Une nouvelle fanfiction !

Une histoire qui traînait dans mon disque dur depuis fiou- longtemps ! J'attendais la motivation et l'inspiration pour la concrétiser et c'est arrivé avec le début des vacances estivales. Je suis particulièrement contente de cette fic' parce que je m'amuse BEAUCOUP à l'écrire, j'espère donc qu'elle vous plaira.

Disclaimer : Les personnages et les lieux-dits appartiennent à Tolkien.

Warning : Raing M autant pour la violence que pour le lemon. Et bien que l'histoire prenne place dans l'univers de la Terre-du-Milieu, j'ai changé des points importants de l'histoire pour pouvoir me concentrer sur mon Thilbo. A lire sans prise de tête et sans chercher une réelle fidélité d'écriture vis-à-vis des films et des livres.

Bonne lecture !


Chapitre 1

Bilbo Baggins était un hobbit des plus respectables. Héritier d'une petite fortune depuis le décès de ses parents, il vivait dans l'un des meilleurs smials de la Comté, sous la Colline. Autant dire que sa vie était confortable, sans compter la rente importante qu'il touchait. Il était à l'abri de la ruine et de la pauvreté pour encore deux ou trois vies. Rien d'inattendu ne survenait jamais, et son quotidien, bien que réglé comme une horloge, le satisfaisait pleinement.

La vie était comme ça en Comté. C'était une région paisible et agréable, où il faisait bon vivre, car l'herbe y était grasse et verte, et le soleil dardait chaque jour ses rayons sur les prairies. Les hobbits étaient des gens simples, qui aimaient vivre avec le peu que la vie leur offrait, ne cherchant pas à s'enrichir ou à voyager au-delà de leur jardin.

Du moins, cela avait longtemps été leur façon de voir la chose. Depuis un peu plus de six décennies, un groupe de hobbits marchands s'étaient formés -chose étrange aux yeux de leurs confrères. Ils aimaient se rendre au-delà des limites de la Comté pour partager leurs savoir-faire et commercer avec les peuples de grandes gens.

En conséquence, la Comté manquait cruellement de protection face aux dangers extérieurs. Avec le temps, ils devenaient nombreux car l'ambition des hommes leur faisait tourner leurs regards vers ce large coin de terre inconnu, véritable havre d'abondance dont la main d'œuvre était chaleureuse.

Bilbo, en sa qualité de hobbit vivant de rentes, et non de son dur labeur, avait la tâche de se regrouper avec les autres rentiers et des notables travailleurs autour du Thain, le maître de l'Assemblée de la Comté, afin de trouver un moyen de protéger leur belle région, tout en étant à l'écoute des désirs des autres hobbits. Bien qu'encore jeune hobbit, il mettait tout son cœur à l'ouvrage.

Chaque jour, il se levait, prenait son petit-déjeuner, descendait au marché pour acheter de quoi manger à 10h puis pour le soir, croisait d'autres hobbits avec qui il partageait quelques mots amicaux, et remontait à son smial. Il faisait un peu de ménage, lisait quelques pages de son livre favori, observait une carte avec envie mais sans désir de voyager, sortait fumer la pipe au soleil et profitait du calme avant de manger son deuxième petit déjeuner. Ensuite, il descendait jusqu'à la rivière, bifurquait sur un chemin fleurit et allait rejoindre d'autres hobbits pour parler des problèmes désagréables qu'apportaient les hobbits marchands en Comté.

Étonnamment, autant les hobbits n'appréciaient pas que ce groupe fasse connaître la Comté auprès des grandes gens, autant ils ne les avaient jamais arrêté. L'égalité en Comté était une des choses les plus primordiales et on ne pouvait décemment pas interdire à un hobbit de faire son travail, aussi peu apprécié soit-il -le travail ou le hobbit. C'était pourquoi, au lieu de s'énerver après les marchands, les hobbits essayaient de trouver une solution pour se protéger, eux, et leur belle région. Ils passaient une bonne partie de leur journée à cela, faisant des pauses pour les repas bien évidemment. Puis, le soir, Bilbo reprenait le chemin de son smial, et parfois croisait des amis avec qui il discutait avec plaisir.

X

De l'autre côté du monde, bien plus à l'Est, se dressait le pic de la Montage Solitaire. Erebor. Ce royaume de nains était le plus riche mais également le plus puissant de la Terre du Milieu.

Quelque soixante ans auparavant, Smaug le terrible, un cruel dragon venu du Nord, avait tenté de s'emparer de la cité fortifiée et des richesses de la montagne. Mais l'alliance des nains, des elfes de Mirkwood et des Hommes de Dale l'avait vaincu. Une ultime flèche noire, tirée par Girion, le seigneur de Dale, avait achevé le monstre, dont la carcasse avait disparu au fond des eaux noires du lac.

Depuis ce temps, Erebor se remettait de la peur et des pertes que la créature avait causé. Mais le commerce s'avérait difficile depuis lors. L'on craignait qu'une autre calamité ailée puisse avoir les mêmes projets que Smaug. Et il semblait aux habitants d'Erebor que le dragon avait emporté l'avenir de leur royaume, et que l'apogée des nains sous la Montagne, était révolue.

