Voici une petite histoire de quelques chapitres que j'ai commencé à écrire !

Quelques points avant de commencer :

— Cette histoire est rated M, ce qui veut dire qu'il y aura des scènes à caractères sexuels explicites, vous êtes prévenus.

— Il est possible que quelques fautes traînent, je me relis mais je suis loin, très loin d'être infaillible, alors je m'excuse d'avance !

— Nos personnages ont fini le lycée, ils ont dix-huit ans et sont donc totalement en âge de s'adonner aux activités qu'ils veulent (en tout cas en France aha)

— J'envisage de traduire cette histoire en anglais, alors si quelqu'un serait d'accord pour me corriger, ça m'intéresserait beaucoup !

— Dernier point, le plus important : laissez une review ! Qu'elle soit positive, négative, qu'elle fasse dix lignes ou qu'elle se résume en deux mots, qu'elle soit constructive ou non, laissez une trace de votre passage ! Ceux qui écrivent comprendront, et pour les autres, sachez que le commentaire est infiniment motivant et gratifiant pour nous les auteurs ! Merci d'avance :)

Bonne lecture à tous !


— T'es sûr que c'est une bonne idée ?

Adrien, les bras croisés, le dos appuyé contre sa commode et les cheveux en bataille était scruté par Marinette qui se rongeait les ongles, installée en tailleur sur son lit, en pleine méditation. C'était la partie de lui qu'elle préférait, le vrai Adrien, celui sans artifices, celui qu'elle seule — ou presque — connaissait.

Il se mordilla la lèvre inférieure et sembla réfléchir un instant.

— Pourquoi ce ne serait pas une bonne idée ?

Marinette haussa un sourcil, prise de cours par sa réponse.

— Je dois te faire une liste, sérieusement ?

Adrien imita l'expression de la jeune fille, pinçant ses lèvres pour réprimer le sourire qui voulait s'y former. Il hocha la tête et Marinette grogna de frustration.

— Parce que... tu sais… quand tu… enfin… tu vois ?

Adrien secoua la tête, s'empêchant d'éclater de rire. Marinette sentit le sang affluer dans ses joues et gesticula, prise de panique.

— La semaine dernière ? Tu m'as… avec tes… et j'ai...

Le jeune homme n'en pouvait plus et laissa son fou-rire exploser. La main sur le ventre, le corps agité de soubresauts et le visage rougi, Adrien n'arrivait plus à s'arrêter. De son côté, Marinette referma sa bouche, croisa ses bras et lui lança un regard noir.

— Je trouve pas ça drôle, murmura-t-elle d'une voix bougonne.

Adrien n'était définitivement pas de cet avis. Il s'assit à côté d'elle, les lèvres toujours relevées jusqu'aux oreilles.

— Oh allez, Mari.

Il lui donna un coup de coude et elle grogna une nouvelle fois.

— Sérieusement, Adrien, c'est une bonne idée ?

Il retrouva peu à peu son sérieux, même si un vestige de son sourire flottait toujours sur ses lèvres et que ses yeux brillaient toujours de cette lueur que Marinette aimait tant. Il pencha la tête sur le côté et plongea son regard dans le sien avec une intensité qui donna des frissons à la jeune fille.

— Je ne veux pas que ça change quoi que ce soit entre nous, murmura-t-il.

— Moi non plus, souffla-t-elle. Mais, et si… ça arrivait encore ? demanda-t-elle quelques secondes plus tard.

Il se rapprocha légèrement d'elle, son souffle cognait contre sa peau laiteuse et Marinette se sentit frémir.

— Tu veux que ça arrive encore ?

Sa voix était rauque, presque gutturale, et un nouveau frisson courut le long de la peau de Marinette qui déglutit péniblement. Elle était surprise par sa réponse, à vrai dire, elle n'y avait jamais vraiment réfléchi. Enfin, si. Elle y pensait depuis des jours mais n'avait jamais envisagé cette possibilité sérieusement.

— J'en sais rien.

Les yeux verts d'Adrien la scrutaient tellement minutieusement qu'elle avait l'impression qu'il pouvait lire chacune de ses pensées, chacune de ses craintes, chacun de ses désirs. Soudainement, il brisa cette œillade, ce qui soulagea et déçut Marinette à la fois.

Mais bien vite, son cœur se mit à s'accélérer une nouvelle fois lorsqu'un sourire espiègle se dessina sur les lèvres d'Adrien.

— Mais je veux bien entendre la suite de ta phrase. La semaine dernière, je t'ai... avec mes... et tu as ?

La moitié du visage de Marinette se couvrit d'un voile rouge et elle grommela d'agacement.

— Je te déteste, murmura-t-elle d'une petite voix.

Adrien éclata de rire une nouvelle fois et ébouriffa affectueusement ses cheveux, ce qui ne la fit que ronchonner davantage.

— Tu mens.

Marinette laissa tomber sa tête contre son épaule et ferma les paupières.

— Tais-toi, chuchota-t-elle.

Adrien se détendit sous son contact, savourant ses cheveux qui caressaient sa peau, son odeur qui chatouillait ses narines et sa chaleur qui réconfortait son cœur. Les minutes passèrent, sans qu'aucun des deux adolescents ne brise ce silence si tranquille.

— Je suis désolé, Mari, souffla-t-il en se pinçant les lèvres.

La concernée se redressa légèrement, juste de quoi plonger ses yeux dans les siens. Elle observa un instant ses iris hypnotisants, piquetés de mille et unes nuances de vert.

— Pourquoi ?

Adrien baissa le regard, l'air coupable, ce qui troubla Marinette.

— Parce que c'est moi qui ai commencé. D'ailleurs, tu n'as, techniquement, rien fait. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, j'étais…

Elle posa son doigt contre ses lèvres et lui offrit un sourire qui fit fondre son cœur comme neige au soleil.

— Ne t'excuse pas, murmura-t-elle. J'étais totalement et on ne peut plus consentante.

Adrien haussa un sourcil et Marinette se mordit la lèvre inférieure.

— Écoute, continua-t-elle en se redressant légèrement. Je ne regrette rien, c'était vraiment bien, tu étais vraiment bien, surtout pour une première fois… enfin peut-être que c'était pas la première fois pour toi… pour moi ça l'était… Et je devrais probablement arrêter de parler, maintenant.

Le visage du jeune homme se fendit d'un sourire, touché par l'attitude adorable de son amie. Le doigt de cette dernière avait dérivé de ses lèvres pour se poser contre son torse, et elle avait les yeux plissés, les joues rosies, comme si elle se questionnait à propos du flux incroyable de paroles insensées qui pouvait sortir de sa bouche quand elle paniquait. Adrien attrapa sa main désormais agrippée à son tee-shirt et la prit doucement dans la sienne. Ce contact sembla réveiller Marinette qui se redressa, ancrant à nouveau ses yeux dans les siens.

— Alors, débuta-t-il avec un sourire. C'était aussi la première fois de mon côté. Et… ravi que ça t'ait plu, dit-il avec un clin d'œil. Et si j'ai fait ça c'est parce que ces derniers temps je suis un peu… il marqua une courte pause. Enfin… tu vois ?

