SORCIERS AUX ENCHERES d'Elehyn

Disclaimer Pas à moi. Contexte et personnage tirés des livres de J. K. Rowling, excepté Alicia Travis qui est un personnage que j'ai inventé.

Warning : Relations sexuelles entre hommes. Rating M.

Je dédie cette fic à ma maman que j'aime.


NdA : Coucou ! Comme vous ne l'avez certainement pas vu (lol), j'ai corrigé et édité le chapitre 8 qui était bourré de fautes et j'en ai aussi profité pour ajouter certaines phrases et pour modifier la date d'anniversaire de Severus vu que JKR nous l'a précisé sur son site soit le 9 janvier. Tout cela ne change rien au sens du chap mais je préférais que ça soit fait.

Lululle : T'inquiète pas ma belle, quand je dis que tout disparaît lorsque Harry part des quartiers de Snape, je ne parle pas des sentiments mais de leur vie à deux qu'ils avaient appris à aimer. C'est la fin de quelque chose mais aussi le début d'une autre et c'est aussi pour cela que ma fic sera plus longue ;)

Crackos : Ne sois pas trop triste pour Neville… je n'ai pas fini son histoire… ;) Quant à Draco, je n'ai pas encore décidé. Lol.

ALiNoU : Merci. J'aime bien aussi le tableau :)

Angel-of-Shadows-30 : Oui, ce chapitre est bien le dernier.

Onarluca : Merci :)

Aresse : Je pense que ta review a été bouffée par Je n'ai pas très bien compris le début d'ailleurs…

Alinemcb54 : Pour le tableau, tu avais trouvé avec la phrase en Latin à l'envers ou tu as compris avant ou après ?

Orlina : Toute la signification du tableau est là. Je n'ai pas manqué d'expliquer toutes les images que j'avais décrites. Pour ça, j'ai dû vérifier tous mes chapitres parce que j'avais oublié de lister ces passages-là sur la page où je note tout ce qu'il ne faut pas que j'oublie de justifier, etc…

Cybèle Adam : J'ai explicité toutes les images vues dans les chapitres précédents dans celui-ci. Je n'en ai pas manqué une seule pour que vous compreniez bien toutes les symboliques du tableau. Et aussi, pourquoi Sev est en possession de celui-ci.

Minerve : Bien deviné :)

Laika la Louve : Oui, Draco veut Harry parce qu'il est très beau, entre autres, et il voulait déjà l'acheter lors de la vente aux enchères mais n'avait pas pu à cause de Severus. Cependant, étant celui qu'il est, il ne décroche pas facilement…

Galouz : En un mot, Draco veut seulement une chose : Harry ! Ou plutôt son corps ! Il n'a jamais renoncé à l'avoir même en sachant que Snape l'avait acheté lors de la vente. Pour le tableau, tout est expliqué dans ce chapitre. J'ai expliqué toute la signification des images et du tableau en général.

Kinny Lyn : Merci :) Tu verras la signification totale du tableau et les images décrites dans ce chapitre. Il n'y aura plus aucun mystère pour vous le concernant ;)

Merawen : Franchement, je ne pensais pas que j'allais faire pleurer quelqu'un avec la fin de mon dernier chapitre. Ca m'a surprise. La fin n'était pas spécialement heureuse mais elle ne montre pas la fin de l'histoire entre Sev et Harry, je te rassure. D'ailleurs, dans cette suite, tu peux voir ce qu'il advient. J'espère, en tout cas, que cette fois-ci, en terminant le chap, tu auras le sourire aux lèvres. Je te fais plein de bisous ;)

Egwène : T'inquiète pas, je ne te prends pas pour une 'Know-it-all', comme tu dis parce que tu m'expliques quelque chose. Je n'ai jamais fait de Latin et utilise un dico trouvé sur le net donc je me doute bien que ma traduction ne doit pas être parfaite. Ca ne me dérange pas parce qu'on ne peut pas tout savoir et que ça ne change rien à mon histoire mais je préfère qu'on me le dise quand il y a quelque chose qui ne va pas donc je te remercie ;)

Aurélia : Je suis contente que tu attendes mes fics avec impatience. C'est pour les lecteurs comme toi que j'essaye d'updater régulièrement mais ce n'est pas toujours évident. En tout cas, j'espère que tu aimeras mon chapitre final. Bisous à toi ;)

Kerowyn : C'est avec ton message que je vois que je n'ai pas updaté depuis très longtemps. Tu me souhaitais la bonne année… en tout cas, je te remercie :)

Gred : Merci beaucoup pour ta review qui m'a fit plaisir, aussi bien pour ma fic que pour ton soutien lors de mes examens. Ca motive vraiment de voir ce genre de commentaire et ça fait du bien :)

Vif d'or : Dis, je me demandais si tu avais continué ton HPDM. Oui, je sais que c'est une question tout à fait intéressée mais j'aimais vraiment beaucoup ta fic et j'aurais voulu en lire davantage. En tout cas, moi aussi, je t'embrasse très fort :)

Escargot : Lol. J'adore lorsque Harry est 'affreusement' beau dans une fic. C'est là où je le préfère donc je ne me prive pas dans mes histoires (en plus, je l'imagine mignon donc ça va de pair) ;)

Kitty-luv-Snape : Oui, je suis d'accord avec toi. J'aimerais beaucoup que ce genre de tableau existe. Il y a d'ailleurs pas mal de choses sorcières que j'aimerais qu'il existe mais bon… Lol. Bisous à toi ;)

Silmaril666 : Euh… en fait, j'aurais un peu de mal à te dire qu'il y a encore 30 chapitres à venir quand le mot 'fin' se trouve au bas de page de ce chapitre… mais qui dit fin de fic, dis nouvelle fic à poster ou continuité pour toutes les autres histoires que j'ai en cours… parce que j'en ai encore quelques unes et, théoriquement, ce n'est pas fini. Pour te consoler, je peux te dire que le chapitre est long. J'espère que tu ne seras pas déçue. Bisous.

LouiseHime : Moi aussi je préfère les happy end. J'espère que ce chap te plaira :)

Lilyep : Lol.

Chupz : Je sais que je n'ai pas été super rapide pour poster ce chapitre mais il a au moins le mérite d'être long. J'espère que tu l'aimeras ;)

Jenni944 : Merci :)

Malhicia : Je suis en DUT dans les métiers du livre. En faisant ça, je ne pensais pas avoir autant de travail (non pas que je cherchais une section où il n'y avait rien à faire non plus). D'ailleurs, je ne suis pas encore en vacances alors que la grande majorité des universitaires le sont déjà depuis un bon moment maintenant… Allez, plus qu'une semaine à tenir et c'est fini…

Oxaline : Merci beaucoup. Plein de bisous à toi aussi ;)

Nity chan : Je suis contente que toutes ces scènes t'aient plu. Surtout que j'avais beaucoup aimé les écrire. J'espère que tu ne seras pas non plus déçue par ce nouveau et dernier chapitre. Bisous ;)

Diosa : J'espère que ton ordi n'a plus de problème et que tu as plus de temps pour toi.

Senko Yurima : Je n'ai pas encore vu le film 'Alexandre' mais on m'en a dit beaucoup de bien.

Marijuane : Oui, toutes les réponses sont dans ce chapitre.

Valy : C'est toi qui m'avait informé de l'anniv de Sev et je t'en remercie parce que je n'aime pas mettre des infos fausses dans mes fics, même si je ne pouvais pas le deviner avant. En tout cas, tout a été changé pour rétablir la date.

Procne Aesoris : En général, si je ne réponds pas aux reviews dans un chapitre, je ne réponds pas la fois d'après. J'essaye tout de même de noter les questions pour y répondre mais lorsque je ne réponds pas aux reviews, c'est que je n'ai pas le temps et les RAR prennent énormément de temps à être rédigées. Pourquoi me poses-tu cette question ? Tu avais une question à laquelle je ne t'ai pas répondu ?

Amy Quirrell : Je suis contente de mon idée du tableau parce qu'elle a plu à tout le monde, apparemment et moi, j'ai aimé l'introduire et l'expliciter dans ma fic :)

Mélindra : Héhé, tu te poses les bonnes questions. Lol. Oui, c'est certain que c'est bizarre le fait que Sev ait ce tableau en sa possession. L'explication est écrite dans ce chap ;)

Lola Reeds : La forme animagus de Sev est énoncée dans ce chapitre. Ta curiosité sera donc rassasiée. Lol.