Un jour, au début du printemps, une possible solution arriva entre les mains du roi, Thror. Installé dans un trône en bois d'if, le roi des nains se tenait le front en parcourant papiers et missives. Son esprit était tourné vers les colonies en Ered Luin, où s'étaient établis des nains d'Erebor qui sur son ordre étaient parti repeupler Nogrod et Belegost. Après l'attaque de Smaug, il avait été évident aux yeux du roi qu'il fallait non seulement renforcer Erebor mais également préparer des cités à accueillir son peuple si jamais un désastre amenait Erebor à tomber. Or, alors que l'économie d'Erebor repartait encore mieux qu'avant Smaug pour la première fois depuis 60 ans, Nogrod et Belegost peinaient à se développer. Si les deux cités avaient par le passé été des pôles commerciaux importants, aujourd'hui elles luttaient pour s'affirmer à nouveau. Thror souhaitait trouver une solution à leurs maux et ainsi créer une route commerciale majeure reliant Erebor, Khazad-dûm et les cités d'Ered Luin.

Il se saisit machinalement de la lettre en provenance de la Comté et la décacheta. C'était une lettre de plus dans l'important paquet qui jouxtait le roi, et dont celui-ci avait décidé de se débarrasser au plus vite pour se concentrer sur l'économie de ses cités de l'Ouest. Il parcouru les écritures régulières sans vraiment lire, puis s'en défit d'un geste dédaigneux. Thror resta un instant interdit, la main en suspension au-dessus des autres missives. Ses doigts revinrent lentement glisser sur le parchemin de la Comté, avant de le reprendre. Il relut la lettre avec plus d'attention.

- Thrain ! appela-t-il d'une voix forte.

Un nain robuste aux cheveux tendant vers le gris, avec un long tatouage parcourant son front se détacha d'un petit groupe qui chuchotait dans un coin de la salle et s'approcha du roi.

- Qu'y a-t-il père ? demanda-t-il en s'inclinant sensiblement.

- Lis, ordonna Thror en tendant la lettre.

Thrain prit ce qu'on lui tendait, puis quand il eut lut, il releva la tête, les sourcils froncés.

- Et bien ? Qu'en penses-tu ? interrogea le roi.

- Je ne sais pas père, répondit l'autre nain. Cette région, la Comté, ça ne me dit rien.

- Elle se situe à l'Ouest, sur la voie d'Ered Luin. La vie de ses habitants est prospère, et son commerce fleurissant depuis peu.

- Ces… hobbits, nous demande protection, grommela Thrain en relisant la lettre qu'il venait de grossièrement résumer.

Thror tapota la table.

- Qu'en penses-tu ?

Thrain réfléchit un instant et redonna la lettre à son souverain.

- A quoi songez vous père ?

- La Comté est une région riche et ses commerçants sont appréciés dans les marchés Ouest de la Terre du Milieu.

- Protection contre commerce pour nos cités sœurs ? supposa Thrain en devinant aisément où son père voulait en venir.

Thror sourit.

- C'est une option à exploiter, affirma-t-il. Nous pourrions envisager une voie par la Comté pour recouper Nogrod et Belegost à Khazad-dûm.

- Grand-père, Père, les interrompit la voix d'un nouvel arrivant.

Ils tournèrent la tête et suivirent des yeux l'entrée de Thorin et de son jeune frère Frérin, les héritiers de Thrain.

- Voici le rapport des forges de ce matin, déclara le plus jeune en tendant une pochette remplie de parchemins.

- Merci fils.

Thrain gratifia Frérin d'une tape sur l'épaule et prit le rapport.

- Vous tombez à pic tous les deux, nota Thror. Lisez.

Thorin prit la lettre que désignait le roi, la lu et la donna à son frère. Une fois le contenu connu des deux princes, Thror se racla la gorge.

- Thorin, que penses-tu d'un marché avec les hobbits de la Comté ? Nous leurs offririons protection en échange de leur appui pour relancer notre commerce à l'Ouest. Cela serait bénéfique pour nos frères des montagnes bleues.

Le jeune prince à l'ample chevelure brune pencha la tête, soucieux, et se passa la main dans la barbe.

- Je ne connais pas du tout cette partie du monde, nota Frérin. Pourquoi n'ont ils pas d'armée ? Ou de guerriers ? N'ont-ils pas de seigneur ?

- Les hobbits sont un peuple de travailleurs, de fermiers, et plus récemment de marchands. Ils n'ont ni seigneurs ni roi. Seulement de très riches familles qui s'occupe des affaires extérieurs pour tout ce qui touche leur région. J'ai entendu dire qu'ils n'aimaient pas trop les choses surprenantes et inattendues. Ils sont réputés pour leur politesse et sont d'une très grande hospitalité. Mais ils ne sont pas fait pour se battre. Ce sont des pacifistes. Ils sont prévisibles et s'ils subissaient une attaque ennemie, qu'elle quelle soit, ils seraient réduit en esclavage sans pouvoir se défendre.

