OBJETS DU DESIR

Auteur : AZRAEL

DISCLAIMER : tout à J.K. Rowling, sauf l'histoire de cette fic qui est à AZRAEL. Mais la traduction m'appartient !

Pairing : Harry/Draco, Hermione/Snape

Rating : ATTENTION le rating est R à cause du langage et de scènes à caractère sexuel, entre couples hétéro mais aussi entre hommes. Alors que tous ceux que ça choque ou qui n'ont pas l'âge pour lire ça, arrêtent de lire cette fic. Vous êtes prévenus !

Salut à tous !!!!!!!!! ALORS NON, JE NE SUIS PAS MORTE ET JE N'ARRETES PAS NON PLUS CETTE TRADUCTION !

Je suis désolée d'avoir mis si longtemps mais j'ai déménagé et en cours de route mon PC a rendu l'âme. Il m'a fallu du temps pour m'installer et pour pouvoir acheter un autre ordi.

Pardon pour vous avoir fait attendre mais comme je l'ai déjà annoncé, je traduirais cette fic jusqu'au bout. Je déteste quand un auteur ne finit pas sa fic alors c'est pas moi qui vais faire ça !

Pour les délais, je ne promets plus rien par contre, d'autant plus que je vais commencer aussi la traduction d'une très longue fic très prochainement. Je sais, je suis maso !

Je voudrais remercier tous ceux qui m'ont laissé des reviews pour m'encourager et pour me botter les fesses pour que je mettes vite la suite !

Pour cette fois je ne vais pas répondre perso à tout le monde mais je remercie :

Falyla, Onarluca, Satji, Laurwyn, Flore, Dumbledore, Akashana, Sylvia, Céline402, Vif d'or, Aurélia, Nuage, Alisa Adams, Galdriella, Mynwab, Stefie, Kass, Yuki-chan, Jade, Angelinadelacour, Bee orchid, Inouko, Mifibou, Yokotsuno, Titia, Juliette Subervie, Cachou, Popov, Inconnueromantique, Sérafina P, Kareja, Miss Parker, Origine.

Gros bisous à tous et merci !


CHAPITRE 8 : Je suis juste un gars jaloux (Part 1)

31 Octobre 1981

Deux Mangemorts transplanèrent dans la clairière d'une forêt avec deux détonations distinctes qui sonnaient pour tout le monde comme une double pétarade de voiture. Ils restèrent immobiles tous les deux pendant un moment, regardant partout, écoutant pour même le son le plus éloigné qui leur donnerait une indication quant à ce qui avait pu se passer. Tous deux savaient que très bientôt cet endroit fourmillerait d'environ une centaine ou plus de leur genre, mais ils savaient aussi qu'ils étaient les premiers à arriver.

Un instant auparavant la Marque des Ténèbres sur leurs bras respectifs avait brûlé au noir avec une intensité qui les avait poussé à hurler de douleur - puis elle avait disparu, comme si elle n'avait jamais du tout été là. Ils avaient transplané tous les deux, en se servant de ce qui était resté de la traînée magique pour suivre la trace de leur Maître.

Le plus grand des deux poussa sa cagoule à l'arrière de sa tête et regarda autour. Il regarda l'autre, en haussant un sourcil mais ne disant rien. Après un moment l'autre repoussa sa propre capuche.

"Lucius," déclara d'un ton tranchant l'homme le plus grand.

"Severus," le plus petit inclina la tête en réponse.

Severus Snape regarda d'un peu plus près Lucius Malfoy, il avait quelque chose sur ses robes, sur l'épaule. Fronçant les sourcils il frotta sa propre épaule, en grommelant, "tu as un petit quelque chose là."

Lucius sortit un mouchoir de soie de sa poche et essuya distraitement, "Draco était malade."

"Quoi, tu restes dans le coin dans tes robes de voyage alors ?"

"J'étais en train de sortir et Narcissa m'a demandé de le tenir."

"Charmant."

Lucius blêmit. Sur les derniers 18 mois Severus avait vu un petit enfant réduire le Lucius Malfoy normalement réservé et puissant à de la pâte à modeler. Severus était le Parrain du garçon et il ne pouvait pas comprendre ça. Il détestait les enfants par habitude. Draco Malfoy était, il devait l'admettre, un enfant exceptionnellement mignon, mais Severus Snape n'avait jamais mis beaucoup de valeur dans le mignon. Les principales fonctions de Draco semblaient être de manger, dormir, déféquer, pleurer et vomir. Maintenant Lucius débarquait à un appel à l'aide de Lord Voldemort avec ce qui ressemblait à du vomi de lait caillé sur son épaule. Cela aurait pu être pire, comme Draco mangeait du solide depuis un moment maintenant.

"Alors, peux-tu le sentir un peu ?" demanda Lucius. Il ne pouvait pas sentir son Maître et cela le paniquait un peu. Snape était beaucoup plus expert dans ce domaine que lui, aussi il décida de ne pas laisser la panique l'écraser tout de suite.

"Non, pas du tout." Snape fronça les sourcils, "Où sommes-nous ?"

"Godric Hollow."

Snape sembla devenir plus pâle, il déglutit une paire de fois, essayant de produire de la salive. "Tu es sûr ?"

"Je suis sûr. Il m'a dit qu'il venait ici." Lucius regarda autour de lui pour une source de lumière qui les guiderait quelque part ailleurs que la clairière où ils étaient actuellement en train de se tenir.

Ils trouvèrent tous deux la lumière en même temps. Elle était faible et vacillante, comme les restes d'un feu, et ils s'y dirigèrent tous deux, marchant à vive allure, chacun se demandant exactement ce qu'ils allaient trouver. Ni l'un ni l'autre n'avait jamais connu le Seigneur des Ténèbres à envoyer un message comme celui qu'ils avaient reçu, un aussi fort pour causer ce genre de douleur. La révélation la plus saisissante bien sûr était que la marque avait entièrement disparu après que la douleur s'était arrêtée.

"Comment va Narcissa," demanda Snape, essayant de garder l'humeur aussi légère qu'il pouvait. Il avait 21 ans et il n'avait pas le sang-froid de son compagnon qui, à 27 ans avait l'air encore un peu troublé. Snape avait une amertume dans son comportement qui souvent cachait la plus grande partie de sa jeunesse et de son inexpérience de ses pairs. Lucius Malfoy n'avait pas une telle aide. La Nature avait trouvé juste de le bénir avec un visage parfait et une apparence qui aurait pu descendre d'un royaume féerique. Sa seule défense avait été de s'exercer à l'indifférence, et il le faisait avec une habileté naturelle pour l'art. Jusqu'à la naissance de son fils, la plupart s'étaient imaginé que Lucius n'était pas tout à fait humain. Aucune émotion ne traversait son visage à moins qu'il n'était simplement poussé à en afficher. Pour lui avoir l'air nerveux était suffisant pour effrayer Snape en plus grande hâte.

"Narcissa va bien."

"Elle vient ?"

"Non, elle doit s'occuper de Draco."

"Pourquoi les Elfes de Maison ne peuvent pas faire ça ?"

Lucius jeta un regard dédaigneux à Snape et tout en ne brisant pas l'allure il laissa Snape savoir exactement ce qu'il considérait comme soins appropriés pour sa fierté et sa joie.

"Il est vraiment très intelligent tu sais," Lucius était en train de s'animer maintenant à son sujet préféré, "il peut dire Chien et Cissa et il peut dire mon nom… eh bien la plupart du temps il dit mon nom. Il peut hurler 'NON !'… juste comme ça, c'est hilarant parce que à chaque fois qu'il le fait ce satané Elfe vient en courant."

"Je suis content que tu lui enseignes quelque chose." Snape n'avait jamais approuvé la façon dont Lucius traitait ses Elfes de Maison, et maintenant le bébé était en train de leur hurler dessus.

Ils firent une pause au bord de la clairière et regardèrent fixement la maison en face d'eux. Des cendres et de la fumée semblaient s'élever de l'arrière, le devant paraissait être intact et normal, à l'exception de la porte qui avait été décollée de ses charnières et des fenêtres qui étaient toutes brisées. C'était un très ordinaire cottage à deux étages dans lequel n'importe quel Moldu pouvait y vivre n'importe où. Mais tous deux savaient que aucun Moldu ne vivait ici.

