Auteure: Blanche Malfoy

Titre: Love me, Love me not.

Traductrice: Falyla

Rating: R

Paring: Draco/Harry Draco/Bill

Warning: Cette histoire est un slash, ce qui implique des relations homosexuelles masculines. Si cette idée vous choque ou vous rebute, passez votre chemin, cette fic n'est pas pour vous.

Homophobes, s'abstenir !

Disclaimer: Rien n'est à nous, tout à JKR. L'histoire appartient à Blanche Malfoy, quant à moi, je revendique la traduction.

Chapitre 48/48. Épilogue.

Même si la librairie Fleury et Boot avait été magiquement agrandie pour célébrer L'Evénement de l'Année, selon non seulement la Gazette du Sorcier mais aussi tous autres magazines ou journaux du monde sorcier, l'endroit semblait trop petit pour accueillir autant de monde.

Sur une table, une énorme pile de livres attendait d'être dédicacée puis distribuée. Mais l'invité d'honneur, l'homme qui était supposé les signer n'était nulle part en vue.

Draco regarda sa montre d'un air furieux et soupira. Harry était très en retard. Il avait dit à Draco de ne pas s'inquiéter pour lui et d'aller directement à la librairie depuis son travail, mais Draco n'était pas sûr d'avoir pris la bonne décision. Même si presque une année était passée depuis sa dernière crise importante, Draco ne faisait encore du souci pour lui.

Harry se sentait encore déprimé de temps en temps et pendant ces courtes périodes, il s'isolait jusqu'à ce que ce sentiment s'en aille. Tei Pei avait aidé Harry à se détacher de Voldemort et de chaque mauvais souvenir qui s'y rattachait mais il n'avait pas pu aider Harry à guérir les cicatrices de son cœur. Pour y parvenir, Harry aurait dû retourner au Tibet et y rester un long moment mais l'homme aux cheveux noirs était plutôt occupé dans sa vie maintenant. De plus, comme l'avait dit Tei Pei lui-même, la tristesse de Harry était quelque chose de normal, juste une part de chaque jour de sa vie. Il était capable de le supporter par ses propres moyens et de vivre sa vie avec ça sans en faire un drame.

Et pourtant, Draco était inquiet. Et, s'il avait été honnête avec lui, il n'était pas inquiet uniquement au sujet de Harry. Il était inquiet à propos de ce que cette journée représentait dans leur vie. Ils étaient ensemble depuis presque dix mois et ils étaient mariés depuis deux mais seuls leurs plus proches amis étaient au courant.

Bien que Charles Hagen eût cessé d'écrire sur eux – grâce à la menace de Hermione de divulguer qu'il ne payait pas correctement ses impôts – La Gazette du Sorcier avait toujours spéculé sur leur relation et ils étaient plutôt sévères dans leur jugement. A cause de ça, Draco qui s'était remis plutôt lentement des événements de l'an passé, gardait un profil bas depuis son mariage avec Harry.

C'était la raison pour laquelle il était si nerveux. Aujourd'hui Harry allait non seulement célébrer son succès en tant qu'auteur de best-sellers mais ils allaient également dévoiler leur relation à la totalité du monde sorcier pour la première fois.

Voilà. Il l'avait enfin admis. Il ne s'inquiétait pas de l'état dépressif de Harry en un tel moment. Il se souciait des répercussions de cette journée. Les gens le dévisageaient déjà avec suspicion. Si Harry osait le laisser seul face à ce public critique, il demanderait le divorce.

Quelqu'un lui toucha doucement l'épaule et Draco sursauta. Il se retourna promptement et ses yeux se posèrent sur Bill.

- Bill ! Salut ! s'exclama Draco, en le serrant dans ses bras par habitude.

Bill gloussa à l'évidente anxiété de son ex-petit ami.

- Salut, Draco ! Tu as l'air en super forme ! Un peu nerveux mais en super forme. Merci Merlin, Jacques n'est pas encore là ou il t'aurait jeté un maléfice. Pour de vrai.

Draco fit une grimace.

- Je ne sais toujours pas comment tu fais pour supporter ce morveux. Tu t'es montré très courageux en l'épousant. Il a créé un tel scandale au mariage… Bien que c'était assez sympa de le voir lancer un sortilège sur Fleur lorsqu'elle a essayé de gâcher la cérémonie.