Akane : Merci. Soit dit en passant, je ne sais pas si tu l'as vu mais j'ai updaté la fin d'Un hôte inattendu.

Gégette88 : Là, je suis morte de rire quand tu me parles des bonbons de DD. Lorsque tu verras ce qu'il se passe dans ce chap… Lol.

Tama : Oui, c'est bien le dernier chapitre.

Meihra : Merci de tes mots. Ils m'ont vraiment touché. Si tu as lu d'autres de mes fics, j'espère qu'elles t'ont plu également. Bisous à toi aussi ;)

Dstine : Pour le tableau, si tu n'as pas bien compris à la fin du chapitre précédent, ce n'est pas gravec parce que j'explicite tout dans ce chapitre.

Crystal d'Avalon : Merci :)

Cindy : Merci ;)

Lenor : I'm glad you like my story :)

Lalouve : Je suis désolée de ne pas avoir updatée avant mais je ne pouvais vraiment pas, j'avais trop de travail. Là, déjà, je me démène pour updater souvent et rattraper un peu mon retard, si je puis dire. En fait, j'aimerais beaucoup avoir terminé certaines fics avant la sortie de HP6 le 16. J'espère quand même que tu auras pu lire ce chapitre avant ton accouchement. Tu n'oublieras pas de nous donner des nouvelles, s'il te plaît, ça nous fera plaisir de savoir que tu vas bien et que le bébé aussi. Gros bisous et prends bien soin de toi ;)

Manehou : Ouin, je fais ce que je peux ! Je sais que j'ai été longue à updater cette fic mais, chaque fois, les chapitres sont longs et mon année de fac m'a quand même pris beaucoup de temps. Et je ne suis toujours pas en vacances ! Là, j'essaye d'updater pas mal de mes fics, vous allez retrouver une Elehyn sur les rotules. Lol.

Céline : Vi, je veux devenir écrivain mais ça sera plutôt dans le fantastique. D'ailleurs, je commence à écrire mon livre cet été. J'espère l'avancer pas mal pendant ces deux mois ;) Pour répondre à ta question, non, je ne m'imagine pas vraiment Snape comme Alan Rickman, même si j'ai vu le film avant d'avoir lu les livres. Tout comme je n'imagine pas vraiment Harry comme Daniel Radcliffe et encore moins Hermione comme Emma Watson. Alan semble plus 'mignon' que la description de Snape est faite dans les livres. Il est aussi plus vieux. N'a pas les yeux noirs. Mais, il y a aussi des côtés de l'acteur qui me font penser à Severus. Sa voix en VO (je l'imagine exactement comme ça), certaines de ses expressions de visage et d'autres petites choses comme ça. Je n'ai pas une image fixe de Severus, ni même de Harry mais il y a certains dessins faits par des personnes sur le net, qui ressemblent beaucoup plus à l'image que je me fais de Snape.

Lily Evans : Non, je ne suis pas endormie… juste débordée.

An City-Hunter : Aujourd'hui !

Fanli : Oui, la preuve.

Ichy-chan : Non, pas manque d'inspiration mais plutôt de motivation après avoir eu le manque de temps. Pour cette fic, l'inspiration a toujours été là, d'autant plus que je savais d'avance ce que les chapitres allaient contenir (pour le plus gros du chapitre tout au moins).


SORCIERS AUX ENCHERES

Chapitre 9 : Un contrat révolu

« Alors Potter, enfin libre ! »

A cette interpellation, Harry s'était retourné et fixait à présent le visage de bouledogue de Pansy Parkinson qui affichait une mine gourmande en le détaillant de ses beaux yeux à l'aspect bovin.

Les traits du Gryffondor se durcirent tandis que la jeune femme s'approchait de lui d'une démarche qu'elle pensait chaloupée et sensuelle mais elle ne prêta pas attention à ce signe de tension et de méfiance.

« Enfin, je devrais peut-être dire… » continua-t-elle en se plantant devant Harry en haussant un sourcil qu'elle voulait séducteur. « Enfin libre pour moi ! »

Pansy posa ses paumes sur le torse du Survivant qui se dégagea aussitôt, l'air dégoûté.

« Ne me touche pas, Parkinson ! » siffla-t-il avec mépris.

« Et pourquoi donc ? » demanda-t-elle en essayant de se coller de nouveau à lui – sans succès. « Tu n'es plus sous contrat avec Snape ! Tu n'es plus sa bonne à tout faire donc il n'a plus d'autorité sur toi autre que professorale et puis… n'oublie pas que moi aussi j'ai une certaine autorité sur toi Potter ! Je suis préfète… si je le voulais, je pourrais améliorer ta vie… ou la pourrir. C'est à toi de décider » finit-elle avec une lueur malsaine dans les yeux.

« Laisse-le tranquille Pansy ! » cracha alors Draco Malfoy qui avait tout entendu. « Potter est gay ! »

Harry ouvrit des yeux ronds et s'insurgea tandis que la Serpentard poussait une exclamation étonnée et horrifiée « Je ne suis pas g- ! »

Un coup d'œil mêlé d'ironie et d'alerte fut envoyé par Draco lui signalant qu'il ferait mieux de se taire s'il ne voulait plus être harcelé par Pansy et Harry se tut.

« Mais je croyais qu'il était bi ! » s'exclama la jeune fille en regardant le Survivant d'un air suppliant, l'implorant indirectement de lui dire qu'il était aussi intéressé par les femmes.

Harry était soufflé par cette conversation qu'il n'avait pas voulue. L'école entière s'intéressait-elle à sa vie intime ? Et surtout connaissait-elle tout de son inclination sexuelle ? Cependant, malgré sa stupeur, il garda un visage neutre et prit une longue inspiration pour être capable de répliquer aussi calmement que possible.

Toutefois, ne voulant pas répondre à cette question silencieuse pour ni mentir, ni dire la vérité, il répliqua sèchement « Ce ne sont pas vos affaires et je ne suis pas intéressé par toi Pansy ! Et je ne le serai jamais donc ce n'est pas la peine d'user ta salive – de toutes les manières que ce soit – avec moi ! »

L'étudiante redressa sa tête dans une attitude de fierté blessée et se retourna en marmonnant dans sa barbe ce que Harry pensait être des insultes à son encontre. Puis, elle s'en alla à pas rapides sans jeter le moindre coup d'œil en arrière.

Le Gryffondor se tourna alors vers Malfoy pour lui lancer un dernier regard d'avertissement avant d'escompter s'en aller à son tour et vit que le blond jubilait encore de sa dernière réplique à Parkinson.

Se sentant certainement épié, Draco fit brusquement face à Harry qui fut déconcerté par la rapidité du changement d'expression qui s'opéra sur le minois de celui-ci. De goguenard et méprisant par la jalousie, il était passé à un air intéressé et quelque peu cajoleur.

« Alors » commença-t-il en fixant son ancien ennemi avec intensité tout en s'approchant de lui. « Granger t'a parlé de moi ? »

Harry demeura quelques secondes interdit avant de se reprendre « Pourquoi me demandes-tu ça Malfoy ? Aurait-elle eu quelque chose de spécial à me dire ? »

Devant cette réponse, le Serpentard perdit instantanément de sa superbe et, en voyant son assurance quelque peu s'effriter, Harry en conçut une certaine satisfaction froide. Néanmoins, il dût bien vite se résigner à partir sur un terrain où il ne voulait pas s'aventurer lorsque son vis-à-vis se détourna un bref instant vers Hermione qui était encore attablée devant son petit déjeuner dans la Grande Salle, pour la détailler de son regard gris, méprisant et vengeur.

« … A part peut-être le fait que tu lui aies demandé d'interférer en ta faveur pour que je sorte avec toi, ce que je peux qualifier de quantité négligeable ! » poursuivit le jeune sorcier aux cheveux noirs, d'une voix monocorde mais hautaine.

Draco le fixa de nouveau, jaugeant ses paroles. Puis, il soupira.

« Je ne pensais pas qu'elle ferait ça ! » commença le blond en parlant sans aucun doute possible de Hermione. « Nous avions conclu un marché, tu sais… J'embrassais sa répugnante petite bouche pour rendre jaloux la stupide Weasel et elle, elle devait te parler de moi, te faire valoir mes mérites, te montrer que tu pouvais m'avoir quand tu voulais et où tu voulais… » continua Draco en permettant à ses prunelles d'errer sur le visage qui hantait ses rêves érotiques depuis des mois. Il en mouillait ses draps toutes les nuits et Harry était le moindre de ses gémissements. Il était tellement beau que toute l'école devait avoir, un jour ou l'autre, fantasmé sur lui – fille comme garçon. Homosexuels, bisexuels comme hétérosexuels. Il en était certain.

