UN HOTE INATTENDU

Disclaimer : Pas à moi. Tirés des livres de J. K. Rowling.

Warning : Slash HP/DM et aperçus d'un autre couple slashy. Héhé.^^

A/N : J'utilise les noms originaux pour les personnages principaux de toutes mes fics donc Drago Malefoy = Draco Malfoy (donc non, je ne me suis pas trompée d'orthographe^^).

Sommaire : Couché dans son lit de Privet Drive, Harry cherche le sommeil. Des coups frappés à sa fenêtre le font brusquement sursauter mais il se retrouve plus surpris encore, lorsqu'il voit le visage de Draco Malfoy le fixer derrière la vitre. Slash.

Infos importantes concernant la fic :

Dans cette histoire, vous allez lire des choses inattendues qui vous seront toujours expliquées lors du chapitre ou les suivants. Il y a aussi une chose importante à savoir c'est qu'ici, Sirius est toujours présent. Je ne réécris pas le tome 5, la fin serait restée la même. Sirius serait bien tombé derrière le voile mais étant donné que celui-ci est à l'étude dans le département des mystères, que nous sommes dans un monde magique et que j'ai lu de très bonnes théories selon lesquelles il pourrait très bien revenir (ce qui ne veut pas dire que je le crois même si je suis sûr qu'on le reverra sous une forme ou une autre), moi je le fais revenir donc ne soyez pas interloqués de voir qu'il est là, bien portant, que personne ne se pose plus de questions, etc…

UN HOTE INATTENDU Chapitre 1 : Des yeux dans la nuit

Privet Drive.

Une place où il détestait se trouver. Un lieu qu'il avait toujours exécré. Une maison qui n'avait jamais été la sienne. Aussi chaleureuse que la banquise en Antarctique.

Depuis qu'il était rentré de Poudlard début juillet, Harry n'avait pratiquement pas vu les Dursley. Dès qu'il s'était installé dans la voiture pour revenir dans cette habitation qu'il haïssait tant, le silence avait régné dans une tension lourde d'aversion et de rancune. Il prévoyait un été comme celui de l'année passée. Indifférence, rejet du sein de cette famille à laquelle il n'appartenait pas, silence chargé de reproches et un fais-ce-que-tu-veux-tant-que-tu-ne-fais-pas-de-magie-ici tacite.

Depuis que Vernon Dursley avait vu et surtout entendu Maugrey Fol Œil le menacer, il ne disait plus rien à Harry, ne s'occupant plus du tout de savoir s'il était toujours en vie ou pas. Ce comportement arrangeait le jeune homme qui passait ses journées loin de ceux qui ne l'aimaient pas. Il flânait donc dehors ou passait son temps dans sa chambre à lire ses livres de magie ou à faire ses devoirs. Il avait d'ailleurs terminé sa dernière rédaction ce matin même.

D'être ici tout en sachant que Voldemort n'était plus, le rendait fou. Il l'avait vaincu à la fin du mois de juin et il devait encore et toujours venir se terrer dans cet infâme demeure qu'il n'avait qu'une envie : de quitter ! Ce qui l'écœurait encore plus était le fait de savoir que Sirius aurait pu le recueillir et que Dumbledore ne l'y avait pas autorisé.

« Harry, » lui avait dit le vieil homme lorsqu'il l'en avait interrogé sur la raison. « Tu sais bien que le fait que Voldemort ait définitivement disparu ne veut pas forcément dire que tu es hors de danger. Certains de ses fanatiques partisans sont encore en liberté et ne rêvent que de se venger de toi, il vaut donc mieux que tu restes encore chez les Dursley cet été. »

Et voilà pourquoi il était encore scotché dans cette chambre en cette nuit du 23 juillet 1997.

Tous les jours, il utilisait l'un des miroirs à double sens pour communiquer avec Ron et sa famille. Il avait un faible espoir de pouvoir aller les rejoindre au Terrier à la fin de l'été ou de retrouver Sirius qui logeait, actuellement, chez Rémus.

Certains mangemorts étaient certes, encore présents mais selon Harry, cela ne devait pas les empêcher de vivre. Voldemort y avait déjà suffisamment réussi.

Il était plongé dans ses sombres pensées lorsqu'il entendit des petits cognements résonner dans la pièce. Il sursauta et regarda vers la fenêtre, là où il avait perçu la source du bruit. Il ouvrit alors de grands yeux ronds lorsqu'il vit que quelqu'un se profilait derrière la vitre.

