Voilà la deuxième partie ! Je n'ai pas grand-chose à ajouter pour l'instant. Donc, je vais faire cela court cette fois-ci.

Merci pour les commentaires ! Ils sont très appréciés et me rendent folle de joie. Merci également à tous ceux et celles qui lisent, suivent et mettent cette fiction dans leurs favoris.

Rien ne m'appartient en ce qui concerne l'univers d'Harry Potter et Twilight. Ceux-ci appartiennent respectivement à J. K. Rowling et Stephenie Meyer. Je ne fais aucun profit avec cette fiction, seulement le plaisir d'écrire et d'être lu tout en étant récompensé avec vos impressions dans un commentaire.

Bonne lecture !

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Chapitre 8

Révélation partie 2

-C'est une longue histoire…

-On a beaucoup de temps libre, rassura Alice ravi d'entendre une histoire tout en se plaçant à son aise dans les bras de son compagnon.

Hermione regarda chaque individu dans la pièce et finit par Emmett qui lui fit un petit sourire comme encouragement. La brunette se tourna à nouveau vers la famille et commença son récit.

-Le mage noir, Voldemort, a essayé d'atteindre des sommets que peu de sorciers avaient réussis ou osés faire auparavant. Il voulait devenir le plus puissant sorcier au monde et accomplir le souhait de son ancêtre. Réduire les non-sorciers à l'esclavage et redonner le contrôle du monde de la sorcellerie aux Sang-purs suprémacistes toute en régnant sur l'ensemble. N'aimant point l'idée de mourir un jour, il a commis plusieurs meurtres créant ce qu'on appelle des Horcruxes. En gros, lorsqu'il tuait une personne, il divisait son âme pour ensuite l'enfermer dans un objet pour finalement le cacher. Il avait accompli cet acte sept fois en tout. Cela, bien sûr, c'est sans compter les autres meurtres qui ne servaient pas à diviser son âme. Grâce aux Horcruxes, il fut devenu d'une certaine façon immortel. Un jour, une prophétie atteignit son attention à l'aide d'un espion. Par contre, l'espion n'avait pas entendu toute la prophétie dans son ensemble, mais Voldemort sut tout de même qu'un sorcier pouvant le vaincre allait naître.

-Alors, il a agi avant que celui-ci puisse avoir l'occasion d'accomplir la prophétie. Le soir d'un 31 octobre, Voldemort tua les parents de mon meilleur ami, Harry Potter, pour tenter de tuer celui-ci également alors qu'il avait seulement un an.

Rosalie et Esmée s'offusquèrent d'entendre que quelqu'un oserait tuer un bébé sans défense. Aaron, posa une main sur le bras de sa compagne pour tenter de la calmer. Tandis que Carlisle entoura Esmée de ses bras.

-Par contre, grâce à l'amour de sa mère, il fut protégé et le sort se retourna contre le mage noir qui mourut. Enfin... Ce fut ce que tous crurent pendant de nombreuses années. Harry a grandi et à l'âge de ses onze ans, il fut invité à rejoindre l'école de sorcellerie. C'est pendant le trajet du train que j'ai rencontré mes futurs amis, mais cela ne fut pas le cas pour le commencement. Notre amitié est née lors de l'attaque d'un troll. Celui-ci avait été lâché lousse dans l'école par un professeur qui s'était avéré être un fidèle partisan du mage noir. Harry et Ron m'ont sauvé la vie ce jour-là.

La jeune femme eut un regard lointain et un sourire nostalgique apparut brièvement sur ses lèvres. La brunette retourna dans le moment présent et elle continua de regarder les personnes qui écoutaient son histoire avec attention.

-Après de nombreuses épreuves tout au long de l'année. Nous avions été confrontés par un chien à trois têtes et d'un filet du diable, une plante noire et gigantesque qui réagit lorsque ses proies paniquent. Elle tente d'étouffer celle-ci, expliqua Hermione.

-La dernière épreuve consistait d'une partie d'échecs mortelle version grandeur humaine. Ron avait été gravement blessé en tombant du chevalier. J'étais donc restée avec lui alors qu'Harry avait continué. Il s'était retrouvé devant notre professeur qui partageait son corps avec Voldemort. Celui-ci voulait récupérer la Pierre Philosophale pour pouvoir retrouver un corps et revenir à son plein pouvoir à nouveau. Harry a réussi à le vaincre en le touchant simplement de ses mains. Le sort qui l'avait protégé lorsqu'il était bébé, protégeait toujours Harry. En fait, Voldemort ne pouvait tout simplement pas le toucher sans se faire réduire en cendres. Malgré ce fait, le mage noir a encore réussi à s'échapper.

-Un chien à trois têtes ? Vraiment ? S'étonna Jacob en essayant d'imaginer la créature dans sa tête.

-Un énorme chien à trois têtes, rectifia Hermione.

-Il ne pourrait pas être dans cette pièce, avoua Granger en regardant le salon du plancher au plafond.

-Elle est trop petite, rajouta-t-elle.

Jacob déglutit en voyant le plafond déjà très haut du salon.

-Tu as bien dit la Pierre Philosophale ? Comme la légende de la Pierre Philosophale concernant le mythe qu'un Français du nom de Nicolas Flamel était un alchimiste ayant créé cette pierre ? Demanda Edward perplexe.

-Oui, pourquoi ? Demanda Hermione curieuse.

-J'ai lu un livre sur Nicolas Flamel, mais j'ai toujours cru que cette histoire de la Pierre Philosophale était un mythe, répondit-il étonné.

-Oh non, elle était bien réelle. Je n'ai pas eu la chance de la voir de mes propres yeux, mais Harry m'avait raconté qu'elle était d'un rouge rubis et la grosseur d'un poing. Une fois la Pierre en sécurité, notre Directeur, Albus Dumbledore, qui était ami avec Flamel, a décrété avec lui qu'il était plus sage de détruire la pierre pour de bon. D'ailleurs, Monsieur Flamel est mort peu de temps après sa destruction, raconta Hermione.

Edward resta bouche bée devant cette information surprenante.

-Cette école est bien dangereuse, commenta Esmée, n'aimant point que des enfants y séjourne.

-Oh, il y avait que nous qui trouvions le moyen de se mettre dans des situations périlleuses, bien que par de malheureux événements certains élèves se sont vus blessés et même pétrifiés.

-Pétrifié ? Tel une statue de pierre ? Questionna Bella intrigué.

-Pas en pierre, non. Plutôt en statue de chair. J'ai été l'une de ces personnes pétrifiées, mais nous avions été chanceux.

-Chanceux ? Questionna Emmett aucunement content que celle-ci prenait cette histoire peu au sérieux.