Draco s'approcha de Harry à le coller et ne laissa pas son ennemi fuir sa proximité tandis qu'il ajoutait « Cela tient toujours ! Tu n'as qu'un mot à dire et je suis à toi… Et tu seras à moi… Potter, tu ne peux pas savoir à quel point tu me fais bander ! »

A ces mots, Harry sursauta et essaya à nouveau de se dégager de l'autre mais Draco était tout aussi fort que lui et le désir – qu'il sentait battre contre sa cuisse – ne le rendait que plus entreprenant.

« Je ne suis pas intéressé ! » gémit Harry en posant ses paumes sur les épaules du blond pour le repousser plus fermement.

« C'est ce que tu crois maintenant ! » répliqua le Serpentard en parsemant le cou parfumé du brun de petits baisers mouillés. « Mais tu te trompes ! J'ai entendu dire que tu étais toujours vierge… »

Harry fut tellement surpris par cette phrase qu'il en oublia un instant de lutter contre Malfoy. Comment savaient-ils tous ce genre de choses à propos de lui ?

Draco éclata d'un rire excité lorsqu'il avisa la question qui brûlait dans les iris verts. « Ce que tu peux être naïf, Potter ! Crois-tu qu'un mec aussi beau, célèbre et riche que toi peut passer inaperçu dans ce collège ? Pratiquement tous les élèves ici veulent te coller dans leur lit !… Et, apparemment, Snape aussi ! »

Le Gryffondor rougit mais Draco n'y prêta pas attention et poursuivit, « Ne me dis quand même pas que tu n'as pas remarqué tous les regards qui convergent vers toi quand tu rentres dans une pièce ! Ou les brusques gloussements des filles ! Ou les personnes qui, tout à coup, s'éventent ou dégrafent le haut de leur chemise parce qu'elles ont subitement trop chaud ! Ou les yeux qui te dévorent constamment, la bave aux lèvres ! Les brusques silences sur ton passage, le temps de te contempler puis l'éclatement de chuchotements appréciateurs ! Tu ne vas pas me dire que tu n'as jamais su que les crises de pleurs ou les évanouissements de filles devant toi étaient justement dus à ta présence ! Tout le monde le sait ! Et tout le monde s'intéresse à ta vie sexuelle… ou plutôt à ton manque de vie sexuelle… ce à quoi je pourrais facilement remédier… »

Malfoy recommença à lui embrasser le cou, dérivant peu à peu vers la bouche rouge et tendre mais Harry le repoussa tant et si bien, cette fois-ci, qu'il réussit à se dégager de l'étau qu'était le corps du Serpentard, juste avant que Blaise Zabini ne les siffle, l'air goguenard.

« Je vois qu'on s'amuse bien ici, n'est-ce pas Draco ? »

Malfoy grogna et rétorqua à son ami « Mêles-toi de tes affaires, Blaise et va t'occuper de Londubat ! »

« Neville ? » murmura Harry, très surpris.

« Oui, Neville ! » lui répondit le blond en se tournant vers lui. « Ne savais-tu pas que Blaise en pinçait pour Londubat ?… »

« Tais-toi, Dray ! » siffla l'autre Serpentard en crispant ses poings.

« … Et Blaise m'a même demandé de coucher avec eux deux rien que pour avoir Londubat dans ses bras… »

« Arrête Draco ! » s'écria-t-il d'une voix sèche en s'approchant de son camarade de dortoir. « Laisse Neville en dehors de ça ! »

« … Mais ce que Blaise n'a pas encore compris, c'est que Londubat en pince également pour lui ! »

Harry écarquilla les yeux, totalement déconcerté cette fois-ci, et fut bientôt imité par Blaise qui pâlit brusquement avant de rougir.

« Quoi ? » fit Blaise.

« Blaise, franchement, si tu n'as pas vu que Neville était amoureux de toi et ne veut que toi dans son lit, je vais croire que tout le monde est aveugle dans cette école ! Je ne sais pas d'où t'es venue l'idée qu'il pourrait être attiré par ta proposition si je me joignais à vous parce que je peux te dire qu'il ne me désire pas du tout… et moi non plus… » conclut-il en se tournant de nouveau vers Harry tandis que Blaise, tout à coup déterminé, faisait demi-tour et retournait dans la Grande Salle, vers la table des Gryffondor.

« J'en reviens pas ! » laissa échapper Harry qui… n'en revenait pas. « Neville et Blaise ! »

« Et Harry et Draco ! » ajouta le blond en ayant l'intention de reprendre le Survivant dans ses bras mais en fut empêché par tout un groupe de Serdaigle et de Poufsouffle qui, ayant fini leur petit déjeuner, s'apprêtait à se rendre dans leurs salles de classe respectives.

Bientôt, une petite marrée humaine se forma et Draco perdit de vue l'objet de ses pensées qui avait profité de la cohue pour s'esquiver.

« Bordel ! » jura Malfoy en tapant du pied. Un instant plus tard, il rejoint Crabbe et Goyle qui se dirigeaient vers les cachots, sans s'apercevoir que Pansy le regardait avec dégoût. Jamais il n'aurait pu se douter qu'elle avait assisté à toute sa scène de séduction et qu'elle escomptait lui faire payer. Et pour cela, il n'y avait qu'une solution : Snape !

OOOoooOOOoooOOO

Maugrey Fol Oeil regardait son grand ami, Albus, engloutir un nouveau marshmallow surprise au citron-miel et il se posait des questions.

« Albus, ça fait longtemps que tu n'as pas fait de prise de sang ? »

Dumbledore se tourna vers son ami, de la méfiance dans les yeux.

« Pourquoi me demandes-tu ça ? »

« Parce que je me disais que tu es toujours vaillant mais que j'ai l'impression que tu es fatigué ces temps derniers ! »

« Ce n'est pas ce que tu me disais la semaine dernière quand on dansait le French Cancan avec les robes de Sibylle ! Ni quand tu te plaignais de ta jambe de bois qui t'empêchait de faire le grand écart alors que nous savons tous les deux que ce n'était pas ta jambe qui était trop raide !… »

« Albus ! »

« Je parlais de ton dos ! »

« Mmh ! » fit Alastor en se frottant les reins. « Nous ne sommes plus aussi jeunes maintenant Albus et je réitère ma question : as-tu fait des analyses récemment ? »

« Je n'en ai pas besoin ! » grimaça le directeur de Poudlard.

« Tu pourrais peut-être en faire juste une pour un simple contrôle ! » lui suggéra le vieil auror en voyant son ami s'arrêter de mâcher pour le fusiller du regard. Il lui avait même semblé qu'Albus serrait un peu plus fort contre lui son paquet de bonbons. « Je vais appeler Pompom ! »

« Non ! » s'écria Dumbledore comme il put, en s'étouffant à moitié. Mais le temps qu'il retrouve une respiration normale, Maugrey avait déjà lancé de la poudre de cheminette dans l'âtre et appelait l'infirmière qui lui répondit.

« J'arrive dans une minute ! » répliqua Pomfresh lorsque Alastor lui eut demandé de venir dans le bureau d'Albus pour lui faire une prise de sang.

Dumbledore s'empressa alors de cacher les paquets de bonbons pleins ou déjà éventrés en vue d'être vidés. Il lança un sortilège de disparition instantanée aux papiers de bonbon qui jonchaient son bureau, le sol ou débordaient de sa poubelle et se rassit, le souffle court et pâle comme la mort.

« Traître ! » marmonna Albus en se passant une main tremblante sur son front moite.

Alastor n'avait aucune idée de ce qu'il faisait, se dit-il en sentant la peur lui nouer l'estomac. Personne n'avait jamais su que sa forme épouvantard était une feuille médicale portant son nom et où un seul autre mot était encore écrit : Diabétique !

Lorsque l'infirmière arriva, une seringue à la main, Dumbledore s'évanouit.

OOOoooOOOoooOOO

Arrivé devant la porte de la salle de cours de potion, Harry pensait au tableau que Severus avait dans sa chambre.