Les rayons de lune se réfléchissaient sur des courts cheveux blonds décoiffés. Un visage familier se dessinait derrière le verre poli et transparent du carreau et deux yeux qu'il savait être gris acier le fixait d'un air suppliant. Harry se dit brusquement que c'était la première fois qu'il voyait cette expression-là chez le jeune homme puis se demanda ce que Draco Malfoy pouvait bien faire derrière sa fenêtre.

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« Qu'est-ce que tu fais là Malfoy ? » demanda Harry qui venait de se lever d'un bond pour aller ouvrir sa fenêtre.

Il détailla brièvement le jeune homme qui était monté sur son Nimbus 2001, notant la tenue légèrement débraillée de celui-ci, les traces de terre qui lui maculaient le visage et les vêtements ça et là et surtout son regard. Un regard malheureux et désespéré qui ne laissait pas Harry, à son corps défendant, insensible.

« Je peux entrer Harry ? » interrogea le blond d'un ton implorant qui ne lui était pas coutumier.

« Harry ? Et depuis quand m'appelles-tu par mon prénom ? » continua le jeune brun, avec suspicion, en ne se reculant pas d'un centimètre.

« Depuis maintenant, » soupira son interlocuteur qui semblait extrêmement las. « Laisse-moi entrer s'il te plaît et je t'expliquerais tout. »

« Et pourquoi laisserai-je un fils de mangemort entrer dans ma chambre en pleine nuit ? » poursuivit Harry qui restait toujours immobile.

« Peut-être parce que ce fils du feu mangemort n'a plus d'autre endroit où aller… » lui répondit Draco en le regardant avec une lueur rebelle dans les yeux qui, paradoxalement, ému Harry.

Il le laissa entrer en s'insultant intérieurement. Il savait que Malfoy Junior avait été espion de l'Ordre du Phénix en espionnant, écoutant et rapportant les propos de ses 'amis' de Serpentard dont les parents mangemorts avaient laissé échapper certaines informations utiles. Il savait que Draco n'était pas – plus – une menace pour sa vie mais cela ne voulait pas dire non plus qu'il lui faisait confiance et qu'il allait oublier qu'ils étaient ennemis depuis toujours.

Draco se hissa de son balai et s'assit prestement sur le rebord de la fenêtre. Il pivota sur lui-même et mit pied à terre, son balai à la main.

« Maintenant, dis-moi ce qu'il t'est arriv ! » ordonna Harry en croisant les bras d'un air déterminé.

« Je ne peux pas aller me rendre présentable d'abord ? Je… »

« Non ! » le coupa Harry. « Je ne sais pas si tu te rends bien compte de ce qui se passe ici. Tu arrives comme un ange – passablement souillé – dans la maison où réside ton pire ennemi pour lui faire la causette et lui demander si tu peux aller faire un brin de toilette ! De plus, tu es ici dans un quartier moldu, dans une demeure moldue, remplie de moldus, je croyais que tu y étais allergique. D'ailleurs, tu ne sais peut-être pas qu'ils n'ont pas l'habitude de voir des balais volants mais je suppose que ce sujet ne t'est pas familier étant donné que tu ne t'y intéresses même pas. Aussi… »

« C'est bon, c'est bon Harry. Pas la peine de te fatiguer, je sais que j'ai pu émettre quelques propos hum… déplacés concernant les moldus ou les enfants de moldus et je reconnais qu'au début je les pensais mais ça fait un an que je ne partage plus cette opinion. Je dois bien avouer que mon père avait une grande influence sur mon jugement. Certaines… choses dans ma vie ont fait que mon avis a changé. Tout le monde a droit à l'erreur n'est-ce pas ? »

Harry était tout bonnement soufflé. Il ne savait pas quoi dire après avoir entendu ces mots de la bouche même de Draco Malfoy. Rêvait-il ?

Il se pinça le bras et se fit mal. Il en conclu donc qu'il était bien éveillé. Avait-il une hallucination ?

Il tendit le bras et pinça la joue de Malfoy qui protesta de douleur. Non, le jeune blond était réel. Peut-être du polynectar. Il regarda brièvement les lettres écarlates qu'indiquaient son réveil. Minuit dix. La potion ne restait active que pendant une heure. S'il faisait parler son interlocuteur pendant ce temps-là et qu'il ne le quittait pas des yeux, il saurait s'il était réellement un imposteur.