Ce fut au tour de Marinette d'éclater de rire.

— Alors, Agreste ? Un peu quoi ?

Adrien haussa un sourcil, le haut des joues légèrement rougi.

— Excité. Ces derniers temps je suis un peu… beaucoup excité.

Le gloussement de la jeune fille se stoppa net et elle écarquilla les yeux. Et puis un énième sourire vint illuminer son visage, qui n'était plus consumé par la panique. Elle se laissa tomber contre le matelas.

— Je pensais être la seule, avoua-t-elle.

Adrien la regarda, surpris.

— Oh, murmura-t-il.

— Quand on y pense, c'est logique, ajouta-t-elle quelques secondes plus tard. On a tous les deux dix-huit ans, nos hormones s'affolent un peu, je pense… et puis… il y a une certaine…

Il s'allongea à côté d'elle, et tourna son visage vers le sien. Ses yeux se perdirent sur sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration, remontèrent jusqu'à sa mâchoire fine et ciselée, jusqu'à admirer ses lèvres ourlées et humides.

— Attirance ?

Marinette tourna la tête vers lui et frissonna lorsqu'elle remarqua qu'il la fixait.

— Hm… affirma-t-elle en hochant doucement la tête.

Le regard d'Adrien remonta jusqu'à celui de la jeune fille, et, pendant un instant, rien qu'une seconde, ils étaient convaincus qu'ils allaient s'embrasser. Mais un semblant de raison remonta dans l'océan de désir qui remplissait leur esprit, et le côté Chat Noir d'Adrien refit surface.

— Il est pas question que je te saute, déclara-t-il.

Marinette réprima un sourire, qui s'installa tout de même sur ses lèvres, et puis un rire involontaire et franc finit par sortir de sa gorge. Elle se redressa, posa la main sur son ventre, complètement hilare.

— Tu saurais pas comment faire, le taquina-t-elle en lui tirant la langue.

Adrien ouvrit la bouche de surprise, les sourcils haussés, l'air de dire « tu veux vraiment jouer à ça ? »

— Je croyais que c'était « vraiment bien », que j'étais « vraiment bien, surtout pour une première fois » ? Je peux continuer comme ça longtemps, tu te rappelles comment tu as…

Marinette plaqua sa main contre sa bouche.

— Wow, wow, wow, on a saisi monsieur modeste.

Les yeux d'Adrien débordaient d'amusement.

— Je te déteste vraiment, assura-t-elle entre deux éclats de rire.


Une semaine plus tôt…

Marinette épongea ses cheveux trempés avec une serviette, enlevant le surplus d'eau qui gouttait sur le sol de la salle de bain. Plusieurs années s'étaient écoulées, et elle avait troqué ses couettes contre l'option de laisser ses mèches noires, qui s'échouaient désormais jusqu'en bas de son dos, cascader sur ses épaules. Marinette enfila ensuite un pyjama, optant pour un short et un débardeur. Même avec cette tenue légère et la douche froide qu'elle venait de prendre, la chaleur qui régnait sur la capitale la submergea.

L'été était bien entamé, le mois de juillet touchait à sa fin et les températures ne faisaient qu'augmenter. Elle adorait l'été et la chaleur qui l'accompagnait, mais cette saison était un calvaire à Paris. Marinette ne rêvait que d'une chose : un vent marin et d'un bol d'air frais. Mais les choses étant ce qu'elles étaient — elle avait ses obligations de Ladybug, mais ne pouvait surtout pas se permettre financièrement de partir en vacances — elle était condamnée à souffrir en silence dans les rues surchauffées de la ville.

Marinette ajusta son pyjama et sortit de la salle de bain avant d'entrer dans sa chambre, l'esprit ailleurs. Elle passa la main dans ses cheveux, savourant la fraicheur de ses mèches humides contre ses mains, et se retourna finalement. Son cœur bondit alors dans sa poitrine et elle crut un instant qu'il n'allait jamais repartir.

Adrien était assis sur son lit, le dos contre le mur, les bras noués derrière la tête et un sourire en coin.

— Mais ça va pas ? hurla-t-elle en posant sa main contre sa poitrine.

Les lèvres du jeune homme ne se redressèrent que plus.

— J'ai un peu chaud, mais sinon ça va. Et toi ? demanda-t-il d'une voix moqueuse.

— J'ai failli faire une crise cardiaque, mais sinon ça va, bougonna-t-elle. Comment t'es entré ?

Il lui adressa un clin d'œil.

— J'ai plein de talents cachés, si tu savais.

Marinette ouvrit la fenêtre de sa chambre, et rangea quelques bricoles au passage, ne l'écoutant que d'une oreille.

— Hm, si tu le dis.

— Tes parents m'ont ouvert et m'ont dit de monter, expliqua-t-il, les yeux rivés sur elle.

Elle attrapa son ordinateur et le rejoint sur le lit, s'asseyant à côté de lui.

— Qu'est-ce qu'on regarde ? demanda-t-elle.


De nombreuses années s'étaient écoulées depuis la troisième. Parfois, Marinette avait l'impression que cette époque, l'époque de ses premiers pas en tant que Ladybug, de sa dernière année de collège et de son obsession envers Adrien, remontait à des siècles. Et parfois, elle lui semblait étrangement proche.

Mais il s'était passé un tas de choses durant ce laps de temps. Aujourd'hui, elle ne tâtonnait plus dans son rôle de super-héroïne. Si elle était déjà forte, sûre d'elle, rapide et vive d'esprit en tant que Ladybug, les traits de caractère de son alter-ego avaient déteint sur son quotidien. Marinette avait plus confiance en elle, osait faire plus de choses, osait dire plus de choses, osait tenter plus de choses. Marinette ressemblait un peu plus à Ladybug avec le temps. Et, peu à peu, elle se rapprochait de la femme qu'elle voulait être, qu'elle voulait devenir. Elle se sentait bien avec elle-même. Et c'était la plus belle des réussites.

D'autres changements s'étaient produits. Chloé et elle étaient désormais amies — ou presque. La fille du maire avait, elle aussi, évolué avec les années. Son amitié avec Alya était une des seules choses qui n'avait pas changé, et qui ne changerait sans doute jamais.

Mais l'évolution la plus significative restait sa relation avec Adrien.

Oh, il s'en était passé des choses.

Le premier tournant de leur amitié avait eu lieu l'été juste avant leur entrée au lycée. Tout le monde était en vacances aux quatre coins de la France, et seuls Adrien et Marinette avaient dû rester à Paris. Officiellement, ils avaient trop de travail ou pas assez de moyens pour se permettre des vacances. Officieusement, leur rôle de protecteur de Paris les forçait à rester à la capitale. Ils s'étaient croisés une première fois, par hasard, dans les rues de la ville. Ils avaient discuté, Marinette n'avait pas trop bafouillé, ils avaient ri, et s'étaient revus quelques fois les semaines suivantes. Ensuite, Nino et Alya étaient rentrés, ils avaient organisé des sorties tous les quatre, s'étaient davantage rapprochés.