Draco sourit à se rappelant cette scène comique, mais Bill ne semblait pas trouver ça si amusant.

- Tu dis ça comme si Harry était si différant de Jacques… ricana Bill, ce qui effaça le sourire de Draco. Il est terriblement jaloux de moi ! Et juste parce que toi et moi, on a dansé une seule fois !

- Ne sois pas stupide ! s'exclama Draco. Il ne t'a pas menacé ! Il nous a juste séparés et m'a emmené plus loin un peu hâtivement… Mais c'est Jacques qui s'est rué sur moi et a exigé que je ne danse plus jamais avec toi !

Bill sourit.

- Je suppose qu'il est un peu possessif.

- Il est dingue, déclara Draco.

- Harry aussi.

- Harry est un ange comparé à Jacques. Il n'est pas aussi jaloux.

Bill fronça les sourcils.

- C'est parce qu'il choisit toujours de menacer ses rivaux quand tu ne le vois pas. Fais-moi confiance, ton petit ami peut se monter effrayant quand il est jaloux.

Draco rit doucement. Savoir que Harry était jaloux à son sujet le mettait plutôt de bonne humeur. Et dire que l'année précédente, Harry pouvait à peine tolérer d'être dans la même pièce que lui. Maintenant, ils ne pouvaient plus se passer de l'autre.

- Est-ce que Harry n'est pas en retard ? demanda Bill.

Draco acquiesça, affligé.

- Oui… Je parie que Severus et lui sont en train de se disputer…

- Oh, ton parrain va venir ? s'écria Bill, surpris.

Il savait de Severus était un anti-social notoire et qu'il n'aimait pour rien au monde quitter sa maison d'Ecosse.

- Sirius lui a forcé la main. Le parrain de Harry est assez content de ne plus jouer au mort maintenant. Il aime les fêtes alors il a traîne Severus partout avec lui. Inutile de dire que l'humeur de Severus est pire chaque fois que ça arrive, et il en accuse Harry, constata amèrement Draco. La maison est devenu une guerre de volontés…

- Mais pourquoi il vient alors ? Je ne vois pas ce vieux grognon de Professeur Snape faire quelque chose contre sa volonté… fit remarquer Bill.

Draco sourit d'un air narquois.

- Il ne voudra jamais l'admettre mais en venant avec Sirius, il marque son territoire autour de son amant. Personne n'a même osé s'approcher de Sirius quand Severus est là.

Bill afficha un sourire désabusé.

- Je vois. On a tous des amants possessifs.

- C'est vrai, approuva Draco en lui retournant son sourire.

- Et comment va le boulot ?

Draco sourit d'une oreille à l'autre. Il venait juste de réintégrer l'équipe des Aurors pour trois raisons. Premièrement, Hermione et Boss avaient été heureux qu'il les rejoigne à nouveau. Deuxièmement parce que Jonah avait été viré après que Hermione eût rassemblé assez de preuves qu'il avait été en relation avec Lucius Malfoy – expliquant ainsi pourquoi il harcelait autant Draco. Mais il était revenu principalement parce qu'il était fatigué d'être une « femme au foyer » 24h/24 et 7j/7. Il préférait se coltiner de longs rapports à écrire plutôt que les tâches ménagères – avec Madame Black en arrière-plan qui lui prodiguait ses conseils.

- Mon boulot est super. Hermione m'a déjà donné assez de travail pour le restant de l'année, répondit-il.

Bill haussa un sourcil.

- Et c'est une bonne chose ?

- C'est merveilleux, affirma Drcao en lui faisant un clin d'œil.

Bill se rapprocha et lui toucha doucement la taille.

- Tu as une allure sensationnelle, Draco, le taquina-t-il. Tu me réserves une danse à la fête de félicitations de Harry plus tard chez nous ?

- Et bien…

- Où est ton morveux, Bill ? Tu es certain de vouloir qu'il te voie en train de flirter avec mon mec ? s'enquit Harry d'une voix froide en les interrompant.

Bill grimaça. Draco rougit légèrement mais il était heureux d'entendre Harry l'appeler comme ça.

- Comment ça va, toi aussi, Harry ? dit Bill, amusé. Je savais que tu étais là, c'est pourquoi j'ai décidé de taquiner Draco.

- Vraiment ?

Harry afficha un sourire désabusé.