-Oui chanceux, puisqu'on aurait pu mourir. Lors de la deuxième année, il y a eu un Basilic qui se promenait dans l'école. Un Basilic, c'est un monstrueux et gigantesque serpent mortellement venimeux qui peut également tuer lorsque nos yeux croisent les siens. Ses yeux pétrifient lorsqu'ils croisent indirectement ceux de leurs victimes. Harry a découvert pourquoi il était capable d'entendre les serpents cette année-là. Il était Fourchelang, donc, il entendait lorsque la créature était en liberté. Une fois dans le repaire de la bête, il a découvert qu'un garçon provenant d'un journal intime avait pris possession de la sœur de Ron. Par le fait même, il l'avait utilisé pour libérer le Basilic pour que celui-ci puisse tuer les Sang-de-bourbe. Un Sang-de-bourbe, c'est le nom infâme que les Sang-purs donnent aux enfants nés-Moldu en tant qu'insulte. Je suis une enfant née-Moldu. J'ai donc eu à vivre avec cette injure une longue partie de ma vie, expliqua la brunette en voyant les regards curieux lorsqu'elle avait prononcé le mot.

Pendant son explication, elle avait inconsciemment porté la main sur son bras cicatrisé, mais ce geste n'était pas passé inaperçu de la famille. Granger omit quelques informations, tel l'affrontement de Ron et Harry avec les araignées énormes. Ainsi que son rôle important dans la découverte du Basilic. Elle n'aimait pas attirer l'attention sur elle pour des exploits qu'elle trouvait peu dignes d'être récompensé. C'était tout de même Harry qui avait combattu le serpent géant. Elle était sûre que celui-ci aurait pu trouver la solution sans elle. Elle préférait se faire féliciter pour des raisons comme la réussite d'une potion complexe ou son efficacité à apprendre rapidement et facilement des sorts difficiles, pas pour avoir trouvé des informations dans un livre. Jacob allait lui demander si elle avait mal au bras, mais la brunette continua son histoire.

-Le jeune homme spectral était en fait une partie de l'âme de Voldemort. Il se nourrissait de l'énergie vitale de Ginny qui s'affaiblissait de plus en plus. Plus Ginny approchait de la mort, plus son âme reprenait vie. Voldemort en était à un point qu'il fut capable de manipuler la baguette d'Harry. Une fois le basilic vaincu, Harry prit une chance et il enfonça l'un des crochets de la créature venimeuse dans le journal intime. Ce qui a fonctionné à merveille puisque l'âme s'est détruite.

Granger leur conta que Harry avait d'ailleurs failli y laisser la peau à cause de ce crochet qui lui avait transpercé le bras.

-Il a été sauvé par Fumseck, le phénix de notre directeur. C'était également grâce à Fumseck si Harry ne s'était pas fait tuer aussitôt par le regard du serpent. Il lui avait crevé les yeux avec ses serres et son bec.

-Les Phénix sont des oiseaux de feux non ? Questionna Bella intrigué.

-Non, non, non, répondit Hermione avec un brin d'impatience.

-Les Phénix sont de magnifiques et rares oiseaux de la taille d'un cygne une fois adulte. Leurs plumages sont entièrement composés de rouge et d'or. C'est à cause de leur plumage si les légendes disent que ce sont des oiseaux de feu. Le soleil reflète sur les plumes et l'or mélangé au rouge vif de l'oiseau donne l'effet optique qu'ils sont en feu lorsqu'ils volent, mais ce n'est pas le cas. Ils s'enflamment seulement à la fin de leur vie pour ensuite renaître de leur cendre, expliqua Hermione en mode lecture.

Bien qu'elle aimât montrer ses connaissances, il lui en restait beaucoup à raconter et s'ils allaient continuer de l'interrompre ainsi à chaque créature, elle allait en avoir pour des heures. Granger aussi était impatiente d'en apprendre sur les vampires et elle voulait en terminer avec sa vie personnelle pour en apprendre plus sur eux. Quoi de plus intéressant que de nouvelles connaissances à acquérir ?

La jeune Renesmée sembla avoir un regard rêveur à l'idée de croiser un Phénix un jour.

-Leur chant est également très mélodieux et apaisant. Il peut également donner un regain d'énergie... Donc, en troisième année, on a découvert l'existence des Détraqueurs et du parrain d'Harry, Sirius Black. Ainsi que le traître qui avait fait en sorte que les parents d'Harry meurent. Peter Pettigrow, l'un des meilleurs amis de James Potter, Remus Lupin et Sirius. Peter avait feint sa mort créant une explosion qui tua douze non-sorciers rendant le parrain d'Harry faussement coupable. Black a dû alors passer dix années de sa vie enfermé à Azkaban avant de réussir à s'échapper. Pendant ce temps, Peter a vécu paisiblement caché en tant que rat familial des Weasley.

-En rat ? S'étonna Alice dégoûtée par l'idée du rongeur.

-Comment a-t-il fait pour se cacher en tant que rat ? Il a mis son âme à l'intérieur comme ce Voldemort ? Questionna Rosalie.

-Il se métamorphose comme nous ? Questionna Jacob.

-Exactement, il se métamorphose, félicita Granger en regardant Black avec un sourire.

Celui-ci regarda les Cullen, fier d'avoir eu la bonne réponse.

-Les sorciers peuvent apprendre à devenir un Animagus. On ne peut pas choisir notre forme tout comme notre Patronus. Lorsqu'on réussit à se transformer, on découvre notre animal. Notre professeur de métamorphose pouvait se changer en chat, raconta Hermione.

-C'est ainsi que Sirius avait réussi à s'échapper. Il s'était changé en chien. Nous avions poursuivi ce chien noir traînant Ron par la jambe, qui nous a menés dans une cabane hantée entre l'école et le village voisin. Là-bas, on a découvert l'histoire du vrai traître concernant la mort des parents d'Harry. En retournant à l'école avec le dit traître retenu par Remus Lupin que les choses ont dégénéré. C'était la pleine lune et Lupin n'avait pas pris la potion qui pouvait l'aider à garder la raison pendant ses transformations. Sirius a entraîné le loup-garou loin de nous et Peter en a profité pour se sauver. Black, fut capturé après une attaque de Détraqueurs qui avait failli non seulement tuer Sirius, mais Harry par la même occasion. Ils ont été sauvés de justesse par un majestueux cerf argenté. Black fut gardé enfermé, attendant que les autorités viennent le reprendre, mais grâce à mon Retourneur de temps, Harry et moi avions sauvé plus d'une vie cette nuit-là.

-Qu'est-ce qu'un Retourneur de temps? Questionna Aaron.

-Un Retourneur de temps fait comme son nom l'indique, il fait retourner son porteur dans le temps. J'ai passé ma troisième année à retourner quelques heures dans le temps pour pouvoir avoir l'occasion de participer à tous les cours qui m'intéressaient.

-Comme retour vers le futur, fit remarquer l'épouse d'Edward.

-Sauf que ce n'était pas une DeLorean, rajouta-t-elle avec un sourire amusé.

