LA PENSINE

Disclaimer : Personnages, lieux etc… ne m'appartiennent pas. Ils sont tirés des livres merveilleux de J. K. Rowlings. Je ne touche rien pour cette histoire, juste le plaisir d'écrire et de faire plaisir aux autres.

Résum : Enfermé dans une pensine par un mangemort incompétent, Harry va y rester cloîtré sans autre contact que les souvenirs de son maître des potions qui peut, seul, le voir dans ses rêves. Une question pourtant tourmente l'homme. Comment pourront-ils libérer Harry alors que la pensine reste introuvable?

Warning : Slash Harry Potter/Severus Snape. Fic sombre par certains aspects et certains moments. Je pense que pour vous le début sera confus mais vous comprendrez ensuite. Si vous avez des questions, vous savez que je suis là donc n'hésitez pas à les poser.

A/N : J'utilise les noms originaux donc Severus Snape et Snivellus (ou Snivelly) pour Servilus.

A/N 2 : Je sais ! J'ai d'autres fics en cours mais voilà, cette histoire m'est encore venue comme un flash et je n'ai pas pu me concentrer ou écrire sur autre chose que cette fic. J'ai donc écrit les 2 premiers chapitres sur 5 et je vais écrire le 3ème ainsi, je pense, que le 4è cet après-midi. Je suis très inspirée pour cette fic donc j'en profite pour l'écrire. Je n'en oublie pas pour autant mes autres fics dont Ce que veulent les hommes qui va paraître sous peu. Gros bisous.

LA PENSINE Chapitre 1 : Prisonnier de l'éternité Poudlard, 26 juin 1997

Il était mort. Mort.

Le Seigneur des Ténèbres n'était plus. Il venait de le tuer.

Titubant comme un homme ivre, Harry essayait de retrouver des survivants parmi les dizaines de corps sans vie qu'il distinguait sur chaque dalle de couleur sombre des cachots.

Voldemort était venu à l'aube… Une visite surprise… Il avait tué tous les enfants qui avaient eu le malheur d'être sur son passage.

La vision floue due à l'horreur, aux larmes qu'il ne sentait pas couler sur son visage, Harry aurait supplier tous les dieux de lui ôter ce sens. Il ne voulait plus voir les petits corps juvéniles entassés les uns sur les autres, ni les petites bouilles innocentes figées en une éternelle expression d'effroi qu'ils n'auraient jamais dû voir. Il ne voulait plus distinguer ces lambeaux de chair qui couvraient le sol glacé et les murs du château. Il voulait être aveugle à tout ce carnage, aux corps enfantins recroquevillés en position fœtale, serrant un ours intacte et désormais orphelin. Il ne voulait plus découvrir ces gens qu'il connaissait et qui n'étaient plus que l'unique témoignage de la terreur et de la panique qui avaient régné en ces lieux un peu plus tôt.

Suffoquant, la tête tournant atrocement, Harry s'arrêta au détour du couloir et aperçut un bras familier. Il reconnaissait la chevalière de Colin Creevey… Son corps ne devait donc pas être très loin.

Harry hoqueta et vomit.

Si seulement quelqu'un avait pu le prévenir avant… La plupart de ces personnes seraient encore vivantes.

Qui l'était toujours dans ce château ? Il n'avait pas vu âme qui vive depuis la commencement de la bataille.

Voldemort avait été vaincu… mais il avait emmené beaucoup d'autres personnes avec lui.

Si seulement… Si seulement…

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« Venez Severus, prenez mon bras » dit le professeur McGonagall avec une certaine douceur.

Elle savait bien qu'elle ne devait absolument pas être trop maternelle envers l'homme vêtu de noir comme toutes les personnes présentes en ce jour de deuil. Elle savait que sa pitié ou compassion seraient mal venues. Elle devait donc réfréner ses pulsions et garder une apparence et surtout une voix relativement austère pour ne pas offenser ou faire reculer le maître des potions dans ses retranchements.

Elle lui prit le bras et tous deux se dirigèrent vers le collège de Poudlard qui n'avait d'école que le nom. La bâtisse de pierre n'avait pas résister plus longtemps à certaines attaques et certains passages et endroits étaient désormais inaccessibles et imposaient à la prompte restauration.