- C'est ce que tu as dit la dernière fois que je t'ai surpris à draguer Draco.

- Tu ne peux pas m'en vouloir ! Draco est irrésistible, rétorqua Bill, ce qui fit rouler des yeux à Draco.

- Je sais ça, dit Harry avec un sourire froid. Simplement, n'oublie pas qu'il est à moi.

- Je l'ai eu avant toi, si tu te rappelles bien, fit remarquer Bill.

Le visage de Harry devint rouge et il serra les poings.

- T'as un problème ? Parce que la dernière fois que j'ai vérifié, c'est toi qui…

- Harry ! le coupa Draco avant qu'il n'entame une véritable dispute.

Bill s'amusait toujours à le taquiner mais le brun prenait ses plaisanteries plutôt sérieusement. Draco était capable de l'apaiser plus tard mais ce n'était jamais facile.

- Ne commence pas !

Harry fronça les sourcils.

- Ce n'est pas moi ! C'est lui qui a posé ses mains sur ta taille et sa bouche était presque dans ton cou !

Draco eut l'air outré. Parfois il aimait que Harry se montre possessif mais la plupart du temps, ça l'exaspérait.

- Oh, je vois mon petit blondinet ! s'écria soudain Bill. Si vous voulez bien m'excuser, dit-il en tapotant gentiment le dos de Harry et en faisant un clin d'œil à Draco avant de les quitter.

Harry soupira.

- Je sais qu'il est dingue de ce gamin – Merlin sait pourquoi – mais il me fais vraiment chier quand il vient si près de toi.

Harry regarda Draco qui levait les yeux au ciel et se renfrogna.

- Quoi ? Tu sais ce que je pense de Bill !

- C'est un ami très cher maintenant, et le frère de ton meilleur ami, tu sais que Bill ne viendrait jamais me draguer pour de vrai. Il aime te titiller, c'est tout.

- Et je n'aime pas quand il fait ça ; je me fous de savoir que c'est juste pour rigoler, répliqua Harry de mauvaise humeur.

- Oublie un peu Bill. Ce soir, c'est ton soir. Et tu es en retard, déclara Draco.

- Je dois remercier ton adorable parrain pour ça, ricana Harry. Il s'est montré aussi insupportable que d'habitude. Il n'a cessé de grommeler à propos du fait de me voir signer des autographes toute la soirée pour un stupide livre sur Mes années à Poudlard était une chose qu'il n'arrivait pas à comprendre, parce que, selon lui, je ne suis qu'un piètre écrivaillon, grogna Harry. Je lui ai dit que sa présence n'était pas nécessaire. Merlin sait que la dernière personne que j'ai besoin d'avoir ici est Snape et son discours sur une « enfin réelle ascension vers la célébrité ». Comme si je voulais plus d'attention que je n'en ai déjà eue… Tu sais que je ne serais pas là si Dean ne m'avait pas supplié ! Mais c'est un ami cher et il a été vraiment sympa de me donner ma chance et d'accepter mon livre, alors… Cependant, il aurait pu m'épargner les autographes !

Draco était assez délicat pour cacher son sourire devant le discours enflammé de Harry. Il ne s'était jamais attendu à atteindre le sommet des ventes. Tout avait commencé par une sorte de journal intime que Harry avait décidé de transformer en fiction, en changeant quelques noms et endroits ici ou là. Et c'était vraiment, comme Severus l'avait souligné, à propos de ses années à Poudlard. La différence était que plutôt que de l'écrire à la première personne, Harry avait décidé de narrer l'histoire comme s'il était un observateur distant. Cela rendait les choses plus faciles. Ce qui avait vraiment fâché Severus était qu'il était désigné dans tout le livre comme la vieille chauve-souris.

Draco n'aimait pas non plus sa propre description dans l'ouvrage. Il n'était qu'un sale gosse au visage pointu, au comportement horrible et doté d'une voix traînante. Harry n'avait réussi à le convaincre de ne pas le tuer qu'au prix d'une nuit à le câliner jusqu'à ce qu'il fonde dans ses bras.

- Et puis Sirius a empiré la situation en ajouter que si Snape restait à la maison, il draguerait la moitié des gens ici ! Alors tu peux aisément deviner ce qui s'est passé ensuite… poursuivit Harry, ce qui fit sortir Draco des souvenirs de leur nuit de passion.

