J'ai tardé, certes, mais je ne voulais pas tout gâché en écrivant n'importe quoi. En fait, ce chapitre est quasi près, quelques mots exclus, depuis deux semaines. Seulement, je ne savais pas sur quelle formule conclure, et ça m'embêtait vraiment. Ça m'est finalement venu hier, alors je lisais une fic NCIS. J'ai bloqué sur le mot Evidence et puis... vala, quoi.

Je tiens à remercier ceux qui m'ont suivi depuis le début, ou qui ont connu cette fic entre temps. Merci de vos encouragements, de vos mots gentils. Sans vous, je ne pense pas que j'aurais repris cette fic après tout ce temps. Il me manquait une bonne dose de courage et c'est dans vos reviews que je l'ai trouvée. Même un an après avoir écrit des mots de PUQE, je recevais encore des messages de vous. Donc cette suite, elle est pour tous ceux et celles qui ont cru.

Donc, dernier chapitre. Je ne sais pas trop si je l'aime, s'il est vraiment à la hauteur de vos attentes. Je ressens personnellement un grand soulagement depuis hier soir, depuis que j'ai osé écrire Fin au bas d'une page. Dites-moi vos impressions. J'ai une autre fic en cours, mais j'y vais vraiment molo parce que mes études me demandent beaucoup. J'ai publié il y a un certain temps le premier chapitre sur mon blog, si jamais ça vous intéresse. Bisou.


Pour un quelconque espoir

Épilogue

Le vent soufflait avec force, faisant craquer les murs de la maison. Dans le grand salon, le feu crépitait doucement dans la cheminée et l'ombre des flammes dansait dans la pièce. L'air était chargé d'une douceur sans nom, d'une paix profonde qu'il ne se rappelait pas avoir déjà vécue. Et pourtant subsistait cette impression de vide.

Lily dormait, enveloppée dans une couverture douce et chaude. Harry passait tendrement ses doigts dans ses longs cheveux blonds et soyeux, son regard s'attardant sur ses traits fins et sa peau pâle. Il ressentait une plénitude profonde à voir sa poitrine se soulever et à sentir contre lui les battements réguliers de son coeur. Sa gorge se serra lorsqu'il repensa à quel point il avait été près de la perdre, quelques semaines plus tôt. Il posa un baiser sur le front tiède de l'enfant endormie dans ses bras, adressant un remerciement muet à Lucius Malfoy.

Il ferma les yeux et soupira. La pluie se mit à tomber au dehors et ses clapotis finirent par le plonger dans une paisible somnolence.

Harry sursauta, totalement éveillé, lorsque des coups résonnèrent contre la porte principale. Il installa rapidement mais confortablement la fillette toujours endormie dans le sofa et pris sa baguette qui reposait sur la table basse, près du cadavre d'une barre chocolatée. Il se dirigea vers l'entrée où les cognements avaient repris, un peu plus forts. Ils se turent néanmoins le temps qu'il n'y parviennent. Regardant par l'oeil magique, il fronça les sourcils en s'apercevant que l'obscurité et la pluie l'empêchaient de distinguer plus qu'une ombre.

Sa baguette dressée, un sort au bout des lèvres, il déverrouilla la serrure et ouvrit la porte.

- Merlin, t'en as mis du temps, grogna la silhouette en le bousculant presque pour entrer.

Et inonder son parquet par la même occasion. L'inconnu - il avait définitivement une voix masculine -, toujours menacé par Harry mais ne démontrant pas une attitude craintive, étrangement, rabattit sa capuche.

- Dray ? S'étonna Harry

Les mèches pâles tombaient sur son visage et ses lèvres étaient un peu bleutées, sans doute à cause du froid et de l'humidité extérieurs.

- Je suis horriblement mouillé, tu n'aurais pas une serviette ? Demanda le blond, visiblement toujours contrarié d'avoir dû patienter dehors sous la pluie.

Le brun lui lança un sort de séchage qui le débarrassa également de sa cape, laquelle s'accrocha d'elle-même sur un crochet, pas très loin.

- Ah ouais, c'est bien aussi, admit l'autre en reniflant. Tu n'aurais pas quelque chose de chaud à boire également, pendant qu'on y est ?

- Je... Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

Draco haussa les épaules, fuyant son regard émeraude. Ses yeux parcouraient ce qu'il pouvait voir de la maison.

- Je... Balbutia-t-il tout de même, après un temps. Vous me manquiez... Lily et toi. Et puis... Tu avais dit que je pouvais venir lorsque...

Il soupira et regarda Harry.

- Je vous aime. Tous les deux. Et j'ai besoin de ça... De vous voir et de vous sentir près de moi. Je ne veux plus jamais qu'il y ait tant de kilomètres entre nous, je veux pouvoir te dire combien tu comptes pour moi, jour après jour, t'embrasser sans devoir traverser l'océan pour ça. Je veux qu'on reparte à zéro toi et moi, qu'on apprenne à vivre comme une famille, une vraie, parce juste l'amour de suffit pas et qu'il faut apprendre et...

