Remarque : Cette fic est un slash, autrement dit, met en scène des relations amoureuses entre hommes, donc si cela ne vous plaît pas, ne lisez pas et passez votre chemin.

Merci à Mao pour sa relecture et sa patience.

" Pourquoi me détestez-vous ? "

Severus Rogue leva les yeux de son livre de potions et regarda le jeune homme de 17 ans qui se tenait à l'embrasure de la porte.

" Potter, je n'ai pas le temps de jouer. Veuillez sortir immédiatement de mon bureau avant que je n'enlève…

- 50 points à Griffondor ? rétorqua Harry en ricanant. Décidément, vous êtes vraiment pitoyable : en plus d'être teigneux, vous êtes prévisible !

Rogue se leva brusquement de sa chaise, la renversant violemment sur le sol. Il contourna son bureau pour venir se planter devant Harry, le visage déformé par la colère.

- Potter, je ne vous permets pas ! aboya-t-il. Retournez immédiatement dans votre chambre sinon…

- Sinon quoi ? riposta avec rage Harry. Qu'est ce que vous allez me faire ? Me tuer ? Avouez que vous en mourrez d'envie.

Tout en disant cela, Harry s'approchait lentement de son professeur une lueur de défi dans les yeux. Depuis plus de six ans, il avait supporté sans broncher la haine de Rogue et aujourd'hui, il était temps de comprendre pourquoi il le détestait autant.

Rogue ne fut pas le moins du monde impressionné par l'attitude quelque peu enfantine de son élève. Il décida alors que pour une fois, il allait jouer franc-jeu avec le jeune Potter.

Après tout, c'était la dernière année que celui-ci allait passer à Poudlard et il pouvait bien accéder à sa demande.

Il esquissa un sourire, soudainement conscient que finalement Potter n'allait peut-être pas apprécié ce qui allait suivre.

-Que voulez-vous Potter ? M'entendre vous dire combien je vous hais ? Combien je vous méprise vous et toute votre famille ? Et bien soit. Oui je vous méprise et oui, j'aurais souhaité que ni vous ni votre père ne naissiez.

Harry accusa le coup, essayant de ne rien laisser paraître de son désarroi.

Certes, il s'y attendait et c'était même lui qui avait demandé à son professeur de potion de lui dire le fond de sa pensée mais tout de même, entendre dire que l'on est haï avec une telle violence avait de quoi perturber.

Jamais il ne s'était senti autant détesté et curieusement cela l'affectait bien plus qu'il ne voulait l'admettre…

Bien sûr, il savait pourquoi son professeur avait autant haï son père, James Potter. Il l'avait découvert lors de sa première année à Poudlard. Son père lui avait sauvé un jour la vie et ce fut une terrible offense pour Rogue.

Son professeur était une personne tellement orgueilleuse, qu'il n'avait pas pu supporter de devoir quelque chose à une personne qu'il n'appréciait déjà pas à la base. Et Harry payait pour cette vieille histoire. Abattu, il ne put s'empêcher de demander :

- Mais, pourquoi moi ? murmura tristement Harry, soudainement abattu. Je ne vous ai jamais rien fait. Dès le premier jour, j'ai senti votre regard plein de haine se poser sur moi. Vous m'avez jugé et détesté sans même chercher à me connaître. Est-ce parce que je suis le fils de l'homme qui vous a sauvé ?

Rogue jeta un regard cruel au jeune garçon en face de lui. Songer au pire épisode de sa vie semblait avoir attisé sa colère et sa haine envers la lignée Potter mais il tenta de se maîtriser, ne voulant pas montrer à son élève combien cette conversation le mettait hors de lui.

-Potter, je n'ai absolument aucun compte à vous rendre. Sachez que je suis libre de penser ce que je veux à votre égard.

- Je peux comprendre votre haine envers mon père, même si pour cela il m'a fallu essayer de saisir comment marchait les rouages de votre esprit tordu, … mais vous ne m'avez laissé aucune chance… vous m'avez condamné dès que vous m'avez vu.

Rogue sentit son irritation augmenter au fur et à mesure des paroles de Potter mais lorsqu'il vit apparaître des larmes dans ses yeux, il ne put s'empêcher de se sentir coupable, ce qui eu pour effet de faire augmenter sa colère d'un cran supplémentaire.

- Potter, ça suffit ! reprit-il sèchement une pointe de moquerie perçant dans la voix. Remontez dans votre chambre, vous devriez être couché depuis longtemps… Et arrêtez de pleurer, un homme digne de ce nom ne pleure pas.

Le ton sec de son professeur blessa profondément Harry. Il releva fièrement la tête et tenta de ravaler ses sanglots, furieux contre lui-même d'avoir fait preuve de faiblesse devant la personne qui le détestait le plus.