- Est-ce qu'il est devenu irrationnellement jaloux comme tu l'as fait lorsque Bill était en train de me parler ? suggéra doucement Draco.

- Ha-ha, ricana Harry sans humour. Non. Il n'est pas devenu irrationnel. C'est comme ça qu'il est habituellement… Le problème est que Madame Black a décidé de se joindre à la discussion avec ses commentaires spirituels.

- Merlin ! Je parie que c'était moche ! gloussa Draco. Bonté divine, on forme une si étrange famille…

Harry finit par rire aussi.

- C'est vrai, hein ? Alors, de quoi j'ai l'air ? Tu n'as encore rien dit… Je suppose que je ne suis pas aussi séduisant que ton ex, mais…

Draco ignora le dernier commentaire puéril de Harry pour se concentrer sur son apparence générale. Il ne savait pas comment il avait fait pour ne pas remarquer combien Harry était extraordinairement stupéfiant dans sa robe de gala noire, une cravate de Gryffondor nouée autour du cou. Il n'avait pas mis ses lunettes et ses yeux verts brillaient plus qu'à l'ordinaire. Son cœur s'accéléra. Harry arrivait encore à lui couper le souffle. Ce qui fit regretter à Draco de ne pas avoir fait un saut chez eux pour y prendre une douche et s'habiller plus correctement au lieu d'être venu directement du travail vêtu de sa banale robe de sorcier noire. Il ne pouvait pas comprendre comment il avait laissé Harry le convaincre de procéder ainsi – lui, qui s'assurait toujours d'avoir l'air bien où qu'il se trouve.

- Alors ? insista Harry, incertain mais adorablement craquant.

- Imbécile. Tu es magnifique. Tu es bien plus attirant que n'importe qui dans cette pièce, chuchota Draco en se rapprochant pour embrasser Harry pleinement sur la bouche.

Harry enlaça sa taille et l'attira encore plus près. Ils étaient perdus dans leur moment d'intimité amoureuse quand une forte lumière tomba sur eux.

FLASH ! Ils entendirent le son de nombreux appareils de photos fonctionner en même temps. Ils se séparèrent lentement et prudemment. Lorsque Draco regarda autour de lui, il faillit paniquer. La pièce était soudainement devenue très silencieuse. Tous les yeux étaient braqués sur eux. Sur leur gauche, Colin Crivey agita avec enthousiasme sa main libre et prit un autre cliché, aveuglant Draco une seconde fois.

Draco cligna des paupières et déglutit. Voilà. Tout le monde savait qu'ils étaient un couple pour de vrai. Il espérait juste que leur relation ne mettrait pas en péril la future carrière d'écrivain de Harry. Il espérait aussi ne pas être expulsé de là à coup de cruels sortilèges pour avoir eu l'audace d'épouser leur héros.

Harry prit sa main et la pressa de façon rassurante. Ils se dévisagèrent et Harry lui sourit comme s'il voulait lui dire que tout irait bien. Draco lui rendit son sourire et il releva la tête – ressemblant vraiment beaucoup au morveux doté d'un visage pointu et d'une voix traînante de jadis.

Ils attendirent que la foule se presse vers eux avec leurs questions et leurs critiques. Mais ce qui arriva ensuite laissa Draco sans voix.

- Regardez, c'est Harry Potter ! cria quelqu'un.

- Harry ! Harry !

Toute une série de voix commencèrent à l'appeler.

- Vous pouvez me signer un autographe sur les seins ? demanda une sorcière aux cheveux bouclés en sautant en face de lui et en prenant la main de Harry.

Draco était trop ahuri pour dire quoi que ce fût. Un petit groupe de personnes entourèrent Harry et l'emmena plus loin. Draco se retrouva seul et stupéfait. Il observa comment un Harry effrayé s'assit sur la chaise qui lui était réservée pour commencer à signer machinalement ses livres.

Après un instant, Harry se remit du choc initial ; il sourit et serra les mains des gens comme s'il était né pour ça. Il jeta un coup d'œil vers Draco et lui sourit coquettement. Draco rougit un peu mais lui rendit son sourire.

Draco avait pensé que les journalistes l'auraient cerné mais ils étaient tous en train d'essayer de se rapprocher de Harry pour une interview exclusive. Draco soupira de soulagement. Il avait craint ce jour depuis si longtemps. Il semblait qu'il s'était inquiété pour rien. Il sentit une sorte de déception de ne pas être remarqué du tout. Il fit la grimace.