Minerva savait que Severus pouvait sentir son bras trembler ainsi qu'il pouvait percevoir les reniflements réguliers qu'elle n'arrivait pas à maîtriser. Et elle admirait davantage cet homme qui n'avait connu que tristesse et malheur pour réussir à garder une expression impassible. Ses yeux demeuraient secs et fixes sous ses lunettes noirs qui cachaient sa cécité nouvelle.

« Minerva, comment était la couronne pour Draco ? J'avais demandé qu'il soit livré des lys blancs… »

« Oui, ils étaient bien là Severus et la couronne était magnifique. Draco en aurait été content… »

Une larme coula sur le visage brusquement vieilli de la femme.

« Et pour Albus… ? »

« Un magnifique coussin d'œillets tressées blanches et roses. »

Severus hocha doucement la tête en marchant doucement sur l'herbe qui avait été tondue une semaine auparavant et qui en portait toujours l'odeur… Champs d'herbe où des enfants avaient ri et joué en toute insouciance…

L'homme eût une hésitation et interrogea à voix basse.

« Et – Et… Harry ? »

« Des roses rouges Severus – exactement comme vous le vouliez. »

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« Hey Snivellus ! Tu t'amuses bien aujourd'hui ! » lança James Potter au jeune homme aux longs cheveux noirs qui lisait un ouvrage ancien sur la vieille magie.

Ce dernier se leva aussi rapidement qu'il le pu et sortit sa baguette de la poche de sa robe noire qui portait le blason vert et argent des Serpentards.

« Qu'y a-t-il Snivelly ? Tu es monté sur ressorts ou tu as les chocottes ? » gloussa un Sirius Black de quatorze ans.

Que faisait-il l ? se demanda Harry en voyant certains maraudeurs et son futur professeur de potions se lancer des sorts à n'en pas finir.

Il regarda aux alentours et reconnut Poudlard avant que le décor se trouble et ne prenne l'aspect d'une maison esseulée et misérable dans laquelle un garçon aux cheveux gras recevait des coups de ceinturon tandis qu'un homme hurlait dans son oreille.

« Combien crois-tu que ça coûte bon dieu ?! Mais qui m'a donné un fils pareil ! Ca ne sert à rien que je te dresse ! Tu es pire que les chiens ! Eux au moins on peut leur tanner le cuir et avoir après un minimum d'obéissance ! Qui crois-tu que tu pourras séduire comme ça ?! Parce que c'est bien pour ça que tu vas acheter un shampooing qui coûte la peau des fesses et nous ruine ta mère et moi ! Le savon que nous achetons est largement suffisant et coûte bien assez cher alors ça suffit le gaspillage ! »

« Mais père » protesta le jeune Severus en protégeant son visage de ses bras mutilés et rouges de son sang. « C'est de la vulgaire potasse qui ne lave rien ! »

Que n'avait-il pas dit là.

La face de son géniteur se marbra de pourpre et il manqua s'étouffer avant de reprendre sa flagellation intermittente et plus violente encore.

« Ah père ! Je vous en supplie ! Père, arrêtez ! »

« Répète ça une autre fois et tu resteras sur le carreau » haletait l'homme fou.

« Stop ! Je vous en prie ! » gémissait le jeune homme de seize ans qui s'était rouler en boule pour éviter le plus possible la boucle de la ceinture qui le blessait cruellement.

« C'est suffisant tu entends ! Cette potasse comme tu dis est bien assez correcte pour monsieur le délicat ! Du shampooing ! J'vais t'en mettre moi du shampooing tu vas voir ! C'est pour essayer de plaire j'en suis sûr ! Mais qui veux-tu séduire avec un visage pareil ! Oh oui, tu tiens bien de ta mère pour ça et tu tiens aussi d'elle pour le fait d'aimer les hommes. Bon sang oui, c'est écœurant ! Mon propre fils, une tapette ! Prends ça, ça calmera tes ardeurs. »

Harry secouait la tête frénétiquement. Les larmes coulaient sur son visage et il se mordait la lèvre jusqu'au sang. Il voulait faire quelque chose. Il le voulait tellement mais sa main qui voulait attraper la ceinture de cuir ne rencontrait que du vide.