Hésitant pendant un moment, Lucius fit en premier un pas en avant et s'approcha de la maison. Snape en fit tout de suite autant et ils risquèrent prudemment un coup d'œil à travers la porte.

"Maître ?" appela doucement Lucius. Il n'y eut pas de réponse, le seul bruit était celui d'un bébé en train de pleurer, mais cela semblait loin, et quelque part étouffé.

Ils franchirent la porte et suivirent le chemin de destruction vers le salon, ou de ce qu'il en restait. La maison était une ruine. Quel que soit la bataille qui avait été livrée là elle était maintenant bel et bien finie. Au pied des escaliers gisait le corps d'un homme, le visage contre le sol, sa main encore enroulée autour de sa baguette.

"Accio Baguette Magique."

La baguette vola vers la main de Lucius, prouvant à tous les deux que cet homme était bien définitivement mort. Tous deux savaient qui c'était.

"Maître ?" appela à nouveau Lucius, "Maître vous êtes ici ?"

Une fois encore il n'y eut pas de réponse et Lucius commença à monter les escaliers. Snape se tint debout pendant un moment au dessus du corps à terre avant de le retourner avec sa botte. C'était dur à comprendre quelles émotions le traversèrent comme il regardait le visage de son persécuteur, figé maintenant, éternellement provoquant. Il avait l'air comme si la mort l'avait surpris. Il ressemblait beaucoup à son fils comme il était maintenant. James Potter était plus dur que son fils, son visage était plus anguleux, le nez plus large, les lèvres plus fines et la mâchoire légèrement plus carrée. Le sort qui l'avait tué n'avait même pas brisé ses lunettes.

Snape s'accroupit à côté de lui et laissa ses doigts traîner le long de sa joue vers sa gorge et chercha pour un pouls qu'il savait qu'il ne trouverait pas.

"Je déteste être celui qui disait 'je te l'avais dis', Potter," railla doucement Snape. Il se leva ensuite et enleva la poussière de ses robes avant de suivre Lucius en haut des escaliers.

Les pleurs du bébé étaient plus forts au second étage et cela avait atteint un degré fiévreux de hurlements perçants et implacables. Snape se crispa au son, se demandant pourquoi les gens avaient des enfants quand ils pouvaient faire du bruit comme ça, et se mit à chercher Lucius.

Lucius était dans la chambre d'enfant à l'arrière de la maison, mais comme Snape allait pour entrer Lucius bloqua la porte. "Je ne crois pas que tu veuilles entrer ici," dit-il calmement et bien sûr ses mots incitèrent Snape à le dépasser et à entrer dans la pièce.

La porte avait une fois encore été arrachée de ses charnières et gisait par terre. Un mur de la pièce avait été complètement soufflé, comme si quelqu'un avait actionné une bombe qui l'aurait détruit. Le ciel nocturne brillait dans la pièce, refroidissant le lieu. Quelque part au loin ils pouvaient sentir la fumée d'un départ de feu d'une maison voisine. Suffisamment loin d'eux pour ne pas avoir remarqué la catastrophe qui s'était passé ici. Sous les décombres il pouvait voir les restes d'un parc pour enfant, les cris semblaient venir de quelque part par là. Le corps d'une femme était étendu sur le dos devant les décombres, les yeux grands ouverts, regardant le ciel sans le voir.

Le cri d'après ne vint pas du bébé. Il vint de Snape. Il se rua en avant, atterrissant lourdement sur ses genoux, enlevant de la peau et faisant des accrocs dans ses robes. Il était en train de tirer le corps de la femme du sol sans réaliser ce qu'il faisait. Il l'attira vers lui, enfouissant son visage dans ses cheveux et en criant des mots inintelligibles dans son oreille.

"Nooooon, pas Lily, s'il te plaît réveilles-toi, s'il te plaît, Lilllllly, je t'en prie réveilles-toi."

"Elle est morte Severus," dit Lucius d'un ton tranchant.

Toujours en berçant son corps contre lui, la tenant fermement pour juste cette fois-là, Snape tourna un regard furieux et plein de haine à Lucius, "tu disais qu'il ne la tuerait pas !"

"Il avait dit qu'il ne le ferait pas." Lucius haussa les épaules, indifférent. Il s'accroupit à côté d'une pile de robes sur le sol, ignorant les âpres durs sanglots de son compagnon. Avec des doigts vifs il chercha à travers les robes et les retira avec stupeur. Dans sa main il y avait une baguette magique, une baguette très familière, et une qu'il avait vu utiliser en nombre d'occasions.

"Il est parti," dit Lucius, "Severus, il est mort."

Toute raison ou compréhension n'existaient plus pour Snape. Son visage était plongé dans les épais cheveux roux de Lily Potter et il la berçait d'avant en arrière, perdu dans son chagrin. Lucius alla vers les débris du parc et commença à les retirer, morceau par morceau, jusqu'à ce que l'enfant en pleurs fut à découvert et que les cris furent suffisamment forts pour rendre la pièce insupportable. Il tendit sa main dans le parc et souleva le bébé.

Tenant l'enfant devant lui il lui jeta un bon coup d'œil et plissa son nez. Il avait probablement besoin de changer de couche.

"Bonjour," dit Lucius dans une étrange sorte de babil enfantin qui à vrai dire tira Severus de son état affligé, "A qui est ce petit tueur de Seigneur des Ténèbres alors ?" Il se mit ensuite à faire rebondir le bébé autour de sa hanche, en allant à ce qui était resté d'une armoire à linge et trouvant une couche.

Au plus grand dégoût de Snape il changea la couche avec la dextérité d'un professionnel aguerri et laissa tomber la sale dans la poubelle à couche qui avait miraculeusement survécue à l'attaque intacte. Il conjura ensuite un biberon et l'enfonça dans la bouche de l'enfant.

"Que diable es-tu en train de faire ?" demanda finalement Snape.

"Eh bien, on ne peut pas le laisser là dans sa propre merde maintenant non ?"

"Si, on peut."

Lucius l'ignora et commença à faire les cent pas dans la pièce, en berçant le bébé qui était à présent parfaitement content de téter son biberon et qui ouvrait de grands yeux vers l'homme qui le tenait. "Tu sais," dit Lucius après qu'il fut certain que le bébé allait bien, "cela peut rendre les choses un peu difficiles pour nous. Manifestement ce môme, quel est son nom ?"

"Harry."

"Harry, que voici, est parvenu à faire une sorte de défense, Dieu seul sait quoi, et a anéanti notre Maître. Maintenant, cela pourrait nous laisser exposés à des questions plutôt difficiles."

Snape leva les yeux de Lily et lança une fois de plus un regard furieux à Lucius. Le Seigneur des Ténèbres était mort ? Son esprit travailla rapidement, il n'y avait pas moyen que la peine altérerait jamais ce processus. Si le Mage Noir était mort, alors ce qui était dit au sujet de la prophétie était vraie. "Est-ce qu'il a des cicatrices d'une quelconque façon ?" demanda-t-il.

Lucius vérifia, "une jolie cicatrice, en forme d'éclair, juste sur le front. Je dois admettre, le Seigneur des Ténèbres avait un but fabuleux … même si son choix de cibles n'était pas très bon."

Snape fronça les sourcils, Lily était un poids mort dans ses bras et à n'importe quel moment à partir de maintenant l'endroit sera grouillant de Mangemorts, cherchant leur Maître et voulant faire n'importe quoi ils choisiraient son corps à elle. Il se força une étrange sorte de calme et regarda Lucius, "Poses le morveux et foutons le camp d'ici."

"Oui, oui, dans un moment." Lucius était encore en train de réfléchir, Snape pouvait presque voir son esprit travailler. "Nous pouvons toujours prendre le gosse avec nous."

"Quoi ?" Snape étreignit Lily plus étroitement. Puis avec respect il la déposa doucement par terre et se leva pour faire face à Lucius. "Tu es fou ? Pourquoi est-ce que nous le prendrions avec nous ?"

"Eh bien, il a tué le Seigneur des Ténèbres, aussi il doit avoir une sorte de pouvoir." Lucius souleva Harry comme s'il était une espèce de jouet bizarre. Harry gloussa et fourra un petit poing dans sa bouche, ne réalisant pas qu'il était en train de regarder dans le visage du mal. "Je préférerai qu'il ne grandisse pas en devenant notre ennemi," dit Lucius, "Dumbledore savait que quelque chose comme ça pouvait arriver. Je suis sûr qu'il utilisera ce gosse si nous ne le faisons pas."