La dernière phrase de Thror avait été prononcées avec un mépris non dissimulé. Sans doute son orgueil de guerrier, répandu dans sa race, ne comprenait-il pas qu'on refuse de prendre les armes.

- C'est pour cela qu'ils nous demandent protection. À présent qu'ils s'ouvrent au commerce extérieur depuis plusieurs décennies, ils voient la nécessité d'être protégés, commenta Thorin.

Thrain hocha la tête.

- Mais de quelle façon, si nous devons conclure un marché avec eux, allons-nous le faire ? demanda Frérin.

X

- Un mariage ? s'étonna Bilbo.

- C'est ce qui est écrit, assura le gros hobbit qui gesticulait avec la réponse du royaume d'Erebor dans les mains.

7 mois s'étaient écoulés depuis que la Comté avait envoyé sa requête aux nains d'Erebor. La fin de l'été rendait cette matinée claire et douce, bercée par un soleil éclatant.

- Un corbeau me l'a apporté ce matin. Un corbeau vous rendez-vous compte ?

Bilbo sourit intérieurement. Il avait fait des recherches sur les nains, et tellement fasciné qu'il avait été ces derniers mois, il était devenu incollable sur le sujet. Leur culture, leur artisanat et leurs traditions étaient un puits sans fond de merveilles et d'excellence. Pas étonnant qu'avec une telle érudition et un tel savoir-faire, leur civilisation s'était enorgueillis au point d'accumuler la pire des réputation en ce qui concernait leur suffisance et leur arrogance. Mais Bilbo avait réussi à passer outre ses préjugés et avait même apprit le kuzdhul en autodidacte. Certes, c'était un apprentissage grossier, mais il était à même de lire un peu, et de baragouiner quelques banalités.

- Revenez à cette histoire de mariage, proposa-t-il en voyant le hobbit s'éparpiller à propos du corbeau.

Le gros homme se racla la gorge et déglutit difficilement.

- Ils demandent un mariage pour sceller le marché, mais…

- Mais ?

- Mr Baggins, bredouilla le bobbit en triturant ses mains. La jolie Amaranthe s'est fiancée à Odovar le mois dernier comme vous le savez fort bien. Tous les trois, vous êtes les plus riches célibataires héritiers de la Comté. Leur mariage aura lieu à la fin de la saison et donc…

Bilbo blêmit en comprenant ce que cela signifiait.

- Mais je ne peux pas quitter la Comté ! s'emporta-t-il.

- Oh et personne ne le veut Mr Baggins ! Personne ! Enfin, à part votre cousine Lobélia, mais cette femme est mauvaise…

Bilbo n'écoutait déjà plus le hobbit. IL avait cherché une protection pour la Comté ! IL avait convaincu les autres hobbits de demander leur protection aux nains d'Erebor. Il ne pouvait pas se dégonfler maintenant, mais l'idée d'abandonner la Comté lui fendait le cœur.

- … déjà accepté…

Bilbo se reconnecta immédiatement en entendant ces mots.

- Qu'est ce que vous avez dit ? s'écria-t-il en attrapant les épaules du hobbit.

- Heu… que… les-les autres et le Thain ont déjà acceptés les termes du marché et ont renvoyés le corbeau avec la réponse. Sale bête d'ailleurs ce volatile.

Bilbo eut l'impression de perdre pied. Il se dégagea et sans écouter, courut à perdre haleine jusque chez lui où il s'enferma.

Il était condamné. Un mariage arrangé. C'était bien la pire chose qui pouvait lui arriver.

X

Cela faisait un mois que Bilbo se faisait à l'idée qu'il allait épouser une naine. Qu'il allait définitivement dire adieu à la Comté. Un corbeau avait apporté une missive pour annoncer la venue d'une escorte pour le hobbit. Elle n'allait d'ailleurs plus tarder car elle venait non pas d'Erebor mais des montagnes bleues. Enfin, il fallait voir le bon côté des choses, les commerçants qui traitaient avec les nains d'Erebor se retrouvaient bien contents, et plusieurs seigneurs nains avaient apporté leur promesse d'aider la Comté en cas de crise. D'un côté le commerce était florissant pour les hobbits marchants et pour les nains, de l'autre, tout le peuple hobbit ne cessait de remercier Bilbo de son ''sacrifice'' -car c'en était bien un- qui leur assurait de dormir paisiblement sur leurs deux oreilles.

Mais le cœur de Bilbo n'était pas aux réjouissances. Il n'avait pas la possibilité d'emporter plus d'une valise -une minuscule de surcroît. Ordre des nains. En plus d'abandonner sa Comté tant aimé, il allait devoir se séparer de tout ce qui faisait de lui Bibo Baggins de Baggend.

Des coups répétés à sa porte le tirèrent de ses pensés. Il se leva péniblement et alla ouvrir. C'était son cousin bien aimé, Drogo Bessac, et son épouse, Primula. Bilbo n'avait pas voulu que Baggend tombe en ruine, et hors de question que les Baggins de Besace en héritent.