-Quelle idée de retourner dans le temps pour pouvoir prendre plus de cours, marmonna Jacob avec incompréhension.

Hermione fit comme si elle n'avait rien entendu et elle continua son long récit.

-On a libéré un hippogriffe qui allait se faire injustement tuer à cause d'un accident envers un élève qui l'avait provoqué. Les hippogriffes sont des créatures fières qui ne se laissent pas approcher par tout le monde. Il faut avoir leur autorisation d'abord et il ne faut absolument jamais en insulté un. Ce que l'élève avait fait se voyant blesser par la riposte de la créature. Pour passer le temps, nous avons été nous cacher dans la forêt avec Buck l'hippogriffe. On a assisté de loin à la transformation de Remus avant de poursuivre Sirius qui avait entraîné le loup-garou plus loin. Voyant que celui-ci allait se faire tuer par Remus, j'ai agi. J'ai appelé la bête en imitant le hurlement d'un loup. Ma tentative a réussi, mais je n'avais pas prévu que celui-ci se lancerait à notre poursuite. Buck nous a sauvés de justesse et grâce à lui, nous avons pu continuer et suivre une nouvelle fois Sirius qui s'était traîné jusqu'à un point d'eau dans la forêt. On a été témoin de l'attaque des Détraqueurs, mais Harry, qui avait déjà assisté à ce moment-là, était certain que le cerf argenté allait venir les aider d'un moment à l'autre. Ce n'est qu'en les voyant mourir que Harry avait agi à son tour. Il a lancé le sort du Patronus et le cerf argenté est apparu s'élançant à l'attaque des Non-êtres qui s'apprêtaient à engloutir l'âme de Sirius. Une fois, que Black fut enfermé, nous l'avons libéré et avec Buck, ils partirent loin pour se cacher.

-Pour la quatrième année..

-Seigneur ! Va-t-il se passer quelque chose à toutes les années ? Je commence à croire que c'est un miracle que tu sois toujours en vie pour nous raconter tout cela, s'étonna Jacob.

Bien que l'histoire de la jeune femme soit intéressante, c'était beaucoup d'informations à retenir. Il se sentait étourdi par tous ces événements dangereux qui s'étaient produits dans la vie de la brunette. Comment un enfant ou même un adolescent pouvait vivre toutes ses choses pendant ses années scolaires ?

-C'est le cas, fit-elle remarquer en fronçant des sourcils.

-Je vous avais prévenus que c'était une longue histoire... Vous voulez que j'arrête ? Demanda Granger perplexe.

-Non, continue, encouragea Carlisle qui voulait connaître le fin mot de l'histoire.

Le reste de la famille fut d'accord avec le paternel et ils le démontrèrent en acquiesçant d'un signe de tête.

Elle leur raconta les événements de la quatrième année et la famille fut surprise d'apprendre l'existence des dragons et des sirènes. Edward fut intrigué lorsqu'il apprit que la brunette avait croisé son sosie et il put même le voir dans les pensées de la jeune femme. Elle expliqua ce que Harry lui avait raconté en ce qui concernait le retour du mage noir et la mort de Cedric. Elle fit le récit de la cinquième année en prononçant la prophétie au complet et en racontant la mort du parrain d'Harry. Elle réussit à cacher à Edward la blessure qui avait failli la tuer et qui l'avait rendue stérile lors de leur intrusion dans le ministère de la magie. Déjà que celui-ci voulait qu'elle raconte le moment de sa torture, elle ne voulait pas expliquer et montrer toutes les blessures qu'elle avait subies. Continuant son récit, elle raconta les événements de la sixième année qui s'était terminée avec la mort de leur directeur.

Le groupe découvrit que la jeune fille n'avait pas fait sa septième année parce que le trio avait dû fuir loin de leurs familles et de leurs amis. Avec tristesse, Granger leur fit part du moment où elle avait effacé les souvenirs de ses parents pour pouvoir les mettre en sécurité. Elle expliqua les événements entourent la chasse aux Horcruxes ainsi que l'abandon éprouvant de Ron. La brunette raconta leur affrontement avec le serpent de Voldemort qui avait utilisé l'enveloppe charnelle d'une vieille dame écorchée vive et leur échappée qui fut de justesse. Granger continua avec le retour de Ron et la destruction du deuxième Horcruxe. Regardant Alice, elle fit un petit sourire complice lorsqu'elle parla des reliques de la Mort.

-Alors, tout était donc vrai dans le conte, dit Alice fascinée par tout ce nouveau monde qu'elle apprenait à connaître.

-Quel conte ? Demanda Bella et Edward en même temps puisque les deux étaient passionnés de lectures.

-Un conte concernant les magouilles de la Mort entourant trois sorciers. Celle-ci avait donné un objet magique à chacun des frères dans le but de recueillir leur âme, expliqua brièvement Alice.

-Exactement, une pierre pouvant voir les morts, une cape d'invisibilité et une baguette d'une puissance inégalable, conclut Hermione sous le regard toujours aussi attentif des Cullen.

En y repensant bien, elle ne se souvenait pas d'avoir vu une seule fois l'un des Cullen cligner des yeux. Seulement Renesmée et Jacob clignaient des yeux de temps en temps. C'était un peu perturbant pour la brunette qui sentait sa curiosité montée d'un cran.

-Est-ce normal pour un vampire de ne pas cligner des yeux ? Questionna-t-elle en regardant Carlisle. Celui-ci semblait être le plus apte à répondre à ses questions. Quoique Emmett ait sûrement eu la gentillesse de lui répondre si elle lui avait demandé.

-Tout à fait. On n'éprouve pas le besoin d'humidifier nos yeux, donc le réflexe de cligner les paupières s'arrête automatiquement une fois la transformation achevée, expliqua le docteur avec un sourire.

-Cela vient naturellement, rajouta Esmée.

Granger acquiesça d'un signe de tête et elle reprit là où elle en était rendue dans son histoire.

-Nous avions été trahis par le père de l'une de nos camarades de classe. Il s'était excusé en disant qu'ils avaient promis de relâcher Luna comme récompense. J'ai eu recours au Transplanage, mais le mal était déjà fait. On nous avait suivi et une nouvelle tentative d'Apparition aurait été inefficace. Après un échec dans notre évasion pour nous sauver loin des Rafleurs, j'ai jeté un sortilège au visage d'Harry pour que celui-ci soit méconnaissable. Bien que j'aie donné de fausses identités à nos ravisseurs, ils ont eu un doute lorsque l'un d'eux a cru reconnaître la cicatrice en forme d'éclair propre à Potter sur son front. Alors, les Rafleurs nous ont apportés chez les Malefoy. C'était le quartier général de Voldemort et de ses Mangemorts lorsqu'ils n'étaient pas en déplacement.