- C'est mon moment de gloire. Je me gausserai de lui pour le reste de ma vie, fit une voix rauque derrière Draco.

Draco sourit et se tourna pour saluer son parrain.

- Severus ! Je suis content que tu te sois décidé à venir.

Severus grimaça.

- Et bien, c'était ça ou devoir supporter ma douce belle-mère.

Draco gloussa.

- Cruel dilemme, hein ? Madame Black s'est beaucoup améliorée, cependant.

- Tu plaisantes ?

- Oui, avoua Draco en souriant.

- C'est incroyable de voir comment Potter peut attirer toute l'attention sur lui. Tu n'es pas jaloux, le provoqua Severus.

Draco le maudit intérieurement.

- Pas du tout !

- J'en doute. Tu étais sous pression hier à cause de la presse et maintenant ils pourraient difficilement moins se soucier de toi.

- Je pense que c'est parce que Harry et moi ensemble, ce n'est plus un si grand choc. Les gens se sont habitués. Je veux dire, nous sommes le sujet de tous les journaux et magazines du monde, expliqua Draco. J'ai réagi avec excès. Je suis content que ce ne soit que pour Harry aujourd'hui.

- Oui, je suis certain que tu es aux anges.

Il y avait une pointe de poison dans les paroles de Severus que seuls ceux qui lui étaient familiers pouvaient reconnaître comme telle.

- Oh, regarde, Severus ! Lucile Allegro est en train de parler à Sirius, fit remarquer Draco avec une feinte innocence.

Il savait à quel point Severus détestait Lucile. Cette femme ne manquait jamais une occasion de flirter avec Sirius quand ils se rencontraient.

Severus grogna quelque chose, et très subtilement, l'ourlet de la robe de Lucile prit feu. Une personne proche de Lucile lui lança un sortilège pour éteindre le feu et elle fut trempée. Elle courut aux toilettes en hurlant de rage. Le rictus satisfait de Severus dura une seconde avant de Sirius ne se retourne pour le regarder fixement avec un froncement de sourcil et ne vienne vers lui.

Draco les laissa sagement régler leurs comptes entre eux. Il était heureux que Harry et lui ne se comportent pas de la même manière. Même s'ils se disputaient de temps à autre – la plupart du temps pour de stupides raisons – ils ne se sautaient pas à la gorge toutes les deux minutes comme le faisaient Severus et Sirius.

Draco était un observateur silencieux de tout ce qui se passait autour de lui depuis une demi-heure. Harry était encore bien occupé avec ses fans.

En voyant son expression abattue, Fred passa à côté de lui et lui pinça les fesses avant de retourner bécoter un Dennis pouffant de rire. Ce qui amena assurément un sourire désabusé sur le visage de Draco.

Draco alla du côté des Weasley et parla avec eux pendant un moment mais il ne resta pas longtemps. Il ne pouvait pas saquer Ginny Weasley. Il savait que Harry ne ressentait plus rien pour elle, mais il n'avait pas confiance en elle. Ginny adorait taquiner Draco et le rendre jaloux. Elle s'arrangeait toujours pour parler de son passé avec Harry lorsque Draco était dans la pièce et elle s'assurait de continuer à le dévisager en toute innocence. Elle ressemblait beaucoup à Bill de ce côté-là. Draco pensait que c'était un truc typiquement Weasley. Ils aimaient titiller par nature.

Hermione et Ron furent les derniers à arriver à la librairie. Ron ne cessait de se plaindre du côté bourreau de travail de sa femme dès qu'il en avait l'occasion. Hermione faisait semblant de ne pas entendre. Quand elle vit Draco, elle agita la main dans sa direction et vint vers lui. Hermione avait été ravie de voir son partenaire de retour et elle ne manquait jamais l'opportunité de le serrer dans ses bras pour le remercier. Elle lui avait dit que sa paresse la faisait paraître meilleure au travail. Draco fit une grimace à ce souvenir.

- Draco ! Je te jure que je voulais être à l'heure mais je me suis rappelée que je n'avais pas fini mon rapport sur ces articles de magie noire trouvés près de Gringott et j'ai complètement perdu la notion du temps ! Tu peux croire ça ?

- Pas du tout ! Et j'étais là, à me demander ce qui te retenait… se moqua Draco.