- Chers cousins, se réjouit-il en faisant entrer le couple. Tu rayonnes Primula, le mariage te sied à ravir.

La jolie hobbit sourit et fit une révérence maladroite qui ne manqua pas d'amuser Bilbo. Il les mena dans le salon et leur servit du thé. Il tentait au mieux de cacher son malaise. Mais Drogo n'était pas dupe.

- Bilbo, commença-t-il. Tu n'es pas obligé de te forcer avec nous.

Le hobbit tressaillit et son sourire de façade trembla légèrement.

- Je vais bien, assura-t-il.

- Pour les hobbits, le mariage se fait pas amour, non par arrangement. Je sais que toi comme les autres, tu attendais autre chose de l'avenir que ce type de surprise.

- Nous voyons bien que tu ne vas pas bien, ajouta Primula.

Bilbo les observa tour à tour. Il s'installa dans son fauteuil et fixa la cheminée.

- Je le fais pour la Comté, dit-il plus pour se convaincre lui-même que pour ses invités.

- Bilbo…

- Drogo, vois le bon côté des choses, tu vas vivre ici, plaisanta Bilbo.

La blague ne fit pas rire son cousin. Primula posa sa main sur celle de son hôte.

- Nous garderons Baggend pour toi, promit-elle. Si tu reviens, tu seras toujours chez toi ici.

Bilbo esquissa un sourire triste. Le ''si'' était douloureux à entendre.

Ils poursuivirent leur conversation sur une note plus joyeuse, et notamment les projets d'avenir du jeune couple. À l'heure du déjeuner, Drogo et Primula prirent congé. Bilbo les raccompagna un bout de chemin puis revint à son smial. Il s'assit dans son jardin et fuma la pipe au soleil. Ça serait un rituel de plus qu'il n'aurait plus le plaisir d'honorer. Le ciel était clair et une légère brise faisait danser l'herbe de la Colline. C'était apaisant et Bilbo se surprit à glisser dans une légère somnolence.

- Bonjour Mr Bilbo, chantonna une voix familière.

Le hobbit se redressa et sourit de toutes ses dents à la jolie jeune femme qui se tenait devant sa porte.

- Bonjour Rosie-Posie, dit-il en se levant pour se rapprocher d'elle.

La hobbit était toujours aussi charmante. Elle portait cette robe qui se dégradait dans les bleus dans laquelle Bilbo adorait la voir. Sa chevelure rousse était parsemée de petits rubans qui emprisonnaient des mèches de façon adorable et qui dégageaient son visage rayonnant avec toutes ses tâches de rousseurs. Bilbo l'avait trouvé magnifique dès leur première rencontre.

En fait, si il était toujours célibataire à son âge, c'était parce qu'il nourrissait pour Rosie-Posie Goldworthy des sentiments plus qu'amicaux. Et qu'il n'avait jamais eu le courage de se déclarer.

Certain dirait qu'il était lâche, lui préférait se décrire comme un hobbit patient.

- J-j'ai appris pour votre… mariage, déclara la jeune femme sans préambule.

Le visage de Bilbo s'assombrit. Les nouvelles allaient vite en Comté.

- Cela ne me surprend pas. Les hobbits sont de vrais mégères. En particulier les Brandebouc, plaisanta Bilbo.

Rosie-Posie éclata de rire et cette vision enchanta le cœur de Bilbo qui se sentit alors tout flagada.

- Vous avez raison, reconnut la jeune hobbit. Je suis navrée de ne pas être venue vous voir plus tôt. En tant que votre amie, j'aurais du et…

- Ne vous inquiétez pas Rosie-Posie, assura Bilbo en prenant dans ses mains celles de la hobbit.

Rosie-Posie rougit légèrement ce qui surprit Bilbo. Il la lâcha, craignant d'avoir été inconvenant et recula d'un pas. Un silence pesant s'installa entre eux. Bilbo souffrait de devoir refouler ses sentiments pour la jeune femme.

- Je vous souhaite beaucoup de bonheur à l'Est, reprit la hobbit.

Bilbo hocha la tête, histoire de la remercier.

- Je-j'aimerais pouvoir dire cela sincèrement, continua Rosie-Posie.

Bilbo leva les yeux étonné et découvrit que son amie avait les larmes aux yeux.

- Je suis navrée, je dois paraître bien ridicule…

- Non. Non, que vous arrive-t-il ? s'inquiéta Bilbo.

- Il m'arrive que je suis déchirée en sachant que bientôt vous partirez pour épouser une femme dont vous ignorez tout. Et que nous serons séparé, que je ne vous verrais plus, que je ne vous croiserais plus au marché, que nous ne nous promènerons plus, que…

- Rosie-Posie, la coupa Bilbo. Mais enfin…

Il se tut en constatant que le jeune femme se mordait les lèvres pour ne pas pleurer. Ses pupilles maures dorées étaient baignées de larmes. Bilbo comprit alors et se sentit si idiot, si misérable d'avoir toujours gardé pour lui ses sentiments. Il passa son portail et vint tout près de la hobbit. Il prit son visage en coupe entre ses mains et essuya de ses pouces les perles salées qui s'étaient échappées.

