Je ne possède aucun des personnages de la série.

Il ne fait pas bon de se remettre à regarder de vieilles séries qui passent à la télé, surtout quand elles font parties des coups de cœur de votre jeunesse... Et surtout si elle parle de relation fraternelle et paternelle fortes...

6 mois après sa première tentative pour sauver son frère d'un camp de prisonniers au Laos, Stringfellow est de retour dans le pays avec de nouvelles informations, mais seul cette fois...

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


RETOUR AU LAOS

Chapitre 9

Un bip… un bip incessant, agaçant… une douleur qui lui oppressait la poitrine quand il respirait et toujours ce bip, ces odeurs… des odeurs qui lui firent prendre conscience du lieu dans lequel il se trouvait avant qu'il n'ait la force d'ouvrir les yeux… un hôpital… Il était dans un hôpital… Stringfellow frémit… Il détestait cet endroit, il l'avait toujours détesté. Il tenta de bouger, mais la douleur le rappela sauvagement à l'ordre, manquant de peu de le faire basculer à nouveau dans l'abysse de l'inconscience.

Alors, le jeune homme tenta juste d'entrouvrir les yeux. Sa vision fut floue et la lumière trop aveuglante. Il lui faudrait un peu de temps pour s'y faire. Du coup, Stringfellow referma les yeux. Un long frémissement le parcourut puis, il tenta de nouveau la périlleuse manœuvre de se redresser. La douleur le déchira une nouvelle fois et il s'écroula à plat sur le dos. Ses halètements se firent plus forts pendant que les images du Laos lui revinrent d'un coup en mémoire. Saint John… Wang lui avait bien fait comprendre qu'il avait raison, non ? Que Saint John était là, dans ce camp ?

Retrouvant tout de suite plus de forces, le jeune homme tenta à nouveau de se lever. Peu lui importait qu'il ait mal ou que sa vision soit toujours floue, il voulait retrouver son frère. Sauf qu'une main large se posa sur son torse en prenant des précautions et le plaqua tout doucement dans son lit.

Stringfellow se débattit, mais une autre main se posa sur son front et un pouce se mit à le caresser pendant qu'une voix grave inquiète, mais pleine de tendresse lui murmurait.

- Chut String… Vas-y doucement.

Le jeune homme frémit, cligna des yeux et tourna la tête. Sa vue s'améliorait et il distingua le visage et le sourire rempli d'affection de Dominic… Dominic qui avait les larmes aux yeux, mais tentait de le cacher. Stringfellow gémit plaintivement, mais cessa de se débattre. La main de Dominic continuait à lui caresser le front et il l'encouragea.

- Je sais que tu as mal. Ne t'en fais pas, les médecins vont venir ajuster la morphine, tout va bien.

- Dom ?

- Oui, mon petit, je suis là.

- Où on est ?

- A Los Angeles… Nous sommes rentrés au plus vite… Je…

La voix de Dominic tremblait, il se revoyait encore obligé de lui injecter ce calmant pour l'apaiser, pour qu'il ne se fasse pas mal en tentant de sauver son frère et il avait du mal à le regarder droit dans les yeux, même si cela avait été pour le sauver.

- Ça ne va pas ? Demanda Stringfellow en captant son trouble sans le comprendre.

- Si… maintenant si… J'ai eu si peur mon petit, tu étais si faible. Tu es resté cinq jours dans le coma. J'ai cru que j'allais te perdre… Tout ce que ces monstres t'ont fait subir… Pourquoi tu es parti sans moi ?

- Je ne voulais pas te perdre…

- Mais moi non plus… quand j'ai compris que c'était ton sang sur ses mains… quand je t'ai retrouvé dans l'état où tu étais…

Il pleurait et Stringfellow se sentit bouleversé lui aussi. Pour l'apaiser, le jeune homme lui répondit par un sourire. Il était toujours touché de sentir autant d'affection dans les mots de son ami. Il leva donc la main pour la poser sur celle qu'il avait laissée sur son torse et lui pressa les doigts.

- Je crois que je vais bien.

- Oui, maintenant tu vas bien, mon petit, lui murmura Dominic.

- Dom ? Où est Saint John ?

Le vieux pilote frissonna. Ça c'était la question qu'il redoutait, celle qu'il ne voulait pas qu'il lui pose… et à laquelle pourtant il savait qu'il allait devoir lui répondre… et la réponse lui ferait mal…Comme s'il avait envie de faire mal à son gosse ?

- Dom ?

Le vieux pilote prit une inspiration.

- Il… Il n'est pas là…

- Quoi ? S'étonna Stringfellow en se mettant à trembler, mais ce n'est pas possible. Il était dans le camp, il…

- String, je suis venu te chercher toi… J'ai eu la chance de te localiser vite et en dehors du point de détention. Tu étais si faible, mais…

- Pourquoi ? ! Ce n'est pas possible ! Pourquoi ? Dom, il était là ! Ils me l'ont dit ! Il était là !

