Voici une fic qui commence à dater (2014, quand même... Le grand boum de mes fics Hetalia, pour vous situer), donc il est plus que temps que je commence à la publier !

L'idée n'est pas de moi, j'ai croisé quelques fics (rarement finies, de souvenir) de différents fandoms traitant ce sujet. C'est donc normal si ça vous dit quelque chose, mais ce n'est pas un plagiat non plus !

Je n'ai pas retranscrit la manière particulière de parler de Berwald/Suède, déjà car j'écris sur téléphone et il est suffisamment indiscipliné comme ça, mais aussi parce que ce serait vite incompréhensible. Mais il s'exprime en haché, sinon.

Disclaimers : - L'univers de Hetalia appartient à Hidekaz Himaruya.

Bonne lecture !


Ce soir-là, Berwald soupira de fatigue en ouvrant la porte de sa maison. Sa journée avait été exténuante, un peu comme toutes les autres de cette satanée semaine. Vivement la prochaine. Enfin, à deux conditions : que la machine à café reprenne du service et que le rythme s'essouffle. Sinon, il risquait de ne pas faire de vieux os sur cette brave Terre.

-Bienvenue à la maison Berwald !

Un petit sourire étira ses lèvres à cette salutation.

-Bonsoir Tinö. Ta journée s'est bien passée ?

Il tira sur sa cravate afin de mieux respirer et se pencha, frôlant des lèvres le front pâle de son petit-ami.

-Rien de notable ne s'est passé, et rien de mauvais non plus. Et la tienne ?

-Épuisante.

Tinö se mît sur la pointe des pieds, le débarrassant de son pardessus bleu océan.

-Je t'ai fait ton dessert préféré, lui annonça-t-il.

Berwald ne répondit pas mais Tinö put capter un éclair de satisfaction dans les yeux clairs.

-Par contre, tu as encore un peu de temps avant que le dîner ne soit finalisé.

-J'ai encore un peu de travail.

Ils l'avaient annoncé en même temps, ce qui les fit sourire.

-Bon, il semblerait que nos préoccupations coïncident.

-Oui, se contenta de répondre Berwald. Je serai dans le bureau.

-Travaille bien.

Sur cette dernière phrase, ils se séparèrent, chacun rejoignant la pièce où ils purent achever leurs corvées.


Dans son bureau, Berwald faisait défiler les dossiers qu'il devait achever. Il aurait pu le faire demain, mais au moins pouvait-il être assuré de les rendre en temps et en heure.

Alors qu'il parvenait aux derniers, il releva la tête et ôta ses lunettes, se massant pensivement l'aile du nez. Son regard flou tomba sur une photo de famille, le faisant sourire doucement.

Rechaussant ses lunettes, il attrapa le cadre et le rapprocha de son visage.

Au centre, posant fièrement, Sørren et son grand sourire de bêta, tenant fermement la main de son cousin qui cachait son sourire sous une apparence froide. À ses côtés, Joküll ne semblait pas ravi d'être là, et encore moins de cette promiscuité forcée avec son aîné. Ou bien cela venait-il de la présence de son stupide cousin ? De l'autre côté de ce dernier, plus en retrait, Berwald se trouvait, pas plus enthousiaste que les deux autres d'être là.

La photo était récente, elle avait été prise moins de trois mois auparavant, si il se souvenait bien. Et ça en faisait presque deux que Tinö était entré dans sa vie, avec son sourire radieux, son tablier trop grand et tâché, sa tête pleine de rêves et ses manières polies.

Son Tinö, juste à lui.

Il reposa le cadre et se replongea dans les données diverses, soupirant d'aise au point final. Enfin ! Il avait la soirée de libre ! Et maintenant il pouvait faire ce qu'il voulait.

-Berwald ? Le repas est prêt. Tu veux qu'on passe à table tout de suite ou plus tard ?

Se levant de son bureau, l'interpellé le rejoignit, l'embrassant tendrement sur le front.

-Je suis tout à toi.


Comme toujours, le dîner avait été délicieux, la soirée avait été douce et le coucher agréable.

Bien à l'abri entre les bras musclés de son nounours de compagnon, Tinö s'abreuvait de cette chaleur si humaine, calé contre son torse large. Il sentait le souffle apaisé de Berwald parmi ses cheveux.

Ils dormaient toujours de cette manière, sans s'être vraiment concertés. Berwald l'étreignait telle une peluche XXL, le nez perdu dans les mèches blondes et un léger sourire aux lèvres. Un vrai enfant.

Tinö sentait les petits grésillements qui le parcouraient dans ces moments-là, les comptant paresseusement comme d'autres les moutons. Sauf que ce n'est pas pour s'endormir mais pour faire passer les six à huit heures qui les séparaient du réveil de l'ingénieur.

Quand la mélodie douce se fera entendre, il grognera tout bas, resserrant son étreinte sur le corps souple auprès de lui avant d'ouvrir les yeux, chausser ses lunettes, s'étirer et enfin sortir du lit.

Pendant qu'il occupera la salle de bain, Tinö préparera un petit-déjeuner consistant qu'il avalera en le remerciant, écoutant les infos de la petite radio d'une oreille distraite.

La table sera débarrassée alors qu'il finaliserait sa tenue dont la cravate sera ajustée par Tinö qui en profitera pour l'obliger à se baisser pour lui voler un baiser avant de le pousser vers la porte en lui souhaitant une bonne journée de travail.

Il y avait bien évidemment quelques versions différentes, mais en gros c'est ainsi qu'une journée de travail type se déroulait.

Pendant que Berwald faisait ses trucs d'ingénieur, Tinö occupait la maison. Que ce soit le ménage, les courses, la lessive, la vaisselle, la cuisine ou tout simplement se promener ou encore lire un livre auprès du radiateur ronflant, il y avait toujours quelque chose à faire.