- Rosie-Posie… vous m'aimez donc ?

La hobbit fut prise d'un hoquet entre le rire et les pleurs.

- Oui. Oui je vous aime… Je vous aime comme on aime la vie.

Bilbo se sentit déchiré. Que devait-il faire ? Il voulait tant pouvoir faire disparaître ses larmes, la serrer contre lui, l'embrasser même, s'il osait, pour la consoler. Lui avouer combien il tenait à elle. À quel point elle l'obsédait depuis leur enfance. Il aimait Rosie-Posie. Mais il savait que désormais, il ne pouvait pas lui dire. Il déglutit péniblement et caressa à nouveau les joues mouillées de son amie.

- Je suis navré, dit-il. Je l'ignorais. Et je suis au regret de… Rosie-Posie, je ne partage pas vos sentiments.

Son mensonge lui brûla atrocement la langue. La jeune hobbit eut un sourire empreint de tristesse et hocha la tête.

- Je sais, murmura-t-elle.

''Oh non vous ne savez pas ! Je vous mens, Rosie-Posie ! Je vous aime !'' eut envie de crier Bilbo. Mais ses lèvres restèrent résolument closes.

- Je penserais à vous quand vous serez là-bas, promit la hobbit. Je prierais pour que vous y trouviez une personne qui fera battre votre cœur comme vous faite battre le mien.

Bilbo ne répondit pas. Peu à peu, tout doucement, les mains de Rosie-Posie se retirèrent de celles de Bilbo créant un vide frais et peu agréable. La jeune hobbit renifla discrètement, reprit contenance puis planta ses yeux dans ceux de Bilbo.

- Au revoir Mr Baggins.

Bilbo serra la mâchoire jusqu'à avoir mal. Il sentait que son cœur partait. À chaque signe de distance que Rosie-Posie posait entre eux, son cœur fuyait avec elle.

- Au revoir… Mademoiselle Goldworthy.

Elle lui tourna le dos, et le cœur de Bilbo s'enferma à double tour dans un coffre qui s'enterra au fin fond de lui, la clé disparaissant avec la silhouette de son premier amour.

Plus jamais, il ne pourrait aimer.

Plus jamais il ne s'autoriserait à aimer.

X

Le temps s'était lentement écoulé. Les jours avaient passé.

La journée était avancée, mais le temps gris l'assombrissait sensiblement. Bilbo était plongé dans les récits de voyages d'un aïeul Touque, à la recherche d'une étincelle de courage qu'il pourrait emprunter. De lourds coups à sa porte le tirèrent de sa lecture. Il posa son livre sans le fermer et trottina jusqu'à la porte qu'il ouvrit toute grande. Son cœur manqua un battement en découvrant ses visiteurs. Trois nains et un vieil homme de haute stature, tout vêtu de gris.

- Monsieur Baggins ? interrogea le nain qui avait toqué.

Bilbo était pétrifié. La vue des nains lui rappelait son inexorable départ. Il hocha la tête, pas vraiment emballé.

- Bofur, pour vous servir.

Le nain s'inclina profondément, de même que les deux qui l'entouraient, avant qu'il ne les présente.

- Mon frère Bombur et mon cousin Bifur.

- A votre service maître hobbit, dit le plus gros des deux nains, alors que l'autre se contentait d'une révérence virile.

Bilbo s'inclina maladroitement à son tour. Il dégagea la voie pour leur permettre d'entrer en les invitant d'un signe de main. Il les étudia alors qu'ils se mettaient à leur aise dans le salon. Si l'avenir le forçait à vivre parmi les nains, autant commencer à s'habituer à eux dès cet instant.

L'entrée du dernier visiteur attira néanmoins son attention. Le vieil homme lui était familier mais il était bien incapable de le remettre.

- Bonjour, le salua-t-il avec un sourire poli.

- Qu'entendez vous par là ? s'étonna le vieillard en poussant la porte pour la fermer. Me souhaitez vous le bonjour ou constatez vous que c'est une bonne journée que je le veuille ou non ?

Prit de court, Bilbo resta sans voix.

- Ou encore que c'est une journée où il faut être bon ? ajouta son vis-à-vis.

- Heu… tout cela à la fois je suppose, répondit Bilbo.

Le vieil homme esquissa un sourire mystérieux.

- Vous ne me reconnaissez pas, n'est-ce pas Bilbo ?

Peiné de manquer à la plus fondamentale des corrections en ne reconnaissant pas son interlocuteur, Bilbo baissa la tête.

- Nous nous connaissons ?

- Vous connaissez mon nom mais vous ne savez pas que c'est le mien, s'amusa l'inconnu.