Et la rentrée était arrivée. Par un incroyable coup du sort ou un hasard sympathique, ils s'étaient retrouvés dans la même classe pour leur année de seconde. Au début, ils se parlaient entre les cours, pendant les récréations et mangeaient ensemble le midi, de temps en temps, en compagnie de leurs amis. Mais, l'année avançait, les mois passaient et, sans s'en rendre réellement compte, ils s'étaient mis à se voir en dehors des heures de classes, s'aidaient pour leurs devoirs, s'asseyaient à côté, se partageaient leurs problèmes, leurs anecdotes. Bien vite, la fin de l'année était arrivée, et ils avaient encore passé un été ensemble.

L'année de première avait été assez compliquée, tant au niveau des cours que de leur boulot de super-héros. Les akumatisations ne s'étaient plus arrêtées, pendant des mois. Alors, Adrien et Marinette se reposaient l'un sur l'autre, comprenaient sans vraiment le savoir la fatigue, la lassitude et la morosité de l'autre. Paradoxalement, ils s'étaient aussi énormément soutenus en tant que Ladybug et Chat Noir. Et puis, cette vague d'akumatisés était passée, laissant place à un nouvel été qui avait embarqué leur relation dans une nouvelle direction. Direction qui avait été loin de leur déplaire. Durant ces quelques semaines de chaleur intense et d'étouffement parisien, ils s'étaient considérablement rapprochés. Adrien avait commencé à venir chez Marinette régulièrement, et cette dernière s'était même rendue chez lui, avait découvert officiellement sa chambre — sa gigantesque chambre. Leurs tournois de jeux vidéo finissaient tard le soir, leurs marathons cinématographiques s'éternisaient dans la nuit, et leurs discussions se prolongeaient jusqu'aux aurores parfois. Les gestes d'affection se multipliaient, les frôlements et les caresses devenaient de plus en plus réguliers, de moins en moins accidentels, de plus en plus appuyés et les remarques débordantes de sous-entendus ne faisaient que les rapprocher davantage. L'année de terminale n'avait fait que consolider leur relation déjà robuste. Ils n'étaient gênés de rien l'un envers l'autre, pouvaient parler de n'importe quoi, n'importe quand, n'importe où, s'écoutaient et se comprenaient plus que quiconque, et se vouaient une confiance sans limite.

C'était une des meilleures choses qu'il ne leur était jamais arrivée. Leur amitié.

Et puis, ils avaient passé leurs examens de fin d'année, avaient terminé le lycée, et étaient désormais plongés dans l'été juste avant leurs études supérieures. Les années s'étaient écoulées, ils avaient maintenant dix-huit ans, mais ils conservaient leurs petites habitudes mises en place depuis beaucoup trop longtemps pour être abandonnées. C'était pour cette raison qu'ils se trouvaient dans la chambre de Marinette, en train de regarder un film, comme tous les vendredis soir.

Mais, ils étaient loin d'imaginer que leur relation allait à nouveau basculer.


Bientôt, la nuit arriva à Paris, l'enveloppant dans un manteau noir. Les températures baissaient légèrement, et un vent frais — à peine perceptible, mais tout de même — flottait dans les rues, jusqu'à s'introduire dans la chambre de Marinette. Le film était déjà bien entamé, et si la jeune fille était concentrée sur les images qui défilaient devant elle, Adrien avait d'autres idées en tête. Il ne pouvait penser qu'à la tête de son amie contre son épaule, qu'à son parfum fruité qui embaumait toute la pièce, qu'à ses cheveux doux et humides, qu'à sa peau lisse et douce qui frôlait la sienne.

Au début, il avait essayé de refouler ses sensations, d'inhiber tout ce qu'elle lui faisait ressentir, d'empêcher le sang d'affluer dans son bas-ventre et de se concentrer sur ce maudit film. Mais les minutes s'égrenaient et plus il tentait de se calmer, plus sa respiration s'accélérait, et plus il avait chaud.

Il avait terriblement chaud.

Il voulut juste soulager légèrement cette tension qui le paralysait. Alors, sans en avoir vraiment conscience, il posa sa main sur la cuisse de Marinette, qui sursauta légèrement à ce contact. Mais cette caresse n'eut pas l'effet escompté. En réalité, elle eut même l'effet complètement inverse.

Adrien ferma un instant les yeux, se pinça les lèvres, et rouvrit les paupières. Plongé dans une sorte de transe, il se mit à tracer des cercles sur les jambes de la jeune fille, alternant frôlements, caresses et attouchements plus appuyés. Il sentit la respiration de Marinette s'accélérer, parallèlement à la sienne, et il remonta, millimètre par millimètre, ses doigts le long de sa cuisse. Il crut qu'il allait se consommer sur place lorsqu'elle écarta légèrement ses jambes, lui facilitant l'accès, l'invitant, même, à poursuivre ses gestes. Elle non plus n'était pas réellement consciente de ce qu'il se passait.

Ils savaient juste que ça faisait du bien.

Il n'en fallut pas plus à Adrien pour qu'il poursuive son avancée, dérivant vers l'intérieur de sa cuisse. Il laissa ses doigts courir sur sa peau chaude, reculant, avançant, pinçant, caressant, réveillant toutes sortes de sensations et tout autant d'incendies chez Marinette. La barrière de son short le stoppa, mais il passa rapidement sa main en-dessous, remontant, remontant et remontant encore un peu plus. Il continua ses caresses, atteignant son aine, frôlant son bas-ventre, fit demi-tour, recommença, s'aventura davantage. Marinette enfouit sa tête dans son cou lorsqu'il posa sa main contre son sous-vêtement, la touchant à travers le fin tissu. Le souffle brûlant de la jeune fille cognait contre sa peau, tout aussi incandescente.

Soudain, Adrien posa son doigt contre la jonction entre sa peau et sa culotte, sans toutefois poursuivre son avancée.

— Je t'en supplie, ne t'arrête pas, haleta-t-elle contre son cou.

Il tourna finalement sa tête, rencontrant son regard. La vision de ses yeux bleus brûlant de désir le subjugua.

— Mari… murmura-t-il d'une voix tremblante. T'es vraiment sûre ?

Elle hocha la tête, sans la moindre hésitation. Mais elle comprit qu'il voulait entendre son consentement et pas seulement le deviner.

— Je suis vraiment, vraiment sûre. S'il-te-plaît, continue, lui chuchota-t-elle dans le creux de l'oreille.

Un frisson couru le long de la peau du jeune homme, faisant monter son excitation d'un cran. Marinette, joignant son geste à sa parole, plongea sa propre main dans son short et la posa contre celle d'Adrien. Son cœur s'accéléra encore — elle allait finir par réellement faire un arrêt cardiaque — lorsqu'elle posa ses doigts sur ceux du jeune homme. C'était une chose de sentir sa main sur elle, mais c'en était une autre de discerner réellement ce contact avec sa propre paume. Elle enfouit leurs doigts unis sous sous-vêtement, et la peau d'Adrien se posa finalement contre son intimité.

