. Le son de la sirène le tira de ses pensées. Il lâcha la main de la jeune femme et sortit de la pièce en courant, dévalant les escaliers pour se ruer au rez-de-chaussée. Il tituba à moitié jusqu'à la cour, entrapercevant un homme et une femme en uniforme, prostrés devant le portail alors que les chiens aboyaient face à eux. Il leur fit signe d'entrer et les deux ambulanciers le regardèrent, sceptiques. Les chiens aboyaient de plus belle.

« Monsieur on ne peut pas entrer tant que la police n'est pas arrivée. » déclara fortement l'homme restant derrière le grand portail.

« Quoi ?! » hurla Stiles.

Il courut jusqu'à eux en parlant avec rapidité.

« Elle est à l'étage, mon amie, elle respirait il y a encore quelques minutes. » Sa voix était pressante, mais il se retenait de toutes ses forces pour ne pas perdre les pédales.

Les deux ambulanciers échangèrent un regard silencieux.

La dizaine de chiens continua d'aboyer.

La jeune femme rousse attrapa la radio à son épaule d'un geste vif. « Charlie 98, demandons autorisation pour entrer dans un bâtiment désaffecté occupé illégalement. »

Stiles les regarda, horrifié. Aucun des deux ne semblaient vouloir entrer. Il se mit à crier. « Putain, mais vous allez la laisser crever ?! »

« Êtes-vous seul à l'intérieur ? » répondit l'ambulancier rapidement. « Vous devez calmer les chiens. On ne peut pas rentrer tant que la police n'est pas encore sur place. » répéta-t-il avec fermeté.

« Jackson, il faut qu'on y aille. » déclara la femme rousse prête à avancer dans la cour malgré le regard réprobateur de son coéquipier. Les yeux de Stiles qui la suppliaient presque lui brisaient le cœur.

« Vous ne pouvez pas la ramener ? » enchaîna l'homme en uniforme à l'attention de Stiles.

Ce dernier écarquilla les yeux. « Vous êtes sérieux ?! » cracha-t-il, les larmes aux yeux.

Il était en plein cauchemar.

« Whittemore ! Ramène la civière. » tonna la jeune femme. Elle posa sa main sur la grille pour l'ouvrir.

« Ok. » souffla le susnommé en se pinçant les lèvres. « Les chiens. Éloignez-les ! » ordonna-t-il à l'attention de Stiles en montrant les bêtes qui sautaient partout.

Une sirène de police retentit au bout de la rue et sans attendre, la jeune femme poussa le portail. Stiles repoussa les canidés alors que les deux ambulanciers entraient dans la zone pour courir jusque dans la bâtisse avec leur matériel. Stiles se rua à l'intérieur et les dirigea vers l'étage, leur indiquant où était Allison.

Il resta à l'entrebâillement de la porte de la chambre, comme tétanisé, alors que les deux secouristes s'occupaient de la brunette étendue. Ils la touchaient dans des gestes vifs mais minutieux.

« Pupilles punctiformes. Elle est en hypoxie, je l'injecte. » déclara la rousse en sortant une seringue remplie de produit pour piquer Allison. « Réanimation respiratoire et on l'emmène. » continua-t-elle alors que son collègue préparait l'oxygénation au masque.

Stiles passa sa main sur ses cheveux courts, les yeux aux bords des larmes. Il jeta un coup d'œil à Scott et s'avança vers lui. Il ne bougeait pas mais son torse se gonflait au rythme de sa respiration.

La sirène de police se faisait de plus en plus forte. Le son transperçait les vitres pour retentir dans la pièce et Stiles voyait les gyrophares lumineux se refléter sur les carreaux de la chambre. Dehors, les aboiements des chiens redoublèrent, puis il entendit des bruits venant du rez-de-chaussée alors que les secouristes plaçaient Allison sur la civière.

« Cabot ? » S'exclama une voix à l'étage en dessous. Stiles mit quelques secondes à l'analyser. Des bruits de pas dans l'escalier se firent de plus en plus clairs et un policier entra en trombe dans la pièce. C'était Derek. Derek le fixait, la peur dans les yeux. Stiles retenait ses larmes alors que sa respiration était suspendue.

Le temps semblait s'être arrêté.

Le brun balaya la chambre des yeux avant de fixer Stiles à nouveau.

« Ok, on la transporte ! » s'exclama la secouriste, les sortant tous deux de leur état de torpeur. Ils détournèrent le regard pour fixer Allison sur la civière jaune, un masque sur la bouche.

« Hale pas trop tôt ! Un coup de main ? » s'écria la rousse à la vue du policier. « Je vérifie les autres habitants. »

Derek se ressaisit aussitôt et s'avança d'un pas rapide pour empoigner la civière d'un côté alors que Jackson l'attrapait de l'autre. Les deux hommes soulevèrent la victime et franchirent la porte sous le regard perturbé et inquiet de Stiles.

