Je ne possède aucun des personnages de la série.

Il ne fait pas bon de se remettre à regarder de vieilles séries qui passent à la télé, surtout quand elles font parties des coups de cœur de votre jeunesse... Et surtout si elle parle de relation fraternelle et paternelle fortes...

SAISON 2 EPISODE 8 (HX-1) : Quand Archangel demande à Stringfellow de le rejoindre le plus rapidement possible, il ne se doute pas de ce que va faire remonter à la surface la mission qu'il s'apprête à lui donner.

Alorsj'adore cet épisode. Il est tellement touchant à ne penser qu'à son frère et à se moquer de la mission. C'est tellement triste aussi et ça montre bien toute les fêlures qu'il garde en lui. J'ai aussi trouvé le début un poil rapide, j'avais envie de m'attarder sur la manière dont String se forge la conviction que le voleur est son frère. Cette fic commence donc par deux scènes qui auraient pu se passer avant leur discussion dans l'hélicoptère qui conclut ce texte en tentant de suivre les émotions de chacun.

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


UNE TECHNIQUE PARTICULIÈRE

La voix d'Archangel était bizarre quand il avait demandé à Hawke de venir à la FIRM. Apparemment, il était vraiment préoccupé par ce qui venait de se passer, mais le jeune homme avait l'habitude. Au final, il l'appelait souvent quand une catastrophe était inévitable ou qu'elle s'était déjà passée et qu'il fallait essayer de la récupérer sans trop de casse.

En arrivant, il constata qu'effectivement, il paraissait contrarié. Il ne dit rien et le laissa donc s'asseoir dans le fauteuil pendant qu'il faisait des allers-retours devant lui, ce qui trahissait une nervosité assez inhabituelle, puis au bout d'un moment, il se lança.

- Cette nuit a eu lieu un vol qui peut avoir de lourdes conséquences. Un hélicoptère a été volé, un hélicoptère de combat, un prototype unique. Il n'a pas du tout la même technologie qu'Airwolf, mais il est lourdement armé, très lourdement armé ! Le HX-1 est une machine de guerre et de mort absolument redoutable !

- S'il est aussi dangereux, comment ça se fait qu'il n'était pas mieux gardé ? Demanda Stringfellow, pragmatique.

- Oh, mais il l'était. Le commando qui l'a volé est arrivé lui aussi en hélicoptère. Ils se sont posés, ont tué les gardes et ils ont disparus avec l'appareil.

- Michael, un hélicoptère en approche ça fait du bruit. Les forces de sécurité auraient dû mieux se préparer à les recevoir.

- Pas là… Personne n'a rien entendu.

- De quoi ? Demanda Stringfellow intrigué. Comment ça rien entendu ?

Il se leva de son siège et se rapprocha du sous-directeur.

- Comment ils auraient pu ne rien entendre ?

- Je ne sais pas Hawke… C'est comme si le moteur de leur appareil était éteint, mais cela n'a aucun sens. Quel pilote sain d'esprit couperait les turbines bien avant l'atterrissage ? Ce serait un coup à s'écraser sur le sol et…

Archangel se tut brutalement, constatant d'un coup la pâleur presque mortelle des traits de Hawke qui se mit à chanceler. Il le rattrapa par un bras, inquiet de le voir faire un malaise, et le fit asseoir sur un fauteuil.

- Hawke ? Quelque chose ne va pas ?

- En auto-rotation… souffla le jeune homme d'une voix tremblante.

- Je vous demande pardon ?

- Ça peut se faire si on se laisse descendre en auto-rotation. Je… Je peux voir le dossier ?

- Bien sûr, répondit Archangel en fronçant les sourcils.

Stringfellow lui prit des mains et se mit à trembler comme une feuille en le parcourant. Archangel vit ses yeux rougir et il se pencha au-dessus de lui avec un air inquiet.

- Hawke ?

- Rien, rien… Juste un souvenir… Je connais cette technique, j'ai fais parti de ceux qui l'ont élaboré.

- Parfait et vous connaissez les autres ?