Elle gémit dans son cou, un gémissement fort et guttural, qui ne fit qu'alimenter le feu dans l'entrejambe du jeune homme. Marinette retira sa main de la sienne, attrapant son tee-shirt à la place, et le serrant de toutes ses forces. Il continua son exploration, passant un doigt de haut en bas, la frôlant délibérément sans réellement la toucher.

— Adrien, grogna-t-elle de frustration. Je vais te… Oh !

Il la stoppa dans ses remontrances en posant son doigt contre son entrée, fut un instant étonné d'à quel point elle pouvait être humide, et enfonça doucement, très doucement, son index. Marinette se mordit les lèvres, serrant encore et encore un peu plus le tee-shirt d'Adrien.

Ce dernier amorça de légers mouvements de va-et-vient, savourant la chaleur de Marinette contre sa peau. Un second doigt se posa sur son clitoris et Marinette ne put retenir ce gémissement de s'échapper de sa bouche, résonnant encore et encore dans l'esprit d'Adrien dont les mouvements ne s'intensifièrent que davantage.

— Encore, murmura-t-elle contre son cou d'une voix tremblante.

Il écouta ses désirs et ajouta un second doigt, accélérant ses gestes, stimulant toujours plus cette petite boule de plaisir. Marinette n'avait plus la force de retenir ses soupirs de contentement, mais ses cris devenaient bien trop intenses, alors elle attrapa l'autre main d'Adrien et mordilla sa peau, ce qui fit gémir le jeune homme.

Il tourna une nouvelle fois son regard vers Marinette et sentit tout à coup le besoin de s'asperger d'eau glacée. Elle avait les joues rouges, les paupières closes, la bouche entourée autour de sa main et son bassin roulait contre sa main, désirant toujours plus de contact.

Adrien ajouta un troisième doigt, et retint un grognement en sentant ses parois serrées autour de sa peau, imaginant la sensation s'il remplaçait ses doigts par une autre partie de son corps. Il frotta vigoureusement son pouce contre son clitoris, enfonça toujours plus ses doigts et posa ses lèvres sur sa mâchoire, déposant des baisers le long de son cou, léchant tendrement sa peau.

Toutes ces sensations mélangées eurent raison de Marinette qui gémit tellement fort que le son de sa voix rauque et passionnée fut à peine couvert par la main d'Adrien entre ses dents.

— Oh… mon… Dieu… soupira-t-elle.

Adrien la sentit se contracter autour de ses doigts, et elle ouvrit brusquement ses yeux, dont le bleu céruléen ressortit plus que jamais. Ils roulèrent dans ses paupières et elle enfouit une nouvelle fois la tête dans son cou, mordillant la peau de sa nuque alors qu'un orgasme terriblement puissant la submergea.

Bientôt, le seul bruit de la chambre — le film était terminé depuis quelques minutes — fut le souffle d'Adrien la respiration haletante de Marinette.

Cette dernière se redressa légèrement, plongea ses yeux dans ceux du jeune homme, la bouche entrouverte, quelques mèches de cheveux collés sur son front à cause de la sueur et la poitrine qui se soulevait au rythme endiablé de ses inspirations.

Adrien retira ses doigts, réajusta son sous-vêtement, fit glisser sa main le long de sa cuisse, s'attardant exagérément contre sa peau, y sema des frissons, et, sans jamais rompre le contact visuel, inséra ses doigts encore humides dans sa bouche, léchant lentement, très lentement, sa propre peau.

À ce moment-là, Marinette sentit une vague de désir tellement intense qu'elle était à la limite du point de rupture, une seconde fois. Elle regarda ses gestes avec une fascination nouvelle. Aujourd'hui, en y repensant, elle ne savait pas comment elle avait pu résister à l'envie d'aller plus loin avec lui.


Quelques jours après… après quoi ? Cet incident ? Ce moment d'égarement ? Cet instant hors du temps ? Enfin, plus tard dans la semaine, Marinette était sur le point de tout expliquer à sa meilleure amie.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda l'apprentie journaliste en attrapant une chips dans le paquet sur ses genoux.

L'intéressée ouvrit la bouche, se ravisa, débuta une phrase, ravala ses mots.

— Mari ?

— J'étais avec Adrien, et…

— Tu es toujours avec Adrien, la coupa Alya en riant.

Marinette sembla réfléchir un instant puis hocha la tête.

— On a eu un moment de… pas grand-chose… enfin…

Son amie se redressa, les sourcils froncés, l'air intrigué.

— Et puis, il a… enfin… il m'a… avec ses…

Alya plissa ses yeux, et puis ouvrit plus grand ses paupières avant de s'étouffer avec ses chips.

— Avec ses doigts ou avec sa langue ? demanda-t-elle après avoir repris sa respiration.

— Alya !

Elle laissa tomber son dos contre le lit de son amie, un sourire aux lèvres, l'air machiavélique.

— Ou autre chose… ?

Marinette donna un coup de coude à son amie.

— Ses doigts, juste ses doigts, avoua-t-elle face au regard perçant d'Alya.

— C'est naturel, Mari. Tu ne devrais pas avoir honte d'en parler explicitement, ou d'en parler tout court.

— J'ai pas honte.

Alya haussa ses sourcils.

— C'est pas de la honte, affirma finalement Marinette. C'est juste que c'est bizarre.

— Qu'est-ce qui est bizarre ?

Elle haussa les épaules.

— Vous êtes tout le temps fourrés ensemble, c'était sûr qu'un truc du genre allait arriver, tôt ou tard.

Son amie baissa le regard, elle n'avait pas la force de nier quelque chose qui, de toute façon, était vrai.

— Et ? ajouta Alya quelques secondes plus tard. Comment c'était ?

Marinette s'allongea le ventre contre son lit, la tête écrasée sur son oreiller et hurla contre le coussin.

— Donc c'était bien, conclut l'apprentie journaliste en souriant.

Marinette grogna une nouvelle fois.

— Wow, à ce point ?

La jeune fille se redressa et lança à Alya un regard désespérément perdu.

— Donc ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour te dire que mes grands-parents me laissent leur maison de vacances dans le sud pendant une semaine et que je vous invite toi, Nino et Adrien à venir avec moi ?

Marinette écarquilla les yeux. Un sentiment à mi-chemin entre une joie intense et une anxiété terrible se propagea dans son cœur qui cognait dans sa poitrine. Elle n'avait plus quitté Paris plus d'une journée depuis ses dix ans, ce qui commençait à faire un certain temps. Ses obligations en tant que Ladybug la forçait à rester à la capitale toute l'année, peu importait les températures, peu importait les opportunités qui pouvaient s'ouvrir à elle, peu importait sa volonté et son besoin de calme, elle n'avait pas le choix.

Alors, ce soir-là, elle lui répondit qu'elle allait y réfléchir. L'optique d'une semaine de vacances au soleil était terriblement alléchante, incroyablement tentante. Ses besoins d'adolescente — et d'humaine, plus simplement — la corrompaient sans le vouloir de ses responsabilités de super-héroÏne.

— Tu devrais dire oui, lui dit Tikki, plus tard dans la soirée.

Marinette faillit s'étouffer avec sa propre salive et la regarda avec des yeux exorbités.

