Auteur : Cybèle

Disclaimer : Alors ici rien n'est à moi, les persos sont à Rowling et l'histoire à Cybèle (fic anglaise au départ), moi je ne suis qu'une pauvre petite traductrice sans imagination...sniff

Genre : Bon c'est un slash Harry/Sevie, mais rassurez-vous IL Y A une histoire, contrairement à la plupart des fics entre gars où les moindres prétextes sont bons pour se retourner dans tous les coins, ce que je déplore personnellement. (mais heu, c'est pas une fic pour gosse non plus) - La première partie est notée R puis ensuite bonjour à ce bon vieux NC17 !

Quand : Ca commence deux semaines après que Voldy soit revenu à la vie (pitié soyez sympa oubliez le merveilleux ordre du phénix juste pour cette histoire)

Note de la traductrice : Bé vi je l'ai dit je ne suis hélas pas l'auteur de ce petit chef d'oeuvre (nan nan chuis sérieuse j'exagère pas) mais je suis réellement tombée amoureuse de cette histoire (pourtant l'anglais et moi...hem hem, comme dirait Umbridge !) et j'espère qu'elle vous plaira autant que moi, j'ai tout de même passé pas mal d'heures pour finir de la lire et je dois dire que j'ai été soufflée par la fin... -

Si Vous Etes Prêt I :La vérité à propos d'Harry

Chapitre 1 : Le plan de Dumbledore

« Si vous êtes prêt » dit-il.

Prêt ? Non. Horrifié. Indigné. Livide de rage à cause de cet idiot de gosse nous observant bêtement depuis son lit. En moi-même, j'essaie de lui rejeter la faute de tout ce qui est arrivé.

Prêt, je ne le suis certainement pas. Mais je bouge la tête dans ce que je pense être un hochement d'affirmation et je quitte rapidement la pièce. Je remarque vaguement la grimace de dégoût qui retrousse ses lèvres quand je passe devant lui. Je lui tapote distraitement la tête puis commence à marcher vers les donjons, rédigeant mentalement mes dernières volontés et mon testament - qui est en fait une collection de potions rares et mortelles - lorsque j'entends quelqu'un aboyer mon nom.

Je me retourne pour voir mon ennemi juré - devenu mon frère d'armes - debout à l'endroit où était une bête galeuse juste auparavant. Je me rends compte que, d'une certaine manière, j'ai totalement ignoré une créature que n'importe qui d'autre aurait pu facilement confondre avec un présage de mort, et je ris.

Sirius Black semble perplexe. Mais ne l'est-il pas toujours ?

« Dumbledore te fait peut-être confiance, mais pas moi. Si tu touches à un seul cheveu de Harry, je te tuerai. »

Mon esprit commence à travailler aussi vite, créant un flot de remarques acerbes qui ne demandent qu'à être lancées par cette chose sèche et spongieuse dans ma bouche qui j'en suis sûr était autrefois ma langue.

Je fais un geste dédaigneux de la main à l'homme et je rejoins mon sanctuaire, situé dans le sombre, humide et glacé - pourtant étrangement confortable - donjon. Ici mon esprit s'éveille enfin et l'un ou l'autre mécanisme le mette en marche, afin de me permettre de penser de façon cohérente.

Un seul de ses cheveux...

Bien, apparemment Dumbledore n'a rien dit au parrain du garçon à propos de son plan SI brillant pour nous protéger, le Gosse Superstar et moi. Je songe que ce serait assez ironique si j'empoisonnais accidentellement le petit emmerdeur et que Black me faisait accidentellement quelques trous dans le corps.

J'écarte cette pensée. Si je devais choisir entre la mort par Voldemort et la mort par Black, je prendrais Black. Il n'est pas assez intelligent pour être cruel.