- Oui… beaucoup sont morts…

OoooO

Le trajet jusqu'à la Vallée des Dieux avait été silencieux, mais Dominic n'était pas dupe. Il avait bien vu la pâleur de ses traits, la douleur dans son regard et les légers tremblements de ses doigts. Il le laissa même charger le matériel dans l'appareil sans rien dire, mais quand Stringfellow fit mine de vouloir monter, il claqua la portière et le retint.

- Stop.

Le jeune homme sursauta et tourna vers lui avec un air interloqué et furieux.

- Qu'est-ce que tu fais ? Nous n'avons pas de temps à perdre !

- String…

- Cet hélicoptère de combat à des heures d'avance sur nous. Si nous voulons le retrouver, il faut faire vite ! Nous n'avons plus une minute à perdre.

- String, mon petit. Pourquoi tu trembles ? Lui demanda son ami conscient qu'il ne devait même pas en avoir conscience.

- Je ne tremble pas, je…

- Si tu trembles, dit Dominic en prenant ses mains dans les siennes. Qu'est-ce que tu ne me dis pas ?

Le jeune homme l'observa, frissonna tout en se demandant s'il devait lui dire, puis, se laissa aller.

- C'est Saint-John.

Dominic sursauta à son tour et demanda l'air incrédule sans lâcher ses mains.

- Comment ça c'est Saint-John ?

- C'est lui qui a volé cet hélicoptère. Je dois le retrouver !

- Saint-John ? Mais c'est de la folie !

- Si c'est lui !

- Mais Archangel en a la preuve ?

- Non. Je le sais. C'est tout.

- String, tu vois vraiment ton frère en train de tuer des gens pour voler un engin de mort ?

- Non.

- Alors pourquoi tu…

- Parce que je sais que c'est lui ! Hurla Stringfellow en retirant ses mains de celles de Dominic.

- String, tu…

- Non ! C'est lui ! Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, mais c'est lui !

- Ecoute, tu…

- Non ! Toi écoutes-moi. Pourquoi tu ne me crois pas ?

Cette question là était un cri, un cri de douleur et de désespoir.

- Stringfellow, tu sais. J'aimerais tout autant que toi que ce soit vrai, parce que je souhaite tout autant que toi qu'il soit encore en vie, mais ça fait 15 ans et…

- Il est en vie ! C'est lui ! Et je dois le retrouver ! Pourquoi tu doutes comme ça ? Pourquoi tu ne me soutiens plus ? Je pensais au moins que je pouvais compter sur toi ! Que tu me croirais !

- Mon petit, ce n'est pas ça, c'est que…

- C'est Saint-John ! Et je vais le retrouver ! Lança Stringfellow en montant dans Airwolf.

Juste avant de claquer la porte, il murmura.

- Avec ou sans toi, ça n'a pas d'importance !

Dominic soupira et secoua la tête.

- Bien sûr que ce sera avec moi, dit-il en faisant le tour de l'appareil pour monter avec lui.

Il ne pouvait pas le laisser seul dans cet état… Pour une raison que Dominic ne comprenait pas, il était sûr que c'était son frère le pilote qui avait volé cet appareil et comme tout ce qui touchait de prêt ou de loin à Saint-John, il était en train de perdre pied. Il ne savait plus vraiment réfléchir. Il tremblait. Il était au bord des larmes. Comment il aurait pu le laisser seul dans cette état son gosse ? Il savait qu'il souffrait.

- Tu sais que nous avons peu de chances de le retrouver au vu de l'avance qu'il a ?

- Si ! Nous devons le retrouver !

- String…

- Saint-John est là ! Je ne sais pas comment ça se fait, mais je vais le retrouver ! C'est tout !

Son ton était sans appel, colérique. Il cachait sa douleur, sa détresse et il continuait de trembler. Dominic le comprenait à la manière dont il serrait les poings sur les commandes, ses phalanges blanchissant sous la pression.

- Ecoute…

- Non Dominic ! Je sais ce que je dis ! Concentre-toi sur le radar. Je dois retrouver mon frère !