- Parce que vous, vous en êtes un ? Laissez-moi rire !

Harry en prenant un ton blessant, voulait faire souffrir Rogue autant que lui-même souffrait d'être rejeté par lui.

- Vous…vous me dégoûtez !Vous n'êtes qu'un pauvre type, aigri, vieux, ronchon, moche, et sans intérêt. Vous n'avez aucun ami, aucune famille et personne ne vous aime ! Vous n'êtes qu'un raté ! Vous insultez mon père, mais lui au moins, il aimait et était aimé, et il avait une famille et des amis fidèles comme Sirius…

La fin de la phrase du jeune homme se termina dans un sanglot et il se jeta sur Rogue, tentant de le frapper.

Ce dernier, d'abord abasourdi par les propos insultants proférés à son encontre, devient brusquement furieux à la mention du nom de Sirius, son pire ennemi depuis plus de vingt ans.

Il attrapa Harry par les poignets et les lui tordit sans ménagements derrière son dos, le plaquant ainsi contre son torse.

Harry, totalement ébahi par la réaction inattendue de Rogue et la proximité de son corps, tenta de toutes ses forces de se dégager de l'étreinte du sorcier.

Harry frémit sous l'intensité du regard plongé dans le sien, il sentait qu'il était allé trop loin et que Rogue n'était pas homme à se laisser insulter sans réagir.

- Alors, comme cela, je vous dégoûte ? Et bien c'est ce que l'on va voir…

En disant cela, Rogue se pencha vers Harry et effleura de ses lèvres son oreille, pour finalement lui mordiller doucement le lobe.

Harry chancela sous la caresse inattendue et ne put s'empêcher de frissonner.

Après avoir tenté vainement de se dégager, vaincu et à bout de force, il se laissa finalement aller dans les bras de son pire ennemi.

Il n'aurait jamais pensé que sous son apparence frêle, son professeur avait une telle force.

Le jeune homme se sentit progressivement réagir à la caresse et poussa inconsciemment un petit soupir de contentement, les yeux mi-clos.

- Alors, M. Potter, que se passe-t-il ? Je ne vous dégoûte plus ?

Le ton arrogant blessa profondément Harry qui se sentit tout à coup honteux de sa réaction. Il eut soudain peur de ce que Rogue pourrait lui faire ou du moins ce que lui-même lui laisserait faire.

Soudainement effrayé à cette perpective, le jeune Gryffondor tenta désespérément de se libérer de l'étreinte imposée mais plus il se débattait et plus Rogue resserrait son emprise.

Le sorcier ricana et poussa Harry jusqu'à ce qu'il heurte durement son bureau. Il lui attrapa les poignets d'une seule main, les maintenant toujours derrière son dos, et de sa main libre il déboutonna la robe de sorcier de Harry.

Harry frémissant de peur, se prépara à hurler mais Rogue prit brutalement possession de ses lèvres, les meurtrissant sans pitié.

Sa langue explora avec délice la bouche de sa victime qui se tordait sous lui, tentant avec l'énergie du désespoir de s'enfuir.

Puis, peu à peu, le jeune homme se laissa griser par la douce sensation que lui procurait le baiser et s'abandonna totalement à la caresse, allant même jusqu'à y répondre. Lorsque Rogue sentit que le jeune Potter répondait à son baiser mêlant de lui-même avec une adorable maladresse sa langue à la sienne, il retint un rire de satisfaction.

Rogue rompit alors doucement le baiser et observa attentivement son élève entre ses yeux plissés.

Harry quant à lui, gardait les yeux clos, les joues légèrement roses, enivré par l'étreinte exigeante, émergeant difficilement de la torpeur qui l'avait envahie.

Prenant soudainement conscience que Rogue commençait à le relâcher, il ouvrit péniblement ses paupières et croisa le regard méprisant et cruel de son professeur.

Il eut brusquement conscience de ce qui venait de se passer, de ce que Rogue lui avait fait et … de la fougue avec laquelle il lui avait répondu.

- Alors, M. Potter, ne me dites pas que je vous dégoûte toujours autant ? A moins, que désormais la seule personne que vous haïssiez soit …vous même ?

Harry, rouge de honte et hébété, regarda son professeur le lâcher, contourner son bureau et se rasseoir afin de reprendre la lecture de son livre, comme si rien ne s'était passé.

Ne voyant pas son élève réagir, Rogue interrompit sa lecture et le regarda froidement.

- Que voulez-vous M. Potter ? Ce petit interlude était tout ce qu'il y a de plus charmant mais maintenant il est temps que vous regagniez votre chambre : j'ai du travail.

Harry rougit violemment et honteux à en mourir s'enfuit en courant par la porte du bureau restée ouverte.

A suivre …

Prune