Je ramasse un tas de parchemins et commence à me défouler sur une classe de Gryffondor de 3ème année. Je ressens immédiatement une vague d'amertume me traverser et je me demande vaguement quel genre de monstre j'ai été dans ma vie antérieure pour avoir été réincarné dans un endroit aussi proche de l'enfer.

Dès que je vois le quartier moldu, je me rappelle une des raisons qui m'ont poussé à devenir un Mangemort il y a si longtemps. J'ai la nausée et je résiste difficilement à l'envie de sortir ma baguette et de lancer un sort de Croissance sur leur pelouse parfaitement tondue. Je me marche avec hâte sur le sentier de pierres, amusé à l'idée de la tête que feraient ces moldus s'ils voyaient mon propre jardin. Je frappe trois fois sur la porte en chêne.

Répugnant. Mon estomac se retourne à la vue de cet idiot d'obèse devant moi, et (Merlin aidez-moi) je me retiens de rire en voyant la tête horrifiée de ce gosse, sa bouche ouverte stupidement dans un cri silencieux. Je le toise de toute ma grandeur et je lui lance mon regard le plus menaçant, habituellement réservé à Neville Longdubat. Il se retourne et quitte le hall d'entrée en se dandinant, disparaissant derrière une porte. Je l'entends gémir quelque chose à propos des vampires et je commence à me demander si je suis à la bonne maison. Même la famille de Potter ne pourrait être aussi stupide.

Je vois la version plus âgée de ce gamin gras foncer vers moi, chaque pas causant de dangereuses vibrations dans la pièce, et je vois trembler avec crainte les tableaux accrochés au mur.

Je ne fais rien. Je joue avec l'idée de transformer sa moustache en muselière, et je regrette immédiatement de ne pas l'avoir fait lorsqu'il commence à bégayer.

« Qu'est-ce que...qui... »

J'arrive à rassembler suffisamment d'anglais poli pour dire : « Bonjour, je suis ici pour Harry Potter. »

Je suis impressionné par ma propre capacité à cacher ma parfaite répugnance. Je le regarde, alors que la peur semble le transpercer de toutes parts. Son visage violet devient blanc, avant de prendre une couleur spectrale, pour terminer finalement avec une jolie nuance de bleu- mauve. Il bredouille quelque chose comme « pa-parrain » et je hausse un sourcil. Dans des circonstances normales, j'aurais changé en limace quiconque m'aurait confondu avec Sirius black. Certain.

Je me force à me rappeler que le moldu ne peut saisir la stupidité de sa gaffe. Je serre les dents et dit : « Je suis son professeur », et non pas un stupide et violent psychopathe. « Vous devriez avoir reçu un hibou du directeur Dumbledore, vous annonçant mon arrivée. »

Dumbledore m'avait prévenu que les membres de cette famille moldue pourraient être « un peu mal à l'aise » en ma présence. Qui ne l'est pas ? Je m'attends à du malaise où que j'aille. D'ailleurs, ça me plait beaucoup de produire cet effet-là. Le visage de l'homme est redevenu mauve, puis il vire au cramoisi et commence à trembler avec rage. Dumbledore à l'habitude de sous-estimer les choses.

« Je ne veux pas de ces absurdités dans ma maison ! Il n'y a pas de Potter ici. Dehors ! Dégagez, ou j'appelle la police ! »

Mon esprit devient momentanément vide, par étonnement. Je regarde le moldu avec une sorte d'étonnement détaché, me demandant vaguement comment il a réussi à rester en vie avec des changements d'émotions aussi brusques. Je suis sûr que je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi insultant. Il frappe du pied sur le seuil d'entrée et je tends instinctivement mon bras vers ma baguette. Il se paralyse, sa figure de couleur cendre - ou peut- être lilas. Oui, ça me rappelle que ce sera bientôt la saison pour déterrer les plants de lilas.

Je peux entendre les battements de son c?ur plein de cholestérol...en fait non. Je me rends compte que le bruit vient d'en dessous de l'escalier. Ensuite j'entends un sourd « Je suis là » et cela me prend un petit moment pour réaliser à qui cette voix appartient.