Lorsqu'il avait demandé à Snape quelle était la signification de tous ces changements d'image, celui-ci lui avait dit d'y réfléchir par lui-même et maintenant, il la connaissait : le tableau reflétait les émotions de son professeur et cela le laissait perplexe.

Pourquoi Snape qui était toujours très secret sur sa personne avait-il acheté un tableau reflétant ce qu'il ressentait dans les moindres détails ? Et pourquoi l'avait-il laissé en place dans sa chambre sachant que lui, Harry Potter, allait y dormir pendant une semaine et donc aurait le temps de voir bien des choses ?

'Qu'est-ce que tout ça veut dire ?' se demanda le jeune homme en se remémorant la première image qu'il avait vue sur ce tableau et qui représentait un volcan en éruption.

Harry se sentit rougir tandis que la lumière se faisait dans sa tête.

'C'est le désir !' pensa-t-il en balayant du regard le couloir qui se peuplait peu à peu. Il espérait que l'obscurité ambiance cacherait la rougeur de ses joues, la brillance de ses yeux et le petit sourire qui ne voulait plus quitter ses lèvres. 'C'était le premier jour de mon contrat, il devait jubiler !'

Il se souvenait également d'avoir vu une image d'un terrain incendié peu après. Ravagé par des flammes affamées. Le sourire du Gryffondor s'accentua.

'… Pareil ! Puissant désir aussi !… Remarque, maintenant que j'y pense, ça ne m'étonne pas… Je ne l'ai pas souvent vu autour de moi sans qu'il ait une érection… Contrairement à ce qu'il paraît être, il est bouillant !'

Harry émit un petit rire involontaire avant de se reprendre rapidement. Souhaitant en connaître plus sur les sentiments de Severus, il essaya de se rappeler de toutes les images qu'il avait vues et, au fur et à mesure de son analyse, son sourire ne le quittait plus.

'Cette fois-là, il y avait un chêne sur lequel était perché un oiseau… Le temps était magnifique et, en le regardant, on avait cette impression de paix et de joie… J'ai d'autant de mal à le comprendre qu'on venait de se disputer ce jour-là… et c'est Severus qui avait eu le dessus' se remémora-t-il en faisant la moue. 'Ca se trouve, il jubilait d'avoir réussi à gagner cette partie !… Il faudra que je lui en parle…' se dit-il en entrant dans la classe dont la porte s'était brusquement ouverte, tandis que les autres élèves arrivaient au pas de course.

Harry adressa un sourire éclatant à son maître des potions qui lui répondit brièvement d'un même signe.

Le jeune homme alla s'installer à sa place habituelle et les autres étudiants franchirent le pas de la porte pour rejoindre leurs places à leur tour. Snape put alors fermer la porte et se diriger vers son bureau.

« Aujourd'hui, vous allez préparer une potion contraceptive classique » dit-il d'un ton glacial avant de prendre un air goguenard. « Nul doute que vous en aurez besoin si ça n'a jamais déjà été le cas ! Comme il vous l'a déjà été enseigné lors de votre cinquième année par le professeur Flitwick, il existe des sorts qui neutralisent le sperme aussi bien concernant les maladies sexuellement transmissibles que concernant la possibilité de fécondation. Cependant, les potions sont bien plus puissantes que les sorts et, surtout, sont actives à long terme ! Un enseignement plus informatif vous avait été donné et, théoriquement, tous les élèves ici présents devraient savoir qu'un sort neutralisant doit être renouvelé avant chaque rapport sexuel car, en aucun cas, ce sort n'est actif pour un deuxième rapport et… »

Une main s'était levée - que Snape prit en compte – et Grégory Goyle demanda, « Mais si on utilise un sort neutralisant… il n'y a plus d'érection ! »

Snape réprima le mouvement de lever les yeux au ciel tant la question était stupide et répliqua « Monsieur Goyle, nous ne sommes pas ici pour reprendre le cours d'éducation sexuelle qui vous avait été donné au début de votre cinquième année et je sais très bien que, chaque année, un cornichon dans votre genre pose cette question donc un professeur compétent y répond toujours. Essayez donc, pour la dernière fois, d'engranger cette information sous votre crâne épais. Non, monsieur Goyle, ce sort… ni la potion que vous allez préparer, n'a d'effet sur les réactions physiologiques des partenaires. J'ose espérer que chacun d'entre vous n'a jamais pensé que ce sort n'entraînerait quoi que ce soit et que vous n'avez jamais pris aucun risque, sinon, il s'agirait là d'une grande inconscience et je vous suggérerais d'aller en parler avec Madame Pomfresh ! Ceci étant dit, il est de mon devoir de vous informer que cette potion est très efficace et bien plus pratique dans certaines situations, cependant, elle n'est pas évidente à préparer. Elle est entre autres constituée du liquide aqueux se trouvant à l'intérieur des globes oculaires des dragons. C'est un produit rare donc cher mais, heureusement, il peut être dupliqué par magie selon des procédés méticuleusement et prudemment effectués. Les éléments qui composent ce liquide sont volatiles. S'ils se retrouvent dans l'air plutôt que dans votre potion, celle-ci sera sans effet ce qui ne vous protégerait en rien lors de vos rapports sexuels. Il est donc très important de suivre la recette à la lettre et de garder un œil sur les produits. Si le liquide aqueux a tourné au blanc, il est perdu ! Et si vous l'utilisez quand même, votre potion restera bleue ciel au lieu de devenir d'un mauve transparent. Maintenant que je vous ai mis en garde, vous pouvez venir chercher vos ingrédients ! »

Une heure plus tard, des douces volutes de fumée sortaient des chaudrons de chaque élève et ils tournaient régulièrement leur solution dans le sens des aiguilles d'une montre puis dans l'autre.

« … Ta question était très amusante Goyle » ricana méchamment Pansy Parkinson en voyant approcher le maître des potions. « Car on sait tous que ça ne te servait à rien de la poser… tu n'as pas de petite amie pour avoir besoin de tester ce sort ! »

« Tais-toi Pansy ! » fit Goyle en serrant les lèvres.

« A moins que tu sois à la recherche non pas d'une mais d'un petit ami… comme Draco ! »

Malfoy releva les yeux de son chaudron et envoya un regard noir à la jeune sorcière.

« Je ne t'ai rien demandé Pansy alors mêles-toi de tes affaires ! » lui dit-il avant d'ajouter. « Et laisse Goyle tranquille ! »

« Et pourquoi ? » murmura la Serpentard en minaudant tandis que son cœur se mettait à battre plus fort d'excitation comme elle voyait que Snape était maintenant presque à portée d'oreille.

« Parce que tu essayes simplement de te venger de moi à travers lui ! »

« Ah oui ? » fit-elle en haussant un sourcil faussement interrogateur. « Et pourquoi souhaiterais-je me venger de toi ? »

« Parce que tu n'as pas eu Potter ! »

« Mais toi non plus, tu ne l'as pas eu, te ferais-je remarquer ! »

« Ce n'est pas le problème ! Il est à moi de toute façon ! Tu l'as entendu toi-même : il ne veut pas de toi ! Potter est gay et s'il n'y avait pas eu cette foule qui nous a séparé ce matin, il serait encore dans mes bras à répondre aux baisers dont il était si affamé tout à l'heure ! Ne va pas te mettre entre Potter et moi, Pansy, parce que tu n'arriveras à rien au final… sauf à t'humilier davantage. Ce soir, Harry sera dans mon lit et tu ne pourras rien y faire alors… »

« Monsieur Malfoy » appela une voix réfrigérante derrière le blond. « Je vous conseillerai de faire plus attention à votre potion au lieu de discuter avec Miss Parkinson ! Voilà qui fera dix points de moins à Serpentard et une retenue pour ce soir avec Monsieur Rusard ! »

Draco fronça les sourcils, étonné. Jamais Snape n'avait ainsi fait perdre de points à sa Maison et encore moins de lui donner une retenue à lui – Draco Malfoy, fils de Lucius Malfoy !

'Il a entendu mes dernières paroles !' se dit-il avec appréhension. 'Il n'y a que ça qui puisse le faire agir comme ça !'

Draco lança un bref regard vers Harry – sachant que le maître des potions le regardait toujours et, pour se venger, il fixa le jeune Gryffondor avec une lueur de regret dans les yeux en haussant les épaules tout en faisant une mimique qui voulait dire 'Zut, Snape m'a collé une retenue donc notre rendez-vous sera reporté à plus tard.'