"Pose-le," siffla Snape, "j'aimerai mieux encore le tuer que l'utiliser."

"Le tuer ?" Lucius rit, "maintenant je ne vois pas de raison pour faire ça. Du reste, nous ne savons pas s'il peut être tué. Il a expédié le Seigneur des Ténèbres dans l'autre monde, qu'est-ce qui l'empêche de nous liquider de la même manière ?"

Snape haussa les épaules.

"Et tu tuerai son enfant ?" Lucius indiqua Lily sur le sol. Voyant Snape baisser les yeux sur la femme par terre et couvrir son visage pour étouffer un sanglot, Lucius retourna son attention vers l'enfant. "Tu veux venir à la maison avec moi ?" demanda-t-il dans la voix de bébé qu'il avait utilisé auparavant. Harry se mit à rire. "J'ai un bébé aussi, et tu pourras jouer avec lui. Nous avons un lac avec des canards, tu aimes les canards ?"

Remarquant la barboteuse bleue avec des canards sur la poche, Lucius décida que oui.

"Poses-le," dit à nouveau Snape, "il y aura des milliers de personnes qui le chercheront. Comment vas-tu expliquer d'où tu l'as eu ?"

Malfoy soupira et regarda l'enfant d'un air un peu triste. "Bien, je le laisserai devenir l'instrument de Dumbledore au lieu du notre, mais je te préviens, tu pourrais vivre à le regretter."

Snape n'avait aucun doute qu'il le ferait.

Lucius partit alors, disant au revoir, il devait rentrer chez lui et mettre sa maison en ordre. Il savait que le Ministère y ferait irruption dès qu'ils apprendraient que le Seigneur des Ténèbres était mort et il n'avait pas besoin de preuves incriminantes qui traînent. Dès que Snape fut certain qu'il était parti il alluma un feu et s'agenouilla dedans.

"Dumbledore," dit Snape, en camouflant la peine qu'il ressentait avec une raideur militante, "Lily est morte."

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Severus Snape se réveilla. Il n'avait pas eu ce rêve depuis très longtemps, il pensait qu'il l'avait chassé pour toujours. Visiblement il avait tort. Il se redressa et laissa les derniers fragments du rêve se détacher de lui comme une membrane et se demanda combien de ça était un rêve et combien était l'horreur du souvenir.

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Elle aurait dû s'y attendre. Elle s'y attendait. C'était juste qu'elle s'attendait à ça quand il est arrivé à Poudlard le premier jour, pas 4 jours plus tard, quand elle s'était calmée et avait accepté qu'il soit là. A présent c'était Samedi et elle s'occupait de ses propres affaires et donc vint Krum. Bien sûr il choisissait de venir maintenant qu'elle était seule. Tous ceux qu'elle connaissait étaient en train de soigner une gueule de bois en faisant la grasse matinée. Juste comme elle devait l'être, mais elle avait décidé de ne pas faire l'excursion du Vendredi soir à Pré-au-Lard, décidant à la place d'étudier.

Elle était maintenant en train de regretter cette décision comme sa voix, facilement reconnaissable avec son Anglais fracturé dit, "Herrr-mion-neuu."

Elle s'étouffa presque sur ses céréales. Puis elle tourna vivement sa tête et força un affreux sourire sur son visage. C'était son sourire faux, celui qui commençait à faire mal si elle le laissait en place trop longtemps. "Viktor," dit-elle à travers les dents serrées, "comment vas-tu ?"

"Je vais bien," dit-il, son Anglais s'était amélioré, "comment vas-tu ? J'ai eu un choc quand j'ai apprrris que tu était rrrevenue à Poudlard, mais j'en suis aussi rrravi."

Elle sentait les coins de sa bouche commencer à faire mal comme ses lèvres s'étiraient encore dans le sourire.

Krum reconnaissait le sourire, il l'avait vu donner le même sourire à Karkaroff des années auparavant, mais il ne la blâmait pas pour sa réticence à être aimable avec lui. Il l'avait, après tout, traité avec un abominable mépris.

"Je…" Il s'interrompit et sembla un peu désemparé, "J'étais en trrrain de me demander si tu aimerrrais bien dîner avec moi ?"

Hermione fronça les sourcils, "Oh, heu, Viktor, je ne sais pas si cela serait une très bonne idée."

"Seulement en tant qu'amis," dit-il précipitamment. "Dumbledorrre m'a trrrès gentiment offerrrt un poste ici et je ne souhaite pas comprrromettre ça d'une quelconque manière. C'est juste que je ne connais perrrsonne ici et j'ai pensé que parrrce que nous étions autrrrefois de bons amis, peut-êtrrre que nous pouvons mettrrre fin à nos différrrends sur un dîner amical."

Il était si formel qu'il aurait pu avoir été en train de lire ça d'une fiche-type de répliques et Hermione se sentait elle-même un peu désolée pour lui. Elle était aussi consciente des chuchotements de la table derrière elle. De bruyants murmures de la Table Serpentard sur vraiment combien de descentes en piqué Viktor Krum avait dû faire pour être en train de lui demander de sortir avec lui. Son indignation claqua fermement en place et elle tourna la tête pour fusiller du regard la fille au teint brouillé qui avait fait la remarque avant d'offrir un sourire beaucoup plus sincère à Krum.

C'était ridicule. Elle ne s'était jamais souciée des commentaires concernant son apparence auparavant. Elle n'avait jamais été si incroyablement consciente de ça avant non plus. Lorsqu'elle était enfant elle était certaine qu'elle deviendrait comme une belle créature comme toutes les filles étaient supposées faire, elle ne s'attendait pas du tout à être petite et frêle et couverte de tâches de rousseur. Autant qu'elle détestait l'admettre, elle enviait Lavande et tandis qu'elle n'échangerait jamais son cerveau pour la beauté, elle avait vite appris que les personnes comme Lavande avait un certain genre d'intelligence et une expérience du monde qu'Hermione ne comprendrait jamais - et cela l'agaçait de manière incroyable. Aussi quand Hermione entendit les commentaires d'une fille Serpentard à la mine terreuse qui ne manquerait jamais de soupirants simplement par un certain accident de naissance qui avait été qu'elle soit née Sorcière de Sang Pur, elle sentit sa propre estime s'effondrer dans le sol de pierre.

Krum lui demandant d'aller dîner flattait son égo, elle le savait, elle essayait habituellement de ne pas se mentir à elle-même, et le fait qu'elle était maintenant en train de lui dire oui était un signe évident qu'elle voulait désespérément flatter son égo. Elle ne pouvait pas imaginer Severus Snape l'invitant à sortir dîner. Elle pouvait l'imaginer la fourrer dans un placard à balais et la toucher partout, mais il ne sortirait jamais avec elle en public, ne la montrerait jamais.

"On m'a dit qu'il y avait un bon rrrestaurant à Prrré-au-Larrrd," dit Krum aimablement, en gardant toujours son discours formel de fiche-modèle de répliques, "peut-êtrrre pouvons nous y aller ce soirrr ?"

"Ce soir ?" Elle mâchouilla sa lèvre avec frénésie. Severus ne devait pas revenir avant demain, et ce n'était pas un rendez-vous ou quoi que ce soit, ils allaient dîner comme des amis allaient dîner. Hermione avait des amis masculins, elle savait que le concept était possible, elle espérait juste que Viktor Krum savait aussi. "Heu, bien sûr, pourquoi pas, ce soir sonne bien."

"Merrrveilleux, je fais les arrrrrrangements pour 8 heurrres ?"

"Oui," elle rit nerveusement, "8 heures sonne très bien. Heu, je… je te rejoindrais là-bas."

"Excellent." Krum lui sourit. C'était bien, très bien même.

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"Tu es réveillé ?"

"Mmm."

Harry sourit. Draco ne sonnait pas particulièrement éveillé, ce qui ne serait pas une surprise, il avait eu horriblement beaucoup bu la nuit dernière. Pendant un moment Harry espéra que Ron allait bien. La soirée aux "Trois Balais" avait fini avec Ron et Draco ayant leur habituelle engueulade et Draco lui avait jeté le sortilège de Jambes-en-Coton et était rentré - en laissant Ron à la merci de tous ses amis qui étaient beaucoup trop saouls pour faire le contre-sort. Harry pouvait seulement espérer que le charme avait cessé de faire effet une fois que Draco s'était endormi.