Je passe devant le moldu terrifié, qui semble essayer de me donner une explication, et me dirige vers la porte, que je déverrouille. Le garçon plisse ses yeux à la lumière et les cligne rapidement. Sa figure est rouge et en sueur à force d'avoir crié. Je peux voir le moment exact où ses pupilles s'habituent à la lumière et se fixent vers moi. Il cligne à nouveau des yeux, avec incrédulité.

« Professeur ? Qu'est-ce que vous... ? »

Il oublie ses manières, mais je suis encore trop stupéfait par la situation pour le lui faire remarquer. Depuis deux semaines qu'il a quitté Poudlard, il a l'air d'avoir perdu trois kilos. Les grognements du gros homme tremblant dans un coin me ramènent à la réalité.

« Prenez vos affaires, Harry. »

Attendez. Ca n'a pas pu sortir comme ça. Je sens encore les mots entre mes lèvres. Il a remarqué lui aussi, et il a l'air...et bien, d'avoir été giflé semblerait exact.

« Tout de suite, Potter », je me rattrape, en essayant d'y mettre la bonne dose d'animosité. Dieu merci, ça marche, étant donné qu'il part aussi vite. J'attends jusqu'à ce que j'entende ses pas au 1er étage, avant de me tourner vers le moldu.

« Qu'a-t-il fait ? » A en juger par sa réaction, on pourrait penser que je l'ai menacé. Il parvient tout de même à dire deux mots compréhensibles : règles et absurdités. Je hoche ta tête ; je connais par expérience personnelle l'insolence du gosse. Et bien que je ne l'aie jamais enfermé dans un placard à balais, je ne peux pas jurer que je ne l'aurais pas fait, si j'en avais seulement eu l'opportunité.

« Potter ne reviendra pas cet été. Le directeur s'en occupera. » J'essaie de garder une voix neutre, mais l'homme tremble toujours de peur. A côté de lui, Longdubat aurait l'air d'être courageux. Je le vois observer discrètement ma baguette. Je commence à jouer avec pour le torturer encore plus. Les petites étincelles vertes et sans danger qui s'en échappent auraient aussi bien pu être un Sort Impardonnable, à en juger la façon dont il les regarde.

Les bras chargés de livres, Potter arrive finalement, en tenant également un hibou et sort sa valise du placard, rangeant les livres à l'intérieur. Il me regarde et je suis surpris de voir de la peur dans son regard.

J'ai déjà vu toutes sortes d'émotion sur son visage - nervosité, satisfaction, indignation, mépris - mais jamais de la peur. Mes poumons sont douloureux. J'attribue ça à l'air moldu.

Je regarde ma montre et vois qu'il nous reste trois minutes avant que le Portoloin ne nous emmène à notre « destination mystère ». Je sors l'objet étrange de ma robe et remarque que le teint de Potter est devenu pâle.

« Que comptez-vous faire avec un combiné de téléphone ? » demande-t-il d'un air soupçonneux.

« C'est un Portoloin. Nous avons 2 minutes et 33 secondes ; alors s'il y quelque chose que vous avez oublié, je vous suggère d'aller le chercher maintenant. »

« Pour aller où ? » demande-t-il. Ses yeux se rétrécissent alors qu'il regarde entre sa valise et moi-même. Je m'étonne de sa réaction puis me rappelle où son dernier Portoloin l'a amené. J'essaie de ne pas laisser poindre mon impatience dans ma voix et réponds : « Je ne sais pas. N'avez-vous pas reçu la lettre de Dumbledore ? »

Il jette un regard à sa valise puis me regarde à nouveau. Il secoue sa tête.

Que s'imaginait-il ?