« Bon, très bien, assied-toi » fit Harry d'une voix faussement civile, en lui désignant un fauteuil. « Et raconte-moi tout. »

Draco s'assit sur le fauteuil et regarda Harry tandis que celui-ci allait allumer son plafonnier tout en ne le quittant pas une seconde des yeux. Draco en devina immédiatement la raison et réprima le sourire qui lui montait aux lèvres. Harry était méfiant mais il le comprenait et il verrait par lui-même qu'il était bel et bien l'héritier des Malfoy. L'ironie de ses pensées le fit étouffer un autre sourire.

Héritier des Malfoy ! Quelle belle imposture, se dit-il avec dérision.

La voix de Harry le ramena dans la chambre désormais brillamment éclairée où il se trouvait.

« Pourquoi m'as-tu dis que tu n'avais nulle part où aller ? »

« Parce que ma mère a viré son cher fils de chez elle et 'ne veut plus jamais me revoir', » cita-t-il avec un mélange d'animosité et de résignation.

« Pourquoi ? » demanda Harry en le fixant avec incompréhension mais fermeté. Draco le regarda en haussant un sourcil et son vis-à-vis rougit légèrement en prenant soudain conscience de son indiscrétion et surtout du ton qu'il venait d'employer.

« Elle ne veut plus me voir car je suis 'le fils de mon père'. Oh bien sûr, elle sait que j'espionnais comme je pouvais pour l'Ordre et j'ai appris aujourd'hui même qu'elle était également espionne pour Dumbledore. Oui, » ajouta-t-il en découvrant l'expression effarée et incrédule du jeune homme à qui il faisait face. « Elle aussi était de notre côté et mon père, tout comme moi, ne le savait pas. »

« Comment a-t-elle pu le cacher pendant toutes ces années sans que ton père ne s'en rende compte ? »

« Elle jouait un rôle, » dit en avant d'ajouter en baissant la tête. « Tout comme avec moi… Elle m'a révélé comment elle a été forcée d'épouser mon père alors qu'elle l'exécrait. Tu sais qu'elle est parente avec les Black. »

Lorsque Harry hocha affirmativement la tête, Draco reprit, « Elle a fait croire depuis le début qu'elle était très intéressée par les idées de Voldemort en se rapprochant des Black qui en étaient partisans mais elle était beaucoup plus proche en idée et affectivement parlant de Sirius et des Tonks. Maintenant que mon père est mort, elle veut commencer une nouvelle vie et ne veut plus rien avoir à faire avec les Malfoy et étant donné que j'en suis un… Je crois que tu peux facilement deviner la suite. »

Harry était encore une fois bouche-bée. Il n'arrivait pas à en croire ses oreilles et pour la deuxième fois en cinq minutes, il fut ému par les propos du jeune homme blond. Cela ne lui était jamais arrivé pour Malfoy auparavant.

« Et euh…, » reprit Harry, mal à l'aise de devoir demander cela après avoir entendu la dure confession de Draco, « Et… pourquoi es-tu venu ici ? Je veux dire, » ajouta-t-il vivement. « que tu aurais pu aller n'importe où ailleurs. Pourquoi venir ici compte tenu de… de nos… antécédents. »

Harry soupira de soulagement en ayant fini sa phrase. Il était très embarrassé de poser cette question mais voulait en connaître la réponse.

« Non, je ne peux plus aller n'importe où Harry. Je n'ai pas d'argent en propre. Mon père me payait tout et depuis qu'il avait été en prison, le nom des Malfoy était à jamais souillé. Suite à son enfermement à Azkaban, ma mère avait réussi à conserver quelques biens de valeur mais l'argent ne se fabrique pas. C'est mon père qui rapportait l'argent et elle ne travaillait pas. Déjà avec la chute de la Bourse sorcière, nous avions perdu une énorme fortune mais maintenant, il ne nous reste presque plus rien… Enfin, je devrais dire qu'il ne reste presque plus rien à ma mère vu qu'elle m'a chassé et que moi, je n'ai que ma valise dans ma poche et mon balai. »

« Et tes connaissances ? »

« Mes connaissances Harry faisaient toutes partie du réseau des partisans de Voldemort. »

Draco fixait son protagoniste dans les yeux et n'eût pas besoin d'ajouter quoi que ce soit.