Harry était installé dans le creux du bras de Draco. L'humide fraîcheur matinale qui s'infiltrait dans la pièce était froide sur leurs corps et il tira les couvertures sur eux. En dessous des lourdes couvertures, Draco bougea un peu, attirant Harry plus près. C'était comme être dans une place, une poche chaude, qui lui était exclusivement réservée.

Il leva sa tête pour regarder de près Draco qui était couché sur le dos, les yeux toujours fermés.

"Tu veux aller au Quidditch aujourd'hui ?"

"Non," répondit Draco, n'ouvrant pas les yeux.

Harry bailla et reposa sa joue contre la poitrine de Draco, "C'est Gryffondor contre Serpentard," encouragea-t-il.

"Non," dit à nouveau Draco, mais il y avait un sourire dans sa voix.

"Pourquoi non ?"

"Parce que cela impliquerait de sortir du lit, de prendre une douche et de s'habiller et ensuite tu serais obligé d'aller t'asseoir parmi les Gryffondor avec la Belette."

"Eh bien…" Harry changea de position, drapa un bras en travers de l'estomac de Draco et caressa la montée saillante de l'os de la hanche de Draco, "tu peux venir t'asseoir avec les Gryffondor avec nous."

"Je préférerai m'étouffer avec mon propre vomi." Draco sourit, il n'avait toujours pas ouvert ses yeux mais il emmêlait ses doigts d'un air endormi dans les cheveux en bataille d'Harry.

C'était le premier matin où ils n'avaient pas besoin de sortir du lit. Harry n'avait pas besoin de repartir en courant dans sa chambre avant l'aube. Il n'y avait pas de classes à avoir, ni de retenues à être servies et grâce à la Cape d'Invisibilité, Harry pouvait sortir et aller dans la Salle Commune bondée à n'importe quel moment et personne n'en saurait rien. Ils pouvaient rester au lit toute la journée, soigneusement enveloppés dans cette chaleur partagée et ils seraient tous les deux extrêmement heureux.

Sauf que Harry avait promis à Hermione qu'il irait à Pré-au-Lard avec elle cet après-midi pour faire des achats pour Noël. Autant qu'il détestait l'admettre, il espérait que Ron ne soit pas autour afin que Draco puisse venir avec eux. Il ressentait une pointe de culpabilité à ça, mais enveloppé dans le corps de Draco, ça ne dura pas longtemps.

Ron croyait toujours que Harry avait une secrète petite-amie et bien qu'il paraissait un peu contrarié que Harry refusait de lui donner son nom, il n'avait pas poussé les choses. De toute façon il semblait préoccupé en ce moment. Il avait parlé à Harry sur le fait de rentrer seul chez lui pour Noël et Harry avait été incroyablement compréhensif, rendant Ron reconnaissant et Harry coupable. Depuis lors Harry avait senti une distance grandir entre eux et il n'était pas certain sur qui était en train de la créer, lui ou Ron. Leurs conversations semblaient maintenant consister en un humour superficiel. Ron ferait à Harry une plaisanterie sur le véritable jardin de boutons de roses qu'il avait sur le contrat et aucune rose en fleur, Harry taquinerait Ron sur son apparente incapacité à exécuter une Feinte de Wronski parfaite en dépit du fait que Viktor Krum faisait partie maintenant du personnel pour lui donner les instructions. Entre-temps, Ron vivait dans la peur que Angelina raconte à George ce qu'ils avaient fait et Harry se demandait s'il y avait une quelconque valeur nutritionnelle dans le sperme comme il semblait en avoir avalé beaucoup dans les derniers quelques jours - en fait il avait été incapable de s'arrêter de sourire depuis Mercredi.

Harry se reposa là pendant un moment écoutant les battements du cœur de Draco et sa respiration en même temps que la lente montée et descente de la poitrine de Draco. Il savait que Draco était en train de sombrer à nouveau dans le sommeil et une part irrationnelle de son esprit ne voulait pas que cela se produise. Il était couché dans un lit un Samedi matin avec le premier (et espérons-le le dernier) amour de sa vie et la dernière chose qu'il voulait faire était de dormir. Il se sentait plus vivant qu'il avait jamais senti, il voulait rire et baiser. Par l'Enfer, il voulait parler, déverrouiller les secrets de l'esprit de Draco, discuter sur des bêtises, parler de n'importe quoi.

"Draco ?"

"Mmm ?"

"Si tu avais un million de Gallions, qu'est-ce que tu ferais avec ça ?"

"L'ajouter à la pile."

Harry rit silencieusement. "Donc tu as déjà un million de Gallions ?"

"On peut dire que j'en ai pas mal."

"Pas mal de Gallions ou pas mal de millions de Gallions ?"

"Pas mal de millions de Gallions." Draco bailla et s'étira, réalisant qu'il n'allait pas se rendormir tout de suite.

"Qu'est-ce que tu ferais si tu étais réellement pauvre ?"

"Je ne suis pas vraiment pauvre."

"Mais si tu l'étais ?"

Draco rit et soupira, "je vivrais à tes crochets bien sûr."

Harry fit un large sourire. "Qu'est-ce qui te fais penser que j'ai de l'argent ?"

"Je ne le fais pas. Tu devras juste avoir un travail et m'entretenir dans la manière dans laquelle je suis devenu habitué." Il caressa les cheveux de Harry, "donc tu es vraiment pauvre alors ?" demanda-t-il avec plus qu'un peu d'intérêt.

"Tu me détesterais si je l'étais ?"

Draco réfléchis à ça, "Non," dit-il après un moment, "j'aime simplement savoir qui sont mes personnes à charge."

Harry se mit à rire fort maintenant. "Personnes à charge ?" Il embrassa la douce chair de la poitrine de Draco et donna un petit coup de langue sur un mamelon rose. Draco ouvrit finalement ses yeux et dévisagea en retour Harry qui était en train de le regarder intensément. "Je ne suis pas réellement pauvre," dit Harry tranquillement.

"Tu es riche ?"

"Disons juste que je suis bien à l'aise."

"Mon Dieu quel gentleman. Tu devrais commencer à t'habiller vraiment comme tu es 'bien à l'aise'." Draco bailla à nouveau. "Alors, tu as hérité de ta fortune ?"

Harry se poussa vers le haut du lit, trouva la bouche de Draco et l'embrassa profondément. Il aimait ça, il aimait le fait qu'il pouvait simplement embrasser Draco et ne pas avoir peur d'être repoussé. Il aimait le fait que la langue de Draco trouve automatiquement un passage dans sa bouche et que les mains de Draco le caressent doucement du haut de ses cuisses, sur son derrière et tout le chemin en haut sur son dos en de longues caresses langoureuses.

"J'ai hérité l'argent de mes parents," dit Harry, "et quand mon Parrain est mort il m'a laissé sa maison à Londres et son coffre à Gringotts."

Cela semblait une bizarre conversation. Pendant un moment Harry eut l'impression d'être en train de se faire valoir, étalant sa richesse, démontrant qu'il n'avait pas besoin de Draco et des millions des Malfoy pour prendre soin de lui. Peut-être prouvant qu'il pouvait prendre soin de Draco s'il devait. C'était discutable. Draco Malfoy ne manquerait jamais de Mornille, jamais.

"On m'a dit que ton Parrain était Sirius Black."

"Ouais, c'était lui."

"Je crois qu'il était un cousin de ma mère. Je me souviens de Tante Bellatrix disant quelque chose à ce sujet."

Harry se tendit. Tante Bellatrix avait tué son cousin et avait rit comme une Banshee en train de hurler quand elle l'avait fait. Draco sentit Harry se raidir et soupira. Un sentiment de consternation s'installa dans ses entrailles.

"Je suis désolé," dit calmement Draco, "j'essaierai de ne pas mentionner un quelconque membre de ma famille pendant que nous sommes au lit."

"Ce n'est pas ça," Harry ferma les yeux et fronça les sourcils, comme s'il essayait d'éliminer un souvenir de sa tête, "Bellatrix Lestrange…"

"A tué Sirius Black," cela n'avait pas l'air d'aller bien, Draco roula ses yeux, "Je sais, je me rappelles plutôt bien de cet été."

"Comment tu sais qu'elle l'a tué ? Qui te l'as dis ?"