Ma patience s'évapore. « Je n'ai pas le temps d'essayer de gagner votre confiance, Potter. Si vous voulez bien s'il vous plaît poser votre main sur cette chose ridicule, je vous expliquerai quand nous serons là-bas. »

Il attrape la poignée de son sac sans enthousiasme et me demande de porter la cage avec son hibou. Une main tremblante agrippe l'autre extrémité du Portoloin alors qu'il regarde son oncle, qui nous a observés comme s'il pensait que nous étions en train de faire une chorégraphie de cirque. Potter semble amusé par cela, mais ses yeux brillent toujours avec appréhension.

« Au revoir, alors » dit-il d'une voix presque inaudible.

Et le Portoloin nous emporte violemment dans le vide.

Nous atterrissons, l'un sur l'autre, sur la pierre glacée. Le Portoloin tombe de ma main, de même que la cage, ce qui n'a pas l'air de rendre le hibou particulièrement heureux. Je me rends douloureusement compte que la valise de Potter me coince le bras droit, et je suis agréablement conscient d'une cuisse chaude qui m'écrase le...

« Potter, levez-vous ! » je lui ordonne brusquement - trop je pense.

Il semble revenir à lui-même. Je vois comme un déclic sur son visage, suivi par de l'humiliation, de la gêne et enfin de la peur. Je suis effrayé par cette succession d'émotions différentes en si peu de temps, puis il se remet sur pied avec difficulté. Je m'extirpe de dessous sa valise puis m'adosse à elle, me remettant de mes deux « douleurs » contradictoires.

« Quoi ? », je demande en lui lançant un regard, et puis je réalise que ce n'est pas moi qu'il regarde, mais sa valise.

Oh. Sa baguette. Bien sûr, il ne l'a pas sur lui puisqu'il ne peut pas l'utiliser pendant les vacances. Je suis momentanément impressionné par son instinct - un instinct qu'un garçon de cet âge ne devrait pas avoir.

Un instinct que je n'ai moi-même développé que bien plus tard. « Ne vous inquiétez pas, Potter, je ne suis pas ici pour vous tuer. »

Il n'a pas l'air convaincu. « Où sommes-nous ? »

« En exil », je murmure, observant la large pièce bâtie en pierres. Un donjon, dieu merci. J'allume un feu dans la cheminée pour augmenter la faible lumière des deux torches accrochées aux murs.

La pièce est vraiment large et plutôt vide, si ce n'est les lits jumeaux dans le fond, un bureau dans le côté opposé et deux chaises cabossées devant le feu. Il y a une porte dans le mur le plus éloigné, et je prie silencieusement pour que ce soit une porte de sortie, mais j'en doute.

« Dumbledore vous a envoyé une lettre. Pourquoi ne l'avez-vous pas reçu ? »

« J'étais dans enfermé dans un placard, vous vous souvenez ? » dit-il sèchement. Je suis presque soulagé de revoir de l'insolence dans son expression.

« Impossible, jeune homme. Il a envoyé la lettre juste après le début des vacances. »

« Et bien, il a du me rater alors, puisque j'ai été là-dedans dès la nuit où je suis rentré à la maison ! » Quelque chose qui ressemble à de la gêne apparaît sur sa figure. Je le fixe du regard, me demandant si je dois le croire ou non. Essayant de ne pas penser à tout ce que je devrais prendre en considération pour croire qu'il dit la vérité, je décide de répliquer :

« Avec une sanction aussi stricte, je pensais que vous seriez plus prudent pour ce qui est d'enfreindre les règles. »

« C'est juste. Comme ça vous serez sûr de vous en rappeler lorsque vous aurez découvert que je n'ai pas étudié du tout pendant les vacances. »

« Allons, Potter. Vous n'espérez tout de même pas que je croie que vous avez été bouclé dans un placard pendant deux semaines pour faire vos devoirs ? » Je me moque de lui, mais je vois immédiatement à son expression qu'il dit la vérité.