« Et les hôtels, tu pourrais facilement t'y loger en y travaillant, j'en suis sûr ! »

« Est-ce un moyen pour toi de me dire de partir Harry ? »

Le jeune homme aux cheveux noirs rougit violemment avant de se reprendre, « Non, c'est pas ça. J-J'essayais simplement de trouver une solution. »

« Harry, réfléchis une seconde. Personne ne sait encore que j'étais espion pour l'Ordre et je suis un Malfoy ! Qui aurait envie de me loger ou de m'embaucher ? »

Harry baissa les yeux et se tint coi. Draco avait raison. Il ne trouverait rien… Mais comment…

« Mais comment as-tu su où j'habitais ? »

« Je t'ai entendu une fois le dire » mentit le blond.

Harry le regardait en plissant les yeux et hocha la tête très lentement en signe d'acceptation.

« Et donc tu comptes sur mon hospitalit ? » dit le jeune homme aux yeux émeraudes en le fixant avec une dureté qu'il ne ressentait pas.

Draco resta silencieux et Harry prit cela pour une réponse affirmative.

« Pourquoi moi ? Je ne comprends toujours pas » demanda-t-il d'un trait. « Pourquoi pas chez Snape, tu as toujours été son chouchou ? »

« Je suis déjà passé chez Snape, »mentit-il à nouveau. « Il n'est pas chez lui et ne le sera pas de toutes les vacances. »

« Et Crabbe ? Goyle ? Zabini ? » proposa Harry avec désespoir.

« Sont tous des fils de mangemorts Harry. Zabini en était même un et il s'est fait arrêté il y a deux jours par les Aurors. Les familles Crabbe et Goyle ont chacun leurs problèmes et de toute façon, ils habitent trop loin. »

« Mais il y a le Magico-bus ! »

« Que je ne peux pas payer ! »

« Tu as dix sept ans non ? Tu ne peux pas transplaner ? »

« Je n'ai pas pu passer mon permis ! Je suis un Malfoy ! Crois-tu que le ministère aurait accepté de donner des cours de transplanage à un fils de mangemort qu'ils croyaient tous bien parti pour en être un lui aussi ! Que crois-tu qu'ils se disaient ? Si on lui donne des cours, il va pouvoir transplaner jusqu'à son Maître ou transplaner jusqu'à la demeure d'une famille innocente pour aller l'assassiner ! »

Harry se mordit la lèvre en sentant une vague de culpabilité l'envahir. « Draco » commença-t-il.

« Non, laisse tomber Potter » le coupa-t-il en se levant et en reprenant son balai. « Je savais que c'était une mauvaise idée de venir ici. »

Il se dirigeait vers la fenêtre lorsqu'une main l'agrippa par l'avant bras et le retourna, « Non attend Draco. Je m'excuse. Je ne voulais pas te faire partir mais c'est qu'ici… C'est délicat… Ma famille n'est pas vraiment un modèle de famille idéale. »

« Comme si je n'en avais pas eu l'habitude avec la mienne » rétorqua le blond.

« Oui mais ils sont moldus… »

« C'est bien toi qui me faisais la leçon à propos de la tolérance pour les mold… »

« Mais ceux-ci ne sont pas pareils ! » coupa Harry d'un ton exaspéré. « Ils sont… comment dire… enfin ! Tu verras par toi-même ! »

« Ca veut dire que je peux rester ? » demanda Draco dont les yeux brillaient avec un faible espoir.

Harry pinça les lèvres brièvement et lâcha un « Oui » en grognant à moitié.

Les lèvres de Draco s'étirèrent en un sourire heureux et il mit une main sur l'épaule de Harry pour la lui presser en remerciement.

« Merci Harry… » commença-t-il pour se faire à nouveau couper par son interlocuteur qui paraissait plus nerveux et angoissé que jamais.

« Mais il faudra que tu respectes certaines règles ! Il ne faut absolument pas que les Dursley te voient. Tu devras rester ici, dans cette chambre, la plupart de ton temps mais on pourra s'arranger aussi avec ma cape d'invisibilité pour que tu traverses la maison. Il faudra bien que tu ailles te laver, utiliser les toilettes ou aller dans la cuisine parce que si je prends double ration ou carrément mon panier pour faire mon marché dans le frigo, ils vont avoir des doutes. »

Draco laissa échapper un petit rire amusé tandis que Harry poursuivait, « Je vais t'expliquer comment nous allons procéder mais il faudra vraiment que tu m'obéisses. »

Le jeune blond haussa un sourcil ironique tandis que son interlocuteur rosissait.