Bilbo paru encore plus perdu. Était-ce Abbo ? Ou bien Samlad ? Ou encore Bercilac ? Non cela ne pouvait être aucun de ceux-là, c'était des noms de hobbit.

- Je suis Gandalf, se présenta finalement l'homme.

Un éclair traversa les yeux de Bilbo. À présent que son nom était prononcé il savait qui était son invité.

- Vous… cela fait des années…

- Et je suis content de vous revoir, mon jeune ami, se réjouit Gandalf en tapotant l'épaule de Bilbo.

Un bruit de verre brisé coupa court à leurs retrouvailles. Bilbo traversa son smial pour trouver les trois nains en train de vider ses réserves, fourrant le tout dans des sacs en toiles.

- M-mais qu'est-ce que vous faites !? s'écria le pauvre hobbit.

- Hé bien nous préparons le voyage de retour, répondit Bofur du tac au tac.

- Le voya-

Le mot mourut dans la bouche de Bilbo. Il observa les nains débarrasser ses étagères des nombreux fruits et légumes qu'il avait soigneusement organisé jour après jour. Ils pillèrent -pour Bilbo, dont les yeux étaient aveuglés par la tristesse du départ- le garde manger de la viande et du pain, ainsi que des quelques bouteilles de vin que la famille de Bilbo conservait depuis des génération.

Déchiré, Bilbo préféra se détourner d'eux pour retourner à sa chambre. Gandalf le suivit sans un mot, jetant des regards de-ci de-là.

- Vous êtes bien morose Bilbo, dit-il en le voyant s'asseoir au bord de son lit.

Bilbo lui lança un long regard triste.

- C'est que… quitter la Comté… même si je sais que c'est pour la préserver. Ce n'est pas facile.

Gandalf mit un genou à terre pour être à hauteur de regard de Bilbo. Il posa sa main sur son épaule, un geste fort réconfortant pour le hobbit en cet instant.

- Erebor est l'un des joyaux de lignée de Durin. Ce n'est certes pas comparable à la Comté, ce ne sont pas les mêmes environnements.

Bilbo expira bruyamment. Il avait soudain mal au ventre.

- Vous ferez un merveilleux ambassadeur pour la Comté, assura Gandalf.

- Je ne suis pas sûr d'être le hobbit de la situation, soupira Bilbo.

Gandalf secoua la tête avec force.

- Ne dites pas cela mon ami. Vous prouverez votre valeur aussi sûrement que votre parent Bandobras Touc fit sauter la tête du chef des orques lors de la bataille des Champs Verts.

L'anecdote arracha un sourire à Bilbo. On la lui avait conté tant de fois qu'il la croyait presque inventé aujourd'hui. Mais en temps de doute, elle lui remontait le moral et lui donnait du courage.

- J'ai d'ailleurs quelque chose pour vous, conclut Gandalf en se levant.

Il tourna les talons et précéda Bilbo dans l'entrée où il avait laissé quelques un de ses effets -dont son chapeau et son bâton. Il farfouilla dans son sac et en tira un long paquet drapé. Il le tendit à Bilbo et le hobbit s'en saisit. Comme il n'en faisait rien, et tardait à l'ouvrir, Gandalf eut un petit rire.

- C'est un cadeau, ouvrez le.

Bilbo défit les lanières et fit glisser le tissus. Il déglutit péniblement en découvrant une épée.

- Gandalf… je ne peux pas accepter…

- La route sera longue pour rejoindre Erebor, et les dangers sont nombreux pour les voyageurs.

Loin de rassurer Bilbo, les mots de Gandalf lui retournèrent le ventre.

- Je ne suis pas un guerrier…

- La lame que vous tenez a été forgée par les elfes mon ami. Ce qui signifie qu'elle devient bleue quand des orques ou des gobelins sont à proximité.

- Je n'ai jamais utilisé une épée de toute ma vie, s'exclama Bilbo de plus en plus inquiet.

Gandalf posa ses mains sur ses épaules dans un geste de réconfort.

- Et j'espère que vous n'aurez jamais à l'utiliser, murmura-t-il. Mais si vous le deviez, rappelez-vous ceci : le vrai courage n'est pas de savoir prendre une vie, mais de savoir quand en épargner une.

Rassuré par les mots sagement prononcés de Gandalf, Bilbo admira l'objet qu'il avait en main.

- Vous avez fait un long chemin juste pour me la donner, dit Bilbo embêté par la générosité du magicien.

- Oh pas seulement, le rassura habilement Gandalf. Je vais vous accompagner un petit bout de chemin.

Savoir que le magicien serait à ses côtés pour la route réchauffa le hobbit. Il sourit et rengaina son épée.

- Bon vous êtes prêt ? questionna Bofur qui revenait dans l'entrée un énorme sac négligemment placé sur l'épaule.

- Prêt ? paniqua Bilbo. Heu nous partons maintenant ?

- Bien sûr, répondit le nain. L'hiver approche, nous devons traverser les Monts Brumeux avant les premières neiges.

Bilbo ouvrit la bouche sans savoir quoi dire. Bofur regarda autour d'eux, visiblement à la recherche de quelque chose.