Harry fronça à son tour les sourcils, perplexe avant de secouer la tête légèrement en se retournant.

Draco réprima un sourire en avisant les poings fermés de son professeur, crispés le long de son corps raidi et tremblant de fureur. Le jeune blond n'avait pas besoin de regarder les yeux de Snape pour savoir qu'ils devaient être assombris par la rage et d'un intense éclat meurtrier.

Le cours se termina dans une lourde atmosphère de crainte du côté des élèves et d'extrême colère de la part de l'enseignant.

La clocha sonna et Snape aboya « Potter ! Restez dans mon bureau ! J'ai à vous parler ! »

Harry sursauta mais acquiesça, se demandant ce qu'il se passait. Il avait bien vu qu'une chose étrange était advenue entre Malfoy et Severus mais il ne savait pas quoi… et pensait ne pas tarder à l'apprendre.

Lorsque la classe fut vidée et que la porte claqua, Snape poussa Harry contre le mur le plus proche et siffla « Qu'est-ce qu'il y entre Malfoy et toi ? »

Complètement déconcerté par cette question inattendue, Harry mit du temps à répondre – un temps que Snape ne supporta pas et vociféra, après avoir lancé à la salle un sort d'insonorisation, « Il est ton amant ? Ca dure depuis quand ? C'est lui que tu allais rejoindre lors de tes heures de pause ? Et moi qui pensais que c'était ton ami Ron que tu allais retrouver ! »

« Sev… » tenta Harry qui fut rudement secoué contre le mur, par les épaules.

« Tais-toi ! Tu m'as menti ! Tu me disais que tu étais vierge et moi, je te croyais ! Oh j'étais tellement heureux d'être ton premier ! Tu as dû bien te foutre de moi avec tes discours sur ton manque d'habileté ! Mais j'aurais dû m'en douter ! Tu es bien trop beau, bien trop doué pour être totalement innocent ! Pourquoi as-tu fait ça ? Pour te venger ? Tu voulais me faire payer les insultes que je t'avais lancées ou ma soi-disant haine envers toi ? »

« Mais non voyons ! » se défendit désespérément le Gryffondor qui avait l'impression de se faire entraîner vers un terrain dangereux où il ne voulait pas aller.

« Ne me mens pas ! » hurla Snape avec une fureur qui lui donnait l'air d'un dément.

« Mais je ne te mens pas ! »

« Depuis quand ? » hurla l'homme encore.

« Depuis quand quoi ? »

« Depuis quand es-tu son amant ? »

« Mais je ne suis l'amant de personne ! Il n'y a que toi dans… »

« Je t'ai dit de te taire ! » cria Snape en crispant cruellement les doigts sur les bras de Harry qui restait immobile.

« Alors pourquoi me poses-tu des questions ? »

Cette phrase était tellement inattendue, aussi bien de par son sens que par le ton calme qu'avait employé le jeune sorcier qu'elle désarma Severus. Harry en profita donc aussitôt.

« Ecoute Severus, je ne sais pas ce qui peut te faire penser ça mais je n'ai réellement jamais été l'amant de Malfoy… ni d'un autre ! Franchement, tu me vois dire oui à un homme qui a été mon ennemi depuis que j'aie mis les pieds ici ? »

« Tu m'as bien dit oui à moi ! » répliqua Snape d'un ton plus cohérent et calme malgré le tremblement de sa voix qui attestait encore du manque de maîtrise qu'il avait toujours sur lui-même.

« Mais toi, ce n'est pas pareil ! Toi, tu es sorti du Mal pour venir vers le Bien tout en gardant ton masque de méchant protéger ta couverture… pour me protéger ! Tu as espionné pendant des années en risquant ta propre vie ! Tu as sauvé la mienne à plusieurs reprises ! Je pensais te connaître et je me disais que tu étais l'un des pires salauds qu'il m'avait été donné de rencontrer. Je pensais que tu me détestais ! Et je voyais que tu te comportais presque aussi cruellement et injustement avec les autres et, malgré la disparition de Voldemort, je vois que tu n'as pas beaucoup changé. Je veux dire » ajouta-t-il avant que Snape ne prenne ses mots d'une autre manière que ce qu'ils signifiaient réellement. « Dans les cours, tu es presque toujours aussi froid. Tu as gardé ton côté injuste, partial presque en intégralité… même si je vois certains changements… et, je ne comprenais pas pourquoi avant mais… maintenant, je sais… »

« Tu sais ? » répéta un Severus décontenancé et légèrement effrayé.

« Oui ! Tu as un peu changé après la défaite de Voldemort mais tu as beaucoup changé envers moi – et un peu les autres – depuis une semaine. Tu es plus ouvert qu'avant, même si tu refuses toujours de répondre à la plupart de mes questions. Et je pense… je pense… » hésita-t-il en regardant Severus dans les yeux. « Que c'est parce qu'avant, tu ne voyais rien de beau en toi ! »

Snape relâcha l'étau autour des bras de Harry et se recula de quelques pas, le regard horrifié.

« Je pense que si tu t'es enrôlé dans le groupe des mangemorts, c'est pour plusieurs raisons mais l'une d'entre elles est parce que tu te détestais… tout comme Voldemort se haïssait. Attention, je ne fais pas de comparaison entre vous deux car vous n'avez rien à voir l'un avec l'autre mais, je sais que tu as eu une enfance difficile et que tu as été maltraité par ton père. En entendant tes paroles, j'ai eu l'impression qu'il… ne t'aimait pas… et je pense que tu t'en aies voulu pour ça et… que tu t'es mis aussi à te détester pour ça… surtout que tu ne pouvais pas aider ta mère lorsqu'il la battait… parce que ton père vous battait, n'est-ce pas ? »

Harry avait horreur de faire cela mais il avait l'impression que ses paroles, au bout du compte, ferait du bien à l'homme qui lui faisait face et qui le regardait avec la même souffrance qu'il ressentait en cet instant.

« Tu t'es haïs pour des choses pour lesquelles tu n'y pouvais rien ! Ce n'était pas de ta faute Severus ! Et tu as voulu te faire encore plus de mal en rejoignant les mangemorts… même si ce n'est qu'une des raisons qui t'a poussé à rejoindre Voldemort. Tu ne t'ai jamais rien pardonné Severus mais il est plus que temps que tu le fasses ! Si tu as rejoint Dumbledore, c'était bien pour rétablir les choses qui n'allaient pas ! Tu n'es pas un homme cruel Severus, juste un homme blessé ! Et arrête de te haïr, arrête de te punir en nourrissant la haine des autres envers toi ! Arrête de penser que tu n'es pas capable de retenir quelqu'un ! Arrête de penser que n'importe qui, même Malfoy, est mieux que toi ! Et pour l'amour du ciel, arrête de penser que je pourrais succomber à n'importe qui, ce n'est ni flatteur pour mon ego, ni pour le tien ! »

Harry finit cette phrase avec un sourire un peu triste.

« Je ne t'ai jamais menti Severus ; je suis toujours vierge. Je ne ressens que peu de sentiments positifs pour Malfoy et je ne suis pas attiré par lui… ni par aucune autre personne que toi… Je veux que tu sois mon premier… »

Le jeune homme s'approcha de Snape et prit son visage entre ses paumes. Les yeux noirs le fixaient avec une intensité presque insoutenable.

« Je veux que tu sois mon premier » répéta-t-il avant d'ajouter en murmurant contre ses lèvres. « … Je crois… Je crois que je t'aime ! »

Harry embrassa la bouche fine avec douceur et dévotion, éprouvant la mobilité et la flexibilité des lèvres tendres sous les siennes… jusqu'à ce que Severus les entrouvre pour glisser sa langue dans la bouche de son compagnon. L'étudiant gémit de délice tandis que sa tête lui tournait. Il sentait ses genoux fléchir un peu mais Severus lui passa un bras autour de la taille pour le maintenir debout et continua à l'embrasser avec amour et désir.

Quelques minutes ou peut-être un siècle plus tard, ils s'arrachèrent tendrement des lèvres l'un de l'autre et restèrent ainsi, entrelacés, front contre front, souffle contre souffle, les yeux baissés et Severus ne dit qu'un mot.

« Merci ! » murmura-t-il.

Rien ne fut ajouté. Harry avait très bien compris que l'homme ne venait pas de le remercier pour son baiser mais plutôt pour sa libération.