Hermione était rendue au moment entourant la raison de sa torture. Son cœur se mit à battre fortement dans sa poitrine, ce qui indiqua aux personnes présentes que le moment était arrivé. Pour l'aider, Jasper lui imposa du calme, qui fit ralentir à nouveau le rythme de son cœur. Tandis qu'Emmett lui prit la main. Le regard marron de la sorcière croisa celui du grand brun et elle y trouva le courage de poursuivre son récit.

-Bellatrix, l'une des plus ferventes et fidèles Mangemort de Voldemort a paniqué lorsqu'elle a découvert l'épée dans les mains de l'un des Rafleurs. Dans sa démence, elle a attaqué ses propres collègues les faisant fuir et abandonnant leur récompense tout en laissant l'épée avec la femme. Celle-ci a décidé de me questionner pour savoir ce qu'on avait pris d'autres dans son coffre. Malgré le fait que j'avais été honnête, elle ne m'avait pas cru. Elle m'a donc punit en me torturant. Elle espérait que la douleur m'inciterait à parler, mais j'avais beau me répéter, elle ne me croyait toujours pas. Avec l'aide d'un couteau ensorcelé, elle m'a gravé le bras. Celui-ci a fait en sorte que ma cicatrice ne pourrait jamais disparaître. La douleur y est encore perceptible d'ailleurs, mais je commence à être habitué, dit-elle en touchant son bras à nouveau, délaissant par le fait même la main réconfortante d'Emmett.

Sachant que ceux-ci seraient curieux de voir la cicatrice en question, elle remonta la manche de son chandail blanc à capuchon. Emmett émit un grognement en apercevant celle-ci. Il lui prit le bras et sous le regard attentif de la brunette, il effleura de son pouce le lettrage mal cicatrisé.

-Emmett, tenta d'apaiser Edward sur le qui vive.

Il voyait les pensées meurtrières de son frère. Ce fut pareil pour Jasper qui sentit la rage du grand brun prendre de l'intensité de plus en plus. Granger ne comprit pas pourquoi les Cullen semblaient sur leurs gardes en regardant Emmett. Celui-ci semblait tout à fait normal, quoique étrangement muet et intensément captivé sur son bras. Est-ce que la cicatrice augmentait l'odeur de son sang ? Éprouvait-il l'envie de se nourrir ?

-Emmett ? Questionna Hermione.

Sous la voix douce et craintive de la brunette, le grand brun porta son regard intense sur la jeune femme.

-J'espère que cette femme est bien enfermée et inatteignable, parce que je la retrouverai... et je la tuerai, lui avoua-t-il avec sincérité.

Étrangement ravit du côté protecteur quoique macabre du jeune homme, Hermione eut le cœur léger en lui répondant.

-Oh, elle est très inatteignable puisqu'elle est morte. Molly, la mère de Ron, s'est occupé d'elle personnellement lorsqu'elle a vu Bellatrix essayer de tuer son unique fille.

-Je la comprends parfaitement, renchérit Bella en resserrant son étreinte envers sa fille.

-Maintenant que vous connaissez l'histoire qui a mené à ma cicatrice... Voulez-vous connaître la suite ? Interrogea la brunette.

Après la réponse positive du groupe, Hermione continua son récit en racontant comment ils avaient réussi à s'échapper du manoir des Malefoy.

-Pendant sa proximité proche et malgré la douleur que j'éprouvais. J'ai tout de même eu l'esprit assez vif pour comprendre qu'il y avait quelque chose d'importants dans le coffre de Lestrange. J'en avais donc conclu qu'il était important d'y jeter un coup d'œil... Si jamais on réussissait à s'enfuir. J'avais donc profité de sa proximité pour lui arracher l'un de ses cheveux frisés.

-Pour prendre son apparence comme vous aviez fait pour Harry lorsqu'il avait atteint l'âge, affirma Carlisle en comprenant où voulait en venir la brunette.

-Exactement, cela n'a pas été facile de devoir boire son essence... Par contre, c'était nécessaire.

La sorcière raconta comment ils avaient réussi à pénétrer dans le coffre pour finalement se retrouver acculé par des sorciers voulant les capturer à nouveau.

-J'ai donc sauté sur le dragon et j'ai invité Harry et Ron à faire de même. Une fois qu'ils furent sur le dragon, j'ai libéré l'animal. Sentant que les chaînes ne l'obstruaient plus, il a grimpé à la paroi rocheuse des profondeurs de la banque jusqu'à ce qu'il ait traversé le plancher de la salle d'accueil. Une fois à l'extérieur, j'ai malheureusement dû l'encourager à prendre son envol puisqu'il était trop occupé à profiter de pouvoir respirer de l'air pur. Nous nous sommes donc laissé emporter par le dragon sur plusieurs kilomètres.

-Whoa... Voler sur le dos d'un dragon. Eh moi qui croyais que ma vie était palpitante, avoua Jacob avec émerveillement.

-Les dragons sont des créatures vicieuses et dangereuses, qui ne se laissent généralement pas monter. On était chanceux qu'il ait oublié notre présence tellement qu'il était heureux d'être libre.

-Tout de même, dit-il avec un regard toujours aussi admiratif.

Quelques Cullen hochèrent la tête pour montrer leur accord avec le modificateur.

Hermione leva un sourcil et dû tout de même avouer que si elle voyait son histoire d'une perspective non-sorcière, cela pouvait paraître assez impressionnant.

Elle continua en racontant leur retour dans l'école et le début de la guerre finale.

-On a perdu beaucoup de personnes après la première vague de cette attaque. Quelques élèves, Fred, l'un des frères jumeaux de Ron, Tonk et Remus. Pendant un instant, on a cru que Harry faisait partie des victimes aussi puisque Hagrid tenait son corps inerte dans ses bras. Le demi-géant ouvrait la marche vers l'école en compagnie de Voldemort et de ses partisans. Lorsque le mage noir a annoncé la mort d'Harry, beaucoup furent bouleversés et découragés par cette nouvelle. Sous la demande de sa mère, Drago a rejoint à contrecoeur les rangs de Voldemort en allant lui donner son allégeance. Puis soudainement, Neville Londubat, le garçon le plus timide que j'ai connu, s'était avancé et a fait un discours qui nous a redonné courage à tous. Après son discours, qui a fait rire le mage noir, Harry s'était relevé. Apeuré, les Mangemorts ont déserté Voldemort qui était trop occupé à poursuivre Harry.

-Pendant leur affrontement, ce fut Neville qui détruisit le dernier Horcruxe, le serpent de Voldemort, grâce à l'aide de l'épée. Surpris par la sensation qu'une partie de son âme venait d'être anéantie, Voldemort a rompu son sort qui s'était connecté avec celui d'Harry. Une fois sa surprise passée, le mage noir a tenté de nouveau son attaque, mais cette fois-ci Harry a réussi à prendre le dessus facilement.