— Sérieusement ?

Le kwami suivit sa porteuse qui sortait de sa salle de bain, avant de se poser sur son ventre lorsqu'elle s'allongea sur son lit.

— C'est la même chose tous les étés, Marinette. Le papillon n'attaque presque jamais. Je ne vois pas pourquoi ça changerait maintenant.

La jeune fille ne put qu'hocher la tête. C'est vrai que les akumatisations étaient considérablement réduites durant cette période, et que la dernière attaque remontait désormais à plusieurs semaines.

— Et puis, s'il y a le moindre pépin, tu peux demander le Miraculous du cheval à Maître Fu. Et ce n'est pas comme si tu allais à l'autre bout de la planète, tu peux te rendre à Paris très rapidement avec les moyens de transport actuels. On trouvera une solution s'il le faut.

Tikki la regarda avec ses grands yeux bleus.

— Je pense que tu as besoin de repos avant d'entamer ce nouveau chapitre de ta vie. Tu le mérites.

Les lèvres de Marinette se redressèrent en un gigantesque sourire et elle prit son kwami entre ses mains, émue et reconnaissante envers sa minuscule amie.

— Merci, Tikki.


Marinette tenta tant bien que mal de caler sa valise entre un vieux sac noir un peu suspect et un bagage rose bonbon. Elle grogna, le front recouvert de sueur, le souffle court et les joues rouges. S'il faisait chaud à l'extérieur, c'était dix fois pire dans le wagon où elle se trouvait, ce qui voulait plus ou moins dire qu'elle n'allait pas tarder à fondre.

— Un coup de main ?

Elle tourna la tête sur le côté, découvrit Adrien qui la regardait avec amusement et hocha finalement la tête. Elle détestait ne pas réussir par elle-même, et ce pour n'importe quoi, d'une valise à caser dans un porte bagage à un exercice de maths ou à un problème dans lequel elle aurait pu se mettre. Mais si elle persévérait, elle allait finir par mourir d'hyperthermie.

— Merci, murmura-t-elle en le laissant faire.

Elle se mordilla la lèvre inférieure en regardant ses biceps se contracter et les muscles de son dos rouler sous son tee-shirt bordeaux — couleur qui faisait scandaleusement ressortir ses yeux. Il se retourna quelques secondes plus tard, observa ses longs cheveux noirs regroupés en une queue de cheval dont quelques mèches s'échappaient et encadraient joliment son visage, examina ses pommettes rosies et le débardeur blanc moulant qu'elle portait, assorti à un short en coton de la même couleur.

Il redressa finalement son regard, se rendant compte qu'il l'avait dévisagée bien trop longtemps et bien trop intensément. Leurs yeux se rencontrent un instant, Adrien scruta ses tâches de rousseur, Marinette fixait sa peau lisse et hâlée, il dériva vers ses lèvres, elle bifurqua jusqu'à sa bouche entrouverte.

Tout à coup, Marinette fut plaquée contre son torse, et les mains d'Adrien posées autour de sa taille. Le train venait probablement d'accélérer, de tourner, ou de s'envoler, ils n'en avaient absolument rien à faire. Tout ce à quoi ils pouvaient penser était la chaleur de l'autre, l'odeur de l'autre, le contact de l'autre. Marinette releva ses yeux vers Adrien, qui mesurait une bonne vingtaine de centimètres de plus qu'elle, et, la main posée contre sa poitrine, pouvait sentir le cœur du jeune homme tonitruer contre sa cage thoracique.

— Tout va bien ? demanda-t-il d'une voix rauque qui fit frissonner son amie.

Marinette hocha la tête, et il ne relâcha pas la prise de ses mains autour de sa taille. Au contraire, ses pouces se mirent à tracer des cercles contre sa peau brûlante. Ce contact leur rappela désespérément cette caresse qu'il avait débuté sur sa cuisse quelques jours auparavant, cette caresse qui s'était terminée par une vague de plaisir tellement intense que Marinette en eut des frissons. Malgré elle, un soupir s'échappa sa bouche, elle se pencha légèrement contre lui, et Adrien ne fit que raffermir ses gestes, attrapant la peau de ses hanches entre ses mains, massant doucement et fermement à la fois cette partie de son corps.

À une seconde près, Marinette était persuadée qu'elle se serait jetée sur lui. Peu importait la chaleur, le train, les passagers, le fait qu'ils soient amis, un peu plus que ça ou fous amoureux, rien n'importait. Rien sauf cette envie qui pulsait dans son bas-ventre depuis des semaines — des mois — et qui semblait se réveiller désespérément à chaque fois qu'elle s'approchait d'Adrien.

Mais rien de tout cela n'arriva, puisque la porte du wagon s'ouvrit, faisant sursauter Marinette jusqu'au plafond qui s'écarta d'un bond du jeune homme. Quelqu'un entra, regarda les deux adolescents avec suspicion et la jeune fille s'enfuit comme une voleuse, sans accorder un regard à Adrien.

Elle se laissa tomber sur son siège, en face de sa meilleure amie.

— Tu es à côté d'Adrien, l'informa cette dernière, les yeux rivés dans son livre.

Marinette posa sa tête contre le dossier, appuya ses mains contre ses yeux et tenta de reprendre une respiration normale.

— Tout va bien ? demanda Alya.

— Je crois que je vais mourir, confia Marinette d'une voix lasse.

L'apprentie journaliste secoua la tête, se fendit d'un sourire et reprit sa lecture.

— À moins que la libido ne soit une maladie mortelle, ce qui, je te rassure n'est pas le cas, je pense que tu ne vas pas mourir.

— Je veux un enterrement mémorable.

— Marinette Dupain-Cheng, immolée par son désir, qu'elle repose en paix, récita Alya d'une voix solennelle.

La concernée soupira bruyamment.

— Je ne pensais pas mourir aussi jeune.

— Qui va mourir ?

Marinette retira les mains de ses yeux et sursauta en voyant Nino s'asseoir à côté d'Alya. Cette dernière leva les yeux de son livre, et son amie ouvrit sa bouche, voulant l'empêcher de dire ce qu'elle s'apprêtait à dire.

— Marinette. Tuée par sa libido.

La jeune fille grogna désespérément et enfouit sa tête dans ses mains, les coudes posés sur ses jambes.

— Quelle mort atroce, commenta Nino.

— Qui va mourir ?

Adrien s'assit à côté de Marinette qui se redressa brusquement, fixant ses deux amis en secouant légèrement la tête, les priant silencieusement de ne rien dire.

— Personne. Tout va bien, répondit Alya.

Le blond fronça les sourcils mais ne chercha pas plus loin, au plus grand soulagement de son amie, qui avait senti son rythme cardiaque s'accélérer à nouveau et ce fourmillement dans son bas-ventre s'intensifier encore une fois lorsqu'il s'était installé à quelques centimètres d'elle.