Draco ferma ses yeux et souhaita de ne pas les avoir ouverts. Cela n'allait pas vraiment bien finir. Il se demanda pour un moment pourquoi cela revenait toujours à cette sorte de merde et il jugea que la réponse était facile, la différence entre eux était trop grande, le conflit était trop vieux et profond. Il savait qu'il n'était pas nécessaire de mentir à Harry et il ne voulait pas mentir. "Elle me l'a dit," dit-il.

"Bellatrix Lestrange t'as dit qu'elle avait tué Sirius ?"

"Eh bien, elle a dit à ma mère, j'étais là quand elle lui a dit."

Harry s'éloigna de Draco et s'allongea sur le dos à côté de lui, regardant fixement le plafond, clignant des paupières.

Draco se redressa, autant pour la grasse matinée du Samedi matin, il était complètement éveillé à présent, sa gueule-de-bois causée par du vin de qualité inférieure était en train de lui donner mal à la tête et il n'était pas d'humeur à avoir cette conversation maintenant. "Ecoute, peut-être que tu devrais t'en aller, nous pouvons parler de ça plus tard."

"Tu veux que je parte ?" Harry sonnait incrédule et Draco regretta instantanément d'avoir suggérer ça.

Il aurait dû dire non, qu'il voulait que Harry reste, au lieu de cela il s'entendit dire ; "je ne veux simplement pas passer la prochaine heure à essayer de ou soit justifier les choix de ma famille, ou soit de mentir carrément et dire 'oh oui Harry, ils étaient des mauvaises personnes et ils méritaient tous de mourir d'une mort lente et douloureuse.' Tu savais qui j'étais quand tu es venu dans mon lit, aussi n'ai pas cet air 'oh si choqué et bless' sur ton visage. Je suis fatigué, j'ai mal à la tête et je veux juste dormir un peu. Alors tais-toi bordel ou pars."

Harry s'assit et balança ses jambes en dehors du lit.

Merde.

Draco appuya ses doigts sur ses yeux pendant une seconde et ensuite cogna ses poings sur le lit. Harry était en train de ramasser ses vêtements du sol et Draco ne put seulement pas s'empêcher de lui refuser quelque chose pour un moment, en observant la façon dont les muscles bougeaient dans les bras et jambes de Harry, la façon dont sa colonne vertébrale ondulait avec chaque mouvement. Silencieusement Draco sortit du lit et alla vers Harry, l'enlaçant de derrière.

"Ne t'en vas pas," murmura-t-il doucement.

"Tu m'as dis de partir," dit Harry en colère.

"Reviens te coucher."

"Tu m'as dis de me taire ou de partir."

"Tu peux parler autant que tu veux," il embrassa la parfaite épaule de Harry, "reviens au lit."

Harry ne pouvait pas réellement se concentrer quand Draco faisait ça. Il pouvait sentir le corps de Draco pressé contre lui de derrière, ses paumes à plat contre la poitrine et le ventre de Harry.

"Est-ce que tu l'aimais bien ?" demanda Harry doucement, essayant d'ignorer le fait que son pénis était maintenant dur et suppliait pour l'attention que Draco serait sans aucun doute heureux de donner - juste à condition qu'ils abandonnent leur actuel sujet de conversation.

"Qui ?"

"Bellatrix Lestrange."

Oh Bon Dieu. "Est-ce que c'est important ?" Draco sentait que son irritation se soulevait d'un cran. Il laissa tomber ses bras et trouva son peignoir.

"Oui c'est important," Harry commença à enfiler ses robes, "elle était une putain de garce diabolique, elle l'a tué et elle riait quand elle l'a fait et quand j'ai essayé de la blesser elle…" Il s'arrêta. Il avait crié 'Doloris' contre elle, l'avait même fait tomber, mais elle s'était relevée et lui avait enseigné une leçon précieuse. La colère justifiée n'était pas suffisante, on doit vouloir faire mal à quelqu'un, on doit prendre plaisir à blesser les gens, c'était la nature des Impardonnables.

Draco observa la guerre des émotions dans les yeux de Harry. Puis il enveloppa sa robe fermement autour de lui et s'assit sur le bord du lit. "Je ne la connaissais pas vraiment," dit-il, résigné au fait qu'ils allaient mettre les choses au point. "Elle était à Azkaban pendant la plus grande partie de ma vie et quand je l'ai rencontré, cet été-là, mon Père y était, et je ne pensais pas à toi de façon aussi agréable." Il pinça l'arête de son nez. "De ce que je sais d'elle, elle était la petite sœur de ma Mère, mon Père aurait pu l'épouser mais il a choisi ma mère à la place. Je crois qu'ils avaient une sorte de liaison, mais je ne peux pas être sûr. Elle l'a aidé à s'évader d'Azkaban, mais je ne pense pas qu'il l'aimait beaucoup. Elle était plus haut placé avec le Seigneur des Ténèbres qu'il l'était et ça le faisait chier. Elle avait un rire haut perché vraiment atroce et elle criait beaucoup au lieu de parler. Quant à si je l'aimais bien ou pas, je ne sais pas, je ne la connaissais pas assez bien pour former une opinion." Il regarda Harry dans les yeux, "je sais que ce n'est pas la réponse que tu veux entendre, mais c'est la seule que j'ai."

Harry se tourna soudain vers lui, le surprenant avec sa subite véhémence. "Je ne te comprends pas," cria Harry, "tu donnes l'impression d'une personne vraiment intelligente et pourtant tu ne peux pas voir ce qui est absolument évident. Pourquoi tu ne peux pas juste admettre que c'était des personnes mauvaises ? Pourquoi tu ne peux pas juste admettre qu'ils avaient tort ?"

"Parce qu'il y a deux côtés à toute bataille," rétorqua vivement Draco, "et suggérer que quelqu'un est un criminel à une dimension simplement parce qu'il n'est pas de ton côté est ridicule."

"Qui es-tu en train de défendre ?" demanda Harry, "Bellatrix Lestrange ou ton Père ?"

"Laisse mon Père en dehors de ça."

"Je ne peux pas le laisser en dehors de ça, parce que tout avec toi reviens vers lui. Si tu enlevais seulement tes lunettes teintées de rose pour 5 minutes tu pourrais être capable de le voir pour ce qu'il était !"

"Oh vraiment ?" dit Draco d'une voix traînante, "et qu'est-ce qu'il était ?"

"C'était un putain de mauvais fils de pute qui aimait faire du mal et tuer les gens !"

"COMME TU AS FAIS," hurla soudainement Draco, "tu justifies ça en disant qu'ils étaient de mauvaises personnes et c'est pourquoi ils méritaient ça, mais tu as dû prendre plaisir à ça ou tu n'aurais pas pu le faire. Je me souviens de toi, je t'ai vu, debout là au milieu de ma putain de cour recouvert de sang de la tête aux orteils et souriant comme un putain de fou, aussi ne m'accuse jamais de porter des lunettes roses quand tu es aussi aveugle que le reste d'entre nous. Juste jette un coup d'œil à ton ami Maugrey et dis moi combien bon et juste il est…"

"QU'EST-CE QUE MAUGREY A A VOIR AVEC CA ?"

"IL A LARGEMENT A VOIR AVEC CA !"

"Maugrey n'a pas tué des gens par plaisir, je n'ai pas tué des gens par plaisir. Nous n'avons pas tué des Moldus qui n'avaient aucune chance de se défendre eux-mêmes. N'essaies-pas d'amener Maugrey dans ça quand son seul crime était de s'assurer que les ordures comme Voldemort ne gagnent pas et que ses partisans aient ce qui leur reviennent."

"Donc torturer des familles de Mangemort est acceptable selon tes standards alors n'est-ce pas ? Une condamnation à n'importe quel prix ?"

"De quoi diable parles-tu ? Maugrey n'a pas…"

"Dehors," siffla Draco, "juste fous le camp d'ici." Il commença à pousser les vêtements de Harry vers lui, en le bousculant rudement vers la porte. "Retourne vers la Belette et ta petite vie pitoyable et laisse-moi en dehors de ça." Il poussa Harry dehors dans le couloir et sans cérémonie laissa tomber lourdement la cape d'invisibilité sur sa tête avant de claquer la porte devant son visage.

Harry resta debout pendant un moment en regardant fixement la porte et en faisant une note mentale de ne jamais plus amener une quelconque conversation qui mènerait à la famille de Draco. Ce qui bien sûr rendait impossible toute conversation.

