Disclaimer :l'univers et les personnages sont à JK Rowling bien entendu.

Avertissement : L'alcool est à consommer avec modération !

Blabla de l'auteur :

Hello à tous ! J'espère que tout va bien pour vus dans cette période quelque peu compliqué...

Personnellement, je rêve d'aller boire un verre avec des ami(e)s, du coup je vous propose d'aller de me suivre, mais en fiction ! après tout, j'ai écris cette fiction pour travailler mes dialogues et quoi de mieux que de mettre deux personnages dans un bar pour qu'ils parlent?

Comme dit dans le résumé, on est partie pour un chapitre tous les soirs pendant une semaine!

Bonne lecture!

Musique associé : Lost on You de LP et Du Hast de Rammstein (oui, rien a voir l'une de l'autre )

Un grand merci à EMAraude pour sa correction et ces réflexions sur cette histoires!


Chapitre 1 : Mercredi, Fuite en avant.

Le liquide tournait dans son verre. D'une jolie couleur rose, il dégageait une forte odeur d'alcool en plus d'une fumée blanche.« Lost on you », un tube moldu qu'elle découvrait, résonnait dans le bar. L'endroit tenait pourtant plus de la cave que du bar avec ses murs de pierres et sa voûte basse. Il était minuscule, une cinquantaine de sorciers devaient tenir dans la pièce. Pas plus, au risque d'un étouffement collectif.

Que faisait-elle ?

Elle-même n'en avait aucune idée. Elle s'était promenée sur les bords de la Tamise et avait croisé le regard des peintures sur le mur. Curieuse, elle s'était approchée et avait distingué deux belles femmes souriantes qui lui faisaient signe. Elle aurait dû se méfier, les manifestations magiques inconnues pouvant se révéler dangereuses. Les enfants sorciers l'apprenaient comme les moldus apprenaient à ne pas suivre un inconnu qui propose des bonbons. Mais, ce soir-là, elle ne voulait penser à rien. Cette distraction était bienvenue et elle avait suivi les peintures le long des rues, jusqu'à une grille de fer forgé. L'enseigne, indiquant la présence d'un bar, l'avait convaincue de pousser la grille. Elle avait ensuite descendu le minuscule escalier sans se poser de question, dans un état second.

Son deuxième verre de rhum arrangé lui faisait face, sans que le premier ne l'ait aidé à y voir plus clair. Elle devrait se battre contre ce sentiment de mal-être qui la suivait depuis plusieurs mois. Mais se battre contre qui, contre quoi ? Elle n'en avait aucune idée. Les raisons qu'elle avait pu trouver pour expliquer ce sentiment semblaient toutes ridiculement banales et sans importances. Mais comment faire pour aller mieux ? Elle n'en avait aucune idée, car aucune compagnie, aucune activité ne lui permettait d'oublier. D'oublier cette chape de plomb sur son cœur tous les matins, malgré la présence de l'homme qu'elle aimait dans son lit. D'oublier l'acidité dans sa gorge lors de son départ par cheminée au travail. D'oublier son ventre tordu chaque soir où le sommeil semblait la fuir. Elle sombrait petit à petit sans vraiment s'en rendre compte. Elle était perdue en elle-même, dans les méandres de sa dépression, qu'elle ne nommerait jamais ainsi. Elle serait restée ainsi, égarée dans ses pensées, si la porte du bar ne s'était pas ouverte, laissant un homme descendre avec assurance les quelques marches. La femme lui lança un regard en coin lorsqu'il s'assit au bar à côté d'elle. Ne pouvait-il pas choisir une autre place ? Le lieu était complétement vide à cette heure. Pourquoi les gens ne pouvaient-il pas la laisser tranquille avec ses pensées ? Que ce soit à la maison, au bureau ou dans un bar pourtant désert, personne ne semblait vouloir la laisser en paix. Elle tourna son regard le plus noir vers l'inconnu.

L'homme était grand et la largeur de ses épaules devait faire deux fois la sienne. Sa peau avait la couleur du chocolat au lait et sa barbe, non taillée depuis semblait-il des années, lui donnait l'air d'un homme des cavernes.

-Hey Blaise ! Un rhum concombre ?

-Toujours Lucile !

L'homme fit un immense sourire à la serveuse blonde et ne la quitta pas des yeux lorsqu'elle lui servit une boisson vert fluo, d'un mouvement élégant de baguette magique. La femme attablée à ses côtés grimaça. Elle était sûre que ce truc avait un goût infect de médicament. La serveuse se servit aussi, dans un manque flagrant de tenue face à des clients, et le dénommé Blaise leva son verre :

-Trinquons, mes demoiselles.