Soudain, il vit une femme s'approcher doucement. La terreur et l'inquiétude se lisaient sur son visage blafard et des gouttes de sueur froide glissait sur son front ridé.

« Edward, s'il te plaît… » implora-t-elle en tendant la main.

« Quoi ? Tu en veux aussi ! » s'écria l'homme en tournant son regard meurtrier sur sa femme, le bras levé.

La femme tremblait. Elle déglutit visiblement avec peine mais, bravement, bégaya « Il a compris je crois… s'il te plaît… »

Harry n'assista pas au carnage suivant qui coûta la vie à madame Snape en ce jour fatal de décembre mais il assista, dans les souvenirs de son maître des potions, à son enterrement.

Le jeune homme était seul aux côtés d'un Dumbledore ravagé. Harry appris plus tard que le père de Severus était mort dans la même soirée après avoir trop bu et était tombé d'une petite falaise où il s'était brisé la nuque.

Harry arrivait mieux à comprendre l'attitude de son professeur en voyant ces souvenirs qui ne pouvaient rivaliser en souffrance avec les siens. En voyant toute cette horreur, le jeune homme en aurait presque remercié les Dursley. Et il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi les êtres humains ne pouvaient pas s'aimer les uns les autres, tout simplement… ainsi, aucun enfant brisé ne serait form

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Severus était assis dans son bureau, derrière le meuble de bois où il avait si souvent corrigé des copies. Des copies qu'il avait jugé plus médiocre les unes que les autres, à l'instar des étudiants qui les avaient écrites – élèves qui, pour la plupart, n'étaient plus.

Il se souvenait de ce jour maudit où il était tombé amoureux d'un de ses élèves.

Il était accouru, impétueux et encore innocent, dans ce même bureau un jour de noël et lui avait apporté une petite boite recouverte de papier doré et argent de la part de Minerva McGonagall. Habituellement, la femme l'apportait elle même à son collègue mais cette fois-ci, exceptionnellement, elle n'avait pas pu et l'avait confié à un de ses protégés Gryffondoriens. Severus avait alors secrètement pensé qu'elle l'avait fait exprès pour leur donner l'occasion de se parler ou plutôt d'expliquer leurs différents.

Les cheveux perpétuellement en bataille comme les avaient eu son père et les yeux lumineusement verts comme les avaient eu sa mère, Harry Potter lui avait tendu la boîte en lui souhaitant, pour la première fois de sa vie, un joyeux noël. Il avait été exagérément touché par ces deux petits mots prononcés d'une voix faible et avait instantanément eu l'envie d'embrasser ces tendres lèvres roses qui venaient de remuer pour former le plus exquis et innocent vœu de fin d'année.

Ses pensées l'avaient bien sûr perturbées mais elles avaient prit une proportion plus importante à mesure que le temps avait passé et bientôt, il s'était aussi bien habitué aux sentiments qui naissaient dans son cœur pour son élève que par la beauté qui s'affirmait de plus en plus tandis qu'il devenait homme.

A présent, il était seul avec ses souvenirs. Souvenirs qui ne lui servaient plus qu'à regretter. Amers et destructeurs. Doux venin qui s'infiltre dans les veines, répandant sa toxicité dans les cellules sanguines avant de les envahir et les détruire.

Il était un homme marqué, brisé, tronqué par les souvenirs qui lui restaient et par les autres qu'il n'avait plus. Bien sûr, les souvenirs de son passé noir ne lui manquaient absolument pas mais avant de mourir, il voulait les récupérer. Il ne voulait pas laisser de traces de lui dans cette vie ignoble qui ne lui avait rien donné ou plutôt tout retiré. Jusqu'à son unique amour.

Il faudrait qu'il retrouve sa pensine et il pourrait quitter ce monde auquel il n'avait jamais réellement appartenu.

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Il ne savait pas exactement ce qu'il s'était passé. Tout était allé si vite.