Dominic soupira, mais choisit de se taire. Il le connaissait son gamin. Quand il était comme ça, quand ses émotions reprenaient le dessus et que ça concernait Saint-John, il n'écoutait plus rien. Il espérait juste que la descente ne soit pas trop brutale et qu'il puisse le rattraper sans qu'il ne se brise totalement. C'était beau cet espoir, mais ça le détruisait aussi… Si seulement il acceptait un jour de laisser son frère s'en aller. Cela leur ferait du mal à tous les deux, mais peut-être qu'il pourrait avancer et ne plus rester dans le passé.

OoooO

Dominic n'aimait pas avoir raison, mais au bout de deux heures à ratisser la région, il était clair qu'ils ne retrouveraient jamais cet appareil, même si Stringfellow refusait de l'admettre. Cela faisait déjà de longues minutes qu'il tentait de le convaincre, mais chacune de ses tentatives faisaient monter sa colère. Dominic ne savait plus comment faire pour lui faire comprendre et il soupira.

- A mon avis tu sais, ceux qui ont monté ce coup-là connaissent leur affaire.

- Coordonnées ! Répliqua sèchement Stringfellow sur un ton agacé.

- Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont nécessairement des gén…

- J'ai dis coordonnées ! Répéta le jeune homme en criant un peu et en se retournant vers lui.

Dominic soupira pendant que son cœur se serra. Comme il détestait le voir dans cet état ce gosse. Sa colère reflétait sa douleur et il détestait le voir souffrir de cette manière et puis son inquiétude ne cessait de grimper au fil des minutes. Qu'est-ce qui se passerait quand ils allaient se poser et qu'il comprendrait que c'était faux ? Dans quel état il serait quand il se briserait ? Est-ce qu'il pourrait le rattraper cette fois ? Toutes ces questions ne cessaient de tourner dans sa tête, mais ce n'était pas le moment. Il sentait bien son impatience et sa frustration.

- On va reprendre le balayage depuis l'usine, capitula Dominic. Archangel affirme que le HX-1 n'a de carburant que pour un temps limité.

- Saint-John a dû certainement tout prévoir, lui répliqua Stringfellow d'un ton sombre.

- Allons, parle d'autre chose, tu me fatigues ! S'exclama Dominic exaspéré, mais aussi bouleversé qu'il se soit mit cette idée en tête.

Il savait bien que ce n'était pas des bons jours, qu'on s'approchait de la date anniversaire de sa disparition, mais cela n'expliquait pas cette sorte de crise d'hystérie sur le retour de son frère… et puis pourquoi il pensait que c'était lui le voleur ?

- Je te dis que c'est lui ! Répliqua Stringfellow en haussant le ton pour s'affirmer, et tel que je le connais il est déjà loin.

Dominic frémit. Cette fois, il n'en pouvait plus. Cela faisait 15 ans maintenant ! Il fallait qu'il comprenne que toutes ces illusions ne pouvaient que lui faire du mal. Il devait le faire redescendre, le ramener à la réalité et il explosa.

- Je t'en prie String, remet les pieds sur terre. Tu voudrais me faire croire que ton frère est encore vivant, après toutes ces années ? Et pas seulement en prison chez les Viet, mais ici, aux Etats-Unis ?

- C'est tout à fait dans son style.

Dominic expira et sentit la colère monter un peu plus en lui. Il était en train de se braquer, refusant de revenir dans la réalité, préférant se faire du mal inutilement, comme s'il n'avait pas déjà assez souffert ce gamin ! Il perdait pied totalement.

- Oh tu es complètement fou ! Alors il suffit qu'un type fauche un hélicoptère pour que tu te fasses tout de suite des idées ! Et pour que tu te montes tout un scénario !

Le vieux pilote était exaspéré et fatigué. Il voulait qu'il réagisse, mais Stringfellow garda son air sombre. Il ne voulait pas se disputer avec Dominic, il voulait lui montrer qu'il ne rêvait pas, que ce n'était ni une folie, ni une lubie. Alors il fit redescendre un peu sa colère et lui murmura.