-Comment a-t-il pu prendre le dessus si Voldemort avait la baguette imbattable avec lui ?

-Parce que ce n'était pas Severus qui avait gagné la fidélité de la baguette. Sa mort, n'a été qu'une ruse pour ralentir le mage noir. De plus, il voulait protéger Drago Malefoy. Ce fut Malegoy qui avait gagné la baguette de Sureau lorsqu'il avait désarmé Dumbledore avant sa mort. Puis Harry a désarmé Drago Malefoy au manoir, donc…

-Donc, l'allégeance de la baguette allait à Harry depuis un bon moment, en conclut Edward.

-Exactement, donc, la force du sort de la baguette d'Harry a facilement pris le dessus sur le sort de la mort de Voldemort, se retournant à nouveau contre lui. Son corps ainsi que la dernière partie de son âme a péri une bonne fois pour toutes, finit de raconter Hermione.

-Alors, Harry est le sorcier le plus puissant au monde, puisqu'il a non seulement la baguette, mais la pierre et la cape aussi, fit remarquer Jasper.

-Non. Harry a réparé sa vieille baguette par affection envers celle-ci et il a remis la baguette de sureau avec Dumbledore dans sa tombe. Tandis que la pierre a été simplement oubliée dans la forêt interdite lorsque Harry a feint sa mort. Il faudrait vraiment être chanceux pour pouvoir la retrouver, expliqua la sorcière.

-Il a seulement gardé la cape puisque celle-ci est son héritage familial, rajouta la brunette.

-Alors, comme toutes les bonnes histoires qui finissent bien, la paix règne dans le monde des sorciers ? Demanda Renesmée avec un sourire.

-Quasiment... Il manque seulement à retrouver quelques Mangemorts qui sont toujours en cavale.

-Donc, l'attaque qu'il y a eu en ville... C'est l'œuvre d'un Mangemort ? Questionna le docteur en reprenant un air professionnel.

La brunette sembla y réfléchir un instant avant de parler.

-C'est une hypothèse comme tant d'autres. Il n'y a pas seulement les Mangemort qui utilisent les sorts impardonnables. De plus, la justice sorcière américaine n'est pas pareille avec celle de l'Angleterre. Il faudrait que je me renseigne pour savoir ce qui en est…

-Alors, cela pourrait être une simple attaque fortuite. Le coupable pourrait déjà être bien loin, en conclut Jasper en portant son attention sur Carlisle.

-C'est une théorie probable puisqu'il ne s'est rien passé depuis. Par ailleurs, si jamais les autorités sorcières avaient capturé le coupable, cela ferait longtemps qu'ils auraient fait le ménage dans la ville de Forks.

-Le ménage ? Demanda Bella perplexe et un peu craintif.

-Effacer la mémoire de tous ses habitants, répondit la sorcière.

-Pourrais-tu le faire ? Demanda Edward en regardant Hermione.

-Une personne ou deux à la fois... Pour une ville entière, c'est différent. Cela prend un certain procédé... De plus, c'est illégal comme sort, avoua Granger un peu mal à l'aise.

-Mais tu l'as déjà fait, contredit Jacob en l'accusant de son regard.

-Pour défendre mes parents, oui... Je l'ai également utilisé contre deux Mangemorts, mais c'était pour notre protection. Afin qu'ils ne disent pas notre position à nos ennemis, ce défendit-elle.

-Je n'ai rien contre le sort de l'oubli. Il est pratique et cela pourrait être très utile lorsqu'un vampire révèle sa vraie nature à un être humain. Cela éviterait d'avoir à…

Un silence s'installa et Hermione finit par le rompre.

-Donc, en ce qui concerne les vampires…

-Vas-y, tu peux poser tes questions, affirma le patriarche avec un sourire indulgent devant l'incertitude de la brunette.

Emmett émit un rire et il se mit plus confortable sur le canapé en adossant son dos convenablement.

-Je lui ai déjà dit que les pieux et les crucifix n'étaient pas un problème. Elle croyait que l'ail était l'une de nos faiblesses, dit-il avec un sourire taquin en regardant la brunette.

Hermione vit les vampires afficher des sourires amusés devant cette déclaration. Rougissant de honte, elle foudroya de son regard le grand brun qui lui fit un clin d'œil.

-Ce n'est pas de ma faute ! Habituellement, les livres ne mentent pas ! S'offusqua la sorcière.

-Bien sûr, les livres sont tous des écrits véridiques, plaisanta Jacob.

-Ceux écrits par les sorciers, oui... Sauf quand le sorcier a de mauvaises intentions, murmura-t-elle en repensant à Gilderoy.

-De plus, j'ai rencontré le vampire Sanguini à mon école et

-Sanguini ? Questionna Carlisle en reconnaissant le nom.

-Oui, c'est le nom du vampire qui a hébergé l'auteur en Italie pour l'écriture de son livre, répondit Hermione.

En entendant le mot Italie plusieurs firent le lien et le silence s'installa suivi de près par la disparition des sourires.

-Tu le connais Carlisle ? Questionna Emmett avec une expression de crainte sur le visage.

-J'ai connu Sanguini lorsque je vivais avec les Volturi. Il est aussi vieux que moi, raconta le docteur.

-Alors, les Volturi ont laissé un vampire assoiffé pénétrer dans une école remplie d'adolescent sans défense, grogna Emmett.

Il n'était pas content que la brunette ait été à quelques pas du vampire qui aurait pu perdre la tête au moindre incident impliquant du sang.

-Assoiffé ? Questionna le docteur curieux.

-Le vampire avait des yeux noirs, expliqua Hermione mal à l'aise de cette information.

Elle comprenait que c'était comme faire entrer un loup affamé dans un poulailler et espérer que celui-ci s'abstienne d'en manger un seul. À l'idée d'avoir été à un doigt de la mort alors qu'elle était concentrée à échapper à son cavalier, lui fit perdre quelques couleurs au visage. Elle se sentit étourdit en imaginant ses amis et surtout Harry se faire sauvagement attaquer.

Ne voulant pas aggraver le cas de la brunette, Edward s'abstint de tout commentaire. Avec un peu de chance, il espérait que la brunette déciderait de s'éloigner d'Emmett. Non qu'il ne souhaitât pas le bonheur de son frère, puisqu'il était le mieux placé pour savoir ce que l'on ressentait quand on tombait amoureux d'un être humain pouvant mettre sa famille entière en danger. Par contre, cela serait plus sécuritaire pour tous si la brunette se désintéressait d'eux par peur.

Ne voulant pas faire comme Rosalie avait fait avec lui, il préféra attendre et voir la décision de la brunette.

-C'est qui les Volturi ? Interrogea Hermione avec curiosité.

-C'est un clan de vampire en Italie. Ils ont trois chefs puissants qui aiment qu'on les considère comme de la royauté. En plus d'adorer les arts et la connaissance, ils aiment et veulent le pouvoir. C'est pour cela qu'ils imposent des lois à tous les vampires et ceux qui osent désobéir sont mortellement punis, expliqua Carlisle.