« Je ne m'attends pas à ce que vous croyez quoi que ce soit de ce que je dis, professeur. » Il y a du venin dans sa voix et j'ai envie de le frapper. Avec ma main. Je m'alarme. Seuls les idiots comme le parrain du gosse utilisent la violence comme moyen d'expression, pas les sorciers comme moi. Nous sommes capables de penser à des moyens de vengeances de plus longues durées.

« Modérez votre ton », je l'avertis. J'apprécie de le voir lutter pour retenir sa langue, mais je fais mentalement une note pour apprendre au gamin comment contrôler ses émotions. Une des défenses les plus importantes.

« Je dois rester ici combien de temps ? »

« Jusqu'au prochain trimestre. » Cela me fait plaisir de dire ça, sachant à quel point cette réponse va torturer le gosse. Puis je me rappelle que moi aussi je vais devoir endurer ça, et mon plaisir est remplacé par de l'amertume.

« Avec vous ? » Je ne suis pas offensé par cette soudaine explosion ; devrais-je ? Je suppose que je n'étais juste pas préparé à une aussi flagrante répulsion. « Je pensais , il commence à bredouiller, hem...et bien...après ce qui s'est passé...vous savez... »

Ma patience diminue à nouveau tandis que je le regarde essayer de former une phrase cohérente.

« Je pensais que vous retourneriez travailler pour Dumbledore...vous savez, comme vous avez fait avant. »

Cela me prend un certain moment pour saisir la signification de ce qu'il bafouille.

Un espion ? A nouveau ? Vraiment peu probable. J'ai presque envie de rire, mais je prends quand même le temps de lui répondre. « Non, Potter. Ca va peut-être vous choquer, mais le directeur préfère me voir rester en vie. Malheureusement pour nous deux, il insiste pour que vous fassiez pareil. »

Je le regarde d'un air mauvais, le défiant de répliquer. Et après je me rends compte : le garçon n'aurait pas du savoir ça . « Comment avez-vous découvert ça ? » Je le foudroie du regard avec suspicion et le rouge qui lui monte aux joues m'indique qu'il l'a découvert en faisant quelque chose qu'il n'aurait pas du faire.

« Et bien, je suis en quelque sorte...tombé dans la Pensine de Dumbledore... »

Tombé. En quelque sorte.

A nouveau, je ne suis pas loin de rire. Merde. Deuxième fois. Je sens quelque chose comme de jalousie se glisser dans mon estomac. J'aimerai tant tomber dans la Pensine de Dumbledore. Et alors...non, mieux ne vaut peut- être pas.

« Vous commencerez à vous entraîner à la défense avancée dès demain. Apparemment, vous allez être récompensé pour votre inhabilité à rester en dehors des problèmes. » Je suis déconcerté par l'expression de son visage. Comment ose-t-il ne pas être réjoui par cette opportunité ?

« Mais je suis en vacances », proteste-t-il.

« Et bien peut-être que vous auriez dû y penser avant d'avoir... » Quoi ? Survécu ? Je ne peux quand même pas l'en blâmer pour ça. Je réfléchis à un mot, maudissant mentalement le gosse. Trois fois en 10 minutes, j'ai perdu la maîtrise de moi-même. En plus de ça, je l'ai appelé par son prénom ; cette journée a vraiment été un échec. Je prends une longue inspiration et répète que l'entraînement commencera demain. Je l'abandonne là pour explorer ma prison.

Je suis réveillé par une douleur familière et insupportable et je saisis mon bras comme si j'essayais d'empêcher ma peau de se déchirer et de s'ouvrir. Mon souffle reste coincé dans ma gorge et je ferme ma bouche pour me retenir de crier. La Marque des Ténèbres brille derrière mes paupières fermées - un rappel de ma plus grande connerie. La douleur diminue, pour devenir un léger picotement, et je reprends mon souffle pendant que ma propre conscience se moque de moi :

Et bien tu l'as mérité, n'est-ce pas ? Stupide abruti. Tu penserais que le premier indice qui t'a montré que rejoindre le Seigneur des ténèbres n'était peut-être pas une aussi brillante idée que ça était le fait que ses appels aux armes soient si douloureux. Tu n'es plus aussi ambitieux maintenant, n'est-ce pas Severus ?