- Avez-vous des bagages ? finit-il par demander.

Bilbo hocha vaguement la tête.

- Parfait, aller les chercher, nous allons préparer les poneys, conclu le nain en ouvrant grand la porte.

- Les poneys, répéta bêtement Bilbo en suivant Bofur du regard tandis qu'il traversait son jardin pour rejoindre la route.

C'était là qu'attendaient quatre poneys sellées qui hennissaient après les curieux, et un cheval à la robe grise -la monture de Gandalf. Bifur dépassa Bilbo, les bras chargés de provisions. À les voir s'affairer, le hobbit prit conscience que rien ne retarderait plus son départ. Le cœur lourd il alla dans sa chambre prendre son sac de voyage. Il l'avait depuis longtemps rempli de quelques vêtements de rechange, d'un livre, de sa pipe et de l'herbe à fumer. La meilleure de toute la région offerte par le Thain. Bien piètre consolation vu son sacrifice. Il ajouta quelques autres babioles nécessaires à son long trajet dont un carnet pour écrire, à la couverture pourpre, avec une dorure discrète dessinant ses initiales.

- Nous sommes prêt à partir ! déclara Bofur à l'entrée.

La gorge de Bilbo se serra. Il rajusta sa chemise, replaça son beau foulard et vérifia les boutons de son veston. Puis il enfila son manteau et ceintura l'épée offerte par Gandalf autour de sa taille. Il serra la lanière de son sac sur son épaule et balaya sa chambre du regard. Lentement, le plus lentement possible, il traversa son smial, arrêtant son regard partout où les souvenirs faisaient naître en lui l'envie de rester. Devant l'imposante cheminée, les portraits de ses parents faillirent lui arracher un sanglot.

- Ils seraient très fier de vous, assura Gandalf qui l'attendait à la porte.

Bilbo secoua la tête.

- Je ne vois pas en quoi.

Il renifla et tourna le dos aux portraits. À côté de la porte, il empoigna son bâton de marche. Gandalf sortit le premier et regagna le chemin pour lui laisser un instant d'intimité. Bilbo contempla sa maison une dernière fois, le cœur lourd, puis à grand regret, il tira la porte. Le clac sourd lui arracha le cœur. Il dévala les escaliers et s'approcha des nains qui étaient déjà juchés sur leurs montures.

- Montez sur Myrtille, lui indiqua Bofur.

- Non merci, déclina Bilbo absolument pas désireux de monter une de ces bêtes. Je suivrais à pied. Je suis très bon en randonnée.

- Ne soyez pas idiot, insista Bofur. Erebor est à presque six mois de route.

- Six mois, répéta Bilbo le souffle coupé.

- Montez, je vous la tiens, proposa Bombur en faisant avancer la ponette de Bilbo.

Bilbo poussa un soupir résolu. Il attrapa la selle d'une part et n'ayant jamais monté un poney auparavant, il hésita à grimper. Un bruit de course l'interrompit dans sa réflexion. Son nom crié à bout de souffle lui fit brusquement tourner la tête vers le bas de la route. Drogo et Primula couraient dans sa direction, le plus vite qu'il leur était possible compte tenu de l'avancement de la grossesse de la hobbit. Bilbo lâcha Myrtille et s'avança vers eux, plus qu'heureux d'être retardé.

Les nains ne bronchèrent pas, sûrement conscient que cela devait arriver. Drogo soutint sa femme une fois à la hauteur de Bilbo et ce dernier insista pour conduire Primula sur le banc de son jardin.

- J'ai appris que des nains avaient été vu arrivant de l'Ouest, j'ai tout de suite su qu'il venait pour toi, soupira Drogo.

Bilbo esquissa un sourire.

- Oui, reconnut-il, ils sont venu pour moi… je m'en vais.

Primula éclata en sanglot. Drogo observa son cousin avec douleur. Bilbo se mordit les lèvres pour ne pas pleurer.

- Je suis content de vous voir avant mon départ, avoua Bilbo. Je-…

Il marqua une pause, puis fit un mouvement circulaire de son nez dans un réflexe.

- La maison est à vous. Baggend sera l'endroit parfait pour l'enfant à naître.

- Bilbo…

- Lui avez-vous trouvé un nom d'ailleurs ? interrogea Bilbo, pressé de ne pas laisser son cousin voir sa peine.

Drogo le sonda d'un long regard, puis hocha la tête.

- Si c'est une fille elle s'appellera Capucine. Et si c'est un garçon nous l'appellerons Frodo.

Bilbo sourit largement.

- Ce sont des noms magnifiques, complimenta-t-il.

- Bilbo, souffla Primula en le prenant par la main. Avant que vous ne partiez j'ai une demande à vous faire.

Bilbo se pencha et pris la main de Primula dans les siennes.

- Je vous écoute.

- Drogo et moi avons longuement réfléchi. Nous souhaiterions que vous soyez le parrain de l'enfant.