Une chose sonnait vraie, Harry savait qui était Draco quand il est allé dans son lit. Il n'était pas nécessaire d'essayer de rendre romantique Draco Malfoy. Il n'avait jamais été un enfant solitaire et incompris qui avait été battu et brutalisé pour devenir un petit connard désagréable et méchant. Non, Draco Malfoy était le produit d'une ancienne lignée familiale de Sorciers Sombres qui l'avaient gâté pourri - littéralement. Draco aimait sa famille, il était fier de son héritage ; il défendrait ça jusqu'à la mort.

Même si cet héritage était une famille mauvaise née des ténèbres.

Harry soupira, ajusta la Cape d'Invisibilité et retourna dans sa propre chambre.

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Le Conservateur Semeuse n'avait jamais eu de raison de regretter la position du Musée des Antiquités et Arts Magiques jusqu'au matin qui vit l'ouverture de l'Exposition de Magie Noire et des Mangemorts. De la fenêtre de son bureau il pouvait regarder dans la rue d'en bas et le spectacle qu'il voyait le ravissait et le terrifiait à la fois.

Une foule de Sorciers et Sorcières avait commencé à se rassembler dans la rue et à tourner en rond autour des étalages du marché Moldu en s'exclamant combien certaines des marchandises étaient bizarres et riant carrément aux autres. La population magique ne comprenait pas du tout pourquoi quelqu'un voudrait acheter une statuette qui ne bougeait pas, un miroir qui ne pouvait pas parler ou une photographie qui ne pouvait pas vous faire signe en retour. Quelques uns étaient en train d'acheter des articles de football, appréciant énormément les couleurs mais n'ayant aucune idée de qui était Manchester United, seulement qu'ils aimaient le rouge, ou que juste parce qu'on aime le bleu ou le blanc ne justifie pas l'acquisition d'une écharpe des Queens Park Rangers.

La plus grande partie des Moldus tranchèrent qu'une étrange convention avait lieu à Soho ce jour-ci et tant qu'ils faisaient des ventes ils ne se préoccupaient pas vraiment du bizarre assortiment d'hommes et de femmes habillés dans les plus étranges vêtements qu'ils avaient jamais vu. Certains des Sorciers et Sorcières assemblés avaient fait un petit essai de s'habiller dans des vêtements Moldus, la plupart ne s'était même pas donné la peine, sachant qu'ils étaient sur le point de se rencontrer en masse, ils refusaient d'être humiliés par n'importe qui d'autre et avait porté une de leurs plus belles robes. De sa fenêtre du dessus Semeuse sourit, ils ne pouvaient vraiment pas s'empêcher de se pavaner quand ils étaient tous ensemble.

Comment tout le monde allait entrer dans le bâtiment sans être vu allait être un problème. Les Moldus étaient réputés pour ne pas remarquer ce qui était juste sous leur nez, mais avoir un millier de personnes environ disparaître dans un mur pouvait pousser les sonnettes d'alarme à retentir. Comme en réponse à sa question silencieuse, il remarqua une quantité de Fonctionnaires du Ministère en train de se déplacer à travers la foule en costumes rayés, envoyant de temps en temps à un Moldu un charme de mémoire si un Sorcier ou Sorcière négligent essayait de payer avec un Gallion, au lieu d'une Livre Sterling, ou utilisait un sort pour attirer quelque chose vers eux pour un coup d'œil de plus près.

Semeuse vérifia mentalement que tout était prêt. Lucius avait été lavé, ses cheveux séchés et brossés, il avait été revêtu d'une robe neuve qui était propre et blanche et modeste. Il y avait eu le besoin de changer la vitrine à la dernière minute après que Semeuse ait découvert un problème avec l'humidité. Il semblait que Lucius respirait à un plus haut rythme que les autres et la ventilation était insuffisante. A la consternation du Conservateur, les cheveux de son Ange avaient réussi à friser dans la manière la plus gauche à cause de l'humidité et cela simplement ne le faisait pas. Une nouvelle vitrine avait été construite et Lucius y avait été placé seulement hier et ce matin, au dernier contrôle, il semblait son habituel lui parfait.

Excepté qu'il ne voulait simplement pas se tenir droit, mais il y avait peu que Semeuse pouvait faire à ce sujet sans l'attacher avec du fil de fer et c'était quelque chose qu'il refusait de faire. Non, il serait bien, il avait l'air beau, splendide, parfait. Il devait.

Semeuse quitta la fenêtre et se dirigea vers la Salle Sais pour vérifier juste une dernière fois.

Lucius semblait parfait en effet, bien qu'un peu affaissé dans un coin de la vitrine. Ses cheveux étaient plus longs, cela ne paraissait jamais s'arrêter de pousser ou de ralentir et en ce moment c'était en train de boucler dans des mèches qui étaient plus claires que l'or mais moins que l'argent et remplissaient le fond de la vitrine. Semeuse savait qu'il devrait les couper, mais il ne pouvait pas s'amener à couper quelque chose qui semblait avoir été filé par l'aube.

Il ouvrit la vitrine et tortilla une mèche de cheveux autour de ses doigts. Puis, abandonnant toute conscience de son emploi du temps, il retira Lucius à bras-le-corps de la vitrine, prenant plaisir à son poids, refusant d'utiliser un charme pour le soulever. Le public pouvait attendre ; il avait besoin de ce moment.

Il coucha l'Ange sur le sol et enleva la robe. C'était une bonne, en coton Egyptien et cela ne ferait pas de la salir maintenant. S'asseyant en arrière il embrassa le spectacle du corps, nu et presque douloureusement mince, les longs cheveux étalés autour de sa tête comme une couronne, ses yeux clairs regardaient fixement Semeuse en retour sans ciller. Il aurait pu être mort. Sauf qu'il ne l'était pas. Il était très vivant.

"Nous nous sommes rencontrés auparavant," Semeuse sourit, "je ne m'en étais pas souvenu avant, c'était il y a longtemps. Ton Père t'avait amené ici, il allait donner de l'argent au Musée et tu étais en train de jouer avec les faisceaux sacrés dans la Salle Eretria, tu te rappelles ? Tu as en brisé un et j'étais si en colère que j'ai demandé que ton Père le remplace et il t'a tout de suite frappé. Tu te souviens de ça Lucius ? Tu étais un très vilain petit garçon." Il traça la ligne de la joue de son Ange et poussa son pouce entre les lèvres pâles pour caresser la douce langue rose à l'intérieur.

Une petite partie de lui désirait ardemment un lit, mais il y aurait du temps pour cela plus tard, quand tout le monde sera rentré chez soi il emmènerait Lucius dans son lit, pour l'instant le sol devrait suffire.

Il poussa les jambes de Lucius en arrière contre sa poitrine pâle, ne s'embêtant pas avec la tâche de préparer Lucius, il n'avait simplement pas le temps et il aimait la friction contre son sexe. Semeuse se positionna lui-même contre l'entrée de Lucius et poussa ses hanches en avant. Il sentit le fort anneau de muscle se serrer autour de la tête de son pénis et il attendit impatiemment que les muscles deviennent habitués à la sensation et se relaxent, lui permettant de pousser plus profondément dans le corps de Lucius.

La sensation des muscles internes de Lucius se crispant et la chaleur autour de son pénis était magnifique, comme cela l'était toujours et il donna dans un accouplement bestial, sachant qu'il n'avait pas le temps de véritablement savourer la sensation de son amant, il devrait se remettre de ça, il y aurait du temps plus tard pour la douceur. Puis vint la première coulée de sang et il se maudit en silence. Lucius saignait toujours, il était enclin à faire ainsi et avec le sang venait un autre sentiment familier et un qui faisait le saignement en valoir la peine. La sensation et le sentiment bizarre de mains en train de le repousser, légères et sans force, comme des souffles d'air. Il pouvait les sentir, poussant désespérément son corps, essayant de le repousser. Il avait fait l'expérience de ça auparavant et était venu à la conclusion que c'était une sorte de magie résiduelle qui sortait de l'intérieur de Lucius, une simple défense qui ne gagnerait jamais mais qui essayait toujours de le faire. Cela ne surprenait pas Semeuse. Lucius avait été un Sorcier puissant, et cela était logique qu'une espèce de magie primitive et instinctive puisse rester dans son corps. La résistance était aussi tout à fait délicieuse. Pas assez efficace pour l'arrêter, mais à la place le sentiment était presque érotique, comme si Lucius était un participant actif bien que non consentant. Cette impression accéléra son orgasme et il jouit profondément à l'intérieur de Lucius et tomba sur le corps chaud, se délectant de la sensation de plumes légères comme des doigts toujours en train d'essayer de le repousser.