Quelques heures plus tard, le train était baigné dans l'obscurité et dans un silence quasiment complet, uniquement perturbé par le bruit de légères secousses et de subtils chuchotements ici et là. Marinette avait la tête posée contre la vitre, les yeux perdus dans la nuit, et les mains enfouies dans les mèches dorées d'Adrien qui avait la tête posée sur ses cuisses. Le mélange de ses pensées et de ses réflexions qui lui vrillaient le crâne et de la présence d'Adrien tout contre elle rendait le sommeil impossible. Elle avait renoncé à fermer l'œil depuis un moment déjà, profitant de ce moment de solitude pour cogiter — comme si elle ne le faisait déjà pas assez en temps normal.

— Mari ? Tu dors ? demanda Alya en chuchotant.

— Non, répondit-elle sur le même ton.

Elle entendit son amie se redresser, et s'approcher légèrement d'elle.

— Et Adrien ?

Marinette baissa ses yeux sur le visage du jeune homme, et un sourire étira ses lèvres. Elle le percevait à peine, mais pouvait sentir son bras entouré autour de sa taille, pouvait déduire son air paisible, pouvait imaginer ses cheveux ébouriffés et pouvait entendre son souffle régulier.

— Oui.

Quelques secondes passèrent.

— Vous avez pu parler sérieusement avant de partir ?

Marinette hocha la tête, mais se souvint qu'Alya ne pouvait pas la voir.

— Oui, murmura-t-elle.

— Et ?

La jeune fille prit une grande inspiration.

— On est tous les deux d'accord que ce qu'il s'est passé ne doit pas gâcher notre amitié, et que c'était plus par pur désir qu'autre chose.

Elle entendit Alya soupirer.

— Mari…

— Écoute, la coupa-t-elle, j'ai mis tellement de temps à être à l'aise et moi-même avec lui, je ne peux pas envoyer tout ça balader parce que mes hormones me jouent des tours. Je… Je ne peux pas risquer de le perdre, Alya. C'est mon meilleur ami.

Sa voix se brisa à la fin de sa phrase, et Marinette reprit ses caresses dans les cheveux du jeune homme allongé sur ses jambes. C'était vrai, ils avaient mis tellement de temps à développer leur relation pour ce qu'elle devienne ce qu'elle était aujourd'hui.

Le fait était que Marinette était toujours éperdument amoureuse de lui. Une part d'elle, même si elle ne l'admettrait probablement jamais, lui appartenait, d'une certaine manière. Mais ses sentiments étaient tellement profonds, tellement ancrés en elle qu'elle n'y faisait, à la longue, même plus attention. C'était comme si aimer Adrien Agreste était inscrit dans son ADN, elle ne pouvait pas y échapper.

Mais elle pouvait contrôler leur amitié, et elle avait décidé de ne pas la risquer. Elle avait fait ce choix il y a des années, et n'allait pas y revenir aujourd'hui.

— Je pense que le jeu en vaut la chandelle, Mari, déclara finalement Alya après quelques minutes.

Marinette laissa tomber sa tête contre son siège et ferma ses yeux.


Ils arrivèrent dans la maison de vacances d'Alya au petit matin. Adrien était fraîchement reposé, mais Marinette pouvait à peine garder les yeux ouverts tant la fatigue la submergeait. La journée s'écoula doucement, sans stress, sans course contre la montre, sans mission sauvetage. Marinette appréciait pleinement l'emplacement de l'habitation, perdue dans la campagne, non-loin de la plage de laquelle on pouvait entendre le bruit des vagues. L'intérieur de la maison était également loin de lui déplaire. La grande pièce à vivre débouchait sur une terrasse spacieuse, équipée d'une piscine qui faisait rêver Marinette.

La seule ombre au tableau était le nombre de chambres qui ne s'élevait qu'à deux. Bien sûr, Alya avait « oublié » de lui préciser ce « léger détail » qui avait le don d'angoisser la jeune fille. Elle avait déjà dormi avec Adrien, de nombreuses fois même, après une séance de jeux vidéo qui s'éternisait, un film devant lequel ils s'étaient assoupis, ou même l'envie de rester ensemble. Mais elle avait toujours su garder ses désirs et ses sentiments sous contrôle, contrairement à aujourd'hui.

Marinette soupira et se laissa tomber sur le lit. Après tout, ce n'était que le début de la journée, il lui restait plus de douze heures pour trouver une solution alternative. Alors, elle ferma les yeux, se promettant de se détendre durant cette semaine de vacances et de ne pas psychoter sur tout et n'importe quoi.

Quelques heures plus tard, sur les coups de quinze heures, Adrien descendit distraitement l'escalier de la maison, et s'avança jusqu'à la terrasse, jusqu'à arriver au niveau de la piscine. Il releva finalement les yeux de son téléphone et s'arrêta d'un mouvement si net et si soudain qu'il faillit tomber.

Marinette se tenait à quelques mètres de lui, les cheveux trempés ruisselant le long de son dos, ses longs cils noirs bordés de gouttelettes d'eau, ses yeux céruléens brillant de bonheur. Mais ce qui le frappa comme un boomerang en pleine figure était la tenue dans laquelle elle se trouvait, qui se résumait à un maillot de bain deux pièces, et qui, par conséquent, dévoilait beaucoup, beaucoup de peau, beaucoup, beaucoup de formes, et beaucoup, beaucoup d'attributs qui coupèrent la respiration d'Adrien.

Sa réaction était démesurée et immature, il le savait. Mais il ne pouvait pas décrocher son regard de son corps, même avec toute la volonté du monde, ses yeux restaient ancrés sur cette vision qui risquait hanter ses fantasmes pendant les prochaines années.

Il pencha la tête, hypnotisé par le haut de maillot de bain rouge vif qu'elle portait. Ce dernier avait une forme triangulaire, rehaussait joliment sa poitrine et ne donnait à Adrien qu'une envie : tirer sur le nœud dans son dos et envoyer valser cette pièce de tissu pour se concentrer sur ce qu'il y avait en dessous. Son sang se mit à bouillir dans ses veines lorsqu'il baissa les yeux jusqu'au bas de son bikini, de la même couleur que le haut, assez échancré pour lui donner une imprenable vue sur ses fesses galbées. Il fut étonné de la musculature assez développée de Marinette mais ne fit que plus émerveillé.

— Adrien ?

L'intéressé releva brusquement le regard, et ses joues prirent une teinte rosée lorsqu'il constata le sourcil haussé de son amie et le sourire en coin qui flottait sur ses lèvres. Il ignorait depuis combien de temps elle avait remarqué qu'il la fixait, mais visiblement assez longtemps pour prendre conscience de son trouble.

— Je… euh… désolé, bafouilla-t-il en se grattant l'arrière du crâne.

— Bah alors Agreste ? se moqua-t-elle.

Marinette éclata de rire face à l'expression du jeune homme, qui ressemblait ni plus ni moins à un petit garçon qui s'était fait prendre en train de faire une bêtise, ce qui était vraiment adorable. Il reprit bien vite une contenance et s'avança doucement vers elle, s'approchant dangereusement du bord de la piscine. Le rire de Marinette cessa peu à peu, jusqu'à ce que son sourire se transforme en un air suspicieux. Adrien continuait son avancée, jusqu'à être presque collé contre son corps.