« Je vais t'en parler. Assied-toi » dit Harry en lui désignant à nouveau le fauteuil qu'il venait de quitter un instant auparavant.

Draco s'y ré-installa et écouta Harry.

Lorsque celui-ci eût fini, il était deux heures du matin.

En étouffant un bâillement, Draco dit, « Je peux aller faire un brin de toilette maintenant ? »

Harry jeta un coup d'œil au réveil et il tendit l'oreille. Il était rassuré. Pour deux choses. L'une d'elle était que Draco n'était pas un imposteur ayant bu du polynectar et la deuxième était qu'il arrivait à entendre les ronflements sourds des trois autres habitants de la maisonnée ce qui indiquait qu'ils dormaient à poings fermés.

« Oui. Je vais te conduire à la salle de bain mais pour plus de sécurité, tu vas utiliser ma cape d'invisibilité. Je resterais à la porte pour que tu ais ton intimité mais garde-la ouverte au cas où… si l'un des Dursley sort et qu'il me voit attendant à la porte, ça ferait louche. N'utilise pas ta magie et essaye de faire vite sans faire trop de bruit… Comment as-tu réussi à te mettre dans cet état ? »

Draco sourit tristement, « Ca fait trois jours que ma mère m'a viré et depuis, je n'ai fait que voler, d'abord en direction de chez Snape et ensuite, chez toi... Tu étais le seul Harry… Le seul en qui je savais pouvoir compter… malgré notre passé… merci. »

En disant ce mot, Draco se pencha vers le jeune homme et l'embrassa doucement sur la joue, débordant légèrement sur la commissure de ses lèvres. Harry se sentit, une nouvelle fois, rougir.

Draco se redressa et une idée frappa soudain Harry, « Trois jours ! Mais… as-tu mangé quelque chose pendant trois jours ? »

Comme Draco faisait un signe négatif de la tête, Harry sentit son cœur se serrer. Il savait ce qu'était la faim et savait aussi ce que l'on pouvait ressentir à être rejeter par sa famille. Un sentiment de sollicitude et de tendresse naquit dans son cœur et il lui répondit, « Je passerais, vite fait, après ta douche dans la cuisine pour te prendre des provisions. Dis-moi ce que tu aimes ? »

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Harry revenait des cuisines avec un gros morceau de pain doré encore frais, moelleux en dedans mais croustillant sur la croûte, des tranches de jambon de pays, de la margarine, des cornichons et des petites briques de jus d'orange. Il avait aussi pris deux grandes bouteilles d'eau, des fruits et du chocolat. Il avait mis tous ces aliments dans un panier ! Il avait l'impression d'être au supermarché. Il ne voulait pas en prendre de trop pour ne pas éveiller les soupçons de sa tante – même s'il pouvait faire passer cette disparition sur le compte de Dudley – mais il voulait aussi en prendre un petit peu pour en avoir d'avance pour Draco. Il ne pourrait quand même pas chiper de grosses provisions tous les jours mais s'il le faisait petit peu par petit peu, cela passerait totalement inaperçu.

Tandis qu'il remontait les escaliers, il pensait à son hôte inattendu et aux conséquences que cela apporterait ici. Il ne pût empêcher une bouffée de joie de gonfler son cœur. Il se sentait moins seul et qui sait, peut-être pourrait-il se faire un nouvel ami. Quelques heures plus tôt, cette pensée aurait été inconcevable mais désormais, tout était différent.

Harry poussa la porte de sa chambre et se retrouva face à face avec un Draco torse nu, les reins simplement enveloppés d'une petite serviette éponge blanche qui appartenait à Harry. Celui-ci déglutit péniblement en s'efforçant de ne pas regarder le corps du jeune homme blond.

Il referma la porte et posa son panier sur son lit et c'est à cet instant-là qu'une pensée lui traversa l'esprit.

Sans en avoir conscience, il la dit à haute voix, « Draco, où vas-tu dormir ? Il n'y a qu'un lit ici ? »

A ces mots, Draco eût un sourire en coin et prit le morceau de pain pour se faire un sandwich.