Il lança un charme rapide de nettoyage sur tous les deux et espéra que Lucius ne saignerait pas beaucoup. Il remit rapidement la robe sur sa tête et le retransporta dans la vitrine. Semeuse l'appuya dans l'angle de la vitrine et descendit la robe sur ses jambes. Il n'avait aucune envie de montrer au public plus qu'il n'était absolument nécessaire ; certaines choses étaient à lui et à lui seul de jouir. Il se mit ensuite à arranger les longues mèches de cheveux qui étaient maintenant ébouriffés et résolument érotiques. C'était tentant de le laisser de la sorte, mais il savait qu'il ne pouvait pas. Il les brossa, comme un rideau de lumière et ferma la porte de la vitrine, y enfermant Lucius à l'intérieur et en dehors du monde.

L'Exposition de Magie Noire et des Mangemorts était prête à ouvrir.

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"Professeur Snape, vous ne pouvez pas emmener ces livres de la bibliothèque."

Snape fusilla du regard Mme Pince et continua son chemin vers la porte.

"Professeur, je devrais en aviser Dumbledore si vous ne respectez pas mon autorité dans la bibliothèque."

Il se tourna, la brassée de livres qu'il portait était en train de devenir notamment lourde et il voulait vraiment les avoir descendus. "Madame Pince, je crois que vous devriez passer plus de votre temps à vous assurer que les élèves se comportent bien et moins de temps à fourrer votre nez dans mes affaires. Le Professeur Dumbledore n'a pas d'inquiétudes avec moi si je déplace ces livres de la bibliothèque et je les rendrai promptement." Il la dépassa, la laissant debout là indignée.

Assez bizarrement, Pince était une des rares personnes de Poudlard qu'il pouvait tolérer avec sérénité, mais aujourd'hui il ne pouvait simplement pas s'ennuyer avec les subtilités. Il était rentré plus tôt pour s'assurer d'avoir tous les livres sur la Magie Angélique que la bibliothèque avait à offrir avant que des élèves je-sais-tout comme Granger prennent ça sur eux et décident qu'ils veulent apprendre les complexités de cet art. Madame Pince était sans aucun doute plus soucieuse qu'il ait sorti la moitié des livres de la Réserve et qu'ils étaient en ce moment en train de faire route vers le bas des escaliers en direction des cachots. Il était en train de miser sur le fait qu'elle ne le mentionnerait pas à Dumbledore parce que si elle le faisait il serait forcé d'expliquer et qu'est-ce qu'il dirait alors ?

"Oh désolé Albus, vous voyez, alors que j'étais au Musée j'ai eu cette bizarre sensation que Lucius n'était pas tout à fait détruit et quand j'ai examiné ses effets personnels toutes les indications semblaient montrer qu'il avait conjuré un Ange et volé ses ailes afin de faire une potion pour sauver son âme."

Cela sonnait stupide même à ses oreilles. Il doutait aussi que Dumbledore l'autoriserait à faire quelque chose sur ça. Aussi révolté sur le châtiment que l'était Albus, Dumbledore n'était pas sur le point de permettre à quiconque d'essayer de libérer Lucius Malfoy et Snape n'était pas sur le point d'être le seul responsable pour le délivrer.

S'il pouvait être libéré.

Si Snape n'était pas en train de devenir fou et d'imaginer tout ça.

Le seul avantage qu'il avait tiré d'avoir à se concentrer sur ça était qu'il était parvenu à pousser de sa tête toutes pensées de la plutôt délectable Mademoiselle Granger pendant quelques jours. Maintenant qu'il était de retour c'était plus dur. Il pouvait déceler son parfum dans son bureau et décida qu'il était temps de faire les Elfes de Maison désinfecter l'endroit.

Il appréhendait Lundi. Il se figurait qu'il pouvait l'éviter tout le week-end, mais Lundi il allait devoir faire un cours où elle y était et toutes tentatives pour garder ses mains loin d'elle avaient jusqu'ici échouées lamentablement. Bien sûr, il avait d'autres choses à penser maintenant, et c'était très heureux à vrai dire. Elle était aussi très jeune, et la jeunesse avait de merveilleux pouvoirs de récupération. Autant qu'il savait elle pouvait avoir un nouveau béguin sur qui se concentrer. C'était seulement quand on vieillissait que l'absence faisait le cœur plus aimant.

Eh bien ce n'était pas entièrement vrai, il s'était consumé pour une personne pendant des années du temps de sa jeunesse, mais il n'était pas un enfant ordinaire.

Elle non plus.

Oui, mais je n'avais absolument pas de cervelle.

Point.

Il quitta la bibliothèque et se dirigea en bas des escaliers vers ses quartiers privés. Ce n'était pas un sujet à étudier dans son bureau, et elle pouvait venir à son bureau. Il ne voulait pas qu'elle sache qu'il était de retour. Bien sûr, si cela était vrai premièrement il ne serait pas là dans la Bibliothèque, c'était l'endroit qu'elle considérait comme une seconde maison et il le savait. Il aurait également pris les escaliers de derrière au lieu des escaliers principaux que tous les élèves utilisaient.

Ceux-ci sont plus directs.

Menteur.

Cela n'avait pas d'importance de toute façon. Elle n'avait pas été là. Il ignora le sentiment qui ressemblait beaucoup à de la déception et continua. Il avait des choses plus importantes à penser dans l'immédiat.

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Remus Lupin avait pris la résolution de ne pas aller à l'Exhibition des Mangemorts. Il avait passé des mois à la condamner. Il avait activement fait campagne pour la faire abandonner - en tant que Loup-Garou c'était dur pour lui d'être pris au sérieux par le Ministère, mais il avait néanmoins fait campagne. Il avait clamé que ces gens avaient des familles qui devaient encore être considérées, ils ne voulaient pas que leurs parents soient trimballés dans tout le pays pour être observés et être interpellés par la foule. Cela avait été tout à fait inutile. L'Exposition ouvrit, et pour une quelconque raison - mais il serait toujours capable d'attribuer ça à une curiosité morbide - Remus se retrouva à payer cinq Gallions et à se rendre à l'intérieur.

Il devait reconnaître que les accessoires de Magie Noire étaient fascinants, bien qu'il se demandait d'où cela avait été recueilli et si cela était même légal. Il détesterait qu'une telle collection tombe dans de mauvaises mains. Il remarqua aussi que les vitrines étaient très fortement protégées, les gens pouvaient regarder mais ils ne pouvaient certainement pas toucher. Les Aurors qui étaient éparpillés autour de l'entrée de la Salle des Mangemorts observaient tout le monde avec suspicion. Ils n'avaient pas besoin d'être inquiets, la majorité des gens qui sortaient de la sombre salle d'exposition paraissaient pâles et déconcertés, Remus avait même entendu un couple de personnes exprimer le sentiment, "on se sent presque désolé pour eux." Quelque chose qu'il n'avait jamais imaginé qu'il entendrait jamais dire à propos d'un Mangemort.

Il s'approcha lentement de l'encadrement de la porte, s'arrêtant tout près avant d'abandonner toute prétention et de s'engouffrer dans l'obscurité. Il le regretta sur le champ. Son premier instinct fut de se tourner et de prendre la fuite, mais il ne le fit pas. Il était incertain de à quoi s'attendre, peut-être à quelque chose comme des personnages de cire de musée Moldu, ou une maison des horreurs, mais il n'y avait rien de semblable avec quelque chose qu'il avait vu ou entendu parler avant. La pièce était sombre avec 12 vitrines de verre sur des socles noirs. Chaque vitrine était remplie d'une lumière blanche qui faisait la vitrine et son contenu avoir l'air d'être suspendu dans l'espace. Autant qu'il pouvait essayer, les yeux de Remus ne s'adaptaient pas à l'obscurité et la seule manière de pouvoir voir des visages distincts dans la foule était lorsque les gens piétinaient autour de la lumière projetée de l'intérieur des vitrines.