Le souffle de la jeune fille se coupa, et ses yeux rencontrèrent son torse, qu'elle voyait pour la première fois, ce qui la perturba au moins autant qu'Adrien. Elle scruta ses pectoraux parfaitement sculptés, descendit son regard le long de son ventre, admirant les muscles de ses abdominaux qui se soulevaient au rythme de son souffle. Elle distingua un grain de beauté sur son bas-ventre, et une envie soudaine de poser ses lèvres dessus la submergea. Mais son émerveillement fut coupé par la main d'Adrien qui se posa sur sa taille, et un frisson secoua son corps tout entier. Elle releva ses yeux jusqu'aux siens, rencontrant ses iris verts et son sourire malicieux. Il haussa un sourcil, imitant à la perfection l'expression de Marinette d'il y a quelques instants.

Et ils se perdirent l'un dans l'autre, dans la contemplation de l'autre, dans le désir de l'autre.

Mais Adrien renversa la situation d'un tour de bras, attrapa Marinette comme si elle ne pesait rien et la jeta dans la piscine en une seconde. Elle eut à peine le temps d'hurler que son cri fut aspiré par l'eau dans laquelle elle fut immergée. Elle remonta finalement à la surface, les yeux à moitié ouverts, les cheveux dans les yeux, l'air outré. Adrien, de son côté, était hilare, il se tenait le ventre et était agité d'un rire si intense qu'il finit assis sur le bord de la piscine.

— Je te déteste, toussota-t-elle en retirant les mèches de son visage.

— Ça valait le coup, dit-il entre deux éclats de rire.

Marinette grogna et s'avança jusqu'au bord de la piscine avant de poser ses bras contre le rebord, se surélevant légèrement pour poser le menton contre sa peau. Elle regarda Adrien de ses yeux bleus comme les cieux, exagérant volontairement l'intensité de son œillade. Adrien perdit peu à peu son sourire, jusqu'à ce qu'il se transforme en une expression admirative. Marinette se mordilla les lèvres, fit en sorte de mettre en avant le décolleté plongeant qu'elle lui offrait, rehaussé par le maillot de bain qu'elle portait. Adrien entrouvrit la bouche, et son regard alternait entre ses lèvres, ses yeux et la naissance de sa poitrine, ce qui fit rougir et sourire la jeune fille en même temps. Battant des cils et approchant son visage du sien, elle procéda très lentement, avant d'attraper fermement son bras, et de le tirer d'un coup sec dans la piscine.

Ce fut à son tour d'éclater de rire en voyant Adrien recracher toute l'eau qu'il venait d'avaler.

— Je suppose que ça valait le coup aussi, le taquina-t-elle.

Adrien passa ses mains sur son visage, plaqua ses cheveux en arrière, et la fixa de ses yeux verts remplis de défi. Un sourire se dessina sur ses lèvres trempées et Marinette eut à peine le temps d'amorcer un mouvement qu'il se précipita sur elle. La rapidité de la jeune fille le surpris, elle plongea dans l'eau, nagea à une vitesse incroyable à l'autre bout de la piscine. Mais, là où elle était vive, il l'était au moins autant qu'elle. Alors, il la rattrapa bien vite, enroula sa taille de ses bras par derrière et posa son menton sur le sommet de sa tête.

— Coincée, murmura-t-il dans son oreille.

Un frisson couru le long de la colonne vertébrale de Marinette qui se détendit contre lui. Elle sentit son torse contre son dos, ses doigts sur sa taille et son corps qui s'emboitait parfaitement avec le sien. Bien vite, ce qui n'était qu'un contact innocent et relaxant se transforma en une étreinte passionnée et désireuse. Les mains d'Adrien dérivèrent jusqu'à ses hanches et attrapèrent sa peau avec plus de vigueur, plus d'envie. Un soupir s'échappa de la bouche de Marinette qui, sans le vouloir, se recula légèrement contre lui, rapprochant son bassin du sien. Le jeune homme ne bougea pas d'un pouce, mais sentit une décharge électrique courir le long de son corps lorsque les fesses de Marinette se pressèrent contre son entrejambe. Ses mains se crispèrent autour de ses hanches, et le doux gémissement de son amie résonna à ses oreilles.

— Mari… susurra-t-il dans son oreille.

Ce murmure la réveilla aussi sûrement qu'un coup de tonnerre, la sortant de sa transe aussi rapidement qu'elle s'y était plongée. Elle se retourna et s'éloigna de lui, se dégageant de son emprise.

— Je suis désolée, j'ai…

Mais qu'est-ce qu'il lui prenait, à la fin ? Ils étaient amis. Juste amis.

— Non, c'est moi, j'ai…

Sa voix était rauque, remplie de désir. Un énième frisson galopa le long de la peau de Marinette qui croisa un instant son regard brillant. Elle le fixa, ouvrit la bouche, détourna les yeux, le regarda à nouveau, referma la bouche, et secoua la tête avant de s'échapper de la piscine, laissant un Adrien perdu derrière elle.

Marinette se laissa tomber sur un transat, ferma les yeux et soupira longuement, très, très longuement. Comment allait-elle tenir une semaine ? Et même à Paris, comment allait-elle réussir à se contrôler ? Elle avait goûté une fois au fruit défendu, ce qui était vraiment mal, les conséquences pouvaient être désastreuses et c'était loin d'être la chose la plus réfléchie qu'elle ait faite. Mais c'était tellement, tellement bon.

Elle rouvrit ses paupières et attrapa sa crème solaire, des idées plein la tête, des questions plein le cerveau, et ce feu, ce feu qui ne voulait plus s'arrêter de brûler, lui démangeait la peau. Un énième grognement plus tard, Marinette fit couler une noisette de lotion dans sa paume et l'étala tant bien que mal sur son dos.

— Un coup de main ?

Elle releva la tête, et découvrit Adrien, une serviette sur les épaules, des mèches de cheveux qui tombaient sur son front et le torse recouvert de gouttelettes.

— Euh… je… enfin… oui.

Un sourire éclaira son visage et il s'assit au bord du transat, alors que Marinette s'allongea sur le ventre. Il fit couler la crème sur sa main et posa ses paumes sur le dos de la jeune fille qui sursauta légèrement à son contact. Les doigts d'Adrien coururent le long de sa peau, étalant la lotion sur sa taille, sur ses omoplates, descendant jusqu'à ses hanches. La respiration de Marinette se coupa mais elle souffla doucement, se concentrant pour garder ce feu sous contrôle.

Finalement, il retira ses mains, reboucha le tube de crème et se releva.

— Merci, murmura-t-elle d'une petite voix.

— De ri… Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama-t-il.

Marinette avait passé ses bras derrière son dos et défit le nœud qui maintenait son haut maillot de bain. Ce dernier tomba sur les côtés, dévoilant la naissance de ses seins au niveau de ses côtes. Un rire sincère et amusé s'échappa de sa bouche et elle tourna légèrement le visage vers lui.

— Du calme, Agreste. C'est pour les traces de bronzage, expliqua-t-elle.

— Oh. Je vois.