Cette voix disparaît tandis je prends conscience d'un souffle doux et régulier provenant du lit à côté du mien. Pour la première fois, je suis content que Harry Potter existe. Je me concentre sur le son calme de son sa respiration et je commence à me rendormir. Je ne sais pas depuis combien de temps je dormais lorsque je suis soudain réveillé par un cri étouffé.

En premier lieu, je me demande si je ne l'ai pas rêvé. Puis j'entends une respiration saccadée venant du lit voisin, suivie par un autre cri de douleur. J'allume la lampe et aperçois Potter recroquevillé dans une position f?tale, comprimant sa tête entre ses mains. Je ne réagis pas, mais je m'émerveille du visage du garçon, contracté sous l'effet de la douleur. Je suis trop déconcerté pour ressentir de la sympathie envers lui. J'ai bien sûr entendu parler à propos de sa cicatrice (qui n'en a pas entendu parler ?), mais jusqu'à présent je ne l'avais jamais vu en pleine action. Il hurle tandis qu'une autre vague de douleur le foudroie. Il roule sur le ventre, ses genoux pliés sous lui, et appuie sa tête contre le matelas. Je franchis la courte distance entre nos deux lits sans réfléchir.

« Potter ? » Ma voix est enrouée et trahit mon inquiétude. Un faible recoin de ma conscience me maudit pour mon étalage de sentiments.

« Il...je...aaaah.»

Je ne sais pas où j'ai développé cette sorte d'instinct maternel, mais ma main commence à caresser le dos du gosse dans ce qui ne peut être interprété que comme un geste apaisant. Je m'entends dire « Shhhh », ignorant cette voix familière dans ma tête qui me crie, «Bordel qu'est-ce que tu croies être en train de faire ? ». Sa chemise de nuit est humide de sueur et colle à sa colonne vertébrale. Sa respiration devient plus calme à présent, et je sens ses muscles frémir dans une tentative pour se relaxer. Ma main - qui, j'en suis convaincu maintenant, a agit de sa propre initiative - commence à caresser l'arrière de sa tête. Après quelques minutes, son souffle redevient normal. Je le sens se raidir à nouveau, probablement lorsqu'il réalise que son professeur le plus détesté est en train de le toucher. Je retire ma main, bien trop rapidement, et bondis hors du lit. Je me sens complètement ridicule, mais j'essaie de masquer son embarras avant qu'il ne me voie.

« C'est fini ? » lui dis-je, essayant de retrouver ma voix froide et assurée.

Il hoche la tête en silence. Je vois quelque chose passer dans ses yeux, mais je ne peux pas dire décrire ce que c'est. Dans la faible lumière accordée par la lampe, je peux voir du rose affluer sur ses joues pâles. Il s'agenouille sur son lit et me dévisage.

« C'était Karkarrof, je crois. Je veux dire...j'ai eu un rêve... »

Cela me prend un certain moment pour réaliser ce qu'il dit, puis mon estomac se crispe. Le vieil homme est mort, alors. Je hoche rigidement la tête en signe de compréhension et j'essaie d'atténuer mes propres craintes. Je suis le suivant.

« Professeur, je... » Il s'étrangle avec son propre émoi, puis secoue sa tête comme pour essayer d'évacuer quelque vision tenace. « Il en a après vous », dit-il en s'excusant.

Ce ne sont pas exactement de grandes nouvelles, n'est-ce pas ? Je hoche la tête à nouveau puis je me rends soudain compte que je n'ai fais qu'acquiescer comme un abruti dès le début. « Rendormez-vous, Potter » je lui dit, et ma voix grince comme celle d'un gamin de 14 ans. Il a l'air frustré, mais je ne m'occupe de ça. J'éteins la lampe et commence à m'angoisser à propos de choses idiotes, comme ma propre mortalité.