La jeune ambulancière s'était précipitée vers Scott pour regarder ses yeux et prendre son pouls. Elle fit le tour des autres personnes dans la pièce et de l'étage pour être sûre qu'il n'y avait pas d'autres victimes. Finalement, elle repassa devant Stiles qui attendait dans le couloir, adossé contre le mur. Il se remettait tant bien que mal de ses émotions.

« Comment tu t'appelles ? » demanda-t-elle.

« Stiles. » répondit ce dernier en ravalant sa salive, d'un ton qui se voulait mesuré.

« Stiles, tu as sûrement sauvé la vie de ton amie. » déclara-t-elle en le fixant dans les yeux.

Même si c'était vrai…

Il se mordit la lèvre à s'en faire mal.

La jeune femme posa sa main sur son bras et continua doucement.

« On l'amène à TBHC. »

Stiles hocha la tête.

La secouriste descendit les escaliers et il lui emboîta le pas.

L'ambulance était toujours garée devant la grille et la voiture de police s'était placée juste derrière.

La jeune rousse courut jusqu'à la camionnette pour s'y engouffrer alors que son partenaire fermait la porte. Ce dernier grimpa à l'avant et la sirène ne tarda pas retentir. Derek et son coéquipier étaient devant le portail. Le brun fixait Stiles qui était dans la cour et dont le regard était posé sur le véhicule de secours. Ce dernier ne tarda pas à filer au loin dans la rue, le bruit assourdissant s'éloignant avec lui.

« On y va ? » déclara Peter. Il prit soudain conscience de la présence du jeune SDF à quelques mètres de là, entouré des chiens qui avaient fini par cesser leur vacarme. Ses yeux s'écarquillèrent. « Bordel » souffla-t-il en fixant Stiles qu'il ne reconnut que trop bien.

Il se retourna vivement vers Derek dont le visage était grave.

« Fais-moi remplacer. » déclara froidement ce dernier.

« Quoi ? »

« Peter… » murmura Derek avec agacement. Il n'était clairement pas d'humeur à négocier quoi que ce soit.

« Ok. » souffla son oncle, non sans réserve.

Derek se dirigea vers Stiles pour l'attraper doucement par l'épaule et l'entraîner à l'intérieur du squat, laissant en plan son équipier. Ce dernier rentra dans la voiture de police non sans leur jeter un dernier coup d'œil concerné.

Stiles se laissa entraîner sans réfléchir. Il tenta de faire bonne figure. Pas pour Derek, mais pour lui-même. Pour essayer de garder de la contenance. Pour se prouver qu'il était fort, que ce qu'il venait de vivre n'était pas juste un cauchemar éveillé.

« Est-ce que tu vas bien ? » demanda un peu abruptement Derek, ses mains placées sur les épaules du jeune homme face à lui.

Il avait plongé son regard dans celui humide de Stiles. Les larmes de ce dernier commencèrent à monter et il détourna la tête, s'essuyant les yeux d'un rapide revers de manche. Il refusait de se laisser aller. Puis Derek l'enlaça et Stiles sombra contre lui, enfouissant sa tête dans son torse, étouffant ses sanglots en silence. Derek le serra plus fort et posa sa main sur ses cheveux courts.

« Ça va aller. Je suis là. Tu n'es pas seul. » déclara-t-il calmement. Il sentit Stiles s'agripper un peu plus à ses vêtements.

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Il était tard. La porte de l'appartement s'ouvrit, laissant entrer Stiles, Derek et Cabot.

Derek posa les deux gros sacs qu'il portait au sol et détacha le chien. La journée avait été interminable, plus qu'éprouvante. Après quelques coups de fils, Derek avait réussi à rapidement avoir des nouvelles d'Allison de la part de l'hôpital. La jeune femme était sortie d'affaire au plus grand soulagement de Stiles. Ce dernier avait tenu à attendre le réveil de Scott qui s'était fait tardif… une demi-journée à attendre dans le stress et la colère. Derek s'était fait discret. Il était parti chercher à manger. Il avait fait son possible pour aider sans envahir un espace où il était clairement un intrus. Stiles lui avait demandé de s'absenter quelques heures, le temps qu'il en termine avec ce squat. Il voulait l'éloigner de ce milieu qui n'était pas le sien.

Quand Scott se réveilla, une énorme engueulade éclata entre lui et Stiles. Après des cris, des larmes, ils finirent par se retrouver tous les trois à l'hôpital. Après des heures d'attente, Scott et Stiles purent voir Allison qui s'était réveillée en fin de journée. Stiles avait laissé son meilleur ami là-bas, au chevet de sa copine, lui faisant promettre une nouvelle fois qu'il devait arrêter les drogues. Scott était honnête à chaque fois qu'il le disait, et à chaque fois, il retombait dedans. Stiles était fatigué. Il avait déjà bien du mal à batailler pour sa vie.