OOOoooOOOoooOOO

Le soir-même, sur son canapé, Harry dans ses bras, Severus remerciait Draco de l'avoir mis dans un état de jalousie tellement intense qu'il avait eu cette conversation avec Harry et… il jubilait également de savoir que le jeune Serpentard était en pleine retenue avec Rusard.

« A quoi tu penses ? » lui demanda Harry en avisant la sourire carnassier qui déformait les lèvres de son compagnon.

« A tes jolies petites fesses ! » le taquina Snape.

Harry rigola et rétorqua « Je vous prenais pour un homme intelligent, Professeur Snape, et maintenant, je m'aperçois que votre esprit n'es occupé que par une seule et unique pensée, jour après jour et nuit après nuit ! Je dois vous avouez que vous me décevez beaucoup ! »

Snape sourit et répliqua « Ce n'est pas ce que vous et vos fesses disiez tout à l'heure ! »

Harry rougit et Severus ricana.

« A propos d'histoire de fesses, j'ai aperçu Blaise Zabini et Neville Londubat dans une position bien compromettante tout à l'heure ! »

« C'est bien ! » dit Harry sérieusement. « Mais ce n'est pas une histoire de fesses ! Ces deux-là sont amoureux l'un de l'autre ! »

« Comment tu le sais ? » demanda Severus avec curiosité.

« Je l'ai su ce matin ! J'ai entendu Malfoy le dire à Blaise ! »

« Malfoy ? » s'étonna le maître des potions. « Il devrait peut-être monter une agence matrimoniale celui-là ! » ricana-t-il tandis que Harry l'imitait, s'imaginant Draco écoutant les problèmes de cœur des uns et des autres et y répondant.

« C'est vrai qu'il a un certain don pour dénouer les problèmes de communication entre les Serpentard et les Gryffondor ! » ronronna le Survivant, en passant une main lente sur la rondeur ferme de la croupe de son futur amant.

Snape gémit doucement en fermant les yeux.

« D'ailleurs, en parlant des Maisons, j'ai une question pour toi ! »

« Mmh ? »

« Pourquoi me vois-tu comme un Serpentard ? »

Severus rouvrit les yeux, perplexe.

« Quoi ? » demanda-t-il, incertain.

« Oui ! Je veux dire… dans ton tableau ! J'ai vu qu'il reflétait tes émotions ! »

L'homme sourit à cette constatation et embrassa brièvement les lèvres de Harry.

« Je suis fier de toi ! » dit-il avec sincérité mais comme Harry le regardait avec l'air de le prendre pour un fou, il ajouta « Je voulais que tu trouves tout seul la signification de ce tableau et tu y es arrivé ! »

« Pour quelle raison ? Je ne te suis pas ! »

« Parce que je ne voulais pas te rendre la tâche trop facile ! Je voulais que tu fasses fonctionner tes méninges ! Je voulais que ce tableau t'intrigue et si tu as pris la peine de chercher ce qu'il voulait dire, ça veut aussi dire que j'aie réussi ! »

« Mais pourquoi ? Je ne comprends toujours pas ! Ce n'est pas vraiment banal de ta part de laisser à la portée de tous un objet qui reflète tes émotions ! »

« Non seulement mes émotions mais aussi mes sentiments – qu'ils soient profonds ou superficiels – parfois, mon humeur et mes pensées, mes désirs… Ce tableau est comme la prunelle des yeux pour ceux qui savent le décrypter, il est le miroir de l'âme de la personne à qui il appartient ! »

« Je ne te comprends d'autant plus Severus ! Toi qui es toujours si secret… ! »

« C'est vrai, je suis secret ! Mais je n'ai jamais dit que tout le monde pouvait voir ce qu'il reflète ! »

« Il n'y a que moi ? » demanda Harry en se redressant, étonné.

« Et moi ! » compléta Snape en étirant ses bras pour rapprocher à nouveau le corps chaud qui lui manquait déjà. « Je montre ce que je ressens seulement aux personnes que je veux ! Et je voulais que tu vois ! A l'origine, ce tableau a été créé à mi-chemin entre le miroir du Riséd et les rappeltout. Contrairement au premier, il ne montre pas le plus cher désir mais il en reprend certaines similitudes : on peut voir l'aspiration du cœur, les désirs qui nous envahissent mais ceux-ci existent bel et bien. Avec le miroir du Riséd, tu peux tout voir : devenir le sorcier le plus puissant de la planète, être couvert de richesse et de gloire ou encore être entouré de toutes les personnes qui nous désirons profondément ! Avec ce tableau, ce n'est pas vraiment possible. Il ne montre pas ton vœu le plus secret mais ce qui est concrètement à l'intérieur de toi ! Ainsi, la plupart du temps, tu pouvais voir une image aux couleurs chaudes, remplies de flamme, de lave ou d'étincelles car c'est la symbolique du désir et je voulais que tu saches combien je te désirais ! Il ne reflétait que ça au début… »

« Je comprends un peu mieux mais… pourquoi ton tableau est-il à mi-chemin avec le rappeltout aussi ? »

« Parce que, parfois, tu ne sais pas que tu ressens quelque chose et le tableau te le montre. Parfois, tu ne sais pas que tu penses une autre chose et tu as la preuve de cela dans l'image qu'il renvoie. Il fonctionne un peu comme le ferait une profonde introspection, une communication entre l'inconscient et le conscient… ça peut-être très utile parfois… mais d'autres fois, ça peut être aussi très dangereux… »

« Dangereux ? Pourquoi ? »

« Parce qu'il y a des choses que tu n'es pas prêt à t'avouer ! Il y a aussi, parfois, des choses que tu peux mal interpréter. Il faut être méfiant avec la plupart des objets magiques, surtout lorsqu'ils révèlent des choses qui demeurent habituellement secrètes.

« Et tu me l'as montré pour que je vois l'étendue de ton désir ? » s'étonna Harry. « Parce que je crois que c'était inutile, tu sais… rien que le fait de me sauter dessus à tout va et de me montrer ton érection dès que tu le pouvais étaient très révélateurs ! »

Snape éclata de rire.

« Je n'ai pas pu m'en empêcher ! » s'excusa-t-il en étouffant progressivement son accès d'hilarité. « Je voulais que tu penses à moi comme je pensais à toi… aussi souvent ! Je voulais que tu sois intrigué par moi autant que je l'étais pas toi alors j'ai employé tous les moyens que je connaissais mais ça a toujours tourné plutôt autour du sexe mais tu me rends fou, Harry ! Je te désire depuis trop longtemps ! Tu es devenu un homme trop beau pour que je puisse te laisser tranquille ! »

« Avec tes paroles, j'ai l'impression que tu ne vois que le côté physique… »

« Beau aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur et ça, je l'ai toujours pensé ! J'aime ta personnalité… même si tu es parfois trop naïf ! Et trop sensible… et trop impulsif… et trop… »

« C'est bon ! Je crois que j'aie compris là ! » bougonna Harry tandis que Severus éclatait à nouveau de rire.

Le jeune Gryffondor ne put rester longtemps vexé en entendant le rire de son partenaire. Il ne l'avait jamais entendu aussi souvent et cela lui faisait plaisir. On aurait dit que Severus s'était enfin pardonné et qu'il se permettait enfin de vivre. La pensée donna du baume au cœur de l'étudiant.