Submergé par ses émotions, String se cabra et tenta de sortir de son lit. Les machines autour de lui se mirent à biper pendant qu'il continuait d'hurler.

- Il était là, je l'ai vu ! Ce n'est pas possible ! Tu n'as pas pu faire ça ! Tu n'as pas pu me faire ça ? Je t'avais dit de l'emmener ! Je t'avais dit le sauver et pas moi ! Il était là ! Il…

Bouleversé de le voir en pleine crise de panique, Dominic se pencha sur lui pour le prendre par les épaules.

- String ! Mon petit, String !

Mais le jeune homme se moqua de ses mots comme de ses gestes et continua à hurler le nom de son frère tout en lui reprochant de l'avoir abandonné, de l'avoir fait tuer... et toutes les machines se mirent à biper furieusement. Dominic ne put contenir ses larmes, mais il parvint à passer ses mains autour du corps de son gamin et à le ramener contre lui. Stringfellow se débattit, mais Dominic murmura avec douceur.

- Chut…Allez mon petit calme-toi, calme-toi… Tu vas te faire du mal, calme-toi String.

Il le sentit frissonner, puis il s'immobilisa et cramponna à son tour solidement Dominic avant de manquer de s'écrouler. Dominic le rattrapa et sentit sa respiration se mettre à changer avant que les larmes ne le submergent.

- Mais il était là… dans ce camp… murmura-t-il avant de ne plus parvenir à contenir la violence de ses sanglots.

Dominic était bouleversé de le sentir dans cet état, mais il le tenait toujours dans ses bras et le berçait avec tendresse. Sa main glissa sur sa nuque. Le vieux pilote pleurait lui aussi. Il ne voulait pas le faire souffrir, le rendre aussi désespéré. Il l'aimait bien trop pour ça.

- Allez, c'est ça, pleure mon grand. Il ne faut pas garder ça pour toi, pleure, ne t'en fais pas, je suis là.

Le jeune homme hocha la tête, expira pour tenter de reprendre le contrôle partiel de lui-même et murmura d'une voix brisée.

- Je ne le retrouverais jamais…

Il y avait tellement de douleur dans ces quelques mots. Dominic aurait tout donné pour pouvoir l'apaiser, pour en porter une partie à sa place.

- Ne dis pas ça, il faut que tu gardes espoir.

- Je n'en peux plus Dom.

- Je sais, je le sens. Je sais, dit-il en l'allongeant doucement dans son lit.

Les machines cessèrent de biper. Il retrouvait une respiration stable, même s'il tremblait, s'il souffrait. Dominic agrippa fermement sa main tremblante tandis que de l'autre il lui caressa le front et la joue.

- Ne perd pas espoir.

- Tu ne comprends pas… Ils m'ont dit qu'il était faible, malade… Ils le torturent et je ne suis plus là… Maintenant, ils vont le tuer… Je… J'ai voulu le sauver, mais je vais faire tuer mon frère.

A bout de force, le jeune homme ne put rien contre le retour de ses larmes et il se laissa submerger. Dominic se sentit tout aussi bouleversé que lui et posa une main sur sa joue.

- Ne dis pas ça, je t'en pris. Ne dis pas ça.

- C'est la vérité… Ils vont le tuer.

- Je suis désolé String. Je déteste le choix que j'ai du faire là-bas, mais comprends-moi mon petit, je t'aime… Je ne pouvais pas te laisser dans ce camp, entre les mains de ces monstres. Je t'aime bien trop fils.

Stringfellow ne put retenir un tremblement, mais il parvint à maîtriser un peu ses larmes.

- Je t'aime aussi, pardonne-moi. Je sais que tu aurais voulu le sauver.

- Oh oui, ça je te le promets. J'aurais tellement voulu vous ramener tous les deux, mais je tiens tellement à toi et je ne suis pas le seul, dit Dominic en se levant de sa chaise.

Il s'écarta et Stringfellow découvrit Catlin, en larmes. La jeune femme avait été là depuis le début sans qu'il ne s'en aperçoive et elle se précipita vers le lit. Elle s'assit sur le bord et Stringfellow se redressa. D'un geste, il passa un bras derrière son dos et la ramena dans ses bras. Catlin le laissa faire et se blottit contre lui. Elle le serra de toutes ses forces contre elle et ne dit rien quand il se remit à pleurer, la tête sur son épaule. Elle le berça avec tendresse, caressa ses cheveux et s'autorisa un baiser sur sa tempe. Il ne la repoussa pas, alors, elle rassembla son courage et laissa échapper dans un souffle.

- Dominic a raison. Moi non plus je ne voulais pas te perdre, je t'aime…