- Ce qui nous retenait tous les deux… grogna Ron. Maintenant, j'ai perdu l'occasion de voir l'agacement sur le visage de Harry pendant qu'il signait ses livres.

Draco haussa un sourcil.

- De quoi tu parles ? Harry est juste là-bas !

Ron secoua la tête.

- Tu n'as pas remarqué ? Parce que je croyais que toi, tu le ferais. Tu ne penses pas que le Harry assis là-bas se comporte un peu trop joyeusement ?

Draco regarda Harry et remarqua qu'en effet, il souriait et riait ouvertement, ce qui ne lui ressemblait absolument pas. Pire, il était en train de flirter avec une belle brune qui ne cessait de lui sourire de manière séductrice.

Draco serra les poings. Mais avant qu'il puisse marcher jusqu'à eux et faire une scène, il fut soudainement agrippé par derrière et tiré plus loin. Le ravisseur ne s'arrêta que lorsqu'ils atteignirent une ruelle vide. L'inconnu encagoulé ne lâcha pourtant pas Draco. Pendant une seconde, alors qu'ils était emmené dehors, Draco pensa que son père avait finalement réussi à louer les services de quelqu'un pour le tuer une fois pour toutes. Mais, tandis qu'ils cessaient de bouger, l'inconnu l'enlaça de ses deux bras et l'amena plus près de lui, il sentit alors une chaleur familière l'envahir. Il sourit avec ravissement.

- Alors, commença-t-il lentement, qui a pris ton aspect là-bas ?

- George. Il adorait l'idée.

Draco fit une grimace.

- Je sais. J'ai vu ça. Tu sais que je pourrais vous coffrer tous les deux pour cette petite plaisanterie, hein ?

- Tu vas me mettre aux arrêts ? Tu veux me passer les menottes ? demanda Harry, l'air séducteur.

- Ne me tente pas, répondit Draco avec un sourire.

Il pivota et enleva la cagoule qui recouvrait le visage de Harry. Il rencontra ses magnifiques yeux vert émeraude et dit :

- Je suis sérieux, tu sais ? Si quelqu'un découvrait ça…

- Personne ne le découvrira, lui garantit Harry. Il ne reste plus qu'une demi-heure avant la fin de l'événement… George ne fera rien de stupide. Il n'oserait pas.

Draco grimaça.

- C'est de George dont nous parlons. Et il a ouvertement dragué les filles, Harry !

Harry haussa les épaules.

- Et alors ?

- Tu veux que je te frappe, non ?

Harry sourit et tira Draco plus près contre lui une nouvelle fois, en verrouillant ses bras autour de lui.

- Je pensais que nous pourrions utiliser au mieux cette demi-heure en faisant des choses… comme… ceci…

Harry captura les lèvres de Draco dans un doux mais intense baiser. Draco fondit dans ses bras.

- Dean sera furieux contre toi, fit remarquer Draco quand ils se séparèrent un peu.

- Mais non. Il le sait déjà et il trouvait que l'idée était géniale si on considère que je hais toute cette attention et que George adore ça.

- C'est toi qui as choisi de devenir écrivain. Alors maintenant, fais avec.

Harry fit une grimace et il mordit tendrement la lèvre inférieure de Draco avant de l'embrasser et répondit :

- Je sais. Mais pourquoi est-ce que je devrais m'accommoder des soirées d'autographes et de la publicité quand j'ai George pour me couvrir ? Laisse-moi faire ce que j'aime, c'est-à-dire écrire et laisse George faire ce qu'il aime, à savoir duper les gens et récolter toute l'attention sur lui.

Draco secoua la tête mais néanmoins, il rit tout bas.

- Et pour la fête chez les Weasley ? demanda Draco contre sa bouche.

- On a largement le temps. Et puis, je leur ai déjà dit qu'on pourrait être un peu en retard.

- Est-ce que tu ne serais pas un peu coquin ?

- Absolument ! rétorqua Harry en l'embrassant encore une fois.

Ils se bécotèrent un long moment, oubliant que les gens de la rue pouvaient les voir. Pour eux, ce n'était plus un problème. Harry n'avait pas été si heureux depuis longtemps et il était reconnaissant envers Draco pour ça. Maintenant que Draco avait recommencé à travailler, il voulait profiter autant qu'il pouvait des moments passés ensemble. Il était finalement libéré de ses préjugés et de ses doutes. C'était un homme amoureux et il ferait tout pour l'objet de son amour.