Il enleva doucement son manteau, le suspendit à l'accroche dans l'entrée et son regard éteint croisa celui de Derek. Ce dernier ne dit rien mais le prit dans ses bras. Encore. Stiles respira doucement l'odeur épicée du corps musclé contre lui. Comment aurait-il pu faire face à cette journée sans Derek ? Comment pourrait-il continuer à faire face s'il n'était plus là ?

Il se détacha doucement et renifla.

« J'ai besoin d'une douche. » murmura-t-il en attrapant son sac. Derek le regarda se diriger vers la salle de bain et le laissa prendre son temps. Il lui sortit quelques affaires et les déposa à l'intérieur, près du lavabo. Il ne dit rien et Stiles non plus.

Quand ce dernier sortit de la salle d'eau de longues minutes plus tard, il avait l'air apaisé, son visage était plus serein. L'eau chaude lui avait fait un bien fou. Cabot vint se ruer vers lui et Stiles s'accroupit, le prenant dans ses bras pour l'étreindre avec douceur malgré la fougue de l'animal.

« Chut, calme-toi grand nigaud. » murmura Stiles, le nez plongé dans la fourrure du chien.

Derek s'était appuyé contre le canapé et les regardait. Stiles releva la tête et lui sourit. Il avait besoin de réconfort.

« C'est l'heure de dormir, au paddock Cabot. » continua-t-il en désignant le coin du tapis où le chien avait l'habitude de se mettre en boule pour passer la nuit.

Le malinois alla tranquillement s'y poser et Stiles lui emboîta le pas pour aller vers le canapé.

« Dors avec moi. » demanda Derek d'une voix douce, l'arrêtant dans son mouvement.

Stiles le regarda avec surprise, puis son visage se fendit en un sourire franc. Il hocha simplement la tête avec évidence.

Derek vint l'enlacer à nouveau et nicha sa tête dans son cou, humant avec délectation la délicate odeur de savon. Stiles se sentit fondre dans les bras musclés du brun. Il se détacha doucement, attrapa l'homme par la main et le guida jusqu'à la chambre.

Ils se glissèrent dans les draps et, doucement, Derek grimpa sur lui. Il l'encercla en posant une main de chaque côté de son visage. Stiles se sentait enserré entièrement par l'imposante carrure de Derek et c'était une sensation merveilleuse.

Il leva sa main, la posant tendrement sur le visage mal rasé pour en caresser la joue. Doucement Derek baissa la tête alors que Stiles relevait la sienne pour que leurs lèvres se rejoignent. C'était doux et fondant. Les yeux fermés, Stiles savourait ce qui lui semblait être la meilleure chose au monde, les lèvres aimantes de Derek... Sa langue douce qui caressait la sienne, ses mains fermes, fortes, qui le touchaient dans des gestes lents et sensuels. Il sentit Derek se détacher de sa bouche et venir embrasser ses paupières closes. Il sentait les lèvres chaudes se presser contre sa peau. C'était tellement doux. C'était tellement merveilleux. La chaleur du baiser s'envola et il rouvrit les yeux pour plonger ses prunelles noisette dans celles du brun. Il se sentit avalé de toute part par ce regard pénétrant.

« Merci. » souffla Stiles malgré lui. La déclaration le surprit lui-même. Le mot était sorti sans qu'il n'y réfléchisse, sans même qu'il ne s'en rende compte. Son esprit, son corps avaient parlé à l'unisson.

Le regard de Derek vacilla quelques secondes face à la beauté de Stiles sous lui, puis il se pencha à nouveau pour l'embrasser avidement, caressant lentement la peau tendre de son cou puis ses cheveux courts. Sa bouche embrassa la mâchoire constellée de grains de beauté et il souffla à l'oreille délicate.

« Je veux que tu restes ici... Reste avec moi. »

Stiles se mordit la lèvre puis il hocha la tête faiblement. Il le voulait tellement. Derek soupira contre sa peau, la faisant frissonner. Il murmura son prénom comme une promesse et resserra son étreinte, amoureusement.

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Fin

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Note de fin :

J'espère que ce dernier chapitre, qui clôt cette histoire, vous a plu. C'était un peu dark, mais il finit bien (parce que j'adore les happy ending) :)

Merci à tous d'avoir suivi cette histoire jusqu'à la fin. J'espère que vous avez eu autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'écrire. Un big up spécial à tous ceux qui ont la sympathie de laisser une review ! Si vous aimez cette histoire, dites le, ça fait toujours plaisir. :)

Important :

Même si c'est juste une fanfiction, j'espère que cette histoire vous a sensibilisé (si vous ne l'étiez pas déjà évidemment) à la condition des personnes SDF. Et si cela vous donne envie de faire une action, quelle qu'elle soit, pour les soutenir alors n'hésitez pas :)