« Potter, debout. »

Je lutte contre l'envie d'étendre mon bras pour toucher la peau lisse et blanche de son épaule. Il est bien trop maigre, mais un faible relief de muscle ici et la vue délicieuse d'un mamelon à l'air lui donne l'air d'un bien meilleur plat que le déjeuner insipide que je viens à l'instant de faire apparaître. Je maudis le sale gosse pour avoir osé retirer sa chemise de nuit et je force l'acidité de ma voix : « Levez-vous, maintenant. Nous avons du travail. »

Il me regarde paresseusement et cherche à tâtons ses lunettes. Ses yeux verts sont marqués par les signes évidents d'une nuit sans sommeil. Je ne suis pas sûr d'avoir une meilleure tête, ayant passé la plus grande partie de la nuit à l'écouter pleurnicher. Plusieurs fois, j'ai du me retenir d'aller le réconforter. Je me demande au nom du ciel ce qui m'arrive. J'ai pitié du gosse, je pense. Il est trop jeune pour avoir de tels rêves. Trop jeune pour être la cible de la hargne de Voldemort.

Trop jeune pour que je le regarde de cette façon.

Bordel. Je me retourne et marche jusqu'au bureau où sont posés le thé et le porridge que j'ai fait amener de Poudlard. Je suis content que ça ait fonctionné, étant donné qu'il n'y a pas de cuisine là où nous sommes. Rien de plus que cette pièce et une salle de bains. Bien sûr, j'adore l'obscurité. Mais je m'inquiète à propos de l'aptitude de Potter à supporter ça. Cela doit être insupportablement déprimant pour un garçon de son âge, avec sa mentalité, d'être enfermé sans voir le soleil. Il est bien plus pâle qu'il ne devrait. Il me vient l'idée d'ensorceler le plafond pour qu'il reflète le ciel. Je note mentalement de me renseigner sur ce sortilège, alors que je m'assieds pour déjeuner.

« D'où est-ce que ça vient ? » baille-t-il, étirant ses bras au-dessus de sa tête. Il a enfin eu la décence de remettre ses vêtements. Je ne réponds pas et sirote mon thé à petites gorgées. Il s'assit en face de moi et commence à bourrer sa bouche de porridge. Je déteste voir les enfants manger. Mon estomac se retourne et je regarde dans une autre direction, attendant qu'il ait fini. Je commence à établir le plan de la leçon dans ma tête.

« Professeur Rogue ? Je me demandais... » Je le foudroie avec un regard impatient, mais il continue quand même. « Vous savez, comment je peux...et bien...mes rêves. Vous pensez que Vold- heu, Vous-savez-qui rêve de moi aussi ? »

Je n'y avais jamais pensé auparavant. Ca me donne mal au crâne d'y penser maintenant. Je ne pense pas que le Seigneur des Ténèbres rêve, à vrai dire. J'essaie de l'imaginer en train de dormir, et je n'y arrive pas. Dormir est quelque chose de bien trop humain. Mais est-il possible qu'il ait des visions de Potter ? Qu'il puisse nous voir maintenant ? Ensemble ? Dumbledore a essayé il y a bien longtemps de briser le sortilège de la Marque des Ténèbres sur mon bras. Y a-t-il un sort sur la cicatrice du garçon ? Une excellente cachette est primordiale si le garçon est lié à lui. Dumbledore y a sûrement pensé. Pas vrai ?

Je ne peux pas réfléchir à une réponse à la question du gosse. Je grogne et bois mon thé, espérant qu'il évitera de poser la question à nouveau. Il est en colère, je peux le sentir. Je lui jette un regard et aperçois ses yeux flamboyer avec rage.