Bilbo ouvrit la bouche, stupéfait. Contrôlant tant bien que mal son émotion, il acquiesça. Les larmes de Primula redoublèrent mais cette fois, accompagnée d'un grand sourire. Elle se hissa et passa ses bras autour de son cou. Il l'étreignit un instant puis ils se séparèrent et Bilbo se tourna vers Drogo. Les cousins échangèrent un long regard avant de se prendre dans les bras l'un de l'autre.

- Bon voyage, murmura Drogo.

Bilbo resserra son étreinte un court instant. Ils s'arrachèrent l'un de l'autre et Bilbo redescendit vers Myrtille d'un pas ferme. Il grimpa dessus avec l'aide de Bifur et Bombur et une fois installé sur sa ponette, il sourit à ses cousins.

- Au revoir.

Drogo et Primula levèrent doucement leurs mains, le visage triste, et la petite troupe se mit en marche.

- Ce sont de bons parents que vous avez là, fit remarquer Bofur comme ils s'éloignaient de Sous la Colline.

Bilbo hocha faiblement la tête. Il souffrait déjà de son départ. Ils avancèrent à petite cadence jusqu'à la frontière de la Comté. Ils allaient la passer quand un cri retentit derrière eux. Surprit, les nains s'arrêtèrent, et dès que Bilbo eut réussi à faire de même il tourna la tête pour comprendre ce qui se passait. Il vit alors Rosie-Posie qui courrait droit vers eux. Sa robe vertes voletait dans son sillage et les rubans dans ses cheveux s'emmêlaient dans sa course.

- Qui c'est ça ? questionna Bofur en plissant les yeux.

- C'est mademoiselle Goldworthy, s'indigna Bilbo avant de se rappeler que le nain ne pouvait pas la connaître. Pouvons-nous l'attendre ?

Gandalf lui lança une œillade discrète, et fit signe aux nains que oui. Bofur acquiesça donc. Bilbo contint sa joie à mesure que la silhouette de Rosie-Posie s'approchait. Néanmoins, il tempéra son excitation, face au visage attristée de la hobbit. Une fois à sa hauteur, elle fit une courbette pour saluer la compagnie avant de se concentrer sur Bilbo.

- J'ai appris tardivement votre départ soudain, déclara-t-elle encore toute essoufflée. J-je suis navrée je n'ai pas pu me résoudre à vous laisser partir sans vous dire une dernière fois au revoir.

Bilbo aurait mille fois préféré mourir en cet instant, dans les bras de la hobbit, plutôt que poursuivre son voyage.

- Merci Rosie-Posie, souffla-t-il en lui prenant la main. Vous avez été l'amie que tout hobbit souhaiterai avoir.

Rosie-Posie sourit en essuyant les larmes qui perlaient à ses yeux.

- Tenez, prenez ceci en souvenir de moi, dit-elle en détachant son pendentif.

- Non, je ne peux pas, refusa Bilbo. Vous m'avez dit combien il comptait pour vous…

- C'est justement pour cela que je veux que ce soit vous qui l'ayez à l'avenir, rétorqua Rosie-Posie.

Bilbo voulut à nouveau refuser mais la hobbit ne lui en laissa pas le temps et fourra son précieux médaillon dans sa main.

- C'est une entreprise dangereuse de passer sa porte, de quitter sa maison, ajouta-t-elle. Vous vous élancez sur la route et, si vous n'y prenez pas garde, vous pourriez être balayé. Faites très attention à vous Bilbo.

La gorge sèche, Bilbo hocha la tête. Rosie-Posie posa une main sur sa joue et le tira vers elle tout en se hissant sur la pointe de ses pieds. Elle déposa un baiser sur le coin de ses lèvres avant de reculer. Bilbo resta pétrifié. Il la regarda longuement, de plus en plus brisé. Autour de lui, les nains s'entre-regardèrent un peu bêtement. Finalement, Bofur prit les choses en main avant que tout cela ne devienne étrange.

- Nous devons y aller, informa-t-il bien que rien ne soit urgent.

Bilbo hocha sensiblement la tête. Les nains se remirent en route, et Gandalf prit la tête du groupe. Comprenant que c'étaient là leurs derniers instants, Bilbo tendit la main vers Rosie-Posie pour l'attirer vers lui et se pencha. Il passa une main dans ses cheveux si doux et embrassa son front.

- Adieu.

Il s'écarta et fit avancer Myrtille avant toute réaction de la part de son amie. Il ne se retourna pas. Il quittait la Comté et pour le moment il refusait de pleurer. Se retourner pour voir Rosie-Posie aurait été contre productif et l'aurait sûrement fait rebrousser chemin pour aller se terrer à Baggend.

Alors, prenant ses responsabilités, il poursuivit sa route et rattrapa Gandalf et son escorte de nains.


C'est une fin de premier chapitre-

N'hésitez pas à me faire des retours en commentaires c'est toujours plaisant et c'est un peu pour ça qu'on poste des histoires ici :3

Le prochain chapitre arrive prochainement (déjà écrit, la fic' est bien avancée)