« Mais tu ne m'as toujours pas répondu : pourquoi me voyais-tu comme un Serpentard ? »

Severus hésita à répondre pendant une seconde puis se lança « Je voulais que tu sois tout à moi ! »

« Euh… » fit l'étudiant en haussant un sourcil. « Je ne vois pas vraiment le rapport ! Aucun des Serpentard n'est tout à toi à ce que je sache ! »

« Ce n'est pas ça ! » grogna Snape avec vivacité et en prenant les mains de Harry dans les siennes avant de le regarder avec avidité. « Je voulais que tu sois dans ma Maison, près de moi ! Que je sois ton directeur ! J'aurais voulu être celui qui aurait détenu le plus grand pouvoir sur toi ! Celui qui aurait été responsable de toi ! Celui à qui tu aurais pu te confier – pas d'une manière amicale bien sûr – mais qui aurait été la réponse à tout ! J'aurais voulu que tu viennes me chercher lors des conflits avec d'autres élèves ou professeurs ! Celui qui aurait dénoué les situations dans lesquelles tu te serais infailliblement trouvé ! J'aurais voulu avoir le plus de contacts possibles avec toi ! J'aurais voulu que tu appartiennes à ce que je gouvernais, si tu me permets l'expression ! »

« Tu me voyais comme ça avant ? »

« Tu veux dire… quand tu es arrivé dans l'école ? »

Harry acquiesça d'un signe de tête et Snape répondit « Non ! Quand tu es entré à Poudlard, je te voyais comme le fils de James même si tu m'intriguais tout autant mais pour d'autres raisons… mais lorsque tu as grandi… là, j'ai commencé à te vouloir ! Je dois bien t'avouer que lorsque nous pratiquions les cours d'occlumency, de te voir par terre à quatre pattes devant moi m'avait donné des idées mais c'était plus dans le cadre d'une humiliation qu'autre chose… Ne me regarde pas comme ça, je n'ai plus les mêmes pensées maintenant !… Mais je n'ai ressenti les premières réelles étincelles du désir qu'à partir de ta rentrée en sixième année ! Tu avais tellement changé ! Tellement grandi que j'ai eu plusieurs érections pendant le banquet… »

Snape ricana tandis que Harry prenait une belle teinte cramoisie.

« C'est ce soir-là que j'aie décidé que tu serai à moi un jour ou l'autre. C'est aussi ce soir-là que j'aie commencé à te voir en Serpentard tout en sachant que tu étais un Gryffondor et que tu n'étais pas réellement à moi. Lorsque Miss Granger a réalisé sa vente aux enchères, j'ai vu là l'occasion de m'approprier ta personne ! C'était le prétexte idéal pour me donner l'illusion que tu m'appartenais ! Je voulais te marquer à moi et je le veux toujours ! »

A ces mots, Harry frissonna de désir. Lui aussi avait envie d'être marqué du seau de Severus… tout comme il avait envie de marquer l'homme du sien.

« Et pour le tableau » dit Harry avec difficulté, pensant qu'il valait mieux reprendre un sujet moins brûlant. « Un jour, j'ai vu une image où il y avait un chêne… »

« Ca me représentait moi ! » répondit Severus avant que Harry ne puisse posée son entière question. « Et l'oiseau d'aspect tropical posé dans un nid sur une des branches, c'était toi ! Vois-tu, le chêne représente la puissance, la solidité, l'éternel avec des racines bien ancrées dans le sol et l'oiseau, c'est l'être inaccessible et merveilleux qui peut s'envoler du jour au lendemain… mais tu t'étais fait un nid ce qui veut dire que tu restais avec moi. »

« En fait, tout ça signifiait que tu étais la stabilité… la fidélité ? » suggéra Harry tandis que Snape hochait affirmativement la tête. « Que tu étais l'être puissant sur lequel je pouvais compter, moi, petit oiseau infidèle ! Mais tu as un ego surdimensionné ! »

Snape éclata à nouveau de rire avant de rectifier lorsqu'il le put « En fait, tu représentais ma propre peur de te perdre ! Je suis plus âgé et plus expérimenté… moins beau aussi… »

« Mais il n'y a pas que le physique qui compte, Sev… »

« … quand tu es une superbe créature qui a tout pour plaire et qui est jeune…

« … et je te trouve affreusement sexy ! » termina le Gryffondor.

« … tu peux faire tout ce que tu veux et aller avec qui tu veux en me laissant seul… mais tu avais fait ton nid… Je gardais espoir quand même… Attends une minute… tu as bien dit que j'étais diablement sexy ? »

« Non, j'ai dit affreusement sexy ! » le taquina Harry. « Mais revenons à nos dragons avant que ton ego ne gonfle un peu plus ! Je tiens à te rappeler que je suis vierge et que si j'aurais voulu coucher avec quelqu'un, je n'aurais eu que l'embarras du choix ! »

Le regard de Snape s'assombrit de jalousie mais Harry n'y prêta pas attention.

« Je ne serai jamais infidèle ! »

« Tu ne peux pas prédire ça ! »

« Si je le peux ! » contra le jeune homme. « Si j'étais à toi, tu irais voir ailleurs ? »

« Bien sûr que non ! » rétorqua Snape avec véhémence. « Comment le pourrais-je alors que j'aurais l'homme le plus magnifique que j'aie jamais vu et je ne te parle pas seulement de beauté physique Harry ! Tu es tout ce que j'aie toujours désiré et maintenant, c'est ton ego qui va se mettre à enfler ! »

Harry sourit et baisa rapidement les lèvres de Severus avant de dire « Si j'aime la personne avec qui je suis, je ne serais jamais infidèle Severus… et il m'a semblé que je t'avais dit que je t'aimais tout à l'heure ! »

L'enseignant ne dit rien mais son expression était moins butée.

« Continue de me parler du tableau ! » ordonna doucement le sorcier à la cicatrice.

« Que veux-tu que je te dise ? »

« Quelle était la signification de la rose ? L'amour ? » demanda Harry avec espoir.

« En fait, tu étais souvent représenté dans les images… la rose… la couleur rouge, la cravate des Serpentard lorsque tu n'y étais pas toi-même ou alors une ombre aux cheveux décoiffés » sourit Snape avec tendresse. « Le noir, c'était moi, tout comme la couleur argentée… des Serpentard, tu comprends… parfois en retrait, parfois t'aspirant comme j'avais envie de t'aspirer en moi pour te garder toujours… »

« Tu es amoureux de moi ! » dit Harry tout à coup sans l'ombre d'un doute et Snape sursauta. Il restait muet.

« Tes paroles et aussi la représentation constante de moi : tu es amoureux de moi ! La rose et la couleur rouge sont des symboles de passion et d'amour ! Tu pensais toujours à moi… c'est… c'est comme si j'étais ton obsession et le fait de vouloir toujours êtres avec moi et même de m'aspirer… Severus, tu ne peux pas le nier ! »

Le professeur se détacha brusquement du corps de Harry et se leva vivement du canapé pour faire quelques pas.

« Tu veux du thé ? » demanda-t-il, faussement à l'aise.

« Je comprends mieux maintenant la dernière image que j'aie vu du tableau ! » jubila le Survivant.

« Tu ferai peut-être mieux d'arrêter de penser au tableau, Harry ! Je t'ai dit qu'il n'était pas bon d'accorder trop de crédit aux… »

« Le fond était noir ce qui te représente… peut-être aussi la noirceur que tu pensais être ton âme… peut-être aussi la mélancolie… la conscience morose de ne pas me posséder alors que… »

« Je vais me faire un peu de thé ! » s'exclama Severus en se dirigeant à grands pas vers la cuisine mais Harry le suivit et continua son analyse « Je pouvais distinguer les contours d'une silhouette sombre recroquevillée sur elle-même et semblant porter le poids du monde sur ses épaules… c'est ce que je me suis dit ! Et je savais que c'était toi ! …C'était le jour où le contrat prenait fin, le jour où je partais ! La pluie a commencé à tomber fortement… c'étaient des larmes, n'est-ce pas ? Tu pleurais intérieurement ! Et le sang ! Tu saignais de me voir partir ! Tu es amoureux de moi ! » conclut-il triomphalement.

« Je crois que je vais plutôt prendre un whisky ! » fit Severus en ne regardant pas Harry.

« Voyons Sev ! Tu sais bien que tu ne bois pratiquement jamais d'alcool et, de toute façon, tu n'as pas de whisky ! »

« Alors, je vais m'en payer un au trois balais ! J'y vais ! »

« Sev, l'amour n'est pas une menace ! Tu n'as pas besoin de me fuir comme ça ou de fuir tes sentiments ! Ca ne sert à rien ! »

« Je ne fuis rien ! » nia-t-il avec fermeté.

« Qui veux-tu convaincre ? Moi ou… toi ? »

« Tu racontes n'importe quoi Harry ! »

« Je ne crois pas non ! D'ailleurs, il y a un moyen de te prouver le contraire ! »

Suspicieux, Severus releva les yeux et les fixa intensément dans ceux de Harry.

Le jeune homme commença sa course avant que Snape ait pu lui crier non.

Harry se dirigeait en courant vers sa chambre et le maître des potions ne savait que trop ce que son petit ami risquait d'y voir. C'est pour cette raison qu'il s'était mis à courir après lui pour le rattraper et le stopper. Severus sortit sa baguette.

« Non, Harry ! »

Mais ce dernier avait déjà ouvert la porte à la volée et fixait l'image qui se trouvait presque face à lui.