-J'avoue que c'était risqué de la part des Volturi. Prendre le risque d'avoir la communauté de sorciers à dos n'était pas très malin, rajouta-t-il en essayant de comprendre leur motivation.

Hermione acquiesça d'un hochement de tête. Elle repensa à ce qu'Emmett lui avait donné comme informations sur les vampires. Une force herculéenne, une rapidité époustouflante, la capacité de se déplacer au soleil, aucune crainte envers les crucifix et l'ail. Même l'idée d'un pieu en plein cœur l'avait fait sourire. Elle en vint à la conclusion que les vampires n'avaient sûrement rien à craindre des sorciers, mais encore là. Pourquoi risquer une guerre ?

-Ah, je vois, murmura Granger.

Levant le regard, elle vit que chaque individu la regardait avec attention et curiosité.

-C'est évident, fit-elle remarquer.

-Les Volturi aiment la connaissance. Bien qu'ils ne pourraient pas nous utiliser pour notre pouvoir, apprendre sur les sorciers était leur but. Ils ont conclu un marché avec Worpel pour en apprendre plus sur nous, mais ils n'ont pas joué franc-jeu en donnant de fausses informations en ce qui concernait les vampires.

-C'est une bonne déduction, affirma Carlisle avec un sourire.

-C'est déloyal, je déteste l'injustice, bougonna Hermione par contrariété tout en croisant les bras.

-Donc, si je comprends bien. Pour cacher le plus d'informations possibles, Sanguini s'est laissé assoiffer pour ne pas montrer la couleur véritable de ses yeux. Tout cela pour en savoir plus sur les sorciers, dit Aaron avec dégoût.

Il avait beau avoir été un buveur de sang humain avant de croiser Rosalie, l'idée que les Volturi avaient laissé un vampire assoiffé entouré d'enfants innocents le dégoûtait. Ils étaient censés être la sagesse même. Des modèles pour la communauté vampire et ils avaient mis tout le monde en danger pour de la connaissance.

-J'aimerais savoir ce que ce Worpel a écrit à propos des vampires, avoua Carlisle en portant son menton entre son pouce et son index par réflexion.

-Je pourrais vous donner mon livre, dit-elle en refusant de garder une œuvre mensongère dans sa collection.

-Vraiment ? C'est très gentil... Serait-il possible d'aller le chercher maintenant ? Demanda Carlisle en poussant sa chance.

-Maintenant ? Répéta Hermione un peu confuse et déçue.

Elle était certaine qu'ils restaient d'autres informations à apprendre concernant les vampires.

-Emmett pourrait te raccompagner en répondant à tes questions, dit le docteur avec un sourire en comprenant le dilemme de la brunette.

-Oh... Dans ce cas, conclut-elle en regardant Emmett avec des yeux suppliant pour avoir son accord.

Celui-ci lui fit un sourire et se releva. Il alla lui tendre la main lorsqu'il changea d'avis soudainement en repensant à la sensation de l'Apparition. Hermione se leva à son tour et lui tendit sa main avec un sourire amusé.

-Ce sera moins pire la deuxième fois. Surtout que maintenant, tu sais à quoi t'attendre, le rassura-t-elle.

Celui-ci finit par accepter et à peine sa main déposée dans la sienne que le duo disparut dans un tourbillon de couleur, surprenant par la même occasion le reste de la famille.

-Génial, souffla Jacob.

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Une fois apparut au même endroit que les loups les avaient attaqués, Emmett se pencha une nouvelle fois, mais il ne grogna pas. Il se redressa aussitôt en affirmant à la jeune femme qu'elle avait raison puisque le voyage fut plus tolérable.

-On ressent toujours la sensation d'écrasement peu importe le nombre de fois qu'on voyage au moyen du Transplanage, mais celui-ci devient vite une habitude, expliqua Hermione ravie que le grand brun n'avait pas trop souffert.

La jeune femme demanda l'heure à Emmett lorsqu'elle vit que la forêt semblait moins lumineuse que lors de son entraînement.

-Deux heures et treize, lui répondit le vampire en regardant sa montre.

-Bien, cela veut dire que Charlie ne sera pas rentré, en conclut la brunette qui se mit à marcher vers la maison de Swan.

Emmett la rattrapa facilement grâce à ses longues jambes et il marcha silencieusement à ses côtés attendant les questions.

-Non que je veuille vous faire du mal ou quoi que ce soit, mais j'étais curieuse. Puisque le soleil, les crucifix, les pieux et l'ail ne vous font rien. Y a-t-il quelque chose que les vampires craignent ? Demanda-t-elle en regardant Cullen.

-Nous ne sommes pas faciles à détruire. On peut se faire arracher un membre sans que cela puisse être un problème en soi puisqu'on peut le replacer. La seule chose qui peut vraiment détruire un vampire, c'est le feu, expliqua Emmett.

-Bien sûr, pour réussir à faire brûler un vampire, il faut le démembrer pour qu'il ne se sauve pas et trouve le moyen d'éteindre le feu.

-Le démembrer ? Répéta Hermione avec une expression d'horreur sur le visage.

-Cela peut sembler pénible, mais ce n'est pas aussi sanglant que tu le crois. Nous ne saignons pas. En réalité, notre corps réagit comme si on était une statue de pierre. Par exemple, si on tire sur mon bras dans le but de me l'arracher. Il craquera et fera fissurer ma peau.

Hermione toucha le bras de Cullen qui la regardait avec un regard amusé. Il la laissa faire et observa sa main tâter sa peau. Elle trouva que celle-ci était froide et lisse comme le marbre. Bien que la dureté soit au rendez-vous à cause de ses muscles évidents, elle doutait que ce soit parce qu'il était fait de pierre.

Emmett souffla un petit rire lorsqu'il remarqua une expression perplexe sur le visage de la brunette.

-Cela ne paraît pas, n'est-ce pas ? Demanda-t-il lorsqu'elle lâcha son bras.

-Jamais je pourrais croire que tu es fait de pierre, avoua-t-elle.

-Je ne suis pas fait de pierre, la contredit-il.

-Tu as dit que tes membres se fissuraient comme de la pierre, fit-elle remarquer en fronçant les sourcils.

-Exactement, mais cela ne veut pas dire que je suis fait de pierre, ricana-t-il.

La jeune femme fit une moue désapprobatrice devant l'hilarité du jeune homme et préféra changer de sujet.

-J'ai remarqué que tu n'avais pas de crocs proéminents comme la plupart des vampires dans les légendes. Elles sortent seulement quand tu vas te nourrir ? Interrogea-t-elle en se concentrant sur le trajet.

-Les vampires n'ont pas de crocs. J'ai mes canines humaines normales, mais aucun croc, répondit-il.