« Vous ne me croyez pas, n'est-ce pas ? »

« Finissez de manger, Potter », dis-je en me levant. Je décide d'aller prendre une douche pour éviter ses questions. Quant j'éteins l'eau et que je sors, j'entends deux voix sourdes provenant de la pièce adjointe. Pendant un moment je suis paralysé par la peur. J'enfile avec hâte ma robe et me précipite en ouvrant la porte. Je me détends à la vue du directeur, lequel sourit avec cet exaspérant sourire. Je lance un rapide sortilège de séchage sur mes cheveux et marche vers eux.

« Bonjour, Severus. »

Allez vous faire foutre, Albus.

« 'jour. »

« Harry était juste en train de me raconter, à propos de son rêve. » Je lance un regard à Potter, dont les yeux se plantent au sol. Sa mâchoire se contracte.

« L'avez-vous trouvé ? », je demande et il acquiesce.

« Juste en dehors de Pré-au-Lard. Inquiétant », dit-il en baissant les yeux. Je remarque que Potter me fixe et je me détourne de lui. Son regard me met mal à l'aise. Et mon estomac brûle avec...répulsion, je pense.

« La cicatrice du garçon, Albus. Voldemort peut-il l'ensorceler avec ? » Ma voix est basse, et je souhaiterais pouvoir parler au directeur seul. Dumbledore ne croise pas mes yeux. Il sait quelque chose qu'il ne dit pas. Et je ne le découvrirai pas jusqu'à ce qu'il décide être prêt à me le dire.

« Harry est en sécurité ici. Tout comme vous. Aussi longtemps qu'aucun de vous deux ne sait où vous êtes, Voldemort ne pourra pas vous trouver. » Je ne peux pas croire qu'il est en train de mentir...ou de me cacher quelque chose. J'ai envie de le déchirer en une centaine de morceaux mais je hoche simplement la tête. Enfin, je sais que nous sommes en sécurité. Je suis sûr que le vieil homme a tout prévu.

« Albus, pourrions-nous avoir un mot en privé ? », je tente, désignant la salle de bains. Je peux deviner le regard du gosse me pénétrer. Dumbledore me regarde et secoue la tête.

« Je pense qu'il serait mieux que nous nous parlions tous ouvertement, ne croyez-vous pas ? » Je resserre ma mâchoire pour m'empêcher de jurer à haute voix. Parler ouvertement, d'accord. Je suis sûr que je ne connais personne qui garde plus de secrets que l'homme en face de moi. Hypocrite. Qu'il soit maudit.

« Le garçon ne peut pas être enfermé dans ce donjon, Albus. Les enfants ont besoin de soleil et d'air frais » dis-je entre mes dents serrées. Contre moi-même, je jette un coup d'?il au gosse, qui me regarde bouche bée. Choqué de découvrir que je me sens concerné par son bien être, sans doute. Malgré le nombre de fois où j'ai sauvé la vie de ce petit merdeux. Dumbledore sourit à nouveau, avec amusement. Ma main, celle dont je me sers pour utiliser ma baguette, a un léger tic.

« Bien sûr, vous avez raison, Severus. Vous êtes réellement attentionné. Je regarderai ce que je peux faire, mais pour le moment j'ai peur que vous deviez tous les deux rester ici. Désolé, Harry. Severus, j'ai pris la liberté de vous apporter quelques-unes de vos affaires. Je transplanerai de temps en temps pour vérifier que tout va bien. »

Après une dernière petite discussion avec le gosse, Dumbledore part. Potter va prendre une douche et je reste seul, à me demander comment diable je vais survivre à cet été.

Voilà, fin du premier chapitre ! C'est plutôt long alors si vous avez lu jusqu'ici laissez-moi une ch'tite review, je vous les fais gratis cette semaine...Bon en tout cas j'adore cette histoire donc je vais continuer à la traduire, review ou pas, mais si personne ne n'y intéresse...tant pis je la mettrai plus ici je la garderai pour moi toute seule, na ! - Gaeriel