Draco était également stupéfait du développement de leur relation. En repensant à sa première rencontre avec Draco dans sa maison, il n'aurait jamais imaginé qu'ils seraient ensemble. Ils avaient traversé beaucoup de choses. Ils étaient en paix avec eux-mêmes désormais.

Tandis qu'ils se blottissaient l'un contre l'autre, Draco souhaita que cet instant durât à jamais.

- Je t'aime, Harry, murmura-t-il, la tête sur l'épaule de Harry.

- Je t'aime aussi, répondit Harry sur le même ton, en lui caressant le dos.

- Oh, ils sont là ! s'écria un homme qui pénétrait dans la ruelle. Oh, comme ils sont mignons ! Ils se font un câlin, Hermione !

- Encore ? dit une autre voix d'homme familière. Pff… ils font toujours ça. Qui l'eût cru, hein ? Personnellement, je trouve ça un peu agaçant… Et nous sommes en retard à la fête.

- Eh, Ron ! Laisse-les tranquilles ! C'est tellement chou de les voir ensemble ! Tu vois comme Fred et moi, on avait raison pour eux ? Comme notre plan était ingénieux pour les mettre ensemble ? Ils on sont faits l'un pour l'autre ! s'exclama Hermione.

- Ouais. Et le plus triste dans tout ça, Hermione ma chérie, c'est qu'ils ne nous ont jamais remerciés ! souligna Fred, en feignant d'être outré. Si on n'avait pas été là, ils ne seraient pas ensemble !

Harry et Draco s'entreregardèrent et froncèrent les sourcils.

- Oh, je peux appeler mon frère ? demanda Dennis, surexcité. Il adore les prendre en photo !

- NON ! répondirent Harry et Draco d'une seule et même voix.

Dennis tressaillit et Fred passa un bras protecteur autour de lui.

- Vous n'avez pas besoin d'être si agressif avec lui, se plaignit Fred.

Harry grimaça.

- Je suis certain que Colin est occupé à couvrir l'événement chez Fleury et Boot. Laisse-le faire son boulot. Là-bas, pas ici, ajouta sèchement Harry.

Plus de presse pour aujourd'hui. Il se fichait de la presse désormais mais il ne voulait assurément pas qu'elle le pourchasse tout le temps.

- Les garçons, il est temps d'aller à la fête, dit Hermione. Vous pourrez vous rouler des pelles là-bas. Il se fait tard et je dois me lever tôt demain.

Draco roula des yeux.

- Demain, c'est dimanche !

- Et alors ? fit-elle en haussant les épaules. Tu crois que les méchants se reposent le week-end ?

- Quels méchants ? demanda Draco. Les choses sont plutôt tranquilles au boulot ces derniers temps !

- Ne perd pas ton temps à discuter avec elle, Draco. J'ai déjà essayé… ça ne sert à rien, rétorqua Ron, l'air abattu.

Draco eut pitié de Ron. Fred enlaça Hermione par le cou et l'entraîna hors de la ruelle en disant :

- Pas de boulot, ma chère belle-sœur ! Tu vas tellement boire ce soir que tu ne te rappelleras même pas comment tu seras rentrée chez toi !

- Fred ! s'écria Ron, en courant derrière eux. Lâche ma femme, crétin !

Dennis les suivit en riant de tout son cœur. Quelques secondes plus tard, ils remarquèrent Bill et Jacques qui se disputaient à propos de quelque chose que Bill avait envoyé à Fleur. De leur côté, Sirius et Severus discutaient âprement de leur jalousie mutuelle.

Draco et Harry échangèrent un regard entendu et se sourirent.

- Il ne manque que Madame Black, fit remarquer Harry.

- Et bien, nous avons promis que nous fêterions Noël chez nous cette année alors elle pourra participer, lui rappela Draco.

- Ah oui, c'est vrai, fit Harry en souriant largement. Tu imagines le bordel que ça va être ?

Draco gloussa.

- Oh oui, je vois très bien.

- Eh, vous deux ! Vous êtes trop lents ! On y va ! s'écria Ginny, ce qui agaça un peu Draco.

Harry l'embrassa avant qu'il ne commence à se plaindre d'elle.