- Ils sont descendus en auto-rotation. C'est une technique que nous avions mise au point au Vietnam pour les attaques de nuit.

Dominic tiqua un peu, intrigué par ses explications.

- Et il n'y avait que quatre pilotes au monde capables de réussir la manœuvre sans se planter : le colonel Vidor, Maze Taggart, mon frère Saint-John et moi.

- Le colonel Vidor est mort, répondit Dominic se souvenant de leur mission au Limbabwe, de la blessure de String et de la provocation de Vidor, arguant qu'il savait parfaitement où était Saint-John avant de s'écraser au sol avec son hélicoptère en flammes.

Oh oui, il se souvenait de ce salopard et de la détresse de son gamin plusieurs jours après son retour, se reprochant d'avoir détruit la seule piste sérieuse qu'il avait pour retrouver son frère depuis des années.

- Maze Taggart aussi, répliqua Stringfellow en poursuivant son raisonnement. Quant à moi, je suis ici. Alors Dominic ?

A l'arrière Dominic frissonna. Ça, ce n'était pas un scénario aussi farfelu qu'il l'avait cru. Ça avait du sens et il comprenait le comportement de son jeune protégé. Il comprenait son inquiétude et sa détresse.

- C'est pas possible.

- Je te dis que mon frère est vivant, murmura Stringfellow plus apaisé et heureux de sentir que Dominic commençait à le croire un peu.

Le vieux pilote hocha la tête et s'apaisa. Stringfellow se tut, perdu dans ses pensées et continua à survoler la zone. Ils scannèrent les environs en silence et, au bout d'une demi-heure, Dominic marmonna.

- Eh bien voilà, nous sommes revenus au point de départ.

- Qu'est-ce que tu as ?

- Rien comme au premier passage. On a balayé toute la région dans le rayon d'action du HX-1. Encore un passage et j'appelle Archangel pour lui dire qu'on a rien.

- Ce n'est pas la peine, je me chargerai de lui dire.

Dominic fronça les sourcils. Cette réflexion, ce ton, ce n'était pas bon signe. Son timbre était trop sourd. Les idées bouillonnaient dans son esprit et il savait ce qu'il pensait… Il était persuadé qu'Archangel en savait plus qu'il ne lui avait dit, mais Dominic ne le pensait pas. Tous les agents n'étaient pas dignes de confiance, mais Michael c'était un peu différent. Il les protégeait. Il leur fournissait les munitions et le carburant, il était de leur côté.

- Allons. Allons, tu ne vas pas recommencer ça ! Tu sais bien que ça te fais du mal.

C'était une réflexion sincère, inquiète. La réflexion de quelqu'un qui tenait profondément à lui. Dominic avait tellement peur des répercussions de tout ça sur son moral, mais Stringfellow prit un air pincé. Il détestait quand il lui parlait comme à un enfant, il ne l'était pas. Il n'était pas fou et il répliqua sèchement.

- Dominic, tu as toujours été comme un père pour moi et je t'en suis reconnaissant, ajouta-t-il en lui lançant un coup d'œil, mais j'ai bien dit un père, pas une nourrice !

- Mais enfin réfléchis, répondit Dominic en laissant glisser la remarque.

Il était bouleversé, il souffrait. Le vieux pilote pouvait bien encaisser quelques élans de colère, ce n'était pas méchant.

- Si après toutes ces années ton frère était encore vivant et de retour aux Etats-Unis, il aurait essayé de reprendre contact avec toi ! Ou bien alors quoi ?

C'était logique non ? Stringfellow aimait Saint-John de tout son être, mais Dominic les avait élevé ces gosses, il savait que la réciproque était vrai. Stringfellow aurait été la première personne que son frère aurait voulu retrouver… enfin il l'espérait… du coin de l'œil, il capta un petit coup d'œil du jeune pilote qui répondit dans un souffle.

- C'est justement ce que je veux savoir et je le saurais !