Severus lança le sort, en Latin, qui interdisait au jeune homme l'accès à son âme et le tableau devint un miroir ordinaire qui ne reflétait plus que la décoration sobre de la chambre de son propriétaire.

« C'est trop tard ! » s'exclama Harry avec triomphe. « Je l'ai vu ! »

Snape grogna et tenta la fuite mais le jeune homme savait comment le retenir.

« C'est ça, enfuis-toi ! » lança-t-il avec nonchalance. « Mais, d'abord, donne-moi l'autorisation de me servir de ton lit ! Tout ça m'a tellement excité qu'il faut absolument que je me touche ! Et autant le faire en étant confortablement installé, n'est-ce pas ? »

Aux mots « excité » et « me touche », Severus s'était figé. Il se tourna vers Harry avec une mauvaise volonté évidente et Harry eut confirmation que le cerveau se trouvant en dessous de la ceinture avait bel et bien pris le contrôle de celui qui était dans la tête de son professeur. Il ricana et n'attendit pas de réponse pour s'allonger sur le lit et déboutonner les attaches de son jean délavé.

Snape se mordit la lèvre, les yeux fixés sur le membre raidi que son étudiant dégageait de sa prison d'étoffe.

Harry se mit alors à se caresser d'abord doucement en plongeant ses yeux tourmentés dans ceux de son compagnon, puis de plus en plus rapidement en murmurant des paroles entrecoupées comme « Le fond était rouge et noir ! » ou « les couleurs avaient l'air de fusionner ! » ou encore « Tu es amoureux de moi ! »

Au bord de la jouissance, Harry sentit sa main être rudement poussée de sa virilité. Mais avant qu'il ne puisse protester, d'autres doigts fermes avaient pris possession de sa chair palpitante et satisfaisaient son désir ardent.

« Merci ! » le taquina Harry lorsque son souffle se fit plus paisible. « Maintenant, approches-toi, c'est à moi tour de me préoccuper du plaisir de l'homme qui m'aime ! »

OOOoooOOOoooOOO

« Et encore un autre, Pompom ! Il en a caché jusque sous le perchoir de Fumseck ! »

« Oh, Albus ! » fit Madame Pomfresh d'un ton déçu en avisant le soixante septième paquet de bonbons que tenait Alastor Maugrey et qui avait été disséminé dans un endroit stratégique du bureau directorial. « Est-ce le dernier cette fois-ci ? Parce que ça fait un bon quart d'heure que nous nous posons la même question ! »

« Oui, c'était le dernier ! » dit Dumbledore, d'un ton peiné.

« C'est aussi la même réponse que vous nous donnez depuis ce même quart d'heure ! »

« Mais je ne peux pas en garder un ou deux ? » pleura le sorcier âgé d'une voix faible.

« Bonbons ? »

« Paquets ! »

« Non, bien sûr, mon cher Albus ! Vous avez un taux de glycémie sensiblement supérieur à la normale. Si vous ne voulez pas être diabétique, il faut absolument diminué votre consommation de sucre ! »

Diabétique ! Le mot exécré avait été prononcé ! Chaque année, Dumbledore donnait des subventions pour la recherche contre cette maladie. Il espérait bien qu'un jour, cette fatalité serait éradiquée de la Terre !

« Mais je croyais qu'il y avait des potions pour faire diminuer l'hyperglycémie ? » tenta le vieille homme avec un ton implorant.

« Oh il y en a ! » confirma la médicomage. « Mais toutes ne sont pas recommandées pour une personne ne votre âge ! Certaines ont des effets secondaires qui ne sont pas compatibles avec une profession comme la vôtre car elles entraînent une augmentation excessive d'énergie… pour quelqu'un qui effectue un travail de force, cela peut l'avantager mais pas quelqu'un qui reste une bonne partie du temps dans un bureau… »

« Mais je pourrais courir tout autour du parc… » suggéra Albus.

« Ce ne serait pas très prudent Albus ! »

« Mais il n'y en a pas d'autres ? »

« Si et je vais vous en donner une mais une potion n'est pas une finalité en elle-même ! Une majorité d'entre elles peuvent entraîner des dépendances et ce n'est pas une solution de vous gaver de sucre pour prendre une potion après ! Il vous faut un régime où le sucre est largement diminué. »

« Je crains de n'avoir pas bien entendu votre dernière phrase Pompom ! » mentit Albus.

« Et maintenant, je vais fouiller sa chambre ! » informa Maugrey.

« Traître ! » vociféra Dumbledore.

« Je vois que là, tu m'as parfaitement bien entendu Albus ! » sourit Alastor en faisant un clin d'œil à son ami de toujours qui ne répondrait certainement plus de ce nom pendant longtemps.

OOOoooOOOoooOOO

Jusqu'au jour de la remise des diplômes, Harry et Severus se rencontraient dans les quartiers de ce dernier et apprenaient à se connaître aussi bien dans leur personnalité que plus physiquement. Ils n'avaient pourtant pas encore franchi le stade de baisers profonds et mouillés, de caresses enflammées et osées et d'étreintes qui les laissaient chaque fois pantelants et brûlants.

Jusqu'au jour de la remise des diplômes, Albus n'avait plus parlé à Alastor.

Ce jour marquait la fin de la scolarité de tous les septième année et cela faisait bizarre à chaque élève de cette promotion de se dire qu'ils ne reviendraient plus – tout au moins en tant qu'élève - dans cet établissement. La plupart d'entre eux avait trouvé une place dans une université ou sur le marché du travail. Dans ce domaine, Harry ne faisait pas exception. Il poursuivrait ses études en alternance pendant quatre ans dans trois domaines : les charmes, la métamorphose et les potions.

Avec le ministère, il avait conclu un contrat stipulant qu'il lui serait donné des cours par de grands professionnels.

Le professeur Flitwick pour les charmes.

Le professeur McGonagall pour la métamorphose.

Et le professeur Snape pour les potions.

Un tiers de son temps serait dévoué aux études poussées avec ces enseignants.

Un autre tiers serait consacré aux propres recherches qu'il ferait en utilisant la magie blanche, l'ancienne magie, la magie des elfes de maison qui était parfois bien différente de celle des sorciers, ainsi que le potentiel bénéfique de la magie noire.

Et enfin, le dernier tiers serait constitué d'invention de ses propres sorts, potions et déviations de la métamorphose.

Tout cela l'intéressait au plus haut point et il savait qu'il aurait encore un contact avec l'école qui avait été sa maison pendant si longtemps et surtout qu'il serait toujours à proximité de Severus. Celui-ci avait d'ailleurs proposé à Harry de partager son laboratoire pour ses recherches… ainsi que ses quartiers.

Le jeune homme avait accepté la première proposition mais n'avait pas donné de réponse pour la seconde. Il hésitait encore.

Une partie de lui avait très envie d'emménager avec Severus – d'autant plus qu'il gardait un bon souvenir de la période où il avait vécu une semaine avec l'homme – cependant, il ne voulait pas aller trop vite. Il voulait prendre son temps.

Il se savait aimé, même si Severus ne l'avait jamais encore avoué, et il aimait en retour. Ils avaient toute la vie devant eux et Harry ne voulait pas la brusquer.

Il allait réfléchir à la suggestion de son futur premier et dernier amant et verrait comment l'été se passerait étant donné qu'il allait le passer dans la maison de son compagnon.

Et peut-être qu'ainsi, il pourrait arracher à Severus les trois petits mots qu'il rêvait d'entendre. Et peut-être qu'aussi, il arriverait à lui soutirer l'information qui torturait sa curiosité : la forme animagus de son partenaire. Snape ne lui avait jamais dit ! Etait-ce qu'il avait honte ou son côté mystérieux voulait garder le silence ?

Il découvrirait tout ça, se promit-il.

Après tout, il avait tout l'été.

Il avait toute la vie.

- FIN -


NdA 2 : Ze sais qu'il n'y a pas de lemon mais le chapitre fait 15 pages et je pense (je ne promets rien) écrire une courte suite plus tard (peut-être un épilogue). En tout cas, j'espère que le chapitre vous a plu. Bisous :)

PS : Pour ceux qui se demanderaient, oui, je sais quelle est la forme animagus de Snape mais je ne peux pas vous la révéler pour le moment car cette idée, je l'ai depuis longtemps mais je veux la réutiliser dans une autre fic donc vous la connaîtrez quand même mais plus tard.