-Alors, comment tu fais pour boire le sang ? Questionna Granger en regardant une nouvelle fois le vampire avec curiosité.

Elle manqua une racine d'arbre et trébucha. Emmett l'empêcha de tomber en lui posant une main sur son ventre pour la redresser. Il retira celle-ci lentement en l'observant de son regard doré. Les joues de la sorcière s'empourprèrent et elle remercia Cullen avant de détourner son regard en se concentrant sur la branche coupable de sa chute.

-Aucun problème, mais peut-être serait-il mieux de regarder où tu vas au lieu de me regarder, fit-il remarquer avec humour.

-Je voulais seulement voir tes dents, marmonna-t-elle dans un murmure en continuant de marcher d'un pas résolu et contrarié.

Emmett suivit facilement la brunette.

-Je n'ai pas besoin de crocs pour percer la peau de mes victimes. Mes dents peuvent transpercer n'importe quelle substance solide. Je pourrais manger un diamant en le broyant aussi facilement que si celui-ci avait été une croustille. Je suis également venimeux, avoua-t-il à la sorcière qui avait calmé sa cadence lors de son explication.

-Je n'ai pas à vider le sang de ma proie et de lui partager mon sang pour la changer. Je n'ai qu'à la mordre, rajouta-t-il en essayant de voir la réaction de la brunette.

Il voyait que celle-ci semblait intéressé à voir ses dents comme elle l'avait fait pour sa peau. Bien qu'il soit certain qu'elle n'y mettrait pas un doigt pour vérifier ses dires. Par contre, la brunette continua son chemin en ignorant avec force ses envies de se tourner vers lui.

-J'ai une ouïe, une vue et un sens olfactif développé et supérieur comparé à beaucoup d'autres espèces. Je peux entendre les battements de ton cœur, ainsi que celui des autres animaux qui se promènent dans la forêt sur plusieurs mètres. Je peux même entendre le bruit d'un insecte lorsqu'il grignote une feuille. Mes yeux peuvent facilement voir dans le noir et je peux également voir l'araignée tissée sa toile là-bas, dit-il en montrant un point lointain avec son doigt.

La jeune femme avait arrêté de marcher depuis quelques secondes et regarda la direction qu'Emmett pointait avec étonnement.

Whoa, murmura-t-elle avec admiration toujours en regardant l'araignée non-visible qu'Emmett avait pointé.

Non que de voir une araignée tisser sa toile puisse être un sujet qui l'intéressait, mais l'idée de voir un tel détail d'aussi loin lui coupa le souffle.

-Je perçois les odeurs très facilement. Je commence à être capable de mieux distinguer la différence dans les fragrances de sang. Ainsi, je peux savoir si celui-ci est plus sucré, plus riche, plus amer... C'est pareil en ce qui concerne le sang des animaux. Dépendant de leur nutrition et condition physique, je peux sentir les différences. Ce qui ne fut pas le cas lorsque j'étais un nouveau-né, expliqua-t-il.

-Cela ne doit pas être facile de côtoyer les êtres humains…

-Non, mais au gré des années, on peut devenir plus résistant. De plus, l'odeur des tissus et le parfum que ceux-ci portent aident un peu à masquer l'odeur du sang. Le plus difficile, c'est d'être capable de résister lorsque le sang est à l'air libre. Comme une blessure. L'odeur est plus prononcée et, selon le niveau de la soif, cela peut être plus difficile de se contrôler. Ma famille et moi, on se débrouille bien à présent en tant que végétarien. Carlisle est le meilleur d'entre nous. Il a une résistance surhumaine à l'odeur du sang. C'est l'une des raisons pour laquelle il travaille dans un hôpital. Lorsque Bella était humaine, elle s'était coupé le doigt avec l'emballage d'un cadeau pendant une soirée surprise qu'Alice lui avait organisée chez nous. Jasper, qui était un végétarien récent, n'a pas été capable de se contrôler. Je l'ai retenu pour qu'il ne se jette pas sur elle. Par contre, quand Edward l'a brusquement poussé pour l'éloigner, il n'a pas mesuré sa force et elle s'est blessée encore plus. En y repensant... C'est un miracle qu'elle soit encore là aujourd'hui, fit-il remarquer avec un air songeur.

Voyant le regard inquiet de la brunette, il voulut la rassurer, mais ne sut pas quoi lui dire qui ne serait pas un mensonge.

-Je suis dangereux et je ne voudrais pas te mentir en disant que je ne pourrais jamais te faire du mal. Par contre, j'aime l'idée que je serais capable de me retenir avec toi. Bella était la chanteuse d'Edward.

-La chanteuse ? Demanda la jeune femme perplexe en s'imaginant la brunette chanter avec un microphone.

-L'expression « chanteuse » est désignée lorsqu'une personne a le sang tellement irrésistible pour un vampire qu'on a l'impression qu'il chante pour nous. Il nous incite à se délecter de lui. C'est la tentation pure. On peut rarement se retenir lorsqu'on est confronté à notre chanteuse. Bella était celle d'Edward et malgré le fait qu'il l'aimait plus que tout, l'idée de la vider de son sang avait été forte. Alors, chaque instant passé avec elle fut exigeant pour lui. Je ne voudrais pas manquer d'indiscrétion en racontant leur histoire de couple. C'est assez personnel, mais je peux te confirmer que cela n'a sûrement pas été facile lorsqu'elle s'était blessée lors de cette soirée. Raison de plus, pourquoi je crois être largement capable de résister lorsque je suis avec toi.

-Puisque je ne suis pas ta chanteuse, conclut-elle avec compréhension.

-Est-ce que la chanteuse signifie que celle-ci est... Enfin... Est-ce que cela veut dire qu'elle est faite pour lui ? Demanda-t-elle gêné de sa question.

Elle souhaita que la réponse soit négative. Elle sentit la chaleur envahir encore plus son visage et elle continua sa promenade, espérant qu'il n'allait rien remarquer malgré sa vision supérieure.

-Non, pas du tout. C'est peut-être insensible de ma part de dire cela comme ça, mais c'est comme comparer un vin pour un œnophile. La chanteuse aura un arôme beaucoup plus sublime et alléchant qu'un autre vin.

-Je comprends, dit-elle en ressentant une vague de soulagement la détendre. Encore honteuse de ses pensées, elle remarqua qu'ils arrivèrent dans la cour du policier.

Emmett s'arrêta à l'orée de la forêt et scruta la maison avec un regard sérieux.

-Il y a un problème ? Demanda-t-elle prête à sortir sa baguette en cas de danger.

-Pas vraiment, Sue est là avec deux autres Quileutes, répondit Emmett en observant toujours la maison avec ses yeux de prédateur.

-J'imagine, puisque Jacob et les loups savent pour ton identité, que Sue connaît ton secret également, dit Hermione en regardant le vampire qui la regardait du coin de l'œil.