Tandis qu'ils marchaient main dans la main aux côtés de leurs amis qui riaient, se disputaient et se taquinaient les uns, les autres, ils ne pouvaient s'empêcher de penser qu'ils n'étaient plus seuls désormais. En plus d'être tous les deux ensemble, ils avaient une grande et bruyante famille maintenant. Ils étaient très peu conventionnels mais ils se souciaient profondément des autres.

Lorsque Hermione tira Draco de son côté pour lui dire quelque chose qui avait trait au travail, Sirius se plaça à côté de Harry et lui tapota affectueusement le dos. Severus marchait tout près, encore ennuyé d'avoir pris part à quelque chose que Harry avait fait.

- Alors, gamin. Est-ce que tu as parlé à Draco à propos de ton éventuel travail à Poudlard ?

Harry sourit.

- Oui. Il m'y encourage à fond. J'ai pris plaisir à enseigner le cours de DCFM en 5ème année… Mais je ne sais pas. Je ne suis pas sûr d'être encore prêt.

- S'il te plait, dis que tu acceptes ! S'il n'y a que Severus et moi, ça ne sera pas aussi drôle…

Severus grogna quelque chose à propos d'une grève de sexe. Sirius essaya promptement de s'amender mais en vain. Harry pouffa de rire.

- Qu'est-ce qui vous fait rire, Potter ? grimaça Severus. Dans quelques années, Draco et vous, vous serez pareils…

- C'est hors de question ! rétorqua vivement Harry. Draco et moi, on a nos problèmes mais on n'est pas comme Sirius et vous.

- Ahh, Harry ! s'exclama Sirius. Ça fait mal !

- Si vous venez à Poudlard, vous verrez que je peux vous rendre la vie aussi misérable que possible, déclara Severus.

- Vous cherchez à me convaincre d'y aller en rendant la chose attrayante, Severus ? demanda Harry.

- Si ça vous arrange de le penser, Potter, sourit mystérieusement Severus, puis il alla se placer à côté de Draco.

- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? demanda Harry à Sirius.

- Oh, la vieille chauve-souris ne l'admettra jamais mais il attend avec impatience que tu nous rejoignes à Poudlard aussi.

- C'est difficile à croire !

Sirius sourit.

- Il est comme ça, Severus. Il dit oui quand il veut dire non et non quand il pense oui. C'est assez drôle ! J'avoue que je m'amuse encore plus quand il dit non !

Harry fit une grimace.

- Je ne veux connaître aucun détail.

- Mais je n'allais rien te dire !

Ils éclatèrent de rire. Sirius dévisagea attentivement Harry et sourit.

- Tu es vraiment heureux maintenant, n'est-ce pas ?

Harry regarda Draco, qui regarda vers lui au même instant. Ils se sourirent amoureusement.

- Oui, répondit Harry sans quitter Draco des yeux.

- Je suis content, Harry. Maintenant, allons provoquer Severus un peu plus !

Sirius courut vers son mari comme s'il était encore un enfant. Harry éclata de rire.

Il marcha jusqu'à Draco et lui prit tendrement la main, sentant qu'il n'avait jamais été aussi bien, et il pria pour que cette parfaite félicité dure encore très, très longtemps.

Fin

Note de la traductrice :

Voilà, presque deux ans et demi que je suis sur cette traduction. Merci à toutes celles et ceux qui m'ont patiemment suivie jusqu'au dénouement de cette fic. J'espère que vous avez aimé cette fin.

Merci encore de m'avoir soutenue par vos très nombreux mots d'encouragements.

Si vous avez encore quelques poignées de secondes à m'accorder, laissez-moi un dernier message pour me dire ce que vous avez pensé de cette histoire dans sa globalité, BlancheMalfoy est très impatiente de connaître vos impressions.

Quant à moi, je suis pas mal prise par mon travail de traductrice au fanzine du Troisième Œil. Cependant, tout ce que j'aurai traduit sera mis en ligne après la vente du journal, donc patience.

Dans l'immédiat, je ne compte pas me lancer dans une nouvelle trad, j'ai assez à faire avec « The Darkness » et « Snape en vente » même si l'auteure, Azrael Geffen, n'a pas remis de nouveaux chapitres en ligne pour l'instant.

Mais ça n'a rien de définitif, si je tombe sur quelque chose de vraiment sympa, je ne pourrai pas résister…

Bisous.

Falyla