L'incluaient-ils vraiment ? Elle haussa un sourcil interrogateur en direction de l'homme qui lui semblait familier et il l'invita d'un geste à les suivre. Lucile, la serveuse, lui sourit lorsqu'elle joignit son verre :

-À quoi trinquons-nous ?

-À ma journée !

-Elle était si bien que ça ? lui demanda la serveuse.

-Pas pire qu'un autre. Mademoiselle ?

-À ma mauvaise journée !

Mais quelle idiote ! Ne pouvait-elle pas se taire ? Depuis quand disait-on à des inconnus à quel point notre journée pouvait être mauvaise ? Comme s'ils en avaient quelque chose à faire ! Cela devait être la fatigue et les nuits blanches ne l'aidaient pas, c'était certain. Étonnamment, personne ne fit de commentaire et elle garda sa fausse excuse pour elle. Dans un geste trahissant son malaise, elle coinça quelques mèches de ses cheveux roux derrières ses oreilles.

-Au rhum et au chocolat ! ajouta Lucile plein d'entrain.

Ils rirent. C'était étonnant de rire avec des inconnus aussi spontanément. Lui est-ce déjà arrivé ? Oui bien sûr, à Poudlard, mais plus depuis plusieurs années. Les verres s'entrechoquèrent et elle but le sien cul-sec. Elle observa, surprise, les deux autres le siroter doucement. Le dénommé Blaise sourit devant l'air interrogateur de la jeune femme rousse :

-Il faut savoir déguster un bon rhum mademoiselle.

Il lui lança un sourire charmeur et commanda un autre rhum concombre. Elle leva les yeux au ciel, cet homme devait être un dragueur qui se pensait irrésistible. Ce qui n'était pas le cas, son physique d'homme des bois le desservant complètement. Sa façon de penser que c'était acquis, qu'elle boirait le verre qu'il avait commandé, lui déplut fortement. Il lui tendit le petit verre :

-Prends le temps de le sentir, de le goûter, de le déguster. Ce rhum, c'est comme un bon vin.

Elle lança un regard interrogateur à la serveuse qui, n'ayant pas d'autre client, était restée prêt d'eux à siroter son verre. Lucile, qui devait avoir son âge, hocha simplement la tête. Alors, elle prit son verre et le porta à son nez. L'odeur fut étonnante, proche d'un bonbon sans pourtant pouvoir le définir. Elle en prit une gorgée, le goût était bon, très bon. Sucré sans être écœurant et doux, très doux comparé aux rhums qu'elle avait pris avant.

-C'est vraiment au concombre ?

-Vraiment !

Ils rirent et Lucile s'éloigna pour s'occuper du bar. Elle reprit une gorgée de la boisson, toujours aussi étonnée. Du coin de l'œil, elle observa plus en détail l'homme à côté d'elle. Une peau chocolat et des yeux noir, il avait l'allure d'un Bad boy avec son manteau en cuir et ces santiags au pied. Un look proche de celui de son frère Charlie ; peut-être qu'il travaillait avec des dragons ? C'était probablement pour cela qu'elle ne se sentait pas en danger. Ou peut-être que c'était l'endroit, calme et agréable … Si elle était honnête avec elle-même, elle aurait compris que c'était l'effet des trois rhums qu'elle avait déjà bus, mais cela faisait longtemps qu'elle se voilait la face. Ses pensées commençaient à lui échapper et les raisons de son état n'étaient pas vraiment intéressantes d'après son cerveau embrumé. Elle reprit une gorgée de rhum, oubliant ces réflexions, les yeux toujours rivés sur Blaise. L'homme se tourna et elle affronta son regard d'ébène.

-Avec qui ai-je trinqué ?

-Ginny.

-Enchanté !

Il leva son verre et elle entrechoqua le sien. Une pointe de culpabilité lui enserra le cœur lorsqu'elle posa le récipient vide sur le comptoir. Harry était chez eux et devait l'attendre. Mais elle n'avait pas le courage d'affronter son indifférence. Et encore moins ses reproches, s'il apprenait qu'elle était allée boire seule dans un bar. Alors, à la place, elle s'intéressa à son compagnon de beuverie.

-Alors Ginny, pourquoi bois-tu seul ce soir ?

-Et toi ?

-Je fuis !

Elle fut désarçonnée par cette réponse qui aurait pu être la sienne. Sans réfléchir, elle héla Lucile et lui commanda deux autres verres. La serveuse posa sa caisse de bières au beurre avant de se tourner vers eux :

-Concombre ? Ou vous voulez essayer citrouille ? On vient d'en refaire.

-Va pour citrouille !

Ginny se retourna vers l'homme qui la regardait, interrogateur. Il n'eut pas le temps de poser de question qu'elle attrapa son nouveau verre et le leva, il fit de même et l'entrechoqua au sien.