Harry franchit ce qui restait de distance entre eux et l'embrassa. Draco s'agrippa presque férocement à sa chemise dans un premier temps, comme s'il craignait qu'il ne change d'avis, puis passa ses bras autour de son cou, caressant du bout des doigts sa nuque dégagée.

- Je t'aime, murmura le Survivant lorsqu'ils durent reprendre leur souffle. Je veux que tu restes avec nous aussi.

Draco lui embrassa le bout du nez et sourit.

- Comme si j'allais te laisser me foutre dehors, de toute façon, plaisanta-t-il. Lily est couchée ?

- Elle dort au salon.

- Je peux...

- Bien sûr.

Il lui prit la main, entrelaçant leurs doigts, et le mena à la pièce voisine où le feu de cheminée crépitait encore doucement. Lily avait bougé dans son sommeil et la couverture était tombée au sol. Dans sa chemise de nuit blanche, ses longs cheveux presque blancs s'étendant autour d'elle, l'enfant devenait ange.

Le jeune homme blond s'approcha d'elle alors que le brun restait un peu à l'arrière, contemplant avec émotion la scène.

- Elle est si... Murmura Draco.

- Elle te ressemble, fit Harry en s'approchant.

Il laissa l'autre sorcier embrasser tendrement la joue pâle de l'enfant puis la prit dans ses bras sans qu'elle ne se réveille pour autant. Il fit signe à son ancien amant de le suivre alors qu'il se dirigeait vers la chambre de Lily et la déposait avec précautions dans son lit. Draco la borda puis ils sortirent, retournant au salon. Installés dans le sofa, ils se firent face, leurs jambes se frôlant.

- Tu ne m'as pas frappé, cette fois-ci, plaisanta Harry.

- J'en ai eu envie, crois-moi, avoua l'autre. Mais... Je ne voulais pas que Lily m'agresse à nouveau demain matin pour t'avoir molesté.

- Tu as peur de ta fille de 5 ans, Malfoy ?

- Tu avoueras qu'elle a un sacré coup de pied ! Se défendit-il.

Ils se sourirent.

- Je ne veux plus jamais être loin de vous aussi longtemps, Harry, reprit Draco en posant sa main sur celle de son compagnon.

- Je pensais que tu ne voulais pas quitter l'Angleterre...

- Je pourrai toujours y retourner rapidement en utilisant un portoloin. Et puis... La guerre est finie, maintenant. Je peux gérer à distances les nombreuses entreprises familiales.

Il raffermit son emprise sur la main du brun et tira légèrement. Sans opposer de résistance, Harry se retrouva au creux des bras du père de sa fille.

Il posa un baiser sous l'oreille gauche, là où la peau, si tendre et chaude, se couvrait de chair de poule lorsqu'il la léchait. Il sourit de sentir l'autre se tendre, puis frissonna à son tour lorsque des doigts fins et encore un peu froids se glissèrent sous son pull pour caresser ses hanches.

- Laisses-moi t'aimer encore, Harry, souffla Draco.

Le brun lui reprit simplement la main comme plus tôt, cette fois-ci pour le mener jusqu'à sa chambre. Il échangèrent des baisers doux, puis fougueux et frustrés d'avoir tant patienter pour goûter l'autre de nouveau.

Leurs chandails parurent si superflus qu'ils disparurent, envolés aux quatre coins de la pièce. Sans jamais cesser de s'embrasser, sinon pour prendre quelques bouffées d'air essentielles, ils tombèrent sur le lit, gémissant à la sensation de leurs corps qui se rencontraient, se fondaient en une seule silhouette dans la pénombre.

Harry pensa soudainement à jeter un providentiel sortilège de silence, ce qui fit sourire Draco. Le Survivant dû s'y reprendre à deux fois, son amant semblant bien décidé à lui faire perdre la tête, ou bien encore la voix s'il continuait ainsi. Une langue agile parcouru la peau de son cou et des dents raclèrent contre sa clavicule droite, provoquant un énième frémissement, bien que plus prononcé.

- Je me rappelle de ça, murmura Draco à son oreille.

Il baisa son épaule droite et descendit lentement jusqu'à la peau brune de son ventre. Harry se cambra et gémit encore lorsque le blond agrippa ses hanches pour les maintenir contre les siennes.

- Je me souviens de chaque détail, continua-t-il en introduisant sa langue dans son nombril. J'en ai rêvé des centaines de fois par la suite mais jamais ça n'a égalé notre nuit ensemble. J'ai tenté de t'oublier mais tu étais trop ancré dans ma tête, dans mon corps... j'avais tant aimé m'ancrer dans le tien que j'ai cru devenir fou, Harry...

Il remonta pour embrasser ses lèvres pendant que de ses doigts agiles détachaient son pantalon.

- Je me suis réveillé il y a six ans avec cette envie de te prendre, de te faire mien, encore et encore, mais tu n'avais laissé que du froid dans le lit.