Les Mangemorts pour une raison ou pour une autre apparaissaient être raides. Se tenant dans leurs vitrines comme s'ils étaient pétrifiés. Lorsque Remus s'approcha pour regarder de plus près dans leurs yeux vides il réalisa qu'ils avaient été attachés avec du fil de fer, de la même façon qu'un Moldu attacherait une fleur. Le fil métallique avait été passé à travers les membres, et il pouvait voir des trous nets percés dans la chair des poignets et à toutes les articulations visibles. Les fils de fer fins tenaient les mains aux genoux, les dos droits et les visages en avant.

Il se demanda s'ils pouvaient sentir la douleur, il espérait que non.

"Dieux c'est horrible" s'exclama une voix choquée à côté de lui.

Il opina de la tête sans rien dire à la personne auprès de lui.

"Mais je suppose qu'ils le méritent" déclara la voix de façon indécise.

Il acquiesça de nouveau, peut-être que oui. Mais il ne pouvait pas vraiment s'amener à le dire. En faisant ça le Ministère se montrait être aussi mauvais que les Mangemorts, et il était juste aussi coupable d'avoir payé pour les regarder stupidement.

"Professeur Lupin ?"

Cela faisait un long moment depuis que quelqu'un l'avait appelé comme ça. Il regarda de plus près l'homme à côté de lui et dans la faible lueur de la vitrine il discerna Ron Weasley. "Bonjour Ron," dit-il doucement.

"Je ne pensais pas que vous venez," dit Ron en regardant fixement la vitrine.

"Moi non plus. Je ne pensais pas que quelqu'un de ta famille viendrait."

"Eh bien, je suis venu seulement pour voir Malfoy, mais la foule autour de lui est trop dense. Je suis juste en train de tuer le temps jusqu'à ce que je puisse avoir une bonne vue de lui."

Remus fronça les sourcils, "Pourquoi tu ferais tout le chemin de l'école juste pour voir Lucius Malfoy ?" demanda-t-il, un peu confus. Il savait juste combien les Weasley haïssaient le clan entier des Malfoy, mais Arthur et Molly avaient été contre ça aussi. Cela semblait bizarre que Ron soit là.

"Je veux juste le voir. Après ce qu'il a fait à Charlie, je veux juste savoir qu'il a ce qu'il mérite."

"Ils n'ont jamais prouvé que c'était lui," dit Remus doucement. Non pas que cela était important, Ron avait cru que c'était Malfoy qui avait tué son frère à partir du moment où c'est arrivé. Le Mangemort qui l'avait tué portait un masque et une cagoule, mais il courait comme Malfoy et il portait un sombre bâton noir, juste comme celui que Malfoy avait.

"C'était lui," dit Ron amèrement.

La foule autour de la vitrine de Malfoy était en train de se disperser et ils saisirent l'occasion pour y aller avant que d'autres en aient la chance.

Lucius Malfoy n'était pas attaché avec du fil de fer comme les autres et quelque part cela faisait ça pire. Les autres n'avaient pas l'air tout à fait humains ou vivants ; ils étaient beaucoup trop rigides, comme des poupées rangées dans des boîtes. Malfoy, par contre était affaissé dans l'angle de la vitrine, ses genoux dressés et la robe blanche qu'il portait le recouvrait entièrement. Ses cheveux étaient si incroyablement longs qu'ils traînaient en travers du sol de la vitrine et son visage était pâle et commençait à sembler décharné. Ses yeux cernés de rouge semblaient hantés, comme s'il avait pleuré récemment et ils ne ressemblaient pas aux choses mortes des autres exposés, ils étaient clairs et un peu vitreux, comme s'il pouvait pleurer. Il donnait l'impression qu'il se blottissait dans le coin de la vitrine, bien que cela était impossible pour lui de faire ainsi. Non, le Conservateur l'avait mis là-dedans comme ça, afin que pour tout le monde il ressemble à une sorte d'innocent céleste, quelqu'un qui ne devrait pas être ici. Il semblait incroyablement jeune en dépit de ses 45 ans.

"Comment peut-il ressembler à ça ?" demanda Ron après un moment. "Comment peut-il sembler comme s'il est celui à qui tous les crimes du monde ont été fait. Il est le plus mauvais de tout ce putain de groupe et il ressemble à ça."

Remus n'avait pas de réponse à ça. Il avait vu Lucius Malfoy en d'innombrables occasions et tandis que personne ne contesterait jamais qu'il était un bel homme, il n'avait jamais ressemblé à ça. Même comme un mince filet de bave s'échappait de sa bouche et glissait le long de son menton, il avait l'air encore innocent, peut-être même plus ainsi. Est-ce que cela pouvait être que une fois que le sourire de mépris et le comportement aristocrate était enlevés, il pouvait ressembler à ça ? Cela devait l'être. Cela ne semblait pas juste.

"Il ne ressemblait pas à ça avant," insista Ron, mais ensuite il s'interrompit et pensa à Draco. La Fouine. Il y avait des moments, quand personne était en train de regarder, quand il était en train de lire ou était tranquille ou tombant endormi dans un fauteuil, il y avait des moments où il semblait aussi jeune et aussi innocent. "Il ne ressemblait pas à ça au combat," finit Ron faiblement.

"Je sais, mais tout le monde a l'air redoutable au combat."

Ils entendirent tous deux la venue du Conservateur et se poussèrent sur le côté comme il s'occupait à vérifier si tout allait bien avec la vitrine, si personne n'avait essayé de nuire à son Ange en n'importe quelle façon. Ron et Remus l'observaient vaquer à ses tâches et quand il eut fini il leur sourit aimablement.

"J'espère que vous aimez l'exposition," dit-il de manière affable.

"Je ne crois pas que 'aimer' soit le mot," répondit Remus, "cela a été - intéressant."

Semeuse éclaircit sa gorge et ne dit rien.

"Nous étions juste en train de commenter que Malfoy ici a l'air très…" Remus chercha pour un mot, "heu, bien."

"Ah oui, une beauté rare," ronronna le Conservateur. Remus et Ron le dévisagèrent tous les deux, cherchant pour une quelconque raison pour laquelle quelqu'un aurait un tel sentiment au sujet de Lucius Malfoy. Le Conservateur regardait l'homme dans la boîte en verre avec une expression d'indéniable affection qui faisait frissonner Remus. "Vous le connaissiez ?"

"On peut dire ça," répliqua Ron, "J'ai essayé de le tuer une fois mais le salaud ne voulait pas mourir."

La main du Conservateur s'arrondit en un poing dans ses robes. "Eh bien, je suis content que vous ne l'avez pas fait, il est le joyau de l'exposition, unique en son genre."

Ron grogna bruyamment. Manifestement tout n'était pas en ordre dans la tête du Conservateur, "sûrement pas unique en son genre, pas tant qu'il a la Fouine qui gambade en liberté.

Le Conservateur était bel et bien confus par la tête rousse, il fronça les sourcils, "Une fouine ?" demanda-t-il, incertain de vouloir entendre la réponse.

"Il veut dire Draco," répondit Remus, en poussant du coude Ron. "Draco Malfoy est le fils de Lucius Malfoy."

Semeuse sourit les lèvres closes, le fils. Le maudit fils qui était un garçon gênant qui ne lui vendrait probablement pas l'Ange. "Ah oui, le garçon à Poudlard. Vous le connaissez alors ?"

"Ouais, ce putain de petit branleur."

"Ron !" Remus sourit, "oui, nous le connaissons. Je l'ai enseigné dans ses cours de Défense de sa troisième année. C'était il y a un moment maintenant."

Semeuse fronça les sourcils à nouveau. Il y a un moment ? Mais le garçon était seulement un enfant ; cela ne peut pas avoir été il y a si longtemps. "On m'a donné à comprendre que le fils de M. Malfoy était un enfant à l'école."

"Un enfant !" Ron rit méchamment, "il a le même âge que moi. En fait, je crois qu'il est plus âgé de quelques mois."

Semeuse sentit ses yeux s'élargir. Pas un enfant. Un homme. Il sentit sa bouche commencer à saliver d'anticipation ; le fils de l'Ange était un homme. "Dites-moi, est-ce qu'ils se ressemblent un tant soit peu ?"

"Portrait craché," dit Remus.

"Il a pris tous les putains traits de famille," dit Ron.

Un fils, un homme et il lui ressemblait exactement. Directe lignée. Une ancienne lignée avec ça. Deux d'un genre. L'esprit du collectionneur macabre du Conservateur commença à tournoyer. Une paire assortie.

Et il est à Poudlard.