Un sourire se dessina sur ses lèvres et ses joues prirent une teinte rosée. Marinette secoua la tête et s'installa plus confortablement, ferma les paupières et se laissa bercer par le bruit du vent, la mélodie des oiseaux et la chaleur contre son dos.


Quelques heures plus tard, elle se réveilla, la gorge sèche, les idées floues, plongée dans une bulle de sérénité. À mi-chemin entre le sommeil et l'éveil, elle ouvrit les yeux, constata les couleurs crépusculaires qui se dessinaient dans le ciel et le soleil qui se couchait peu à peu.

— Bien dormi ?

Marinette tourna la tête, et découvrit Adrien, sur le transat d'à côté. Le dos posé contre le dossier, une jambe redressée et un livre posé contre sa cuisse, il avait le regard plongé dans les pages noircies de mots. Sa peau naturellement halée avait légèrement dorée avec le soleil, ce qui ne rendait son charme que plus magnétique aux yeux de Marinette.

— Pas mal, répondit-elle d'une voix endormie. Ça fait du bien.

Il ne pouvait qu'acquiescer. Passer ses étés à Paris pouvait vitre être très étouffant, alors se ressourcer dans cet endroit si reculé et tranquille était réellement agréable. Marinette s'étira longuement avant de se redresser légèrement, attrapa la bouteille d'eau à côté d'elle et bu au moins la moitié en quelques secondes.

Elle soupira de satisfaction et entendit le livre d'Adrien se refermer.

— Euh… Mari ?

— Hm ?

Quelques secondes passèrent, et elle tourna son regard vers lui.

— Ton maillot, murmura-t-il.

Elle fronça les sourcils et descendit son regard avant de pousser un cri de panique. Son maillot de bain était légèrement remonté contre sa poitrine, en dévoilant beaucoup plus que nécessaire. Elle se hâta de le rattacher, les joues rouges et le cœur battant.

— D-désolée… bafouilla-t-elle.

Adrien éclata de rire, et s'approcha de Marinette qui s'acharnait contre les ficelles de son maillot de bain.

— C'est pas grave, dit-il en prenant la place des mains de la jeune fille. La vue était pas si mal, ajouta-il.

— Ah oui ? Pas si mal ?

Il noua les deux ficelles avant de poser les mains sur ses épaules.

— Vraiment pas mal, lui chuchota-il dans le creux de l'oreille.

Un frisson cascada le long de son corps et elle se mordilla les lèvres en souriant. Elle réajusta rapidement son maillot de bain avant de se tourner vers lui.

— Merci, murmura-t-elle quelques secondes plus tard.

Adrien fronça les sourcils.

— Pourquoi ?

Elle haussa les épaules avant de regrouper ses cheveux désormais secs en un chignon déstructuré. Quelques mèches tombaient le long de son visage aux pommettes rougies par le soleil.

— Pour ne pas rendre tout ça bizarre.

— Tout ça ? demanda-t-il avec un sourire.

Marinette lui adressa une légère pichenette sur le nez.

— Tu sais de quoi je parle.

Il haussa un sourcil et approcha son visage du sien.

— Oui, mais je veux te l'entendre dire.

Elle scruta ses yeux verts, et la lueur débordante d'espièglerie qui s'agitait dans ses iris lui rappela étrangement quelqu'un. Cette pensée fut rapidement chassée de son esprit alors Marinette se leva, lui tira la langue et chuchota :

— Pas aujourd'hui.

Adrien fit la moue mais se contenta de cette réponse. Après tout, ça ne voulait pas dire jamais.


Marinette s'approcha de la table du salon, scruta les bouteilles d'alcool qui s'y trouvaient et fronça les sourcils. Elle attrapa un gobelet, laissa trainer son doigt sur les différents bouchons, sans savoir quoi mettre dans son verre.

Les quatre amis avaient décidé de fêter leur dernier été avant le début de leurs études supérieures, et de célébrer le début de leurs petites vacances. Alors, Alya avait invité certains de ses amis qu'elle connaissait depuis des années — elle passait la majeure partie de ses étés ici depuis son enfance. Et, quelques heures plus tard, Marinette se retrouva dans une pièce remplie d'inconnus, en train de choisir quel alcool elle allait boire. Ironique quand on savait qu'elle n'était pas partie en vacances depuis des lustres, qu'elle n'était clairement pas habituée à faire la fête et qu'elle n'avait jamais bu d'alcool de sa vie.

— Du mal à faire ton choix ?

Marinette releva la tête et découvrit Adrien, un gobelet à la main. Il portait une chemise bleue marine qui faisait ressortir son teint bronzé et ses cheveux dorés.

— J'ai jamais bu d'alcool, avoua-t-elle.

Il hocha la tête, pas vraiment étonné.

— Pourquoi tu as l'air de déjà le savoir ?

Il regarda le liquide ambré qui remplissait son verre en faisant des vaguelettes à la surface.

— Parce que t'es Marinette.

Elle haussa un sourcil.

— Ça veut dire quoi, ça ?

Il baissa son regard dans le sien.

— Pas grand-chose, dit-il en haussant les épaules. Je te connais suffisamment pour savoir que tu es pleine de surprise.

— Et toi ? demanda-t-elle quelques secondes plus tard, un sourire aux lèvres.

Adrien lui fit un clin d'œil et vida le contenu de son gobelet en une gorgée, sous les sourcils haussés de son amie.

— Je suis habitué, avoua-t-il. Mon père me traîne à des réceptions et des dîners super ennuyeux, alors, je me… divertis comme je peux.

Les lèvres de Marinette ne s'étirèrent que plus. Encore une facette d'Adrien qui prouvait qu'il n'était pas le mannequin parfait qu'il prétendait être. Elle adorait ça.

— J'ai dû développer une grande résistance à l'alcool pour qu'il ne se rende compte de rien, expliqua-t-il en se servant un nouveau verre.

Elle hocha la tête, comprenant qu'il devait avoir besoin de distraction pendant les évènements auxquels son père le forçait à aller.

— Donne, dit-il en attrapant son gobelet.

Il lui fit un mélange de différents liquides, et Marinette le regarda en plissant ses yeux. Elle regarda la boisson rosée qui remplissait son verre et le porta doucement ses lèvres, sous les encouragements d'Adrien. L'alcool descendit le long de sa gorge, laissant derrière lui une traînée agréablement chaude.

— Alors ?

Marinette se concentra sur les saveurs qui envahissaient sa bouche.

— C'est plutôt bon, avoua-t-elle en prenant une autre gorgée.

— Vas-y doucement, la conseilla Adrien.

Bien sûr, elle ne l'écouta pas.

Pas du tout.


Voici donc le premier chapitre !

Comme vous avez pu le constater, l'histoire sera largement centrée sur Adrien/Marinette, j'aborderai évidemment leurs autres relations, mais beaucoup moins. J'ai déjà beaucoup d'autres idées, notamment sur du Marichat, pour ceux qui ne sont pas fans du Adrinette ! :p

Le prochain chapitre sera probablement en ligne dans une semaine, à peu près. En attendant, n'oubliez pas de laisser une review en me faisant savoir votre avis, j'ai hâte de lire vos retours !

Bon dimanche à tous et à toutes !