- Je suis désolé... Balbutia le Survivant en se cabrant sous les caresses intimes de son amant.

- Tu avais pris tellement d'importance dans ma vie sans que je ne veuille le reconnaître, Harry.

Ils furent bientôt complètement nus et cessèrent soudainement tous mouvements, restant simplement à goûter la sensation si intense de leurs peaux qui tentaient de se fondre en une seule. Puis, Draco prit l'initiative du premier mouvement, bougeant ses hanches contre celles de l'ancien Gryffondor. Celui-ci gémit sourdement, ses mains agrippant le dos de son compagnon, y laissant de fines égratignures à l'aide de ses ongles. L'autre frissonna.

Le reste ne fut plus que gémissements et soupirs.


- Ne me laisse plus jamais partir.

Draco se suréleva sur un coude, utilisant son bras et sa main valide pour caresser doucement le visage de l'homme qui l'observait.

- Je n'ai pas l'intention de te quitter plus de 10 minutes pour au moins une semaine, Harry, lui confia-t-il en posant un baiser sur sa bouche.

Le soleil pénétrait dans la pièce par les rideaux entrouverts mais aucun des deux amants n'avait l'intention de quitter l'intime chaleur du lit. Il y faisait bon, se dit Draco en décidant que le torse de Harry méritait bien une kyrielle de baisers supplémentaire, et ce simplement parce que la luminosité tamisée le rendait encore plus appétissant. Le brun émit un rire léger, caressant la nuque et les cheveux fins de son compagnon.

- On ne pourrait pas enlever ces bas de pyjama, Harry ? Demanda chaudement l'ancien espion en mordillant un téton à découvert.

- Lily ne va pas tarder à se réveiller, répondit-il simplement. Je dois lui préparer à déjeuner.

Draco grogna légèrement en s'écartant un tantinet.

- Il te faut un elfe de maison.

Harry s'étira et batailla un peu pour que le blond accepte de le laisser sortir du lit. Ce dernier resta un instant supplémentaire entre les draps, buvant chacun des gestes de son... Petit ami ?

Il sourit en se levant finalement, rejoignant l'autre qui enfilait un pantalon noir - qui lui appartenait d'ailleurs - et un t-shirt ajusté d'un vert moins prononcé que ses yeux. Il entoura sa taille de ses bras, se collant contre son dos, et posa un baiser sur sa joue un peu rugueuse.

- Je peux t'emprunter quelques trucs ?

- Sers-toi. Je vais dans la cuisine.

Draco l'y retrouva quelques minutes pour tard, le remercia pour la tasse de café et le pain grillé - et pas de porridge à l'horizon ! - qui l'attentaient. Un instant plus tard, il entendit des bruits de pas dans le corridor avant qu'une petite frimousse encore marquée par le sommeil apparaissait dans la pièce.

- Bonjour, fit Harry. Tu as bien dormi Lily ?

La fillette hocha la tête, occupée à se frotter les yeux. Lorsqu'elle les ouvrit finalement sur son décor matinal, elle y trouva un élément... Étranger.

- Je dors encore ? S'enquit-elle sérieusement.

- Je ne crois pas, non, se moqua Draco.

L'instant d'après, un missile blond faillit déséquilibrer sa chaise et les renverser tous les deux.

- Tu m'as tellement manqué ! Lui avoua l'enfant, la tête enfouie dans son cou.

- À moi aussi, petit ange.

- Tu es simplement venu me voir ou... Ou est-ce que tu vas venir habiter avec nous ?

L'espérance se lisait sur son visage pâle. Draco se sentit fondre en rencontrant des yeux verts aussi éblouissants que ceux de son géniteur.

- Je reste avec vous, lui apprit-il, causant quelques cris de joie.

Alors que les deux têtes blondes s'enlaçaient encore une fois, Harry se trouva à sourire tendrement. Il réalisa à quel point une décision qui lui avait parût de prime abord la meilleure pour sa fille avait faillit les priver d'une aussi grande part de bonheur. Aveugle, il avait risqué de perdre l'une des deux personnes qui comptait le plus pour lui.

Pendant longtemps, même en élevant Lily ici, en Amérique, loin de l'Angleterre et des carnages, il avait conservé cette croyance que Voldemort le retrouverait un jour où l'autre et lui prendrait ce qu'il n'avait pas encore volé de sa vie. Il avait vécu dans une crainte omniprésente qui transparaissait dans ses cauchemars et dans les regards furtifs avec lesquels il analysait chaque lieu, à chaque seconde.

Il y aurait encore des cauchemars, sans aucun doute. Des centaines sûrement, pour lui rappeler ses erreurs, pour lui rappeler les sacrifices des disparus. Mais toujours, au réveil, il y aurait quelqu'un pour lui, désormais. Il avait eu tord de croire que rien ne pouvait ramener l'espoir.

Et c'est dans le regard de Draco, posé sur lui, dans le 'Je t'aime' qu'il lui souffla, que cette évidence s'affirma.

Fin