-A notre fuite !

Blaise ne put s'empêcher de rire et Ginny se demanda s'il riait toujours autant et aussi fort. On aurait dit qu'un tremblement de terre prenait forme dans sa gorge avant de faire trembler tout ce qui l'entourait. Ou alors, c'était juste elle qui n'avait plus l'habitude d'entendre rire. Le rhum l'empêcha de réfléchir plus loin et elle lui en fut reconnaissante.

-Tu m'abandonnes pour fuir avec une étrangère ? Je te pensais plus honnête que ça Blaise ! intervient Lucile.

-Vous êtes ensemble ? demanda Ginny sans avoir pu empêcher la question indiscrète de franchir ces lèvres.

-Non ! répondirent les deux concernés en explosant de rire.

-Blaise est juste un habitué, je le charrie, c'est tout.

-Un habitué ?

On sentait la réprobation dans la voix de la Ginny. Si elle n'avait rien contre boire un verre de temps en temps, voir boire un peu trop, elle ne supportait pas les alcooliques qui picolaient chaque soir, accoudés au comptoir. Elle trouvait ça pitoyable. Si leur vie ne leurs plaisait pas, ils n'avaient qu'à bouger pour la changer. Une petite voix lui souffla qu'elle n'était pas mieux mais elle la fit taire avec une gorgée de rhum. Elle avait une vie parfaite, il n'y avait rien à dire là-dessus.

Blaise haussa les épaules :

-J'ai plus de choses à fuir que toi, la Rouquine.

Elle n'osa pas répondre mais un sentiment de méfiance l'envahit. Ils restèrent silencieux à siroter leur verre.

La musique changea, passant d'un rock connu à quelque chose de plus violent et à consonance allemande. Ginny ne put s'empêcher de sourire et de chantonner. Les deux autres l'observèrent, intrigués :

-Tu connais ? demanda le métis

-Bien sûr ! C'est si étonnant ?

Blaise la gratifia d'un long regard, partant de sa chemise blanche sérieuse à son pantalon moldu de bonne facture, ses bottines à talons et sa cape brodée aux couleurs de la Gazette. Elle avait tout de la femme sérieuse et rigide d'après lui. Ginny fronça les sourcils :

-Ce n'est pas parce que je ne porte pas un sweat noir avec des signes sataniques rouge que je ne peux pas aimer ce genre de musique !

-Bien dit! Et Blaise, cesse un peu de faire le rabat-joie, tu adores Taylor Swift.

-Tu n'as aucune preuve !

Les deux filles rirent, à son plus grand désespoir.

-Tu verrais, continua Lucile en s'adressant à Ginny, la dernière fois, il est monté sur le bar et nous a fait un show du tonnerre ! Le problème, c'est qu'il était totalement bourré et chantait comme une casserole.

-Je chante très bien !

-Peut-être, mais pas ce jour-là !

-Et comment sais-tu que tu chantes si bien que ça ? demanda Ginny, moqueuse.

-Parce que j'ai été chanteur.

Les deux filles s'accoudèrent au bar, chacune d'un côté de Blaise, intéressées :

-Vraiment ? Tu ne me l'avais jamais dit.

-Tu ne me l'avais jamais demandé, répondit le métis en se drapant dans sa dignité.

-Allez, raconte ! demanda Ginny intriguée par son voisin de beuverie et désinhibée par l'alcool.

Il les fit encore un peu mariner, profitant de leur regard ébahis et de leur imagination probablement plus édulcorée que la réalité. Elles jouèrent aux midinettes face à leur idole et il craqua. Principalement parce qu'elles scandaient son nom avec des intonations pitoyables qui faisait saigner ses oreilles.

-J'ai simplement été chanteur et bassiste dans un groupe d'étudiants. On était plutôt connu, mais ça n'a jamais dépassé les murs de la ville.

Ginny soupira, moqueuse :

-Moi qui pensais avoir rencontré une rock stars. Je suis déçue !

Blaise la poussa légèrement, ce qui, couplé avec son niveau d'alcoolémie, la fit tomber de son tabouret. Alors que le métis partait dans un grand éclat de rire, Lucile contourna le bar pour l'aider.

-Ça va ? lui demanda-t-elle en voyant des larmes dans ses yeux.

Ginny ne put lui répondre tellement elle riait.

-Il faut que j'aille faire pipi…, réussit à articuler la rousse entre deux gloussements.

-Derrière toi au fond du couloir, indiqua sa sauveuse en souriant.

Elle s'éloigna d'un pas mal assuré tout en continuant de glousser.

OoOoOo

Devant le miroir, un bon litre de liquide en moins, et légèrement dessoûlée après s'être rafraîchie, Ginny essayait d'aligner deux pensées cohérentes.