C'est vrai qu'il faisait "homme au foyer", ainsi, mais c'était un peu ce qu'il était, au fond. Il ne possédait aucun diplôme et avait été créé dans le rôle qu'il occupait.

Car Tinö était un robot.

Pour être précis, il était un androïde. Il réagissait comme un humain, pensait comme un humain, agissait comme un humain. Il était juste fait de matières non organiques et finira à la casse et non à la morgue, contrairement à un humain lambda. Contrairement à Berwald.

Secouant violemment la tête pour chasser cette pensée, Tinö lissa le plaid du grand lit double avant de ramasser les vêtements éparpillés. À croire que Be' n'arrivait pas à saisir l'utilité de la panière en osier dans la salle de bain !

Sifflotant joyeusement, il continua son petit ménage, sachant à quel point cette petite attention était appréciée.


Ça avait été une décision étrange à prendre. D'ailleurs, c'était Sørren qui lui en avait suggéré l'idée, donc c'était logique. Tout ce que faisait ou disait Sørren était étrange. Pire que Nils dans ses trips occultes. Et pourtant, ça pouvait aller loin, dans ces cas-là.

C'est lui qui avait relevé le teint maladif et l'air plus triste que blasé de son demi-frère. Il ne l'avait alors plus lâché pendant des jours (même lorsqu'il allait aux toilettes) jusqu'à avoir le fin mot de l'histoire.

Berwald était en couple encore récemment mais c'était une relation vouée à l'échec avant même qu'elle ne commence. Malgré ça, il s'était entêté et il avait tout fait pour qu'elle dure autant que possible.

Mais voilà, on n'avait pas toujours envie de de réveiller aux côtés d'un tueur en série, et Berwald qui vous regarde dormir, bah ça y ressemble.

Il y avait aussi les problèmes de communication, l'ingénieur ayant un fort accent qui donnait parfois l'impression qu'il grommelait constamment et il n'était pas très expansif.

Un bonheur, on vous dit !

Bref, il s'était fait plaquer une semaine plus tôt et ne s'en était pas toujours remis.

C'est alors que Sørren eut une idée géniale ! Enfin, selon ses dires. Et cela suffit pour que tout le monde déserte la baraque comme si il y avait eut une bombe.

-Je vous déteste ! Avait-il déclaré en sanglotant faussement.

En tant que telle, l'idée était simple. Un dépliant. Sørren l'avait sortit de ses affaires, fier de lui. Lorsque ses cousins et son demi-frère en sut la teneur, il fut bien moins fier de lui et plus rouge que son pull de Noël.

C'était un dépliant présentant une entreprise récente, provenant du Japon et s'étant implantée depuis peu dans leur pays. Leur service ? Des androïdes.

Initialement fabriqués pour l'aide à la personne âgée, ils avaient été détournés de mille manière, dont celle de compagnon.

À première vue, rien ne les différenciait d'un vrai humain, si ce n'est quelques discrets petits bruits de mécanismes de temps à autres.

Bien que régies par les lois robotiques*, des sentiments humains leur avaient été injectés et ils possédaient un simili mode de pensée libre.

Bref, on pouvait enfin choisir le physique de la personne avec qui partager sa vie et son lit !

-Tu vois ? C'est exactement ce qu'il te faut !

-Et, sinon, comment comptes-tu nous expliquer que tu sois aussi bien renseigné et que tu possèdes un de leurs dépliants ? Surenchérit Nils avec un sourire en coin.

Laissant Sørren et ses idées stupides se justifier face à leur cousin, Berwald relut les documents, se sentant vaguement intéressé.

Ça faisait puceau désespéré, cette histoire, mais bien qu'il ne soit pas puceau depuis longtemps -vive les potes bourrés- désespéré, il l'était. Ce n'était pas la première relation qui échouait uniquement parce qu'il mettait mal à l'aise la personne qu'il aimait.

Donc, entre l'androïde et le monastère, hein... Le choix était vite fait.

Le rendez-vous fut fixé pour dans deux semaines.


-Bienvenue chez nous monsieur Oxenstierna. Notre société a pour but de rendre ses clients plus heureux encore qu'ils ne l'espéraient.

Berwald eut très envie de lui répliquer que ce n'était pas lui qui l'intéressait mais bien l'androïde qui sortirait de son usine. À moins qu'il ne dirigeait une maison rouge. À voir.

Alors, il se contenta de hocher la tête. Moins il ouvrait la bouche, mieux il s'en sortait, de ce qu'il avait pu remarquer.

-Cet entretien a pour but de déterminer quel modèle d'androïde vous conviendra le mieux. Suite à ça, mon assistante vous mènera dans une pièce à part afin que vous remplissiez un test qui nous permettra d'affiner vos préférences. Comme nos androïdes sont personnalisés, nous devons faire nos réglages dès les premiers instants.

-Combien de temps cela prendra pour recevoir... Euh...

Il ne savait pas comment appeler ça. C'était quand même une technologie de haute pointe, donc...

-Votre androïde sera chez vous sous onze jours. Vous aurez deux semaines à partir de la livraison pour vous rétracter ou pour toute modification. Passé ce délai, nous partirons du principe que vous êtes pleinement satisfait de votre achat. Évidemment, l'assistance téléphonique et le service après-vente vous seront toujours disponibles.

Berwald n'ajouta rien et l'entretien put ainsi débuter, enregistré consciencieusement par un Dictaphone placé entre eux deux. La partie écrite fut la plus attendue car au moins il n'aurait pas à se répéter pour être intelligible. Même si le tas de feuille était assez épais.

Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour être heureux...


* Je parle des trois lois Asimov qui sont :

-Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger

-Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi

-Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

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