-Oui... Et alors ? Questionna-t-il.

-Alors... tu peux venir dans la maison, dit Granger en l'invitant à se joindre à elle.

Emmett sembla y réfléchir un instant. Il savait que Sue ne représentait pas de danger pour la brunette. Par contre, l'un des deux autres Quileutes pouvait s'avérer être un problème potentiel si jamais il perdait patience contre la sorcière. D'ailleurs, Charlie était absent et il y avait toujours la possibilité de fuir par une fenêtre si celui-ci rentrait plus tôt.

-Très bien, répondit le vampire en suivant la jeune femme jusqu'à la porte arrière.

Une fois rentré, Sue commença à accueillir la brunette en lui faisant remarquer qu'elle s'était inquiétée de sa longue absence, mais elle s'arrêta en apercevant le grand Cullen.

-Oh ! Bonjour Emmett, salua-t-elle un peu mal à l'aise.

Billy apparut dans l'encadrement de l'entrée de la cuisine, accompagné du jeune homme méfiant qu'elle avait questionné sur la réserve.

-Bonjour Hermione, tu te souviens de moi ? Demanda Billy par politesse.

-Bien sûr, Billy Black, le chef de la tribu Quileute, répondit Hermione avec un peu de réserve.

-Tu te souviens de Sam ? Questionna Black en pointant de son pouce le garçon en arrière de lui.

Granger ne put pas s'empêcher de regarder froidement le jeune homme Quileute qui l'avait si mal accueilli sur la réserve. D'ailleurs, elle se souvenait parfaitement de la manière assez grossière qu'il avait répondue à ses questions. Par contre, ses parents l'avaient bien élevé. Il était hors de question qu'elle agisse grossièrement à son tour sans que celui-ci l'ait mérité d'abord. Après tout, elle n'aimait pas les confrontations. Peut-être que cela se passerait bien cette fois-ci, pensa-t-elle positivement.

-Je ne me souvenais pas de son nom, mais oui, je m'en rappelle.

-Nous avons quelques petites choses à nous dire toi et moi... J'aimerais que tu viennes nous rendre visite ce soir sur la réserve, dit le chef Quileute en regarda la jeune femme directement dans les yeux.

-Je ne…

-Si je ne me fais pas attaquer, il n'y aura pas de problème, avoua Hermione coupant la parole à Emmett.

Le vampire regarda la jeune brunette avec étonnement, mais il garda son opinion pour plus tard. Il ne souhaitait pas envenimer la situation. Bien que l'idée qu'Hermione aille seule sur la réserve lui déplaisait grandement.

-Très bien alors, on se voit ce soir. Au revoir, dit l'Indien en faisant signe à Sam de l'aider à sortir de la maison.

-J'aimerais que l'on se parle également, mais je ne voudrais pas te faire répéter deux fois... Alors, je vais attendre mes réponses lorsque l'on sera sur la réserve. J'allais sortir acheter le souper... Tu veux quelque chose en particulier ? Demanda gentiment Sue tout en gardant un air méfiant envers la jeune femme.

-Non, c'est gentil. Merci Sue, répondit-elle mal à l'aise de l'attitude de Sue.

La Quileute partit à son tour et Hermione demanda à Emmett de la suivre. En montant les escaliers, le vampire ne put plus retenir son désaccord silencieux.

-Je ne suis pas d'accord.

-D'accord, pourquoi ça ? Questionna Hermione.

-Toi, toute seule sur la réserve avec tous ces loups.

-Ils veulent simplement parler... Je ne crois pas que cela puisse mal se passer, conclut Hermione en rentrant dans l'ancienne chambre de Bella.

Emmett lui prit la main, l'arrêtant dans son élan pour prendre la biographie.

-Tu ne sais rien à propos des Quileutes. Ceux qui se transforment en loup, ils n'ont pas beaucoup de contrôle sur leurs émotions. Si jamais l'un d'eux risque de se fâcher, il aura le temps de t'attaquer avant que tu puisses réagir et sortir ta baguette.

-Cela pourrait arriver, mais je ferais de mon mieux pour ne pas rendre l'atmosphère trop tendue. Si cela ne te dérange pas... Tu peux venir avec moi, dit-elle avec espoir que celui-ci allait accepter.

-... Je ne peux pas, dit-il contrarié en lâchant la main de la jeune femme.

-Ah bon ? Pourquoi ? Demanda Hermione curieuse de son refus.

-Les vampires ne sont pas admis sur la réserve. Si j'y mettais un seul orteil, ce serait la guerre entre nos clans, avoua Cullen.

-Oh... Alors, je tâcherais de faire attention.

Granger se tourna, prit le livre et le tendit à Emmett avec un regard déçu.

-J'imagine que notre sortie à la fête foraine est annulée, conclut-elle.

-Moi, je dirais reporté plutôt, dit Cullen avec un sourire en prenant le livre.

La jeune femme fut contente que celui-ci voulût toujours être en sa compagnie malgré la découverte de son secret.

-Parfait, répondit-elle avec un grand sourire satisfait.

Celui du vampire s'effaça doucement et il observa la brunette avec inquiétude.

-Ça va aller, aie confiance en moi... Après tout, n'ai-je pas vécu une guerre ainsi que plein d'événements dangereux dans mon adolescence ? Si quelqu'un doit avoir peur, ce sont eux, dit-elle avec un regard déterminant.

Admirant son courage, Emmett afficha un grand sourire rempli de fierté.

-Je te fais confiance, avoua le vampire.

Le duo entendit la porte de l'entrée s'ouvrir et la voix de Charlie s'élever.

-À demain, dit Cullen en quittant rapidement la chambre sans que la jeune femme eût le temps de lui répondre.

Elle ne le vit même pas sortir par sa fenêtre qui fut maintenant ouverte tout en laissant entrer une légère brise.

Charlie frappa à sa porte et l'ouvrit lorsqu'il n'eut pas de réponse immédiate.

-Hermione ? Questionna-t-il lorsqu'il remarqua l'allure de la brunette.

Celle-ci était toujours habillée en habit de sports et ses cheveux étaient tellement ébouriffés qu'il dut porter son attention deux fois sur ceux-ci.

-J'allais justement prendre ma douche, dit-elle ne laissant pas le temps au shérif de rajouter quoi que ce soit.

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Voilà deuxième partie du chapitre 8, terminée. Je sais que le début était long puisque c'était un long et en même temps court résumé de la vie du trio. Par contre, c'était nécessaire pour ma propre satisfaction. Je ne pouvais pas me simplifier la tâche en disant simplement : Hermione leur raconta toutes ces années où elle avait bla-bla-bla, en un seul paragraphe... Où est le plaisir de voir les réactions du groupe ? J'espère ne pas avoir déçu personne avec ce long chapitre.

Sur ce, à la prochaine !