Elle ne devrait pas être là.

Elle n'aurait pas dû boire cinq verres en à peine deux heures.

Elle devrait être à la maison.

Mais elle n'en avait pas envie.

D'où sa présence ici.

Le bon sens lui disait de rentrer, que Harry devait s'inquiéter et que sa vie de couple n'était pas mauvaise au point de se soûler un mercredi soir. Qu'avait-elle pensé tout à l'heure ? Que sa vie était parfaite. Un ricanement s'échappa de ses lèvres. Elle s'aspergea le visage d'eau et retourna à sa place.

Un groupe d'amis était assis à une table du fond, discutant avec Lucile qui semblait connaître tout le monde. Leurs capes, brûlées, trouées et tachées, portaient les couleurs de l'université de potion. Ginny s'assit près du métis et découvrit un verre d'eau devant sa place. Elle se promit de remercier la serveuse et de ne plus jamais penser de mal d'elle. Elle avala le verre d'une traite, diluant un peu l'alcool de son sang. Puis elle fouilla dans son sac à main à la recherche de son portable. Invention moldue des plus pratiques, mais qui rendait impatient. Enfin trouvé, elle l'alluma, le cœur au bord des lèvres.

Rien.

Pas de sms, pas d'appel.

Le néant, le vide.

L'indifférence.

Elle soupira et Blaise coula un regard vitreux vers elle.

-Tu ne fuis pas vraiment.

-Qu'est-ce que tu en sais ?

-Ton soupire, en voyant que personne ne t'avait contacté. Si tu fuyais, tu ne l'aurais pas regardé de la soirée. Tu attends juste de l'attention. De ton mari, je dirais, dit-il en pointant la bague qu'elle avait au doigt.

-Mon fiancé.

Ginny observa sa bague. Son fiancé. Enfant, elle rêvait de se marier. Adolescente, elle pensait toujours que le mariage serait la plus belle preuve d'amour. Elle avait sauté de joie quand Harry lui avait fait sa demande. Cela faisait deux ans depuis exactement deux mois et trois jours. Et presque un an qu'ils n'avaient plus parlé du mariage. Au point qu'elle avait presque oublié l'existence de cette bague. Elle voulut dévier la conversation :

-Un sorcier qui connaît le principe du téléphone portable, ce n'est pas courant.

Mais l'homme ne fit pas attention à elle, il regardait toujours la bague, les yeux dans le vague. Il avait eu le temps de commander un autre verre et en avait déjà avalé la moitié. D'après Ginny, qui était déjà bien alcoolisée, son camarade ne devait plus marcher droit ni même savoir compter. Il en était plutôt aux réflexions philosophiques :

-Le mariage n'est qu'une idiotie inventée pour ne pas finir sa vie seul ! C'est une sorte de chaîne qu'on se met au pied volontairement. Un boulet qu'on traîne toute sa vie en maudissant cette décision. Et pourtant, on n'osera jamais s'en libérer, lâches que nous somme !

Blaise posa violemment son verre sur le comptoir en renversant la moitié. Ginny l'attrapa et l'éloigna de l'ivrogne qui lui servait de voisin.

-Tu devrais boire de l'eau.

-Non. J'ai besoin d'un rhum. Rends-le-moi, petite rousse, je n'ai pas de fiancée qui m'attend gentiment à la maison, moi.

Ginny se leva et le fusilla du regard :

-Tu ne risques pas d'en avoir si tu te mets dans des états pathétiques tous les soirs !

-De quoi tu te mêles ? Va rejoindre ton petit chéri qui n'en a rien à foutre de toi !

La gifle claqua. Un silence pesant se répandit dans le bar. Le rock qui sortait par les enceintes semblait incongru.

Ginny et Blaise se mesuraient du regard, le noir du métis était ahuri alors que le vert de la jeune femme brillait autant de larmes que de rage.

-Je t'interdis de me juger ! Tu ne sais rien de ma vie, alors comment oses-tu proférer de telles horreurs !?

Elle attrapa son sac, son manteau et s'enfuit en courant.

Lucile essaya de la rattraper mais lorsqu'elle sortit, la rue était vide.

-Bravo ! Tu es content de toi ?dit-elle à Blaise en rentrant.

Le métis soupira et grogna, inaudible :

-Elle ne se gêne pas pour me juger, elle.


Alors? Qu'en pensez-vous? Ginny est à claquer n'est-ce pas? Ne vous inquiétez pas, ça sera aussi le cas de Blaise x)

Le prochain chapitre s'appelle Jeudi, La monnaie de sa pièce.

A demain !

Sakhi'

Edit: mais pourquoi m'a supprimé des mots? O.o dans tout les cas c'est corrigé!