Il était là, dans le couloir, âme torturée et corps tremblant, tâché par la mort. Il se rappelait avoir souhaité la cécité et il lui semblait que son vœu avait été exaucé.

Mais ensuite, il avait vu le visage de Crabbe, le père de Vincent, fidèle du Seigneur des Ténèbres. Avant que le jeune Gryffondor ne puisse faire quoi que ce soit, le mangemort lui avait lancé un sort – appartenant à la magie noire très probablement – et il s'était brusquement senti aspiré atrocement impuissant dans une sorte de sphère argentée. Il était tombé, tombé, tombé loin, au fond du récipient qu'il avait reconnu comme étant une pensine puis s'était évanoui. Il s'était ensuite réveillé sur la pelouse, près du lac de Poudlard en compagnie d'un Severus Snape de quatorze ans qui se faisait martyriser par son père et son parrain.

Comment allait-il sortir de l ? Il avait sa baguette et, pourtant, n'était pas parvenu à s'échapper de la pensine. Il devrait sûrement attendre que quelqu'un l'y en sorte. Mais combien de temps devrait-il attendre ?

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Il était de nouveau près du lac et assistait encore à une nouvelle bataille entre un Severus de dix sept printemps et un Sirius accompagné d'un James hargneux. La cause de leur querelle avait été l'aspect agressif d'un éternuement de Severus.

Grâce aux souvenirs de son maître des potions, Harry avait découvert d'autres choses sur ses parents, les maraudeurs et Severus Snape. Il savait également que James et Sirius n'étaient pas toujours en tort dans leurs affrontements mais n'étaient pas non plus les derniers à riposter ou à provoquer.

Cette scène-là, il l'avait déjà vu. Deux fois et s'en lassait un peu. Il se promena donc un peu à côté du lac mais toujours non loin de Severus pour être sûr de ne pas s'aventurer à un périmètre trop lointain, hors de son champ d'action ou de vision sinon il changerait de souvenir or il ne voulait pas revoir les scènes torturantes où Severus et sa mère se faisaient battre par un père ou mari violent et n'avait pas non plus envie de quitter le parc ensoleillé de Poudlard.

Il regardait les ombres qui se dessinaient sur l'eau scintillante du lac lorsqu'il aperçu qu'un homme le fixait. Deux choses frappèrent immédiatement le jeune homme.

D'une part, personne ne pouvait le voir vu qu'il était intrus dans le souvenir d'un passé qu'il n'avait pas vécu et d'autre part que l'homme qui le regardait n'était nul autre que son professeur de potions.

Celui-ci le dévisageait avec une expression si poignante de souffrance qu'il sentit son cœur saigner dans sa poitrine serrée.

L'homme s'approcha vivement de lui, le détaillant avec avidité comme si c'était la dernière fois qu'il allait le revoir.

« Harry » murmura-t-il avec douceur tandis qu'il larme glissait silencieusement sur sa joue. « Suis-je en train de rêver ? »

« Euh… je crois que oui » répondit le jeune homme en regardant la goutte translucide couler sur la peau livide de son enseignant. « Et moi aussi, sinon comment vous verrais-je pleurer ? »

« Oui » répondit l'homme en souriant tristement. « Tu me manques… »

« Pourquoi me dites-vous ça Professeur ? »

L'homme éclata en sanglot et disparut instantanément.

Harry était plus perplexe que jamais.

Il fixa encore intensément l'endroit où son maître des potions s'était tenu et le décor se fana pour se muer en chambre d'hôtel du Chaudron Baveur. Là, où Severus Snape, jadis, avait travaillé pour pouvoir payer la poursuite de sa septième année d'étude à Poudlard.

Dans sa chambre, un homme se réveilla en sursaut et en pleurs. Les larmes coulaient abondamment de ses yeux inutiles et il avait vu Harry Potter dans un rêve. Il avait vu… n'était-ce pas ironique ?

Il l'aimait tellement qu'il rêvait toujours de lui… même si, cette fois-ci, son rêve avait été différent.

S'il restait là, il allait devenir fou.

Bientôt, il rejoindrait Harry et resterait avec lui pour l'éternité.

A suivre…